This Is War
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 The promises we made were not enough { ETHAN }

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2 participants
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Katarina K. Jones
In the shadow of your heart.
Katarina K. Jones


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Date d'inscription : 30/12/2009
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MessageSujet: The promises we made were not enough { ETHAN }   The promises we made were not enough { ETHAN } Icon_minitimeVen 20 Aoû - 19:08

Ethan me portait vers l'infirmerie. J'étais complètement amorphe entre ses bras. Il avait un bras autour de ma taille et l'autre sous mes genoux. Mes jambes balançaient dans le vide, mon bras pendait librement, et ma tête rejetée en arrière dodelinait dans le vide. J'étais comme une poupée de chiffon toute déchirée, qui était ballottée à chacun de ses pas.

Pas tout à fait morte, pas tout à fait vivante.


Il nous avait fallu deux jours entiers pour retourner à la Communauté. Et ce pour une seule et même raison : je ne pouvais pas marcher, je ne pouvais pas bouger. Ethan était obligé de me porter. Mais il ne pouvait jamais le faire très longtemps. Pas parce qu'il n'en avait pas la force, loin de là. C'est juste qu'au bout d'un certain temps, je souffrais tellement que nous étions obligés de nous arrêter, tant la douleur était insupportable et m'empêchait d'en supporter davantage. J'étais brisée, et ce n'était pas qu'une métaphore. Je ne savais pas exactement quelle était l'ampleur des dégâts. Même si j'étais médecin, il arrive un moment où l'auto-diagnostic n'est plus possible. J'avais dépassé ce stade depuis longtemps. La douleur était constante et diffuse. J'étais incapable de dire où j'avais mal, incapable de dire où je n'avais pas mal. C'était comme si toutes les parties de mon corps n'en formaient qu'une seule et même. J'avais mal du bout des pieds jusqu'à la racine de mes cheveux. J'en venais même à me demander si je n'avais pas le coeur brisé, au sens propre du terme. Même lui me faisait souffrir. J'avais l'impression que chacun de ses battement allait me tuer. Avant, je n'aurais jamais cru que c'était possible de sentir chaque contraction de ce qui n'était qu'un muscle en réalité. Mais ça l'était, à mon plus grand désespoir. Cependant, respirer m'était encore plus douloureux. À chaque inspiration et à chaque expiration j'avais l'impression que des milliers d'aiguilles transperçaient mes poumons. La torture ne faisait en réalité que commencer.

Nous avions passé la première nuit au premier étage d'un vieil immeuble au Nord de Manhattan, pas très loin de Central Park. Ethan m'avait portée pendant des heures entières – sans compter les pauses nécessaires que mon corps nous imposait – et je ne l'avais pas senti faiblir une seule fois. Il m'avait déposée en douceur sur un matelas, avait lavé mon visage avec un peu d'eau et m'avait couverte pour la nuit avec sa veste et un reste de couverture qui trainait par là. Et il s'était assis sur un coin du matelas, son arme chargée entre les mains, à regarder la porte fixement. J'avais peur de m'endormir, mais j'étais tellement fatiguée qu'au bout d'un moment j'ai fini par me laisser aller. Et dans cet immeuble pourri, insalubre et défoncé, j'étais mille fois plus en sécurité qu'entre ces quatre murs, dans un immeuble perdu quelque part dans le Bronx. Quand je me suis réveillée, Ethan était toujours au même endroit, il n'avait pas bougé. Mais quand il s'est rendu compte que j'étais réveillée, il a rangé son arme et nous sommes repartis. Je ne savais pas comment il faisait. Il ne dormait pas et me portait minute après minute. À chaque fois j'essayais de tenir plus longtemps, serrant les dents. Mais il le sentait et s'arrêtait de toute façon. Il n'avait rien réussi à me faire avaler, c'était à peine si je pouvais boire un peu d'eau. La seconde nuit, nous l'avons passée dans la gare de Grand Central. Au niveau inférieur, nous nous étions dissimulés derrière le comptoir d'un ancien restaurant. Là je suis restée contre lui, étant donné qu'il n'y avait rien qui puisse me servir de lit. Mais il n'a pas dormi, pas plus qu'il n'a lâché son arme.

Je savais que nous n'étions plus très loin de l'une des entrées de la Communauté mais je n'étais pas rassurée pour autant. Je savais que mon calvaire ne prendrait pas fin au moment où je mettrai le pied dans nos galeries. De toute façon je ne m'y sentirais plus jamais en sécurité. Une galerie s'était effondrée sur moi, et quelques jours plus tard on entrait chez nous pour m'enlever. Mes illusions avaient été brisées. Le voile était tombé. Et j'étais tombée avec lui.

J'étais à moitié inconsciente quand nous sommes entrés dans la Communauté. J'entendais des voix, que je connaissais, mais que j'étais incapable de reconnaître. Mon esprit était à moitié anesthésié. J'ai entendu la porte se refermer derrière nous, mais c'était tout. Nous avons traversé le long couloir, puis nous avons pris les escaliers pour remonter jusqu'au premier niveau. C'est là que j'ai commencé à reconnaître les gens autour de moi. Je ne voyais rien, mais j'entendais. J'ai entendu Aaron jurer, Isaac pousser un cri de stupeur... Quelqu'un a lâché ce qu'il tenait dans les mains et j'ai entendu quelque chose s'écraser au sol. Un enfant a crié – c'était peut-être Lucy. J'ai ouvert les yeux et j'ai cru voir Mary, mais je n'étais sûre de rien. Je les ai refermé presque immédiatement, tant l'effort me coutait. Néanmoins, j'étais consciente de tout. J'ai entendu un bébé pleurer. J'ai conscience d'avoir eu une espèce de mouvement de panique – comme si je me rappelais brusquement qu'il n'y avait qu'un bébé dans la Communauté, le mien. Et pourtant je n'avais même pas la force de me battre pour, ne de la réclamer. Je me suis laissée retomber contre Ethan lourdement. J'ai cru l'entendre hurler, demander à ce qu'on me soigne... Il a évoqué Lena – du moins je le croyais. Une porte s'est ouverte. Et c'est la voix de Mathilda que j'ai entendu.

« Allonge la. Là, voilà. Doucement, Ethan, doucement. »

Doucement ou pas, je souffrais le martyr. J'ai senti qu'Ethan me déposait sur l'un des lits de fortune de l'infirmerie. Je crois que j'ai gémi, mais je n'en étais pas certaine. J'ai entendu la porte de l'infirmerie claquer, et une lumière se braquer brusquement sur mon visage. J'ai senti les mains froides de Mathilda sur mon cou, cherchant mon pouls. Je ne savais pas ce qu'elle en pensait, étant donné qu'elle n'a rien dit. Elle m'a appelée plusieurs fois, mais je n'ai pas répondu. Ce n'était certainement pas très rassurant, mais parler m'était impossible. Mais je respirais et mon coeur battait, c'était déjà ça. Et là, l'horreur absolue... Mathilda a commencé à m'enlever mes vêtements. Je savais qu'elle n'avait pas le choix, elle devait le faire pour me soigner. Mais je me suis sentie terriblement agressée. Jusqu'à ce que je me répète qu'il n'y avait que Mathilda et Ethan. Que Mathilda et Ethan. QUE Mathilda et Ethan. Ils ne me feraient pas de mal, jamais. Ethan était venu me chercher, il avait tué pour moi – ce que j'avais encore du mal à concevoir et à accepter. J'étais encore trop sonnée pour comprendre avec exactitude la façon dont il avait tué Alan. Mais aucun doute, quand j'irais mieux, tout cela me reviendrait dans la figure comme un boomerang.

Mathilda m'a retiré mes bottes en douceur, avant de découper ce qu'il restait de mes collants avec une paire de ciseaux. Puis elle a entreprit de découper ma jupe, et ce qu'il restait de mon pull. Je l'ai sentie marquer un temps d'arrêt, avant d'écarter les lambeaux de tissu de mon corps. Et puis doucement, elle m'a soulevée et a retiré ma jupe et mon pull. J'étais presque entièrement nue. Il y a eu une minute de silence total, ou personne ne bougeait et personne ne parlait. Comme si le temps c'était mis sur pause, brusquement et nettement. C'est à ce moment que j'ai ouvert les yeux. Et en redressant la tête très légèrement... J'ai vu. Et j'ai compris pourquoi plus personne ne faisait rien. Mon corps était rouge de sang séché. Et là où ma peau n'était pas souillée, elle était pâle, presque translucide. Ou bleue. Ou violette. À cause des coups reçus. Mes jambes étaient écorchées, et mon genou d'un violet soutenu, enflé. Ma jambe formait un angle bizarre. Mes cuisses étaient toutes griffées... Mon ventre était également couvert de griffures, ce qui ne laissait aucun doute quant à ce qu'il m'était arrivé. Des hématomes violacés se trouvaient un peu partout sur mes côtes. Ma poitrine était également légèrement griffée. Mes deux bras portaient des marques de piqures. Mes mains étaient toutes collantes de sang. Mon épaule droite était également enflée... Je ne pouvais pas voir mon visage, mais vu la façon dont ils me dévisageaient...

J'ai vu le visage d'Ethan changer de couleur. Il s'est mis à hurler et il a attrapé la première chose qu'il voyait – c'est à dire une chaise, pour l'envoyer s'exploser contre le mur d'en face, fracassant du même coup l'armoire à pharmacie. Pour une fois, Mathilda n'a rien dit. Elle m'a regardé et a caressé mes cheveux une seconde avant d'aller vers Ethan, qui s'employait à fracasser tout ce qu'il y avait autour de lui. Elle l'a attrapé par le poignet avant qu'il ne détruise ce qu'il restait dans la pièce.

« Arrête. Tu ne crois pas qu'elle a vu assez de violence comme ça ? Arrête. »

J'ai dégluti difficilement tandis qu'elle revenait vers moi.

« Oh, ma belle, mais qu'est-ce qu'ils t'ont fait... »

Elle a passé une main sur mon visage, avant de se décider à m'examiner. Elle s'y prenait en douceur, mais j'étais folle de douleur tout de même. Elle a appuyée sur mes côtes et j'ai cru mourir à cet instant. Je suffoquais, l'air me manquait.

« Quelques côtes fêlées... »

Elle a regardé mes bras et je l'ai vu affiché un air mi navré, mi dégouté, et elle a soulevé mon bras en douceur, avant de chercher à rencontrer le regard d'Ethan. Je savais quelle question silencieuse elle posait. Je l'ai vu acquiescer, serrant des dents. Mathilda m'a demandé si je savais ce qu'ils m'avaient donné. Il m'a fallu cinq minutes pour articuler une phrase d'à peine dix mots.

« Au début... c'était de l'héroïne... après, je... je ne sais pas... »

Ils m'avaient droguée. Alan m'avait droguée. « Pour que je plane comme Ethan ». Si seulement il n'avait fait que ça... Je crois que Mathilda n'a pas osé me demander si j'avais été violée devant Ethan. Même si c'était clair et net, même s'il l'avais appris de la plus immonde des façons. Elle me regardait avec compassion. Elle avait compris. Et j'ai éprouvé le besoin de me justifier, bêtement, alors que les larmes faisaient leur apparition.

« J'ai... Je ne voulais pas, je ne voulais pas... J'ai essayé de... de l'empêcher... Il était trop... Mais je l'ai empêché d'aller jusqu'au bout, je l'ai empêché, Mathilda. Il ne m'a pas... Il ne m'a pas... »

Je m'étais accrochée à ses bras, nerveusement. C'était à elle que je disais que j'avais empêché Alan d'entrer en moi au dernier moment. Alors qu'Ethan était là, à un pas de moi, je n'avais qu'à tendre le bras pour le toucher. Mais je n'osais pas le regarder, par alors que j'étais dans cet état et qu'il voyait tout ce qu'on m'avait infligé. Je ne ressemblais plus à rien. Je n'étais même plus jolie.

En y réfléchissant bien, j'étais tout simplement morte de honte.
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Ethan Jones
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MessageSujet: Re: The promises we made were not enough { ETHAN }   The promises we made were not enough { ETHAN } Icon_minitimeSam 21 Aoû - 14:05

Sous l’influence de Vitali que j’avais remercié sommairement mais que je me promettais de remercier davantage quand tout ça serait derrière nous, j’avais pris Katarina dans mes bras. Enfin disons plutôt que je la portais du mieux que je pouvais. J’avais essayé de la faire monter sur mon dos, mais j’avais vite compris qu’elle n’aurait pas la force de se cramponner à moi. Alors j’avais passé un bras sous ses genoux et un autre autour de sa taille tant bien que mal. Katarina n’avait jamais été très épaisse, quoiqu’elle ait pu en dire quand elle était enceinte de Lena, et là je sentais en la portant qu’elle avait encore perdu du poids.

Je m’étais débrouillé pour avoir accès facilement à mon arme si jamais j’entendais un bruit suspect. A travers les rues que nous traversions, j’étais aux aguets. Davantage que je l’avais été quand je la cherchais partout dans New York. J’étais plus prudent maintenant, parce que je l’avais dans mes bras. Et s’il nous arrivait quelque chose, ce serait vraiment de ma faute cette fois-ci… Quoique son enlèvement était déjà de ma faute.

C’était Alan qui l’avait enlevée. J’aurais du m’en douter. Depuis le départ, j’aurais du penser à lui. Je m’en voulais de ne pas y avoir pensé. J’avais perdu énormément de temps….J’étais un vrai idiot. J’aurais du savoir ! J’aurais du me rappeler ses menaces. Il voulait se venger depuis longtemps de la mort de Lucy. Et j’aurais du faire plus attention à Katarina. Tout ça c’était de ma faute. Entièrement de ma faute.

Même si elle avait parue heureuse de me voir, je savais qu’une fois que nous serions dans la communauté, Katarina me ferait plein de reproches. Je le savais….et je le méritais bien. Cette fois ci je ne chercherais pas à la faire changer d’avis. C’était bien trop grave pour que je me jette à ses genoux pour lui demander de pardonner. Elle n’avait pas à le faire. Je ne méritais pas son pardon. Sans moi, elle n’aurait jamais été enlevée, jamais séparée de sa fille, jamais battue comme elle semblait l’avoir été, jamais violée surtout….. Pour moi c’était sans doute le pire. J’avais l’impression horrible qu’on venait de lui infliger la pire souillure qu’il existe….

Tout ça à cause de moi….J’avais beau avoir frappé à mort Alan, je ne m’étais sentie soulagé qu’après coup. Mais maintenant tout ça était fini, ma douleur était toujours là. Et c’était encore pire qu’avant. Je n’avais pas réussi à accepter le fait qu’on lui ai fait subir tout ça. Et je ne le serais sans doute jamais….Je me sentais aussi fautif que pouvait l’être Alan dans cette histoire. Comment pourrait-elle me pardonner un jour ? Moi je ne pourrais jamais me pardonner…..Elle avait été abusée….

J’essayais de ne pas y penser, de ne plus y penser. Mais c’était difficile. Il n’y avait que ça dans mon esprit. Cette blessure à vif autant physique que psychologique qu’on lui avait infligé. Elle qui était aussi pure qu’un ange, aussi douce que peut l’être une femme…on l’avait salie à jamais. J’essayais de chasser les images qui me venaient en tête…. Alan la caressant, Alan sur elle, Alan en elle….Je savais que Katarina ne voulait pas, qu’elle n’avait pas voulu que quelqu’un d’autre que moi la touche, mais c’était fait…..Un nouvel accès de colère s’est emparé de moi mais je ne devais pas céder. Il fallait que je la ramène en lieux sûrs, il fallait que Mathilda la soigne. Je ne savais pas encore quel était l’ampleur des dégâts, mais je me doutais qu’ils étaient importants.

Je ne pouvais pas la porter plus d’une demie heure. J’aurais pu. Moi j’aurais pu. Elle ne pesait pas grand-chose. Et puis ma volonté et mon amour me donnaient des ailes et des forces. Mais rien que la toucher lui arrachait des grimaces de douleur. Dés que j’effleurais sa peau pour la prendre dans mes bras, je voyais sa bouche se tordre en une grimace affreuse, je voyais sa mâchoire se serrer, un cri s’étouffer dans sa gorge et ses yeux se clore pour sans doute de ne pas laisser couler des larmes. Et pourtant….il fallait que je fasse comme si je n’avais rien vu. Il fallait que je lui fasse mal en la portant. Et ca me crevait encore plus le cœur. J’avais terriblement mal au cœur de lui faire subir autant de souffrances. J’aurais aimé être celui qui la soulage et pourtant je ne faisais que renforcer la douleur. Ma culpabilité était accrue. Pourtant, elle ne me faisait aucun reproche, elle ne m’insultait pas, elle ne me demandait pas de la laisser. Enfin….au bout d’un moment elle murmurait quand même un « stop ». Alors dans ces moments là, je cherchais un endroit sûr et je l’allongeais pendant le temps qu’elle voulait pendant que je surveillais les alentours au cas où.

Nos pauses duraient la plupart du temps autant que les moments que nous passions à parcourir New York du nord au sud. Enfin plutôt du Bronx à la communauté. Le premier soir, nous avons trouvé refuge dans un immeuble encore debout du nord de Manhattan. Nous avons eu la chance de trouver une pièce confortable. Le confort était sommaire, mais au moins il y avait un matelas. C’est tout ce que je demandais pour Katarina. Je l’ai installée le plus confortablement possible sur le matelas et j’ai cherché des yeux une couverture ou quelque chose d’autre pour la couvrir et lui apporter un peu de chaleur. Par chance, une tout petite couverture trainait et j’en ai couvert les jambes de Katarina et j’ai ôté ma veste pour lui couvrir le haut du corps. Je n’avais pas la force de l’embrasser. Je ne m’en sentais pas le droit. Je ne savais pas si elle voulait que je le fasse. On l’avait violée et elle ne voulait peut être plus qu’on la touche ou que moi je la touche. Après tout, elle savait aussi bien que moi que sans moi et sans mon passé tout ça n’aurait jamais eu lieu. J’aurais voulu que jamais elle ne se rende compte à quel point mon passé était peu glorieux. J’aurais tant aimé la protéger de tout ça. Et j’avais pas su, n’avais pas pu…. Quel piètre mari je faisais…J’ai trouvé une source d’eau et j’ai pris un morceau de tissu qui trainait et j’ai lavé le visage de Katarina un peu. Son visage tuméfié est apparu encore plus et j’ai serré les dents et ai retenu un cri d’effroi. Il l’avait battue à mort…Mais elle était toujours vivante…Je ne doute pas que ca avait du le rendre fou….Je l’ai laissé s’endormir et je me suis assis sur un bord du matelas, en direction de ce qui servait de porte, et j’ai pointé le canon de mon flingue en direction de la seule issue. Si quelqu’un entrait ou tentait de le faire, je tirerais. J’étais prêt à tuer n’importe qui viendrait rompre notre tranquillité et notre sécurité.

Katarina a dormi de longues heures et j’ai passé tout ce temps parfaitement éveillé, à surveiller et à repenser à tout ça….Je mourais littéralement de l’intérieur. Je ne savais pas du tout ce qui se passerait une fois en « sécurité » entre les murs de la communauté, mais je devais la ramener à Lena. Lena avait besoin de sa maman. J’avais aussi besoin de ma femme, mais cette fois si elle me disait qu’elle ne voulait plus de moi dans sa vie je savais que j’accepterais…Même si ça me ferait mal, j’accepterais….J’ai senti les jambes de Katarina bouger et j’ai compris qu’elle était réveillée. J’ai tenté un sourire quand je l’ai reprise dans mes bras et que j’ai rangé mon arme. Et nous sommes repartis.

Je n’avais pas dormi de la nuit. En réalité je n’avais pas dormi depuis 48h sans doute, mais je m’en fichais. Je n’étais pas fatigué, je ne ressentais pas la fatigue. J’étais comme mu par une force supplémentaire. Je dormirais plus tard. Pour le moment j’avais quelque chose de plus important en tête. Et puis même si j’avais voulu dormir, je n’aurais pas pu. Dés que je fermais les yeux, je voyais le visage tuméfié de Katarina, je voyais Alan la violer, j’entendais la voix d’Alan me dire des choses perverses sur ce qu’il avait fait à ma femme…. Les pauses duraient de plus en plus. Et je voyais bien que Katarina souffrait davantage. Ce qui décuplait ma culpabilité de lui faire subir ça….

Je m’assurais régulièrement qu’elle était encore vivante, qu’elle respirait encore….parce qu’elle ressemblait à une poupée de chiffon dans mes bras. Elle se laissait complètement aller, et je ne pouvais même pas soutenir sa tête qui pendait dans le vide. J’essayais de lui faire le moins de mal possible mais cela ne semblait pas suffire. Quand je l’entendais râler et gémir davantage je m’arrêtais. Je voyais bien que respirer lui coutait énormément. J’entendais ses poumons siffler et j’entendais ses sanglots étouffés. Mais nous n’avons pas parlé. Depuis que nous avions quitté Vitali, nous ne nous étions pas parlé. Elle ne voulait sans doute pas me parler, et je respectais son silence. J’avais mal, mais je ne méritais que ça.

Nous avons longé Central Park en évitant de rentrer dans le parc parce que je savais qu’il avait été investi par les dealeurs, les drogués et autres gens louches. J’étais pourtant toujours aux aguets et j’étais prêt à me saisir de mon arme et à tirer s’il le fallait. Je savais que nous étions de plus en plus proches de la communauté et je ne pouvais m’empêcher d’avoir envie de courir pour que Mathilda prenne Katarina le plus rapidement possible. Mais rien que la cadence que j’imposais ne faisait que faire souffrir davantage à Katarina et ça m’était intolérable. Alors j’avais abandonné l’idée. Nous avancions c’est tout ce qui devait compter. Tout !

Je réfléchissais à la manière la plus sûre d’arriver à la communauté en essayant de me repérer. Nous approchions de Grand Central mais la nuit commençait à tomber….Mon but n’était plus de la ramener à Mathilda aujourd’hui. Il fallait pour le moment que nous arrivions à Grand Central. Je savais que nous trouverions la bas de quoi nous réfugier. Je savais qu’il n’y aurait ni matelas, ni point d’eau, ni autre commodité, mais je savais que nous trouverions forcément un endroit où Katarina puisse se reposer. Et surtout….Nous finirions le trajet jusqu'à la communauté en sécurité. Nous allions utiliser une entrée souterraine. Je savais que c’était moins dangereux que de nous exposer encore en plein jour dans les rues de New York. Bien sûr nous verrions un peu moins et nous mettrions certainement un peu plus de temps. Mais il valait mieux que je n’ai pas peur de faire une longue pause pour que Katarina reprenne des forces.

Grand Central, la gare de New York autrefois bondée ne ressemblait plus à grand-chose. Mais elle était toujours debout, je me doutais que le soir venu elle était le refuge de beaucoup de parias. Mais pour y avoir plusieurs fois dormi durant des expéditions je savais que c’était le lieu le plus sûr du quartier. Les gens qui y avaient élu domicile étaient des gens pacifiques. Ils ne voulaient qu’une chose : survivre.

Pour un peu plus de sécurité nous avons descendus la gare et j’ai repéré ce qu’il restait d’un restaurant. Les tables étaient parsemées sur le sol, les chaises étaient défoncées et il n’en restait que très peu. J’ai cherché du regard une banquette, mais bien entendu il n’y avait plus rien. Et je me suis dit que Katarina ne dormirait pas cette nuit là sur un matelas. Pauvre ange….Elle qui avait tant souffert pendant des jours entiers, elle n’avait même pas la chance de pouvoir se reposer décemment. Je m’en voulais toujours autant, si ce n’est plus. Ma culpabilité serait toujours là, au fond de mon cœur, au fond de mon cerveau….Si j’arrivais un jour à ce qu’elle me pardonne, moi…je n’y arriverais jamais. C’était tout simplement inconcevable. Une telle chose ne peut pas être pardonnable. J’aurais aimé hurler, crier, pleurer surtout…mais je n’y arrivais pas. Les larmes étaient tout simplement impensables. L’horreur dépassait ça. La souffrance encore plus. Pourtant cela m’aurait sans doute fait du bien. Mais ce n’était pas moi qui avait souffert le plus, alors je n’avais pas le droit de pleurer. Non..je n’avais pas le droit…

Je l’ai assise contre un comptoir. Personne ne pouvait nous voir de l’extérieur. Et c’est tout ce que je demandais. Que nous soyons en sécurité. A défaut de ne pas être confortablement installés. Enfin j’ai tout fait pour qu’elle soit le mieux possible. Et cette nuit encore je n’ai pas dormi. Katarina dans mes bras, je guettais. Le moindre bruit, le moindre mouvement…. D’une main je tenais fermement mon flingue et de l’autre je ne pouvais m’empêcher de caresser ses cheveux poisseux. De poussière, de sang, de je ne sais quoi d’autre.

Elle a dormi encore pendant un long moment et à son réveil je lui ai à nouveau proposé de boire, mais elle n’y arrivait pas. Comme depuis que nous étions partis de l’endroit où Alan l’avait tenu prisonnière, Katarina ne buvait pas. Ou a peine. Dés qu’elle avalait une gorgée, elle s’étouffait. Alors j’essayais au moins de lui humidifier les lèvres. Je n’avais malheureusement rien à lui offrir à manger…. J’aurais du avoir faim. Mais tout comme mon sommeil, mon appétit s’était évanoui. Je savais pourtant qu’il me fallait des forces…Mais je n’y pensais pas. Mon corps puisait sans doute dans ses réserves mais je m’en fichais. Qu’l puise où il veut mais qu’il puise, c’est tout ce que je demandais.

Je me suis enhardi à embrasser le sommet de son crane avant de la reprendre dans mes bras et de repartir vers la communauté. Je sentais que les choses pressaient. Katarina voyait ses chances de survie diminuer plus les heures passaient. Il fallait absolument que nous soyons rapidement auprès de Mathilda. Je ne pouvais pas la perdre, Lena ne pouvait et ne devait pas perdre sa maman. Elle avait besoin d’elle. Sans doute davantage que moi…. C’était aussi pour notre fille que j’avais fait tout ça. Pas seulement pour moi….

Nous avons cette fois longé le métro et les rails jusqu'à l’entrée souterraine. Par « chance », Katarina semblait pouvoir tenir plus longtemps. Ou alors était ce parce qu’a certains moments elle perdait connaissance….sans doute…parce qu’il faisait très sombre, et que je ne pouvais pas voir son visage correctement. J’étais soulagé de voir de la lumière. Je savais que ça signifiait que nous arrivions vers l’entrée souterraine. Quand le type qui gardait l’entrée (j’avais perdu la notion des tours de garde ) a demandé qui était là et que j’ai dit que c’était moi, je l’ai entendu jurer. Il a frappé et la porte s’est ouverte en grand. Je les voyais bien nous regarder. Enfin ils regardaient surtout le corps de Katarina qui pendait dans mes bras. Et nous sommes rapidement remontés vers le premier étage. Nous avons croisé plein de monde. J’entendais les cris d’effrois, je voyais les visages horrifiés mais soulagés mais je m’en fichais éperdument. Pour le moment je ne voulais qu’une chose : amener Katarina à Mathilda. Qu’elle la soigne ! Que ma femme vive !!

C’est quand j’ai entendu ma petite princesse pleurer que j’ai étouffé un sanglot. Le premier depuis des jours. Et je me suis mis à crier le nom de ma fille. Je lui avais ramené sa maman, je lui avais ramené sa maman. C’est tout ce que je pensais. Sa maman était enfin là. Et j’avais terriblement envie de la prendre dans mes bras, de la voir, de la toucher. Tout ce que j’avais fait, c’était pour elle. Parce qu’elle ne méritait pas d’être privé de ses parents. Elle était si petite…..elle avait seulement un mois !! Un mois !!! Comment le Ciel pouvait s’acharner ainsi sur nous ? Sur un bébé si petit et si innocent. Comment ? Comment ??? Je savais que désormais je ne croirais plus en rien. Cette semaine avait mis définitivement ma foi à rude épreuve. Je ne pouvais plus croire en l’existence d’un Dieu après tout ce que nous venions de traverser. C’était tout simplement inconcevable. Quel Dieu nous aurait fait ça ? Aucun !!! Alors dieu n’existait pas…Je n’y croyais plus….C’était fini… Je n’avais plus foi en rien du tout….

Lilly est arrivé avec Lena dans ses bras qui pleurait sans doute parce qu’elle nous avait senti. Elle ne pleurait pas parce qu’elle avait faim, qu’elle avait sommeil, qu’elle était sale ou quoi que ce soit. Je connaissais les pleurs de ma fille. Et ces pleurs n’étaient pas ceux que je connaissais. Elle s’exprimait. Elle voulait sans doute nous faire comprendre qu’elle avait besoin de nous, mais nous ne pouvions pas… J’en crevais littéralement mais nous ne pouvions pas. Alors quand Lilly est arrivée prés de nous je lui ai presque craché au visage. J’étais fou d’inquiétude pour Katarina et elle en rajoutait. Pas intentionnellement je le savais, mais je n’étais plus moi-même. Depuis l’enlèvement de Kat, je n’étais plus le même Ethan je le savais. Et je ne savais pas si je réussirais un jour à le redevenir. Les choses étaient bien trop graves.

-Pas maintenant Lilly ! Pas maintenant !! Ramène la dans la chambre. Pars ! PARS !!!

Et je me suis précipité vers l’infirmerie en accélérant le pas. Tout le monde nous regardait sans bouger vraiment et ça me rendait complètement cinglé. Qu’est ce qu’ils attendaient bon sang ? Qu’est ce qu’ils attendaient pour bouger leur cul ??!!Bordel de merde !!!

Nous avons enfin atteint l’infirmerie et la porte s’est ouverte en grand. Mathilda est apparue. Elle avait sans doute été alertée par les cris dans le couloir. Je voyais bien qu’elle avait pâli en nous voyant tout de même. Mais elle était médecin, elle avait l’habitude de ce genre de scènes. Même s’il s’agissait d’une de ses meilleures amies, je voyais bien qu’elle avait revêtu son masque de médecin. Et elle essayait sans doute de s’y tenir.

« Allonge-la. Là, voilà. Doucement, Ethan, doucement. »

J’ai allongé Katarina sur le premier lit que j’ai trouvé et je l’ai posé le plus délicatement possible. J’ai commence par poser ses jambes et j’ai posé le plus doucement possible le reste de son corps sur le lit. J’ai pris d’une main libre l’oreiller que j’ai posé sous sa nuque et j’ai reposé sa tête du mieux que je pouvais. Mais je voyais à ses traits tirés qu’elle souffrait malgré tout. Elle souffrait !!!Comment pouvait-elle être aussi forte ?

Et puis instinctivement, je me suis reculé. Et j’ai laissé faire Mathilda. Elle s’est précipitée sur Katarina et a allumé la lumière en la pointant sur le corps de Katarina. Elle a posé les mains sur sa gorge et j’ai bien vu un sursaut et ses mains trembler….Et puis elle a commencé à retirer ce qu’elle pouvait à Katarina. Mais ses vêtements semblaient lui coller à la peau. Elle a commencé par retirer les bottes et elle a pris des ciseaux pour couper le reste. Je voyais bien qu’elle tentait de faire au plus vite tout en essayant d’être le plus douce possible.

Au fur et à mesure qu’elle dévêtissait Katarina, je voyais l’ampleur des dégâts. Jusque là je n’avais pas voulu voir, je refusais de voir l’entendue des « dégâts ». Mais j’avais l’impression qu’Alan n’avait pas raté un seul centimètre carré de la peau de Katarina. Pas un seul ne semblait avoir été épargné par les griffures, les coups, les morsures….C’est ce moment là que Katarina a choisi hélas pour reprendre connaissance. Et elle a regardé son corps avant de poser les yeux sur moi.

Je ne savais pas quelle tête je faisais à ce moment là. Je suis resté pendant un long moment immobile à fixer ce corps battu à mort. Mes yeux ont parcourus le corps de ma femme de ses pieds à son visage. C’était tout simplement abominable….Et pourtant je ne pouvais m’empêcher de regarder… J’avais l’impression de faire preuve d’une curiosité morbide. Mais quand mes yeux se sont attardés sur ses bras, je n’ai pas pu m’empêcher d’hurler.

Non !!! Non !!!!

Il avait osé !!!

Si jusque là j’avais fait preuve d’une violence et d’une rage inouïe, ce n’était pourtant pas fini. J’avais beau n’avoir pas mangé et dormi depuis prés de trois jours, j’avais encore l’énergie de faire exploser ma colère, ma rage et ma souffrance.
J’ai pris la première chose que j’avais à ma portée. J’avais besoin de casser quelque chose, terriblement besoin. J’avais besoin de me défouler. Ce que je venais de voir était une chose tout à fait inacceptable. Il l’avait drogué, j’en étais sûr. Il y avait des traces de piqures sur ses bras. Et je reconnaissais les traces de piqures. Je les connaissais parce que je me les étais infligées pendant des années. J’aurais préféré qu’il me drogue moi…. Il l’avait violé, battue, et droguée…. Quand je repensais à ce que j’avais fait d’Alan je n’avais aucun regret. Si j’avais pu en avoir à un moment donné, je n’en aurais plus jamais. Il avait vraiment fait souffert ma femme au delà de ce qui était imaginable et supportable.

Je ne sais pas bien ce que j’ai pris , une chaise sans doute et ce que j’en ai fait, mais j’ai entendu quelque chose se briser. Du verre peut être… Je m’en fichais, j’avais besoin de casser ce qui m’entourait comme on avait cassé ma vie en mille morceaux. Il ne s’agissait pas seulement de moi maintenant, il s’agissait aussi de ma famille. Ma femme, ma fille…J’aurais mille fois plus préféré pleurer mais je ne pouvais pas. Ca aurait été plus approprié et moins sauvage mais je ne pouvais pas. J’ai été arrêté dans ma course de mise à sac de l’infirmerie par une main qui s’est refermée sur mon poignet assez doucement mais fermement.

« Arrête. Tu ne crois pas qu'elle a vu assez de violence comme ça ? Arrête. »

Je l’ai regardé et elle a du y lire toute ma souffrance, toute mon impuissance face à ce que nous venions de voir. Et elle ne m’a rien dit, elle ne m’a rien reproché. Elle a juste caressé ma joue de façon si maternelle que je ne savais plus trop pendant quelques secondes que j’avais affaire à Mathilda. Là elle ressemblait plus à ma mère. Ma mère m’aurait calmé comme ça. Et ça a fonctionné. Elle est repartie vers Katarina et je suis revenu aussi vers elles. J’essayais de me contenir quand je voyais le corps dévasté de mon ange. Son calvaire était exposé là, sous mes yeux. J’ai préféré serrer les poings et fermer les yeux cette fois ci quand Mathilda a appuyé sur le ventre de Katarina. Elle avait mal, je le voyais, je le sentais, je l’entendais aussi.

Mathilda a fini par lâcher ce qu’il se passait. Katarina avait des côtes fêlées. C’était sans doute pour cela qu’elle avait du mal à respirer. Il ne s’était pas contenté de lui causer des dommages extérieurs, il l’avait brisé à l’intérieur…..Et vu l’état de ses jambes, je n’aurais pas étonné qu’elle ait quelque chose de cassé là aussi… Mon pauvre ange, ma pauvre femme que j’aimais tant….Quand je l’avais retrouvée, je savais qu’elle devait souffrir. Mais maintenant que Mathilda énumérait tout ce qu’elle avait, je me rendais compte que j’étais à cent lieues de me douter de l’ampleur des dégâts physiques. Et je ne parlais pas encore de ce qui devait se passer dans la tête de Katarina…

Et puis alors que j’étais focalisée sur son ventre et sa poitrine bleuie, violacée de tous ces coups, de toutes ces blessures, Mathilda m’a montré à nouveau les bras de Katarina. Elle les examinait attentivement, se demandant sans doute si c’est ce à quoi elle pensait. Je n’ai pu qu’acquiescer sans un mot. Oui…ces traces étaient celles que s’infligeaient normalement de son plein gré un drogué….sauf que…. Katarina n’était pas une femme qui aurait fait ça d’elle-même. Je savais a quel point elle détestait cela. Et même si elle avait accepté mon passé de junkie et qu’elle était tout de même tombée amoureuse de moi, je connaissais son point de vue sur la question…. Elle avait en horreur la drogue et les dealers. Ces traces étaient donc des piqures qu’on lui avait faites. Alan l’avait droguée…..De force… qui sait ce qu’il lui avait injectée. Combien de fois…. Et quelle dose surtout….Nous faisions Mathilda et moi, l’inventaire muet de toutes les traces de piqures. Deux à droite…Trois à gauche… Il l’avait shooté au moins cinq fois…. Cinq fois !!! Je le savais pervers et inhumain mais là ça dépassait tout. Même moi au début je ne m’étais pas drogué comme ça….J’étais en train de réaliser qu’elle avait du être plusieurs fois à deux doigts de me quitter à jamais….Comment avait elle survécu à tout cela ? Comment ???

Mathilda était sans doute aussi horrifiée que moi. Je connaissais son avis tranché sur la question. Elle a mis quelques secondes avant de demander à Katarina si elle savait ce qu’ils lui avaient injecté. Elle espérait tout de même sans doute ne pas entendre la vérité. Mais Katarina a avoué qu’ils lui avaient fait des shoots d’héroïne. Déjà….Apres elle ne savait pas….

Mon pauvre amour….Qu’est ce que j’aurais aimé lui épargner tout ca. Je m’en voulais terriblement. Si elle ne m’avait jamais rencontré, elle n’aurait jamais vécu cette semaine d’horreurs…. Mais je serais sans doute mort…..Comme un égoïste, je ne supportais pas d’imaginer que nous ne nous soyons jamais rencontré. Elle a posé ses mains un peu plus bas, vers ses cuisses. Elles étaient parsemées de traces de griffures, d’hématomes. Et là j’ai détourné les yeux.

Je ne pouvais pas voir ça…. Je savais qu’il l’avait touché à cet endroit là en particulier et qu’il l’avait prise de force. Il avait violé son intimité autant que son âme….. Je ne pouvais pas voir ça…. Je savais que chaque fois que je regarderais Katarina, je verrais ce viol….Je ne lui en voulais pas à elle. Je ne pourrais jamais lui en vouloir à elle. Parce que je l’aimais comme un fou. C’était même plus que ça encore. Je l’adulais, l’idolâtrait. J’ai pourtant entendu sa voix toute brisée parler à Mathilda.

« J'ai... Je ne voulais pas, je ne voulais pas... J'ai essayé de... de l'empêcher... Il était trop... Mais je l'ai empêché d'aller jusqu'au bout, je l'ai empêché, Mathilda. Il ne m'a pas... Il ne m'a pas... »

Quoi ???? Il ne l’avait pas violé ? Il ne l’avait pas violée ! Il ne l’avait pas violée ! J’ai poussé un léger soupir de soulagement. Et j’ai ressenti un poids de moins sur mes épaules. Même si ça ne changeait pas grand-chose, j’avoue que j’étais rassuré qu’il ne l’ait pas pénétré. Il n’avait pas déversé son venin à elle, il n’avait pas pu. Elle ne l’avait pas laissé. C’est ce qu’elle avait dit. Et j’étais terriblement fier d’elle à cet instant. Elle avait eu la force et l’amour pour nous de ne pas se laisser faire. Il avait du essayer je le connaissais mais elle ne l’avait pas laissé faire.

J’aurais voulu encore une fois réussir à pleurer tellement j’étais soulagé. Mais je ne pouvais pas. Je n’y arrivais pas. Je me suis retourné pour la regarder. Mais je n’osais pas la regarder droit dans les yeux. Tout ça c’était de ma faute. Et même si je ne savais pas si elle me pardonnerait un jour, je me suis précipité vers elle, lui prenant la main et je me suis mis à l’embrasser.

-Mon ange….

C’est tout ce que j’ai réussi à lui dire. J’aurais aimé pouvoir la regarder et qu’elle lise combien je l’aimais et combien j’étais désolé, mais j’avais trop peur qu’elle me rejette, qu’elle me haïsse. Je ne supporterais pas de voir tout ça dans ses yeux.

Mathilda a caressé le visage de ma femme et a tourné son visage vers moi.

-Ethan ?

Je n’ai pas compris tout de suite qu’elle s’adressait à moi. J’étais vraiment trop focalisé sur le fait que j’avais cru qu’il l’avait violé et que ce n’était pas le cas. Elle ne risquait pas d’attendre un enfant de lui, il n’avait pas fait l’amour à ma femme. Pourtant…pourtant….il l’avait caressé, touché, embrassé sans doute…. Et c’était déjà un viol en soi. Il n’avait pas seulement violé un corps. Il avait violé une femme, une âme, une maman, une épouse….C’était Lena et moi qu’il avait aussi violé.

Nos vies ne seraient plus les mêmes, je ne savais même pas si nous arriverions un jour à surmonter tout ça. C’était quelque chose de bien trop important et douloureux. En tout cas pour le moment je savais que je n’y arriverai pas. Je ne pouvais pas….

Mathilda m’a ramené les pieds sur Terre, j’avais malgré moi lâché la main de Katarina qui pendait maintenant à moitié hors du lit.

-Ethan ? Tu veux bien me ramener de l’eau chaude, des serviettes et un gant de toilette s’il te plait ?

Elle ne la soignait pas ? C’est cette question que je lui ai posé en la regardant. Je n’arrivais plus à parler. Mais je me demandais pourquoi Mathilda ne soignait pas ma femme tout de suite. Elle avait de multiples blessures. Il fallait faire quelque chose maintenant. Pas dans deux heures !

Mathilda m’a caressé la joue en me relevant le visage pour que je la regarde et elle ressemblait encore à une mère plus qu’a la Mathilda que je connaissais depuis un an et demi. C’était la première fois qu’elle était si gentille avec moi. Et si je n’avais pas été si à cran j’aurais sans doute aimé qu’elle me cajole et me berce doucement pour que je réussisse à pleurer.

-Je dois déjà la laver Ethan. Tu me fais confiance ?

J’avoue que j’avais besoin maintenant de laisser quelqu’un d’autre prendre les rennes. Je ne pouvais pas soigner Katarina, je n’étais pas médecin. C’est ce que j’avais voulu d’ailleurs. Que Mathilda puisse la soigner. Mais j’étais totalement perdu. J’agissais comme un automate. On m’avait arraché le peu de raisonnement que j’avais encore. Mathilda a peut être remarqué que j’étais certainement autant sous le choc que pouvait l’être Katarina. Mon corps ne portait pas de traces de coups, mais mon âme si…..

-Tu devrais aller prendre une douche aussi Ethan. Tu es tout sale.

Je savais que je devais sans doute faire peur, et que j’étais sale et puant, mais je ne voulais pas laisser ma femme ne serait ce qu’une minute. Je ne le supporterais pas… C’était trop me demander. Mathilda a du le voir puisqu’elle m’a amené une chaise qu’elle a placé vers Katarina et qu’elle m’a installé doucement sur la chaise.

-Reste prés d’elle. Je reviens.

Je ne savais pas où elle allait et je ne m’en rendais pas compte. Je voulais juste rester après de ma femme. Pourtant je n’avais pas osé lu dire que je l’aimais. Je ne l’avais pas embrassé, ni parlé. Je savais qu’elle était consciente et qu’elle m’entendrait certainement mais je n’y arrivais pas.
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MessageSujet: Re: The promises we made were not enough { ETHAN }   The promises we made were not enough { ETHAN } Icon_minitimeSam 21 Aoû - 18:01

Honte. C'était comme si ce mot clignotait dans mon esprit. Ce sentiment dominait chez moi. Comme si c'était moi la coupable... Je me sentais aussi coupable et honteuse que si j'avais été le bourreau et non la victime. De quoi j'avais honte ? De ne pas avoir su me défendre. J'avais essayé... J'avais essayé de rendre les coups. Mais à chaque fois, le coup qu'on me renvoyait dépassait un millier de fois le mien, et je me retrouvais face contre terre. J'avais essayé de résister, de toutes mes forces... Mais j'étais seule, et ils avaient toujours été plusieurs, ou avec un net avantage. Alan avait ce complice, que Vitali avait tué. Ensemble, ils m'avaient enlevée et droguée. Seul, Alan avait l'avantage de la force. Il n'avait eu aucun ml à avoir le dessus sur moi. Comment vouliez vous que je résiste ? Il était cinq fois plus lourd que moi, avait deux têtes de plus. Oui, je l'avais empêché de me violer complètement. J'avais eu de la chance, c'était ça et rien d'autre. Ce n'était que par pur hasard que j'avais réussi à envoyer mon genou dans son bas ventre au dernier moment. Mais il ne s'était pas gêné pour me le faire payer ensuite. Et je savais qu'il m'aurait violée pour de bon s'il était revenu avant Ethan. J'ai eu comme la nausée en réalisant qu'à quelques minutes près, Ethan l'aurait certainement trouvé là, en train de me violer comme si je n'étais rien. Là, il m'aurait tuée, j'en étais certaine. Ou plutôt, il m'aurait achevée. Parce que morte, je l'étais presque. Je ne savais pas ce qui me maintenait en vie. Vraiment, je ne savais pas, cela me paraissait presque inconcevable de survivre à un pareil traitement. Est-ce que j'avais eu de la chance ? Probablement pas. En un mois, mon corps avait subit mille tourments. D'abord, j'avais failli mourir en mettant ma fille au monde. Ensuite, une galerie s'était effondrée sur moi, écrasant mes jambes et ma taille. Et enfin, j'avais été torturée et battue à mort. Non, ça n'avait rien à voir avec la chance... Ou un quelconque miracle.

Mathilda m'avait forcée à me rallonger tandis que je m'étais légèrement redressée pour me justifier, pour dire que je n'avais pas laissé Alan me violer complètement. Dans cet aveu, il y avait quelque chose qui l'avait soulagée pendant un quart de seconde. Et il ne m'a pas fallu beaucoup plus de temps pour comprendre ce à quoi elle venait de penser. Je ne risquais pas d'être enceinte... Jusque là je n'avais pas osé penser à cela. Pas osé et pas voulu. Si j'étais tombée enceinte suite à ce viol, je savais que je me serais tuée ou débarrassée de l'enfant. C'était monstrueux, oui. J'aimais les enfants, je les adorais. Mais porter celui de mon violeur, je n'aurais pas pu. Et pas su. Je l'aurais repoussé, rejeté. Je ne pourrais jamais porter l'enfant de quelqu'un d'autre. Jamais. Rien que de savoir que j'avais risqué de porter celui de son pire ennemi, j'en avais la nausée. Porter Lena avait été l'une des plus belles choses qui m'étaient arrivées. Parce que j'aimais Ethan à en mourir, et que j'avais adoré sentir Lena grandir en moi. Porter l'enfant d'un autre aurait été une torture sans pareille. Non, je n'aurais pas pu le supporter. Heureusement, je ne risquais rien... Ma vie était suffisamment bousillée comme ça pour que ce « détail » ne vienne pas m'achever. Néanmoins, je ne me sentais pas bien mieux. Parce qu'Alan m'avait arraché mes vêtements, parce qu'Alan avait caressé ma peau, parce qu'Alan m'avait embrassée... J'avais presque l'impression d'avoir encore le goût immonde de ses lèvres sur les miennes. Et rien ne pourrais l'ôter avant un moment. J'en avais envie de vomir.

Un frisson m'a parcourue quand j'ai senti que quelqu'un m'avait pris la main et l'embrassait avec douceur. J'ai failli avoir un mouvement de recul, puis je me suis rendue compte que c'était Ethan. C'était le premier geste tendre qu'il avait depuis deux jours. Comme s'il n'avait pas osé... Ou pas voulu. Pourquoi est-ce qu'il aurait voulu, hein ? J'étais sale, abimée, laide, et un autre m'avait touché. Pourquoi est-ce qu'il aurait voulu ? J'ai détourné la tête. Je ne voulais pas le regarder. Et je ne voulais pas qu'il me regarde. J'ai inspiré à fond et ai retiré ma main de la sienne. J'ai failli lui demander de s'en aller, parce que je ne voulais pas qu'il soit – encore – le témoin de ma déchéance. Mais je n'ai pas osé... Peut-être parce que je n'en avais pas très envie non plus. J'étais terrifiée à l'idée qu'il s'en aille, terrifiée à l'idée qu'il me laisse, terrifiée à l'idée d'être séparée de lui. J'avais cru mourir pendant ces jours où il n'avait pas été là. Et pourtant... Et pourtant je ne voulais pas qu'il me voit comme ça. En cet instant je n'avais plus rien de la femme qu'il aimait embrasser, caresser... Qui aurait eu envie de moi ? Personne... Même Riley n'aurait pas voulu me regarder. Mathilda a demandé à Ethan de lui ramener de l'eau chaude et des serviettes et j'ai espéré qu'il bouge, qu'il aille les chercher. Mais j'ai senti qu'il ne bougeait pas. Il n'a pas plus bougé non plus quand elle lui a conseillé d'aller prendre une douche. Je ne savais pas si elle avait compris que ce mélange brun et collant sur le visage d'Ethan n''avait rien à voir avec de la poussière ou de la terre. C'était du sang. Le sang d'Alan qui l'avait éclaboussé, à chaque fois qu'il le frappait. J'ai réprimé le haut le cœur qui me prenait. Ethan n'a pas cédé et c'est finalement Mathilda qui est partie. Mais avant elle a installé une chaise près de moi. Quand Ethan est entré dans mon champ j'ai fermé les yeux. J'aurais voulu me détourner, mais je n'en avais pas la force. Et fermer les yeux ne représentait pas un gros effort en soit. C'était les rouvrir, qui allait être difficile.

« Je ne veux pas voir Lena. Je ne veux pas qu'elle me voit comme ça. Je ne veux pas. »

Changer de sujet. Et dire la vérité. Non. Je ne voulais pas voir mon bébé. Ou plutôt si, je voulais la voir, ce besoin rongeait mes entrailles. Mais elle ne devait pas me voir. Surtout pas. Elle allait avoir peur. Je n'étais plus sa jolie maman qui lui souriait tandis qu'elle s'accrochait à ses jolies boucles brunes. Non. J'étais pâle à en faire peur, mes lèvres étaient violettes et mes cheveux sales et emmêlées. Elle ne me reconnaitrait pas. J'aurais voulu qu'on me l'apporte, pour que je puisse l'allaiter et retrouver ce contact si particulier avec elle. Mais il ne fallait pas... Quand elle tétait elle avait l'habitude de poser sa main sur mon sein et de sentir ma peau toute douce et tiède. Et là, qu'est-ce qu'elle sentirait ? Une peau froide, glacée. Sous ses doigts elle sentirait quelque chose qu'elle ne connaissait pas : toutes ces griffures... Sans compter la couleur de ma peau. Quelque part entre le rouge passé et le violacé cadavérique. Elle n'était pas aveugle. Elle allait avoir peur. Et effrayer ma fille c'était bien la dernière chose que je voulais. Je ne supporterais pas de l'entendre pleurer alors que je la prenais dans mes bras. Cela me ferait plus mal que n'importe quoi d'autre.

Tant que j'étais seule avec Ethan, je n'ai pas osé rouvrir les yeux. J'avais trop peur de croiser son regard et d'y lire quelque chose qui me ferait de la peine. Comme de la pitié... Ou du dégout. Puis quand Mathilda est revenue, j'ai senti quelque chose de frais se poser sur mon visage. Elle me parlait, me rassurait tandis qu'elle lavait doucement mon visage, retirant tout ce sang séché. Elle a procédé de même avec tout le reste de mon corps, ou presque. Je fixais un point fixe sur le mur. Je me sentais complètement incapable, dépendante, handicapée... J'ai hurlé à deux reprises. Quand elle a touché mon genou et ma taille. Je voyais la bassine devenir rouge de sang au fur et à mesure. Et puis au bout d'un très, très long moment, elle a été chercher le matériel pour commencer à me soigner. Je me sentais comme une poupée dont on était obligé de ré-emboiter les membres un à un. Comme une espèce de puzzle. Avec certaines pièces manquantes.

Elle a commencé par mon visage. Elle a désinfecté en douceur l'hématome sur ma pommette. J'avais de la chance, je n'avais plus la lèvre enflée... Elle a ensuite inspecté ma blessure à la tête. J'ai eu peur d'avoir besoin de points de suture. Heureusement elle s'est contentée de me faire un pansement. Puis elle s'est occupée de mes bras. Les traces de piqures étaient nettes. Mathilda les a désinfecté avec soin avant de bander mes deux bras, tout autour des coudes. Elle a dû bander ma main gauche, à cause d'un grosse coupure assez profonde. En ce qui concernait les bleus sur ma poitrine, elle ne pouvait pas faire grand chose, ils disparaitraient seuls. Je l'ai ensuite vue examiner mon épaule avec attention. Elle a ouvert de grands yeux étonnés.

« Mais... Mais on l'a mordue ! Nom de... »

Je me suis mordue la lèvre et j'ai fermé les yeux pour ne pas m'effondrer et me remettre à pleurer brusquement. Alan avait laissé sa marque sur moi, et je priais pour n'en conserver aucune trace. S'il y avait la moindre cicatrice, je savais que je m'écorcherais vive jusqu'à effacer cette marque. Comme si elle avait compris, Mathilda a pansé mon épaule et je l'ai remercié d'un regard. Et puis elle a dû m'aider à me redresser en position assise pour voir comment étaient mes côtes au juste... Je ne sais pas trop pourquoi, comme par pudeur j'ai dissimulé ma poitrine sous mes bras. Et elle a été obligée de me toucher, de palper mes côtes, en appuyant dessus plus ou moins doucement... Brusquement, je me suis mise à tousser. J'ai mis ma main devant ma bouche et j'ai réalisé avec stupeur et horreur que je venais de cracher du sang. Avant même de pouvoir commencer à paniquer, j'ai dû me pencher sur le côté pour me mettre à vomir. Du sang et de l'eau – je n'avais que ça sans l'estomac. J'ai senti Ethan me rattraper avant que je ne tombe par terre. J'ai été secouée de spasmes pendant quelques instants avant de retrouver ma respiration avec difficulté. Mathilda m'a prise dans ses bras et m'a bercée un instant, me rassurant. C'était ça, avoir des côtes en miettes... Cinq minutes après elle m'a redressée et a fait comme si rien ne s'était passé, bandant ma taille étroitement pour m'empêcher d'avoir trop mal en respirant. Elle a soigné les marques sur mon ventre, puis celles sur mes cuisses... Avant de regarder mon genou d'un drôle d'air. Elle a échangé un regard avec Ethan.

« Elle a le genou démis. Je vais devoir le remettre en place. Maintenant. »

J'ai ouvert de grands yeux paniqués et j'ai secoué la tête. Et j'ai secoué la tête. Non, non je ne voulais pas qu'elle me touche, je ne voulais pas... Mes doigts se sont crispés sur le bord de la table. Pourtant je savais qu'elle n'avait pas le choix. C'était ça où ma jambe... je risquais de ne pas pouvoir m'en resservir de si tôt. Je me suis mise à respirer très vite. Oui, j'étais morte de peur. J'avais peur de ne pas supporter cette douleur. Je me suis redressée et j'ai reculé légèrement. Elle a posé ses mains sur ma jambe. J'ai agité le bras et je me suis rattrapée à ce que j'ai touché en premier. À savoir l'épaule d'Ethan. J'ai bien eu conscience d'agripper quelques uns de ses cheveux au passage, mais je ne m'en suis pas vraiment souciée.

« A trois, Katarina. Un...Deux... »

A deux, elle a tiré sur ma jambe pour la remettre dans le bon axe. Elle n'avait pas compté jusqu'à trois. J'aurais dû m'en douter, cette technique était connue et courante. On ne comptait jamais jusqu'à trois, pour éviter que le patient ne se crispe.

J'ai hurlé si fort que je m'en suis fait mal.

Je me suis laissée retomber lourdement. Alors que Mathilda me rassurait, tout en bandant mon genou. Je tremblais de façon presque hystérique tellement j'avais mal. Elle s'est éloignée de moi, pour revenir avec un verre d'eau. Elle avait dissout un anti-douleur dedans. Je l'ai avalé sans rechigner. J'aurais avalé la boite entière s'il l'avait fallu. J'avais cru m'être habituée à la douleur – je m'étais trompée. C'était toujours aussi insupportable. Et je n'avais jamais eu la chance de m'évanouir. Mathilda est revenu et elle m'a couverte d'une couverture. Avant de sortir, pour aller je ne sais où. Je fixais le plafond. Et puis j'ai senti les larmes qui coulaient sur ma joue. Alors par réflexe j'ai cherché à les sécher, d'un revers de la main. Et puis je suis restée bêtement à regarder ma main. Je venais de voir quelque chose qui ne me plaisait pas du tout. Mon alliance. Elle était sale. Rouge. Toute rouge. Elle était censée être toute blanche, toute lumineuse. Je me suis redressée très difficilement, repoussant Ethan que j'avais vu s'approcher instinctivement. Je me suis assise et suis restée à regarder ma main une bonne minute. Et puis j'ai retiré mon alliance. Je l'ai tenu entre mes doigts quelques secondes, avant de me tourner vers Ethan et de lui tendre.

J'imagine que pendant une seconde, il a dû se demander si je la lui rendais.

« Elle est sale. Il faut la nettoyer. Elle est toute rouge. »

C'était futile. Mais après tout ça, un peu de futilité faisait presque du bien.
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MessageSujet: Re: The promises we made were not enough { ETHAN }   The promises we made were not enough { ETHAN } Icon_minitimeDim 22 Aoû - 21:24

J’étais assis droit comme un I sur cette chaise et je luttais contre mon besoin viscéral de la toucher, de l’embrasser, de lui dire à quel point j’avais cru mourir sans elle. Et surtout j’avais besoin de lui dire combien je l’aimais. Pourtant, c’est comme si j’étais incapable d’avoir ces petites attentions qui m’étaient pourtant si naturelles avec Katarina avant son enlèvement. Là j’avais peur. Peur qu’elle me rejette, peur de lui faire mal tellement son corps était couvert de marques diverses.
Et quand je l’ai vue fermer les yeux j’ai compris qu’elle ne voulait pas me voir. Elle avait trop de ressentiment à mon égard sans doute. Et je ne pouvais que la comprendre. Notre amour avait –il volé aussi en éclats ?

Et puis alors que je commençais à serrer les dents et les poings, Katarina m’a parlé avec une petite voix sûre d’elle. Mais je sentais qu’elle avait du mal à parler. Je ne savais pas ce qu’elle voulait me dire. Et je m’attendais vraiment à ce qu’elle me dise qu’elle voulait que je parte.

« Je ne veux pas voir Lena. Je ne veux pas qu'elle me voit comme ça. Je ne veux pas. »

Elle ne voulait pas voir notre fille. Heureusement qu’elle avait précisé pourquoi elle ne voulait pas de Lena. Parce que sinon j’aurais pensé qu’elle rejetait aussi notre princesse. Je crois que si elle avait fait cela je me serais mis à nouveau à hurler que j’avais besoin qu’on me rende ma femme. Dans un sens j’étais rassuré de voir qu’elle n’avait pas changé. Pour cela elle n’avait pas changé. Elle ne supportait toujours pas d’être en position de faiblesse. J’aurais pourtant aimé la rassurer en lui disant qu’il fallait que Lena retrouve sa maman. Il fallait qu’elle sente que sa maman ne lavait pas abandonnée. Et surtout il fallait que Katarina sache que Lena se fichait pas mal de l’aspect physique de sa maman. Elle aimait sa mère et ce n’était pas négociable. Cet amour ne se fanerait jamais, c’était l’amour le plus pur qui soit. Lena savait que sa mère l’aimait, et elle l’aimait en retour. Quand je me mettais à penser aux deux amours de ma vie, je les voyais assises dans le lit, Lena tétant sa mère une main posée jalousement sur son sein, et Katarina la couvant du regard et lui caressant les cheveux.

Mais je ne voulais pas aller à l’encontre de ce que Katarina voulait. Au moins pas pour le moment. Et j’avoue que pour le moment, je ne me sentais pas prêt à prendre soin de ma famille toute entière. Je voulais pour le moment que Mathilda revienne pour soigner ma femme. Il fallait la soigner, il fallait faire quelque chose pour ses blessures physiques. Je m’occuperais des blessures psychologiques si Katarina m’en laissait l’opportunité. Mais pour le moment, j’étais trop lâche pour dire quoi que ce soit. Et cela incluait de lui dire que je n’amènerais Lena que si elle me le demandait.

La porte s’est rouverte et j’ai tourné la tête pour voir Mathilda apparaitre. Elle était enfin là avec une bassine d’eau et des serviettes. Je me suis un peu poussé et je suis resté assis à la regarder nettoyer le plus précautionneusement et doucement possible le corps de ma femme, presque entièrement dénudé. Elle a commencé par laver le visage tuméfié de Katarina et je serrais les dents au fur et à mesure qu’elle rendait totalement visible les hématomes qu’Alan lui a fait. J’avais presque du mal à me dire que c’était mon épouse, je ne voulais pas que ce soit elle. Et pourtant ça l’était. Mais malgré son corps recouverts de griffures, hématomes et autres blessures c’était bien l’ange que j’avais épousé. C’était elle !

Au fur et à mesure que Mathilda lavait le corps de Katarina, mon regard était fixé sur la bassine. L’eau qu’avait ramenée Mathilda était limpide… Maintenant elle était rougeâtre. Et ce rouge c’était du sang. Celui de Katarina ! C’était presque un miracle qu’elle ait survécu à tant de coups. Bien sûr rien que le fait d’effleurer sa peau avec le gant de toilette lui avait arraché des cris de douleurs, mais elle était forte, résistante. J’avais détourné les yeux lâchement quand elle avait crié. Je ne supportais plus de voir la souffrance sur son visage. Je n’arrivais plus à tolérer sa souffrance, c’était trop me demander. Il a fallu quatre gants de toilette et trois serviettes pour laver entièrement le corps de Katarina. Elle devait certainement se demander par quoi il était préférable de commencer. Moi-même je n’aurais pas su. Il n’y avait pas une partie du corps de Katarina qui ne méritait pas qu’on fasse quelque chose.

Et puis Mathilda est allée se laver les mains alors je me suis dit qu’elle allait surement faire maintenant ce pourquoi j’avais tant voulu me dépêcher de lui amener Katarina. Elle allait la soigner. Elle allait apaiser les souffrances de ma femme. J’ai bien vu son regard hésitant pendant une à deux secondes.

Elle s’est approchée du visage de Katarina, et le plateau posé sur la petite table qu’elle avait amenée prés d’elle, elle a désinfecté la pommette explosée de Katarina. Ce n’était pas un hématome récent…..tout ce que j’espérais c’est que malgré les soins que lui apportaient Mathilda, Katarina ne subisse pas d’infection. Je voulais que ses hématomes disparaissent rapidement pour réussir à lui faire oublier l’horreur qu’elle avait vécue et que Lena puisse voir sa maman. Et puis elle a fini de s’occuper de Katarina en désinfectant les plaies multiples et les traces de piqure sous les bras avant de les masquer en les bandant. J’avais l’impression que ses bras entiers étaient bandés. Et puis elle a estimé qu’elle ne pouvait rien pour la poitrine de Katarina. Et bien que j’aie envie d’hurler, je ne l’ai pas fait à ce moment là. Il fallait que je sois aussi fort que Katarina l’avait été pendant sa captivité. Et puis, elle a désinfecté une plaie sur l’épaule gauche de Katarina avant de la regarder de plus prés et de murmurer :

« Mais... Mais on l'a mordue ! Nom de... »

C’est là que je me suis approchée de Katarina et que j’ai vu ce qu’avait vu Mathilda. Des traces de morsure ! Alan avait mordu ma femme, il avait planté ses dents dans l’épaule de Katarina !!! J’essayais de ne pas penser au moment où il avait fait ça, je ne devais pas y penser. Sous peine de redevenir complètement cinglé. Mathilda ne faisait plus attention à moi, et elle n’avait sans doute pas vu mes poings se serrer pour ne pas me lever et casser la chaise en l’envoyant se briser contre le mur adjacent…. Elle a pansé l’épaule de Katarina avant de s’occuper des côtes de Katarina. Elle avait dit qu’elles étaient fêlées tout à l’heure. Je savais ce que ça signifiait. C’était sans doute aussi grave, voire plus que si elles avaient été cassées non ? Je n’y connaissais rien mais j’essayais de deviner. Et puis elle n’avait pas dit quel était son avis concernant le nombre de côtes endommagées. Combien en avait-il endommagées ? Combien ? C’était ça que j’avais envie d’hurler. Je savais qu’une côte fêlée mets énormément de temps à se remettre. Alors si elle en avait plusieurs comment cela allait il se passer ? J’avais tant de questions à poser à Mathilda, mais je préférais attendre. Il fallait que je patiente le temps que Mathilda soigne le corps tout entier de ma femme.

Et puis elle a appuyé sur les côtes de Katarina et évidemment j’ai détourné le regard. Ca pouvait passer pour une envie de ne pas voir ma femme ou qu’elle me dégoûte, mais ce n’était rien de tout ça. Ce n’était pas ça du tout. Seulement quand Katarina avait caché ses seins, je n’avais pas pu la fixer comme je le faisais. J’aurais trouvé ça indécent, même s’il s’agissait de ma femme. Et puis quand j’ai entendu Katarina tousser j’ai tourné le visage vers elle tellement j’étais inquiet. Je ne pouvais pas rester indifférent à la souffrance de ma femme. J’ai vu ce qu’elle avait craché et je suis resté bouche bée. Elle venait de cracher du sang ! Du sang !! Ca n’allait donc jamais s’arrêter ? Il fallait pourtant. Je l’ai rattrapée avant qu’elle ne tombe et je l’ai rallongée sur le lit et j’ai laissé Mathilda s’occuper d’elle. Je ne savais toujours pas si Katarina voulait que je reste là. Elle n’avait rien dit, ne m’avait plus regardé ni adressé un regard ou un mot. Je ne savais pas et pourtant j’étais là ! J’étais là parce que je ne voulais être nulle part ailleurs.

Et puis elle a fini par bander le ventre de Katarina et j’étais en train de me demander si tout le stock de bandages de l’infirmerie suffirait à soigner Katarina. J’avais l’impression qu’on était en train de transformer ma femme en une momie vivante. Heureusement, elle n’avait pas besoin de bander ses cuisses. Enfin heureusement n’était sans doute pas le bon mot. Ses cuisses portaient des marques de griffures en plus d’hématomes violacées énormes. Ca allait prendre fin. Ca allait prendre fin. C’est ce que j’essayais de me dire. Inlassablement.

Mais j’aurais du voir que c’était loin d’être fini. Le pire était arrivé.

« Elle a le genou démis. Je vais devoir le remettre en place. Maintenant. »

J’ai fait de gros yeux qui n’ont cessé de papillonner entre le genou de Katarina, sa tête qu’elle secouait pour refuser et Mathilda qui acquiesçait silencieusement. Elle passait outre Katarina ! Elle passait outre et j’avais envie de lui hurler qu’elle ne devait pas faire quelque chose que Katarina ne voulait pas. Mais il faut croire qu’une infime partie de moi raisonnait encore pour me dire ce qui était bien ou pas. Et cette voix me disait qu’il fallait absolument que Mathilda intervienne rapidement. Ca allait être douloureux et barbare mais il le fallait. Katarina a compris qu’elle n’avait pas le choix alors elle s’est redressée et j’ai senti sa main sur mon épaule. Et elle a serré fort. Pourtant je n’ai pas crié. Elle avait encore la force de serrer. Et même si elle serrait si fort que j’aurais pu penser qu’elle allait me la broyer, je savais que ma souffrance ne serait rien par rapport à celle de Katarina. Tout ce qu’elle avait enduré, et endurait encore était de ma faute. J’avais terriblement honte, et j’aurais donné ma vie en cet instant pour être à la place de ma femme sur ce lit. Mais je ne pouvais pas….

Mathilda a posé son genou sur le lit et elle a posé une main sur la cuisse de Katarina et une autre sur la jambe. Elle allait remettre le genou en place, elle allait VRAIMENT le faire. Oh nom de Dieu !!!

« A trois, Katarina. Un...Deux... »

Elle n’a pas dit trois ! Elle n’a pas dit trois ! Mais qu’est ce qui lui prenait ? Elle avait perdu l’esprit ou quoi ? J’allais finir par me demander si le plaisir de Mathilda ne passait pas par le sadisme dont elle faisait preuve en soignant les gens. Elle aimait faire mal ou quoi ?

Et ce cri déchirant…J’aurais du me précipiter sur Katarina et l’embrasser mais je ne pouvais pas. Je ne savais plus du tout ce que je devais faire. J’avais peur de faire ce qu’un mari était censé faire dans ces moments là. Je savais que je ne supporterais pas que Katarina me rejette. Pourtant j’accepterais et je comprendrais, mais je n’étais pas encore prêt. Si tant est que je le sois un jour.

Mathilda a rassuré Katarina (et moi par la même occasion) en disant que maintenant le genou était dans le bon axe. Tout irait bien. ….C’est ce que disait Mathilda…. Et j’avais besoin de la croire. En tout cas elle semblait avoir fini de soigner ma femme…. Et j’ai poussé in long, un très long soupir. Ma femme était en de bonnes mains je le savais…Elle s’est éloignée et a ouvert l’armoire à pharmacie qu’elle fermait à clef. Elle en a sorti je ne sais quoi et a rempli un verre d’eau. Et puis elle est revenue vers nous et a tendu le verre à Katarina l’aidant à la tenir. Mon ange s’est rallongé et Mathilda l’a couverte des pieds à la tête avant de nous laisser tranquille. Nous étions désormais seuls dans l’infirmerie et je n’osais pas faire un bruit. J’avais même peur que respirer dérange Katarina.

Le silence s’est installé… J’avais peur de lui dire que j’étais désolé. Pourtant il faudrait que je le fasse. Il faudrait que je lui dise à quel point j’étais désolé qu’elle ait subi tout ça à cause de moi. Mais elle fixait le plafond, et ça ne m’aidait pas à me sentir prêt à lui parler et à m’excuser. Ca ne faisait que renforcer mon malaise et mon sentiment de culpabilité. J’aurais aimé que rien ne se soit passé, j’aurais aimé revenir une semaine entière et la forcer à me laisser aller dans la réserve à sa place. Une semaine auparavant, nous nous aimions. Nous étions un couple heureux, des parents comblés et fiers de leur petite princesse. Et une minute tout avait volé en éclats…. Tout !!! Et j’aurais tout donné pour que nous puissions effacer cette semaine.

Elle refusait de me regarder, et je n’arrivais pas à lui prendre la main ou avoir un geste tendre. J’attendais inconsciemment un geste de sa part. Un geste qui amorce au moins une conversation, même si cela devait se terminer en reproches et en insultes….. Mais j’avais besoin que ce soit elle. Je n’avais pas le droit de dire quoi que ce soit. C’était moi le coupable de tout ça. Moi et moi seul….

J’ai eu un geste doux avorté quand je l’ai vue pleurer et s’essuyer les joues. Je sentais qu’elle allait me dire qu’elle préférait que je la laisse. J’étais persuadé qu’elle allait me rejeter comme elle avait rejeté Lena. Sauf que moi, elle le ferait non pas parce qu’elle ne voulait pas que je la voie comme ça, mais parce qu’elle ne supportait plus de me voir. Elle avait souffert par ma faute. Et je savais qu’elle ne pourrait pas me pardonner. C’était trop grave cette fois ci.

Je me sentais défaillir, et ce n’était pourtant rien comparé à ce qui allait suivre. Je l’ai vu jouer pendant de longues minutes avec son alliance. Elle la fixait. Obstinément ! Et puis quand elle s’est redressée, mon amour pour elle a fait ce qu’il voulait, et j’ai eu envie d la calmer. Il ne fallait pas qu’elle se fatigue. Je préférais qu’elle me dise toutes ces choses horribles qu’elle avait en tête quand elle irait mieux. Et peut être aussi parce que j’avais besoin de temps pour me préparer à tout ça. Elle m’a repoussé, et j’ai senti mon cœur se briser. Mes soupçons venaient de se révéler vrais. Elle ne voulait plus de moi.

C’était fini….

J’en ai eu la preuve irréfutable quand elle a retiré son alliance et me l’a tendue. Je l’ai regardé me tendre la bague et j’ai fermé les yeux. Je sentais que j’allais pleurer, j’avais envie d’hurler. Lui hurler que je l’aimais, que j’étais désolé, que j’allais tout faire pour la protéger maintenant. Je sentais déjà l’air me manquer. Je n’arrivais plus à respirer. Elle me quittait, elle voulait mettre fin à notre mariage…. Lena avait à peine un mois….Et déjà ses parents se séparaient….. Pauvre petit bébé….

Et pourtant je l’ai prise. Qu’est ce que j’aurais pu faire d’autre. L’obliger encore à la porter ? Non, ça je ne pouvais pas….

« Elle est sale. Il faut la nettoyer. Elle est toute rouge. »

J’ai regardé la bague avant de comprendre ce qu’elle me disait. Elle ne me rendait pas son alliance parce qu’elle voulait mettre fin à notre mariage alors ? Elle ne voulait pas me quitter ? C’était ça que cela signifiait hein ? Il fallait que ce soit ça… J’avais besoin qu’elle éprouve toujours pour moi le même amour qu’il y a une semaine. Je ne supporterais pas qu’elle veuille « divorcer ». J’accepterais mais je ne supporterais pas….

J’ai dégluti avant de me pencher sur elle et j’ai déposé un léger baiser sur ses lèvres. C’était le premier geste amoureux que j’avais depuis un moment. Mais j’en avais besoin. Terriblement besoin. Et j’osais enfin… Je ne savais pas encore si elle allait me pardonner mais j’avais besoin de lui montrer que je l’aimais. Je l’aimais sans doute encore plus, parce qu’elle s’était battue pour nous. Elle avait résisté aux coups incessants d’Alan, elle avait réussi à le repousser alors qu’il essayait d’abuser d’elle. Je l’aimais pour tout ça, et encore davantage.

-D’accord….

J’allais la nettoyer. Elle avait raison, elle était sale. Les diamants ressemblaient plus à des rubis bon marchés, et on aurait dit qu’elle avait été roulée dans la boue, la crasse, le sang… C’était pourtant une si belle bague, mais maintenant elle était aussi souillée que l’était ma femme. On avait souillé cette alliance comme on avait souillé ma femme et mon mariage.

Et tel un cri du cœur, je lui ai murmuré au creux de l’oreille que je l’aimais. J’avais tellement besoin de le dire. Et j’arrivais enfin à lui dire. Mais malgré tout, j’avais toujours peur de la suite des événements. Mes jambes me portaient à peine quand je suis allé vers le point d’eau prés de la porte. J’ai pris du savon que j’ai frotté au creux de ma main avant d’essayer de nettoyer chaque diamant. J’ai passé plus de dix minutes à nettoyer correctement l’alliance. Elle était comme neuve maintenant. En la voyant comme ça, on n’aurait sans doute pas pensé une seule seconde qu’il y a dix minutes à peine elle était dans un état lamentable. Si seulement il pouvait en être de même pour Katarina. Si seulement il avait fallu d’une bonne toilette pour que tout ça disparaisse. Mais ça aurait été trop facile. Hélas…

Je suis revenu vers le lit où nous avions allongé Katarina pour lui redonner son alliance. En espérant qu’elle ne me la jette pas à la figure ou qu’elle me dise que maintenant qu’elle était propre je pouvais la rendre à Liam. Puisque c’était lui qui nous avait donné cette bague…..Mais quand je suis arrivé vers elle, elle avait les yeux fermés et sa respiration était calme et régulière. Elle dormait. … elle venait de s’endormir. Et je la trouvais si belle. Malgré l’hématome qui couvrait sa pommette gauche et le pansement sur sa tête, elle était belle. Plus pâle que d’habitude mais c’était toujours la femme de ma vie.

Je me suis mis à caresser ses cheveux. Il faudrait que nous les lui lavions. Elle avait certainement besoin de se sentir entièrement propre…. Je savais qu’elle aimait ce sentiment d’être propre. Et j’avais découvert qu’elle aimait les bains…. D’ailleurs je n’étais pas sûr de rendre un jour la baignoire….La bague toujours à la main, je l’ai regardé dormir pendant de longues minutes. Avant de manquer de faire tomber l’alliance. Il fallait que je la lui remette. Alors j’ai pris sa main gauche et j’ai passé pour la deuxième fois l’alliance au doigt de Kat. En essayant de ne pas me tromper. Ethan ! L’annulaire, l’annulaire.

Et puis j’ai embrassé sa main en sentant une larme couler le long de ma joue. Je me laissais enfin aller à pleurer. Mais quand j’ai entendu la porte s’ouvrir, j’ai séché mes larmes en essayant de reprendre une contenance. Je ne savais pas qui était là avant que Mathilda ne réapparaisse prés de nous. Elle a posé sa main sur mon épaule et elle a regardé Katarina. Elle était inquiète…..et je voyais un peu de pitié dans son regard. J’ai entendu qu’elle déglutissait avant de me parler.

-Elle dort enfin !

Oui elle dormait enfin….Elle avait dormi les deux nuits dernières mais elle était encore blessée et surtout ce n’était guère confortable. Et tout ce que je voulais pour ma femme, c’était un lit confortable. Les lits de l’infirmerie étaient sans doute les plus confortables de toute la communauté, mais il le fallait. Il était vital que ce soit les meilleurs lits, et personne n’y avait jamais trouvé à redire.

J’aurais pu répondre à Mathilda qu’effectivement elle dormait enfin, ou tout un tas de choses mais tout ce que j’avais en tête c’était mon sentiment de culpabilité. C’était ma faute si elle était dans cet état, dans ce lit. …Entièrement ma faute…. Mathilda avait eu raison quand Alexander m’avait ramassé dans la rue en pleine crise de manque… Il aurait du m’y laisser. Les junkies ne peuvent rien apporter de bon…

-C’est à cause de moi qu’elle est dans cet état…

Ma voix était plus un murmure qu’autre chose. Un murmure éteint et plein de souffrance. Je souffrais oui…. J’étais le responsable de cette situation. Il fallait que Mathilda le sache. Elle devait savoir…. Katarina était son amie, et elle tenait à elle. Et j’avais besoin d’en parler avec quelqu’un.

Mathilda s’est assise sur le lit pour se tenir en face de moi, et elle m’a regardé intensément avant de secouer la tête.

-Arrête de dire des bêtises Ethan…

Comme si je mentais…comme si c’était possible. Elle me connaissait pourtant. Elle connaissait mon passé. Pourquoi n’arrivait elle pas à comprendre qu’elle avait eu raison depuis le début ? Et je ne supportais pas qu’elle me dise que je mentais, que je n’étais pas le responsable de tout ça. Alors je me suis levé brusquement en bousculant ma chaise et en me mettant à parler de façon dure et sèche. Cette voix ne me ressemblait pas…. Mais depuis une semaine je n’étais plus le même Ethan de toute façon…. J’avais changé….Totalement… J’avais tué pour retrouver la trace de ma femme…. Et aussi inhumain que cela puisse paraitre, je ne regrettais rien. Si c’était à refaire, je referais exactement la même chose. Parce que pour moi, la vie de ma femme valait tout ça. Et bien plus encore.

-Elle a été enlevée pour une histoire de vengeance !! Ce type s’est vengé pour ce que je lui ai fait !!! S’il l’a battue et violée c’est à cause de moi ! A cause de moi !!

Mathilda s’est levée d’un bond et elle m’a plaqué contre le mur en posant ses mains à plat sur mes épaules et en y mettant toute sa force. Elle avait sans doute peur que je ne me mette à hurler encore plus, ou à casser tout autour de moi. Mais je ne voulais pas faire ça. Parce que ça pouvait réveiller Katarina. ..Et c’était la dernière chose que je voulais.

-Depuis quand tu n’as pas dormi Ethan ? Regarde –toi. Tu es épuisé. Tu dis et tu fais n’importe-quoi.

Je l’ai regardé en haussant les épaules. Ce n’était pas de l’arrogance. C’était que je n’avais aucune réponse à lui donner. Je ne savais pas, je ne pouvais pas répondre à sa question. Je ne me rappelais plus quand j’avais dormi pour la dernière fois…..

Mathilda a secoué la tête avant de me relâcher. Et elle est allée vers l’armoire à pharmacie avant de revenir quelques instants plus tard un verre d’eau à la main et deux cachets dans le creux de sa main.

-Prends ça. Ca va t’aider à dormir.

J’ai secoué énergiquement la tête. Non, je ne voulais pas prendre de médicaments. Je ne voulais pas laisser Katarina seule. Je voulais la veiller, je voulais être là quand elle se réveillerait. J’avais besoin qu’elle me pardonne, terriblement besoin.

-Ethan !!! Fais le pour elle. Elle va avoir besoin de toi…Et ta fille aussi… alors, s’il te plaît avale ça !

Elle ne me laissait pas le choix. Et je n’avais plus la force de résister. Elle avait raison. Je savais qu’elle a raison. Seulement j’étais trop fier et surtout je me sentais trop coupable. Mais comme elle commençait à taper du pied, je me suis exécuté. Et je lui ai rendu après le verre. Je ne savais pas ce qu’elle m’avait donné. Calmants ? Somnifères ?

Elle m’a pris par le bras et m’a fait m’asseoir sur le lit qui se trouvait tout à côté de celui où Katarina dormait déjà. J’ai retiré mes chaussures avant de m’allonger sur le lit. Je voyais bien qu’elle ne me lâcherait pas tant que je ne me serais pas allongé. Et j’étais persuadé que ce qu’elle m’avait donné n’était qu’un placebo destiné à me calmer sans que cela ne me replonge dans une addiction. Je me doutais qu’elle ne prendrait pas le risque de donner une substance potentiellement addictive à un junkie. Elle n’était pas idiote….

Elle a posé une couverture sur moi avant de me sourire et de me laisser.

Je souriais parce que je voyais bien que ce n’était pas ça qui allait me faire dormir. Et puis je me suis sentie lourd, terriblement lourd. Et j’ai secoué la tête plusieurs fois alors que je me mettais à bailler et à fermer les yeux. Jusqu'à ce que je m’endorme vraiment…..
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Katarina K. Jones
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MessageSujet: Re: The promises we made were not enough { ETHAN }   The promises we made were not enough { ETHAN } Icon_minitimeLun 23 Aoû - 12:53

Je venais de retirer mon alliance. Ce geste, je ne l'avais pas fait en pensant à mal. Je ne l'avais pas tendue à Ethan pour lui dire que je le quittais. Non, je voulais qu'il la nettoie, parce qu'elle était sale et que je n'aimais pas ça. Et pourtant, j'ai vu la tête qu'Ethan a faite quand je lui ai tendue. Il croyait que je le quittais. Il croyait que je lui rendais son alliance, certainement se demandait-il pourtant je ne la lui avais pas jetée à la figure. Il ne m'était pas dur d'interpréter son regard et son attitude. Mais il n'a rien dit, se contentant de prendre la bague. Il ne s'est pas mis à hurler, il n'a pas pleuré, il ne m'a pas suppliée. Il s'est juste contenté de la prendre, silencieusement. Et en cet instant j'ai compris à quel point il s'en voulait, à quel point il se sentait coupable. Inconsciemment, j'avais toujours su qu'il s'en voudrait, qu'il s'accuserait de tous mes maux. Mais je m'étais attendue à une réaction plus violente. Pas à une simple acceptation. J'ai compris qu'il ne se donnait pas le droit de protester. Et j'essayais maintenant de faire taire cette petite voix dans mon esprit qui me disait « laisse le, après tout il l'a bien mérité ». Parce qu'il n'avait rien mérité du tout, parce qu'il n'était coupable de rien. Et pourtant, je n'arrivais pas à le lui dire. Je n'arrivais pas à lui dire « ce n'est pas ta faute ». Je pensais les mots, mais étais incapable de les prononcer. Ils restaient bloqués dans ma gorge. Et j'avais conscience de le regarder de façon froide, distante. En réalité je ne le regardais pas vraiment. Je n'avais regardé personne en face, droit dans les yeux. Pour une simple et bonne raison. Je ne voulais pas voir la pitié dans leur yeux. Je savais que cela me ferait l'effet d'une bombe et que je ne le supporterais pas. J'avais déjà assez pitié de moi même. Je ne me sentais pas capable d'encaisser une honte de plus. J'aurais déjà honte de ça pour le reste de ma vie.

Tout ce que je voulais c'était échapper à tout ça. Je suis restée à fixer le mur, tandis qu'Ethan entrait dans mon champ de vision plus étroitement. Je suis restée pétrifiée quand il s'est penché pour m'embrasser légèrement. J'ai ressenti comme une espèce de décharge électrique. Pendant une seconde j'avais eu envie de l'attirer à moi pour l'embrasser, comme j'en avais eu tellement envie les premiers jours de ma captivité. Et puis je me suis dit que ce n'était peut-être pas une bonne idée. Je ne savais pas s'il avait réellement envie de m'embrasser. Je ne savais pas s'il avait vraiment envie de m'embrasser et qu'il n'osait pas, ou s'il se forçait. Il aurait pu. Je ne ressemblais à rien. Pourtant, tandis que je restais immobile et silencieuse, il s'est rapproché davantage de moi, avant de se pencher légèrement en avant. Je l'ai senti hésiter, puis il m'a murmuré quelque chose qui a fini de réduire mon cœur en miettes. Il m'a dit qu'il m'aimait. Timidement, mais il l'avait dit. J'ai senti mes doigts se refermer nerveusement sur le matelas tandis qu'il s'éloignait. J'ai soupiré en remontant légèrement la couverture sur moi. Puis j'ai fermé les yeux. J'ai entendu l'eau qui coulait. Ethan était certainement en train de nettoyer la bague. Je me suis concentrée sur le bruit de l'eau qui coulait. C'était apaisant. Et puis, sans vraiment m'en rendre compte, je me suis endormie.

Quand je me suis réveillée, tout était étonnamment calme. Il n'y avait pas un bruit. La pièce était plongée dans une semi obscurité. En me redressant très légèrement, je me suis rendue compte que la lumière avait été laissée allumée à l'autre bout de la pièce. En tournant un peu la tête, j'aperçus Mathilda. Elle était assise sur une chaise, une tasse de café dans une main, et un livre dans l'autre. Elle m'a jeté un regard interrogateur, comme pour s'assurer que tout allait bien, avant de replonger dans sa lecture. Je me suis rallongée. Et c'est là que je me suis rendue compte de la présence de quelqu'un à côté de moi. J'ai mis une bonne minute à comprendre qu'il s'agissait d'Ethan, endormi sur le lit juste à côté du mien. Mathilda avait rapproché nos deux lits. Il avait fini par s'endormir, finalement. Au prix d'un effort incommensurable, je me suis tournée sur le côté. J'ai serré les dents en me rendant compte que je m'appuyais légèrement sur mes côtes. Mais sans bouger, ça allait. J'ai tendu une main vers son visage, tout doucement. J'ai caressé sa joue du bout des doigts, comme si j'avais peur de le toucher. Puis j'ai replacé une mèche de cheveux derrière son oreille. Pendant une seconde, je me suis surprise à penser que j'aimais, quand ses cheveux étaient longs comme ça. Je me suis légèrement décalée vers lui, et j'ai repoussé la couverture qui le recouvrait. Un peu hésitante, j'ai glissé ma main sous son pull. J'ai posé ma main à plat sur sa hanche. J'ai eu comme un frisson. Sa peau était tiède et douce, contrastant avec la mienne, maintenant froide et sèche. J'ai osé la caresser une minute, avant de soupirer. Pourquoi est-ce qu'il ne se réveillait pas ? Ethan n'avait pas un sommeil de plomb. Il avait au contraire un sommeil très léger, et il se réveillait généralement au moindre bruit, au moindre mouvement. Pas cette fois...

« Je lui ai donné un somnifère. Il refusait de dormir. Il voulait veiller sur toi. »

Oh. J'ai eu un petit soupir et je me suis écartée, puis détournée. Je suis restée là à fixer le plafond une bonne minute avant de me redresser, très difficilement. J'ai serré les dents. Mathilda s'est relevée, et elle a posé ce qu'elle avait dans les mains. Elle a posé sa main sur mon épaule, avant de caresser mes cheveux doucement.

« - Sur une échelle de un à dix, à combien est la douleur ?
- Douze. »

Ce n'était pas une mauvaise blague. J'avais terriblement mal. Mais j'étais maintenant trop fatiguée pour hurler ou pleurer. J'encaissais cette douleur intolérable silencieusement. Les calmants qu'elle m'avait donné n'avaient pas fait effet bien longtemps. Je n'avais été soulagée que très peu de temps. La douleur m'empêchait de dormir correctement. Parce qu'elle ne me laissait absolument aucun répit, je ne pouvais pas l'oublier plus d'une seconde. Et ainsi, je ne pouvais pas oublier le visage d'Alan, ni le sourire qu'il arborait à chaque fois qu'il levait la main sur moi. C'était ce que je voyais à chaque fois que je fermais les yeux. Alors je préférais autant rester éveillée.

« Je vais te donner quelque chose. »

Je me suis contentée d'acquiescer. Je ne pouvais pas dire non. J'en avais besoin. Besoin. Je n'aimais pas comme cela sonnait. Et pourtant je savais que cela n'avait rien à voir avec une quelconque addiction. Mon corps n'avait pas eu le temps de s'habituer à la drogue, même si les doses qu'on m'avait injectées avaient été monstrueuses. J'avais été trop malade. Au bord de l'overdose à chaque fois. Je me demandais encore comment j'avais fait pour survivre à des doses pareilles. J'ai suivi Mathilda des yeux tandis qu'elle se dirigeait vers la grande armoire à pharmacie. Elle l'a ouverte et je l'ai vue prendre un petit flacon, avant d'ouvrir un tiroir pour en sortir une seringue stérile. Elle est revenue vers moi, et c'est naturellement qu'elle a préparé la dose. Et puis je l'ai vue tout reposer avant de se tourner vers moi. Elle a fixé mes bras pendant plusieurs secondes.

« Tu préfères peut-être que je te donne... autre chose ? »

J'ai secoué la tête. Non. Je préférais de la morphine. Même si elle devait me faire une piqure pour me la donner. Je ne devais pas avoir peur d'elle. Je savais qu'elle ne ferait rien qui puisse me faire du mal. Et je ne devais pas prendre peur à la vue de la moindre aiguille. Je l'ai donc laissée défaire mon bandage, me faire un garrot, et chercher une veine. Mathilda a fait tout cela très rapidement, sans perdre de temps. Et elle a rebandé mon bras, avant de jeter la seringue et le flacon. Je ne me suis pas sentie mieux tout de suite, évidemment. Elle est revenue vers moi, et m'a désigné un petit tas de vêtements.

« J'ai été te chercher des vêtements. J'ai pensé que tu préfèrerais t'habiller. Seule. »

Elle m'a tendu les vêtements. Elle avait visé juste. Je refusais qu'on m'aide. Je ne voulais pas devenir dépendante de qui que ce soit. J'ai repoussé la couverture qui me recouvrait, et j'ai déplié soigneusement les vêtements. Mathilda m'avait amené une robe, sachant parfaitement qu'il me serait incapable de mettre un pantalon. Il m'a fallu presque dix minutes entières pour enfiler simplement une paire de collants. Parce que me baisser était difficile et douloureux, et que mon genou était toujours extrêmement douloureux. J'ai serré les dents, et malgré les larmes qui coulaient, je ne me suis pas découragée. Une fois que ce fut fait, j'agrafais mon soutien gorge de mes mains tremblotantes. Mathilda restait là, prête à intervenir, au cas où. Néanmoins, je suis restée immobile un moment à regarder ma robe. Et la vérité m'a frappée en pleine figure, telle une claque. Je n'y arriverais jamais. J'ai soupiré.

« - Il faut que tu m'aides.
- D'accord. »

Relever les bras pour enfiler les manches me faisait atrocement mal. Mathilda a été la plus douce possible. Elle faisait attention à ne pas heurter les endroits qui m'étaient douloureux. Après cinq minutes d'efforts, j'entrais enfin dans la robe. C'était une robe assez souple et le tissu était doux et ne risquait pas de me faire mal en frottant sur mes plaies. Je me sentais mieux habillée, j'avais moins l'impression d'être une espèce de momie vivante. Il n'y avait plus qu'un détail qui me dérangeait. Mes cheveux. Ils étaient sales et emmêlés. Je détestais ça. En grimaçant, je passai une main dans mes cheveux. C'était horrible.

« - Ce n'est pas si grave.
- Je n'aime pas ça. Il faut que je les lave. Je ressemble à un épouvantail. Il faut vraiment que je les lave.
- D'accord. On va trouver un moyen. Je reviens tout de suite. »

Elle est sortie et est revenue cinq minutes plus tard. J'étais toujours assise sur le rebord du lit. Elle avait une bassine d'eau à la main, avec une brosse, une serviette et une bouteille de shampooing. Et sans un mot elle s'est assise derrière moi et a commencé à démêler mes cheveux. Elle y a passé très longtemps, mais ne s'est pas montrée ennuyée ou agacée. Puis elle a mouillé mes cheveux, avant de les laver en douceur. Plusieurs fois. Je voyais la bassine changer de couleur, et cela m'arrachait une grimace dégoutée. Mathilda se débrouillait pour les rincer sans me tremper entièrement. Elle a bien dû passer deux heures à me laver les cheveux. Patiemment, silencieusement. Et puis elle les a noué en une longue tresse, avant de s'en aller vider la bassine. Je l'ai remerciée d'un sourire. Mais je me sentais au trente-sixième dessous. J'étais bien contente qu'Ethan soit endormi. Il en avait assez vu. Et Mathilda aussi. J'allais devoir la remercier au moins mille fois pour tout ça. Elle en faisait tellement, pour tout le monde. Malgré son sale caractère, elle était là pour tout le monde. J'avais l'impression que je ne pourrais jamais lui rendre ce qu'elle m'avait offert. Elle avait été là pour ma rassurer, pour me guider, m'enseigner ce qu'elle savait... Plus important encore, elle m'avait aidée à mettre ma fille au monde, elle nous avait sauvées toutes les deux. Comment lui dire merci ?

« Tu devrais dormir, ma belle. Tu en as besoin. »

J'ai secoué la tête.

« Non... Je ne peux pas. »

Elle a soupiré.

« Alors attends moi là. Je vais te chercher quelque chose. Quelque chose dont tu as vraiment besoin, Katarina. »

J'ai froncé les sourcils. Elle parlait certainement d'un quelconque médicament qu'elle n'avait qu'en réserve. J'ai entendu ses pas s'éloigner dans le couloir. J'ai levé les yeux vers la pendule de l'infirmerie. Il était presque six heures du matin. J'ai tourné la tête vers Ethan. Il dormait toujours et n'avait presque pas bougé. Je ne sais pas pourquoi, mais en cet instant je l'ai trouvé beau. Mais ça n'avait rien à voir avec son physique... Je l'ai trouvé beau parce qu'il était là, tout simplement. Avec moi, peu importait mon aspect physique, peu importait mon comportement. Je m'étais trompée lourdement en croyant qu'il allait me rejeter. Et je me rendais compte que c'était moi, qui l'avait rejeté. Je ne lui avais pas parlé, je ne l'avais pas regardé, pas embrassé, pas touché... Je l'avais ignoré. Ignoré. J'avais fait comme si n'était pas là. Je l'avais repoussé. Je me suis mordue la lèvre et j'ai dégluti lentement. Mais qu'est-ce que j'avais fait ? J'avais été odieuse... J'ai voulu le réveiller, mais je n'ai pas osé. J'avais envie de le secouer, de l'appeler. Je voulais qu'il me prenne dans ses bras, qu'il me serre contre lui, qu'il m'embrasse, qu'il me rassure. J'en avais envie. Et besoin. Mais je n'osais pas. Je me suis sentie minable. Enfin, encore un peu plus.

J'ai sursauté quand j'ai entendu des voix dans le couloir. C'étaient celles d'Aaron et de Mathilda.

«-... Et comment est-ce qu'elle va ?
- Ça pourrait aller mieux. Elle est salement amochée. Mais elle va s'en sortir. Mais il n'aurait pas fallu qu'il nous la ramène plus tard.
- Et lui ? Ça va ?
- Physiquement ça a l'air d'aller. Mais je crois qu'intérieurement, il est bousillé. Il va falloir dire à Alexander de le laisser tranquille.
- Je m'en charge. »

« Intérieurement, il est bousillé ». Je n'ai pas pu m'empêcher de tourner vers Ethan. J'ai failli me remettre à pleurer, mais j'ai entendu la porte s'ouvrir. Je me suis redressée et j'ai repris une contenance, au cas où Aaron serait avec Mathilda. Mais il n'était pas là. Il n'y avait que Mathilda. Je ne me suis pas détendue. J'ai très vite remarqué que Mathilda portait quelque chose dans ses bras. Je me suis raidie. Elle faisait très attention à ce qu'elle portait dans ses bras. Elle le serrait contre elle avec force et douceur. Son geste était très maternel. Et pour cause.

Ce qu'elle avait dans les bras, c'était un bébé. Mon bébé.

J'ai secoué la tête. Non, je ne voulais pas ! J'avais dit non ! Je ne voulais pas la voir, je ne voulais pas qu'elle me voie, non, non, non ! J'étais morte de peur à l'idée de l'entendre pleurer, morte de peur à l'idée qu'elle ne me reconnaisse pas. Je ne voulais pas, je ne voulais pas. Et malgré mes protestations, Mathilda s'est approchée. J'ai reculé jusqu'au fond du lit. Elle s'est arrêtée assez loin pour que je ne puisse pas voir Lena, assez près pour que je craigne de la voir.

« - Je ne veux pas Mathilda, je ne veux pas !
- Bien sûr que si, tu veux.
- Non, elle ne doit pas me voir comme ça, elle ne doit pas.
- Elle s'en fiche. Tu es sa mère. Elle a besoin de toi comme tu as besoin d'elle. Prends la dans tes bras, Katarina. »

J'ai secoué la tête quand elle s'est rapprochée. Et j'ai détournée la tête avant de la voir. Je me suis mise à pleurer. J'avais l'impression d'être prisonnière, entre Ethan que j'avais maltraité, et ma fille que je rejetais.

« Elle dort. »

Je ne sais pas pourquoi, mais cette phrase a eu beaucoup d'effet sur moi. Elle dormait. Elle n'allait pas me dévisager avec ses grands yeux bleus. Alors j'ai tourné la tête et j'ai osé me pencher sur elle. C'était comme si je la regardais pour la première fois. J'avais l'impression de l'avoir quittée pendant des mois entiers. Elle était toujours aussi minuscule. Aussi fragile, emmitouflée dans sa couverture et dans son petit pyjama. J'ai dégluti lentement et instinctivement j'ai tendu les bras vers elle. Avant même que je prenne conscience de mon geste, Mathilda l'avait mise dans mes bras. J'avais eu un mouvement de recul, bien vite réfréné. Je ne voulais pas risquer de la réveiller. Et pourtant... J'ai vu avec effroi une de mes larmes s'écraser sur son petit nez. Elle a eu un sursaut et a ouvert les yeux. Je suis restée pétrifiée. Lena s'est frottée les yeux un moment avant de me regarder. Je me suis sentie défaillir. Elle a fait une grimace, et alors que j'ai cru qu'elle allait se mettre à pleurer, elle a fait tout le contraire. Elle a souri. Elle a simplement souri. Un beau et grand sourire sincère.

J'ai compris qu'elle aussi elle s'en fichait. Ça lui était égal, la tête que j'avais. La relation que nous avions ne s'embarrassait pas de détails physiques. J'étais sa mère, et elle était ma fille. C'était tout. J'ai senti ma gorge se serrer. Elle ne pleurait pas, ne me repoussait pas... Elle ne faisait que sourire. Je me suis effondrée. J'ai commencé à pleurer à chaudes larmes, tout en serrant Lena contre moi. J'ai refermé mes bras autour d'elle et je l'ai serrée contre moi, avant de me mettre à la bercer.

« Maman est là, Lena, maman est là... »
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MessageSujet: Re: The promises we made were not enough { ETHAN }   The promises we made were not enough { ETHAN } Icon_minitimeMer 25 Aoû - 15:17

J’ai sombré aussi rapidement dans un sommeil de plomb que si on m’avait anesthésié pour une opération lourde. Mais je n’avais pas eu le temps cette fois ci de compter jusqu'à dix comme il est de coutume quand on vous opère et qu’on vous injecte de quoi vous endormir. Mais ce sommeil n’avait rien d’un sommeil réparateur ou bienfaisant.

J’avais fini par ranger dans un coin ma vie d’avant. En rencontrant Katarina, j’avais cru que mon passé était derrière moi. Et même si nous en avions été victimes, il ne m’était jamais revenu en pleine face comme un boomerang. Mais les choses avaient changées. Cette fois-ci c’était trop grave. Cette partie de moi que j’avais enfouie ressurgissait. C’était comme si un être surnaturel capable de voyager dans le temps et l’espace m’avait pris par la main et me faisait visiter des pages de mon histoire. Cette partie de mon histoire que j’aurais du brûler, que j’aurais voulu brûler. Mais je vivais ces scènes sans pouvoir m’échapper. J’avais essayé dés le départ, mais je ne pouvais pas. J’étais enchaîné et on me forçait à regarder.

Ca a commencé par la fois où Lucy a proposé à Alan de coucher ensemble tous les trois. Nous étions chez Lucy, dans son appartement d’étudiante qu’elle partageait avec une autre fille que nous ne voyions jamais. Nous avions l’habitude de nous retrouver les vendredi soir chez elle. C’était elle qui était venue vers moi la première fois à Tisch. Je l’avais trouvé sympathique. Mais j’avais eu le malheur de me trouver avec Alan ce jour là. Elle lui avait tout de suite plu. Et il avait profité de son invitation à une fête dans un loft de Soho, pour lui proposer sa came. J’avais essayé de la mettre en garde au début mais elle n’en faisait qu’à sa tête. Et bien vite, une relation s’est installée entre eux. Et tout comme moi, elle a sombré dans la drogue. Nous nous connaissions depuis un an et sa relation avec Alan était en dents de scies, dépendante de l’humeur d’Alan en réalité. Et Lucy se confiait souvent à moi, c’est à partir de ce moment là qu’Alan a du remarquer quelque chose. Mais il n’a rien dit. Et complètement défoncés nous avons couché ensemble tous les trois. C’était… « bien ».

Et puis je commençais à devenir accro réellement à l’héroïne jusque là. Fini les joints, fini l’ecstasy, le LSD…..C’était l’héroïne qui me faisait planer. Je ne savais plus réellement ce que je faisais. Et surtout je réussissais à oublier mes parents. C’était donc tout ce qu’il me fallait. J’ai plongé la tête la première dans ce monde infect rempli de perversité qu’est le monde de la drogue. Je ne savais plus très bien ce que je faisais et j’aimais ça. J’avais enterré l’ancien Ethan, celui que ses parents aimaient tant mais avaient abandonné. J’étais un tout autre Ethan, je m’amusais de mes excès. Je couchais avec des filles. Enfin je ne le faisais que quand j’étais drogué. Quand je ne l’étais pas, je n’étais capable de rien de toute façon. A part me haïr pour ce que je faisais.
J’aimais bien Lucy, elle m’aimait bien….. Et Alan la partageait….alors….Nous avons commencé à coucher un peu plus ensemble. Mais c’était toujours quand nous étions shootés. Je n’avais pas couché avec une seule fille en dehors des fois où j’étais sous l’emprise de la drogue depuis presque trois ans. Et j’étais souvent trop stone pour en chercher de nouvelles. Et j’avoue que je m’étais attaché à Lucy. Je savais que ce n’était pas de l’amour, mais une réelle affection. Elle était sexuellement tout ce dont j’avais besoin à cette époque : débridée et sans tabous .Il faut dire qu’avec un petit ami comme Alan elle n’avait pas le choix. Il aimait la voir se faire prendre par un autre et il aimait lui faire l’amour avec d’autres personnes. Je revoyais ces scènes perverses dont j’étais l’acteur. Et maintenant que j’avais changé, je me rendais compte de la perversité de ces scènes qui ressemblaient plus à des scènes pornographiques qu’à l’acte amoureux. J’avais toujours eu pitié de Lucy mais ce n’était rien comparé à ce que je ressentais.

Et alors que je sentais la scène s’éloigner et que je pensais que mon cauchemar allait enfin prendre fin, j’ai senti une force me plonger à nouveau dans ces réminiscences. C’était tout simplement horrible.

Je revoyais Lucy mourir une seconde fois ! Je me revoyais préparer la dose qui allait mettre fin à mes jours. Nous riions, elle me pressait, et je lui tendais avec un sourire satisfait la seringue pendant qu’elle était entrain de chercher une veine. En général, nous nous droguions à deux parce que c’était plus sympa et que nous savions comment ça allait se finir. Et puis, à cette époque la moralité ne faisait pas partie de mon vocabulaire. Et comme Alan semblait accepter que je couche de temps en temps avec sa petite amie, je me fichais de savoir si c’était bien ou pas.

Je criais qu’on me laisse tranquille, je voulais me réveiller. Mais je n’y arrivais pas ! Et alors que je croyais que mon cauchemar allait prendre fin et que j’avais revécu le pire, je me suis retrouvé devant l’immeuble où j’avais retrouvé ma femme. J’entendais ses cris, je l’entendais pleurer. Alors j’ai couru en criant son nom.

Je voyais enfin ce que j’aurais aimé ne jamais voir. Alan était couché sur Katarina, il l’avait attachée et je la voyais onduler pour se débattre. Elle pleurait, elle criait à son bourreau d’arrêter, et lui riait comme un psychopathe de la voir demander à ce qu’il arrête. Il était en elle, il la prenait de force et avec une sauvagerie que je ne lui avais jamais vu. Même avec Lucy il paraissait humain. Il l’avait peut être vraiment aimé….même si la façon qu’il avait eu de le faire était plus que discutable et condamnable. Quand on aime quelqu’un on ne participe pas à sa descente aux enfers et on ne le partage pas de son propre chef. Jamais je n’aurais accepté que quiconque ne touche à ma femme. Même quand Riley posait son regard sur elle, cela me rendait complètement dingue. Katarina était ma femme, ma femme à moi !!! Et Alan était en train de la violer sous mes yeux. Il y prenait du plaisir, et il a fini par lui coller une gifle qui a fait vaciller sa tête qui a cogné contre le sol violemment. J’ai cru à ce moment là qu’il l’avait tué, mais non. Elle saignait, je voyais le sang couler de sa tête. Au même endroit où Mathilda l’avait soignée. Et il s’en fichait. Il continuait d’aller et venir en elle comme une bête assoiffée. Elle m’avait pourtant dit qu’il ne l’avait pas fait. Je le savais, mais cela semblait tellement réel que j’y croyais. Il l’avait violée, il l’avait fait !! Et alors qu’il se déversait en elle, et que je détournais les yeux, je les ai revus tous les deux.

Je revivais cette dernière fois où j’avais vu Lucy vivante, mais ce n’était pas nous. C’était Alan et Katarina ! Ils étaient nous ! Il la tuait. Elle mourrait sous mes yeux. Je n’ai pu que crier son nom. Et alors que j’hurlais et que je me débattais je me suis réveillé. Perlant de sueur, et dans un état d’hystérie totale, je me suis redressé en prenant appui sur mes coudes.

-KATARINA !!!

Pendant deux secondes je ne savais plus où j’étais, si j’avais rêvé, si ma femme avait vraiment été enlevée mais quand j’ai tourné la tête à gauche et que j’ai vu Katarina qui tenait Lena dans ses bras et qu’on voyait ses blessures et ses pansements, je me suis laissé retomber sur le lit.

Je n’avais pas rêvé. On l’avait enlevé. Et ce que j’avais rêvé n’était pas qu’un cauchemar, il y avait une part de vérité dans les horreurs que j’avais vues. J’avais l’habitude de me réfugier dans les bras de Katarina pour pleurer quand je me réveillais avec un terrible cauchemar. Mais là je ne pouvais pas. Pas parce que je ne voulais pas, mais parce que je n’avais pas le droit.

Tout ce qui lui arrivait était de ma faute, et elle ne pourrait jamais me pardonner de telles choses. Elle avait enfin retrouver Lena. Et je n’avais pas d’autre choix que d’admettre que par ma faute, ma petite princesse avait failli jamais ne revoir sa maman.

Je les ai regardé avec un sourire attendri et alors que mon amour allait parler pour moi et que j’allais me précipiter vers elles pour demander pardon à Katarina, en espérant qu’elle réussisse à me pardonner un jour ; je me suis levé et je me suis rendu compte que j’étais sale et que j’avais l’air d’un clochard.

Si je voulais tenter de me faire pardonner, et de plaider ma cause, je ne pouvais pas rester dans un état pareil. Et je ne voulais pas prendre ma fille dans les bras dans cet état. Il fallait que je prenne une douche et que je me change. Je me suis donc levé d’un bond avant que je ne me sente retenu par quelque chose.
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MessageSujet: Re: The promises we made were not enough { ETHAN }   The promises we made were not enough { ETHAN } Icon_minitimeMer 25 Aoû - 19:50

C'était comme si un poids immense quittait mes épaules. Je venais de retrouver ma fille. Pendant près d'une semaine, j'avais cru que je ne la reverrais jamais. Elle venait d'avoir un mois, et si j'avais disparu, elle ne se serait pas souvenue de moi, alors que moi, j'aurais pu penser à elle pendant des années, le coeur brisé. C'était comme si on m'avait arraché le coeur en m'arrachant à elle. Le coeur, les entrailles, tout. Pendant presque neuf mois, je l'avais portée, la sentant grandir en moi. L'attachement qui était né pendant ces semaines là était tellement intense... J'étais sa mère, et rien ne changerait ça. Et pourtant j'avais eu peur de n'être associée qu'à une vague image, un prénom, une photo peut-être. Terriblement peur. Si jamais j'étais morte, c'est tout ce que j'aurais été, tout ce que j'aurais représenté, je n'aurais été qu'une étrangère à ses yeux. Cette idée m'était insupportable tant elle avait pris une place importante dans mon univers. Lena et Ethan étaient comme une planète autour de laquelle je gravitais, pauvre petit satellite. Sans eux, je n'étais plus rien. Plus rien du tout... Je n'étais pas prête à retenter l'expérience de l'éloignement une seconde fois. Ça avait été presque aussi douloureux que tous les coups que j'avais reçu. C'étaient eux qui m'avaient donné envie de me battre, de lutter contre l'inévitable. Parce que je ne voulais pas abandonner Ethan, parce que Lena avait besoin de moi – qui avais aussi terriblement besoin d'elle. Elle n'était qu'un bébé, qui ne méritait pas de se demander toute sa vie où était passée sa maman. Ce n'était pas juste. Et ce n'était pas acceptable. Je savais trop ce que cela faisait d'être orpheline de mère.

Je berçais Lena contre moi, en continuant à pleurer. C'était de soulagement cette fois ci. On me rendait enfin mon enfant. Mathilda avait eu raison. J'avais vraiment besoin de Lena. C'était elle, le meilleur remède contre mes maux. Elle ne faisait rien que ce qu'un bébé peut faire : m'aimer en toute innocence, en toute impartialité. C'était comme si elle ne voyait pas mes blessures. Elle s'était contentée de me faire un grand et beau sourire, comme si rien ne s'était passé. Et tandis que je la serrais contre moi, j'ai senti sa main glisser sur mon visage, ma poitrine, avant qu'elle n'enfouisse sa petite tête au creux de mon cou, comme elle le faisait quand elle avait terminé de téter. Là, ce n'était pas le cas, mais peu importait. Et les gestes que j'avais toujours me sont revenus très naturellement. J'ai passé ma main dans son dos que j'ai caressé doucement, avant d'embrasser doucement le sommet de son crâne. Habituellement je lui chantais ensuite une berceuse, mais j'avais la gorge trop serrée pour cela maintenant. J'étais encore trop bouleversée pour cela. Mais elle s'en fichait... J'étais intimement persuadée qu'elle s'était rendue compte de mon absence. Elle avait dû se « poser des questions ». J'espérais sincèrement qu'Ethan avait su la rassurer, lui faire comprendre que je n'étais pas partie, que j'allais revenir pour prendre soin d'elle...

J'ai sursauté assez violemment quand j'ai entendu Ethan hurler mon prénom. Je me suis retournée et j'ai vu qu'il me regardait. Nous nous sommes dévisagés un moment avant qu'il ne se laisse retomber, avant de se détourner. Il ne voulait pas me regarder. Je suis restée comme paralysée, à le regarder, avant de déglutir et de me détourner. Peut-être m'étais-je trompée, en fin de compte. Peut-être qu'il ne s'était montré tendre avec moi la veille que par pitié. J'avais remarqué qu'il m'avait remis mon alliance. Peut-être l'avait-il fait simplement parce que je lui avais demander de la laver, rien d'autre. Peut-être qu'en fin de compte... Oui, je m'étais trompée. J'ai senti ma gorge se serrer. J'ai eu soudain envie de me mettre à hurler. J'ai eu envie de lui demander de me regarder, d'arrêter de se détourner, d'arrêter de faire comme si je n'étais pas là où comme si j'étais quelque chose d'atroce. C'était terrible. D'ordinaire nous communiquions énormément par le regard. Il suffisait de pas grand chose pour que nous nous comprenions. Dès que je le regardais dans les yeux je savais si ça allait ou si ça n'allait pas. Et là... J'étais comme aveugle, je ne voyais rien, rien du tout. Hormis de la honte. Et je ne savais pas de quoi il avait honte. De lui même, ou de ce qu'il voyait en me regardant ? Dans tous les cas il refusait de me regarder et cela me faisait le même effet qu'un coup de poignard. Je ne supportais pas cet espèce de mur entre nous. Cela me rappelait de très mauvais souvenirs. Comme quand nous nous étions éloignés l'un de l'autre... Comme si nous retournions au point de départ. Cette pensée m'était insupportable.

Mathilda était toujours là près de moi, et j'ai remis Lena dans ses bras alors que je commençais à me sentir trembler. Si elle sentait que j'étais mal, là elle allait vraiment se mettre à pleurer et je n'avais pas du tout envie de l'entendre pleurer, sous peine de craquer également. J'ai ouvert de grands yeux choqués quand j'ai vu Ethan se lever et me passer devant, sans même s'arrêter ou me jeter ne serait-ce qu'un coup d'œil. J'ai eu l'impression de m'écrouler intérieurement. Alors c'était comme ça que ça finissait ? Sans un mot, un geste, un regard ? Il se contentait juste de partir ? J'ai senti la panique me gagner lentement. Il ne pouvait pas faire ça. Il ne pouvait pas m'abandonner. J'ai eu comme une sorte de flash-back et je me suis souvenue de la première fois où il m'avait quittée. Aucun regard, à peine trois mot, et il était parti. C'était comme si cela recommençait. Non, pas comme si. Cela recommençait. Il s'en allait, il me quittait. Je ne savais pas pourquoi, mais il le faisait. Me retrouver seule maintenant était au dessus de mes forces. Il fallait que je l'en empêche. À n'importe quel prix.

Sans vraiment me rendre compte de ce que je faisais, je me suis glissée hors du lit. À peine ai-je mis le pied par terre, que j'ai senti une douleur affreuse dans ma jambe. Je n'y ai pas prêté attention, ce n'était rien en comparaison de mon coeur que je sentais se réduire en cendres. J'ai voulu faire un pas et j'ai senti mes jambes plier sous mon poids. Je me suis rattrapé au meuble, complètement paniquée parce que je voyais Ethan s'éloigner. Une fois de plus je n'ai pas réfléchi et malgré le signal d'alarme qui s'était allumé dans mon esprit, j'ai recommencé. Un pas. Deux pas. Au troisième, ma jambe gauche m'a clairement fait sentir que je ne ferais pas un pas de plus. Je me suis sentie tomber, lamentablement, et il n'y avait rien à quoi je puisse me rattraper. Et alors que j'étais persuadée que j'allais heurter le sol, c'est absolument le contraire qui s'est produit. Je ne sais pas comment, mais Ethan m'a rattrapée au dernier moment. Il a passé un bras autour de moi et m'a plaquée contre lui brusquement. J'en ai eu le souffle coupé et la douleur dans mes côtes s'est ravivée.

Mais je m'en fichais.

« Ne me laisse pas... »

J'avais à peine murmuré. Mes doigts étaient crispés sur le tissu de son pull, comme si je refusais de le lâcher, de le laisser partir. J'ai relevé les yeux vers lui. Enfin, il me regardait. Mes yeux étaient brillants de larmes qui ne demandaient qu'à couler. Mais il fallait que je me contienne, il fallait que je parle. Nous ne nous étions pas parlés depuis presque trois jours. Là, c'était essentiel, vital.

« Je t'en supplie, Ethan... Ne t'en vas pas, ne t'en vas pas. Ne me quitte pas, ne m'abandonne pas... Je t'en supplie. J'ai besoin de toi, j'ai besoin de toi... »

Cela me rappelait la façon dont il m'avait supplié quand je l'avais quitté, moi. Je l'avais repoussé presque violemment, et j'avais presque peur qu'il ne fasse pareil. Mais il se contentait de me regarder avec un air mi inquiet, mi étonné, la bouche à moitié ouverte, comme s'il ne savait pas quoi dire, pas quoi faire. Il avait l'air complètement paralysé.

« J'ai... Je... Il m'a tout dit, tu sais. Il m'a tout dit sur ce qu'il s'était passé avec lui, avec Lucy, avec le reste et je... je... »

J'ai fermé les yeux pendant plusieurs secondes. J'ai senti les larmes couler sur mes joues. J'ai été tentée de les chasser, mais je refusais de lâcher Ethan. J'ai inspiré à fond et j'ai rouvert les yeux. J'ai pris son visage entre mes mains tremblantes.

« Et je m'en fiche. Parce que ça ne compte pas, et que ça ne comptera jamais. Je savais que ton passé n'avait rien de glorieux ou de fantastique, mais je m'en suis toujours moquée, parce que... parce que je suis tombée amoureuse de toi, de ce que tu étais, de ce que tu es... »

J'ai posé une main sur son épaule, avant de baisser les yeux.

« Je t'en prie. Reste. Reste avec moi. S'il te plait. Je ne peux plus vivre sans toi. J'ai essayé, mais je ne peux pas. Reste, mon amour, reste... »
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MessageSujet: Re: The promises we made were not enough { ETHAN }   The promises we made were not enough { ETHAN } Icon_minitimeMer 25 Aoû - 21:28

Je savais aussi que Katarina m’en voudrait si je prenais Lena dans mes bras alors que j’étais crasseux, que je sentais la sueur, et que mes vêtements étaient sans doute capables de tenir debout tout seuls tellement ils étaient sales. D’ailleurs vu l’état dans lequel ils étaient, je me demandais s’il ne valait pas mieux les jeter tout de suite. Je doutais d’arriver à leur redonner leur éclat de départ. Et je n’avais pas très envie de dépenser le savon que nous avions durement obtenu pour faire les lessives pour essayer de leur rendre un aspect normal. Cela faisait partie des dépenses inutiles. Trois ans auparavant, cela aurait semblé ridicule, mais maintenant c’était ce genre de détails qui comptaient. Il fallait tout calculer, absolument tout.

Je n’avais donc pas le choix si je voulais essayer de plaider ma cause auprès de ma femme. Elle ne me regardait plus comme avant. Pas étonnant certes mais cela faisait si mal. Et j’avais besoin qu’elle me pardonne. J’avais besoin qu’elle essaye de m’écouter au moins. Pas seulement pour moi, mais aussi pour Lena. Surtout pour elle. Nous n’étions plus seuls au monde. Lena était là. Et c’était aussi pour elle qu’il fallait se battre. Jour après jour. Katarina était le centre de mon univers, mais Lena l’était tout autant. Notre petite princesse n’avait rien demandé à personne. Et nous étions ses parents, nous devions prendre soin d’elle. Elle devait toujours passer avant nous, toujours. C’était comme ca que j’avais été élevé et que je voulais élever mes enfants. Parce que je comptais en avoir encore trois ou quatre.

J’avais l’impression que la porte était toujours aussi loin alors que j’avançais. C’était étrange comme sensation. Je me sentais retenu par quelque chose. Je me sentais lourd. Lourd de ce poids de la culpabilité surtout. J’aurais du lui sourire quand nos regards s’étaient soudés, mais je n’avais pas pu. J’avais tellement honte, j’aurais aimé me jeter à ses pieds et lui demander pardon. J’aurais aimé pouvoir la supplier, mais j’avais peur qu’elle réagisse comme la fois ou elle m’avait quitté et que je l’avais fait. Ca n’avait rien amélioré du tout. Elle avait été encore plus implacable. Alors pourquoi cela serait il différent cette fois ci ? Ca ne pouvait pas l’être parce que maintenant c’était ce qu’il aurait pu arriver de pire. Elle avait toutes les raisons du monde de m’en vouloir.

J’ai entendu des pas derrière moi, et j’avais cru qu’il s’agissait de Mathilda. Jusqu'à ce que je prenne conscience que si cela avait été Mathilda, elle m’aurait déjà rattrapé. Donc….si ca n’était pas Mathilda, il devait s’agir de… Katarina…Mais pourquoi ?

Je n’ai pas eu le temps de me poser d’autres questions que j’ai senti quelque chose s’accrocher à moi et je me suis retourné d’un seul coup. Et là c’est comme si les choses s’étaient déroulées comme dans un ralenti. J’ai vu Katarina chanceler, et je me suis baissé pour la retenir. Je ne voulais pas qu’elle se blesse. Je l’ai retenue avant que ses jambes ne cèdent. Son genou était dans un état lamentable. Elle était folle de l’avoir fait travaillé, elle devait se reposer. Elle devait garder le lit. Il fallait qu’elle guérisse de ses blessures physiques. Il fallait que ces blessures là guérissent. Les autres mettraient un temps infini elles.

Je l’ai tenue contre moi, passant un bras autour de sa taille. Je n’ai pas pensé que j’étais sale et répugnant. Je la salissais aussi, mais je ne pouvais pas la laisser tomber. Et puis la sentir contre moi était tout ce dont j’avais besoin. J’avais besoin de profiter de la tenir contre moi sans doute pour la dernière fois. C’était surement la dernière fois. Cela ne pouvait qu’être le cas.

Je n’ai pas entendu réellement sa voix quand elle m’a dit une première fois de ne pas la laisser. Je n’ai pas entendu parce que sa voix était inaudible. Elle avait murmuré, et je n’avais pas entendu. Ou je n’avais pas été capable d’entendre peut être. Elle se raccrochait à moi et je sentais ma gorge se serrer, mon cœur cesser de battre, et une boule se former au creux de mon ventre. Et puis, quand elle m’a regardé, j’ai dégluti. Je sentais ma respiration se saccader et mon cœur battre de façon anarchique.

« Je t'en supplie, Ethan... Ne t'en vas pas, ne t'en vas pas. Ne me quitte pas, ne m'abandonne pas... Je t'en supplie. J'ai besoin de toi, j'ai besoin de toi... »

Mes yeux se sont arrondis de surprise, ma bouche s’est ouverte en grand. J’avais du mal à croire ce que j’étais en train d’entendre. Elle était en train de me supplier. Elle me suppliait. Katarina me suppliait. C’était elle qui avait été victime d’un enlèvement parce que j’avais un passé détestable et c’était elle qui me suppliait de ne pas la laisser. Elle aurait du me frapper, me crier, m’insulter et elle me suppliait. Pourquoi me suppliait-elle ? Pourquoi ?

Je n’arrivais plus à faire un seul mouvement. Tous mes muscles étaient paralysés. Je n’arrivais qu’à la regarder et je devais ressembler à un poisson rouge. Mais je ne pouvais pas réagir autrement.

Elle croyait que j’allais l’abandonner ? Elle croyait que j’aurais le courage de faire ça ? Non !!! Je ne pouvais pas la laisser, je ne pouvais pas parce que j’allais mourir sans elle, j’allais crever de douleur sans elle. Et pourtant si je n’avais pas été aussi égoïste, je l’aurais laissé être heureuse sans moi. Mais j’étais lâche et possessif.

« J'ai... Je... Il m'a tout dit, tu sais. Il m'a tout dit sur ce qu'il s'était passé avec lui, avec Lucy, avec le reste et je... je... Et je m'en fiche. Parce que ça ne compte pas, et que ça ne comptera jamais. Je savais que ton passé n'avait rien de glorieux ou de fantastique, mais je m'en suis toujours moquée, parce que... parce que je suis tombée amoureuse de toi, de ce que tu étais, de ce que tu es... »

Si je ressemblais quelques secondes avant à un poisson rouge, là je devais plus tenir de la carpe. J’étais sans voix, j’étais honteux, j’étais pitoyable. Je n’étais que capable de la voir souffrir, et d’être l’unique raison de sa souffrance. Elle souffrait physiquement, et elle pensait que j’allais la quitter. Et puis quand elle m’a avoué qu’elle savait tout, qu’Alan lui avait tout dit, je n’ai retenu que ça. Je n’ai retenu que ça en refoulant ce qui avait suivi. Je n’avais pas compris qu’elle s’en fichait et qu’elle m’aimait toujours. Je ne retenais que ce qu’elle savait. Et j’avais encore plus honte. Je ne pouvais qu’avoir honte. J’avais fait des choses tellement horribles, tellement sales, tellement différentes de celui que j’étais maintenant. Comment en aurait il pu être autrement ?

Et e suis encore resté là comme l’abruti que j’étais à la regarder pleurer. Les larmes coulaient le long des ses joues et moi je la regardais sans rien dire, sans réagir. Quel mari digne de ce nom aurait fait cela à sa femme ? J’avais envie de détourner les yeux, tellement j’avais honte. Je la faisais pleurer. Je ne supportais pas de la voir pleurer, alors je voulais réussir à détourner les yeux. Mais elle en avait décidé autrement. Elle a pris mon visage entre ses doigts et j’ai senti qu’elle tremblait. Et sa main droite est redescendue pour se poser sur mon épaule et elle a baissé les yeux alors que je déglutissais une nouvelle fois.

« Je t'en prie. Reste. Reste avec moi. S'il te plait. Je ne peux plus vivre sans toi. J'ai essayé, mais je ne peux pas. Reste, mon amour, reste... »

Pourquoi pensait-elle encore que j’allais partir ? Avais-je eu une attitude qui prouve que j’allais la quitter ? J’avais détourné le regard oui. Mais c’est parce que j’avais honte, et que j’étais rongé par les remords et la culpabilité. Uniquement pour ça.

Oui j’allais quitter l’infirmerie deux ou trois minutes auparavant. Oui j’allais le faire. Parce qu’il fallait que je prenne une douche. J’avais besoin aussi pour mon mental de prendre cette douche. Alors j’ai commencé à balbutier. Parce que je ne comprenais pas tout. J’avais l’impression que c’était le monde a l’envers. Et je ne comprenais pas qu’elle ait pu penser que je la quitterais.

-Je…je …je….

Pendant de longues secondes c’est le seul mot que j’ai été capable de prononcer. Ma voix refusait de m’écouter. Le choc avait été violent. Je l’avais sans doute encore blessée en quittant l’infirmerie. Mais quel mari désastreux je faisais. Je voyais bien qu’elle attendait une réponse de ma part. Elle avait besoin que je dise quelque chose. Alors, dans une voix cassée et peu assurée, j’ai quand même réussi à construire une phrase.

-Je ne te quitte pas Katarina.

Je ne pourrais jamais faire ça. Je n’y avais même pas pensé. C’était une option que je n’avais même jamais envisagé. Je refusais de vivre séparé d’elle. Et même si j’étais le seul coupable de tous ses maux, je n’aurais jamais la force de lui dire que je la quittais. J’aurais donné ma vie pour elle.

-Je dois prendre une douche et me changer..... Je ne peux pas m’occuper de vous dans cet état.

C’est pour ça qu’il fallait que je les laisse un peu Lena et elle. Parce que je ne pouvais pas plaider ma cause, lui demander de me pardonner et prendre soin d’elle et de notre fille dans un état comme ça. Je n’aurais jamais voulu que quelqu’un de sale ne touche à ma fille, et je savais que Katarina tenait énormément à ce que nous soyons propres avant de nous occuper de Lena. La vie de Lena dépendait énormément de l’hygiène. Elle n’avait pas beaucoup de chances de survivre si nous ne respections pas les règles d’hygiène élémentaire.

Mais Katarina avait cru que je la quittais. Et ça avait certainement supplanté tout le reste. Sa logique avait du être vraiment être ébranlée puisqu’elle n’avait pas pensé à cette éventualité. Pourtant elle me voyait. J’étais sale, couvert de crasse et de poussière.

-Je veux pas te quitter mon amour, jamais ! Je sais que je suis un sale égoïste, et que je te mérite pas, mais je peux pas vivre sans toi.

Ma main couverte de sang séchée s’est posée sur sa joue que j’ai caressée, en oubliant à mon tour que j’allais la salir. Je n’y pensais plus parce que j’avais un besoin viscéral de la rassurer, et de me rassurer par la même occasion. J’espérais qu’elle comprenne a quel point je l’aimais, et à quel point j’avais besoin d’elle.

-Tu es tout ce que j’ai Katarina, TOUT !

J’avais crié sur la faim, parce que je devenais complètement fou. Je revivais ces longues journées, ces longues heures qui m’avaient paru interminables pendant lesquelles j’avais craint de ne jamais la revoir. J’étais devenu complètement fou. Et je le serais devenu si je ne l’avais pas retrouvé à temps.

Alors que je sentais qu’elle allait à nouveau se coller à moi et que je voyais ses yeux se fermer et ses lèvres s’entrouvrir pour réclamer un baiser scellant ces promesses, j’ai brisé ses attentes. Elle avait besoin de ce baiser, je le savais mais je ne pouvais pas le faire dans cet état. Elle méritait bien plus.

-Je….Prendre une douche. Je dois prendre une douche.

J’avais sans doute autant besoin de ce baiser qu’elle mais j’avais déjà honte de la serrer contre moi dans cet état alors l’embrasser n’était pas envisageable pour moi. Après j’allais essayer de toutes mes forces de m’occuper d’elle et de lui demander pardon. Je ne lui demandais pas de me pardonner réellement, mais au moins d’essayer. Elle avait beau me dire qu’elle m’aimait toujours malgré ce que lui avait dit Alan, je savais qu’elle devait avoir honte de moi. Et même si elle n’avait pas honte, elle ne pouvait que m’en vouloir d’être le responsable de tout ça.

-S’il te plaît… Je reviens d’accord ?
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MessageSujet: Re: The promises we made were not enough { ETHAN }   The promises we made were not enough { ETHAN } Icon_minitimeJeu 26 Aoû - 12:30

J'étais prête à le supplier à genoux de ne pas me quitter. Je me fichais bien d'avoir l'air minable, lamentable ou ridicule. Je ne voulais pas qu'il me quitte. Je ne pouvais pas vivre sans lui. J'avais déjà essayé par le passé, et ça n'avait jamais rien apporté de bon. Que je le veuille ou non, j'étais complètement dépendante de lui. Ma vie n'aurait plus aucun sens sans lui. Parce que j'étais folle amoureuse de lui. Il pouvait faire n'importe quoi, je serais toujours amoureuse de lui. J'étais tombée amoureuse de lui alors qu'il n'était qu'un « junkie paumé et bon à rien comme il disait ». Ça ne m'avait pas gênée. Malgré tout ce qu'on m'avait dit, je n'avais pas pris en compte son passé. Et même si aujourd'hui son passé m'était revenu en pleine figure, ça m'était égal. Les horreurs qu'avait dit Alan pouvaient bien être vraies, je n'avais pas envie de les prendre en compte. Parce que justement, c'était du passé. En devenant sa petite amie, sa fiancée, sa femme, je savais parfaitement que son passé n'était pas des plus reluisant. Non, il n'était pas un super militaire comme Alexander, non il n'était pas un excellentissime architecte comme Aaron, ni un médecin, ni un avocat, ni homme d'affaires, ni rien de ce genre là. Et ça n'avait aucune importance, parce qu'il m'aimait et que cela me suffisait. Je n'avais pas besoin du reste, je n'en aurais jamais besoin. Ces choses étaient tellement futiles aujourd'hui. Je n'avais besoin que d'amour. On pouvait bien dire ce qu'on voulait, l'amour était ma drogue. Sans ça, j'étais perdue, capable de rien. J'avais besoin de lui autant qu'il disait avoir besoin de moi. Il était comme l'un de mes organes vitaux.

Pourtant, il ne semblait pas comprendre pourquoi je le suppliais de cette façon. Il me regardait avec un air complètement béat. Il ne comprenait pas, et je ne comprenais pas qu'il ne comprenait pas. Nous sommes restés là à nous dévisager pendant une bonne minute. Il a balbutié un instant, comme s'il cherchait quoi dire. Et puis il a fini par me dire qu'il ne me quittait pas, avec une sorte d'incrédulité. Comme s'il ne comprenait pas pourquoi je paniquais de cette façon. Et il a continué sur sa lancée, m'annonçant seulement qu'il voulait... prendre une douche. Parce qu'il ne pouvait pas s'occuper de Lena et moi de cette façon. Je suis restée muette, complètement abasourdie. Je n'avais même pas penser à cette éventualité. Pourtant j'aurais dû. Ses vêtements étaient sales, et il était couvert de sang et de poussière. Mais je n'avais pas fait attention à ça. Parce que nous ne nous étions presque pas parlés, et qu'il s'était levé d'un coup, j'avais simplement cru qu'il me laissait là. Comme s'il n'avait plus rien à faire avec moi maintenant qu'il m'avait récupérée. J'avais eu peur, alors j'avais paniqué. D'ordinaire j'étais posée et réfléchie, mais là... Là mon cerveau n'était plus en état de me faire agir correctement. Je ne pouvais que réagir de cette façon, quand bien même c'était complètement stupide. Mais j'étais dans un tel était qu'il en fallait peu pour me faire perdre la tête. Ma main s'était crispée sur son épaule. J'ai senti ma gorge se serrer tandis qu'il me disait qu'il ne voulait pas me quitter, parce qu'il avait besoin de moi autant que j'avais besoin de lui. J'ai eu envie de secouer la tête quand il m'a dit qu'il n'était qu'un sale égoïste. Mais j'étais pétrifiée. Je n'acceptais pas qu'il pense ça de lui. Parce qu'on ne peut pas être égoïste et parcourir la moitié de New York pour sauver quelqu'un, on ne peut pas être égoïste et tuer quelqu'un sans hésitation pour sauver quelqu'un qu'on aime. Ethan avait tué deux hommes, peut-être plus, pour me sauver.

Quand il a caressé ma joue, j'ai cru que j'allais me remettre à pleurer pour de bon. J'avais besoin de cette tendresse, j'avais besoin qu'il me montre que lui aussi il s'en fichait de mon apparence. J'allais guérir, oui, mais cela prendrait quelques semaines. Quelques longues semaines. J'avais failli mourir trois fois en un mois, cela commençait à faire beaucoup. J'ai eu envie de l'embrasser. J'en mourais d'envie depuis que je l'avais vu. Mais il m'a repoussée. Je suis restée là à le regarder bêtement avant qu'il ne s'empresse de me dire qu'il devait d'abord prendre une douche. Moi je m'en fichais complètement, mais lui semblait ne pas être du même avis. J'ai eu un petit soupir et puis je me suis contentée d'acquiescer. Je n'avais pas envie d'argumenter jusqu'à avoir le dernier mot. Alors je me suis contentée de faire oui de la tête avec un petit sourire. Ethan m'a prise dans ses bras pour aller me remettre sur le lit. Il est resté quelques secondes, avant de repartir. Je l'ai regardé s'éloigner, puis j'ai tourné la tête vers Mathilda. Elle faisait de grands sourires à Lena, qui agitait ses mains vers son visage. J'ai souri. Quand elle a vu que je les regardais, elle m'a remis Lena dans les bras.

« Je pense qu'elle ne va pas tarder à avoir faim. Je sais que tu as certainement très envie de l'allaiter, mais tu es encore trop faible pour ça. Attends d'être plus reposée. Je vais aller lui chercher son biberon. »

J'avais écouté Mathilda sans broncher. J'avais failli protester, mais au final elle avait raison, c'était plus prudent d'attendre que je sois un peu plus en forme. Je mourais d'envie de donner le sein à Lena parce que ce contact m'avait énormément manqué, mais je devais être raisonnable. Avec un soupir, j'ai baissé les yeux sur Lena. En effet elle commençait à se frotter le visage avec ses mains et elle faisait la grimace. En général elle n'avait pas le temps de pleurer pour réclamer, parce que nous anticipions. Avec un sourire j'ai caressé sa joue doucement. Elle attrapé mes doigts et a essayé de les mettre dans sa bouche. J'ai eu un petit rire tandis qu'elle repoussait ma main avant de soupirer et de regarder autour d'elle. Je l'ai bercée doucement, tandis qu'elle attendait sagement que l'on revienne avec son biberon. Mathilda n'a pas trop tardé et elle est revenue avec un biberon et un bavoir qu'elle m'a tendu. Je me suis installée confortablement sur le lit avant de donner le biberon à Lena. Elle n'a pas rechigné, mais faire ce geste m'a fait un drôle d'effet. C'était la première fois que je lui donnais le biberon. C'était vraiment différent de ce dont j'avais l'habitude. Le biberon été censé être pour Ethan le moyen d'avoir un peu le même contact que moi avec Lena. Là je me sentais presque incapable. Je savais que ce n'était pas ma faute, mais je culpabilisais. Mais tant que Lena allait bien, j'imagine que je ne pouvais pas me plaindre.

Elle a vidé son biberon assez rapidement, et je lui ai fait faire son rot. Elle allait sans doute s'endormir rapidement. Mais où ? Je ne pouvais pas la coucher bêtement sur le lit à côté du mieux, elle avait besoin de son berceau. Mais je n'avais pas envie de la lâcher, elle m'avait tellement manqué. Alors je l'ai laissée s'endormir dans mes bras. J'aurais certainement pu me rendormir moi aussi, tant tout était calme. Mais j'attendais impatiemment le retour d'Ethan. Il fallait que nous parlions, nous en avions besoin. Je suis donc restée là à attendre qu'il revienne. Je fixais la pendule de l'infirmerie, presque impatiemment. Sans bouger, pour ne pas réveiller Lena. J'ai attendu un moment. Une heure entière. J'ai eu plusieurs moments où je me suis demandée s'il allait vraiment revenir, avant de me raisonner. Il m'avait dit qu'il ne pouvait pas me quitter, pour quelle raison aurait-il menti ? Il ne voulait que prendre une douche, ce n'était rien !

J'ai eu un petit sursaut quand la porte s'est de nouveau ouverte. Lena a sursauté aussi, ouvrant les yeux, avant de les refermer aussitôt. Sans un mot, j'ai tendu Lena à Mathilda, qui s'est éclipsée tout de suite après. Elle avait compris que nous avions besoin de nous retrouver seuls. Vraiment seuls, sans même notre fille. J'ai eu un petit soupir et j'ai tendu la main vers Ethan pour qu'il ne reste pas planté devant la porte. Dès qu'il a été assez près je ne lui ai pas laissé le choix et je l'ai attrapé par le bras pour l'attirer à moi. J'ai passé mes bras autour de lui et j'ai posé ma tête contre sa poitrine. Et je me suis de nouveau autorisée à passer mes mains sous son pull.

« J'ai cru que je ne pourrais plus jamais faire ça. »

J'avais cru que je ne pourrais plus l'embrasser, plus le serrer dans mes bras... Plus rien. J'avais presque l'impression que le tenir simplement dans mes bras était un vrai miracle. J'ai soupiré et j'ai relevé les yeux vers lui. J'ai eu un petit sourire. C'est vrai qu'il était mieux comme ça, sans tout ce sang séché sur le visage. Tout le sang d'Alan... J'ai eu un frisson en me rappelant comment il l'avait tué. Des images me sont revenues et j'ai tressailli en repensant à toute cette violence. Je n'arrivais pas trop à savoir si j'étais indifférente à la façon dont Alan était mort, ou si justement cela avait une quelconque importance. Parce qu'il méritait de mourir de toute façon... Oh mon dieu, comment avais-je pu souhaiter la mort d'un être humain ? Ce n'était pas moi, cela ne me ressemblait pas... Et pourtant après tout ce qu'Alan nous avait fait à tous les deux, je n'avais souhaité que ça.

« Il a dit que tu ne viendrais pas... Il a dit que tu te fichais de savoir où je... J'ai failli le croire. J'ai failli, parce que je ne savais pas depuis combien de temps j'étais là bas... Je n'aurais pas dû douter, je n'aurais pas dû, je suis désolée. Tu as fait tout ce qu'il fallait pour me sauver, tout. »

J'avais bien dit « tout ». Il avait fallu s'éloigner de Lena, il l'avait fait. Il avait fallu faire confiance à un inconnu, Vitali, il l'avait fait. Il avait fallu tuer, il l'avait fait. Il avait fallu me porter pendant des jours entiers, il l'avait fait. Alors même si j'avais détesté cette violence en lui, je n'avais même pas le droit de la lui faire remarquer. Je lui devais la vie, purement et simplement.

« Je t'aime, Ethan. »

C'était à mon sens mieux qu'un merci.
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MessageSujet: Re: The promises we made were not enough { ETHAN }   The promises we made were not enough { ETHAN } Icon_minitimeVen 27 Aoû - 13:16

J’aurais pu la laisser là et ne pas chercher à avoir son accord. Surtout pour une chose aussi minime et futile. Mais jamais je n’étais allé à l’encontre des désirs de ma femme, jamais. J’avais besoin de cette douche oui, terriblement besoin même. Mais si elle me demandait de rester, je savais au fond de moi qui je resterais. Parce que tout ce que j’avais à cœur c’était de la contenter.
J’attendais en silence qu’elle dise un mot, qu’elle fasse un geste. Pour que je sache ce qu’elle voulait. Alors elle a acquiescé, non sans un petit soupir discret. Je me doutais qu’elle aurait préféré que je reste. Après tout c’était ce qui semblait lui faire peur, mais elle était lucide. J’étais vraiment dans un état lamentable, et il fallait que je me lave. Ce n’était même plus du confort, c’était une nécessité. Je ne comprenais même pas pourquoi Mathilda ne m’avait pas envoyé me doucher avant de me donner quelque chose pour me calmer. D’autant plus, que contrairement à ce que j’avais pensé, il n’avait pas été question de placebos mais réellement de calmants.

J’ai ressenti un océan d’amour me submerger quand elle m’a adressé ce petit sourire timide. Elle ne m’avait pas souri depuis que je l’avais trouvée en pleine agonie dans cet immeuble du Bronx. J’avais l’impression qu’elle me souriait pour la première fois. Je venais de me rendre compte que j’avais cru ne jamais revoir ce sourire, et qu’inconsciemment j’en avais oublie l’effet qu’il produisait sur moi. C’était atroce à vivre. J’avais terriblement honte. J’avais oublié son sourire !!!! Qu’en aurait il été après un mois ? Un an ?

J’ai pris Katarina dans mes bras et je l’ai déposée le plus délicatement possible sur son lit. Nous n’avions fait quelques pas, mais maintenant j’avais du mal à la quitter. Plus je la regardais, et plus j’avais honte. Tout ce que je pouvais espérer c’est que ses blessures allaient vite s’estomper. En espérant que ma culpabilité disparaisse avec elles. Mais cela était moins sûr. Il m’a fallu une sacrée dose de courage pour laisser ma femme. Mais Mathilda était là ! Elle était là ! Et surtout, maintenant que j’avais tué Alan, je savais que personne ne viendrait enlever ma femme à nouveau.

J’ai eu un dernier regard vers Lena avant de sortir. Si tôt j’avais refermé la porte derrière moi que je me suis adossé au mur et que j’ai senti mes yeux me brûler. La carapace se fissurait. J’avais essayé de tenir devant Lena et devant Katarina, mais maintenant je me sentais faible, et sans vie. J’avais l’impression qu’on m’avait enlevé ce qui faisait ma vie. On avait brisé cette harmonie, on m’avait enlevé la femme que j’aimais le plus au monde . Et j’avais terriblement souffert.
J’ai soudainement entendu des bruits de pas, et même si je n’avais pas encore pleuré, j’ai eu le réflexe d’essuyer mes yeux avec le plat de ma main. Et j’ai bondi pour prendre la fuite. Je ne voulais voir personne. Je voulais qu’on me laisse tranquille. J’avais besoin d’éviter les gens. Je n’en connaissais pas la raison exacte mais je savais que je ne supporterais pas de voir quelqu’un. Sans doute parce qu’on me poserait tout un tas de questions sur Katarina, et que je ne voulais pas en parler. Je ne voulais pas revivre ces instants là. Pas avec des étrangers. A mes yeux ils étaient tous des étrangers maintenant. Ne subsistait plus que Katarina et Lena. Elles seules !

Je suis allé directement vers les douches. Ma démarche ressemblait sans doute plus à celle d’un automate qu’a ma démarche habituelle. J’avais l’impression désagréable de ne plus être moi-même. Peut être parce que je me haïssais. Je me suis aperçu en essayant d’ouvrir la porte que je n’avais ni les clés, ni de quoi me doucher, me sécher et me changer. J’avais vraiment la tête ailleurs. Et si les choses n’avaient pas été aussi critiques, j’en aurai ri. Et j’en aurais parlé plus tard à Katarina. Et nous aurions ri plus tard de ma mémoire défaillante. Mais allions nous rire encore après tout ce qu’il s’était passé ? C’était moins sur….

J’ai fait demi-tour et je suis allé dans notre chambre. Je n’avais pas dormi depuis trois jours ou quatre peut-être. Je ne savais pas très bien combien de temps j’avais dormi. Je n’avais posé la question ni à Katarina ni à Mathilda. Mais j’avais l’impression d’avoir dormi plus que de raison. Pour mon plus grand plaisir, je n’ai croisé personne ni à l’aller, ni au retour. Quand je suis entré dans la chambre, j’ai eu la surprise de trouver la chambre dans un état impeccable. Ils avaient du ranger la chambre pendant notre….absence….J’ai soudain réalisé qu’il s’en était sûrement fallu de peu pour que cette absence définitive. Et une nouvelle fois j’ai senti mes yeux me piquer, mais je refusais de céder au chagrin et aux larmes. Je devais être fort. Il fallait que je le sois pour mes deux amours. Elles avaient besoin de quelqu’un de fort, et je ne voulais laisser ce rôle à personne d’autre. Je n’avais pas le droit de craquer quand je n’étais pas la victime la plus à plaindre de l’histoire.

J’ai ouvert la commode pour prendre une serviette et de quoi me changer entièrement. Je suis allé chercher dans les affaires de Lena un sac poubelle dans lequel mettre mes vêtements parce que je n’allais pas les garder. Ils étaient bien trop sales et surtout je ne voulais pas qu’ils puissent nous rappeler tout ça. J’ai mis un temps infini à chercher tout ce dont j’avais besoin : sac, vêtements de rechange, trousseau de clé, serviette, nécessaire de toilette. J’avais l’impression de ne plus être chez moi ou de ne plus être vraiment le même. Comme hors du temps et de l’espace. J’avais l’impression d’avoir perdu ma place dans ce bas monde. Sans doute parce que mon monde avait volé en éclats une semaine plus tôt.

Je suis retourné à la salle de bains. Cette fois j’avais tout ce qu’il me fallait, et j’allais enfin pouvoir être décent. Mes gestes étaient mécaniques, sans vie, sans joie. Joyeux je ne le serais sans doute plus jamais vraiment. Pas après ce qui s’était passé.

Je me suis déshabillé et j’ai mis toutes les affaires dans le sac avant de le jeter un peu plus loin et je suis allé trafiquer un robinet mis en place par Aaron pour activer l’eau chaude et je suis allé avec mon nécessaire de toilette dans un des box. Je me sentais vide, vide d’une vie, vide de quelque chose. Quand l’eau a commencé à couler sur moi, c’est comme si elle avait enclenché quelque chose chez moi. Comme si l’eau qui ruisselait maintenant sur moi avait appuyé sur un bouton qui ouvrait maintenant les vannes et qui me permettait de me lâcher, et de relâcher la pression. Mes jambes ont cédé et je me suis retrouvé à genoux pleurant comme un petit enfant.

Je n’avais pas versé une seule larme depuis que Katarina avait été enlevée. Pas une seule ! Et maintenant j’avais l’impression de ne savoir faire que ça. Je pleurais à chaudes larmes, et je tapais du poing contre le carrelage. Je savais que personne ne pouvait m’entendre et c’était sans doute ça , inconsciemment, qui avait déclenché cette réaction. Personne ne pouvait me voir alors je savais que je pouvais me lâcher. J’avais enfin le droit de laisser ma colère, ma tristesse, mon désarroi se manifester. J’ai du pleurer comme ça pendant prés d’une demie heure. L’eau n’avait plus rien de chaud, elle était même froide, mais je m’en fichais. De toute façon elle coulait sur moi mais je ne la sentais pas. Elle aurait pu me brûler ou me geler que je ne m’en serais certainement pas rendu compte.

J’ai fini par ne plus avoir de larmes, mais je me sentais soulagé. C’était fou comme pleurer ainsi m’avait soulagé. Parce que personne ne me voyait, et ne me jugeait ou me plaignait. Et puis, je ne voulais pas pleurer devant Katarina. Je n’en avais pas le droit, et ne m’en donnait pas le droit surtout. Si l’un de nous avait ce droit, c’était elle et pas moi !

J’ai pris une longue et profonde inspiration avant de poser une main à plat ma terre pour m’aider à me relever. Je savais que j’allais prendre une douche froide mais je m’en fichais. Alors j’ai fait ce que j’avais à faire. Je me suis savonnée et j’ai frotté, frotté, frotté. Mais ça n’enlevait en rien les sentiments que j’éprouvais.

L’horreur était toujours là.

La culpabilité était toujours là.

La honte aussi.

J’étais propre oui. Mais seulement d’un point de vue extérieur. A l’intérieur il n’y avait rien de propre, rien du tout. C’était même le contraire. Je n’avais pas été le bourreau ni le violeur de Katarina, mais je me sentais comme tel. Si j’avais cru qu’une douche ou des larmes me laveraient de tout cela, je m’étais fourvoyé. Et grandement….

J’étais propre, j’avais enfilé des vêtements propres mais je me sentais encore plus sale. C’était horrible. J’aurais voulu m’enfuir, mettre fin à mes jours. Si j’avais perdu Katarina, c’est sans doute ce qui se serait passé. Pourtant malgré tout ce qu’il s’était passé, elle semblait vouloir rester avec moi. Je ne comprenais pas pourquoi mais encore une fois mon égoïsme poussé a son paroxysme me disait que c’était tout ce que je voulais alors qu’il fallait que j’en profite. Et c’est ce que j’ai fait.

Je suis allé déposer les affaires dans notre chambre, et lorsque j’ai croisé Aaron dans le couloir, je l’ai ignoré. Il a insisté deux ou trois fois (j’étais capable d’assimiler qu’il insistait) mais j’ai continué mon chemin. Je ne voulais parler à personne. Au mois pas pour le moment. C’était trop me demander, beaucoup trop. Et je suis allé vers l’infirmerie. Ce n’est que quand j’ai ouvert la porte que je me suis dit que j’aurais pu frapper. Je savais que Mathilda n’aimait pas que les gens considèrent l’infirmerie, son lieu de travail donc, pour un moulin. Et même si je comprenais, je n’avais tout simplement pas réfléchi. Lena et Katarina étaient là, alors…j’étais entré. Tout simplement, tout bêtement.

Mathilda est arrivé vers moi alors que j’avais refermé la porte et que je restais immobile. En réalité j’avais peur que pendant ma courte absence, Katarina ait changé d’avis et qu’elle ait décidé que je n’étais pas l’homme qu’il lui fallait, que mon passé était trop grave et qu’elle ne pouvait pas passer outre. J’avais peur qu’elle n’ait réalisé que j’étais le coupable de tout cela. Et je ne lui en aurais pas voulu. J’aurais compris…. Elle tenait Lena dans les bras, et quand elle est arrivée à ma hauteur, je me suis penché au dessus de Lena qui semblait dormir paisiblement et j’ai déposé un baiser au sommet de son crâne en caressant ses petites mains qu’elles tenaient fermées comme si elle se concentrait. Par chance, je ne l’ai pas réveillée.

Mathilda est sortie, nous laissant tout à fait seuls. Je n’avais pas bougé d’un millimètre, complètement paralysé par la peur et la honte qui me tiraillaient le ventre. Et quand la main de Katarina s’est tendue pour me dire de venir, j’ai avancé comme un automate. Voilà ce que j’avais l’impression d’être devenu : un automate. Programmé sur une seule fréquence : la famille. Quitte pour cela à tuer.

Je me suis approché d’elle et elle m’a attiré en passant ses bras autour de mon cou. Sa tête s’est posée sur ma poitrine, et ses mains se sont glissées sous mon pull. Je suis resté tétanisé un instant pendant qu’elle caressait mon torse et me disait avoir cru ne jamais pouvoir faire ça à nouveau. Que pouvais-je répondre à cela ? Je n’avais pas de réponse à lui donner. J’avais cru l’avoir perdu à jamais, et je n’arrivais pas à me dire qu’elle était là à nouveau, prés de moi. Je le savais mais je n’arrivais pas à me sentir calme et serein à nouveau. Je ne le serais sans doute jamais plus. Son enlèvement a été la chose la plus terrible qui soit.

Et j’ai baissé les yeux, incapable de soutenir son regard lorsqu’elle m’a regardé en me faisant ce petit sourire dont elle avait le secret. Je l’aimais mais j’étais rongé par la culpabilité. Je l’aimais toujours autant, mais quand je la regardais je voyais ses blessures et je ne le supportais pas. Non pas parce que je ne la trouvais plus jolie. Elle le serait toujours à mes yeux. Mais parce que ses hématomes, ses pansements, me rappelaient trop que j’étais fautif de tout ça. Sans mon passé de junkie, jamais elle n’aurait été battue et violée. Je préférais donc regarder partout mais ailleurs. Elle avait beau m’avoir amené à elle et m’avoir enlacé, je n’avais pas eu un geste tendre ou amoureux. Non pas que je ne veuille pas mais je me l’interdisais.

Je lui faisais certainement du mal, mais je n’y arrivais pas. Mais mes yeux se sont posés sur elle, malgré ma volonté, quand elle a pris cette toute petite voix que je ne lui connaissais pas vraiment. Parce que c’était la voix d’une femme faible et qui souffrait. Et Katarina n’était pas le genre de femme à aimer montrer ses faiblesses. Celui qui montrait ses faiblesses dans notre couple c’était moi. Et là les rôles semblaient s’être inversés.

« Il a dit que tu ne viendrais pas... Il a dit que tu te fichais de savoir où je... J'ai failli le croire. J'ai failli, parce que je ne savais pas depuis combien de temps j'étais là bas... Je n'aurais pas dû douter, je n'aurais pas dû, je suis désolée. Tu as fait tout ce qu'il fallait pour me sauver, tout. »

Il lui avait dit des horreurs….Même si c’était loin de m’étonner de sa part, je lui en voulais. Mais j’étais si heureux qu’elle ne l’ait pas cru. Bien sur que non je ne me fichais pas de savoir où elle était. C’était même tout le contraire. Je crevais à l’intérieur de ne pas savoir ou elle était. J’étais complètement fou. Fou d’amour, fou de rage, fou de douleur.

Alors si j’avais été distant depuis que j’étais revenu à l’infirmerie, j’ai ressenti le besoin de l’étreindre et de la serre contre moi. Un besoin, une nécessité vitale. Et je l’ai serré contre moi, en essayant de ne pas trop lui faire mal. Il était hors de question de lui faire encore plus mal, ou de la blesser encore plus qu’elle ne l’était déjà.

« Je t'aime, Ethan. »

C’est à ce moment là que j’ai craqué. Malgré tout ce qu’il s’était passé, elle me disait qu’elle m’aimait. Ca me soulageait mais en même temps ca me rendait complètement cinglé. Alors je l’ai repoussé, la forçant à tenir une distance entre nous alors que je voyais qu’elle cherchait à créer à nouveau un contact avec moi. Je ne pouvais pas la laisser me dire ça de cette façon. Je ne le méritais pas, je ne méritais pas son amour. Même si j’en étais soulagé et heureux, je ne méritais pas.

Elle ne me faisait aucun reproche alors qu’elle aurait du. Elle devait me haïr, m’en vouloir, m’en tenir responsable. J’avais besoin qu’elle le fasse en réalité. J’avais besoin qu’elle me dise que tout était de ma faute. Et qu’une partie d’elle-même ne me pardonnerait jamais. J’avais ce besoin totalement masochiste qu’elle me gifle, qu’elle me crache dessus. Mais qu’elle fasse quelque chose. Autre chose que de me caresser, de m’embrasser ou de me dire à quel point elle m’aimait.

Ma voix a pris une tonalité hystérique inhabituelle :

- Comment peux-tu encore m’aimer après ça ? COMMENT ???

Je sentais quelque chose me ronger, et me dévorer intérieurement. J’ai pris son visage entre mes mains. Avec fermeté mais en faisant tout de même attention à ce que je faisais.

-Tu ne peux pas m’aimer après tout ce qu’ils t’ont fait subir par ma faute.

J’étais totalement survolté. J’ai tourné la tête un peu partout, cherchant des yeux un miroir, pour finalement en apercevoir un, un peu plus loin. J’ai couru vers la petite table où trônaient tout un tas de matériel médical et j’ai pris le miroir un peu brusquement. Et je suis revenu d’un pas nerveux vers Katarina, et je lui ai tendu le miroir en criant presque.

- Regarde-toi !! Regarde-toi !!!

Elle était couverte de pansements, d’hématomes. Je ne savais pas combien de temps elle allait garder les stigmates de son enlèvement, mais pour moi c’était encore trop. Je ne pouvais pas poser les yeux sur une partie de son corps qui ne me rappelle pas que sans moi elle ne se serait jamais trouvé dans cet état.

- Regarde-toi Katarina ! Tu es brisée, salie, et blessée ! À cause de moi ! C’est à cause de moi que tu es dans cet état ! Alors comment peux tu m’aimer encore après ça. Comment Katarina ?
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MessageSujet: Re: The promises we made were not enough { ETHAN }   The promises we made were not enough { ETHAN } Icon_minitimeVen 27 Aoû - 16:33

Il ne bougeait pas. On aurait presque dit qu'il était pétrifié. Statufié. Je ne savais pas vraiment pourquoi. Il n'avait pas prononcé un seul mot, il s'était contenté de s'avancer vers moi bêtement, un peu à la façon d'un robot. Comme s'il était complètement ailleurs. Je ne savais pas pourquoi il avait mis si longtemps à revenir. Plus d'une heure. Le connaissant, j'aurais cru qu'il se serait dépêché, qu'il serait revenu à peine un quart d'heure plus tard. Mais non. J'avais presque l'impression qu'Ethan n'était pas Ethan. Il ne me serrait dans dans ses bras, et quand bien même c'était surprenant sa peau était froide. Vraiment froide. Peut-être pas autant que la mienne, mais cela suffisait à me faire frissonner. Et il ne me regardait plus, de nouveau. Il semblait de nouveau fuir mon regard. C'était comme si mon Ethan avait quitté la pièce, comme si l'homme qui était revenu était un inconnu. Ce qui était assez effrayant, étant donné qu'il n'avait pas un clone dans la communauté. C'était Ethan, et ça ne l'était pas. Le pire c'était que je ne pouvais même pas savoir ce qui n'allait pas. Parce que je ne pouvais pas croiser son regard, je ne pouvais pas le comprendre. C'était comme si quelqu'un avait saisi une paire de ciseaux et avait coupé brusquement et nettement le lien qui nous unissait. Je me sentais perdue et apeurée. Comme replongée dans le noir de ma cellule. Sauf que c'était mille fois pire, puisqu'il s'agissait d'Ethan. J'avais l'impression qu'il me fuyait... Pourtant, au moment où je ne m'y attendais plus, il a refermé ses bras autour de moi et m'a serrée contre lui aussi étroitement que mes blessures le lui permettaient. J'ai eu un frisson, tandis que je m'abandonnais à cette étreinte. J'ai soudainement éprouvé le besoin de lui dire que je l'aimais, pour le rassurer, pour me rassurer, pour nous rassurer. C'était en général là qu'il répondait « Je t'aime aussi, mon ange. »

Ce n'est pas du tout ce qui s'est passé. Il m'a soudainement repoussé très brusquement, me tenant à distance en gardant ses mains sur mes épaules. Je suis restée complètement pétrifiée tant je ne m'étais pas attendue à cela. Je suis restée là à le regarder bêtement tandis qu'il me dévisageait les yeux grands ouverts. Est-ce que j'avais fait ou dit quelque chose de mal ? J'ai laissé retomber mes bras le long de mon corps. J'ai cligné des yeux volontairement plusieurs fois, comme pour vérifier que je n'étais pas en train d'halluciner dangereusement. Hélas ce n'était pas le cas. J'aurais préféré avoir rêvé, mais ce n'était pas le cas. Il a encore reculé, mettant fin à tout contact entre nous. J'ai sursauté assez violemment quand il s'est mis à crier. Comment... Comment je pouvais encore l'aimer après ça ? Je suis restée stupéfaite, bouche grande ouverte, à ne pas savoir quoi faire. J'ai presque eu peur quand il s'est rapproché et qu'il a pris mon visage entre ses mains. J'étais comme muette, incapable de lui répondre. Tu ne peux pas m'aimer après tout ce qu'ils t'ont fait subir par ma faute. Tu ne peux pas m'aimer. C'était comme un ordre, cela sonnait tel quel. Tu ne DOIS PAS m'aimer. C'était comme s'il me demandait de le quitter, en plus violent. J'ai commencé à paniquer intérieurement, je sentais l'hystérie grimper petit à petit. Et pourtant à l'extérieur j'étais comme paralysée, incapable d'esquisser le moindre geste, de prononcer le moindre mot pour me défendre. Comme si je n'étais que spectatrice de mon propre calvaire.

J'ai eu un sursaut de panique quand il m'a lâché et est parti chercher quelque chose. Il est revenu vers moi et m'a tendu un miroir que j'ai attrapé par réflexe tandis qu'il m'ordonnait de me regarder. Plutôt que de relever le miroir, je les ai baissés pour me regarder. Il avait raison. J'étais affreuse. Comme je le pensais, je ne ressemblais à rien. J'étais très pâle, cadavérique même. Et puis il y avait cet hématome violet sur ma pommette, sous mon oeil. Mes lèvres étaient violettes, ma joue toute griffée... J'ai pris une profonde inspiration, toujours sans relever la tête. Mes mains se sont mises à trembler. J'ai senti mes yeux me piquer affreusement et ma gorge se serrer, empêchant l'air de passer. Je sentais que je suffoquais, mais je ne pouvais tout simplement pas expirer pour inspirer de nouveau. Je ne pouvais pas quitter mon reflet des yeux. Je me suis mordue la lèvre, et je n'ai vu qu'une grimace dans le reflet. Et puis, j'ai vu comme des gouttes d'eau s'écraser sur le miroir. Il m'a fallu un moment pour comprendre que c'était mes larmes. Dans un mouvement d'hystérie, j'ai envoyé le miroir se fracasser aux pieds d'Ethan. Je ne supportais pas de me regarder. J'ai refermé mes bras autour de moi, comme pour m'enlacer et le repousser d'une certaine façon. Encore que c'était en réalité lui qui m'avait repoussée. J'ai gardé les yeux fixés sur mes pieds, honteuse. J'ai pris une profonde inspiration. Ma voix était si posée, si calme que c'en était effrayant.

« Tu sais, j'avais peur de la réaction de Lena quand elle me verrait. Je me rends compte que c'est de la tienne, dont j'aurais dû me méfier. »

Je ne réalisais que maintenant qu'il ne m'avait pas regardée une seule fois volontairement depuis qu'il était venu me chercher. La seule fois où il l'avait fait c'était parce que je l'y avais forcé. Peut-être qu'en fin de compte, il n'avait pas voulu rester, mais vraiment partir. La violence des mots qu'il avait employé était plus douloureuse encore que sa violence physique. J'aurais préféré recevoir une bonne claque. Elle aurait fait moins mal. Cela faisait mal de l'entendre me dire comment il me voyait : brisée, salie et blessée. Alors je n'étais plus que ça ? Il aurait peut-être dû me laisser mourir alors, j'aurais certainement eu l'air moins pitoyable et cela m'aurait évité d'entendre de telles choses. Savoir qu'il me voyait comme une pauvre petite chose me faisait beaucoup de mal et me laissait penser qu'il ne m'aimait peut-être plus, ou pas assez pour supporter de me voir comme ça. Je croyais pourtant que les apparences ne comptaient pas. Je ne savais pas si je m'étais trompée ou si j'étais trop bouleversée pour voir les choses autrement. Tout ce que je voyais c'était la peine qu'il me faisait. Je ne cherchais même pas à dissimuler mes larmes. Au point où j'en étais je m'en fichais bien de paraître faible et pleurnicharde.

« Si tu as si honte de ce que tu vois, tu n'étais pas obligé de revenir. »

Il aurait même pu me déposer là et repartir. Je ne l'avait pas forcé à revenir. Je l'avais supplié de ne pas me quitter; oui, mais j'aurais préféré cela à un mensonge. S'il avait honte de me regarder, autant ne pas revenir. J'ignorais de quoi il avait honte exactement. Je ne savais pas s'il avait honte de mon état ou s'il avait honte parce qu'il pensait en être le responsable. Il ne me donnait aucun élément de réponse, il me laissait dans le brouillard sans rien pour éclairer ma route. Il se contentait d'avoir ces réactions violentes et changeantes. Tantôt j'avais à faire avec l'Ethan que j'avais rencontré, tantôt c'était l'Ethan plus fort et plus posé que j'avais rencontré. Autant dire qu'il passait du coq à l'âne sans prévenir. J'en étais davantage perturbée. J'avais cru que mon calvaire était terminé quand il était venu. J'étais bien loin de me douter qu'il n'allait faire que commencer. Comment vouliez vous que je me remette s'il me rejetait ? Je préférais encore recevoir les coups d'Alan. Et de loin.

« Je le pensais vraiment. Quand bien même j'ai appris certaines choses qui ne me plaisent pas, cela n'a pas suffi à faire changer mes sentiments pour toi. Mais visiblement tu aurais préféré le contraire, ton masochisme semblant n'avoir aucune limite. »

A l'entendre il FALLAIT que je le quitte. C'était comme s'il essayait de se punir à travers moi. C'était comme s'il me demandait de le poignarder parce qu'il avait fait quelque chose de mal. Mais moi je refusais de lui faire du mal parce qu'il le demandait... Pourtant je ne pouvais pas le forcer à rester s'il n'en avait pas envie. Je savais qu'il ne cherchait qu'un prétexte pour s'en aller. Il attendait que je lui donne ce prétexte. Mais je ne voulais pas, parce que très égoïstement j'avais besoin qu'il reste près de moi. Mais voulais-je vraiment que ce soit dans de pareilles conditions ? Rien n'était moins sûr. Je ne voulais pas l'enchainer à moi alors qu'il n'en avait pas envie. Moi qui croyais que notre amour valait mieux que ça... Mais qu'est-ce qui était en train de nous arriver ? J'avais l'impression que ma vie perdait le peu de sens qu'elle avait gagné. Lentement, presque comme dans un ralenti, j'ai retiré mon alliance et je l'ai déposé sur la petite table à côté de moi et je l'ai poussé vers Ethan du bout du doigt.

« Si te retrouver seul est vraiment ce que tu veux, alors prends là, va-t-en et ne reviens pas. »
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MessageSujet: Re: The promises we made were not enough { ETHAN }   The promises we made were not enough { ETHAN } Icon_minitimeVen 27 Aoû - 18:55

Je voulais qu’elle se regarde. Qu’elle regarde ses blessures, qu’elle voit ce que moi je voyais. Qu’elle voit enfin que c’était moi indirectement qui lui avait fait tout ça. Sans mon passé, elle n’aurait jamais eu à subir tout ça. Jamais ! Et elle se regardait enfin. Je ne pouvais pas non plus, détacher mon regard de ce reflet. Je ne voyais que ça ! Que le mal que je lui avais fait. Il fallait qu’elle comprenne à quel point j’étais le seul responsable de la situation et de sa présence ici, dans cet état. J’ai vraiment cru qu’elle avait compris et qu’elle allait me dire qu’elle m’en tenait comme responsable. J’avais besoin qu’elle m’en veuille. Elle a pris une profonde inspiration et je pensais qu’elle allait finir par lâcher ce que je lui demandais de me dire : que j’étais responsable de son état. J’étais prêt.

Et alors que je fermais les yeux, j’ai vu le miroir voler et aller se fracasser à mes pieds. Je l’ai regardé sans comprendre. Et j’attendais la suite. J’attendais que ce geste de colère soit le premier et qu’elle tente de me gifler, ou qu’elle me crache des insultes au visage. Qu’elle me dise ce qu’elle ressentait vraiment au fond de son cœur. Et plus j’attendais, en courbant l’échine et en tendant le bâton, plus les choses allaient à l’opposé de ce que j’aurais espéré et voulu.

Elle a entouré ses jambes de ses bras et elle a baissé les yeux.

« Tu sais, j'avais peur de la réaction de Lena quand elle me verrait. Je me rends compte que c'est de la tienne, dont j'aurais dû me méfier. »

J’ai secoué la tête. Parce que je ne comprenais pas sa réaction. Je ne comprenais pas ce qu’elle cherchait à me dire. Il fallait qu’elle dise la vérité, il fallait qu’elle le fasse. Franchement, quelle femme ne vous en voudrait pas si vous étiez la source de ses problèmes ? Je ne comprenais plus Katarina. Je ne pouvais que secouer la tête. Et je répétais inlassablement les mêmes quatre mots :

-Tu ne comprends pas !

Alors que jusque là, j’avais refusé inconsciemment de la regarder droit dans les yeux, là mon regard cherchait à rencontrer le sien. J’avais besoin que cette compréhension visuelle qui n’appartenait qu’a nous revienne. J’avais besoin qu’en me regardant droit dans les yeux, elle comprenne qu’elle devait m’en vouloir. Ne pas m’en vouloir était tout sauf logique. Je savais que tout le monde dans la communauté me tiendrait pour responsable, notamment Mathilda ou Aaron, quand ils apprendraient qu’on n’avait pas enlevé Katarina par Hasard. Si Mathilda apprenait que c’était à cause de mon passé, je ne doutais plus qu’elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour convaincre Katarina de m’en vouloir et de ne pas me pardonner. Et je ne pourrais leur en vouloir parce qu’elles avaient raison.

Bien sûr personne ici, n’avait un passé vierge. A part peut être les enfants. Mais j’étais le seul à avoir ce passé là. J’étais un junkie, et j’avais fait des choses que jamais personne n’aurait faites. Je m’étais presque prostitué pour une dose, j’avais vendu tout ce qu’il y avait dans l’appartement de mes parents qui puissent avoir une certaine valeur pour ma payer deux ou trois jours de délire. Maintenant que ce passé me revenait en pleine face et qu’il avait été déterré, j’avais terriblement honte. Nous n’en avions jamais vraiment parlé avec Katarina. Elle ne m’avait pas posé de questions parce qu’elle estimait que ça n’avait aucune espèce d’importance et moi parce que j’avais besoin de laisser mon passé derrière moi pour avancer. Mais je n’aurais pas du. Je m’étais trompé et j’avais honte.

-Tu ne comprends pas !!!

Non elle ne comprenait toujours pas. Et pire que ça, elle pleurait. Elle pleurait et j’étais toujours là à la regarder en secouant la tête.

« Si tu as si honte de ce que tu vois, tu n'étais pas obligé de revenir. »

C’est bien ce que je m’évertuais à lui dire. Elle ne comprenait pas !! Je n’avais pas honte de ce que je voyais. Enfin pas dans le sens où je savais qu’elle l’entendait. J’avais honte de ses blessures oui. Mais parce que je m’en rendais responsable. Uniquement pour ça. Et elle, elle, elle croyait que j’avais honte d’elle parce qu’elle était recouverte d’hématomes, de griffures, et qu’elle avait été violée. J’aurais aimé qu’elle comprenne sans que je n’aie à lui dire. Mais elle était figée dans son idée, têtue comme une mule qu’elle était.

« Je le pensais vraiment. Quand bien même j'ai appris certaines choses qui ne me plaisent pas, cela n'a pas suffi à faire changer mes sentiments pour toi. Mais visiblement tu aurais préféré le contraire, ton masochisme semblant n'avoir aucune limite. »

Mais comment voulait il que je ne le sois pas. Masochiste. Je ne pouvais que m’en vouloir et rejeter la faute tout entière sur moi. Elle devait comprendre que même si elle m’aimait, même si ce qu’elle avait appris de la bouche d’Alan (et cela même si je ne savais pas encore l’étendue de ses connaissances sur mon passé de junkie), elle devait m’en vouloir. Elle devait le faire parce que c’était une réaction normale. Son amour pour moi ne devait pas tout excuser. Elle ne devait pas faire l’amalgame.

Et alors que j’allais lui dire pourquoi elle devait m’en vouloir, mes yeux se sont posés sur ses doigts que je la voyais triturer. A ce moment là, mon cerveau a du se mettre en pause, mes yeux ont du regarder sans voir réellement parce que quand j’ai remis les pieds sur terre, elle poussait son alliance vers moi en fuyant mon regard.

« Si te retrouver seul est vraiment ce que tu veux, alors prends là, va-t-en et ne reviens pas. »

Elle était en train de me rendre son alliance. Et cette fois ci il ne s’agissait pas de la nettoyer. Elle étincelait. Non elle me rendait mon alliance parce qu’elle pensait que je voulais qu’elle me quitte. Mais je ne voulais pas qu’elle me quitte. Je ne pouvais pas vivre sans elle. J’étais devenu un tueur fou pour la retrouver. J’avais cru mourir à l’intérieur quand j’avais constaté qu’on l’avait enlevé. Me retrouver seul était la dernière chose que je voulais. Et là encore j’avais envie de lui dire qu’elle ne comprenait pas. Elle ne me comprenait plus. Nous étions désormais aussi loin l’un de l’autre émotionnellement que lorsqu’elle m’avait quitté. Et encore j’avais l’impression que c’était pire que tout.

J’ai avancé vers elle, en prenant la bague qu’elle avait avancée vers moi, et j’ai pris sa main. Et tout en lui repassant l’alliance à l’annulaire, j’ai cherché à capter son regard. Peut être que tout n’était pas perdu, peut être que nous allions réussir à nous comprendre en nous regardant. Comme avant. Comme avant que nos vie ne volent en éclats.

-Je ne veux pas me retrouver seul ! Je veux que tu me pardonnes !

Que je e veuille ou non (et elle pensait que je le voulais, aberration totale), je ne pouvais et ne savais vivre sans elle. Sans elle j’étais naufragé. Sans elle, je perdais pied, et j’étais incapable de tenir la tête hors de l’eau. Bien sur je ne l’avais pas seulement cherché et ramené pour moi, mais pour Lena aussi. Mais ça ne changeait rien aux faits : sans elle j’étais perdu.

-Je veux simplement que tu me pardonnes mon ange.

Mon ange….. Cela devait être la première fois depuis que je l’avais retrouvée recroquevillée contre ce mur, tremblante et transie de froid, à deux doigts d’y laisser sa vie, que je lui disais des mots tendres. Surtout ces mots là ! Oui elle était mon ange. Mais je me rendais compte qu’elle était encore bien plus maintenant.

J’ai posé les genoux à terre et j’ai tenu sa main en sentant une boule se former dans ma gorge. J’avais beau déglutir, elle était toujours là. Elle résistait. Comme le mur qui s’était monté entre nous. Ce mur que j’aurais voulu briser pour que nous puissions nous retrouver.

Peut être que je m’étais mal faut comprendre alors…. Peut être que ce que je voulais qu’elle comprenne, je ne l’avas pas amené de la meilleure façon qui soit.

-J’ai tellement honte de mon passé, si tu savais…. Sans lui, Alan ne t’aurai jamais fait subir tout ça.

Il avait réussi ce qu’il m’avait promis. Il s’était vengé. Je ne savais pas encore exactement ce qu’il avait fait à Katarina, et je doutais de vouloir réellement le savoir, mais je connaissais Alan : il était sadique et pervers. Pourtant….jamais je n’avais frappé Lucy, jamais ! Alors pourquoi mettre Katarina dans l’était qu’elle était. Pourquoi lui briser des côtes ?

La seule chose qui pouvait me consoler désormais c’était de savoir que je lui avais fait payer le mal qu’il nous avait fait, le mal qu’il avait fait à ma femme. Ca ne changeait rien à ses blessures, et à sa souffrance. Mais dans un sens, ça soulageait la mienne. C’était sans doute abominable et inhumain, mais je n’avais que peu de remords que de l’avoir réduit à l’état de cadavre méconnaissable.

La seule chose que je regrettais, c’était de ne pas avoir été capable de comprendre que Katarina allait tout voir. J’aurais aimé lui épargner ça…

-Pardonne-moi mon amour, pardonne-moi. Je t’aime tellement ! J’ai cru te perdre. Et quand je te vois, quand je vois toutes ces blessures, je ne ressens que de la colère et de la haine envers moi. J’ai honte…..parce que j’avais tant redouté ce qui est arrivé. Et je n’ai pas pu l’empêcher.

Voilà, elle savait enfin ce que je ressentais. Et ce que j’essayais de lui dire. Elle savait ce que j’avais besoin qu’elle fasse. Qu’elle me pardonne et qu’elle admette que tout était de ma faute.

J’ai pris ses mains dans les miennes en sentant mon corps trembler et céder. Pourtant je m’étais promis de ne pas pleurer devant elle.

-Je suis tellement désolé…

Je me suis levé et pour pas qu’elle ne me voit pleurer, ou qu’elle ne voit mes yeux s’embuer, je l’ai serré contre moi.

-Mon amour…mon amour….
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MessageSujet: Re: The promises we made were not enough { ETHAN }   The promises we made were not enough { ETHAN } Icon_minitimeVen 27 Aoû - 21:50

Il avait raison. Non, je ne comprenais pas, je ne comprenais plus. J'étais complètement perdue, je ne savais plus quoi penser, et ce que je parvenais à penser n'avait pas grand chose à voir avec la réalité que j'avais connu. J'avais l'impression que je nageais en plein cauchemar.. C'était presque pire que tout le reste. J'avais l'impression de m'être perdue en chemin, ou d'avoir perdu Ethan. Et je ne savais pas si j'allais parvenir à le rattraper. Et c'était comme s'il m'en empêchant en me repoussant de la sorte. C'était vraiment terrible. J'avais besoin de lui et il me repoussait. Ce n'était pourtant pas son genre. En général quand j'allais mal et qu'il le sentait, il se contentait de me prendre dans ses bras avant de me demander ce qui n'allait pas, pour ensuite me rassurer. C'était dans l'ordre logique des choses. Et quand l'ordre était perturbé, je l'étais aussi. Et vu mon état, être perturbée n'était pas vraiment une bonne chose étant donné que mes nerfs avaient déjà été mis à très rude épreuve. Je me demandais encore pourquoi je n'étais pas devenue folle. J'avais été torturée, violée, battue, menacée... Et mon mari me repoussait. Comment vouliez vous que je tienne le coup ? Je n'étais pas aussi forte, je n'étais plus aussi forte. Ma soit disant capacité à tout gérer n'était plus qu'un résidu perdu quelque part dans un coin de mon esprit et je doutais de remettre la main dessus avant un bon moment. J'allais avoir besoin de temps. Il avait fallu une semaine pour me détruire et il en faudrait certainement plusieurs pour que je me remette. Aussi bien physiquement que psychologiquement. Et je savais que sans Ethan, ce n'était même pas la peine d'essayer. Autant m'enterrer tout de suite.

Je fixais mes pieds, en attendant qu'il fasse quelque chose, qu'il dise quelque chose. Je l'ai vaguement vu prendre la bague avant de s'avancer vers moi. J'ai eu un petit sursaut quand il s'est emparé de ma main pour y remettre l'alliance. J'ai contemplé ma main plusieurs secondes, un peu surprise, avant d'oser relever les yeux vers lui. J'ai presque été surprise de voir qu'il me regardait et qu'il cherchait à croiser mon regard. Je ne me suis pas détournée. C'était tout ce que je voulais depuis des heures. Je me suis sentie défaillir un instant. Il me regardait d'une façon tellement... désespérée. C'était un mélange de tout un tas de choses : de honte, de colère, de culpabilité... Je n'ai pas vraiment compris pourquoi. Je suis restée à le regarder bouche grande ouverte quand il a dit qu'il voulait que je le pardonne. Mais pardonner quoi ? Je ne lui avais rien reproché jusque là et je ne comptais pas commencer maintenant. Je ne comprenais pas... Jusqu'à ce qu'il répète qu'il voulait simplement que je le pardonne. Là, c'est comme si les pièces du puzzle s'emboitaient soudainement. Ce qu'il voulait que je lui pardonne, c'était son passé. Son passé, qui nous était revenu en pleine figure il y a tout juste une semaine. Mais pourquoi l'aurais-je considéré comme responsable ? Il n'avait pas passé un coup de fil à Alan pour qu'il me kidnappe ! Il ne m'avait conduite jusqu'à lui ! Il avait toujours fait de son mieux pour me protéger de tout. Il m'avait quittée pour me protéger, avant de ne plus s'éloigner de moi. Mais il n'était pas un super héros, il ne pouvait pas savoir qu'Alan allait finir par nous retrouver. Il n'aurait rien pu faire pour empêcher ça. Même s'il était descendu dans la réserve à ma place... Alan l'aurait peut-être tué. J'avais vu de quoi il était capable.

Il s'est agenouillé sans me lâcher la main et je l'ai suivi du regard, sans le quitter des yeux. J'avais la sensation qu'il se mettait en position de faiblesse pour me permettre de mieux le juger. Mais au contraire, je me suis sentie terriblement triste. J'ai eu envie de caresser son visage et de le rassurer, mais j'ai senti qu'il avait encore des choses à me dire, alors je me suis abstenue. Il avait besoin de me dire toutes ces choses. Il ne faisait que répéter qu'il était désolé et il me demandait de lui pardonner. Il ne pouvait pas s'empêcher de s'en vouloir, parce qu'il n'avait pas pu empêcher Alan de m'enlever. Mais il ne savait pas tout. Il fallait que je lui dise des choses, moi aussi. Mais il s'est relevé et m'a serrée contre lui avant que j'ai pu dire quoi que ce soit. Je me suis laissée aller contre lui, et j'ai passé mes bras autour de lui. Je l'ai enlacé étroitement, resserrant mes doigts sur son pull. J'ai eu envie de l'embrasser, encore et encore et encore... Mais je savais que ce n'étais pas encore le moment. Comment voulait-il que je le repousse ? Que je lui dise que je ne l'aimais plus ? J'étais folle amoureuse de lui et ça ne changerait jamais. C'était ancré trop profondément en moi.

« Tu ne pouvais pas savoir... Peu importe ce que tu as fait, du ne pouvais pas savoir... Quand tu as fait tout ça, tu ne pouvais pas savoir que tu allais me rencontrer, ni que tu allais m'aimer... J'étais censée être en sécurité ici, vraiment en sécurité... Il n'aurait pas dû pouvoir passer. Ce n'était pas ta faute, Ethan. »

Et pas simplement parce qu'il n'était pas devin. Parce que si c'était bien Alan qui m'avait enlevée et torturée la plupart du temps, il ne l'avait pas fait tout seul. On l'y avait beaucoup aidé. Alan n'avait pas trouvé la communauté par ses propres moyens.

« Tu dois cesser de croire qu'Alan est venu m'enlever pour se venger. Parce que ce n'est pas vraiment le cas... J'ai été enlevée sous les ordres d'Armando, le père de Vitali. Alan ne savait pas où me trouver. On l'a simplement... autorisé à me torturer. »

J'avais été un jouet qu'ils s'étaient partagés, en quelque sorte. Si les coups d'Alan avaient été les plus violents, je n'avais pas vraiment oublié ceux infligés par Armando. Une de mes côtes avait été l'une de ses victimes. J'ai resserré mon étreinte, avant de soupirer doucement. Fini, c'était fini. Il fallait que je me le mette dans le crâne. Et plus vite que ça. Il ne fallait pas que je laisse toutes ces images me revenir en tête. J'ai collé mon visage contre Ethan et j'ai pris une profonde inspiration, comme pour respirer son à odeur à fond. J'étais là, dans ses bras, en sécurité. Il caressait mes cheveux doucement, me tenait contre lui... C'était tout ce que j'aimais, tout ce dont j'avais besoin. C'était là qu'était ma place, entre ses bras. Certes, le décor n'était pas forcément l'idéal, mais c'était toujours ça. Je n'avais pas besoin d'un cadre idyllique. Je n'avais jamais rêvé de ça. Pour moi il n'y avait qu'un cadre idyllique, qu'un paradis et j'y étais déjà, peu m'importait qu'il ne soit pas parfait.

« Je n'ai pas été enlevée par ta faute. J'ai été enlevée à cause de mon père, Ethan. Armando dit qu'il est en vie et qu'il est quelque part dans New York. Il avait l'air très sérieux... Il croyait que je savais quelque chose, il a voulu me faire avouer... Il espérait aussi que cela fasse sortir mon père de sa cachette... Alan n'était là que par hasard, parce que quelqu'un comme lui ne peut vivre qu'au crochet de quelqu'un d'autre. »

Non, Alan ne m'aurait jamais trouvée seul. Il avait simplement profité des avantages qu'offrait Armando. Certes, cela ne changeait rien au fait qu'il m'avait torturée et violée, mais il ne l'avait fait que parce qu'on l'y avait autorisé. Je savais que cela n'aiderait pas vraiment Ethan à se sentir mieux, mais il fallait qu'il sache que je n'avais pas été enlevée par sa faute à lui. S'il y avait quelqu'un à blâmer, c'était mon père. J'étais heureuse de savoir qu'il était certainement envie, mais rien de tout cela ne serait arrivé s'il n'avait pas magouillé avec Armando par le passé. Cela ne changeait néanmoins rien au fait que s'il était en vie, je voulais le revoir. Il fallait qu'il rencontre Ethan, qu'il rencontre Lena... Et puis il restait mon père, il me manquait malgré tout ce qu'il avait pu faire. Et si je n'avais pas jugé Ethan... Je pouvais bien faire un petit effort et essayer de pardonner mon père.

« C'était terrible... Ils n'ont pas cessé de vous menacer, Lena et toi... Mon dieu comment peut-on menacer un bébé sans défense ?... Mais je n'ai rien dit, sur mon père parce que je ne savais rien, sur la communauté parce que j'avais terriblement peur qu'ils vous fassent du mal. »

Même si je souffrais atrocement, je ne regrettais pas de ne pas avoir cédé. Il avait toujours été hors de question de marchander quoi que ce soit avec la vie de ma fille ou de mon mari. J'ai relevé la tête vers Ethan, et j'ai légèrement desserré mon étreinte avant de l'inciter à s'asseoir à côté de moi. Je me décalai doucement vers lui, avant de poser ma tête sur son épaule avec un soupir. De ma main gauche j'allais caresser son visage doucement, presque à tâtons. Puis je caressai ses cheveux encore humide doucement, avant de relever les yeux vers lui. Puis je me redressai, un peu hésitante. Je le contemplai une minute avant d'approcher mon visage du sien. Je posai mon front contre le sien tout en continuant à caresser sa joue. Et puis après ce qui me parut être une éternité, j'osai enfin poser mes lèvres sur les siennes. Nous ne nous étions pas embrassés depuis plus d'une semaine, alors je ne voulais rien précipiter. Mais finalement, je ne parvins plus à me retenir. Je finis par l'embrasser sans me retenir, longuement, très longuement. J'avais presque oublié le goût de ses lèvres, la saveur de ses baisers... J'avais cru garder le goût des lèvres d'Alan sur les miennes pendant des jours entiers. J'avais besoin de l'oublier, besoin de l'effacer. Tout comme j'aurais besoin plus tard que les caresses d'Ethan remplacerait la violence d'Alan. Je n'avais pas peur qu'Ethan me touche. Au contraire j'avais besoin qu'il le fasse. Pour continuer à me sentir femme malgré tout. Je ne voulais pas être brisée. Je n'étais pas brisée. Aucune de mes blessures ne cicatriserait pas. J'allais guérir, et ce serait ma vengeance. Je finis par m'écarter légèrement, avant de poser un doigts sur ses lèvres.

« Ne me demande plus jamais de te dire que je ne t'aime pas, ou encore que tu as fait trop de choses horribles pour me mériter. Quand bien même je ne cautionne pas ces choses, je t'ai promis de ne jamais les prendre en considérations. Je respecte toujours mes promesses, et tu le sais. Je t'aime et personne ne changera jamais ça, même pas toi. Surtout pas toi. »
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MessageSujet: Re: The promises we made were not enough { ETHAN }   The promises we made were not enough { ETHAN } Icon_minitimeSam 28 Aoû - 13:40

J’avais cru pendant des jours ne plus jamais la serrer contre moi, ne plus pouvoir lui dire en face tous les mots doux qu’elle inspirait. Et là quand elle avait retiré son alliance, en la poussant vers moi c’est comme si mon cauchemar me revenait en pleine face. Je pouvais passer pour faible aux yeux de certains mais j’étais surtout un homme transi d’amour pour sa femme. J’avais pourtant vécu pendant 28 ans sans la connaitre, mais maintenant qu’elle était entrée dans ma vie, et que nous avions construits quelque chose de solide et de sacré : une famille, je n’imaginais pas une seule seconde de ma vie sans elle et son amour. Je connaissais enfin l’expression « trouver son âme sœur »
Ses bras se sont refermés sur moi, et sa tête s’est posée sur mon épaule. Là tout de suite c’est comme si rien ne pouvait nous atteindre. Nous étions ensemble, et j’avais tué Alan donc personne ne viendrait plus jamais troubler nos vies. Nous allions pouvoir nous reconstruire tranquillement, et essayer d’oublier tout ça. Je devrais vivre avec ma culpabilité, mais je n’avais pas le choix. J’aurais du comprendre il y a bien longtemps qu’on n’efface jamais tout. Que l’ardoise n’est jamais à zéro complètement. Mais maintenant je le savais. Comme je savais que la vie ne tenait qu’a un fil.

« Tu ne pouvais pas savoir... Peu importe ce que tu as fait, tu ne pouvais pas savoir... Quand tu as fait tout ça, tu ne pouvais pas savoir que tu allais me rencontrer, ni que tu allais m'aimer... J'étais censée être en sécurité ici, vraiment en sécurité... Il n'aurait pas dû pouvoir passer. Ce n'était pas ta faute, Ethan. »

Je caressais ses cheveux et j’ai enfoui ma tête dans son cou. J’avais besoin de m’enivrer de son odeur, d’en respirer chaque effluve. Elle était et resterait ma drogue pour toujours. Et il n’y avait pas plus addictif et dangereux que cette drogue ci. Elle était comme un doux poison qui coule dans mes veines et s’insinue partout. J’étais malade d’amour en réalité.
Mais elle avait raison. Bien que j’aie du mal à l’accepter et à l’admettre, elle avait raison. C’était la première fois qu’un tel incident se produisait. D’habitude personne n’avais jamais réussi à entrer dans la communauté pour nous mettre en danger. Et même si nous avions des soupçons sur des potentiels traitres, jamais il n’aurait été possible que quelqu’un s’introduise dans nos murs. Elle aurait du être en sécurité, mais elle ne l’avait pas été. Et je me promettais intérieurement de faire payer cher à celui qui nous avait trahis et qui avait participé à cette horreur. Je regrettais les deux personnes qui avaient été tués, mais comparé à l’enlèvement de Katarina ce n’était rien du tout. Pourtant même si je savais qu’elle avait raison, je n’ai pas pu m’empêcher de murmurer :

-J’aurais du pouvoir empêcher ça !!!

J’aurais du anticiper, j’aurais du sentir qu’il se passait quelque chose. Et je n’avais rien ressenti. J’avais été tellement heureux qu’elle aille mieux après l’effondrement de la galerie, j’avais été tellement heureux d’avoir ma petite princesse pendant une demie heure pour moi tout seul, que je n’avais rien empêché. Je doutais qu’un jour j’arrive à ne plus me sentir coupable.

-C’était mon devoir de mari et de père… J’aurais du pouvoir empêcher ça.

Mais le terrible constat était là. Même si j’aurais du, je n’avais pas su. Et surtout pas pu. Mais maintenant, j’allais être bien plus vigilant. Parce que même si Alan était mort, et que c’était mon passé de junkie et notre passé à commun à lui et moi qui étaient à l’origine de cet enlèvement et des terribles souffrances qu’avaient endurées Katarina, j’aurais du pouvoir l’empêcher de trouver un moyen de venir ici. Nous étions tellement enfouis dans les souterrains de New York qu’il avait du avoir une aide ici. Il ne pouvait pas en être autrement. Quelqu’un l’avait aidé et renseigné. Il savait où se trouvait Katarina ! Il savait ! Et si quelqu’un avait suggéré à Katarina d’aller chercher des pots de lait en réserve ? Et si cette idée n’était pas vraiment la sienne ? Oui je devenais paranoïaque. Mais qui ne le deviendrait pas ? Personne, selon moi.
J’allais lui demander si quelqu’un lui avait suggéré d’aller en réserve, mais elle m’a devancé et ma bouche s’est refermée pour la laisser parler.

« Tu dois cesser de croire qu'Alan est venu m'enlever pour se venger. Parce que ce n'est pas vraiment le cas... J'ai été enlevée sous les ordres d'Armando, le père de Vitali. Alan ne savait pas où me trouver. On l'a simplement... autorisé à me torturer. »

J’aurais aimé me détacher d’elle, non pas parce que je ne voulais plus la sentir contre moi. Mais parce que ce qu’elle venait de me dire venait de me choquer profondément. J’aurais du être soulagé que ce ne soit pas de l’entière responsabilité d’Alan, et par ce fait de la mienne et de mon passé désastreux. J’aurais du être soulagé oui ! Mais je ne l’étais pas ! Je ne pouvais pas l’être. Le premier responsable de toutes ces atrocités, vivait encore. Je lui avais laissé la vie sauve. Il avait fait du mal à ma femme, et il continuait encore de respirer, de vivre, peut être même d’être heureux. JE n’ai ressenti à ce moment là qu’une haine sans doute encore inégalée. Même Alan, j’avais l’impression de ne jamais l’avoir haï comme cela. Et si j’avais réduit mon ancien dealeur en l’état de cadavre méconnaissable, ce serait encore pire pour le père de Vitali.

J’avais pourtant du mal à croire que celui qui m’avait aidé à retrouver Katarina, c’était le fils de ce fils de pute. Vitali avait eu l’air de tomber des nues quand je lui avais dit qu’on avait enlevé Katarina. Et je doutais qu’il m’ait menti. Maintenant j’avais confiance en lui et je lui serais reconnaissant à jamais. J’avais maintenant peine à croire qu’un homme comme Vitali puisse être le fils d’un bâtard. C’était tout simplement inconcevable pour moi.

Mes doigts caressaient inlassablement ses cheveux. Pour nous apaiser tous les deux. C’était de cela que nous avions besoin le plus au monde sans doute : d’apaisement.

« Je n'ai pas été enlevée par ta faute. J'ai été enlevée à cause de mon père, Ethan. Armando dit qu'il est en vie et qu'il est quelque part dans New York. Il avait l'air très sérieux... Il croyait que je savais quelque chose, il a voulu me faire avouer... Il espérait aussi que cela fasse sortir mon père de sa cachette... Alan n'était là que par hasard, parce que quelqu'un comme lui ne peut vivre qu'au crochet de quelqu'un d'autre. »

Alors que je croyais qu’elle m’avait révélé le pire, voilà qu’elle en rajoutait encore. Pas volontairement, puisqu’il fallait qu’elle me dise tout ça. Mais je le ressentais comme si elle venait de me fournir une nouvelle personne à haïr. Son père était encore vivant. Et si on avait arraché ma femme à mes bras et à son rôle de mère, c’était parce que son père était un mafieux. Si je n’avais pas autant besoin d’elle pour vivre, et si j’arrivais à me détacher d’elle, j’aurais sans doute bondi hors des murs de la communauté, et j’aurais écumé tout New York à la recherche de son père pour le tuer.
Inconsciemment j’ai du me tendre et mes muscles ont du se contracter, parce que je me suis senti me raidir dans l’étreinte de Katarina.

Finalement, ni l’un ni l’autre n’avions un passé glorieux. Mais elle, elle n’en était que la victime. Alors que moi j’e étais responsable. Et que je sois sous influence de la drogue n’y changerait rien à mes yeux.

« C'était terrible... Ils n'ont pas cessé de vous menacer, Lena et toi... Mon dieu comment peut-on menacer un bébé sans défense ?... Mais je n'ai rien dit, sur mon père parce que je ne savais rien, sur la communauté parce que j'avais terriblement peur qu'ils vous fassent du mal. »

Si j’avais été capable à ce moment là d’un soupçon d’ironie, j’aurais surement dit « De mieux en mieux ». Mais j’en étais tout sauf incapable. Ils avaient menacé de s’en prendre à ma princesse. Et alors qu’avant j’avais cru que nous n’étions plus en danger, maintenant je me rendais compte que nous l’étions toujours. Même ici, même enfermés dans les souterrains d’une ville fantôme, nous n’étions pas en sécurité. J’aurais aimé que nous partions d’ici.

-Ils ne nous feront pas de mal mon ange. Plus jamais ! Plus jamais, je te le promets.

Et encore une fois, alors que j’allais lui parler de partir loin d’ici tous les trois, mon ange a relevé la tête pour planter ses yeux dans les miens. Et comme au premier jour, elle m’a hypnotisé à un point tel que je me suis retrouvé muet de surprise. Elle m’a demandé de m’asseoir à côté d’elle et c’est ce que j’ai fait. Sans un mot, sa main est venue se poser sur ma joue pour la caresser. Et alors que nos regards se soudaient l’un à l’autre elle est venue poser ses lèvres sur les miennes timidement. Pensant sans doute que je serais capable de la rejeter. J’aurais aimé pouvoir l’embrasser avec retenue et douceur parce qu’elle était fragile, mais dés que mes lèvres ont touchées les siennes, ma main s’est instinctivement posée sur elle pour l’attirer plus à moi. Et notre baiser avait un gout de baiser de fin du monde. Nous nous embrassions comme si le monde tout entier allait s’écrouler sur nous.
J’ai fini haletant, quand sa bouche s’est séparée de la mienne, et mes yeux ont cherché à comprendre pourquoi elle mettait fin à ce baiser dont j’avais tellement besoin. Elle a posé un doigt sur mes lèvres, anticipant un mot de protestation de ma part.

« Ne me demande plus jamais de te dire que je ne t'aime pas, ou encore que tu as fait trop de choses horribles pour me mériter. Quand bien même je ne cautionne pas ces choses, je t'ai promis de ne jamais les prendre en considérations. Je respecte toujours mes promesses, et tu le sais. Je t'aime et personne ne changera jamais ça, même pas toi. Surtout pas toi. »

Si je n’avais pas décidé de ne plus pleurer devant elle, parce que je voulais être fort, et qu’elle comprenne qu’elle pouvait se reposer sur moi, et se concentrer sur sa guérison, j’aurais sans doute fondu en larmes. Elle venait de me faire la plus belle déclaration d’amour au monde, et j’en étais tout sauf insensible. J’ai posé mon front sur le sien et j’ai acquiescé.

-D’accord…je ne te le demanderais plus.

Je savais que ce serait dur, mais je le lui promettais.

-Je t’aime mon amour. Je n’ai jamais aimé que toi, et je n’aimerais jamais que toi. J’ai cru devenir fou quand je ne t’ai pas vue revenir. Si j’ai mis autant de temps, c’est que je t’ai cherché tous les jours.

Ma voix se brisait au fil des mots. Et je revivais avec toujours plus d’intensité le calvaire de cette semaine passée à la chercher et à penser que je ne la reverrais plus jamais. Tout d’abord, quand je l’avais cherché partout, fouillant le moindre recoin et que je ne l’avais pas trouvé. Et ensuite, pendant ces jours entiers, ou malgré mes recherches je n’avais aucun indice pour la localiser. Ces nuits que je passais dans la communauté à faire les cent pas, et à devenir dingue de devoir rester là parce que les nuits new yorkaises étaient devenues dangereuses pour qui s’aventuraient dans les rues. Ces nuits où j’étais totalement incapables de prendre soin de ma fille, tellement que je perdais patience quand je l’entendais pleurer. Je ne lui en voulais pas à elle directement. Je m’en voulais à moi. Je n’avais pas su garder sa mère auprès d’elle.
Et même si, c’était faire preuve de faiblesse et de honte, et que je m’étais promis de ne plus pleurer devant elle, j’avais besoin de lui en parler. J’avais besoin de lui dire ce que j’avais vécu. Et j’avais besoin de m’épancher.

-Pendant quatre jours je t’ai cherché du matin au soir. La nuit, je rentrais pour Lena. Mais je n’étais pas capable de m’occuper d’elle. Je n’en étais pas capable et j’ai honte. Elle doit m’en vouloir. J’avais du mal à la prendre dans mes bras et à me calmer. Et elle le sentait…elle...Elle….elle a pleuré tellement de fois. Et moi, je …je… je… Oh Katarina !! J’ai eu si peur de te perdre !

Maintenant elle savait….Elle savait pourquoi j’avais si honte. Honte d’avoir même pensé à mourir si je ne la retrouvais pas. Honte parce que si j’avais fait ça, j’aurais privé à tout jamais Lena de ses parents.

-Je suis incapable de vivre sans toi une seule minute, totalement incapable.
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Katarina K. Jones
In the shadow of your heart.
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MessageSujet: Re: The promises we made were not enough { ETHAN }   The promises we made were not enough { ETHAN } Icon_minitimeSam 28 Aoû - 16:58

Je préférais nettement les choses telles qu'elles étaient. Nous ne nous étions pas compris, simplement. Ce n'était pas arrivé depuis très longtemps, alors je n'avais même pas pensé que le problème puisse venir d'un manque de compréhension. J'avais tellement l'habitude de le comprendre... Mais comme il ne me regardait pas, je n'avais pas pu, je n'avais pas su. Mais là, je le comprenais. Il s'en voulait terriblement... C'était terrible. Je n'aimais pas qu'il se sente coupable. Parce que pour moi il n'était pas responsable. Oui, il avait connu Alan parce qu'il avait été un junkie, mais pour moi cela ne suffisait pas à le condamner. Il allait mal à cette époque, et il ne pouvait pas deviner qu'il me rencontrerait, ni même qu'il tomberait amoureux de moi. Et je savais qu'il regretterait toute sa vie de me « salir » avec son passé. Je ne lui en avais jamais voulu. Parce que je savais très bien qu'il n'avait jamais, jamais, jamais voulu me faire de mal. Au contraire il cherchait à me protéger du mieux qu'il pouvait. Et je n'oublierais jamais ce qu'il avait fait pour moi, pour me sauver. Il avait tué. Ce n'était pas rien. Il avait tué. Je savais qu'Ethan était du genre à respecter la vie, et il l'avait arraché à plusieurs personnes volontairement pour sauver la mienne, parce qu'il m'aimait trop pour me laisser mourir. Comment aurais-je pu lui en vouloir pour quoi que ce soit ? Il m'avait sauvé la vie. C'était pour faire sortir mon père de sa cachette qu'Armando m'avait enlevée. Et il n'était pas venu. Soit il n'avait pas su, soit il n'était pas venu. C'était Ethan qui était venu, parce qu'il m'aimait assez pour risquer sa vie. Grâce à lui j'échappais au calvaire, et à la mort. Je n'étais pas croyante, aussi n'avais-je pu me raccrocher à rien durant cette semaine. Sinon à mon amour pour Ethan. Voilà, c'était ça. Je ne croyais pas en Dieu, je croyais en l'amour. C'était l'amour qui m'avait sauvée. Si je ne devais croire qu'en une seule chose, ce serait celle là.

Voilà pourquoi je ne voulais pas qu'il me demande de cesser de l'aimer. Parce que je ne pouvais pas. Et je ne pourrais jamais. J'étais folle amoureuse de lui et il allait devoir vivre avec. Oh je savais qu'il ne s'en plaindrait pas. Au contraire il avait besoin que je le rassure et lui dise que je l'aimais. Et c'était exactement ce que j'étais en train de lui dire. Que personne ne changerait jamais ça, et surtout pas lui. Parce que je savais qu'au fond, il avait toujours une bien piètre image de lui. Il se haïssait pour ce qui m'était arrivé, se disait qu'il ne me méritait pas. Ce que je réfutais complètement. Personne n'avait à mériter personne. En amour on ne mérite rien, on se contente d'aimer et d'être aimé en retour, sans critère de sélection, sans aucun choix. De toute façon c'est bien connu. On ne tombe jamais amoureux de la bonne personne. On est toujours fou amoureux de la personne qu'on ne devrait pas aimer. Je ne savais pas si Ethan était cette personne là. Et je m'en fichais. Je l'aimais, il m'aimait, cela suffisait. Et puis au fond j'étais certaine que nous étions fait l'un pour l'autre... Je n'avais jamais aimé personne d'autre avant lui, ce n'était pas un hasard. Quand je voyais Ethan j'avais l'impression de voir mon reflet, tant il était devenu une part importante de moi même. Sans lui, je n'étais rien. Comme il disait n'être rien sans moi... J'ai eu un petit sourire triste quand il m'avoua m'avoir cherchée pendant des jours entiers. Je n'osais pas imaginer l'enfer qu'il avait pu vivre pendant tout ce temps. Je savais qu'à sa place je serais devenue complètement folle, je n'aurais peut-être même pas été en état de le chercher. J'aurais été complètement abattue.

Je me suis de nouveau blottie contre lui, tandis qu'il me racontait son calvaire, qui valait certainement le mien, en un sens. Comme je l'avais fait précédemment, je glissai une main sous son pull pour le caresser doucement. Je ne craignais plus qu'il me repousse comme il l'avait fait un peu avant. C'était fou comme ce simple geste pouvait m'apaiser. Je m'étais rendue compte que je faisais presque toujours ça avant de m'endormir, tandis qu'il caressait mes cheveux. Comme si nous avions besoin d'un petit rituel de tendresse avant de nous endormir. Cela ne m'étonnait guère de nous. Je relevai les yeux vers lui alors qu'il avouait qu'il l'avait pas su s'occuper de Lena pendant cette semaine atroce. Je me contentai de sourire en allant caresser son visage. Puis je secouai la tête. J'allais ouvrir la bouche pour lui dire que ce n'était pas si grave, quand il s'est mis à bafouiller avant d'avouer avoir eu terriblement peur de me perdre. Sans vraiment réfléchir je me suis redressée et j'ai passé mes bras autour de son cou avant de caler ma tête sur son épaule.

« Je suis là. Je suis là, Ethan, parce que tu m'as sauvé la vie. »

Il était certain que sans lui je ne serais pas là. Il m'avait ramenée chez nous, m'avait ramenée près de notre fille. J'avais tellement eu peur qu'elle grandisse en étant orpheline de mère... Et là j'étais simplement heureuse, parce que je l'avais retrouvée, et je ne comptais plus m'éloigner d'elle comme ça. Ça avait été l'horreur absolue. Et quand je repensais aux menaces d'Armando... Comment pouvait-on prétendre être un homme digne de ce nom et menacer de tuer un bébé ? Me menacer moi était une chose, menacer Lena en était une autre. J'avais déjà peu de moyen de défense, alors elle... Elle n'en avais aucun, absolument aucun. C'était très facile de s'en prendre à elle et c'était très facile de lui faire du mal. Que vouliez vous qu'elle fasse contre un adulte ? Je préférais ne même pas y penser. Heureusement que j'avais eu la présence d'esprit de confier Lena à Ethan avant de descendre à la réserve. Au moins était-elle restée en sécurité. Elle allait bien, tout le monde m'avait rassuré à ce sujet. Il n'aurait plus manqué que cela ! Qu'elle ne soit pas en bonne santé...

« Il ne faut pas que tu t'en veuilles, Ethan. Si tu avais disparu ou s'il t'était arrivé quelque chose, je n'aurais peut-être pas été capable de m'occuper d'elle non plus. Et si elle sentait que tu étais malheureux, elle ne t'en voudra certainement pas. Les choses vont rentrer dans l'ordre, et nous allons recommencer à nous occuper d'elle comme avant. Tu verras, tout iras bien. »

Il fallait que tout aille bien de toute façon. Il n'y avait pas d'autre option. J'étais vivante et je refusais de m'apitoyer sur mon sort, quand bien même je savais que je ne m'en remettrais pas de si tôt. J'allais avoir mal, j'allais avoir peur, mais j'allais guérir. Pour Ethan, pour Lena et pour moi. Ainsi que pour toutes les autres personnes auxquelles je tenais. J'étais une battante. La vie ne m'avait pas fait de cadeau, mais je ne lui en avais pas fait non plus. Je n'avais jamais baissé les bras, ça n'allait pas commencer aujourd'hui. Parfois j'avais l'impression de vivre sur un ring. Dans la vie il fallait savoir encaisser les coups, et surtout les rendre. Je soupirai en songeant à mon père. Mais qu'avait-il fait ? Qu'avait-il fait pour qu'Armando lui en veuille à ce point là ? On ne torture pas la fille d'un « ami » sans avoir une bonne raison... Je n'y connaissais rien à toutes ces histoires mafieuses, je ne savais pas ce qui pouvait justifier un tel traitement. Certainement quelque chose de très grave. Néanmoins pour moi, s'en prendre à quelqu'un d'innocent c'était lâche et sans intérêt. Armando n'avait rien gagné en m'enlevant. Je ne savais rien sur mon père. Et me pensait-il assez stupide pour mettre en danger les gens que j'aimais, mon mari et ma fille adorés ? L'imbécile.

« Tu sais, je suis un peu perdue, par rapport à mon père... Je ne sais pas trop quoi penser... Je lui en veux, de m'avoir caché tout ça... Parfois je me demande comment j'ai fait pour passer à côté de tout ça... »

Je devais vraiment être aveugle pour être passée à côté. Ce n'était pas un petit secret. Mon père n'était pas un riche homme d'affaires honnête. C'était un mafieux, il avait certainement fait beaucoup de choses dont je n'aurais pas été fière. Si Ethan s'en voulait à cause de son passé, lui n'avait jamais fait de mal à personne – mis à part l'incident avec Lucy dont je ne le tenais pas pour responsable. En ce qui concernait mon père, je n'étais sûre de rien. Et cela m'angoissait.

« J'ai peur... Tu crois qu'il était comme Armando ? »

Je m'étais écartée pour le regarder, avant de soupirer.

« Je suis bête, tu n'en sais rien... Moi non plus d'ailleurs. Et je ne suis pas certaine de vouloir savoir, quand on y réfléchit bien. »

Je secouai légèrement la tête, avant de prendre le visage d'Ethan entre mes mains. Je replaçai une mèche de cheveux derrière son oreille en souriant. Quelque chose était changé chez lui. Mais ce n'était pas physique, même si ses cheveux avaient repoussé. Il y avait quelque chose de nouveau dans son regard, quelque chose que je ne pouvais pas encore identifier. Je déposai un baiser son joue avant de me rallonger, sans lâcher sa main. Je finis par l'attirer dans mes bras au bout d'un moment. Je l'enlaçai étroitement, passant mes bras dans son dos.

« Je ne veux plus penser à tout cela pour le moment, je ne veux plus... On pourra en parler plus tard, mais j'ai besoin je me changer les idées... Est-ce que tu voudrais bien retourner chercher Lena ? S'il te plait. Elle m'a tellement manqué. »
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