Welcome to the universe [Ethan et Katarina]

Invité

Que c’était long et surtout ennuyeux. D'un point de vue global : terriblement chiant. Mais c’était normal, j’étais nouvelle, une inconnue totale. C’était compréhensible qu’ils prennent autant de précautions. Mais j’avais tout de même l’impression d’être à moitié séquestré. Parce que même si je ne sortais pas, j’étais tout de même nourrie. Encore heureux …Enfin, j’eus droit à un vrai interrogatoire, ils connaissaient toute ma vie désormais. Et il m’avait même fouillé et pris mon sac. Mon joli sac avec mes jolis flingues à l’intérieur. Je crois bien que j’étais restée dans cette salle pendant un peu plus de 24 heures, ou un peu moins. En fait, je ne savais pas trop, j’avais perdue la notion du temps. Je m’étais endormie à un moment, et je ne savais même pas si c’était minuit ou midi. Mais quelle importance après tout ? Je me retrouvais enfin en sécurité et ça allait me faire un bien fou après plus de deux ou trois mois seule dans les débris de New-York. Et je n’allais plus être obligée de sortir mon flingue à chaque fois que je rencontrerais une personne au détour d’un couloir. Même là, j’étais incapable de dire exactement combien de temps j’étais restée seule à l’extérieur. Je m’étais gérée en fonction de l’aube et du crépuscule et ça m’avait été suffisant.

J’avais la tête dans les nuages lorsqu’un des deux hommes qui m’avait intérrogé rentra dans la pièce pour me dire que s’en était fini. C’était sur lui que j’étais tombée. Enfin, c’était plutôt lui qui m’avait trouvé pilepoil à la fin d’un trip. J’avais eu de la chance qu’il soit arrivé à ce moment là, comme j’avais eu de la chance d’avoir tout consommé. J’avais la mauvaise habitude d’en garder au cas où, mais cette fois-ci ça n’avait pas été le cas. Je ne voulais même pas savoir comment est-ce qu’il aurait réagi s’il m’avait trouvé complètement shootée.

Je me relevais du lit en fixant Alexander ou Aaron. Je n’avais retenu que les noms, après j’allais avoir besoin de temps pour les faire correspondre avec tous les visages. Il m’attendait près de la porte et c’est d’ailleurs pour ça que je me grouillais de me relever pour sortir. Je remarquais que j’avais les membres tout engourdis. Je voulais paraître polie, et me faire toute petite aussi. En sortant, je ne lui ai pas jeté de regard, tout simplement parce que je ne voulais pas avoir l’air provocante. C’était moi la nouvelle, pas eux alors à moi de leur montrer que j’étais -en quelque sorte- correct. Je me mis à côté de la porte, à l’extérieur et regardais autour de moi. C’était vraiment ingénieux et particulièrement habile d’avoir créé une communauté souterraine. J’étais franchement admirative devant ça. Ca avait du être un énorme travail d’avoir construit tout ça. L’un des deux interrogateurs me marmonna quelque chose avant de s’en aller. Et moi comme une cruche, j’étais tellement occupée à admirer l’endroit que je ne l’avais pas écouté. Mais je ne m’affolais pas trop, de toute façon il ne pouvait plus rien m’arriver ici. Je le regardais partir en m’étirant pour me dégourdir les membres et en poussant un léger soupir.

Six mois, Katarina était entrée dans son sixième mois de grossesse. L’un des plus importants. Lena finissait de grandir dans le ventre de sa mère, et il fallait être plus attentif à des signes avant coureurs d’accouchement prématuré. Katarina avait besoin de davantage de repos, et tous les efforts maintenant lui coutaient davantage. Alors j’étais assez nerveux. Comment je savais tout ça ? Tout simplement parce que je m’investissais dans la grossesse de ma femme, et que j’avais posé énormément de questions à Mathilda. C’était elle qui s’occupait de la grossesse de Katarina, et ce serait elle qui l’accoucherait. Nous n’avions pas le choix certes, mais j’avais tout de même entièrement confiance en Mathilda et en son professionnalisme. Pour le moment les craintes que je nourrissais semblaient infondées. Katarina allait bien, Lena allait bien aussi. Mais je savais que sans échographie et autres examens poussés, nous ne serions fixés qu’au moment de sa naissance. Mais j’avais foi en notre bonne étoile.

Et de toute façon j’étais très attentif à elle. J’essayais de passer le plus de temps possible avec elle. En dépit des avertissements d’Alexander, et des tâches qui étaient les miennes, je passais la plupart de mon temps prés d’elle. Et là, j’avoue que j’aurais préféré m’occuper de ma femme. Au lieu de cela j’étais coincé pendant encore deux bonnes heures. Une nouvelle venue était venue grossir les rangs de la communauté. Une jeune ado de 16 ans, presque l’âge de Lilly quand on y pensait. C’est tout ce que je savais d’elle. Je n’étais pas chargé des interrogatoires moi. Parce qu’à mon arrivée dans les affaires internes de la communauté, Aaron avait jugé que j’étais trop faible et trop gentil pour un tel rôle. Et il n’avait pas tort…. Seulement maintenant, mon insouciance, la foi et ma crédulité avaient laissé place à un côté plus terre à terre et méfiant. Mais cela m’arrangeait dans un certains sens. Alors je prenais des informations administratives sur les nouveaux après leur « garde à vue », et après je leur attribuais une chambre selon les disponibilités et leur donnait tout ce dont ils avaient besoin. Et bien sur avant de les envoyer à l’infirmerie, je prenais soin qu’ils aient compris dans les grandes lignes comment fonctionnait la communauté.

J’attendais donc dans le couloir, faisant les cent pas. J’espérais vraiment qu’Aaron et Alexander allaient en finir. Plus vite je ferais ce que j’avais à faire, plus vite je rejoindrais ma femme. Enfin la rejoindre…..je savais que quand j’en aurais fini avec la nouvelle, elle accaparerait ma femme pendant une heure au minimum. Et ca me mettait en rage. Comme si Mathilda pouvait ne pas s’en charger…. Et si elle avait une maladie contagieuse, et si elle contaminait ma femme et ma fille hein ? Personne n’y pensait à ca ou quoi ?

Elle est enfin sortie de la chambre qui servait de mise en quarantaine des nouveaux. Une chambre seulement meublée d’un lit sommaire, une table et trois chaises. Rien de bien chic…..
Elle regardait un peu autour d’elle, jusqu'à ce que je pose ma main sur mon bras. Elle semblait un peu perdue, mais c’était aujourd’hui le cadet de mes soucis.

-Arrête de rêver et suis-moi !

J’étais assez sec dans ma façon de l’aborder, je le savais. Mais je n’avais pas non plus que ça à faire. Et puis des nouveaux on en accueillait au moins trois par semaine, alors j’avais fini par être moins chaleureux. Et puis je me méfiais de tout le monde maintenant….

-Je m’appelle Ethan Jones et c’est moi qui vais m’occuper de toi pendant les deux prochaines heures. Ensuite tu iras passer une visite médicale.

Et tu accapareras l’attention de ma femme pendant une heure accessoirement….Nous marchions assez rapidement pour la première étape. Le bureau que je partageais avec mes deux amis. Nous prenions quelques renseignements quand c’était possible : le nom et le prénom, l’âge, la date de naissance, le lieu de naissance, ce qu’ils faisaient avant les bombardements, ce qu’ils avaient fait jusque là, et surtout savoir comment ils allaient pouvoir aider la communauté….

-Comment tu t’appelles ? Tu as quel âge ?

Invité

Je sursautais lorsque j'entendis une voix assez sèche derrière moi. Je pensais pourtant être seule. Je me retournais et entre-apercevais l'homme qui s'était adressé à moi. Mais je n'eus pas le temps de le détailler puisqu'il partait déjà et j'étais censée le suivre. Je me résignais à suivre ses ordres, même si j'étais du genre à ne pas aimer en recevoir, et j'allais devoir m'y habituer puisqu'il faudrait que j'aide la communauté. Je me retrouvais à trottiner pour être à peu près à son niveau.

Sympa la manière avec laquelle il me parlait. Ça donnait une belle image de la communauté... Il était assez rustre. Et s’il ne m’appréciait pas ? Même si nous n’avions pas encore entretenu une vrai conversation peut-être qu’il ne pouvait pas me saquer. Ça pouvait arriver, ça m’était déjà arrivé d’ailleurs. Mais il ne représentait pas la communauté entière, ils ne pouvaient pas tous être comme lui. Il ne m'avait dit que quatre cinq mots, et ce n'était pas juste avec ça que j'allais pouvoir me permettre de le juger. Certes, après s'il était tout le temps comme ça les méthodes de communication allaient être difficiles, mais comme dit précédemment, il n'était pas le seul ici. J'allais pouvoir sympathiser même si je pensais que ce retour à une civilisation honnête et sympathique était un peu brusque ce qui n'empêchait pas que ça commençait vraiment à devenir un besoin vital même si j’avais fini par m’habituer un peu à ma solitude.

Je marchais à côté de lui en faisant un maximum de grands pas pour éviter de trottiner. Du coin de l'œil, je regardais son visage pour voir à qui j'avais à faire. J'apercevais un nez fin et pas trop long, de longs cheveux bruns, des lèvres bien dessinées. Un beau profil et ce que je remarquais rapidement : ses yeux bleus aussi clair que les miens. Je manquais de tomber de peu mais je retrouvai rapidement mon équilibre et me concentrais sur la route. Ça m'apprendra à absolument vouloir dévisager les autres en marchant vite. J’espérais juste qu’il ne m’avait pas vu. L’image de la pauvre adolescente maladroite n’était pas du tout nécessaire.

Toujours d’une voix aussi sèche, il se présenta. Deux heures, génial. Pendant deux heures, il allait me réciter les règles de la communauté. Pendant deux heures, il allait devoir me supporter et bien que je n’avais encore rien fais j’avais l’impression de déjà me faire détester. Du moins, qu’il me détestait déjà. Après, peut-être que je me trompais ce qui devait probablement être le cas puisque j’avais des tendances assez parano. Surtout lorsque ça concernait la manière dont on me percevait. D’où le fait que je ne voulais dire à personne que j’étais une junkie. C’est également pour ça que l’étape visite médical qu’il venait de me mentionner m’alarma. On allait inévitablement découvrir que je me piquais, ce n’était pas bien difficile à voir surtout pour les médecins et peut-être aussi pour les infirmières. Ma conclusion : j’étais fichue. Et si jamais ils me refoulaient, me rebutaient ? Je me retrouverais de nouveau dehors et seule. Cependant, je ne posais pas de questions par rapport à la visite médicale. J’avais un peu peur que ça ne lui plaise pas que je fasse une quelconque remarque là-dessus.

J’arrivais dans un petit bureau. S’il me menait à un bureau, c’était administratif et il allait donc encore me poser des questions. Ça n’en finissait plus. Moi qui pensait avoir passé cette étape…

« Kaylhen. Kaylhen Leighton. J’ai 17 ans, j’suis née le 4 juin. »

Je marquais une petite pause, réfléchissant à ce que je pouvais bien rajouter.

« Et j’habite à New-York. Enfin, j’habitais à Manhattan. Dans l’ancien Manhattan… lorsque c’était encore beau et charmant et que ça regorgeait de vie » Fis-je en agitant les mains.

J’aimais tellement cette ville auparavant. Comme beaucoup de monde, j’aurais tout donné pour retrouver l’ancienne ville, que cet enfer disparaisse. Moi, je n’avais plus rien à perdre. Plus de famille, plus de logements, plus d’amis… Je me détruisais moi-même avec les drogues que j’ingurgitais. Et ça ne me dérangeait pas plus que ça. Je m’en rendais compte mais je m’en fichais.

« Et j’étudiais à Manhattan aussi. Je devais aller en université de cinématographie. J’avais pris cette option au lycée, c’était vachement cool… »

J’essayais de me montrer moi-même assez cool même si au final, être une pipelette et déballer à moitié ma vie devait être plus barbant qu’autre chose pour celui qui écoutait, et particulièrement à Ethan qui n’était apparemment pas d’humeur.

J’avais pris le dossier qui contenait toutes les fiches de chacun dans la communauté. Et j’avais pris une feuille blanche. J’attendais donc qu’elle me fournisse quelques informations. Je doutais que mes informations soient complètes. Une adolescente ne savait finalement que peu de choses sur elle. Et celle là ne dérogerait sans doute pas à la règle.
Je la voyais assez crispée et nerveuse. Et je l’observais du coin de l’œil. Elle avait quoi ? 16 ans ? Je me suis laissé attendrir quelques secondes. Elle était déjà seule au monde alors qu’elle n’avait encore pas atteint l’âge de la majorité. J’avoue que les orphelins me touchaient plus que les autres. Je me souvenais de tous ceux qui étaient ici, notamment les jumeaux…..

« Kaylhen. Kaylhen Leighton. J’ai 17 ans, j’suis née le 4 juin. »

Elle m’a sorti de ma rêverie, et j’ai repris mon visage impassible. J’en avais presque oublié un instant que j’aurai préféré etre ailleurs, avec ma femme. Et j’ai commencé à noter rapidement ce qu’elle me disait. Je mettrais tout au propre plus tard. Et pendant ce temps elle continuait à me parler d’elle.

« Et j’habite à New-York. Enfin, j’habitais à Manhattan. Dans l’ancien Manhattan… lorsque c’était encore beau et charmant et que ça regorgeait de vie »

Oui bon…je me fichais un peu de tous ses souvenirs. Je n’avais pas envie de commencer à discuter de ce qu’était New York avant. Je n’étais pourtant pas d’un naturel désagréable mais je me sentais nerveux depuis quelques temps. Plus la grossesse de Katarina avançait, plus je ne supportais plus d’être loin d’elle. J’avais peur qu’il ne lui arrive quelque chose alors que je n’étais pas avec elle. Et puis, j’en avais assez de tous ces nouveaux. Je ne comprenais pas pourquoi Alexander se bornait à accueillir de nouvelles personnes alors que les problèmes s’accumulaient. J’aurai aimé lui entendre faire raison, et je n’étais pas le seul. Aaron aussi aurait aimé que le Saint Bernard se calme un peu.

-Tu es née à New York Kaylhen ?

Je n’avais pas levé la tête de ma feuille, j’attendais qu’elle me réponde. En vain…Elle semblait lancée à me parler de sa vie, alors que je m’en fichais. Je voulais juste qu’elle me donne deux ou trois renseignements, pas qu’elle me fournisse tous les détails de sa courte vie.

« Et j’étudiais à Manhattan aussi. Je devais aller en université de cinématographie. J’avais pris cette option au lycée, c’était vachement cool… »

Et là, j’ai levé la tete immédiatement. Et pour la première fois depuis dix minutes, quand je suis allée la chercher, je lui ai souri. Un sourire aimable et sincère.

-Cinématographie ? C’est vrai ?

J’ai lâché mon stylo et je me suis redressé en la regardant droit dans les yeux. J’avais retrouvé mon enthousiasme. J’avais fait mes études à Tisch, l’université d’art dramatique de Columbia qui se trouvait à Manhattan. Et je ne connaissais que cette université de cinématographie sur Manhattan. Et je venais de me souvenir de ces moments magiques. Mes parents étaient encore en vie, et j’avais l’avenir devant moi.

-J’ai fait mes études en cinématographie !!! A Tisch !!! C’est là où tu voulais aller ? Tu voulais faire quoi ? Moi je voulais être réalisateur. Mais…..

J’étais pris d’un réel enthousiasme. Me replonger dans mon passé n’était plus douloureux. Et ca c’était une réelle victoire, que je ne devais qu’à Katarina. Katarina….elle m’avait vraiment redonné gout à la vie. Elle se serait sans doute amusée de me voir parler aussi facilement de mon passé.

J’ai reporté mon attention sur la jeune fille, Kaylhen et j’ai rougi.

- Excuse-moi si je pose trop de questions, ou si je parle trop ou si je….

Je devais vraiment l’ennuyer…. Déjà que je n’avais pas été très agréable. Elle devait me prendre pour un fou.

-Mais…ça me semble tellement loin….et pourtant si prés…

J’ai eu une nouvelle minute de souvenirs qui me sont venus à l’esprit.

Invité

Lorsque je mentionnai mes projets d'avenirs, les études de cinéma que je voulais faire Ethan réagit rapidement ce qui me surpris énormément. Je ne m'étais pas attendue à ça. Il s’est soudainement détendu et est devenu plus aimable. Il m’a même souri. J'étais tout de même perdue. Au départ, il était sec et me paraissait autoritaire et là, il était super sociable. Je lui rendais son sourire et l'écoutais. J'étais contente, peut-être qu'il n'était que méfiant, ce qui était parfaitement compréhensible. Et donc, qui dit méfiant dit qu'il n'avait pas forcément quelque chose contre moi.

« Toi aussi ?! Wow, Tish ouais ! C'était prévu que j'y aille, cette école me paraissait géniale. Je l'avais visité, et c'était... Wahou ! Mais je savais pas trop encore ce que je voulais faire : Réalisatrice, productrice, scénariste.... Metteur en scène m'intéressait pas mal aussi. »

A croire que le monde était minuscule. Bon, il était minuscule mais les chances étaient très minimes pour que je rencontre un ancien étudiant de Tisch. D'ailleurs en repensant à cette école, je me disais qu'elle ne se trouvait pas bien loin, à Manhattan même. Pourquoi ne pas y faire un tour si je réussissais à sortir ? Juste histoire de voir ce qu'il en restait. Mais en y repensant, je m'étais tout de même promenée seule dans New-York pendant deux-trois mois et pas une seule fois je n'avais pensé à aller voir les ruines de Tisch.

Je reportai mon attention sur Ethan et le vis rougir. Un petit rire s'échappa de mes lèvres lorsqu'il s'excusa. Je le préférais en pipelette qu'en grincheux.

« Oh mais non, ne t'excuses pas tu ne parles pas trop. Enfin... pas plus que moi pour l'instant et tes questions ne me dérangent pas. Mieux vaut être un moulin à paroles, selon moi. »

Désormais, je lui souriais à la moindre parole. Il s'était montré plus ouvert alors je faisais de même.

« Mais…ça me semble tellement loin….et pourtant si prés… »

Je me sentais un peu gêné. Les remords de la guerre. Cette guerre merdique qui nous avait pourri l'existence, qui n'avait été favorable à personne. L'autodestruction. La perte des proches, tout un avenir qui s'effondre. Je baissais le regard sur ce qu'il avait commencé à griffonner et après de longues secondes de calme, je rompais le silence.

« Tu sais, enfin... Moi, pour mieux aller de l'avant je me dis que ce qui est fait est fait et que de toute façon ont a pas le choix. On doit continuer coûte que coûte. Mais ça ne nous empêche pas de remémorer nos souvenirs... »

J'étais curieuse de savoir s'il était retourné voir Tisch. Et si ce n'était pas le cas, cela pouvait toujours faire une excursion à laquelle je pouvais l'accompagner. Après je ne sais pas si j'avais le droit, moi la nouvelle d'être de la partie. Peut-être qu'il fallait avoir un certain grade, un rang.

« Mais est-ce que tu as déjà pensé à... à retourner là-bas, à Tisch ? Je veux dire après la guerre, pour voir ce qu'il en reste. »

La jeune fille semblait quand même assez bavarde. Je n’avais pas l’habitude de ce genre de personnes. Et je n’aimais pas particulièrement ça. Ca ne me ressemblait pas. Mais je n’étais pas là pour savoir si je pourrais bien m’entendre avec elle. Nous étions là pour parler un peu d’elle, pour que je puisse l’enregistrer, et que je sache quel rôle lui attribuer. Et puis, parler ainsi de Tisch, de ce que je voulais faire avant , de ce qu’elle aurait aimé faire si la guerre n’aurait pas eu lieu…c’était tout simplement trop. Je ne voulais plus penser à tout ça, c’était douloureux. Même si j’avais fait le deuil de cette époque, j’avais encore un pincement au cœur quand j’en parlais ou l’évoquais. Et je ne me voyais pas flancher devant une inconnue. Je préférais faire une crise de larmes en repensant à mon passé dans les bras de ma femme. Elle seule savait a quel point se retourner sur son passé était douloureux.

Mais je me sentais gêné. Alors je me suis excusé. Et elle a émis un petit rire. Je devais avoir l’air idiot quand même. Non pas que je me fiche de ce qu’on pense de moi, mais bon….je voulais quand même être crédible en tant que leader.

« Oh mais non, ne t'excuses pas tu ne parles pas trop. Enfin... pas plus que moi pour l'instant et tes questions ne me dérangent pas. Mieux vaut être un moulin à paroles, selon moi. »

J’ai relevé la tête vers elle et je l’ai regardé franchement. J’ai souri un peu ironiquement, et je me suis tu. Je ne pensais pas comme elle : je n’aimais guère les gens qui parlent trop, ou qui se dévoilent trop. C’était ca que j’aimais dans mon entourage, nous ne parlions pas pour ne rien dire. Je ne voulais pas non plus la braquer alors j’ai attendu un peu avant de lui poser d’autres questions essentielles pour le bien de la communauté. Elle a continué à parler, encore et encore…

« Tu sais, enfin... Moi, pour mieux aller de l'avant je me dis que ce qui est fait est fait et que de toute façon ont a pas le choix. On doit continuer coûte que coûte. Mais ça ne nous empêche pas de remémorer nos souvenirs... »

J’ai eu un petit rire ironique et gêné. Je ne savais pas comment lui dire que je n’avais pas besoin de conseils sur comment continuer à vivre. Et à nouveau c’est quand j’allais dire quelque chose qu’elle a continué, profitant une nouvelle fois de quelques secondes de silence pour rejouer les moulins à parole.

« Mais est-ce que tu as déjà pensé à... à retourner là-bas, à Tisch ? Je veux dire après la guerre, pour voir ce qu'il en reste. »

Non je n’étais pas retourné à Tisch. Pour la simple et bonne raison que j’avais quitté l’université en fin de cursus, quand mes parents avaient trouvé la mort dans cet accident de voiture. J’étais trop dépressif et malheureux à cette époque pour continuer mes études. Et après…j’avais sombré dans la drogue…. Mais ça je ne voulais pas le dire à une personne que je ne connaissais ni d’Eve ni d’Adam. Et puis, j’avoue que je ne tenais pas particulièrement a y retourner. Cette partie de ma vie était révolue et rien ne me ferait revenir en arrière. Je ne voulais plus vivre sur les ruines du passé. Ca avait fini par gâcher ma relation avec Katarina. Et maintenant que tout allait bien, je voulais me tourner vers l’avenir.

-Non je n’y suis pas retourné….J’étais pas en état après les bombardements….et je vois pas l’intérêt d’y retourner…

Je l’ai regardé droit dans les yeux pour qu’elle comprenne que le sujet était clos. Et pour bien lui faire comprendre, je me suis levé et je me suis assis sur le coin du bureau.

-Bon… Kaylhen….

Nous étions là dans un but bien précis. Lui trouver un rôle dans la communauté. Et il fallait que nous entrions dans le vif du sujet.

-Tu sais faire quoi ?

J’ai préféré développer ma pensée avant qu’elle ne pose encore des questions, ou qu’elle se lance une nouvelle fois dans un monologue. Et puis il fallait qu’elle comprenne ce que représentait la communauté.

-Oui , ici tout le monde se rend utile. On n’aime pas trop l’oisiveté….parce qu’on est nombreux, et que ça se fait pas tout seul.

Elle avait 17 ans et je doutais fortement qu’Alexander et Aaron acceptent de la laisser profiter de la vie sans donner le moindre coup de main. Elle avait le même âge que Lily, et Lily donnait des coups de main à tout le monde. Alors, on lui attribuerait le même rôle si elle n’avait pas d’idées précises ou de compétences particulières.

-Alors en quoi tu pourrais te rendre utile ? Tu sais t’occuper des enfants ? Tu sais cuisiner ?

Je songeais à la mettre dans un poste qui puisse lui convenir. Apres tout, avec les nouveaux enfants qui étaient arrivés, Gabrielle et Isaac avaient sans doute besoin d’elle. Gabrielle ayant l’air assez dépassée depuis quelques temps…

Invité

Je trouvais qu’il m’avait répondu d’une manière assez dure. Apparemment, il ne voulait pas s’attarder sur le sujet. Je supposais qu’en tant que leader, il n’avait pas que ça à faire et que si ça pouvait durer moins de deux heures, ça n’allait pas trop le déranger. Je supposais. C’en était autant de mon côté, je me serais même abstenu de la visite médicale. Cette foutue visite médicale… A peine arrivée, ils allaient déjà me foutre à la porte. J’aurais tout aussi bien pu lui dire tout de suite que je me droguais et que c’était donc inutile qu’ils s’encombrent d’une toxico. Au moins, il n’aurait pas perdu son temps. Mais je me sentais incapable de le lui sortir comme ça. Mais peut-être qu’avec un peu de chance, je pouvais toujours essayer de faire sauter la visite médicale. Même si je me disais que de la chance, pour ce coup-là, je n’en aurais pas et que la visite médicale était obligatoire. Alors autant oublier l’idée.

Puis il se leva et s’assit sur l’angle du bureau. Son ton indiquait qu’il allait redevenir sérieux, bien qu’il le fût déjà.

-Tu sais faire quoi ?

Je m'apprêtais à ouvrir la bouche pour poser des questions ou bien même répondre mais je n’en fis rien puisqu’il continuait sur sa lancée.

-Oui , ici tout le monde se rend utile. On n’aime pas trop l’oisiveté….parce qu’on est nombreux, et que ça se fait pas tout seul.

Comme si j’avais l’intension d’aller dans mon coin et de poser mes fesses sur un canapé pour ne rien faire de toutes mes journées. Vivre en communauté voulait forcément dire, aider et participer aux tâches. Et de toute façon, j’allais bien devoir faire quelque chose de mes journées et je n’allais pas pouvoir les passer dans ma chambre à me shooter. Mieux valait servir à quelque chose et donc s’investir.

-Alors en quoi tu pourrais te rendre utile ? Tu sais t’occuper des enfants ? Tu sais cuisiner ?

Les enfants. Je serais arrivée avec Lyzee, j’aurais directement accepté, sans aucune hésitation. Mais ce n’était pas le cas, j’étais arrivée seule. La simple vue d’enfants me rappelait ma petite sœur. Et c’est ce que je ne voulais pas. Parce que me rappeler à son souvenir m’attristait énormément. Mais je ne devais pas penser à ça. Pas maintenant. Au risque que je m’effondre en larme, ce qui n’allait probablement pas plaire à Ethan. Alors m’occuper des enfants était la dernière chose que je désirais. J’étais partante pour le reste mais pas pour ça.

« M’occuper des enfants est en dehors de mes capacités. Mais j’arrive bien à cuisiner. Aider à ranger, à nettoyer, il n’y a aucun problème pour ça. Je pense être capable de pouvoir aider à ravitailler la communauté. Ce que je veux dire par là, c’est que je peux toujours accompagner ceux qui vont chercher les vivres. Après, tout dépend de votre fonctionnement. Disons que je ne suis pas vraiment forte pour quelque chose de spécial mais je peux aider pour différentes tâches. »

Lui dire que je savais manier les armes à feu n’était pas vraiment quelque chose de nécessaire, je risquais de passer pour une sanguinaire. Mais savoir manier les armes à feu penchait tout de même en ma faveur. Admettons que les quelques personnes qui partent chercher les vivres de la communauté se fassent attaquer. Une balle dans la jambe, la personne tombe à terre. Une autre dans l’épaule pour approfondir la douleur et ils ne restent plus qu’à fuir. Me concernant, viser était quelque chose de simple. Ce qui éveillait vraiment ma curiosité, c’était de savoir s’il serait d’accord pour me laisser accompagner ceux qui ravitaillaient la communauté. Ca me permettrait de sortir mais peut-être aussi de leur filer entre les doigts de temps en temps, pour aller chercher plus facilement de la drogue. Mais ils fonctionnaient probablement par système de grade, de rang ou de confiance. En tout cas, je savais que je n’allais pas pouvoir rester enfermer sous terre trop longtemps et que le besoin de sortir dehors allait vite m’être nécessaire.

J’étais en train de faire le tour des postes qui auraient pu convenir à une adolescente de seize ans….. Et je n’en voyais pas beaucoup. Je savais que Lisa, Charles et Sharon avaient parfois du mal à s’en sortir pour les repas. Alors un peu d’aide ne serait pas de trop. Je me doutais aussi que Gabrielle et Isaac apprécieraient sans doute aussi un peu d’aide pour les enfants. Ne serait-ce que pour occuper les plus grands pendant que les petits se reposaient. Le reste était tout simplement hors de question…..Et puis peut être qu’elle pourrait faire comme Lilly en donnant un coup de main de temps à autre à ceux qui en ont besoin.

J’espérais vraiment qu’elle serait utile pour nous. Pas qu’on veuille la chasser si elle n’était pas douée, mais on avait tout de même besoin de main d’œuvre, alors les gens maladroits et fainéants étaient en général assez mal vus.

« M’occuper des enfants est en dehors de mes capacités. Mais j’arrive bien à cuisiner. Aider à ranger, à nettoyer, il n’y a aucun problème pour ça. Je pense être capable de pouvoir aider à ravitailler la communauté. Ce que je veux dire par là, c’est que je peux toujours accompagner ceux qui vont chercher les vivres. Après, tout dépend de votre fonctionnement. Disons que je ne suis pas vraiment forte pour quelque chose de spécial mais je peux aider pour différentes tâches. »

Bon au moins, ça laissait une possibilité de moins. J’étais vraiment pas ravi d’apprendre ça… Mais bon je n’allais pas la forcer. Je pouvais réussir à comprendre qu’on ne préféré pas être en contact avec les enfants. Inutile d’imposer quelqu’un qui ne les aimes pas à des enfants en manque d’amour et d’affection. La plupart ici étaient orphelins, et même si certains comme les jumeaux avaient des adultes qui prenaient soin d’eux ca ne remplacerait jamais les vrais parents.

Mais alors quand elle a commencé à me dire qu’elle pouvait accompagner ceux qui allaient chercher des vivres, mon sourire s’est éteint et je me suis avancé vers elle, mes yeux comme des soucoupes.

-Tu plaisantes non ?

Ca devait être une plaisanterie. Une très mauvaise d’ailleurs. Jamais de la vie nous n’accepterions de laisser sortir une adolescente, une mineure à l’extérieur pour aller chercher des vivres. Pour tout un tas de raisons. Et en plus c’était une fille. Alors encore plus hors de question. Non, non elle resterait là, bien en sécurité. En plus elle était orpheline selon Aaron et Alexander, alors elle était sous notre responsabilité morale. Elle venait vraiment de me rendre furieux. Parce que je n’arrivais pas à comprendre qu’une adolescente qu’on a secourue veuille se mettre en danger. Non, je ne comprenais vraiment pas.

-Il en est absolument hors de question. Déjà qu’il n’y a pas de femmes qui sortent, alors encore moins une adolescente….

Quand j’allais en parler à Aaron, je sentais qu’il allait exploser de rire. Alexander lui ne rirait pas…… Je savais que son souci numéro un c’était la sécurité et la survie de tous. Il était toujours touché quand on voyait quelqu’un ne plus jamais revenir d’une mission ou mourir après une mission qui avait mal tourné. Alors je n’osais imaginer son état d’esprit s’il s’agissait d’une enfant.

-Ne le prends pas mal hein….mais c’est dangereux dehors.

Pourtant, c’est de là qu’elle venait, elle devait le savoir tout de même. Les rues de New York n’étaient pas des endroits fréquentables pour une adolescente. Elle n’avait donc aucune conscience….

Après un dernier hochement de tête plus pour moi-même, j’en suis revenu à ce qu’elle me disait au début. Elle ne voulait pas s’occuper des enfants. Quelle que soit sa raison, j’acceptais. Et ce n’était pas comme si je ne pouvais que lui proposer cette solution. Il y en avait d’autres.

-Bon…si t’occuper des enfants ne te tente pas trop, alors c’est ok pour aider en cuisine ou pour le ménage.

Avec tout le monde à nourrir maintenant et les taches ménagères qui souvent devaient être bâclées, je pense que ceux qui avaient ces postes là à charge seraient ravis d’une petite aide. Mais là encore je lui laissais le choix.

-Ca te va ?

J’espérais qu’elle dise oui….parce que franchement je ne voyais quand même pas au fond quoi lui proposer d’autre et si Alexander apprenait que je ne lui avais attribué aucune tache je sentais que j’allais me faire rappeler à l’ordre. Déjà qu’il n’appréciait pas trop que je fasse plus de temps avec Katarina parce qu’elle avait besoin de moi…

-Enfin, je dis pas que tu as trop le choix… Mais si ça te convient pas et que tu y mets de la mauvaise volonté, c’est pas la peine qu’on insiste et on te mettra ailleurs.

Invité

Ma voix s’était faite hésitante, vu la réaction d’Ethan mais je ne m’étais même pas interrompue, ce que j’aurais peut-être dû faire au final. Je fronçais légèrement les sourcils, signe d’incompréhension de ma part. Sur le coup, je ne comprenais pas vraiment pourquoi est-ce qu’il me demandait si c’était une plaisanterie. J’étais assez sérieuse. Aider à ravitailler la communauté m’aurait vraiment ravi et je me serais vraiment sentie utile.

-Il en est absolument hors de question. Déjà qu’il n’y a pas de femmes qui sortent, alors encore moins une adolescente….

Et j’avoue que pour le coup, j’étais assez déçue. Pendant deux ans, j’avais survécu. Certes, au départ j’avais mon frère qui était là pour nous protéger, Lyzee et moi mais suite à son décès, j’avais du me débrouiller toute seule. Et je nous avais plutôt bien défendu. Bien évidemment, si je n’avais pas laissé Lyzee seule ou si j’étais revenue plutôt, elle serait ici, avec moi. Mais apparemment, Ethan n’était pas du tout décidé à me laisser sortir. Je devais garder un peu d’optimisme, j’étais sure que j’allais trouver un moyen pour prendre l’air de temps en temsps. De toute façon, ça serait impossible que je reste enfermée ici, au bout d’un moment j’aurais besoin de sortir, de voir un bout du ciel. Je trouverais un autre moyen : sortir en douce ou quelque chose dans le genre. Mais j’y penserai plus tard.

Je me reconcentrais sur la discussion et le laissais reprendre la parole. Même si je n’étais pas passionnée par la gastronomie, ça ne me dérangeait pas de me retrouver à préparer les repas. Au contraire, ça m’occuperait pendant une bonne partie de mon temps. Préparer les petit-déjeuners, déjeuners et dîners et le reste de la journée je n’aurais qu’à faire du ménage dans la communauté et je donnerai un coup de main aux personnes qui auraient besoin d’aide.

« C’est bon je peux cuisiner, ça me convient. »

De toute façon, j’étais mauvaise bricoleuse donc je ne voyais pas vraiment où il pouvait me mettre mis à part ça. Je n’avais pas tellement le choix.

[HJ: Désolée pour tout le temps que j'ai mis :/]

Je me mis alors à l’observer. Elle faisait un tout petit plus âgée, mais il y avait un je ne sais quoi adolescent sur ses attitudes. Et je sentais quelque chose d’étrange chez cette jeune fille sans trop savoir de quoi il pouvait s’agir. Mais si elle était là, si Alexander et Aaron avaient décidé de lui faire quitter la chambre d’isolement, c’est qu’elle leur semblait sans danger.

J’attendais qu’elle me dise si ce que je lui avais proposé comme mission lui convenait. Elle a réfléchi quelques instants et a fini par acquiescer. Oui elle acceptait de faire la cuisine. Ca semblait même lui convenir. Bien sûr j’espérais qu’elle soit douée, et qu’elle ne ralentisse pas les autres, parce que cuisiner pour 100 personnes ça n’a rien de plaisant. Je l’avais fait à deux reprises et j’avoue que faire cela tous les jours pouvait s’avérer atroce. D’autant plus qu’il fallait innover en permanence avec les vivres qui étaient disponibles. Il fallait tout peser, tout calculer…. Parfois il était même nécessaire de proposer quatre ou cinq menus différents… Mais inutile de la dégouter, elle verrait par elle-même que ca n’a rien d’une partie de plaisir. C’est pour ça que j’aurais préféré qu’elle aide Gabrielle et Isaac….Mais elle n’avait pas l’air d’y tenir….

Pendant quelques secondes, elle m’a un peu attendri, et j’ai vite repris le masque de leader et je me suis levé en essayant d’avoir un visage le plus fermé possible.

-Eh bien c’est réglé.

Déjà une chose de faite…..Il y avait aussi autre chose qu’il fallait régler. Nous commencions à être à l’étroit, et les pièces qui avaient être transformées en chambre commençaient à manquer. Nous avions commencé à faire partager les chambres, en faisant attention de réunir les « colocataires » par sexe et par âge. Pour le moment nous étions arrivés à satisfaire tout le monde.

-Par contre…ça te dérange de partager ta chambre ?

J’espérais vraiment que non, parce qu’il n’y avait plus de chambre de libre. Nous avions prévus de réaménager un coin jusque là abandonné, mais nous ne savions pas quand nous pourrions mettre cet endroit à disposition. Il y avait peu de jeunes filles de son âge, alors j’avais pensé qu’elle pourrait partager sa chambre avec Lilly. Je n’en avais pas encore parlé à Lilly mais je savais qu’elle accepterait sûrement. Lilly aimait la compagnie.

- On est un peu à court de chambres là. Mais promis je te mettrais avec une fille de ton âge. Elle s’appelle Lilly.

Mon visage s’est illuminé quand j’ai parlé de celle que je considérais comme ma petite sœur. On ne pouvait plus douter que j’aimais beaucoup Lilly. J’étais réellement enthousiaste, parce que j’espérais que partager sa chambre avec une fille de son âge ferait du bien à Lilly. Je voulais qu’elle redevienne un peu l’adolescente de 17 ans qu’elle était.

Mais j’espérais que cette jeune fille, Kaylhen accepterait.

-Si vraiment ça te gêne on te trouvera rapidement une chambre pour toi toute seule, mais tu verras Lilly est très gentille.

Je ne savais pas comment on ferait le cas échéant mais on trouverait bien…

-Bon, bha…je pense qu’on a fait le tour. Suis-moi, je t’emmène à l’infirmerie.