This Is War
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 Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE }

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Katarina K. Jones
In the shadow of your heart.
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MessageSujet: Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE }   Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE } Icon_minitimeMer 23 Fév - 9:09

Une semaine. J'avais attendu une semaine entière sans ( trop ) paniquer, sans devenir folle, sans hurler, sans rien. J'étais restée aussi calme que possible, aussi détendue que possible, essayant de me convaincre autant que possible que la panique ne me mènerait à rien, que cela ne ferait qu'accroitre mon malaise. Je dois bien avouer que je n'étais pas très douée en auto-persuasion, si bien que j'avais fini par me sentir de moins en moins bien et de plus en plus tendue, même si je faisais de moi mieux pour ne pas le montrer. Ces temps ci j'avais renfilé mon costume de comédienne. J'avais recommencé à dissimuler mes sentiments, à les cacher, à les lisser, pour que personne ne se rende compte que j'allais mal. Je ne voulais accabler personne, chacun ayant ses propres problèmes à gérer. Et je ne voulais pas qu'on me traite encore comme une petite chose fragile à cause de mon ventre rond. Ma grossesse n'était en rien responsable de ces sentiments qui m'agitaient. Au pire, elle ne faisait que les rendre plus forts. J'avais déjà supporté cela. Je refusais d'être de nouveau cette fille dont on a pitié. J'avais eu ma dose, très sincèrement et tout ce que je voulais c'était qu'on se comporte normalement avec moi. Parce que si on agissait avec moi comme si j'étais à plaindre, cela ne ferait que me rappeler ma situation plus encore. Et là, effectivement, je me serais écroulée. Je ne sais pas d'où pouvait bien me venir cette crainte d'être considérée comme quelqu'un de fragile. Ce n'était pas honteux en soit. Mais c'était quelque chose que je ne parvenais pas à supporter. J'avais horreur de ça, si bien que j'avais parfois du mal à accepter que l'on prenne soin de moi. J'étais celle qui prenait soin des autres. Au début, c'est moi qui avais pris soin d'Ethan. Il m'arrivait encore de le repousser quand il en faisait trop, surtout quand j'étais enceinte et qu'il pensait qu'il fallait tout faire pour moi. Pourtant, si à cet instant quelque chose me manquait bien, c'était bien Ethan et ses élans surprocteurs. Rien au monde ne me manquait plus que mon mari excessif.

J'étais toute seule.

J'avais déjà supporté cela. J'avais déjà vécu cela. Mais cette fois ci, cela avait quelque chose d'insupportable. Quelque chose me manquait, quelque chose qui ne m'avait pas manqué la dernière fois que je m'étais retrouvée dans une telle situation. Mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Et en plus de cela j'avais un très, très, mauvais pressentiment qui grandissait en moi. Un peu comme la dernière fois qu'Ethan était parti. Oh, cette fois cela n'avait certainement rien à voir, je le savais. Il était parti parce qu'il devait partir cette fois ci. Et il n'était pas parti seul, cet élément aurait dû pouvoir me rassurer. Des personnes de confiance l'accompagnaient. Il n'était pas seul. Pour autant je ne cessais pas de m'inquiéter, de me demander si tout allait bien. J'aurais tué pour pour pouvoir passer un coup de téléphone, pour entendre sa voix. Rien qu'une seconde. C'était tout ce dont j'avais besoin. En plus de ses baisers, de ses bras passés autour de moi, de son étreinte rassurante... Rien qu'entendre sa voix m'aurait suffi. Je ne demandais que ça. Parce que j'étais toute seule...

Mon père avait définitivement tout gâché. Absolument tout. J'avais voulu croire que c'était quelqu'un de bien malgré ce qui sautait aux yeux de tous. Mais en bonne fille naïve j'avais cru à son beau discours, je lui avais accordé ma confiance, je lui avais permis de voir Lena alors qu'Ethan ne voulait surtout pas... J'avais été naïve, voire conne, n'ayons pas peur des mots. Je n'étais qu'une petite idiote. Ah ! Et il osait cracher sur Ethan ! Il en avait encore moins le droit que qui que ce soit d'autre. Au moins Ethan, lui, savait réparer ses erreurs et s'excuser auprès de moi. Par amour pour moi il avait changé, lui. Il avait compris que c'était le seul moyen de me garder. Mon cher père... Devait se moquer de me perdre ou non, au final. Il avait trouvé une autre personne pour l'adorer. J'avais découvert qu'il n'était pas parfait, j'avais découvert qui il était vraiment, alors maintenant que je ne l'adorais plus, il avait eu besoin de se trouver une autre personne à berner... Fallait-il vraiment que cette femme soit en plus le parfait sosie de ma mère ? Il le faisait exprès, ce n'était pas possible autrement... Et il était simplement partie, comme ça. Tout ce que j'avais eu, c'était un petit mot, minable, menteur, que j'avais chiffonné et jeté avant même de l'avoir lu en entier. Il était parti, il m'avait abandonnée sans personne pour veiller sur moi. Et il osait me dire de faire attention ! Que je fasse attention ou non, cela ne changeait rien au fait que j'étais toute seule. Quand Ethan saurait... Oh oui, quand il saurait ! Pour une fois, j'avais hâte de le voir en colère. Il aurait bien le droit de se mettre en colère... Il avait eu raison depuis le début, mais il m'avait laissée faire, pour me faire plaisir. Je ne l'avais pas écouté... J'aurais dû. J'aurais dû lui faire confiance.

Et ils étaient revenus... Ils étaient partis pour nous trouver un autre endroit ou vivre, un autre endroit où s'installer... Loin de New York, loin de Hors La Loi... Un endroit où nous pourrions vivre, vivre comme avant, au soleil, à la lumière naturelle. Lena pourrait enfin voir le soleil, elle pourrait jouer dehors, découvrir le monde, apprendre à nommer de jolies choses... Ou pas. Quand la rumeur annonçant le retour d'Ethan, Alexander et Riley s'était propagée et était arrivée jusqu'à moi, je m'étais précipitée vers l'entrée de la communauté, sourire aux lèvres et coeur battant à tout rompre. Je n'avais qu'une hâte : me jeter dans les bras d'Ethan, l'embrasser... Une semaine ne représente pas grand chose. Sauf quand c'est la personne que vous aimez le plus au monde qui est absente. J'ai eu un grand sourire en voyant Alexander et Riley s'engouffrer à l'intérieur. Sourire qui s'est effacé immédiatement, parce qu'on a tout de suite refermé la porte derrière eux. Je pâlis instantanément, regardant autour de moi, vérifiant à tout hasard que je n'avais pas manquée l'entrée d'Ethan... Non. Non, Ethan n'était nulle part. Sentant mon rythme cardiaque s'accélérer follement, je plaquai mes mains sur ma bouche pour étouffer un gémissement. Je fixai Alexander et Riley, attendant une explication quelconque, un mot, n'importe quoi. Tout le monde avait compris que quelque chose clochait et on me regardait avec de grands yeux ébahis tandis que les miens s'emplissaient de larmes. Alexander me lança un regard désolé, et je crois que je me serais évanouie si Riley ne m'avait pas prise par la main pour m'entrainer à l'écart. Je tremblais de tous mes membres, et j'avais commencé à pleurer sans vraiment m'en rendre compte. Mon mauvais pressentiment n'était pas qu'une illusion due au stress. Je ne m'étais pas trompée, il était arrivé quelque chose à Ethan.

Ce fut avec un ton très calme que Riley m'expliqua ce qu'il s'était passé. Ils étaient arrivés à Elizabethtown sans le moindre problème, et là bas ils avaient trouvé un endroit parfait pour nous tous. Seulement maintenant, je m'en fichais complètement. Je finis par l'interrompre en le pressant de me dire ce qu'il était arrivé à Ethan, et où il était. C'est avec un air plutôt gêné qu'il m'avoua qu'Ethan avait eu un... souci de santé. Il y eut une longue pause, avant qu'il ne finisse par monologuer, ne me laissant pas le temps de parler et ne se laissant pas le temps de respirer. Ethan était déjà faible en arrivant là bas, Ethan avait dit que ce n'était rien, ils avaient rencontré des gens charmants prêts à tous nous accueillir, Ethan avait retrouvé une amie à lui, Ethan avait fini par se sentir très mal, Ethan avait fait un pneumothorax.

Ethan avait fait un pneumothorax.

Riley me prit par les épaules, me força à le regarder, affirmant qu'il irait bien, que les médecins là bas s'occupaient de lui, qu'il avait déjà eu un traitement, une exsufflation par aiguille et qu'au pire il y aurait quelqu'un pour lui poser un drain thoracique et arranger tout ça. Mais je n'entendais qu'à moitié, mon cerveau était déjà déconnecté. Comme hors de la réalité, je suis partie, marchant droit devant moi, sans un mot à Riley, ni à personne d'autre. Je suis retournée dans notre chambre, je me suis assise sur le lit, j'ai regardé le mur.

Ethan avait fait un pneumothorax, et c'était ma faute.

Je n'avais pas pensé à ça. Je n'avais pas pensé que ses côtes cassées entraineraient un tel traumatisme. Je n'avais pas pensé qu'il pourrait y avoir un décollement de la plèvre. Pire encore : je n'avais pas pensé à écouter sa respiration. Je n'avais pas pensé à revérifier l'état de sa poitrine. Je n'avais pensé à rien, trop focalisée sur ce qui m'était arrivé. Et le connaissant, s'il avait eu du mal à respirer, il n'avait rien dit, pour ne pas m'inquiéter. Ethan avait fait un pneumothorax traumatique et je n'avais rien vu. RIEN ! Je l'avais laissé repartir, comme ça, sans revérifier, me contentant de lui donner une boite d'anti-douleur. J'étais médecin, et la plus grosse erreur de toute ma carrière je l'avais commise sur mon mari. La SEULE erreur je l'avais commise sur mon mari. J'avais failli tuer Ethan. J'aurais tué Ethan s'il n'y avait pas eu de médecin compétent là bas. L'horreur de la situation me donnait la nausée. Mais qu'est-ce que j'avais fait ? Comment avais-je pu commettre une erreur pareille ? COMMENT ? C'était..? Inconcevable, impardonnable. À cause de moi, Ethan était resté là bas, et à cause de moi, je devrais faire le déménagement toute seule avec Lena. Tout était ma faute. Je me plaignais de l'absence d'Ethan et au final c'était ma faute s'il manquait de revenir. J'en voulais à la terre entière alors que je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même. C'était dur de l'accepter. Comment accepter ça ? Je ne m'en remettais pas, j'avais failli tuer Ethan. Essuyant mes larmes, je finis par me lever et me diriger vers le berceau de Lena. Et je suis restée là, les mains tendues devant moi, devant un berceau vide. Lena était avec Cassandre, je la lui avais laissée, pendant que je faisais ce que j'avais à faire. Je n'avais même pas remarqué qu'elle était avec elle. Riley venait tout juste de rentrer, elle n'avait pas que ça à faire de garder mon bébé.

Pourtant je suis retournée m'asseoir sur le lit, bêtement. Et je me suis remise à pleurer. Sans penser à Lena et Cassandre. Sans penser que la porte était restée grande ouverte.
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MessageSujet: Re: Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE }   Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE } Icon_minitimeVen 25 Fév - 18:00

Son odeur persistait sur l’oreiller et je le reniflais chaque soir à pleins poumons pour avoir l’impression qu’il était encore là, qu’il allait pousser la porte de la chambre, me voir dans son lit, me sourire et s’avancer vers moi pour enfin me prendre dans ses bras, et alors nous resterions simplement enlacés à profiter l’un de l’autre en silence. Mais dés que j’ouvrais les yeux, je ne voyais que cette armoire, cette table, et le désordre qu’avat laissé Riley. Depuis qu’il était parti environ une semaine plus tard, j’avais passé toutes mes nuits dans cette chambre, dans ce lit. J’avais bien essayé de dormir dans le mien, mais je n’avais pas tenu plus de dix minutes. La mort de ma compagne de chambre et amie n’aidait pas à ce que je me sente bien dans cette chambre, mais ce n’était pas que pour ça que je ne voulais pas dormir dans cette chambre. J’avais besoin de me sentir en sécurité et apaisée mais Riley était parti pour une mission de reconnaissance.

Je savais que nous n’étions que quatre à être dans la confidence. Pour les autres, ils étaient justes partis sans nous prévenir. C’était pour ça qu’ils étaient partis en pleine nuit sans rien dire à personne. Tout était allé très vite. Ils n’avaient même pas laissé 24 heures entre l’attaque dont nous avions été victimes et leur départ. J’avais pourtant supplié Riley de rester, de ne pas me laisser même si au fond je savais qu’il devait le faire. Mais iil avait été d’une patience d’ange, faisant ce que j’avais le plus besoin qu’il fasse. Il m’avait pris dans ses bras sans un mot et ne m’avait lâché que lorsqu’Alexandre était venu le chercher dans sa chambre. Bien sûr j’avais pleuré des hures durant et avait du jouer la comédie devant les autres alors que je n’étais pas très douée pour le mensonge, mais au moins quand je me retrouvais dans la chambre de Riley, je pouvais laisser tomber le masque. Finalement, j’avais changé. En moins de 24 heures j’avais grandi. Comme si cette attaque m’avait rendue adulte d’un seul coup.

Ce qui était sans doute le plus dur c’était de n’avoir personne à qui parler. Bien sûr je n’étais pas la seule compagne d’un des trois absents mais je n’osais pas aller vers Gabrielle qui paraissait vouloir qu’on la laisse tranquille, et Katarina, qui elle
avait toujours l’air très occupée et que je n’osais pas déranger. Heureusement que j’avais Isaac quand j’avais besoin de soutien. Parce que depuis qu’Aaron était dans un état critique et que Riley était parti, je n’avais plus qu’Isaac. Les gens semblaient être devenus méfiants depuis qu’on nous avait attaqués. Je savais que des rumeurs couraient et qu’on disait que quelqu’un dans la communauté avait révélé aux hors-la-loi où nous nous cachions, mais je refusais d’y croire. Personne ici ne ferait ça…Qui pourrait mettre en danger des dizaines de personnes ? Des enfants surtout ! J’essayais de ne montrer à personne qu’au fond j’étais terrifiée. Parce que c’était ça. J’étais terrifiée. C’est comme s’il n’y avait plus personne pour me protéger. Aaron était gravement blessé. Et Riley était loin de New York et peut-être même que….Non, non, non… A chaque fois que je me mettais à penser à CA, je sentais que j’allais me mettre à pleurer. Et je ne devais pas pleurer. Je devais apprendre à maitriser mes émotions. Au pire, j’attendrais le soir pour pleurer seule.

Tous les jours se ressemblèrent cette semaine là. Le matin, je me levais après une nuit chaotique où je ne dormais que trois heures à peine. Je filai prendre ma douche en vitesse et je portais un masque en permanence. Je souriais, je riais, j’échangeais des futilités avec les gens pour ne pas qu’ils voient à quel point j’étais perdue. J’avais tellement l’habitude d’être comme ça que personne ne voyait rien… Pas même Isaac. Le seul qui aurait vu que ça n’allait pas c’était Riley. Parce que contrairement à ce que pensaient les gens, Riley était un homme attentif. Il faisait toujours attention à moi, il se comportait vraiment bien avec moi. Et ça pourrait surprendre tout le monde, qui ne le croirait sans doute pas, mais alors que nous étions ensemble depuis deux mois, il ne s’était rien passé physiquement entre nous. Lorsque nous passions la nuit ensemble, ce n’était que des câlins ou alors nous parlions, parlions, parlions. C’était même sans doute moi la plus pressée de franchir le pas dans notre relation.

Toute la journée, j’allais et venais en offrant un sourire ou un mot gentil à chacun comme d’habitude et je priais chaque seconde pour qu’il n’arrive rien à Riley et qu’il revienne le plus vite possible. Il m’avait dit qu’il ferait attention et qu’il serait là avant qu’il ait eu le temps de me manquer. Mais à la seconde où il était parti, il avait commencé à me manquer. J’aurais aimé pouvoir en parler à Katarina quand je venais chercher Lena pour qu’elle donne un coup de main à Mathilda ou bien quand je lui ramenais Lena. Mais, quelque chose dans son attitude me faisait dire qu’elle n’avait pas envie de parler. Et puis, mes soucis semblaient peu à côté des siens. Moi j’étais simplement la petite amie d’un de ceux qui étaient partis. Elle, c’était son mari qui était parti. Elle était seule avec sa fille, et de surcroit elle attendait un enfant. Non, elle m’aurait certainement ri au nez si je lui avais dit que Riley me manquait.

Et puis…il y avait ces messes basses que j’entendais parfois… Ces gens qui disaient que Riley m’avait laissée pour aller retrouver une autre fille, et qu’il ne fallait pas en attendre moins de sa part. Je faisais semblant de ne rien entendre, mais je les entendais. Personne ne voulait encore croire que Riley puisse être quelqu’un de bien et ca me faisait mal.

Riley était parti depuis sept jours, et si Matthew prenait soin de nous comme l’auraient fait Alexander ou Ethan, on voyait bien que seul il ne s’en sortait pas. Et il y avait cet épée de Damoclès au dessus de nos têtes. Et ce n’était pas rien… Pourtant, alors que le gouter des enfants venait d’être donné, la communauté toute entière sembla être en effervescence. Et immédiatement, je repensais à l’attaque des hors la loi huit jours plus tôt. Ils attaquaient à nouveau et nous étions plus sans défenses que jamais... J’allais mourir et Riley ne serait pas là. Oh non…Oh non…

Pourtant, quand j’ai osé franchir le seuil de la porte avec Lena dans les bras, si la peur s’est emparée de moi au début quand j’ai senti des bras se refermer sur moi, quand j’ai senti les lèvres de Riley s’écraser sur les miennes j’ai été soulagée. Même plus que soulagée en réalité. Il était là ! Il était revenu ! Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, et si Lena n’avait pas repoussé de ses petites mains Riley, nous aurions continué à nous embrasser encore et encore. J’ai ri et nous nous sommes séparés pour nous mettre à rire comme deux enfants. Il n’y avait pas besoin de mots pour le moment.

Riley m’a pris la main et m’a dit que Lena serait bien mieux avec sa maman. Et que Katarina aurait certainement besoin de sa fille. Je n’ai pas eu le temps de dire quoi que ce soit que Riley m’a dit ce qu’il s’était passé. Ils avaient laissé Ethan là bas parce qu’il avait fait un faux mouvement et qu’il n’avait rien dit sur le coup. Il avait attendu et cela s’était transformé en pneumothorax. Des médecins s’occupaient de lui là bas mais Riley devait bien avouer qu’il craignait qu’il ne succombe. J’ai immédiatement pensé à Katarina, à Lena et à ce bébé….J’avais de la peine pour elles.

Riley m’a laissé devant le bureau d’Alexander qui lui faisait signe de venir, et nous nous sommes donnés rendez vous dans sa chambre. Lorsque je suis arrivée à hauteur de la chambre de Katarina, il y avait deux ou trois personnes devant. J’ai accéléré le pas pour la voir assise sur son lit, le visage dans les mains. Les gens la regardaient pleurer sans rien faire et cela me mettait hors de moi. Contrairement à mes habitudes, j’ai joué des coudes et j’ai refermé la porter derrière nous. Lena gesticulait dans ses bras, voulant sans doute être dans les bras de sa mère. J’ai hésité une seconde à mettre Lena dans les bras de Katarina et à les laisser, mais une petite voix me soufflait que c’était tout ce que je devais ne pas faire.

Alors je suis allée mettre Lena dans son berceau, bientôt trop petit pour elle, et je me suis assise sans un mot sur le lit, et j’ai pris Katarina dans mes bras. Je l’ai laissé pleurer, ne sachant au début pas trop quoi dire. Et puis, voyant que ses sanglots se calmaient, j’ai osé parler.

-Il va se rétablir tu verras. Ethan est quelqu’un de fort.

Il le fallait…Il n’avait pas le choix…Je n’y connaissais rien en médecine. Et le mot pneumothorax ne m’évoquait rien mais je ne pouvais pas lui dire « tu dois prier et tout ira bien ». Elle m’aurait envoyé avec raison sur les roses. Et je me mettais à sa place. Ce n’est pas ce que j’aimerais attendre. Je ne savais pas ce qui allait se passer maintenant parce que Riley ne me dirait sans doute rien. Je me sentais d’un seul coup très mal à l’aise.

-Tu veux que je te laisse seule ?

Et je ne lui laissais pas le temps de répondre que je dis tout le contraire.


-Je reste là, d’accord ?

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MessageSujet: Re: Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE }   Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE } Icon_minitimeMar 8 Mar - 18:50

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas tant pleuré. Oh, j'avais souvent pleuré ces derniers mois, pas pas à ce point là, pas avec une telle intensité. Ces derniers mois à cause de la faiblesse d'Ethan et de l'omniprésence de mon père, je m'étais de nouveau renfermée, j'avais de nouveau repris sur moi de dissimuler mes sentiments et de faire comme si tout allait bien. Or, à la vérité rien n'allait bien. C'était un fait, rien n'allait bien. Savoir Ethan blessé loin de moi, c'était l'apothéose, le summum de l'horreur, bien plus que je ne pouvais en endurer. Trop c'était trop. Il arrive un moment où on ne peut plus surmonter l'insurmontable. Et je me sentais seule, si seule. La seule qui puisse m'apporter un quelconque réconfort c'était Lena, mais du haut de ses quelques mois elle ne pourrait certainement pas trouver les mots pour me calmer et me rassurer. C'était d'Ethan que j'avais réellement besoin. Je ne savais pas quand je pourrais le revoir. Nous n'avions encore pris aucune mesure quant à notre départ. Si j'avais été en grande forme, sans Lena et non enceinte, je serais partie sur le champ. Mais aujourd'hui je n'avais d'autre choix que d'attendre, et cette attente me rongeait déjà, quand bien même cela ne faisait que peu de temps que j'avais appris la nouvelle. Mon désespoir n'en était pas moins grand. Je n'encaissais pas, je n'acceptais pas. D'autant plus que je me considérais comme responsable de ce drame. J'aurais dû faire attention, j'aurais dû ! Certes, c'était toujours difficile de deviner quand Ethan allait mal, puisqu'il ne disait rien et ne montrait rien. Ce n'était pas une raison pour autant. En tant que médecin, j'aurais dû faire plus attention à lui. J'avais laissé mes sentiments pour lui me rassurer. Je l'avais cru quand il m'avait dit qu'il allait bien, sans penser qu'il pouvait « mentir » pour me rassurer. J'avais été bien idiote de me laisser aveugler par ses paroles rassurantes, en plus d'une certaine panique. J'avais examiné et soigné Ethan en étant toujours paniquée et apeurée. Cela aussi, avait été une erreur, j'aurais dû l'éviter. J'avais accumulé les erreurs, et voilà où nous en étions aujourd'hui. Je n'avais pas fini de me maudire pour cela.

Pleurer ne servait à rien, je le savais. J'étais portant incapable de m'arrêter. Maintenant que les robinets étaient ouverts, l'eau coulait. J'étais en cet instant trop malheureuse pour l'arrêter. Mes sanglots redoublaient même. Oui, j'avais peur. Et si je perdais Ethan ? Qu'est-ce que je ferais ? Mais rien, je ne ferais rien ! J'étais incapable de faire quoi que ce soit sans lui. Elle était loin l'image de la femme forte. Il fallait voir la vérité en face. Sans Ethan je ne valais plus rien. Sans lui je ne pourrais pas continuer à vivre, même pas pour nos enfants. Oh oui, c'était terriblement égoïste mais c'était comme ça. Ethan était le centre de ma vie depuis plus de deux ans, je ne pouvais pas m'imaginer vivre sans lui. Jamais avant lui je n'avais rencontré un homme qui me donnerait envie de l'épouser et de lui faire une ribambelle d'enfants en si peu de temps. J'aurais pardonné n'importe quoi à Ethan, n'importe quoi ! J'avais déjà TOUT pardonné ! Et je savais que je recommençais, même si j'avais dit que je ne le ferais pas. Bien sûr que je le ferais. Que ne ferais-je pas pour lui ? La réciproque était vraie, je croyais pouvoir dire sans me tromper qu'il ferait n'importe quoi pour moi. Parce que nous nous aimions. Cela n'avait même pas été un choc pour moi de me rendre compte que je tenais à lui plus qu'à mon père. Cela semblait tellement naturel. C'était Ethan, fin de la discussion, point final. C'est bien connu, la princesse des contes de fées ne choisit jamais ses parents, mais toujours le prince. Ça coulait de source, c'était inscrit dans la tête de toutes les petites filles.

Il fallait que je me reprenne. Je devais aller chercher Lena, je devais... Je n'y arrivais pas. Les larmes étaient les plus fortes, ma volonté semblait ne rien peser face à elles. Je me sentais impuissante, impuissante contre moi même ! Cela me désespérait autant que cela me mettait en colère contre moi même. Étais-je donc si sotte que je n'étais même pas capable de cesser de pleurer ? J'avais vingt-six ans ! J'aurais dû être capable de maitriser mes émotions, comme mon cher père avait tenté de m'apprendre à le faire. C'était inefficace, apparemment.

Je n'avais pas remarqué que j'avais laissé la porte ouverte, encore moins que des imbéciles étaient plantés là à me regarder pleurer sans rien faire. Je ne voyais pas ce qu'il y avait de si intéressant à me regarder pleurer ! Qu'ils aillent ailleurs trouver une pauvre petite créature... J'ai à peine compris que quelqu'un s'était risqué à rentrer dans ma chambre. À vrai dire, n'importe qui aurait pu le faire, je ne bougeais pas. J'étais trop secouée pour réagir, en réalité. Et puis je n'avais pas très envie de réagir non plus, avouons le clairement. Je me disais que si je ne réagissais pas, les gens finiraient par se lasser et ils me laisseraient tranquille. J'avais besoin de tranquillité pour me reprendre, pas des regards accusateurs des gens. J'avais parfois le sentiment d'être une simple bête de foire et cela avait tendance à m'exaspérer. J'en avais plus qu'assez de me retrouver avec des étiquettes collées sur le visage. Ne pouvait-on pas me laisser tranquille ? Les gens ne pouvaient-ils pas s'occuper de leurs affaires ? Il devait bien y avoir un ou deux drames dans leur vie, eh bien qu'ils aillent s'en occuper ! Je ne sursautai pas, pas plus que je n'eus de mouvement de recul lorsque je sentis que quelqu'un cherchait à me prendre dans ses bras. Je me laissai faire, n'ayant de toute façon pas la force de protester. Je ne compris qu'il s'agissait de Cassandre que lorsque j'entendis sa voix me dire d'un ton rassurant qu'Ethan allait se rétablir et s'en sortir. Allez savoir pourquoi, j'ai eu envie de hurler.

« Il a un pneumothorax ! C'est grave ! C'est très grave ! On peut en mourir ! Ce n'est pas un petit rhume, ou je ne sais quelle maladie bénigne ! C'est mortel, tu entends ? Mortel ! »

M'énerver sur elle n'était certainement pas la meilleure solution, mais c'était sorti tout seul. Oui, un pneumothorax pouvait être mortel si non traité. On m'avait assuré qu'Ethan avait été soigné, mais cela ne me rassurait pas pour autant. Les récidives n'étaient pas rares. Même si Ethan avait fait un pneumothorax traumatique. Tant qu'il était loin de moi je ne serais pas rassurée. À bout de nerfs, je finis par me dégager des bras de Cassandre. Je voulus aller claquer la porte, mais je me rendis compte que cette dernière était déjà fermée. Avec un soupir franc, j'ai essuyé mes larmes avec ma manche, tentant de reprendre un temps soit peu contenance. Regardant tout autour de moi, comme si je venais de débarquer, je vis de l'agitation dans le berceau de Lena. Oui, évidemment, Lena. Cassandre était venue me la ramener, puisque Riley lui était revenu... C'était évident, elle voulait passer du temps avec lui. Voilà pourquoi elle me ramenait Lena. Oui, j'étais jalouse. Évidemment, que j'étais jalouse ! Tout ce que je voulais c'était retrouver Ethan, et pour le moment il n'en était pas question. Alors bien sûr que j'étais jalouse. J'avais beau détester ce sentiment, cela ne m'empêchait pas pour autant de l'éprouver. Avec un soupir je me suis penchée au dessus du berceau de Lena, que j'ai prise dans mes bras. Comme à son habitude elle s'est blottie contre moi. Être de nouveau enceinte multipliait mon instinct maternel par deux, si bien que j'avais encore plus envie ( et besoin, très certainement ) de m'occuper de Lena. Elle devait comprendre que quelque chose n'allait pas bien, elle semblait nerveuse, et me tirait un peu les cheveux.

« Oui, Lena, je sais... Tu voudrais voir papa, oui... On ira bientôt le voir, c'est promis. Mais pour le moment tu dois être sage avec maman... »

Heureusement pour moi, rassurer Lena était plus facile que me rassurer moi. Du moins pour l'instant. Il viendrait probablement un moment où elle voudrait son père et seulement lui, et là, les vrais problèmes commenceraient. Non pas qu'elle soit capricieuse, mais comme tout le monde, parfois elle voulait voir une personne en particulier. Et sa seule façon de réclamer Ethan serait pleurer, et peu de monde apprécierait ses pleurs. Quant à moi, elles me déstabiliseraient plus qu'autre chose. Quand je ne parvenais pas à calmer Lena c'était que je ne le pouvais pas, c'était aussi simple que cela. Mais là, Ethan ne serait pas là pour prendre le relais. C'était justement là le problème. Avec un soupir, je me tournai vers Cassandre, toujours assise sur mon lit.

« Riley va t'attendre, tu ferais mieux d'y aller. Je pourrais me consoler toute seule, tu ne vas pas me baby-sitter moi en plus de Lena. Merci de l'avoir ramenée, d'ailleurs. J'avais... oublié. »

Oublié. Oui, bien sûr Katarina, comme tu es crédible.
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MessageSujet: Re: Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE }   Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE } Icon_minitimeSam 12 Mar - 11:38

Je n’irais nulle part tant que je n’aurais pas la certitude que Katarina avait surmonté le choc de la nouvelle de l’était de santé d’Ethan. J’avais toujours été têtue. Surtout quand il s’agissait de rendre les gens heureux. Et puis, Lena avait besoin que sa maman soit en mesure de prendre soin d’elle. Et pour le moment, elle était trop effondrée pour le faire. Je devais également avouer que j’avais peur qu’elle ne fasse à nouveau une fausse couche. Même si maintenant je savais qu’elle n’avait pas fait réellement une fausse couche la première fois. Ce bébé s’accrochait a la vie et je le trouvais déjà très fort. Comme son papa. Ethan donnait l’impression d’être un roc. Il se fissurait souvent mais il restait toujours en place. Et je ne le voyais pas mourir. Il semblait tellement tenir à la vie. Bien sur je ne le connaissais pas vraiment mais j’observais souvent les gens et j’avais remarqué bien des choses au sein de la communauté en deux ans. C’était d’ailleurs comme ca que je m’étais aperçue qu’au delà de mon amour pour lui, Riley était un homme bien qui se cachait seulement parce qu’il avait souffert et souffrait encore.

Pour le moment Katarina pleurait, les mains entourant son visage et elle ne semblait même pas m’entendre ou se rendre compte de ma présence. Pendant prés de deux minutes, je ne sus que dire d’autre à part que je comptais rester là. Je regardais autour de moi et me rendait compte que je n’avais jamais porté attention à cette chambre. J’étais étonnée de voir qu’elle n’était pas aussi froide que certaines chambres. Il y régnait même un espèce d’esprit de cocon. Mis à part que ce n’était pas une maison, tout était à sa place et l’espace était si bien agencée qu’il semblait malgré tout ce qu’ils possédaient qu’il y avait encore de la place. Enfin…avec un enfant il faut de la place. Je n’eus pourtant plus le temps de rêvasser plus, que Katarina sembla refaire surface.

Sa voix semblait triste malgré les accents hystériques. Je préférais pour le moment ne pas réagir et la laisser se mettre en colère. Elle avait besoin de passer par cette phase pour surmonter le choc. Et plus j’irais contre elle, plus elle passerait du temps à s’appesantir sur la colère.
Je la serrais toujours cherchant à lui apporter du réconfort, mais elle n’en voulait pas. Je ne prétends pas ne pas avoir été un peu blessée dans mon cœur, mais je comprenais. Ce n’était pas mon étreinte qu’elle voulait. C’était bien évidemment celle de son mari. Elle ne voulait sans doute que ses bras à lui. J’avais vraiment mal pour elle. Si ce qu’avait effectivement Ethan était mortel, elle devait vraiment se faire du souci. J’imaginais trés bien sa peine et son inquiétude. Mais je voulais croire que tout irait bien. Parce que le monde méritait qu’on y croit.

Je suis restée les mains sur mes genoux à me taire et attendre que sa colère passe pour pouvoir l’épauler, alors qu’elle semblait perdue dans cette grande chambre. Mais Lena a semblé ne pas réussir à trouver le sommeil et dans le silence qui régnait on pouvait l’entendre s’agiter. L’instinct maternel de Katarina a du être la motivation nécessaire pour aller chercher Lena. Ou alors avait-elle besoin de serrer sa petite fille dans ses bras pour se sentir apaisée. Après tout, Ethan vivait en Lena…Et Lena devait sentir que quelque chose n’allait pas. Son papa devait lui manquer aussi, puisque je les savais proches.

Lena que Katarina cherchait à apaiser pour qu’elle s’endorme. C’était si beau de voir une mère avec son enfant, et même si j’avais bien le temps d’y songer sérieusement, je m’émerveillais de cette petite saynète, perdant un instant pied avec la réalité. Mais la réalité refit rapidement son entrée quand Katarina s’adressa à moi. Elle ne me chassait pas, mais elle semblait me dire que je pouvais partir. Si je n’avais pas senti qu’au fond elle ne le faisait que par politesse et que caché au fond de son attitude, il y avait un espèce de « mais reste s’il te plait, j’ai besoin qu’on me soutienne », je serais partie sur le champ.

Alors je lui ai souri le plus sincèrement possible.


-Je préfère rester ici pour le moment.


Tant que je ne serais pas sure que Katarina allait mieux et qu’elle avait surmonté la mauvaise nouvelle apportée par Alexander et Riley, je ne quitterais pas cette chambre. Et puis, Riley devait encore se trouver avec le leader de la communauté pour parler de choses et d’autre. Et Riley était en bonne santé, sain et sauf. Même si je mourais d’envie de me trouver dans ses bras, je savais que je le retrouverais. Katarina, elle, méritait plus mon attention que Riley pour le moment. Et je savais que Riley préférait me savoir ici, à épauler Katarina qu’il avait aimé un temps.

Je cherchais mes mots pendant une minute ou deux et je regardais Katarina et Lena sans vraiment les regarder. Jusqu'à ce que je me rappelle ce que m’avait dit Katarina sur l’état de santé d’Ethan. Elle angoissait c’était évident. Mais je me disais que l’espoir fait souvent partie de la guérison. Alors si Katarina ne croyait pas en cette guérison, peut être qu’Ethan succomberait en effet à ce…pneumo quelque chose. Je n’avais jamais été très à l’aise avec les termes médicaux.


-Tu as le droit de craquer tu sais. J’ai conscience que ce qu’a Ethan c’est dangereux. Et mortel. Mais si toi tu ne crois pas en sa guérison, qui y croira ?


Sa femme était certainement la mieux placée pour croire en cette guérison et la désirer plus que tout. Mais j’avais conscience de la dangerosité de ce qu’avait Ethan. Comme je l’étais de l’état de santé d’Aaron…Mais Riley m’avait assuré qu’Ethan était entre de bonnes mains. Ils avaient trouvé un chirurgien qui avait vraiment fait ce qu’il fallait et qui avait su rapidement réagir.
Je ne sais pas ce qu’ils avaient dit exactement à Katarina par contre. Mais je sentais a quel point elle avait peur. La façon dont elle tenait Lena contre elle et qu’elle posait la main sur son ventre. Elle avait évidement peur de se retrouver seule avec ses deux enfants. Et j’essayais de me mettre à ma place…
Katarina ne me répondait pas, et je finis par me sentir mal.

-Je sais que tu dois te dire que je suis trop jeune ou trop naïve pour te donner des conseils. Tout le monde pense que je suis bien trop gentille et si stupide de ne voir que le bon côté des choses tout comme le meilleur en chacun, mais le monde est déjà si cruel que je préfère rester optimiste.

Oh je savais ce que les gens disaient derrière mon dos. J’étais parfaitement consciente de passer pour une idiote la plupart du temps. Les gens se disaient certainement que ma gentillesse cachait sans doute une imbécilité. Mais je n’étais pas bête. C’était seulement que j’avais toujours aimé voir le bon côté des choses et des gens. C’est plus facile, selon moi, de ne garder en mémoire que le mal que vous fait la vie. Alors que si vous voulez vivre, il est plus facile de ne garder en mémoire les belles choses que vous apporte la vie pour avancer. Et Katarina devait avancer. Elle ne devait pas regarder en arrière. Elle devait croire en la guérison d’Ethan parce qu’ils allaient avoir un autre bébé d’ici quelques mois. Et parce qu’elle était trop jeune pour être veuve.

J’espérais vraiment qu’elle ne se fâche pas après moi, et qu’elle ne soit pas méchante. Parce que je sais que le malheur fait souvent dire de vilaines choses aux gens. Et je ne voulais pas que les gens pensent que j’avais été méchante avec Katarina. Et je ne voulais pas expliquer à Riley que je n’avais pas su réconforter Katarina. Je n’avais pas grand-chose à faire ici et je n’avais pas un grand rôle, mais si je pouvais apporter un peu de bonheur aux gens, et bien ce serait ma plus grande victoire.

J’ai alors pris le risque qu’elle me repousse, et j’ai pris sa main dans la mienne.

-Ethan va s’en sortir Katarina, et vous allez avoir un beau bébé en bonne santé. Et Lena va grandir et être une adorable petite fille. N’est ce pas petite puce ?
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MessageSujet: Re: Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE }   Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE } Icon_minitimeDim 13 Mar - 14:32

Elle avait tort, je n'avais pas le droit de craquer. Surtout parce qu'Ethan était absent, je n'avais pas le droit de craquer. Si je craquais, qui s'occuperait de Lena ? Oh, évidemment, il y aurait toujours quelqu'un pour la changer ou lui donner son biberon, mais voilà, ce serait tout. Lena avait besoin d'amour. Et cet amour, elle l'attendait de sa maman, puisque son papa n'était pas là. Elle n'était pas idiote, elle avait bien compris qu'il n'était pas là. Cela faisait plus d'une semaine qu'il n'y avait que moi. Et quand bien même je l'aimais de tout mon coeur et faisait tout ce qu'il fallait pour s'occuper d'elle, si elle réclamait son père, il n'y avait rien que je puisse faire. Ethan était Ethan, et il se comportait différemment avec elle. Il n'avait pas les mêmes gestes, les mêmes mots... Il était vraiment particulier dans sa façon de s'occuper de sa fille. Oh bien sûr, Lena adorait aussi quand je m'occupais d'elle, elle n'était pas capricieuse. Mais c'était aussi un être humain, à certains moments elle préférait voir son père. Il faudrait qu'elle soit encore un petit peu patiente. Heureusement qu'elle l'était, sinon je crois que j'aurais eu encore plus de mal à tenir le coup. La dernière chose dont j'avais besoin, c'était des caprices de ma fille. C'était certainement terrible de penser une chose pareille, j'en avais conscience. Mais c'eût été la goutte qui ferait déborder le vase. Je n'aurais pas eu les nerfs, ni la patience de calmer ses crises de larmes. Je n'étais pas une mère parfaite comme tout le monde semblait le penser. Pour certaines choses j'avais besoin d'Ethan. Pour calmer Lena au beau milieu de la nuit... C'était drôle comme elle avait pris cette habitude. Quand elle se réveillait la nuit, elle ne voulait presque qu'Ethan. À croire qu'elle savait parfaitement ce qu'elle faisait, même. Quand elle ne se calmait pas rapidement, elle finissait toujours par dormir avec nous. Elle était maligne, très maligne. Mais comment lui reprocher de vouloir les bras de son père ? À ce moment même, c'était la seule chose que je voulais, et je n'avais pas l'âge de Lena...

« Il ne s'agit pas de croire ou de ne pas croire, Cassandre. Je pourrais croire à sa guérison de toutes mes forces, il n'y aura pas de miracle si personne ne le soigne. »

Voilà pourquoi je n'avais jamais cru en Dieu. La médecine, c'était en quelque sorte l'antithèse à Dieu, la chose qui prouve que les miracles n'existent pas. Si un patient a besoin d'une greffe de coeur, ce n'est pas parce qu'il prie tous les soirs qu'il se réveillera avec un coeur tout neuf. Ce n'était pas parce que je souhaitais de tout mon coeur la guérison d'Ethan que son poumon reprendrait miraculeusement sa place dans la cage thoracique ! Je refusais de croire à un quelconque miracle. Je ne pouvais avoir foi qu'en la médecine et en ce médecin qui prenait soin d'Ethan là bas. J'avais peur et c'était légitime. Je refusais de me cacher derrière Dieu parce que j'avais peur. Je refusais de croire qu'une petite prière sauverait Ethan. Je ne savais pas quelle était la gravité de son état, alors je ne pouvais même pas tenter de me rassurer. Si j'avais été à côté de lui, peut-être aurais-je pu être rassurée. Encore que non, la seule chose qui aurait pu me rassurer, c'était de savoir Ethan dans un lit d'hôpital, sous perfusion, avec un tas de machines reliées à sa poitrine et une équipe de chirurgien prêts à intervenir en cas de problème. Là, s'il y avait le moindre problème et qu'il était seul... Cette pensée me fit tellement frissonner que je plaquai Lena contre ma poitrine, manquant de fondre en larmes une seconde fois. J'embrassai le sommet de son crâne avant de poser ma joue tout contre ses cheveux soyeux. La pauvre semblait se demander pourquoi sa maman semblait si effrayée.

« Je n'ai pas eu beaucoup de raisons d'être optimiste ces deux dernières années. »

Une guerre avait ravagé le monde, j'avais perdu des êtres chers, j'avais failli mourir écrasée sous un bloc de béton, failli mourir en mettant ma fille au monde, j'avais été enlevée et torturée... Sans compter toutes ces petites choses qui avaient fait de nos vies un véritable enfer. Évidemment, il n'y avait pas eu que du négatif, j'avais rencontré Ethan, j'avais eu ma fille. Je n'aurais échangé cela pour rien au monde. Mais je n'oubliais pas toutes les difficultés que nous avions eu à affronter. Tout n'avait pas été rose du jour au lendemain... J'avais longtemps eu la drogue pour rivale. Et aujourd'hui, même si tout cela était terminé, cela n'empêchait pas d'autres difficultés de se montrer. J'avais l'impression que je n'en verrais jamais le bout. Le pire de tout serait de perdre Ethan . Je ne le supporterais pas. Savoir qu'il risquait sa vie loin de moi était une torture sans nom. Quelle idiote j'avais été de ne pas le prévenir ! J'aurais même dû l'empêcher d'y aller. Il aurait dû donner une carte à Riley et Alexander, leur donner toutes les indications et les laisser y aller tous les deux. Il se seraient très bien débrouillés sans lui. Mais non, il n'en avait fait qu'à sa tête... J'étais certaine qu'il avait déjà mal à la poitrine en partant, mais il n'avait pas voulu m'inquiéter, il avait certainement mis cela sur le compte de ses côtes cassées. Il n'avait aucune idée des risques, alors il était parti... Comme je m'en voulais ! Je ne cessais pas de m'en vouloir. Et je ne cesserais pas de m'en vouloir, au moins jusqu'au moment où je l'aurais retrouvé, où je me serais excusée une fois assurée de sa bonne santé. Et encore, il me faudrait probablement un moment pour accepter cette histoire. Si je l'acceptais un jour...

Avec un soupir je suis allée m'installer dans le rocking-chair, Lena toujours blotttie contre moi. Elle semblait s'être calmée. Ce n'était pas encore tout à fait mon cas. Je l'ai légèrement allongée, tout en la gardant contre ma poitrine. Elle s'était mise à sucer son pouce, mais elle ne semblait pas fatiguée. Elle me regardait avec ses grands yeux bleus, avec une espèce d'admiration dans le regard et une curiosité non dissimulée. J'avais presque l'impression qu'elle me regardait différemment depuis que j'étais enceinte. Il lui était même arrivée de tapoter mon ventre avec un petit air étonné. Elle avait même était surprise, une fois où le bébé avait bougé alors qu'elle était contre moi. Je me demandais encore comment elle réagirait, lorsqu'elle comprendrait qu'elle n'était plus toute seule. J'espérais sincèrement qu'elle ne serait pas jalouse. Elle n'en aurait aucune raison, ni Ethan ni moi ne comptions la délaisser. Elle était encore bébé, elle aurait besoin de presque autant d'attention qu'un nouveau né. Surtout qu'elle commencerait bientôt à marcher, d'ici quelques semaines... Je ne voulais surtout pas d'une rivalité entre nos deux enfants. Je voulais qu'ils s'entendent parfaitement. Ni Ethan ni moi n'avions eu la chance d'avoir un frère ou une soeur ( enfin, techniquement j'avais un frère, mais j'ignorais absolument tout de lui ) et être enfant unique n'avait pas vraiment été un cadeau pour nous deux, même si nous n'avions jamais manqué de rien ( sinon de vérité, en ce qui me concernait ). Une famille unie, c'était tout ce que je demandais.

« J'espère que tu as raison, Cassandre, sincèrement. Je ne sais pas ce que je ferais si je devais le perdre... »

Il ne fallait pas se faire d'idées. Je savais pertinemment que je ne tiendrais pas longtemps sans lui. J'avais déjà bien du mal à supporter son absence en sachant qu'il était en vie, alors si jamais je devais supporter son absence en sachant qu'il ne reviendrait jamais... Rien que cette idée me donnait envie de hurler. Tout me donnait envie de hurler. Me retenir relevait de l'exploit. Si j'avais été ailleurs, probablement me serais-je mise à hurler et à casser tout ce que je pouvais.

« J'aimerais pouvoir être aussi positive que toi, Cassandre. Mais je ne peux pas... Trop de choses me sont tombées dessus, trop vite. Ethan devait simplement faire un aller-retour, pour vérifier que l'endroit où nous sommes censés aller est sans danger... C'était censé être une routine, et regarde où cela nous a menés... Je ne sais plus être positive, parce qu'il y a toujours quelque chose qui fait que les choses ne se passent jamais comme prévu. Je n'ai pas eu une seule petite minute de répit depuis des mois. Je suis fatiguée, je... J'en ai assez. »
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MessageSujet: Re: Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE }   Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE } Icon_minitimeLun 14 Mar - 21:41

Je m’adressai à la petite fille, qui blottie contre sa maman, commençait à s’agiter et à chercher du regard quelque chose ou quelqu’un. Il ne fallait pas être devin pour savoir qu’elle cherchait sans doute son papa. Elle ne l’avait pas vu depuis quelques jours et je savais Ethan plus que proche de sa fille. Je me demandais si Lena garderait en mémoire indirecte toutes les horreurs et les difficultés qu’elle avait vécues dans sa jeune vie. Il fallait espérer que l’amour de ses parents lui fasse oublier tout cela et que là où Alexander semblait nous faire déménager serait un endroit où il ferait bon vivre. Riley n’avait pas encore eu le temps de me décrire l’endroit et j’avoue que j’avais hâte. Mon cœur aurait aimé que nous soyons ensemble à cet instant ci, mais ma raison me disait que je ne pouvais pas laisser Katarina et Lena alors que Katarina venait de recevoir une nouvelle choquante.

J’espérais vraiment avoir su trouver les mots pour la réconforter. Je ne savais pas si j’allais y arriver d’ailleurs. Elle persistait à me dire que les miracles n’existaient pas et que j’aurais beau croire que Dieu nous venait en aide, cela ne guérirait pas Ethan. Je ne savais pas comment réussir à l’apaiser et je me sentais impuissante. Je me demandais même comment j’avais réussi à apprivoiser Riley alors que je n’y arrivais pas avec Katarina. Katarina qui avait vécu d’horribles choses en si peu de temps. Il est vrai qu’ob avait l’impression qu’elle payait au centuple son bonheur. Comme si pour un jour de bonheur, elle devait en vivre dix de malheur. Pauvre Katarina…Je la plaignais réellement. Mais comment lui dire sans qu’elle ne se fâche ?

Si elle n’avait pas eu Lena dans les bras, je doute qu’elle n’ait pas commence à se fâcher ni me demander de sortir et de la laisser. Et ca me mettait terriblement mal à l’aise. Cependant j’étais têtue. Et je ne pouvais pas, par devoir moral, la laisser alors qu’elle semblait au plus mal. Ceux qui s’étaient massés tout à l’heure devant sa porte semblaient plus se délecter de son malheur plutôt que de chercher a la soutenir. Et j’étais terriblement déçue.

Je ne me levais pas à mon tour quand, Lena dans les bras, elle se leva du lit. J’eus un instant « peur » qu’elle ne m’ouvre la porte en me mettant à la porte. Je ne voulais que l’aider et l’épauler. Et je sais que c’est ce qu’aimerait Ethan pour sa femme. Il ne pardonnerait certainement pas à certains d’avoir laissé sa femme morte de peur qu’il ne lui arrive quelque chose. Et même si je comprenais, je ne cautionnais pas entièrement. On doit prendre les gens comme ils sont. Et certains ne savaient peut-être pas quoi lui dire. Oh, je ne me sentais pas plus intelligente et empathique qu’un autre, mais j’essayais d’aider tout le monde, de soutenir tout le monde.

Dans d’autres circonstances, j’aurais certainement trouvé que la scène était magnifique. Mais là, je trouvais simplement cette petite scène triste. Katarina berçant Lena dans le rocking-chair , et se berçant sans doute elle-même dans la foulée. Je me demandais à quoi elle pouvait bien penser. Et alors que je commençais à me sentir réellement mal à l’aise, Katarina a fini par baisser sa garde. J’étais touchée qu’elle commence à me confier des choses et à me faire confiance.

-Oui…

Oui, elle avait le droit de se sentir aussi malheureuse. Elle en avait même tous les droits. Je n’aurais certainement jamais supporté tout ce qu’elle avait enduré. Elle semblait être tellement forte. Même si elle portait sur ses épaules toute la misère du monde, enceinte, avec sa petite fille dans les bras. Je n’osais m’approcher et restait bien sagement, les mains sur mes genoux, assise sur ce lit.

-Je..Je…Tu…Tu veux que je m’occupe de Lena encore quelques heures ? Tu veux que je reste ici avec toi ce soir ?

Je ne savais pas comment lui dire que j’étais là pour elle et qu’elle pouvait compter sur mon aide. J’avais peur de la brusquer ou de lui faire de la peine en prétendant qu’elle ne serait pas capable de s’occuper correctement de sa fille. Je voulais tellement bien faire que je ne savais pas comment l’aborder de la bonne manière. Quand ,tout à l’heure j’avais essayé de la rassurer, je n’avais fait que l’énerver davantage. Alors je décidais d’être le plus sincère possible. La sincérité fonctionne toujours.

-Je te considère comme une amie Katarina, même si pour toi je ne suis peut-être encore qu’une adolescente. Je t’aime beaucoup et je suis vraiment désolée de tout ce qu’il t’arrive, vraiment désolée. Mais tu sais…si Alexander et Riley sont rentrés si vite c’est peut-être qu’ils ont en tête de nous faire partir là bas. Riley ne m’a pas vraiment dit grand-chose mais je suis sûre qu’ils vont bientôt venir te voir pour tout t’expliquer.

Je ne doutais pas un seul instant que passé le débriefing avec Aaron, qui était toujours à l’infirmerie mais conscient, ils viendraient parler avec Katarina, et lui raconter comme cela s’était passé. Même si je mourais d’envie de voir Riley et d’être dans ses bras, je savais que maintenant qu’Alexander lui avait confié plus de responsabilités, il ne pourrait pas toujours être avec moi et que je devrais apprendre à supporter ses absences. Et puis, j’avais des amis ici. Il y avait tellement de gens ici sur lesquels je savais pouvoir compter. La communauté était une grande fa mille quoiqu’on puisse en dire. Et tout le monde savait se soutenir en cas de difficultés. J’aimais cet esprit de famille, c’est en lui que je puisais la force de ne pas me laisser aller souvent. Et même si maintenant j’avais Riley, je savais que j’avais des gens sur qui compter. Et il en était de même avec Katarina. Gabrielle était revenue. Et puis, il y avait Mathilda, et tant d’autres personnes encore.

-Tu n’es pas seule Katarina. Même si tu préférerais certainement qu’Ethan soit là, nous on est là. Et on va te soutenir jusqu'à ce que tu retrouves ton mari. On est ta famille.
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MessageSujet: Re: Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE }   Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE } Icon_minitimeVen 18 Mar - 17:45

Pauvre petite Lena. Sa courte vie était déjà pleine de problèmes. Et pourtant, je la trouvais drôlement courageuse, malgré ses quelques mois. D'autres auraient dit qu'elle ne se rendait probablement pas compte, mais je n'étais pas d'accord. J'étais persuadée qu'elle se rendait copte que tout n'était pas normal. C'était évident. Comment aurait-elle pu penser que tout allait bien ? Quand bien même elle était encore très jeune, elle devait bien comprendre que ce n'était pas normal de devoir se passer de son père ou de sa mère pendant de longues périodes. Elle avait bien du se rendre compte que sa maman n'était pas dans son état normal lorsqu'elle l'avait retrouvée. Comment aurais-je pu être dans mon état normal après avoir était enlevée et arrachée à ma fille par des brutes ? Malgré toute ma bonne volonté, j'aurais été bien en peine de faire comme si tout allait bien. De même qu'Ethan ne pourrait probablement pas s'occuper d'elle comme il en avait l'habitude lorsqu'elle le retrouverait. Un pneumothorax mettait beaucoup de temps à guérir complètement, et c'était sans compter les risques de récidives. Je devrais le clouer au lit de force, parce que le connaissant, il voudrait absolument m'aider à accomplir les tâches ménagères et le reste. Et il ferait une fois de plus comme s'il n'avait pas mal. Je le connaissais par cœur... Il n'était pas un bon élève, il ne retenait jamais ses leçons ! Et c'était pour cette raison qu'il se retrouvait toujours dans des situations incroyablement dangereuses... Oh je ne remettais pas son courage en doute. Simplement sa raison... Il était impulsif, il réfléchissait rarement avant d'agir. Mais cette impulsivité m'avait sauvé la vie. Si, le jour où il m'avait retrouvée, il avait été plus raisonnable, il serait arrivé trop tard, Alan aurait fini sa besogne et m'aurait tuée sans la moindre hésitation... Je ne pus m'empêcher de frissonner en repensant à cette semaine de ma vie. Cela faisait des mois maintenant, mais mes souvenirs étaient encore très clairs, comme si je venais à peine de sortir de cet enfer qui avait été le mien. J'étais marquée à vie, et quand bien même je vivrais avec, jamais je ne pourrais oublier.

Je portai la petite main de Lena à mes lèvres pour l'embrasser doucement. J'eus un petit sourire attendri alors qu'un petit rire lui échappait. Heureusement qu'elle était là, pour me soutenir à sa façon. Sans elle je me serais sentie bien seule. Sans elle j'aurais probablement fait la bêtise d'aller chercher Ethan. Je n'étais pas vraiment faite pour cet extérieur hostile. J'avais été littéralement morte de peur la fois où j'étais sortie en cachette pour suivre Ethan. New-York n'était plus la ville que j'avais jadis aimée. Il n'y avait plus rien d'attirant dans cette ville. La ville qui ne dort jamais semblait bel et bien endormie pour toujours. Et dire que passé un moment je m'étais imaginée y vivre éternellement, avec ma famille... Aujourd'hui tout ce que je voulais, c'était m'en aller d'ici. Je pense que j'aurais même quitté les États-Unis si j'avais pu. Mais ce n'était plus possible, malheureusement. Ce ne le serait plus jamais, à moins d'un véritable miracle.

« C'est gentil Cassandre, mais je vais m'occuper d'elle. Je n'ai pas été une très bonne mère pour elle ces derniers temps. Il faut que je m'occupe de mon bébé. Je ne peux pas me décharger sur quelqu'un à chaque fois que quelque chose ne va pas. D'habitude, c'est moins flagrant parce que c'est vers Ethan que je me tourne... »

J'eus un petit rire. Quand je ne me sentais pas bien, peu importait la raison, c'était à lui que je laissais Lena, le temps de me détendre et de me changer les idées. Lui ne s'en plaignait pas, ne refusant jamais une occasion de s'occuper de sa fille adorée. Et puis, qui se serait permis de critiquer cela ? Ce n'était qu'un père s'occupant de sa fille. Mais là, j'avais conscience des rumeurs qui couraient. On m'accusait de ne plus être capable de m'occuper de ma fille, de ne pas pouvoir supporter l'absence d'Ethan... Ce n'était pas fondamentalement faux, à dire vrai. J'avais du mal à m'occuper de Lena sans avoir envie de fondre en larmes, parce que je me souvenais de l'absence de son père. Pour autant je ne me sentais pas comme une mère indigne pour autant. C'était normal, il me semble, d'être un peu perturbée et désespérée lorsque l'absence d'un être cher se prolonge. Je savais que j'étais la cible de nombreux regards depuis mon enlèvement. J'étais la « pauvre fille » qu'on avait torturée. La plupart du temps, ces regards m'importaient peu. Mais en ce moment, ils me pesaient, j'en avais sincèrement assez d'être un sujet de pitié et de discussions. Alors quoi ? N'avait-on pas le droit d'être triste ? De plus, je voyais bien que les gens hésitaient à venir me voir lorsqu'ils avaient besoin d'un médecin. Comme si j'étais incapable de faire mon métier correctement... Mais peut-être avaient-il raison de craindre que je ne fasse une erreur. J'avais commis une erreur, ma seule erreur, sur la personne que j'aimais le plus au monde. Même si personne ne le savait pour le moment, cela montrait clairement que je n'était peut-être pas un si bon médecin que cela. Dans ces moments, je me rappelais cruellement que j'avais des lacunes, parce que je n'avais jamais pu terminer mon internat. Il me manquait quelques années pour prétendre au titre de chirurgien... Un vrai chirurgien n'aurait jamais fait une erreur aussi stupide que celle qui avait été la mienne !

Pour autant, je ne voulais pas abandonner ma place de médecin dans notre communauté. Si je ne servais même plus de médecin, que pourrais-je bien faire ? Je ne voulais pas être une bonne à rien, surtout pas ! Déjà que j'avais l'impression de ne plus faire grand chose... Sous prétexte que j'étais enceinte, on me repoussait sans cesse. Que l'on me conseille de me reposer, oui, je pouvais le concevoir, mais qu'on m'y pousse par la force des choses, je ne pouvais pas le supporter. J'en avais assez d'Ethan pour ce genre de choses. J'avais conscience de ma fragilité, je n'allais jamais au delà de mes limites. D'autant plus que j'avais failli perdre mon bébé une fois, je ne comptais pas prendre des risques inutiles simplement par orgueil. Je n'étais pas idiote. Pas à ce point là. J'étais terre à terre, peut-être trop. Mais au moins je savais être raisonnable, ce qui n'était pas forcément le cas de tout le monde. Ce n'était pas le cas de mon mari adoré...

« Ils ont en tête de nous faire partir là bas, c'est même certain. Ethan les y a amenés parce qu'il y a déjà été. Il voulait simplement montrer cet endroit à Alexander, pour avoir son accord... Juste pour être sûrs que nous pourrions nous installer dans un endroit correct... »

J'eus un soupir, sentant ma gorge se serrer. Ce n'était censé être qu'une petite mission de reconnaissance... Comme quoi, il ne faut jamais croire les choses seront aisées. J'étais peut-être très défaitiste, certes. Mais comment aurait-il pu en être autrement ? Je n'avais pas eu beaucoup de répit ces derniers temps. Et puis, il faut dire que mon attitude très terre à terre ne m'aidait guère à voir le bon côté des choses. J'avais été le témoin de bien trop d'horreurs pour être positive en permanence. Ce devait certainement être plus simple de voir les choses à la façon de Cassandre. Je ne dis pas qu'elle était idiote, loin de là. Mais peut-être voyait-elle les choses en rose un peu trop souvent... C'est donc bien malgré moi que je dus la contredire une fois de plus.

« Non, Cassandre. Tout le monde ici est loin de faire partie de ma « famille ». Oh bien sûr, ici j'ai des amis, des gens que je considère comme faisant vraiment partie de ma famille. Mais c'est loin d'être le cas de la majorité... Tu sais, les hommes sont pleins de préjugés. Pour beaucoup, je reste la « russe », la fille que l'on aime pointer du doigt. »

J'eus un soupir, blottissant Lena contre ma poitrine.

« Même si cela a changé, du moins un petit peu, c'est une étiquette qui me colle à la peau. Et pour beaucoup, Ethan ne reste qu'un drogué. Il pourra toujours faire ce qu'il voudra, on lui reprochera toujours ses erreurs passées. Les médisances et commérages à notre sujet m'insupportent. J'ai beau être gentille et tolérante, comme tu le sais... J'imagine que tu comprends. Tu ne dois pas beaucoup aimer que les gens cassent du sucre sur le dos de Riley en permanence... »

J'avais moi même eu d'énormes préjugés au sujet de Riley. Parce que je n'avais pas apprécié son comportement à mon égard, je m'étais fait de fausses idées, j'avais été profondément injuste. Mais je n'étais pas bornée et stupide, j'avais su changer d'avis à son sujet. Même Ethan, l'homme le plus têtu qui soit, avait changé d'avis à son sujet ! Mais ce n'était pas le cas de tout le monde, loin de là.

« Je ne me suis jamais sentie à ma place ici, cela ne changera pas aujourd'hui. Il est même dommage que je sois devenue dépendante du soutien d'Ethan, moi qui étais si forte avant... »

Oui mais voilà, parfois la vie vous fait changer irrémédiablement, peu importe le mal que cela peut bien vous faire.
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MessageSujet: Re: Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE }   Just breathe, it's gonna be alright... Or not. { CASSANDRE } Icon_minitimeLun 11 Avr - 8:59

Cette communauté était pour moi une famille. Une très très grande famille. C’était ce que je ressentais. Avec plus ou moins d’affinités avec certaines personnes. Et dans cette très grande famille, il y avait plusieurs familles. Qu’elles soient naturelles ou bien crées par l’amitié. Et ici, Katarina avait certainement retrouvé cette famille. Et elle avait sa petite famille bien à elle. Cette famille qu’elle avait crée avec Ethan. Et quand je l’écoutais me parler de son mari, je ne pouvais m’empêcher de sourire. A chaque fois qu’elle prononçait son prénom, j’avais l’impression qu’elle caressait quelque chose. Ces deux là s’aimaient comme il n’est certainement pas humainement possible de s’aimer. J’étais jalouse au fond. Même si je savais que Riley m’aimait, jamais il ne parlerait de moi comme cela. J’avais beau ne rien dire, j’observais beaucoup…et même si je ne disais rien, je ressentais les choses. Et puis être aimée de Riley était déjà une victoire en soi alors je n’avais pas à me plaindre.

Lena gigotait dans les bras de sa mère en regardant tout autour d’elle, mais Katarina ne faisait pas attention à elle. Elle semblait pour le moment avoir besoin de se confier. Elle n’avait personne à qui parler, c’était tout à fait normal. Et sans compter l’inquiétude qui devait la gagner. Oui je savais pourquoi ils étaient partis, mais je n’en savais pas plus que le genre d’endroits qu’ils étaient allés visiter. Mais j’espérais que lorsque je retrouverais Riley, il m’en parlerait un peu plus, et qu’il me raconterait pour Ethan aussi. Comment avait il pu tomber malade aussi vite et aussi gravement ?

Katarina semblait bien plus blessée que je n’aurais voulu le voir. Mais quand elle a mis en exergues ses sentiments, j’avoue avoir senti énormément de tristesse. Je ne comprenais pas pourquoi moi, qui était autant étrangère que Katarina, j’avais été acceptée si facilement et que personne ne disait jamais rien sur moi et ma nationalité. Mais je savais aussi ce qu’il se disait sur Katarina au début. Mais je n’avais plus rien entendu depuis des mois. Depuis qu’Alexander avait tapé du poing sur la table pour qu’on cesse de la harceler et lui tourner le dos. J’aurais aimé avoir les mots pour lui dire que tout le monde ne pensait pas comme cela. Mais Katarina avait besoin de vider son sac. Alors je doute qu’elle m’ait entendu.

-Je sais…

Katarina souffrait bien plus que je n’avais voulu le voir, ou que tout le monde aurait voulu le voir. Et j’avais vraiment énormément de peine pour elle. Leur couple, leur famille était solide. Mais cette solidité semblait ne s’être faite que dans la douleur. Ils étaient comme deux âmes sœurs qui s’étaient trouvés, et qui s’étaient épaulées dans la douleur et la souffrance. Et elle semblait nous promettre le même avenir à Riley et moi. Loin de me faire peur, je voyais le bon coté des choses. Si nous arrivions Riley et moi à supporter autant de choses, mais à obtenir le résultat de Katarina et Ethan, je serais la plus heureuse des femmes.

Je pris alors sa main pendant qu’elle continuait à s’épancher, et j’étais fière, oui fière qu’elle le fasse avec moi. Je me sentais être quelqu’un d’important pour elle. Autant qu’elle l’était pour moi. Katarina était pour moi une vraie amie. Et les amis c’est fait pour s’épauler. Alors j’allais le faire avec Katarina. Je ne sais pas comment, mais j’allais le faire. Seulement j’avais peur de ne pas trouver les mots. Et en effet…

-Tu es forte Katarina, tu penses que tu ne l’es plus mais tu l’es. Ne…

Comment trouver les mots pour lui dire qu’elle élevait sa fille alors qu’elle était enceinte, supporter tant de choses faisait d’elle quelqu’un de fort ? C’était la chose la plus difficile au monde, parce que je je doutais que c’était d’être enceinte qui la faisait surtout se sentir faible. Mais je n’eus pas le temps de dire quoi que ce soit que quelqu’un frappât la porte. Et puis, Riley est apparu dans l’embrasure de la porte. Et, malgré son maigre sourire, je sentais mon petit ami inquiet. En un regard, je sus qu’il me demandait de la laisser tranquille pour le moment. Et il avait surement raison. Personne ne pouvait comprendre.

-Reposez-vous avec Lena. Je reviens dans deux heures d’accord ?

Je l’embrassai tout en lui serrant la main et déposa un baiser sur le sommet de la tête de Lena avant de quitter la chambre d’Ethan et Katarina avec Riley. Il prit ma main, et je me sentis un peu plus rassurée. Il était là ! Il était revenu comme il me l’avait promis. Et, je ne réalisais même pas qu’en public il n’avait jamais eu un geste tendre. Il ne me lâcha pas lorsqu’on croisa Isaac et nous nous enfermâmes dans sa chambre. Mais il n’y eut que nous pendant de longues heures. J’en oubliais tout et tout le monde. Même ma promesse de revenir dans deux heures voir Katarina. Et quand j’y repensais, Katarina était entourée d’Isaac et Alexander…

Le lendemain on nous annonçait que nous allions partir vers cette ville, Elizabethtown.
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