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 Blue eyes, baby's got blue eyes...

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MessageSujet: Blue eyes, baby's got blue eyes...   Blue eyes, baby's got blue eyes... Icon_minitimeLun 12 Sep - 20:52

Blue eyes
Baby's got blue eyes
Like a deep blue sea
On a blue blue day
Blue eyes
Baby's got blue eyes…



La voix d’Elton John tourne dans ma tête sans arrêt depuis que je l’ai vu.

Une véritable obsession, une litanie, j’ai beau essayer de penser à autre chose, je ne cesse de les voir. Ces yeux bleus. Ces fossettes. Son sourire. Et le frisson qui a parcouru mon dos lorsque j’ai entendu…son rire.

Marcher, non courir. Oui, courir, m‘enfuir. Loin, très loin de son rire. Je ne veux plus l’entendre. Vite, je dois absolument fuir, vers les bois où personne ne verra. Ma course ne fut pas longue, je pus tout juste tourner derrière une maison. mais le temps avait l’air comme suspendu, mes jambes refusant d’accélérer assez promptement à mon goût. La faiblesse de mon corps se rappela à moi lorsque je trébuchais sottement sur une racine et m’étalai dans la rue tout mon long. Je restais là, le visage dans la terre, et les larmes purent enfin jaillir.

J’avais mal, si mal. Mais je ne pouvais rester là, la face dans la boue de mes larmes, aux yeux de tous. Je réussis à me relever et à me trainer vers un petit square, désert à cette heure-ci. Une fois assise sur un banc, je me concentrais de toutes mes forces pour retrouver mon calme.

Je n’aurais jamais cru que je serais émue à ce point à cause d’un …bébé.

Il était tellement beau, assis sur les marches devant sa maison. Lui et sa silhouette parfaite, sa belle gueule, son sourire ravageur, tout son corps irradiait de charme et de bonheur. Comment pouvait-il être plus sublime? Collez-lui un bébé dans les bras. Non. Pas un bébé en fait, un minuscule lui.

Aristide…je savais qu’il m’en ferait baver celui-là; mais je ne savais pas que ce serait de cette manière.

Les frissons, ce n’est pas vraiment pour lui. Non, c’est le mini-lui, c’est son rire qui ont fait que ma peau a frémit. Je commençais pourtant à guérir et voilà qu’il venait de reloger la lame dans mon cœur meurtri.

Lui et son nourrisson dans les bras, il était comme un jeune roi contemplant son seul, unique et si attendu héritier. Il le regardait comme un trésor inestimable. J’aimerais qu’on me regarde comme cela; alors je saurais que j’ai rencontré l’amour de ma vie.

Au début, je les ai observés de loin, mais je ne pus m’empêcher de me faire subir un peu plus de souffrance et fis mine de passer devant eux avec l’air de quelqu’un qui va vers un but précis.


« Oh, bonjour Aristide.
- Bonjour Aénis. Je te présente la prunelle de mes yeux.

Et quels yeux! Pourquoi je me suis arrêtée?

- Je n’avais jamais vu ton enfant, il est vraiment…
- Vraiment…?
- Très ressemblant!


Bravo. Quelle répartie ma vieille!


- Alors ça c’est particulier comme compliment.
- Excuse moi je ne suis pas très portée bébé. Mon truc à moi c’est plus les pistolets mitrailleurs, les lance-grenades, les bombes artisanales! Mais il est très très mignon, a-d-o-r-a-b-l-e!
dis-je en me penchant vers la merveille qui me scrutait d’un air aussi interrogateur que son géniteur. Et puis, tu sais, j’aime bien mieux m’entrainer avant de me décider à en faire un pour de bon, ajoutais-je avec un clin d’œil aguicheur.

Alors là! Pire aurait été difficile…
Et voilà qu’il me regarde d’un air entendu et me fait son sourire à fendre les murs!


- Excuse moi, je dois y aller on m’attend. »

Avais-je eu suffisamment l’attitude de quelqu’un de détaché? J’étais très certainement passée pour une allumeuse et n’aurais qu’a m’en prendre à moi même s‘il pensait qu‘il y avait une ouverture. Mais il valait mieux qu’il me harcèle plutôt qu’il devine ma détresse.
S’il savait ce qu’il m’a jeté à la figure…

Henry riait-il ?

Mon bébé…je t’ai abandonné.
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Aristide Tetropoulos
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Aristide Tetropoulos


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MessageSujet: Re: Blue eyes, baby's got blue eyes...   Blue eyes, baby's got blue eyes... Icon_minitimeSam 17 Sep - 13:55

« Bonjour mon bébé d’amour. »

Je me penchai doucement sur le berceau d’Héphaïstos, l’observant avec tendresse se réveiller, ses petits doigts cherchant déjà à repousser la minuscule couverture qui le couvrait. En même temps, mon fils n’était pas exactement un gros bébé mais je conservais l’espoir de lui faire rattrapé son retard. Ce serait un grand, un beau garçon, costaud comme papa. Naître prématurément ne signifiait pas forcément être un gringalet toute sa vie après tout. Après quelques instants de béatitude totale je pris mon enfant dans mes bras tout en faisant extrêmement attention à bien le tenir, puis le serrai contre moi avec douceur. J’étais littéralement épuisé mais faisais chaque jour depuis sa naissance l’effort de me lever tôt afin de préparer ses vêtements, son biberon avant que lui ne se réveille afin d’éviter les pleurs. Une fois tout ceci fait, je m’asseyais dans le fauteuil près de son berceau et attendais, silencieux, qu’il n’ouvre enfin les yeux pour m’en occuper. Et pourtant, j’aurais bien eu besoin d’une petite grasse matinée mais ceci m’apparaissait comme totalement impossible. L’accouchement avait laissé Kay épuisée, aussi prenais-je sur moi pour me lever toutes les nuits, la laissant se reposer le plus possible. C’était également pour cela que je préférais m’occuper d’Héphaïstos dès son réveil : Ses pleurs auraient pu réveiller Kay, or réveiller Kay était l’une des choses devenues interdites dans cette maison. Aussi prenais-je le plus d’initiatives possibles, lui ayant par exemple confié un tire-lait afin de préparer les biberons nocturnes avant d’aller nous coucher puis pouvoir moi-même le nourrir en plein milieu de la nuit sans avoir besoin de courir au sein de Kay. A la place je courrais au frigo mais cela ne me dérangeait pas tant qu’elle pouvait reprendre des forces. Et puis très sincèrement, j’adorais m’occuper de notre bébé. Pour avoir longtemps gardé les enfants de la communauté je savais plus ou moins comment m’y prendre, avais déjà quelques réflexes qui me permettaient de tenir le cap et bien m’organiser. Pourtant ce n’était pas simple, et tout n’était pas parfait, mais il me semblait bien m’y prendre. Ou du moins l’espérais-je.

Alors qu’Héphaïstos commençait à gigoter un peu plus fort contre mon torse, sans doute énervé par sa faim, je sortis rapidement de sa chambre puis descendis lui préparer son biberon. Je ne fus même pas surpris de trouver Samuel et Adonis m’attendant dans la cuisine, ou plutôt, attendant leur filleul de pied ferme. Dodo habitait avec nous et le voyait donc tout le temps mais Samuel aussi passait tous les jours, voire même plusieurs fois par jour. Il l’aimait beaucoup, ça se voyait, et personnellement ces visites me permettaient de souffler aussi parce que pendant qu’Héphaïstos était dans les bras de Sam, moi je pouvais me détendre quelques minutes et me montrer moins vigilent ce qui, je vous l’avoue, était d’un repos extrême. Ainsi, je me penchai pour embrasser ma sœur et lui confiai avec prudence mon fils avant de me diriger vers le frigo et préparer le premier biberon du jour. Un sourire tendre se dessina sur mes lèvres alors que derrière moi j’entendais Sam et Dodo parler à mon bébé d’une voix complètement gaga. Finalement je leur laissai le soin de le nourrir puis m’attelai à la préparation du petit déjeuner de Kay que je lui apportai au lit après l’avoir brièvement embrassée sur le front. La voir si faible, si pâle m’arrachait le cœur mais je savais que mis appart attendre qu’elle reprenne des forces, je ne pouvais rien faire. Alors, après avoir passé quelques minutes à ses côtés, je m’éclipsai prendre une douche et m’habiller en vitesse avant de passer récupérer son plateau, puis redescendre à la cuisine. Je courrais dans tous les sens, et ma journée ne faisait que commencer parce que quoi qu’on puisse en dire, un enfant c’était tout de même une charge de travail considérable. A fortiori lorsque l’on devait à peu près s’en occuper seul, et ce bien que Dodo et Sam soient là. C’était compliqué… Et ce n’était que le début !

En fin de matinée, Sam partit pour préparer quelques petits pots à Héphaïstos, profitant de notre provision de légumes frais pour constituer des réserves hivernales, lorsqu’il serait enfin en âge de goûter à la cuisine de parrain. Ces attentions me faisaient sourire même s’il n’y avait rien d’urgent, oh non… Mon bébé n’était pas assez grand encore, mais comment raisonner un parrain complètement dingue de son filleul ? Impossible. Et puis, je savais que Sam préparait également beaucoup de repas pour Kay, pour qu’elle se rétablisse. Il était tout simplement adorable avec nous. Toujours est-il que pour notre part, nous sortîmes avec Héphaïstos. Je préférais lui faire prendre l’air le matin ou le soir car la chaleur de nos après midi d’août me paraissait bien trop élevée pour lui, et puis j’avais l’impression qu’il dormait mieux après une petite promenade. Aussi l’habillai-je assez légèrement avant de le prendre dans mes bras et aller m’asseoir sur les marches de notre perron, le calant contre moi. Plus je le regardais et plus je trouvais qu’il avait hérité de mes yeux, quoi que… Ils devaient être à peine un peu plus foncés que les miens, sans doute car Kay avait également les yeux d’un bleu plus foncé que moi. Il avait également mon sourire, ça, c’était sûr. Même si ses lèvres étaient encore toutes petites, toutes fines, leur trait ressemblait énormément au mien. Bon atout pour draguer les filles, tu verras. Stupidement, je me mis à sourire tout en l’observant alors qu’il clignait des cils, s’habituant à sa manière à la lumière du soleil plus brillante que celle de l’intérieur. J’attrapai finalement une de ses peluches que j’avais pris avec moi et la secouai doucement pour la lui montrer. Il essaya de tendre les mains, mais elles n’étaient pas encore assez agiles pour l’attraper et finalement, ce jeu ridicule finit par le faire rire. D’un rire enfantin, même si légèrement éraillé. Katarina m’avait dit qu’à cause de sa naissance prématurée, il était possible que ses cordes vocables conservent quelques cicatrices et lui donnent ainsi une voix basse, quelque peu rocailleuse tout au long de sa vie. Mais puisque cela ne l’empêcherait pas de parler et communiquer normalement, je ne m’en alarmais pas. Tout ce que je souhaitais était qu’un mène une vie normale, une vie heureuse en dépit des complications de ses premiers mois d’existence. Des mois déchus d’amour. Je comptais bien me rattraper désormais, aussi me penchai-je finalement vers lui alors qu’il riait toujours, couvrant ses petites joues de minuscules baisers emplis de tendresse. La présence d’une personne s’approchant près de nous me força à relever les yeux de mon bébé.

Aénis, quelle charmante surprise que voilà. Je ne la connaissais pourtant que très peu, mais pas besoin de connaître sa vie en détails pour remarquer que cette fille était à tomber. Et vous me connaissez, je ne rechigne jamais à passer quelques instants en présence d’une jolie fille… Je lui souris donc avec chaleur tandis qu’elle approchait, observant le plus discrètement possible ses courbes mal dissimulées derrière de trop larges vêtements. Pourquoi diable cacher ses atouts sous des t-shirt dix fois trop grands ? C’était limite du terrorisme, mais je ne dis cependant pas un mot. Après tout je me fichais bien de ses vêtements, et ne rêvais en cet instant que de les lui retirer. Quoi ?! Pourquoi aurais-je dû faire semblant ? Oui, elle me plaisait et oui, je l’avoue j’aurais bien aimé réussir à l’ammener à quelque chose avec moi seulement voilà, elle ne semblait pas vraiment réceptive à mes diverses propositions depuis son arrivée. Quant au fait que je sois père, que Gabrielle soit déjà ma maîtresse, il ne s’agissait pas d’un réel problème à mes yeux. Après tout être père n’avait jamais signifié être fidèle, et si je ne devais rien à Kay, Gabrielle n’était pas non plus ma femme. Peut-être ce raisonnement était-il absolument infect mais en tout cas je ne voyais pas à qui je faisais de mal en me permettant de draguer gentiment une jolie fille. J’étais comme ça, point final.

Elle s’arrêta finalement à notre hauteur puis me salua. J’en profitai pour lui présenter Héphaïstos, comme je le faisais à chaque fois que je croisais quelqu’un tant j’étais fier de ce fils magnifique qui était le mien. Tandis que son regard à elle se posait sur mon enfant, le mien la détailla elle, ses cheveux noués à la va vite, son visage si harmonieux, ses mains délicates… Malgré moi, je me mis de nouveau à sourire mais pas pour les mêmes raisons. Je fronçai néanmoins les sourcils lorsqu’elle déclara qu’Héphaïstos était vraiment… Ressemblant. Ehm… Oui… On pouvait dire ça comme ça, oui. Ce n’était pas tout à fait le genre de paroles que l’on disait généralement à la vue d’un nouveau né mais j’acceptais la chose, bien que quelque peu perplexe.

« Alors ça c’est particulier comme compliment… » Dis-je avec hésitation, reposant mes yeux sur ma petite merveille. Hésitation qui disparut néanmoins lorsqu’Aénis reprit en m’avouant être plus calée niveau armes que bébé. Aussi bête soit-il, j’aimais ça. J’aimais l’idée d’une fille rebelle et peu féminine qui me rappelait Jack. Jack l’ancienne militaire qui s’était par ailleurs révélée être une femme complètement déchaînée, très sauvage, dans l’intimité. Ce souvenir se vit encore ravivé lorsque, avec un clin d’œil qui déclencha une envie certaine chez moi, Aénis reprit en me disant quelle préférait s’entraîner avant de faire un enfant. Toi, tu ne perds rien pour attendre… Si jusque là j’avais pensé qu’elle n’envisageait absolument rien avec moi, l’espoir d’une nuit avec elle se répandit en moi et alors que j’allais répondre à ce qu’il me semblait être une proposition, je fus rapidement coupé dans mon élan. Pourquoi s’en aller si vite, et surtout après m’avoir dit cela ? Je dois bien l’avouer, j’étais complètement perdu et me relevai brusquement sans même m’en rendre compte.

« Attends ! »

Me trouvant tout à coup particulièrement entreprenant, sans doute trop, je me stoppai et accrochai un sourire moins séducteur à mes lèvres. Pourtant, les mots qui s’en échappèrent voulaient bien dire ce qu’ils voulaient dire. Je glissai mon regard sur Héphaïstos.

« Je vais bientôt lui donner à manger puis le mettre au lit. Et comme on dit, lorsque le chat n’est pas là, les souris dansent… »

Mais oui Aristide, les souris dansent. Ce sont plutôt les draps qui vont valser, non ? Je m’approchai de quelques pas puis lui mis Héphaïstos dans les bras sans plus de préambules. Avec un regard attendri pour mon fils, je relevai finalement les yeux sur Aénis.

« Tu veux bien le garder quelques instants ? Je vais aller préparer son biberon. »

Ou comment jouer au papa poule pour faire fondre une fille. C’était bas, et en même temps je m’occupais toujours de mon fils avec beaucoup d’attention mais je dois bien avouer qu’en l’occurrence, parvenir à séduire Aénis en lui montrant à quel point je pouvais être attentionné me plaisait. Aussi, après avoir déposé un bref baiser sur le front de mon fils, je rentrai rapidement à la maison lui préparer son repas puis revint, quelques minutes plus tard, avec ledit biberon dans la main. Une nouvelle fois je vérifiai la température du lait avant de tendre les bras pour récupérer Héphaïstos et trouvai une mine étrange à Aénis. Une soudaine inquiétude se fit une place dans mon esprit, je fronçai doucement les sourcils.

« Tu es sûre que tout va bien ? »

Comme quoi, parfois le numéro du papa poule ne passe vraiment, vraiment pas.
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MessageSujet: Re: Blue eyes, baby's got blue eyes...   Blue eyes, baby's got blue eyes... Icon_minitimeJeu 22 Sep - 19:56

J'aimerais m'endormir et ne plus me réveiller. Ne plus penser. Ne rien choisir.

Toute ma vie n'est qu'une succession de décisions hasardeuses qui ne m'on menée nulle part. Seule, desespérement seule. Lorsque j'ai déserté, je voulais vivre. Pas juste subir, obéir et suivre le mouvement, non, décider de mon destin. Alors que je m'enfuiyais de chez les HLL, je croyais enfin toucher mon rêve du bout des doigts.

A mon arrivée à ET j'étais décidée, j'avais un but. J'ai voulu fuir pour retrouver un semblant de liberté et me revoilà prise dans un carcan décisionnel.

Après avoir vu cet enfant, après l'avoir tenu contre moi, senti son odeur de lait chaud sucré au miel, je ne sais plus où je vais. Quand il a planté ces yeux azur dans les miens et que sa petite menotte s'est emparée d'une méche de mes cheveux, quelque chose s'est fendu en moi. Il n'y a eu aucun bruit audible, mais je l'ai senti. Une sorte de déchirement depuis le fond de mon être. Une soudaine douleur, pénétrante, lacérante et destructrice comme une balle de 8mm.

Cette communauté mérite-t-elle que je souffre autant?

Plus je les vois vivre, plus je les envie d'une certaine manière. Ils ont une foi admirable. Moi qui ai passé ma vie à tenter le diable, à rechercher le danger et à ne m'attacher à personne n'ai rien de commun avec eux. Ils font tout pour se reconstruire, luttent contre l'abattement et l'ennui. Ils essayent de préserver leurs amours, leurs familles. Ils ont un passé sentimental et surtout, un futur. Du moins ils en sont persuadés. Comment peuvent-ils encore croire que tout va s'arranger? Pourquoi continuent-ils à tenter de vivre normalement, fonder des familles? Qu'ont-ils à offrir à ces enfants d'après guerre?

Croiser une femme manifestement enceinte m'est intolérable.
J'ai envie de lui dire qu'elle ne se rend pas compte qu'elle va faire un malheureux de plus dans ce monde désolé et anéanti, la fustiger pour sa cruauté et son égoisme. Oui, faire un enfant, de son plein grè, c'est un acte parfaitement égoiste quand on y pense. Personne n'à jamais demandé à venir au monde. Surtout dans celui là.
Personne ne conçoit un enfant pour lui, pour ce qu'il va être. On le fait juste pour flatter son amour propre, tenter de faire perdurer un amour entre deux êtres ou ses gênes. Réfléchissons nous assez à ce qu'on va lui offrir à part le fait de vivre point final? Combien d'entre nous ne se sont jamais demandé pourquoi continuer à vivre?
Avions nous tous des vies si extraordinaires qu'elles vaudraient la peine d'être immortel ou serons nous finalement soulagés quand nous fermerons les yeux définitivement?

Mais surtout, j'ai envie de lui demander où elle trouve cette force en elle pour espérer que tout s'arrangera bientôt, elle doit le croire sinon pourquoi donner la vie? Moi, je n'y crois pas. Tout n'est que chaos à présent. Partout où se pose mon regard, je ne vois que désolation. Je ne parviens pas à imaginer qu'il puisse à nouveau être possible de regarder jouer son fils et son conjoint dans son jardin tout en sirotant un verre au bord de la piscine, dans l'insouciance et l'abondance de sentiments de sécurité. Nous ne vivrons plus jamais ce temps là. On dirait presque que nous avons changé de dimension.
Où puisent-ils cette foi? Auraient-ils en mon absence été témoins d'une manifestation divine qui leur auraient promis une issue heureuse? Peut être sont-ils désespérement hors de la réalité parce qu'ils le veulent. Comme quand on se saoule pour oublier une rupture, ils s'abreuvent de l'amour qu'ils portent à leurs proches jusqu'à s'enivrer d'une éventuelle lueur au bout du tunnel sombre et froid où nous sommes en transit depuis quelques années.
J'aurais aimé élever Henry, le voir grandir, m'émerveiller de ses premier pas, pleurer de bonheur lors de son premier "maman", le féliciter quand il aura son diplome de fin d'études. Mais je sais que celà n'arrivera pas.

Je ne veux pas tuer leur espoir. Pas maintenant que j'ai eu cet espoir contre mon coeur. Il l'a presque ressucité, lui qui ne frémit plus depuis longtemps, il a très sournoisement tressauté. A présent, je n'ai qu'une idée en tête, le revoir et même, il me faut l'avouer, je le voudrais rien que pour moi. Je veux me saouler à mon tour, je rêve qu'il me procure cet opium qu'il semble délivrer à son père si pleinement rayonnant. Seulement, comment justifier ce contact moi qui prétends n'avoir rien à faire des bébés et de leur babillements? Avec mon look de guerrière et mon goût manifeste et surtout revendiqué d'être insensible à ce genre de chose je ne parviendrais jamais à convaincre Aristide de me le confier. Et je ne le dois pas de toute façon, celà ruinerait tous les efforts que j'ai fourni pour m'intégrer à la communauté.
Non, il faudrait que celà soit fortuit, comme si c'était lui qui en aurait besoin. Si je devenais proche de lui, je pourrais lui narrer une histoire tragique, enfin encore plus tragique que celle qui réellement la mienne. Qui ira vérifier?

Une fois ce plan en tête, je me mis à réfléchir à une startégie prudente. Je savais qu'Ari s'occupait de la bibliothèque, j'irais donc le trouver là bas. Je me mis à venir tous les jours, à regarder les rayonnages sans jamais prendre aucun livre. Mais je prennais garde qu'il y est quelqu'un d'autre dans les parages, de sorte à pouvoir m'éclipser discrètement. Je voulais qu'il me croit en phase de séduction timide, le persuader de son ascendant sur ma personne. Depuis notre dernière entrevue j'avais fait en sorte de ne pas avoir à lui parler de ce moment où il avait vu mes yeux trop briller. Je crois pas qu'il devine d'où m'est venue cette émotion, il avait l'air plutôt étonné mais heureusement je ne lui avais pas laissé le temps de me questionner. Il paraissait tout aussi étonné de me voir là mais ne tentait jamais une approche directe, comme s'il avait compris que je n'étais pas réceptive à ce genre d'échanges. Durant cette phase de reconnaissance je vis qu'une miriade de personnes gravitait autour de Ari, tel un soleil il a ses satellites. Des femmes surtout, toutes différentes mais belles incontestablement. Je me doutais qu'il couchait avec certaines et je sentais qu'il n'était pas de ceux qui se contentent de ce qu'ils on déjà.

En même temps, Ari dégageait de tout son être cette assurance presque irresistible qui donne envie de se lover contre lui en lui murmurrant de faire de nous ce qu'il voudra. Ses yeux vous scannent comme s'il pouvait nous voir nue et cette improbable capacité explique peut être ce sourire qui, souvent étire ses belles lèvres pleines en un sourire charmeur. Subtilement, je fis des efforts pour avoir l'air un peu plus féminine, mais rien de trop sexy car je ne pouvais tout de même pas aller contre mon aversion pour les frivolités comme les talons, strings, jupes et autre accessoire trop éloigné de mon univers. Je troquais mon t shirt ample contre un polo noir tout simple mais moulant qui mettait ma poitrine en valeur sans être aguicheur. Je me forçais aussi à manger et à reprendre les exercices physiques pour me remplumer et mon treillis accepta enfin de faire du corps à corps avec ma peau, rendant ainsi mon postérieur beaucoup plus attreyant pour la gente masculine.

Un jour où je me sentis prête à entrer dans la phase d'attaque, je profitais de l'absolue solitude d'Aristide pour m'approcher de lui et me lancer.

"Arisitide, j'ai quelque chose à te dire.

Il allait parler mais je posais un doigt sur ses lèvres pour l'arrêter. Il souleva un sourcil interrogateur mais se tu.
Nos corps étaient trop proches, je reculai afin de pouvoir accompagner mon récit de quelques gestes mûrement répétés dans mon esprit auparavant.

Je voudrais que tu m'écoutes jusqu'au bout sans m'interrompre parce que ce que j'ai à te dire est vraiment douloureux et difficile à confier à quelqu'un qui semble comblé de bonheur.

Je marquai une pause, émis un soupir et me lançais.

J'ai du mal à me livrer sur mon passé mais à toi, je sens que je peux tout dire. Il faut que je t'avoue pourquoi j'ai été si troublée lorsque tu m'as mis Hephaistos dans les bras.
Encore un soupir, et je détournais mon regard du sien, fixant vaguement un point en hauteur pour qu'il puisse voir les larmes embuer mes yeux.

J'ai eu un fils moi aussi. Un beau garçon qui s'appelait Henry. Je parle de lui au passé car il n'est plus de ce monde.
A cette idée je n'avais aucun mal à faire rouler les larmes sur mes joues.

Oui, Henry est mort et c'est ma faute. Losque les bombardements on commencé, je me trouvais dans la banlieue de New York au sein de ma base. Henry avait six mois et était tout à fait adorable; comme ton fils, il me comblait de joie. Alors que nous fûmes attaqués par un raid aérien, je tremblai pour nous deux mais aussi pour son père qui était militaire tout comme moi. Notre quartier à en partie échappé aux bombes mais la base était presque entièrement détruite. Je refusais de quitter notre maison, persuadée que mon époux ne nous retrouverait jamais dans ce chaos. J'essayais de vivoter des vivres qu'il me restait mais dehors d'autres voulaient vivre aussi. La base en ruine et devenue un coupe-gorge où chacun tentait de survivre. Après quelques semaines de retranchement dans ma maison sans signe de vie de mon mari, je dus me résoudre à partir faute de nourriture. Je me fixai sur Knoxville où j'avais vécu quelques temps auparavant. Mes connaissance en survie en milieu hostile me furent d'un grand secours mais le froid et la faim étaient dévorants. Je parvins néanmoins à rejoindre une ville à quelques kilomètres en trois jours. Afin de pouvoir terminer le voyage, je m'étais établie dans une maison abandonnée qui recelait un peu de nourriture. C'est dnas cette maison que jai connu le pire moment de ma vie.
Je m'arrêtais pour faire naître le suspens et pleurais plus intensément.

J'avais amménagé un lit confortable à Henry dans un gros tiroir de commode et m'étais assoupie juste à côté de lui sur un matelas à même le sol. Soudain, ma couverture me fus arrachée et des mains m'ont empoignée violemment. J'ouvris les yeux et vis avec effroi quatre hommes visiblement habités par des intentions agressives. Je ne vais pas te conter les détails de ce moment auquel je ne veux plus jamais songer mais sache qu'ils m'on presque laissée pour morte quand ils ont été satisfaits. Je ne sais pas combien de temps je suis restée inconsciente, j'entendais Henry pleurer mais je ne pouvais pas bouger comme si mon esprit était sorti de mon corps trop douloureux et meurtri.
Quand je pus enfin me relever et me tourner vers la commode, mon coeur s'est arrêté de battre pour de bon.

L'homme qui m'avait arraché la couverture l'avait envoyé sur le tiroir, recouvrant la totalité de l'ouverture. Je me trainias aussi vite que je pouvais vers le meuble et tirait la couverture en priant pour qu'il ait un miracle. Mais il n'y en eu pas. Mon fils ne bougeait plus, ses lèvres étaient bleues ses yeux me fixaient avec horreur. Henry est mort asphyxié par ma faute. J'aurais du choisir une maison plus sûre, ne pas faire de feu. Je n'ai pas été assez prudente et je l'ai payé.
Je n'oublierais jamais son regard. Et ton fils à presque les mêmes yeux."

J'éclatais en sanglots et me couvris le visage de mains, attendant sa réaction.





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Aristide Tetropoulos
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MessageSujet: Re: Blue eyes, baby's got blue eyes...   Blue eyes, baby's got blue eyes... Icon_minitimeDim 25 Sep - 16:14

Elle s’enfuit en courant avant que je n’ai pu dire quoi que ce soit, me remettant Héphaïstos dans les bras en cinq secondes top chrono. D’accord… La tentative de séduction avait dû être un peu trop flagrante, un peu trop lourde également. Il n’empêche que s’enfuir de cette manière me paraissait très clairement étrange, je n’avais tout de même pas tenté de la violer, alors pourquoi me traiter comme un barbare ? Je ne saisis pas réellement mais préférai ne pas me poser de question et posai de nouveau mon regard sur mon fils qui s’agitait, ayant sans nul doute faim. Alors, retournant m’asseoir sur les marches de notre maison je lui donnais avec patience le biberon, profitant de l’air pur de cette fin de matinée ensoleillée. Qui aurait pu croire à cette scène idyllique ? Un père, son fils, une belle maison, un joli jardin… Décidemment, nous avions une chance incroyable. Même si Kay n’allait pas très bien, bientôt elle viendrait avec nous s’asseoir sur ces marches et regarder notre fils téter comme un forcené son biberon dans la quiétude d’un beau jour d’été. Nul doute qu’il deviendrait un grand et fort garçon, vu ce qu’il engloutissait. Un sourire caressa ma joue à cette pensée. Un grand garçon, un beau garçon. Mon garçon. Mon cœur s’emplissait de fierté à chaque fois que je posais les yeux sur lui, je m’imaginais déjà jouer au baseball avec lui, l’aider à faire ses devoirs, à draguer les filles… J’attendis qu’il termine son biberon pour rentrer, le changer et le mettre au lit, me laissant ainsi quelques heures de répit. Enfin… Façon de parler. Je devais retourner à la bibliothèque afin d’aider Sam à terminer les finitions. Des détails que nous réglâmes en quelques jours à peine. Sam avait vraiment fait du bon boulot même sans moi et Kay, et si nous avions repoussé la date d’ouverture, elle arriva finalement très vite. Ce fut particulièrement amusant de voir les regards stupéfaits, de répondre aux questions des curieux qui passaient par là. Même si nous n’avions pas vraiment terminé de tout ranger nous avions décidé d’ouvrir et force était de constater que cela marchait bien. La fréquentation de la bibliothèque variait beaucoup, en général davantage l’après midi que le matin ce qui nous permettait d’effectuer les derniers rangements lorsque nous avions une minute même si pour ma part je passais surtout beaucoup de temps à m’occuper d’Héphaïstos, que j’emmenais avec moi. J’apportais tous les jours son couffin et l’y laissais le temps de sa sieste, en profitant pour faire ce que j’avais à faire tout en gardant un œil sur lui. C’était beaucoup de travail tout à coup mais également beaucoup de bonheur, et Sam m’aidait énormément.

Bref, tout allait bien, mis appart l’état de santé de Kay qui ne s’arrangeait pas. Mathilda disait qu’elle avait perdu beaucoup de sang, ce qui expliquait sa faiblesse, mais je m’inquiétais de ne pas constater d’améliorations à son état. Je restais pourtant confiant, continuant à prendre soin d’elle du mieux que je le pouvais même si en toute honnêteté je n’en avais pas réellement le temps. Entre la bibliothèque, Héphaïstos, Gabrielle et le reste, je n’avais plus une minute à moi. Et puis ouvrir la bibliothèque me permit de rencontrer beaucoup de nouvelles têtes sympathiques avec lesquelles discuter, littérature bien sûr mais également beaucoup d’autres sujets. C’était compliqué. J’essayais de jongler entre mes nouvelles responsabilités qui me tombaient toutes sur le dos les unes à la suite des autres, faisant au mieux pour satisfaire tout le monde. J’en venais même à négliger à Patrick, chose qui lui déplaisait bien évidemment au plus au point. D’ailleurs, je commençais à me demander si je ne devrais pas m’en séparer, de Patrick… Enfin avec le bébé, même si Pat était gentil, je redoutais un accident, ou une maladie. Pour le moment tout se passait bien mais il ne fallait pas prendre le moindre risque, n’est ce pas ? Je ne savais pas trop… Et à vrai dire je n’avais même pas le temps d’y réfléchir. Les jours passèrent, tranquillement, sans problème particulier à noter. Je m’occupais d’Héphaïstos, filais à la bibliothèque, rentrais prendre soin de Kay, recommençais le lendemain. Ce train de vie me convenait, faire enfin quelques choses de mes dix doigts se révélant particulièrement épanouissant. J’avais l’impression de faire quelque chose de bien même si, au final, je me contentais de prêter des bouquins à des gens. Il n’empêche que nous nous marrions bien avec Sam.

Aujourd’hui, c’était vendredi, donc journée en solo à la bibli. No souci ! Sam m’avait laissé la liste des bouquins prêtés bien en vue sur le bureau, ainsi que sorti les fiches de ceux qui devaient être rendus le jour même. A vrai dire, niveau paperasse, il se débrouillait beaucoup mieux que moi. Mais puisqu’il n’était pas tenu de venir travailler ici aujourd’hui, je lui avais laissé son filleul pour l’après midi, ayant pleinement confiance en lui, et profitant ainsi d’une petite journée sans couche ni biberon, ce qui était tout à fait appréciable. Quant à mon travail, je l’effectuais sereinement, tranquillement, n’ayant de toute manière de compte à rendre à personne puisqu’ici le chef, c’était moi. Wouaaaaaaaaaaaaah. Vous ne pouvez pas imaginer comme cette phrase me faisait du bien. « Le chef c’est moi, le chef c’est moi. » et par extension « je t’emmerde Alexander, je t’emmerde Alexander. » Très immature mais jouissif, même si au fond je devais tout de même rendre des comptes à Isaiah. Cela ne faisait rien. Comme presque tous les jours depuis quelques temps, je vis Aénis entrer dans la bibliothèque en début d’après midi. Je ne pris néanmoins pas le risque d’aller la voir, me demandant toujours pourquoi elle continuait à traîner ici alors que de toute évidence elle ne souhaitait pas que nous allions plus loin ensemble. De plus, elle n’empruntait jamais aucun livre. Alors quoi ? Je préférais la laisser m’observer de loin si cela pouvait lui faire plaisir tout en évitant d’aller l’aborder, ayant bien compris que cela ne servirait à rien. Et puis je craignais également de la voir me filer entre les doigts comme la dernière fois, aussi continuai-je sans un mot à trier les fiches d’emprunt comme si je n’avais rien remarqué. Pourtant, contre toute attente, ce fut justement ce jour là qu’elle se décida à m’approcher. J’osai alors la détailler sans paraître trop séducteur, remarquant avec plaisir qu’elle avait une jolie poitrine, comme je le présumais. En matière d’anatomie féminine, il faut dire que je me trompais rarement, et n’étais donc jamais déçu. Il n’empêche que ses changements vestimentaires m’interpellèrent légèrement, tout comme la soudaine audace qui la poussait à enfin venir me reparler. Nouvelle tentative de séduction ? Peut-être, mais avant de me lancer je préférais tâter le terrain et essayer de comprendre ce qu’elle désirait réellement parce qu’entre le jour où elle était partie en courant et les fois où elle était venue traîner ici sans rien emprunter ni m’adresser la parole, j’étais un peu perdu.

Elle voulait me dire quelque chose ? Oh, d’accord. J’ouvris la bouche pour lui répondre que je l’écoutais mais elle posa au même moment ses doigts sur mes lèvres, les empêchant de mimer le moindre mot. Etrange. Cette fille était étrange, mais je ne protestai pas. Au fond je crois que j’aimais bien son hésitation, ses efforts discrets pour se mettre en valeur, la timidité avec laquelle elle me tournait autour tout en me repoussant si je l’approchais de trop près. S’agissait-il d’un jeu ? Si tel était le cas, il ne m’effrayait pas. Je fus néanmoins beaucoup moins confiant lorsqu’elle m’annonça qu’elle voulait que je l’écoute sans piper mot car ce qu’elle avait à me dire était très douloureux. Euh…D’accord. En matière de drague je ne savais pas vraiment si c’était la meilleure des tactiques mais toujours est-il que je me tus, obéissant sagement à ses directives tout en appréhendant quelque peu. Qu’est ce qu’elle pouvait bien avoir à me dire de si difficile ? De plus nous ne nous connaissions pas vraiment, même si elle disait se sentir en confiance avec moi. Je l’avoue, j’étais de plus en plus perplexe, ne comprenant absolument rien à son numéro étrange, mais attendis qu’elle se lance. Et quel lancement ! M’avouer de but en blanc qu’elle avait eu un fils, à présent mort de toute évidence, et que c’était pour cela qu’elle avait été bouleversée à la vue d’Héphaïstos… J’eus du mal à déglutir. D’une part j’avais envie de dire quelque chose de réconfortant et de l’autre, je ne voyais vraiment pas ce que j’aurais pu répondre. Quels mots pourraient se révéler apaisants face à une telle situation ? Je n’en savais vraiment rien. Ses larmes me firent mal au cœur mais, une nouvelle fois, je ne savais pas quoi dire, le banal « je suis désolé » m’apparaissant bien faible en comparaison de la situation. Je devais vraiment avoir l’air d’un con la bouche grande ouverte, style poisson mort tout à fait charmant. Charmant, oui, comme le récit qu’elle entreprit de me faire.

Je l’écoutais, complètement absorbé et attristé à la fois, m’expliquer comment son fils était mort, dans quelles conditions ils avaient tenté de survivre après la guerre. Son bonheur évanoui, la disparition d’un mari qui ne revint jamais à la maison… Plus elle parlait, plus je me demandais ce que j’allais pouvoir répondre une fois le récit terminé, me trouvant de plus en plus mal à l’aise. Il faut dire que je n’étais pas particulièrement doué pour réconforter les gens, surtout lorsque de toute évidence je possédais quelque chose qui faisait gravement défaut aux autres. Héphaïstos, oui. Mais qu’y pouvais-je ? Malgré moi, je me sentis peu à peu coupable de ce bonheur que j’affichais sans doute trop aux yeux de tous, et qui en dépit de mes bons sentiments pouvait faire envie. Néanmoins, je dus devenir légèrement plus pâle lorsqu’elle m’avoua à demi-mot qu’elle avait subi un viol avant de découvrir Henry mort asphyxié dans son lit de fortune. Mon dieu… Je grimaçai alors qu’elle m’expliquait qu’Héphaïstos avait le même regard que son fils. Super. Qu’est ce que je pouvais répondre à tout cela ? Hein ? Sérieusement, tout ceci était bien loin des moments de sensualité que j’avais envisagé avec elle. D’ailleurs, je n’y songeais même plus, surtout en sachant qu’elle avait été victime d’un viol. Je ne songeais plus à rien mis appart la réconforter du mieux que je pouvais, seulement je ne savais toujours pas comment m’y prendre. Sans doute un peu maladroitement je me décidai à m’avancer doucement et la prendre dans mes bras, la serrant sans trop de force tandis qu’elle pleurait toujours. Aller Ari, il faut que tu trouves les mots justes. Même si c’est mission impossible, débrouille toi !

« Je suis vraiment désolé… »

D’accord, ce n’était pas d’un grand réconfort ni très original mais il n’y a pas grand-chose à dire dans ces cas là.

« Je ne voulais pas te rappeler de mauvais souvenirs, je ne savais pas… Excuse-moi… »

Après tout, il fallait bien avouer que le boulet dans l’histoire, c’était encore moi. Après tout si je ne lui avais pas collé Héphaïstos dans les bras, elle ne serait sans doute pas entrain de pleurer tout son soul à l’instant même. J’étais vraiment un looser de première… Même lorsque j’essayais de bien faire, je me plantais indéniablement. Après un bref soupir, je me reculai et la regardai dans les yeux, décidé à ne plus lui causer de tort même si, de toute évidence, je me débrouillais toujours pour mettre les pieds dans le plat et ce même lorsque c’était tout à fait indésiré.

« Ne t’inquiète pas, je ne t’imposerais plus Héphaïstos si tu n’as plus envie de le voir, si ça te rappelles trop de choses. Dorénavant je le laisserais à la maison, c’est mieux pour tout le monde. »

Je ponctuai cette résolution d’un sourire qui se voulait réconfortant, espérant que la perspective de ne plus jamais avoir à voir Héphaïstos la soulagerait. Malheureusement, ce fut exactement à ce moment que Sam entra, mon fils dans les bras, et nous adressa un sourire chaleureux à Aénis et moi. Bad. Vraiment bad. Aussitôt, je lui lançai un regard pour le moins explicite et, face à son incompréhension, lui fit quelques gestes pour lui dire de partir alors qu’il commençait déjà à s’avancer vers nous. Le pauvre dut croire que je tentais encore une approche amoureuse avec la première jolie fille venue puisqu’il leva les yeux au ciel avant de repartir aussi sec, mais sa venue accompagné d’Héphaïstos n’échappa sans nul doute pas à Aénis. Dès lors, je lui adressai un sourire plus timide accompagné d’un regard désolé.

« Mais tu sais… Je crois que le mieux serait qu’on s’évite si tu préfères ne plus voir dutout mon fils parce que… Je ne peux quand même pas le laisser moisir dans sa chambre à longueur de journée, et Kay… Enfin sa mère ne va vraiment pas bien alors… Peut-être qu’on devrait en rester là. »

Et un plan drague râpé à cause de ma paternité, un.
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MessageSujet: Re: Blue eyes, baby's got blue eyes...   Blue eyes, baby's got blue eyes... Icon_minitimeLun 3 Oct - 16:43

Bien joué Aénis!
Je n’avais pas prévu cette sortie là.
J’avais cru que l’apitoyer l’amènerait à me confier Héphaïstos mais il semblait plus enclin à m’envoyer le plus loin possible de son fils à présent. Comme si je portais la marque de la mort sur moi et qu’au contact d’un bébé je pourrais irrémédiablement reproduire le scénario morbide que je venais de lui débiter.
Un peu hagarde par cette réaction, je ne sus d’abord quoi dire, je restée là bouche bée d’étonnement, interdite. Mais les larmes revinrent et cette fois elles n’étaient pas feintes. Je venais de mettre une croix sur tous mes espoirs de pouvoir approcher à nouveau du seul être auquel je m’intéressais ici. Le seul qui avait provoqué un faible sursaut à mon cœur mort.

Il faut que je me reprenne! Aristide n’aime pas voir une femme pleurer et manifestement ce n’est pas une solution pour l’amener où je veux qu’il aille. Cet homme n’est pas sensible à ce genre de manifestation sentimentale, il ne vibre donc que pour le sexe? Pourquoi suis-je surprise? C’est un homme avant tout, pourquoi serait-il différent des autres? Pourtant je l’avais bien observé, toujours entouré de femmes, de belles femmes de surcroit et il aurait toutes pu les séduire. Peut être l’avait-il déjà fait d’ailleurs.
Et ce regard avec lequel il m’avait détaillée la première fois que j’avais mis un t-shirt moulant, révélant la générosité de ma poitrine. J’avais presque entendu la voix dans sa tête s’en réjouir!

Tout son être était un appel à l’effleurement, à la sensualité. Il n’avait rien d’un obsédé libidineux pour autant, être reluquée par Ari c'était comme être caressée par une plume, une plume s'insinuant dans nos creux et nos contours, passant dans notre dos, nous chatouillant la nuque et provoquant le long de la colonne vertébrale ce frisson irrépressible. Je n’avais jamais rencontré un homme avec un tel halo de séduction. Il envoyait autour de lui des ondes d’attraction et gare à celle qui s’attardait à la contemplation de son regard turquoise! Un peu trop prêt un peu trop longtemps, un contact peau contre peau et je ne donnais pas cher de ma propre vertu. Peut être parce que justement sa peau avait l’air si douce et dégageait une suave et délicieuse fragrance de caramel et de vanille. Enfin bref! Restons concentrée. Je sentais bien que je me ferais sans doute fait prendre au piège moi-même si je ne me répétais pas de garder en tête mon objectif premier.

Je m’efforçais de sécher mes larmes et d’essayer de reprendre un visage apaisé. Je soupirais profondément et le regardais à nouveau dans les yeux. Je réussis même à lui faire un faible sourire enjôleur en lui disant :

« Je voulais juste que tu comprenne pourquoi j’ai eu l’air étrange, mais je ne te demande pas ça. Ni de ne plus le voir ni de m’éviter. C’est vrai que ça m’a fait mal de le tenir contre moi mais tu ne pouvais pas savoir. »

Je pris le temps de réfléchir au tournant que je voulais faire prendre à cette conversation et me déplaçais vers une fenêtre. Malheureusement la contemplation de l’environnement extérieur ne m’apportais pas la moindre aide, si ce n’est d’échapper quelques secondes à son regard interrogateur. Vite, trouver une issue…
Je pensais à Henry et à Héphaïstos. Si semblables mais deux destins opposés. Pourquoi la vie ne m’a-t’elle pas donné la chance de rencontrer un homme comme Aristide et d’avoir Henry avec lui? Foutue bonne étoile, marraine la fée et autre roue du destin!
Décidément la situation m’avait échappé, je n’avais pas su déceler la véritable corde sensible de cet incorrigible -et tout à fait commun- mâle.
Après tout, revenons aux standards de la guerre. Allons directement au chapitre qui fait que les hommes font des choses stupides, perdent tout, se battent et parfois même, meurent.
L’amour.
Je me retournai et connaissant son pouvoir d’attraction, lui fit mon regard le plus intense possible en m’approchant de lui.

« Je suis encore fragile sur ce chapitre mais je fais tout pour oublier, je croyais aller mieux et c’était la première fois que je retouchais un enfant. J’en ai souffert mais je dois admettre que cela m’a également redonné espoir en la vie alors que je n’espérais plus rien. Maintenant tu voudrais me remettre un bandeau sur les yeux alors que je viens d’entrevoir une lumière dans l’absolue obscurité où je me trouve depuis des mois? Je ne veux pas que tu m’ignore. Pas seulement à cause de ton fils mais aussi…parce que je trouve un apaisement indescriptible à ton contact et je ne me suis pas sentie aussi bien depuis tellement longtemps.»

Je me rapprochais encore plus près et doucement, lui pris la main et la posais sur mon cœur.

« Il vient juste de ressusciter, veux-tu qu’il meure à nouveau? »
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Aristide Tetropoulos
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MessageSujet: Re: Blue eyes, baby's got blue eyes...   Blue eyes, baby's got blue eyes... Icon_minitimeDim 23 Oct - 9:58

Que pouvais-je faire de plus ? J’avais beau compatir à sa douleur, Héphaïstos demeurait mon fils et je ne pouvais décemment le laisser croupir dans un coin sous prétexte que le voir faisait du mal à Aénis. Surtout que ce devait être le cas pour beaucoup de personnes, je veux dire, elle n’était sans doute pas la seule à avoir perdu un enfant dans cette guerre mais qu’y pouvais-je ? Fallait-il que nous nous interdisions de procréer afin d’épargner ceux qui ont souffert d’une perte atroce ? Bien sûr que non… C’était triste, mais c’était comme ça, et malgré mon envie de lui être agréable aucune autre possibilité que m’éloigner d’elle ne m’apparaissait. Ca me coûtait, Aénis représentait pour moi une superbe possibilité d’amusement mais non. Non. Aucune femme ne passera jamais avant mon propre fils, que je sois un Dom Juan ou non n’y changeait rien. Il y avait des limites à respecter, tout de même. Cela ne m’empêchait malheureusement pas de me sentir très mal à l’aise, ne sachant que dire, que faire. Je l’observai donc silencieusement ravaler ses larmes et essuyer ses joues, me sentant comme le plus imbéciles des hommes sur terre. La souffrance d’une femme ne pouvait que m’arracher le cœur, a fortiori lorsque j’en étais plus ou moins l’auteur. Enfin, bien évidemment je n’avais pas assassiné son enfant de mes propres mains mais quelque part, en faisant Héphaïstos, j’avais réveillé la douleur de cette blessure. Aussi me sentais-je coupable même si, au fond, je n’y étais pas vraiment pour grand-chose.

Le faible sourire qu’elle m’adressa n’apaisa en rien cette sensation de culpabilité, bien au contraire. La faculté qu’elle semblait avoir, celle de pouvoir se calmer aussi rapidement et prendre sur soi, me déstabilisait légèrement. De même, je ne trouvai absolument rien à répondre lorsqu’elle m’affirma que je n’y étais pour rien, que je ne pouvais pas savoir et que tout ceci était la cause de son étrangeté, l’autre jour. Il n’empêche qu’une fois de plus j’avais tout bonnement mis les pieds dans le plat et que cela me chagrinait, ne désirant pas le moins du moins être désagréable à qui que ce soit. On l’oublie souvent mais à la base, je suis un type gentil, je déteste voir les autres en souffrance et encore davantage lorsque je ne peux rien pour les aider. Aussi détestais-je ressentir cette peine chez elle, sans toute fois savoir comment l’apaiser. La suivant des yeux lorsqu’elle se dirigea vers une fenêtre et observa quelques instants l’extérieur, j’en vins à réellement me demander ce qu’elle attendait de moi. Nous n’étions pas vraiment amis, ni amants, nous ne possédions aucun lien particulier et de toute évidence le fait que je sois père alors qu’elle avait perdu son enfant créait une réelle frontière entre nous. Et pourtant, elle demeurait là, en ma compagnie. Je l’avoue, je n’y comprenais rien, à sa place n’aurais-je pas cherché à mettre fin à ce supplice ? Non, décidemment, je n’y comprenais absolument rien…

Un casse tête, voilà ce qu’Aénis était. Tout d’abord j’avais cru que je lui plaisais mais finalement, je n’en savais vraiment rien. La manière dont elle m’avait observé en douce, dont elle avait progressivement fait quelques efforts vestimentaires m’apparaissait comme une façon de me séduire même si elle ne tentait absolument rien. Sauf que lorsque moi je tentais, lorsque je glissais quelques sous-entendus plus qu’évidents dans nos conversations, elle me repoussait brutalement. Alors quoi ? Peut-être qu’elle était de celles qui aiment se faire désirer mais malheureusement, je ne comptais pas lui courir après. Lorsqu’on y réfléchissait j’avais déjà une petite amie et une maîtresse, alors pourquoi m’encombrer d’une conquête aussi difficile ? Et puis soyons honnêtes, des filles, il y en avait plein, alors je n’allais certainement pas me prendre la tête pour une seule.

Seulement voilà, le comportement d’Aénis ne me donnait pas réellement matière à prendre une quelconque décision. D’abord elle me rejetait, puis me lançait un regard d’une acuité à m’en faire frissonner sans que je ne puisse vraiment faire une croix sur elle ou bien me dire que je réussirais à l’avoir. C’était… de plus en plus déstabilisant. Ce qu’elle me dit par la suite ne m’aida, une nouvelle fois, pas vraiment d’ailleurs. Alors comme ça, voir Héphaïstos lui avait redonné espoir ? J’en fus brièvement heureux, avant qu’elle ne me reproche de vouloir la plonger de nouveau dans l’obscurité et que mon sourire s’efface. Vu sous cet angle là… Cependant, je dois bien admettre que le plus perturbant fut le moment où elle m’annonça très clairement que je lui plaisais, enfin, qu’elle trouvait quelque chose d’apaisant à ma présence mais dans ma tête cela signifiait à peu près la même chose. Alors là… J’étais complètement paumé. Vraiment paumé. Et je ne savais absolument pas comment réagir, encore moins lorsqu’elle se rapprocha de moi et posa ma main sur ses seins. Euh sur son cœur pardon, mais quiconque connaissant l’anatomie féminine (même de manière très schématique) se rendra compte de la proximité entre les deux. J’esquissai alors un sourire mis joyeux mis désolé, ne sachant toujours pas comment réagir.

« Je crois qu’on s’est mal compris, Aénis. » Dis-je finalement avec douceur, gentillesse.

Je retirai alors doucement ma main de son corps, en ressentant un sincère regret mais effectivement, il me semblait qu’un étrange mal entendu demeurait entre elle et moi. Je posai alors mes mains sur mes hanches et repris.

« Tout ce que je veux, c’est que tu te sentes bien, que tu ne sois pas mal à l’aise en ma présence et parviennes à justement sortir de cette obscurité alors… »

J’eus alors un sourire entendu avant de poser une main caressante dans le creux de son cou.

« Si tu dis que ma présence t’apporte justement de l’apaisement, qu’être avec moi te fais du bien…. Je suis sûr qu’on va pouvoir trouver un arrangement sympathique. »

Instant décisif : Soit elle me repousse et je laisse définitivement tomber, soit elle me répond favorablement et... La suite, vous la connaissez.
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MessageSujet: Re: Blue eyes, baby's got blue eyes...   Blue eyes, baby's got blue eyes... Icon_minitimeSam 5 Nov - 21:49

Nous y voilà.

Il ne me laisse pas une grande marche de manoeuvre, capituler ou reculer.

Je dois avouer que fermer les yeux et laisser les tendres lèvres de ce bel Adonis se poser sur les miennes me tente plus que tout à ce moment là. J'étais certaine qu'elles devaient être douces et fermes, elles avaient l'air si affamées à cet instant, comme prêtes à me dévorer.

Quelques centimétres séparaient nos bouches, je pouvaient sentir son souffle sur ma peau, je pouvais sentir qu'il n'était parfaitement régulier. Ainsi, il était troublé. Il me désirait c'était évident. Malgré le fait qu'il me mette le dos au mur, j'avais les cartes en main. Mon coeur cognait si fort dans ma poitrine que j'étais persuadée qu'il pouvait l'entendre. J'eus le souffle court à mon tour en songeant au moment où sa peau nue frôlerait enfin la mienne, que ses lèvres parcouraient mon corps et ses caresses m'embraseraient tout à fait. La pièce se mit à tourner autour de nous, ne me laissant pour repère que les yeux turquoise qui me fixaient en attendant que je nous libère de cette attente insoutenable.

Aristide m'attirait irrestiblement et pour la première fois depuis des années, je n'étais pas prise de nausées en sentant une main masculine sur moi. Comme il étrange de ressentir ce sentiment après tant de moments de dégout au contact des hommes! Je n'aurais jamais cru pouvoir supporter à nouveau cette promiscuité avec quiconque, vouloir soudain me retrouver nue contre lui et me blottir sur sa poitrine et me laisser guider par les battements de son coeur.

Alors que je me laisser aller à ces pensées et que nos corps se rapprochaient encore plus étroitement, j'eus soudain des flashs de moments violents et humiliants que j'avais pu vivre alors que les hors la loi m'obligeaient à me prostituer. Je me revis ligotée, torturée, obligée de subir des choses atroces pendant que ces messieurs prenaient du plaisir. Mon être fut parcouru d'un frisson irrepressible et je me sentis incapable d'aller plus loin avec Aristide.

Je n'étais pas prête à redevenir un objet de désir, bien qu'il m'attirait énormément, je ne pouvais pas encore m'abandonner à lui. Cette évidence m'attrista et je ne pus m'empêcher d'avoir une fois de plus les larmes aux yeux.
Je me reculais doucement d'Ari et posais ma main sur son coeur, puis la laissait lentement explorer son corps parfait. Je le dévisageais en tentant de deviner quelles blessures cette guerre lui avait pu lui infliger mais Arisitide n'est pas du genre à laisser lire sur son visage quelque marque de douleur. Je ne voyais aucune faiblesse, aucune faille, il semblait si solide, si rassurant. J'avais vraiment envie de tomber dans ses bras et de le laisser me serrer fort, si fort, à ne plus pouvoir respirer.

Mais ensuite? Il ne se contentera pas d'un calin! C'est un vrai prédateur, un homme dans toute sa splendeur, pas un jeune premier qui emmène sa douce au bal de fin d'année. Et quand son désir deviendra trop insistant comment ferais-je pour me soustraire sans avoir l'air d'une capricieuse qui ne sait pas ce qu'elle veut? Non, non, je ne dois pas nous laisser glisser dans cette situation inextricable et gênante. Néanmoins, j'étais bien incapable de me détacher de lui et surtout de son regard brûlant.

"Ari, tu es vraiment très attirant mais je ne peux pas. Tu sais ce que j'ai vécu et je ne suis pas encore prête à... enfin tu comprends. Ne m'en veux pas, je me suis trompée, je croyais que je pouvais... mais non."

Il avait l'air interdit, et je le comprenais, moi même j'aurais vraiment aimer pouvoir assouvir notre envie mutuelle, mais s'il était incapable de comprendre qu'une victime d'un viol pouvait ne jamais se remettre d'une telle épreuve, il n'était de toute façon pas un homme pour moi. Pouvait-il être insensible à ce point? Je n'arrivais pas à me résoudre à cette possibilité et espérais qu'il accepterait la proposition que j'allais lui faire. Je lui pris les mains et les gardais dans les miennes et en lui décrochant mon regard le plus attendrissant au possible, lui demandais :

"Ne pourrait-on pas déjà apprendre à nous connaitre et être amis? Ou est-ce que tu en a suffisament pour ne pas vouloir de moi à dans ce rôle là?"
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