This Is War
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 Closer to the edge ( PV Riley)

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MessageSujet: Closer to the edge ( PV Riley)   Closer to the edge (  PV Riley) Icon_minitimeSam 25 Sep - 16:46




J’avais l’impression de devenir folle. Je n’avais jamais cru cela possible un jour : Qu’il me regarde un jour. Et pourtant il l’avait fait. Il m’avait regardée, vraiment. Et ce que je voulais le plus au monde il l’avait fait. Il avait abaissé son masque pendant presque une demi-heure. Et j’avais vu que je ne m’étais pas trompé. Riley était quelqu’un de bien. Il n’était pas cet homme arrogant, égoïste, egocentrique que les autres me dépeignaient et qui évoluait dans les couloirs de la communauté. J’avais eu le vrai Riley sous mes yeux. Et…Il m’avait tenu dans ses bras. Et embrassé !

Enfin….j’avais tout fait pour qu’il le fasse. J’étais vraiment une idiote. Comme si je n’étais pas, au fond, différente des autres. Il avait retiré son tee shirt et j’avais réagi absolument comme toutes les filles ici. Je m’étais pâmée devant lui. Non pas qu’il ne me plaise pas. Mais faire cela n’était pas moi. Ce n’était pas ce que je voulais. Je ne voulais pas qu’il pense qu’il m’attirait pour ça. Il m’attirait parce qu’il était différent des autres. Et qu’au fond, je voyais bien qu’il souffrait. Il souffrait et je voulais l’aider. Pas seulement parce que j’étais amoureuse de moi. Mais parce que je tenais à lui.

Peu importe ce que soit notre relation….

Je voulais l’aider.

Mais depuis qu’Aaron nous avait trouvés dans le salon trois jours auparavant, j’avais tout fait pour l’éviter. Je ne voulais pas qu’il voie le trouble qu’il avait causé en moi. Son baiser m’avait autant troublé que rendu honteuse. Et puis… Aaron, en me raccompagnant dans ma chambre m’avait fait la leçon. Il m’en voulait de n’avoir pas respecté le couvre feu. Il avait raison, j’aurais du le respecter et je ne l’avais pas fait. Et puis, il s’était inquiété de ce qu’il s’était passé entre Riley et moi. Mais je n’avais rien voulu dire. Je voulais le protéger. Je ne voulais pas qu’Aaron s’en prenne à lui. Il n’y était pour rien. Et si Aaron savait, il répéterait à Mathilda. Et elle lui en voudrait elle aussi. Alors je ne pouvais rien dire. Je savais qu’Aaron était déçu par mon attitude, mais je ne pouvais pas lui dire.

Alors malgré tout..j’ai fait ce qu’Aaron m’avait demandé de faire. J’ai évité Riley. Pas seulement pour moi. Pas pour moi en fait. Je savais qu’il ne me ferait pas de mal, il n’était pas si méchant. Mais pour lui. Parce que je l’avais mis dans l’embarras. Et parce que je m’étais comportée avec lui comme une aguicheuse et une garce. Et puis, je savais qu’Aaron et Isaac l’avaient pris à part. Lilly me l’avait dit. Elle les avait surpris. Elle ne m’avait pas dit ce qu’ils s’étaient dit tous les trois, mais Aaron et Isaac avaient demandé à Riley de me laisser tranquille. Et apparemment c’est ce qu’il faisait.

Je ne savais plus très bien où j’en étais. J’aimais toujours Riley oui, et je ne pense pas que je puisse cesser de l’aimer. Mais…j’avais cette petite voix dans ma tête qui me disait sans cesse « Laisse-le tranquille ! Tu ne lui apportes que des problèmes ! ». Et à chaque fois que j’avais eu envie de rompre la promesse que j’avais faite à Isaac, elle revenait me hanter, me laissant immobile.

De toute façon, je passais maintenant mes journées entières avec Isaac, et je voyais bien qu’il avait pris toutes les précautions nécessaires pour me surveiller. Sans doute pensait il qu’au bout d’une semaine j’aurais fini par oublier que j’aimais Riley… Je ne voulais pas lui faire de peine, mais je savais que cela n’arriverait jamais. Alors en attendant, j’essayais de retrouver cette même joie de vivre qui me caractérisait. Et je restais toujours aussi effacée. Parce que même si j’avais voulu aller plus vers les gens, je n’y arrivais pas. Les journées passaient toujours à une allure folle. Et je me languissais de le voir. Je ne voulais que l’apercevoir, pour vérifier qu’il allait bien. Qu’il allait bien sans moi. Je savais que cela suffirait à ce que je retrouve un peu ce sourire qui s’était fané.

Gabrielle était toujours introuvable, alors j’assumais l’intérim avec Isaac tant bien que mal. Mais je ne faisais pas un aussi bon travail qu’elle. C’était son métier à elle. Moi cela n’avait été que l’ambition que j’avais…. Et je n’avais aucune expérience. J’avais l’impression de tout faire mal, me laissant guider par Isaac et les enfants.

Les enfants voulaient tous dessiner cette après-midi. Alors nous avions improvisé un atelier dessin pour les plus grands tandis que les plus petits faisaient leur sieste dans la pièce d’à côté. Le stock de feuilles, devant être renouvelé, et Isaac ayant plus d’expérience, je me suis proposée pour aller rechercher des feuilles. La plupart n’étaient pas vierges. C’étaient pour la majorité d’entre elles, des pages où seul le verso était vierge. Mais cela suffisait. Nous n’étions de toute façon pas aptes à faire les fines bouches, et nous estimions que c’était déjà bien. Nous avions une vie la plus normale possible.

Quand je suis arrivée à la réserve, je n’ai pas tout de suite compris qu’il se passait quelque chose d’anormal. Un brouhaha régnait dans le couloir puisque la réserve de nourriture, où j’avais l’habitude d’aider avant, était en pleine effervescence. Ils devaient sans doute réceptionner et noter ce que certains venaient de ramener. Mais je n’ai pas trop fait attention. Je savais que cette réserve, celle de fournitures, étaient toujours ouvertes, car elle ne représentait pas un vol potentiel. Enfin…Qui aurait eu l’idée de voler des couvertures, des draps, du linge, ou des fournitures scolaires ? Je ne vois vraiment pas…

Quand j’ai ouvert la porte, j’ai réalisé bien vite l’étendue des dégâts. Le sol était inondé ! Je n’ai pas compris tout de suite qu’une canalisation avait explosée. Tout ce que j’ai compris, c’est qu’il y avait de l’eau. Je la sentais sur mes pieds, sur mes chevilles.


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MessageSujet: Re: Closer to the edge ( PV Riley)   Closer to the edge (  PV Riley) Icon_minitimeSam 25 Sep - 19:25

Trois jours. Trois jours que j'étais perturbé. Trois putain de journées passées à ressasser mes penser, à tourner en rond, à penser à tout, à rien, à n'importe quoi. J'aurais aimé avoir une occupation assez importante et prise de tête pour ne pas avoir à, justement, perdre la tête. J'avais l'impression de devenir fou. Et peut-être que je l'étais devenu, sans trop m'en rendre compte... Je ne savais pas trop. Toujours est-il que les choses étaient... catastrophiques. Je me sentais terriblement coupable d'avoir baissé ma garde avec Cassandre. J'avais baissé la garde, je m'étais confié, je l'avais embrassée, enlacée... Qui sait jusqu'où nous aurions pu aller si Aaron n'était pas entré... D'ailleurs, à ce propos, ils ne m'avaient pas loupé, lui et Isaac. Je m'étais pris tout un tas de reproches et de menaces dans la figure. Du genre « Ne t'approche pas d'elle ou je te tue » ou encore « fais lui du mal et tu es mort ! » ou bien encore « reste loin d'elle ou je te fous dehors ». Agréable à entendre, et j'en passe. Et pourtant, j'aurais été mal avisé de le leur reprocher. Je ne pouvais faire que du mal à Cassandre. Elle n'était pas comme les autres, elle avait l'air fragile et sans défense. Enfin, non... Elle l'était. Et j'avais beau essayer de ne pas y penser, cette fragilité m'attirait énormément... Elle me faisait un peu penser à une petite poupée. J'avais pensé la même chose de Katarina. Dans une moindre mesure... Je n'avais jamais embrassé Katarina, je ne l'avais même jamais touchée. Enfin, si on oublie l'épisode de son sauvetage où là, je ne pensais absolument pas à cela. De toute façon la jeune russe perdait peu à peu sa place dans mon esprit. Cela ne m'aurait pas particulièrement déplu si son image n'avait pas été remplacée par une autre. Je me disais que j'avais un côté masochiste qui ressortait un peu trop ces derniers temps, et de façon un peu trop importante. Beaucoup trop...

J'avais évité tout le monde les trois jours suivants, passant le plus clair de mon temps dans le sous sol ou simplement dans ma chambre. Isaac et Aaron avaient été très clairs : je ne devais pas m'approcher de Cassandre, en aucun cas. Mais comment voulaient-ils que je fasse ? Nous vivions dans la même communauté, nous étions destinés à nous croiser au minimum une fois par jour... Et je ne savais pas ce qu'il se passerait si nous nous croisions. Quelle réaction aurais-je ? Allais-je l'ignorer en beauté ? Lui sourire ? L'entrainer dans un coin pour l'embrasser de nouveau ? Je ne savais pas... J'étais plein de contradictions. Je pouvais faire toutes ces choses à la fois en une journée. La question était plus : qu'avais-je envie de faire ? J'avais la réponse à cette question, malheureusement... J'avais envie d'elle. Pas seulement physiquement, encore qu'elle était très jolie, très à mon goût. Elle me plaisait, tout simplement. Et je trouvais cela très effrayant, un peu malgré moi. J'avais peur de recommencer à... avoir des sentiments ? Ce que je ressentais, cet espèce de malaise me rappelait un peu trop ce que j'avais ressenti quand j'avais commencé à tomber amoureux de Meredith. Et cette idée m'était insupportable. Tout à fait insupportable.

Alors peut-être qu'il valait mieux que je l'évite, oui.

C'était mieux pour elle, mieux pour moi, mieux pour tout le monde. Car peu importait comment et pourquoi, j'allais la blesser. Je n'étais pas quelqu'un de bien. Que je le veuille ou non, j'allais finir par faire un faux pas, par faire une connerie. Je me connaissais assez bien pour savoir cela. Et puis j'avais dix ans de plus qu'elle. Ce n'était pas rien, nom de dieu ! Elle sortait à peine de l'enfance, quand moi je commençais sérieusement à foutre ma vie – enfin ce qu'il en restait – en l'air. Et tout ça par orgueil, parce que je refusais de me montrer tel que je l'étais vraiment, parce que j'avais refusé de prendre un nouveau départ. Enfin, peu importait. J'étais là où mes pas m'avaient mené. J'étais exactement là où je devais être. Un point final. J'étais là, dans cette situation, par ma faute.

J'avais attendu une heure où j'étais sûr de ne croiser personne dans les couloirs, ou presque, pour sortir. J'avais besoin de quelque chose à la réserve, et je savais que si je crois qui que ce soit j'allais être désagréable. Étant donné que j'étais resté seul dans ma chambre toute la matinée, je me suis levé et je me suis habillé, enfilant simplement un jean, un tee-shirt et un pull avant de sortir. Je me dirigeai directement vers la réserve, tête baissée. Je traversai le couloir d'un trait, sans m'arrêter, descendis les escaliers en vitesse. Et me retrouvai les pieds dans l'eau. J'eus un instant de blanc total. De l'eau. J'avais les pieds dans dix centimètres d'eau. Je jurai. À tous les coups, une canalisation avait pété ! En sifflant entre mes lèvres, je me rendis jusqu'à la porte de la réserve, que j'ouvris d'un coup et... Sans même comprendre ce qu'il m'arrivait, je me retrouvai trempé.



Bon, au moins j'avais trouvé d'où venais la fuite. J'étais prêt à tourner les talons pour aller chercher quelqu'un ( Ethan certainement ), quand il me sembla apercevoir une forme recroquevillée dans un coin de la pièce. Je haussai un sourcil, avant de m'avancer – enfin, de nager, hum – jusque là. Je restai pétrifié quand je réalisai qu'il s'agissait d'une... femme ? Je m'agenouillai et restai complètement interdit quand je me rendis compte qu'il s'agissait de Cassandre. Il me semblait qu'elle sanglotait... ? Je fronçai les sourcils. Que faisait-elle là, dans toute cette eau gelée, à pleurer ? Malgré l'interdiction d'Aaron et d'Isaac, je posai une main sur son épaule, et demandai, d'une voix inquiète :

« Cassandre ? Ça va ? Tu vas bien ? »
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MessageSujet: Re: Closer to the edge ( PV Riley)   Closer to the edge (  PV Riley) Icon_minitimeMar 28 Sep - 12:57

Je me suis mise à hurler mais personne ne semblait entendre. J’étais pétrifiée sur place. Je sentais l’eau monter sur mes chevilles, et je ne pouvais pas bouger. J’étais comme clouée sur place. J’allais mourir ici, noyée. L’eau allait monter encore et encore et j’allais sentir l’eau dans mes poumons, les inondant jusqu'à ce que je m’asphyxie et que mon cœur cesse de battre. J’avais tellement peur. Si peur…

Avant j’aimais l’eau. J’aimais nager. J’aimais sentir mon corps flotter, et se défier de l’apesanteur. Je me sentais comme un poisson dans l’eau. Mais c’était avant.

Avant que ce qui était autrefois un plaisir devienne une phobie. J’avais une phobie de l’eau oui. Difficile pour l’hygiène oui…. Je ne prenais jamais de douche. Jamais ! Je ne pouvais plus. Je préférais me laver seule, devant un lavabo. Je ne supportais plus de sentir couler l’eau ruisseler sur moi, j’avais l’impression d’étouffer. J’‘avais essayé pourtant mais j’avais fini par finir à l’infirmerie parce que j’avais fait une crise de nerfs. Alors je ne me lavais plus que devant un lavabo. Même si je savais que nous disposions d’une baignoire, je savais que c’était hors de question. Ce serait même pire que la douche. Et puis, ce n’était pas parce que je ne me lavais qu’au lavabo pour contrôler l’eau sur moi, que j’en étais sale pour autant. Je préférais ne pas en parler. …Parce que j’avais l’impression de revivre avec toujours plus d’intensité ces instants.

Je sentais à nouveau la bombe exploser prés de nous. Je me ressentais encore sursauter et hurler. Et je sentais encore le camion vaciller et se pencher. Nous ne savions pas où il était. J’entendais encore les cris, et même si tout était allé très vite, je me revois encore pousser les gens pour sortir de là. Sortir de là alors que le camion tombait dans l’Hudson river. Je me revois dans l’eau. Je sens encore l’eau sur moi et la peur de me noyer vraiment. J’avais bu la tasse deux ou trois fois. Mais j’avais réussi à me sortir de là. J’avais réussi !

Et là cette eau, à mes pieds, me renvoyait à tous ces souvenirs. Et je ne pouvais plus hurler ? J’étais tétanisée. Adossée au mur, en essayant de contrôler mon esprit. Mais j’en étais incapable. Je me suis sentie lentement glisser le long du mur, mes jambes cédant sous mes tremblements. Et puis…plus rien. J’avais l’impression que j’étais déjà morte. Oui c’est ça j’étais déjà morte.

On venait me chercher. On venait m’arracher à cette vie. Ca s’arrêtait maintenant alors ? Si tôt ?

Une main s’est posée sur mon épaule et m’a sortie de ma torpeur. Enfin pas vraiment. Je n’ai pas réagi tout de suite. J’étais toujours incapable de bouger. J’avais l’impression de tomber dans un puits sans fonds. J’aurai voulu crier, mais ma gorge était si serrée qu’aucun son ne pouvait en sortir. La pression sur mon épaule s’est faite un peu plus forte, et j’ai senti ma tête se relever. Je sentais enfin mon visage inondé par mes larmes. Je comprenais enfin la question. Mais je ne voyais pas le visage de la personne qui se tenait en face de moi. Je ne reconnaissais pas la voix.

Est-ce que j’allais bien ? Non je n’allais pas bien.

-N…n…n….non….

C’est tout ce que je pouvais dire. Les mots se perdant au fond de ma gorge. Ma voix était brisée, serrée, que murmure. Non, je n’allais pas bien. Parce que je me noyais. Je me noyais. Je mourais j’en étais sûre. Et j’avais beau sentir l’eau, j’avais beau me savoir trempée, je ne pouvais pas faire le moindre mouvement. J’étais pétrifiée par l’horreur. L’horreur de ma phobie.

-Eau…

Je ne pouvais pas faire une phrase complète. Prononcer ce simple petit mot avait été déjà un effort considérable.

-Partout….

J’ai laissé promener mon regard autour de moi, et j’ai vu à nouveau l’eau envahir la pièce. Et je me suis à nouveau retrouvée tremblante, et couverte de spasmes et de sanglots. J’avais envie d’hurler. Mais je n’y arrivais pas.

- Peur…panique

Le mal était défini ! J’avais une peur panique de l’eau. Et je n’avais qu’une envie, c’était que cela cesse. Alors j’ai cherché à m’appuyer sur quelque chose pour me relever. Mais je n’avais rien à quoi me raccrocher. Je ne me rappelais même plus que quelqu’un se tenait là devant moi. Et la folie a pris le dessus sur mon inertie. C’est comme si pour un temps indéfini, je reprenais une bouffée d’air avant de lentement me laisser glisser et de me noyer. Ma voix s’est faite plus angoissée, plus pressée, plus profonde…

-Sortir…de…là…sortir…
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MessageSujet: Re: Closer to the edge ( PV Riley)   Closer to the edge (  PV Riley) Icon_minitimeMar 28 Sep - 14:06

Qu'est-ce qu'elle fichait là ? J'avais beau chercher une explication logique ET rationnelle, je n'en trouvais aucune. N'importe quelle personne censée ne vient pas sangloter dans une pièce à moitié inondée. Pourtant, j'avais eu l'impression que Cassandre était une fille intelligente et censée, pas le genre de fille à se mettre dans de stupides situations, comme maintenant. C'était perturbant car elle semblait aller mal, voire très mal. Je n'avais pas l'impression qu'elle était blessée physiquement, mais elle pleurait, je le voyais, même si elle était trop trempée pour que je puisse distinguer les larmes sur ses joues. Est-ce que quelqu'un lui avait fait du mal ? Malgré moi cette pensée fit monter la colère en moi. Je me sentais prêt à passer un savon à quiconque lui ferait du mal, sans savoir pourquoi une seule seconde. J'étais certain de ne pas être la cause de son chagrin, étant donné que je l'avais soigneusement évitée ces derniers temps. Alors qui ? Ou quoi ? J'étais sincèrement perturbé de la retrouver là. Pourquoi venir ici, alors que c'était l'inondation ? C'était complètement insensé ! Je ne comprenais pas j'avais beau me creuser la cervelle, aucune explication ne me venait. Mais une chose était certaine : il y avait un problème. Pourquoi serait-elle dans un tel état sinon ? On ne pleure pas comme ça pour rien. Même moi ! J'avais l'impression que la réponse était évidente et pourtant je ne parvenais pas à mettre la main dessus. C'était comme chercher un mot et l'avoir sur le bout de la langue, en beaucoup, beaucoup plus frustrant et inquiétant. Certes nous n'étions pas vraiment en danger ( l'eau ne montait absolument pas, elle ne faisait que se répandre dans le couloir ), mais la situation semblait être comme qui dirait pour le moins urgente. Nous étions tous les deux trempés, l'eau était glacée, j'avais l'impression qu'elle me gelait jusqu'aux os. Et je n'étais pas là depuis bien longtemps. Cassandre était tout pâle, toute grelottante, transie de froid.

Évidemment que non, elle n'allait pas bien, il ne fallait pas sortir de chez Harvard pour le deviner ! Alors pourquoi avais-je posé la question ? Par défaut, parce que je n'avais rien su dire d'autre. C'était aussi simple que cela. Et aussi stupide que cela. Elle devait me prendre pour un imbécile. Je ne comprenais toujours pas. Je me contentai de garder la main sur son épaule, cherchant à comprendre d'où venait le problème. Je n'osais pas la toucher davantage ou lui parler. Elle semblait être totalement perdue, comme elle semblait avoir du mal à faire une phrase complète. Elle pleurait et tremblais et j'étais incapable de comprendre pourquoi elle semblait avoir si peur. Elle avait bien parlé de l'eau qui envahissait la pièce, mais je n'avais pas compris ce à quoi elle faisait allusion. Jusqu'à ce qu'elle prononce deux mots à la suite : peur et panique. Je suis resté comme un con à la regarder avant d'emboiter toutes les pièces du puzzle dans mon cerveau. Quand j'ai compris, j'ai écarquillé les yeux. Elle avait peur de l'eau ! Le contexte aurait été tout autre que j'aurais pu en rire. Mais les choses étaient sérieuses et je n'avais pas du tout envie de rire de cela. Elle voulait sortir d'ici, et je n'allais certainement rebrousser chemin sous prétexte qu'Aaron et Isaac m'avaient interdit « de la toucher, de la regarder, de lui parler, de penser à elle ». Ils me feraient bien ce qu'ils voudraient, je n'allais pas la laisser là alors qu'elle faisait une véritable crise de nerfs.

J'ai passé un bras sous ses genoux et l'autre autour de sa taille et je me suis relevé, la tenant dans mes bras. Et je me suis dépêché de sortir de la pièce, évitant tant bien que mal de passer sous l'eau qui jaillissait depuis le plafond. Échec total, j'avais bu la tasse. Je ne pris pas vraiment la peine d'admirer les dégâts causés par l'explosion de cette canalisation. Aaron s'en chargerait lui même – c'était lui l'architecte, pas moi. Je remontai les escaliers rapidement et précautionneusement, avant de déboucher directement dans le couloir. Évidemment, dès que nous croisâmes quelqu'un, cette personne s'empressa de me demander pourquoi nous étions trempés et ce qui était arrivé à Cassandre. Je pris à peine le temps de dire qu'une canalisation avait explosé – de toute façon ils s'en rendraient compte tôt ou tard. Et je m'arrêtai soudainement dans les couloirs, me demandant quoi faire. J'avais failli me précipiter dans les douches et faire couler l'eau chaude, mais vu la phobie de Cassandre, ce n'était pas forcément une bonne idée. L'amener dans le salon non plus, je doutais sincèrement qu'elle ait envie que quelqu'un la voit comme ça. Sa chambre ? Je ne savais pas où elle était. Il ne restait plus qu'une seule solution. Sans prendre le temps d'analyser cette dernière plus que cela, je me précipitai jusqu'à ma chambre, et ouvris la porte rapidement et sèchement. Je la refermai d'un coup d'épaule, avant d'aller déposer Cassandre sur mon lit. Elle grelottait toujours et ne semblait pas remettre les pieds sur terre, ce qui commençait à m'inquiéter légèrement.

Je tremblais aussi à cause du froid qui engourdissait mes membres lentement mais sûrement. Mais je n'ai pas fait attention à moi. Sans prendre le temps de réfléchir à ce que je faisais, je lui retirai ses vêtements en quatrième vitesse. Enfin plus ou moins, étant donné qu'ils collaient à sa peau. Je lui retirai son jean et son tee-shirt et les envoyai à l'autre bout de la pièce. J'eus une seconde de flottement où je me rendis compte qu'elle n'était plus qu'en sous vêtements, mais je ne me permis pas de la regarder : ce n'était ni le moment... ni le moment. J'attrapai la couverture sur mon lit, tirant brusquement dessus pour qu'elle vienne à moi et je l'enroulais autour de Cassandre aussi étroitement que possible, pour la sécher et la réchauffer. Moi j'étais toujours trempé, mes vêtements collaient à ma peau me procuraient une sensation des plus désagréables, mes cheveux dégoulinaient et mon épaule me lançait furieusement, se rappelant à mon mauvais souvenir. Cependant je n'y fis pas attention, trop focalisé sur Cassandre. Je me suis planté devant Cassandre, me penchant à sa hauteur pour prendre son visage entre mes mains. Je l'ai forcée à me regarder.

« Regarde moi Cassandre. C'est Riley. Regarde moi. »

Je cherchai à croiser son regard, et quand ce fut fait je ne le lâchai pas.

« C'est fini. C'est fini. Il n'y a plus d'eau nulle part. C'est terminé. Tu es en sécurité. »

Sécurité toute relative auraient dit Aaron et Isaac... Surtout qu'elle était dans ma chambre et que je lui avais retiré ses vêtements, sans son autorisation. J'avais définitivement un comportement suicidaire avec elle. Mais peu importe. C'était plus dort que moi. Tellement plus fort que moi.

« Je ne permettrai pas qu'il t'arrive quoi que ce soit de plus. C'est terminé. Il n'y plus rien à craindre. C'est fini, Cassandre, c'est fini. »

Je suis là, maintenant.
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MessageSujet: Re: Closer to the edge ( PV Riley)   Closer to the edge (  PV Riley) Icon_minitimeJeu 30 Sep - 15:01

J’ouvrais les yeux et je voyais cette eau. Je ne voyais que ça. Je la voyais lentement monter et me submerger jusqu'à ce qu’elle emplisse mes poumons et m’emporte vers un ailleurs. Ver l’inconnu. Et quand je fermais les yeux, c’étaient toujours de l’eau que je voyais. Et des mains, des bras squelettiques qui se tendaient vers moi, essayant de m’attraper pour me happer vers le fond. Et j’aurais voulu crier mais je n’y arrivais pas. J’étais privé de tout souffle, de toute parole, de toute réaction. C’était ca être morte ? C’était ca ? Pourtant on m’avait toujours dit que si je ne faisais rien de mal j’irais au paradis. Et je ne pouvais pas me résigner à croire que ça c’était le paradis. C’était l’enfer ! Parce que tout ce dont j’avais le plus peur semblait réuni dans cet océan noir et sans limite.

Je ne ressentais plus rien. Je ne voyais plus rien. Je n’entendais plus rien. Je voulais juste arrêter de voir de l’eau. Je voulais arrêter de sentir de l’eau sur moi. Je voulais entendre autre chose que l’eau qui fouette mon corps, mon visage.

Tout s’était écroulé au moment où j’avais ouvert cette porte. C’est comme si tout remontait à la surface. A la surface de ma mémoire. Les émotions que j’avais ressenties quand j’avais failli mourir noyée dans l’Hudson River. Et plus j’essayais de me souvenir de la façon dont je m’y étais prise pour me sortir de là, plus je me noyais encore plus.

J’étais bien trop certaine de me noyer pour me rendre compte que quelqu’un était venu et m’avait pris dans ses bras. Je n’avais pas perdu connaissance mais je n’étais plus consciente de ce qui se passait réellement. Encore moins quand cette même personne m’avait ramené dans une chambre, déshabillée pour me débarrasser de ces vêtements trempés qui collaient à ma peau et avaient fait baissé ma température dangereusement, et m’avait couverte entièrement pour que je ne prenne pas froid. Non j’étais bien trop enfouie dans mon combat intérieur pour me soucier et m’apercevoir de tout ça.

Si j’avais été consciente, je me serais rendue compte que je grelottais de froid et que je claquais des dents. Ce n’est que quand j’ai senti quelque chose me forcer à relever les yeux et le visage que j’ai eu l’impression de mettre la tète hors de l’eau et de respirer à nouveau. J’ai fini par comprendre que je ne m’étais pas noyée quand j’ai senti ses yeux se poser sur moi. De grands yeux gris bleus, plein d’inquiétude. Et il me parlait avec une voix douce et rassurante.

« Regarde-moi Cassandre. C'est Riley. Regarde-moi. »

Riley… Riley…. J’ai compris enfin que c’était Riley qui m’avait sauvé. Mais comment ? Pourquoi ? Tant de questions…. Même si au fond je m’en fichais. Tout ce que je voyais c’était que Riley était là. Alors oui j’étais au paradis. C’était mon paradis. Il essayait de capter mon regard. Mon regard qui semblait se perdre dans chacun de ses traits. Cherchant sans doute à imprimer ce visage dans mon esprit malgré le fait qu’il le soit déjà.

« C'est fini. C'est fini. Il n'y a plus d'eau nulle part. C'est terminé. Tu es en sécurité. »

Oui…Plus d’eau….plus d’eau… Oui… Je me laissais lentement aller à la voix douce et rassurante de Riley. Il était d’une gentillesse absolue, et faisais part d’une patience d’ange avec moi alors que je passais sans doute par toutes les couleurs, et expressions. J’essayais d’intégrer ce qu’il m’avait dit : j’étais en sécurité. C’était fini. L’eau avait disparu. Je pouvais respirer enfin.

« Je ne permettrai pas qu'il t'arrive quoi que ce soit de plus. C'est terminé. Il n'y plus rien à craindre. C'est fini, Cassandre, c'est fini. »

J’avais maintenant envie de pleurer. Terriblement même. Alors je me suis accroché à son regard en fondant en larmes et en me blottissant contre lui. J’avais niché ma tête dans son cou et je l’avais agrippé comme si ma vie en dépendait.

-Oh… Riley…..

J’avais eu tellement peur. Je sais que cela pouvait paraitre complètement stupide et risible, mais l’eau était ma phobie. Certains avaient peur des araignées, des souris ou alors du vide. Moi j’avais peur de l’eau…. Et cette peur me paralysait, anesthésiant tout sens pratique en moi. Je n’étais plus capable de penser, de réfléchir. Alors j’ai relevé le visage vers Riley et j’ai respiré de façon un peu erratique, lui racontant tout ce que j’avais vécu, ressenti et supporté.

-J’ai eu si peur ! J’ai peur de l’eau et …et …y’en avait partout. Partout ! Et je pouvais pas bouger j’avais trop peur. Et j’ai l’impression que je mourrais. Oui j’avais l’impression de mourir. Et j’ai….enfin…je sais pas….mais je me souviens de rien…

J’aurais voulu pouvoir me débarrasser de cette phobie mais je n’y arrivais pas. C’était trop dur pour moi. Et j’avais juste envie que ça ne recommence plus. Je devais même me sentir heureuse de ne pas avoir fait une syncope. C’était même un miracle même.

Mon cerveau se remettait lentement en marche. J’étais dans les bras de Riley. Mais comment j’étais arrivée là ? Et surtout, où est ce que j’étais ? Mon regard se posait partout, et je ne reconnaissais rien. J’avais beau cherche, je ne connaissais pas cet endroit. Et ce n’était pas l’infirmerie. Je me suis tournée à nouveau vers Riley, le regard hagard.

-On est où ?

Et puis alors que je lui posais cette question, j’avais baisse les yeux sur moi. J’étais emmitouflée dans une couverture et quand j’ai passé la tête sous cette couverture, je me suis vue en sous vêtements. Oh non ! J’étais presque nue devant lui. Enfin…j’avais tout de même la couverture sur moi qui me couvrait et me dissimulait à son regard.

-Oh mon Dieu…..

Mais…. Comment cela se faisait-il ? Et alors que j’allais lui poser la question, mon regard s’est posé sur lui. Il était trempé. Je ne m’en apercevais que maintenant. Il était trempé des pieds à la tête, et ses lèvres étaient bleuis par le froid.

-Oh...tu es trempé Riley ! Et je….

Je ne savais pas du tout ce qu’il s’était passé. Je ne me souvenais absolument de rien. Riley me regardait avec tant de tendresse que je n’ai pas réussi à soutenir son regard et à rougir. Et pas seulement parce que j’étais presque nue….
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MessageSujet: Re: Closer to the edge ( PV Riley)   Closer to the edge (  PV Riley) Icon_minitimeVen 1 Oct - 18:55

C'était bien la première fois que je ramenais une fille dans ma chambre en toute innocence et sans aucune arrière pensée. Je n'avais même pas pensé à ce que je faisais en la ramenant dans ma chambre. J'aurais tout aussi bien pu lui demander où était sa chambre, mais non... J'avais foncé sans prendre le temps de réfléchir. Comme souvent diraient certains. Et maintenant elle était là, assise sur mon lit, à moitié nue et sous le choc. Et moi j'étais toujours penché sur elle, trempé et dégoulinant d'eau. J'attendais qu'elle reprenne conscience. Qu'elle réalise que c'était terminé, qu'elle n'avait plus rien à craindre maintenant. J'avais fait en sorte qu'il n'y ait plus d'eau autour d'elle. Et qu'elle soit sèche. De façon certes peu cavalière, mais au moins c'était fait. Du coup je n'avais pas vraiment remarqué qu'une flaque d'eau s'était formée à mes pieds. Et je n'eus pas vraiment le temps de le remarquer. Sans que je comprenne vraiment pourquoi, Cassandre s'était jetée dans mes bras. Sans réfléchir je passai mes bras autour d'elle, la serrant contre moi. Avant j'aurais été capable de repousser n'importe quelle fille se permettant de tels élans d'affection. Étrangement avec elle s'était tout le contraire. Je n'avais pas envie de lui faire du mal ou d'être désagréable avec elle. J'avais presque envie de la protéger. Peut-être parce qu'elle affichait sans cesse un air doux et fragile. Elle était le parfait contraire de ce que j'étais en réalité. Ou de ce que j'étais devenu plutôt.

Je me suis contenté de la serrer contre moi tandis qu'elle me disait qu'elle avait eu peur, en caressant ses cheveux trempés doucement. J'avais envie de lui dire que ce n'était pas grave, que c'était terminé, qu'elle était en sécurité. Il n'y avait plus rien à craindre. Ce n'était rien qu'un peu d'eau... Facile à dire quand on n'en a pas peur. Pour moi cela ne représentait rien, mais pour elle c'était une toute autre histoire. Je ne savais pas ce qu'elle avait bien pu vivre pour développer cette phobie. Cela devait très certainement dater de la guerre... Cette fichue guerre avait détruit la vie de pas mal de gens. Ce qui était profondément injuste. Si je méritais de souffrir à cause de tout ce que j'avais fait, ce n'était pas le cas de Cassandre, qui n'avait certainement jamais fait de mal à une mouche. Elle était trop gentille pour cela. J'en avais complètement oublié qu'elle était presque nue sous cette couverture. Et pour dire la vérité je ne pensais même pas à cela. Je n'avais pas envie de ça... Je n'en avais plus envie. Cassandre n'était pas toutes ces filles que j'avais fait plier d'un claquement de doigts. Je n'avais même pas envie d'essayer de faire une chose pareille avec elle. Peut-être parce qu'elle était trop jeune, trop douce, trop gentille, trop tolérante... Trop tout. Pour chaque défaut que j'avais, elle avait une qualité. Et dieu sait que des défauts, j'en avais... Des milliers...

Je me suis un peu écarté d'elle quand elle a regardé autour d'elle, semblant peu à peu se rendre compte de l'endroit où elle était. J'ai eu une petite grimace d'excuse. Je me suis écartée d'elle complètement et je l'ai lâchée quand elle s'est rendue compte que j'étais trempé. Je me suis passé une main dans les cheveux avant de hausser les épaules.

« Je suis désolé de te mettre dans l'embarras. Mais tu étais gelée et tu tremblais. »

C'était une façon de me justifier. Après tout je lui avais enlevé ses vêtements sans son autorisation... Néanmoins je l'avais entourée dans une couverture. Et je n'avais rien vu. Ou presque. On ne pouvait pas dire que j'avais vraiment fait attention à elle quand je l'avais déshabillée. J'aurais pu en profiter, après tout... Mais non. Et je n'avais pas l'intention de profiter de la situation.

« Je vais aller me changer et je vais aller te chercher des vêtements secs. Je reviens. »

Je tentai un sourire, avant d'ouvrir mon armoire pour en sortir des vêtements secs et une serviette propre. Sans plus de cérémonie je sortis de la chambre. Sans trop réfléchir j'allais jusqu'aux douches. Il fallait que je me remette les idées en place et vite fait ! Je retirai mes vêtements qui me collaient à la peau et pris une douche brulante pour me réchauffer rapidement. Je restai simplement à laisser l'eau couler sur moi, attendant qu'elle redevienne froide. Je me séchai rapidement avant de me rhabiller pour sortir de la salle de bain. J'ai demandé à la première personne qui passait si elle savait où était la chambre de Cassandre. Une fois que j'eus obtenu la réponse j'allai jusqu'à sa chambre et je frappai, me demandant si j'aurais la chance de tomber sur la fille qui vivait avec elle. J'affichai un sourire étincelant quand elle m'ouvrit la porte. Elle piqua un fard – évidemment – avant de me demander ce que je voulais.

«- J'ai besoin de vêtements pour Cassandre s'il te plait.
- Pour quoi faire ?
- Il n'y a pas trente six mille façons d'utiliser des vêtements tu sais. »

Elle me regarda d'un drôle d'air avant d'aller me chercher ces foutus vêtements. Et ce fut pendant cet interlude que je réalisai ce que je venais de dire et de faire. Mais quel con ! Dit comme ça, elle allait forcément croire que Cassandre et moi... Et merde. Autant je me fichais parfaitement de ce qu'on pouvait penser de moi, autant je ne voulais pas qu'elle passe pour une de mes nouvelles « victimes ». Avec un peu de chance Amy tiendrait sa langue... Oh non, il ne fallait pas rêver. Me maudissant intérieurement, je la remerciai en récupérant les vêtements qu'elle m'avait donné. Je n'étais vraiment que le dernier des idiots... Il faut dire que j'avais si peu l'habitude de me soucier des autres... Je retournai donc jusqu'à ma chambre, me flagellant intérieurement. Levant les yeux ai ciel, je me faufilai dans ma chambre. Je m'apprêtais à retrouver Cassandre debout à m'attendre. Pas à la retrouver... allongée et endormie sur mon lit. Je haussai un sourcil, restant complètement bête devant cette scène. Je ne m'y étais pas vraiment attendu. Silencieusement j'allais déposer ses vêtements au pied de mon lit, avant de remonter la couverture sur son épaule. Je fus tenter de caresser cette dernière mais je me retins, dieu sait par quel miracle. Je me suis assis à côté d'elle, sur le bord du lit, sans trop savoir pourquoi. J'ai hésité à la prendre dans mes bras pour la ramener, mais je me suis dit que cela ferait peut-être un peu beaucoup trop de choses en une seule fois.

Et maintenant, qu'est-ce que je faisais d'elle ?
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MessageSujet: Re: Closer to the edge ( PV Riley)   Closer to the edge (  PV Riley) Icon_minitimeSam 2 Oct - 10:48

Riley était trempé, et je ne le voyais que maintenant. Je m’en voulais d’avoir accaparé son attention alors qu’il devait être transi de froid. Je ne réalisais pas encore très bien pourquoi il avait fini dans cet état là. Son visage était baigné de gouttes qui ruisselaient. Et ce n’étaient pas des larmes. Il devait être frigorifié et j’étais là à me poser tout un tas de questions, à lui en poser aussi. Et il était si gentil et attentionné qu’il ne m’avait même pas fait remarquer à quel point il avait froid et qu’il aurait aimé se changer. Il était resté prés de moi, tel un ange, à me rassurer et à me calmer. Et je m’en voulais terriblement en cet instant. Parce qu’il allait finir par attraper une pneumonie. Moi j’étais au sec, emmitouflée au chaud dans une couverture. Et lui il était toujours assis sur le lit, ses vêtements lui collant à la peau, l’eau le glaçant tout entier. Et il n’avait même pas l’air de m’en vouloir…..

Il s’est juste contenté d’hausser les épaules et de se passer une main dans les cheveux de façon un peu nerveuse quand je me suis inquiétée pour lui. Comme si le fait qu’il soit transi de froid n’avait pas d’importance. Il m’a rassuré gentiment sur le fait que je sois à moitié nue, m’expliquant pourquoi il m’avait déshabillée. Parce que je n’avais certainement pas eu l’intelligence de le faire… J’en aurais été bien incapable d’ailleurs puisque ma phobie avait annihilé tout raisonnement logique chez moi. Mais Riley avait tout de suite su quoi faire. Et pour cela je ne pouvais que l’en être reconnaissant. Ce que j’ai fait d’une toute petite voix d’ailleurs.

-Merci Riley.

Je n’ai pas pu m’empêcher de m’empourprer et de baisser la tête. J’étais gênée pour tout un tas de raisons. D’abord, parce qu’il devait me trouver complètement stupide d’avoir peur de l’eau. Je savais que c’était complètement fou et non avenu, et un peu trop exacerbé, mais je n’arrivais pas à me défaire de cette peur. Que vous ayez peur de l’eau si elle vous submerge, cela peut se comprendre. Mais de là à ne pas arriver à prendre une simple douche, il faut être sacrément secoué. Et je l’étais….J’en souffrais, mais je n’arrivais pas à me guérir de cette peur.

Je n’osais même pas le regarder en face. J’avais tellement honte d’abuser de sa gentillesse et de son hospitalité. Parce que maintenant que j’avais les idées un peu plus claires, je me doutais que nous étions dans sa chambre. Ma chambre n’était pas comme ça. Nous l’avions décoré du mieux que nous pouvions Amy et moi. Et il n’y avait pas d’autre lit dans celle-ci. Et puis, son parfum flottait dans l’air. J’aimais ce parfum. Il me rassurait. Il m’attirait aussi….comme nul autre parfum avant. J’ai été soudain happée par sa voix. J’ai du mettre une minute avant d’en comprendre le sens. Il allait se changer et m’apporter des vêtements propres. Et secs….

C’est vrai qu’il valait mieux que je me change avant de sortir d’ici. J’étais en sous vêtements et je me voyais difficilement parcourir les couloirs à moitié nue. Et puis même si j’étais restée emmitouflée dans cette couverture, la chose aurait semblé étrange et on m’aurait sans doute questionné. Et je n’avais nulle envie que tout le monde sache ce qu’il m’était arrivé. Je ne voulais pas être la risée de toute la communauté. J’étais persuadée qu’on se moquerait de moi et de cette peur paralysante.

-D’accord.

J’ai du balbutier, et il n’a pas du entendre, puisqu’il avait déjà quitté sa place et s’était dirigé vers son armoire. Moi…moi j’étais recroquevillée sur moi-même, à finir de comprendre ce qu’il se passait, analysant tout les tenants et aboutissants de cette situation. Je regardais dans sa direction, mais c’est comme si un voile s’était tenu devant lui. Riley était inaccessible, et ce voile n’en était que la preuve. Bien sûr il était d’une patience d’ange et d’une gentillesse extrême avec moi, mais il l’aurait été avec n’importe qui, j’en étais persuadée. Il n’était pas si égoïste que cela, quoiqu’en disent certains. J’avais appris ce qu’il avait fait quand une galerie s’était effondrée. Tout le monde n’avait parlé que de ça pendant plusieurs jours d’ailleurs. Riley avait sauvé la vie d’Aristide, et aidé à sauver celle de Katarina. J’aurais tant aimé que tout le monde garde cette image de lui, mais ils refusaient tous de s’accrocher à cette image, qui pour moi était celle de la vraie nature de Riley. C’était vraiment dommage.

J’étais perdue dans mes propres pensées quand j’ai entendu la porte se refermer doucement. Je n’avais même pas remercié comme j’aurais du le faire Riley. Je m’en voulais. J’abusais encore plus de sa gentillesse, et cela me mettait mal à l’aise. J’ai attendu une dizaine de minutes assise, les jambes repliées et ramenées contre ma poitrine que Riley revienne, mais il ne revenait toujours pas. Bien sur je ne lui en voulais pas, bien au contraire. C’était déjà assez gentil de sa part de ne pas me mettre à la porte en me laissant me débrouiller. Mais…je ne pouvais étouffer des bâillements.

Ma crise phobique m’avait épuisée, et je n’aspirais qu’a dormir. J’avais l’impression d’avoir donné toute l’énergie que j’avais dans la gérance de cette crise, sans y être arrivée au fond. Et maintenant, j’étais épuisée. Mon corps réclamait que je le mette en pause un petit moment. C’est donc tout naturellement que j’ai allongé les jambes et que petit à petit j’en suis venue à m’allonger complètements, prenant soin de me couvrir entièrement. Et puis quand ma tête s’est posée sur l’oreiller et qu’une nouvelle fois son odeur a empli mes narines, me forçant à la rêverie. J’ai fermé les yeux et avant que je n’aie eu le temps de comprendre j’avais basculée dans le royaume des songes.

J’étais si bien ! J’avais chaud ! Le soleil brillait, l’odeur des fleurs étaient partout, et les oiseaux gazouillaient. Le rythme effréné de New York envahissait l’air ambiant de cette superbe journée d’été indien. Mais partout, autour de moi, n’était que verdure. J’étais à Central Park, et des enfants jouaient non loin de là. A côté de moi, se tenait Isaac. Il tenait un livre entre ses mains, et j’étais adossée à un arbre. Un pique-nique s’étalait devant nous. Je me sentais heureuse. Et puis…. Quelques personnes sont venues nous rejoindre et Isaac a refermé son livre. Aaron, Mathilda, Liam et Amy étaient là. Nous avons parlé et ri aux éclats pendant presqu’une heure avant que nous n’apercevions Riley au loin. Je l’ai hélé, désireuse qu’il profite lui aussi de ce petit groupe d’amis et qu’il partage cette après midi avec nous. Mais Isaac m’a coupée dans mon élan, me demandant si j’étais devenue folle. Et encore une fois, Aaron et lui m’ont dit à quel point j’étais une gentille personne et que Riley n’était pas aussi gentil que je semblais le croire. Bien entendu, j’ai pris sa défense.

-Il n’est pas si méchant !

Je savais qu’il n’était pas comme on me le dépeignait. Riley souffrait tout simplement. Et davantage, parce qu’il se sentait forcé de garder ce masque en permanence…. Et alors que dans mes songes, je prenais sa défense vindicativement, je me suis rapprochée de lui, et me suis collée contre lui, qui était venu s’asseoir sur le lit après être revenu. Et tout naturellement, mon bras est venu l’étreindre et un sourie a commence à naître sur mes lèvres. Dans mon rêve, je m’étais précipitée vers Riley, lui proposant de lui tenir compagnie…
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MessageSujet: Re: Closer to the edge ( PV Riley)   Closer to the edge (  PV Riley) Icon_minitimeSam 2 Oct - 14:31

J'allais attendre sagement qu'elle se réveille, en restant assis sur le bord du lit. Bêtement et simplement. Je ne voulais pas la réveiller. Après ce qu'elle avait vécu, il était normal qu'elle soit épuisée. Elle s'était certainement endormie dans mon lit parce que j'avais mis un moment à revenir, tout simplement. Et je me voyais très mal la ramener dans sa chambre alors qu'elle était encore à moitié nue. Son amie s'était suffisamment fait d'illusions quand j'étais allée lui chercher des vêtements secs. Je ne voulais pas qu'on croit qu'elle était la fille facile qui cédait au tombeur de service. Avec les autres filles cela ne me dérangeait pas plus que cela. Je couchais avec elles, je les renvoyais et c'était terminé, plus personne n'en parlait... Sauf qu'il ne s'était « rien » passé avec elle. Rien du tout. Et pour le moment je n'aspirais pas à ce qu'il se passe quoi que ce soit pour le moment. Je savais que je finirais par lui faire du mal, quoi que je puisse faire. Même avec la meilleure volonté du monde je finirais par tout faire de travers. J'étais trop habitué à faire le mal pour réapprendre à faire les choses correctement. Je ne savais même plus parler à quelqu'un sans utiliser l'ironie ou la moquerie. C'était presque devenu une seconde nature chez moi. J'étais méchant, con et arrogant. Et je ne changerai certainement pas d'un claquement de doigts. C'eût été trop facile. Hors les choses n'étaient jamais faciles. La vie n'était qu'une pute comme les autres, c'était bien connu.

Je me contentai d'attendre bêtement, en fixant le mur de ma chambre. Je me demandais combien de temps elle allait mettre à se réveiller. Une chose était certaine, c'est que je ne serais pas celui qui la réveillerait. Elle pouvait bien passer la journée et la nuit là, cela n'importait peu. Ce n'était pas comme si j'avais vraiment besoin de dormir, que ce soit dans mon lit ou ailleurs. Quelques heures de sommeil par ci par là me suffisaient. Je n'avais pas une vie particulièrement palpitante... J'ai eu un sursaut quand j'ai senti un bras se passer autour de ma taille. Je me suis retourné doucement, et j'ai constaté avec stupeur que c'était Cassandre qui m'avait enlacé pendant son sommeil. J'hésitai une seconde à la détacher de moi. Mais finalement je la laissai faire. Comme elle dormait, je me suis laissé aller à caresser sa joue doucement. Je me demandais pourquoi j'étais si perturbé avec elle. Je savais que je devais la laisser tranquille, et pas seulement à cause des avertissements d'Aaron et Isaac. Je devais la laisser tranquille pour ne pas risquer de lui faire de la peine. Je n'aurais jamais dû l'embrasser la dernière fois. Jamais. C'était la pire des mauvaises idées sur la liste des mauvaises idées. Alors pourquoi est-ce que j'en avais encore envie ? Je me sentais mal d'avoir envie d'embrasser une fille qui avait au moins dix ans de moins que moi, qui n'était techniquement même pas majeure... J'avais l'impression de faire quelque chose de mal. D'extrêmement mal. Mais c'était comme si je ne pouvais pas m'en empêcher. J'en avais envie. Point final. Du moment que cela ne restait qu'une envie, ce n'était pas un réel problème. Il fallait juste qu'elle ne sache rien.

Sans en être réellement certain, il me semble qu'elle a dû dormir un peu moins d'une heure. Je me suis un peu écarté d'elle quand j'ai compris qu'elle était en train de se réveiller. Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire devant sa grimace mal réveillée. Il y a eu une minute ou deux de flottement durant lesquelles elle n'a fait que se réveiller doucement. Je n'ai pas bougé, me contentant de la regarder avec un sourire aux lèvres. Et puis elle a semblé remarquer son étroit contact physique avec moi. Elle s'est écartée brusquement de moi avant de se redresser. Je ne sais pas pourquoi, la couverture a glissé. Je suis resté complètement figé pendant un moment, ne sachant pas trop où mettre les yeux. Je ne savais pas trop si je devais regarder son visage, ou baisser les yeux... Non, je ne devais définitivement pas baisser les yeux. Je n'en avais pas le droit. J'ai tendu la main vers la couverture et je l'ai remontée sur son épaule, pour couvrir sa poitrine – Dieu merci elle n'était pas complètement nue. Néanmoins je laissai ma main posée sur son épaule, hésitant presque à rompre le contact physique avec elle. Quel imbécile je faisais... Je me suis rapproché, me décalant doucement vers elle, comme pour être plus près. Je laissai ma main glisser sur son épaule, veillant néanmoins à ne pas écarter la couverture. De ma main libre j'allai caresser sa joue, toujours sans dire un mot. À présent qu'elle était réveillée et qu'elle me regardait, j'oubliais tout ce travail intérieur contre moi même et mes pulsions, mes fantasmes, mes envies... mes rêves et mes illusions.

Le temps que je comprenne ce qui était en train de se passer, je m'étais déjà penché sur elle pour l'embrasser. J'avais pris son visage entre mes mains, comme pour l'empêcher de m'échapper. À ceci près que j'étais doux, presque tendre. Comme la première fois j'ai hésité avant de l'embrasser réellement. J'attendais qu'elle me repousse. Ce qu'elle ne fit pas. Après quelques secondes de patience, je me décidai à l'embrasser pleinement, parfaitement. Ses lèvres avaient un goût exquis, elle était exquise... Qu'est-ce qui clochait chez moi ? Je faisais exactement le contraire de ce que j'aurais dû faire. Mais c'était tellement... agréable. Sans compter qu'elle me rendait mon baiser. Elle ne me repoussait pas, elle m'embrassait comme je l'embrassais. Alors pourquoi avais-je un mauvais pressentiment ?
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MessageSujet: Re: Closer to the edge ( PV Riley)   Closer to the edge (  PV Riley) Icon_minitimeLun 4 Oct - 21:25

Après ma crise d’angoisse, ce sommeil était plus que bienvenu et réparateur. Et je me sentais bien. Au chaud. En sécurité. Comme protégée. Et quand le sommeil n’a plus voulu de moi, c’est avec difficultés que j’ai repris peu à peu conscience du monde qui m’entourait. La Terre ne s’était pas arrêtée de tourner, même si la guerre avait changé la face du monde à jamais et que la majorité des habitants de cette planète avaient péris. J’étais bien , tellement bien que j’avais l’impression d’avoir fait un beau rêve. Et je n’aurais pas aimé me réveiller à ce moment là. J’aurais aimé qu’il dure encore un peu.

J’étais à nouveau chez moi. A Paris. Il faisait chaud, beau…c’était l’été. Mes parents étaient comme dans mon souvenir, j’étais assise sur le canapé en train de jouer à la console avec mon petit frère et il est arrivé. Il m’a souri et il s’est assis à côté de moi en m’embrassant sur la tempe. J’étais heureuse. Mes parents étaient là, mon petit frère aussi. Et Riley…. Et tout allait bien. Je ne voulais pas me réveiller. Parce que pour la première fois depuis que je le connaissais, il souriait. Il était heureux ! Et c’est cette image là qui s’éloignait de moi et que j’aurais aimé rattraper.

Mais la réalité me rattrapait. Riley n’était pas heureux… Et je doutais d’arriver à savoir ce qui le rendait si triste. Alors quand j’ai repris peu à peu le flot des choses, je n’ai pas pu m’empêcher de grimacer. J’essayais encore de me raccrocher à ce doux rêve, mais c’était peine perdue. Alors j’ai fini par ouvrir les yeux. Je sentais ma main posée sur quelque chose, et quand j’ai suivi des yeux ce que je serrais contre moi, je n’ai pas pu m’empêcher de retirer mon bras de la taille de Riley et de me reculer dans le lit en gémissant.

Je ne comprenais pas trop pourquoi j’avais fait ça et je me sentais terriblement honteuse. Il avait bien du rire de moi, et il avait eu raison. Je me suis redressée, pensant m’enfuir en courant tellement j’avais honte de mon attitude, mais quand la couverture a glissé, et que j’ai vu sans réellement la voir, mon épaule se dénuder et la couverture tomber sur moi, me dévoilant un peu aux yeux de Riley, je me suis empourprée. Avant de me rappeler tout ce qu’il s’était passé. Riley m’avait ramenée dans sa chambre et m’avait mise au sec avant de me laisser pour aller me chercher des vêtements secs et je m’étais endormie en me sentant tellement bien dans son lit. Son odeur rassurante flottait dans l’air et il ne m’avait pas fallu plus longtemps pour me glisser confortablement dans ses draps et me laisser happer par son parfum. Jusqu'à fermer les yeux et m’endormir. Il avait du revenir entre temps et je ne m’étais pas réveillée. Il avait du trouver que j’étais folle de me serrer contre lui et de l’enlacer. On ne fait pas cela à n’importe qui tout le monde. Riley était certes important pour moi, mais moi pour lui qu’étais-je ?

Il m’a couverte, en refusant de me regarder. Et je suis restée muette de surprise quand les sensations m’ont assaillie au simple contact de sa main sur ma peau. Et puis quand il a laissé sa main sur mon épaule, j’ai relevé la tête vers lui, sans savoir quoi dire. J’étais juste bien et à l’aise. Oui il me rendait heureuse. Il avait l’air du Riley que je m’étais toujours imaginée. Tendre, serein, calme, posé. Je ne pouvais détacher mes yeux de son visage. Je le trouvais tellement beau, tellement parfait que j’en avais le souffle coupé. Comme une adolescente qui rêve de son idole oui…. Mais c’est ce qu’il représentait. Mon fantasme…

Alors quand sa main s’est posée sur ma joue pour me caresser tendrement et qu’il s’est penché sur moi, je n’ai rien fait. J’en avais très envie, et puis j’étais incapable de le repousser. J’étais hypnotisée par son regard qui semblait me dire qu’il n’était pas celui qu’on pensait. Et puis ses lèvres ont fini par se poser sur les miennes. Doucement. Sensuellement. Sans aucune force. Juste un contact délicat. J’aurais pu l’attirer à moi que je l’aurais fait, mais j’avais tellement peur de faire quelque chose de mal, ou de mal faire, ou de ne pas devoir le faire tout court, que je suis restée immobile telle une statut. Et puis…il m’a embrassé vraiment. Un baiser tendre et passionné à la fois, ce genre de baisers que vous voyez au cinéma et dont vous rêvez. Le genre de baiser qui vous fait oublier le monde entier. Ce n’était plus lui qui m’embrassait, mais moi aussi. Je lui rendais ce baiser en m’exhortant à me laisser aller.

Il était si doux, attentif et je sentais qu’il faisait attention à ne pas être trop entreprenant. Même ses mains posées dans mon dos et sur ma nuque pour nous souder un peu plus n’avaient rien de quelque chose d’indécent. C’était le baiser le plus exquis dont on peut rêver. Et j’aurais aimé qu’il dure éternellement ou qu’il soit le début de quelque chose. Et pas la fin glaciale et dure comme ça allait l’être.

La porte s’est ouverte en un fracas assourdissant et immédiatement nos lèvres se sont séparés, causant dans tout mon être un vide immense. Mais je n’avais pas le temps d’y penser qu’Isaac avait déboulé dans la chambre. Il semblait furieux. Lui d’ordinaire si posé, si ouvert et souriant. Il avait le visage fermé des mauvais jours. Il me faisait presque penser à Aaron. Aaron qui, maintenant que j’avais fait un peu plus attention, se tenait silencieux mais aussi furieux qu’Isaac dans l’embrasure de la porte.

-Riley !!!

Je sentais que les choses ne seraient pas faciles. Je m’en suis voulu immédiatement de mettre Riley dans l’embarras. Il n’avait rien fait de répréhensible. Et en quelques jours c’était la deuxième fois qu’on s’adressait à lui de cette façon. Il allait me haïr. Si ce n’était déjà pas fait. Il avait toujours sa main glissée dans mon cou, mais sans doute parce qu’il n’avait pas encore totalement réagi. Et au vu de son manque de réaction, Isaac a perdu contenance.

-Retire tes mains tout de suite ! TOUT DE SUITE !

Je savais qu’Aaron et Isaac avaient pris Riley à part pour lui dire de ne plus m’approcher. Et là, je leur donnais une nouvelle raison de s’en prendre à Riley. Je m’en voulais terriblement. J’étais désemparée. Parce que je ne supportais pas qu’on s’en prenne aux innocents. Riley était innocent. Il avait juste essayé de m’aider, et m’avait pour ainsi dire sauvé la vie. Sans lui je serais sans doute restée, dans l’eau, transie de froid jusqu'à ce que quelqu’un ne me trouve. Et qui sait dans l’état dans lequel je me serais trouvée…. Et puis il avait pris soin de moi, sans rien me demander en retour. C’était un peu de ma faute s’il m’avait embrassée. Je ne lui en voulais pas. Et je ne voulais pas que d’autres lui en veuillent. Riley était un homme bien. Et personne ne voulait le voir.

Alors c’était à moi de prendre sa défense. Parce que c’était ma faute si tout cela était arrivé. Entièrement de ma faute. Mais je ne pouvais pas aller prendre la défense de Riley comme ça, je ne pouvais pas expliquer calmement les choses, qui n’étaient pas celles qu’on pouvait penser de prime abord à mes deux chevaliers servants alors que j’étais encore en sous vêtements….

-S’il te plaît Isaac… Ce n’est pas ce que tu crois... S’il te plaît ! Laisse-moi m’habiller et tout t’expliquer.

Je ne voyais rien de mal là dedans. Riley m’avait mise au sec, et m’avait rapporté des vêtements propres. Seulement je m’étais endormie comme une idiote amoureuse dans son lit et il avait eu l’extrême gentillesse de me laisser dormir. Pour moi, Riley n’avait rien à se reprocher au contraire.

Isaac me regardait comme si je sortais de la planète Mars et je ne voulais pas pour le moment dire quoi que ce soit de plus. Je voulais pouvoir m’habiller et m’excuser auprès de Riley pour les ennuis que je lui causais. Il me haïrait sans doute, mais je devais m’excuser. C’était le moins que je puisse faire.

-Attends-moi dans le couloir, je te promets que je t’expliquerais tout.

J’ai lancé un regard suppliant tantôt à Isaac, tantôt à Aaron, et ils ont fini par quitter la pièce en refermant la porte derrière eux. Mais je me doutais qu’ils m’attendaient de pieds fermes, et qu’ils n’allaient sans doute pas me laisser plus de cinq minutes avant de me rappeler à l’ordre.

Je me suis recroquevillée sur moi-même pendant quelques secondes sans savoir réellement comment faire pour m’excuser et puis je me suis jetée à l’eau. Riley n’avait pas bougé. Il semblait complètement pétrifié par la situation. Et une nouvelle fois, je ne sais pas ce qui m’a pris parce qu’il aurait très bien pu m’envoyer sur les roses, je me suis rapprochée de lui et je me suis assise au bord du lit, tout contre lui sans le vouloir et j’ai pris une longue inspiration. Une très très longue même. Ma voix était sans doute inaudible tellement je me sentais coupable.

-Excuse-moi Riley… Je suis désolée ! Je te cause que des problèmes. Pardon !!
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MessageSujet: Re: Closer to the edge ( PV Riley)   Closer to the edge (  PV Riley) Icon_minitimeMar 5 Oct - 19:15

À quoi est-ce que je jouais ? Il fallait que cela cesse, et rapidement. Je devais mettre fin à ce petit jeu qui commençait sérieusement à devenir problématique. Il fallait sincèrement que je me raisonne et que je cesse de faire des choses pareilles. C'était lentement en train de prendre le dessus sur moi, et je détestais sincèrement ne pas être maitre de moi même et de mes pulsions. C'était quelque chose que je ne supportais pas, que je ne supportais plus. Je n'étais pas du genre à me laisser aller... Et pourtant. Une fois encore je m'étais laissé emporté par mon envie de l'embrasser, aussitôt qu'elle s'était réveillée. Il ne m'avait fallu qu'une seconde pour craquer et envoyer aux orties toutes mes résolutions. J'aurais certainement pu redescendre sur terre facilement si elle m'avait repoussé au lieu de me rendre mon baiser. Le fait qu'elle y réponde ne m'aidait pas vraiment et ne me donnait absolument pas envie de m'arrêter. Absolument pas... Je ne pensais plus à rien, sinon à ce baiser que nous partagions. Mais à quoi est-ce que je jouais ? Je n'aurais pas dû me comporter de cette façon. J'aurais dû me comporter complètement autrement. J'aurais dû rester ce salaud que tout le monde haïssait tant. Avec elle je n'y arrivais pas et cela me rendait dingue ! Je ne comprenais pas ce qui était en train de m'arriver. Ou plutôt si, je le comprenais trop bien. À tel point que je m'empêchais d'y penser plus d'une seconde et demie. Et c'était certainement la dernière chose à faire dans ce genre de situation... Mais c'était plus fort que moi ! Je ne m'en rendais même pas compte ! Comment contrôler quelque chose dont on n'a même pas conscience ?

Alors j'imagine, que pour cette fois, j'allais pouvoir remercier ma réputation, qui m'empêcherait de commettre l'irréparable.

J'ai sursauté quand la porte de ma chambre s'est ouverte avec fracas. Naturellement nous avons cessé de nous embrasser et j'ai tourné la tête, sans pour autant la lâcher. J'ai ouvert de grands yeux stupéfaits quand je me suis rendu compte qu'Isaac et Aaron se tenaient sur le pas de ma porte. Isaac avait évidemment l'air furieux et Aaron me fusillait du regard en croisant les bras. Je serrai les dents. J'allais passer un sale quart d'heure, je le savais. Pas besoin d'être devin pour le comprendre. Cette fois ci j'étais pris la main dans le sac, comme on dit... Ils auraient pu arriver à n'importe quel moment, mais non. Ils choisissaient d'arriver pile poil où je l'embrassais, alors que j'avais fait preuve de la correction la plus totale à son égard jusque là. J'étais décidément maudit... J'ai grimacé et je me suis rendu compte que je tenais toujours Cassandre quand Isaac m'a hurlé de la lâcher. J'ai retiré mes mains précipitamment. J'ai soupiré en levant les yeux au ciel. Pour une fois que je ne faisais rien de réellement répréhensible, on le tombait dessus. Le reste du temps, personne ne me disait rien... Apparemment Cassandre était là fille la plus aimée de la communauté, pour mon plus grand malheur... A cause de son jeune âge, tout le monde se sentait obligé de la protéger du grand méchant loup, autrement dit moi. C'était ainsi que je voyais les choses. Et j'avais certainement raison. Il suffisait de voir comment ils me regardaient. Ils me méprisaient, cela se voyait.

Et je le sentais... Je n'ai pas pu m'empêcher de lever les yeux au ciel quand Cassandre leur a dit qu'elle leur expliquerait tout une fois qu'elle se serait rhabillée. Ça n'allait certainement pas arranger mon affaire ça.... Ils allaient certainement croire qu'ils étaient arrivés au bout moment, juste avant que.... Et merde ! Pour une fois que je n'avais rien fait. Je n'y avais même pas pensé, nom de dieu ! Je soupirai tandis qu'ils quittaient la pièce. Je n'étais pas stupide, je savais qu'ils attendaient juste devant la porte... Je secouai la tête quand Cassandre vint s'excuser, s'asseyant juste à côté de moi.

« Ce n'est pas ta faute. C'est la mienne. Et après tout, je n'ai rien fait pour qu'ils m'accordent le bénéfice du doute. Je ne suis pas un type bien, ils ont raison de se méfier. »

Je restai là à regarder le mur une bonne minute, avant de me lever, toujours sans la regarder.

« Je vais te laisser t'habiller. »

Je me suis dirigé vers la porte et je suis sorti, plus ou moins préparé à subir les réprimandes de mes ainés. J'ai fermé la porté doucement et je me suis retourné en soupirant. Comme je m'y attendais, ils étaient là, les bras croisés, fermement campés sur leurs jambes, à me foudroyer et à me fusiller du regard, comme si j'étais un assez ou un moins que rien. Ce que j'étais plus ou moins d'ailleurs.

« Je t'interdis de la toucher encore une fois, Riley. Elle n'est pas comme ces filles avec lesquelles tu pouvais t'envoyer en l'air à loisir. Si tu t'approches encore d'elle, je te jure que je te fous dehors. Je te connais assez bien pour... »

Je fis brusquement un pas vers Aaron, les poings serrés.

« Non. Tu ne me connais pas. »

Je soutins son regard une minute, avant de m'éloigner à grands pas. J'aurais voulu me mettre à hurler, frapper quelque chose... De rage j'envoyais mon poing dans le mur, manquant de m'exploser les phalanges. J'étais tout à coup si en colère que je sentais qu'il fallait que je m'isole un moment. Hors de question de retourner dans ma chambre d'ici cinq minutes. Si j'avais pu, je serais sorti, je me serais exilé à l'autre bout de la ville, je serais parti d'ici une bonne fois pour toute. Mais je n'étais pas capable de vivre sans les autres, j'étais incapable de m'en sortir seul... Je me haïssais à un point inimaginable. Je n'étais rien, rien d'autre qu'un pauvre imbécile. Je ne valais rien, je ne servais à rien. Je n'étais qu'un salaud qui se protégeait en blessant son entourage. Pour être bien sûr que personne ne l'aime jamais plus... Mon dieu, mais qu'est-ce que j'étais devenu ? Qu'est-ce que Meredith avait fait de moi ?

J'étais devenu comme elle.
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