This Is War
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 Say It Ain't So {Alexander}

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Gabrielle McCord
Don't Worry About A ThingGabrielle McCord


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MessageSujet: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeMar 18 Mai - 9:56



Allongée sur le lit de notre chambre, je fixais le plafond : J'étais complètement épuisée, vidée.

Ma conversation avec Kat avait été assez difficile et je n'en revenais pas d'avoir craqué, de lui avoir tout avoué. J'avais pourtant été forte, j'avais tenu le coup plusieurs jours et j'étais décidée à ne rien lui raconter mais à force d'insister, de remettre ma parole en doute, j'avais fini par craquer. Je dois bien avouer que même si une partie de moi regrettait de ne pas avoir réussi à tenir ma langue, l'autre partie était soulagée d'avoir enfin tout avoué à Kat. C'était égoïste, certes, mais à présent, je pouvais partager ma douleur et mon mal-être avec ma meilleure amie et ce n'était pas rien. En fait, c'était essentiel et j'avais été stupide de croire que lui cacher la vérité était pour le mieux. J'avais à présent un infime espoir que j'allais réussir à aller mieux. J'espérais juste que Nathaniel ne m'en voudrait pas d'avoir dit la vérité à Kat. Cette dernière m'avait d'ailleurs parlé d'Alexander : Ils avaient tous les deux eu une discussion. Apparemment, lui aussi se posait des questions : Comment aurait-il pu en être autrement? J'avais tellement changé... Cependant, je ne m'imaginais pas dire la vérité à Alexander : J'avais trop honte pour ça, j'avais trop peur de le répugner et qu'il ne veuille plus de moi. Déjà que je me répugnais moi-même...

J'ai senti les larmes me monter aux yeux et je les ai fermés.

Cette agression avait été une véritable épreuve et le viol m'avait particulièrement marquée. Le meurtre aussi... Mais il n'y avait pas que ça. Mathilda et moi avions parlé de tout cela lorsqu'elle m'avait soignée et j'avais été obligée d'entrer dans les détails pour qu'elle finisse par me dire qu'il existait un risque de maladies mais aussi un risque de grossesse. Après les bombardements, j'avais rapidement épuisé le peu de stock de pillules contraceptives qu'il me restait et Alexander et moi étions prévoyants, prudents : Il le fallait. Mon agresseur, lui, ne s'était pas donné cette peine et le risque était bel et bien là. Mathilda m'avait donc donné tout un tas d'indications afin de surveiller les symptômes d'éventuels maladies mais je n'avais pas besoin d'elle pour détecter les symptômes d'une grossesse. J'étais pétrifiée à l'idée d'avoir du retard et d'ici une bonne semaine, j'allais guetter mes règles comme je ne l'avais jamais fait auparavant. Je ne pouvais que prier pour ne pas être enceinte. Mais si c'était le cas... Oh seigneur, si c'était le cas... Qu'est-ce que j'allais pouvoir faire?

Je me suis tournée sur le côté, j'ai replié mes genoux contre moi et j'ai croisé mes bras contre ma poitrine. C'était une véritable torture de penser à tout ça et je n'arrivais pas à m'enlever ces idées de la tête. Je n'y parvenais pas! J'ai fini par m'endormir. Depuis mon retour, mes nuits étaient peuplées de cauchemars et si Mathilda ne m'avait pas donné de quoi m'assomer pour que je puisse dormir, je me serais probablement réveillée en sursaut beaucoup plus souvent. Quand j'ai senti une main se refermer doucement sur mon épaule, j'ai revu le visage de mes agresseurs et j'ai ouvert les yeux dans un sursaut. Je me suis tout de suite retournée et éloignée de cette main qui venait de me toucher avant de me rendre compte qu'il s'agissait d'Alexander. J'avais le souffle coupé, la respiration saccadée, et lui était là, assis sur le bord du lit, me regardant avec incompréhension : Je n'avais jamais réagi comme ça à son contact. Jamais...

J'ai mis quelques instants à me calmer et j'ai soupiré.

-Pardon... Je... J'ai fait un cauchemar.

Léger comme explication mais c'est tout ce que j'ai trouvé sur le moment. J'ai esquissé un bien maigre sourire avant de m'avancer doucement sur le lit et de me blottir dans ses bras. J'ai posé ma tête contre son torse : D'ordinaire, écouter les battements réguliers de son coeur me faisait un bien fou, me rassurait, mais là, rien n'y faisait. Je voulais profiter de ce moment, j'en avais envie, mais je n'y arrivais pas et ça me tuait! Si seulement j'avais pu tout oublier. Non... Si seulement j'avais pu revenir en arrière et ne pas sortir ce soir-là...
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeMar 18 Mai - 12:01

Depuis la chute de Gabrielle, aucune nuit n'avait été reposante, que ce soit pour elle ou pour moi. Elle passait des nuits agitées, avait des difficultés à trouver le sommeil et quand enfin elle retrouvait les bras de Morphée, c'était pour gesticuler et murmurer des paroles incompréhensibles. Je n'étais pas idiot : une simple chute ne pouvait pas causer ce genre de choses! Un évènement traumatisant, en revanche, si. Et j'étais de plus en plus certain qu'il s'était passé quelque chose de grave, quelque chose qu'elle me cachait. Et j'avais la conviction que Nathaniel savait.

Lui, il savait et pas moi.

Il y avait de quoi en ressentir de la jalousie, non? J'avais envie de hurler, de la secouer comme un prunier pour qu'elle me parle, comme nous l'avions toujours fait! Je ne lui avais jamais rien caché de mes activités en Irak, de ce que j'y avais vécu. Même si j'avais parfois rechigné à lui parler, j'avais fini par le faire. Même si ce n'était pas reluisant. Parler de honte, de meurtres, ce n'était jamais évident, mais je l'avais fait. Et voilà que maintenant, elle se fermait à moi et me cachait des choses. Je me sentais inutile et surtout, je sentais que notre couple était en danger à cause de ce mystère et j'avais peur de la perdre.

Aussi, quand cette nuit encore, elle se mit à gigoter et gémir, je me redressai, avant de lui saisir doucement l'épaule. J'étais épuisé par ces nuits agitées, mais je n'aurais échangé ma place pour rien au monde. Il aurait été facile d'aller dormir ailleurs, mais ma place était à ses côtés.

Elle se réveilla brutalement, comme si je l'avais frappée et me dévisagea, perdue. Moi-même, j'étais pétrifié par sa réaction. Elle ne m'avait jamais fui. Jamais. Elle balbutia une excuse concernant ses cauchemars avant de venir se blottir dans mes bras. Inexplicablement, j'avais envie de pleurer. Il y avait une barrière entre nous et j'avais peur de ne jamais pouvoir la franchir. Je lui caressai doucement les cheveux avant de murmurer très doucement :

- "Oui, encore un cauchemar. Comme chaque nuit depuis ta... chute."

J'insistai sur le dernier mot, de façon très cynique et totalement incrédule. Je n'y croyais pas. J'avais envie de la supplier de s'ouvrir à moi.

- "Gabrielle... Depuis cet accident, j'ai l'impression que tu m'échappes doucement. Tu me caches quelque chose, je le sais, je le sens et ce secret creuse un fossé plus profond chaque jour entre nous... Je t'en prie, parle-moi. Je t'aime, tu le sais, pourquoi est-ce que tu ne me fais pas confiance? Combien de fois t'ai-je confié ce qui me hantait? Combien de fois t'ai-je parlé de mes fantômes et de mes démons? Tu ne m'a jamais jugé, jamais. Je ne le ferais pas davantage. S'il te plait..."

Et là, je suppliais réellement, laissant tomber ma fierté et mon égo. Je voulais retrouver ma femme.
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Gabrielle McCord
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeMar 18 Mai - 16:05

Alexander posa sa main sur mes cheveux et se mit à les caresser doucement. Je fermai les yeux et essayai de me détendre : Ce n'était pas gagné mais au moins, j'essayais.

Là, sa voix s'éleva doucement.

- "Oui, encore un cauchemar. Comme chaque nuit depuis ta... chute."

J'ouvris brusquement les yeux et me raidis. Le ton qu'il avait employé pour parler de la dite chute me faisait parfaitement comprendre qu'il n'y croyait pas : Oh non... Pas lui aussi... J'avais déjà dû supporter la suspicion de Kat, son insistance, ses questions. J'avais teminé par craquer, ne supportant plus le mensonge. Et voilà qu'à présent, Alexander s'y mettait aussi? Ce n'était pas possible... Subitement, mes mains se crispèrent et s'accrochèrent à sa chemise : J'avais peur. J'avais terriblement peur de la suite.

Et j'avais raison...

- "Gabrielle... Depuis cet accident, j'ai l'impression que tu m'échappes doucement. Tu me caches quelque chose, je le sais, je le sens et ce secret creuse un fossé plus profond chaque jour entre nous... Je t'en prie, parle-moi. Je t'aime, tu le sais, pourquoi est-ce que tu ne me fais pas confiance? Combien de fois t'ai-je confié ce qui me hantait? Combien de fois t'ai-je parlé de mes fantômes et de mes démons? Tu ne m'a jamais jugé, jamais. Je ne le ferais pas davantage. S'il te plait..."

Ses mots me frappèrent droit au coeur et je restai un moment sans bouger, sans parler.

Tout cela, je le savais mieux que personne. Je savais que mon silence nous éloignait mais que pouvais-je faire d'autre à part lui mentir? Il disait qu'il m'aimait, que je pouvais lui faire confiance, que lui-même s'était confié de nombreuses fois à moi, que je ne l'avais jamais jugé et qu'il ne le ferait pas, mais il ne pouvait pas en être certain et je ne voulais pas prendre ce risque. Il pouvait bien sûr plutôt bien réagir... Non, en fait, il ne pouvait pas bien réagir. Si je lui disais la vérité, il allait entrer dans une colère noire. Au mieux, il allait juste avoir envie de tuer ceux qui m'avaient fait ça (trop tard), mais au pire, il allait être dégoûté de moi, de mon corps, de ma présence... Un autre homme m'avait touchée, un autre homme avait eu des relations sexuelles avec moi. Certes, ça s'était passé sans mon consentement, mais pour moi, ça ne changeait rien au problème.

Je lâchai sa chemise et me reculai avant de lever mon visage vers lui et de le regarder droit dans les yeux. Mon regard était froid, dur, et distant parce que la seule défense qui me restait à présent, c'était l'agressivité et l'attaque.

-Je n'ai absolument rien à te confier et je ne vois pas pourquoi tu mets tout ça sur le tapis!

Je descendis du lit et croisai les bras.

-Vous vous êtes donné le mot avec Kat ou quoi? Elle aussi elle est venue me poser des questions, remettre ma parole en doute... Pourquoi je mentirais? Tu dis que je peux te faire confiance mais c'est plutôt toi qui n'a pas confiance en moi!!!

A présent, je n'avais plus besoin de faire semblant d'être en colère. En fait, tout ce venin que j'étais en train de lui cracher à la figure, c'était contre moi-même que je le dirigeais réellement.

-Vous me fatiguez!!! Et je suis déjà assez épuisée sans qu'en plus vous en rajoutiez! Qu'est-ce qu'il faut que je fasse pour qu'on me croit? Que je jure sur la Bible?

J'ouvris avec fracas le tiroir de ma table de chevet et sortit le précieux ouvrage en question avant de le jeter sur le lit : Pas terrible ça comme comportement quand on se dit "bonne chrétienne". Enfin, j'avais commis un meurtre, alors jeter une Bible sur un lit... A côté, ce n'était rien du tout.

-Qu'est-ce que tu attends de moi? HEIN? QU'EST-CE QUE TU VEUX?

Je me retournai alors et me plaquai contre le mur, bras pliés, poings fermés, mon visage contre mes mains. Toutes ces émotions qui me tenaillaient, qui me hantaient, tout venait de remonter et de m'exploser à la figure, et c'était Alexander qui en avait fait les frais. J'étais tellement sur les nerfs que j'en tremblais.

Cette fois, c'était fait : J'avais carrément pêté les plombs...
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeMar 18 Mai - 22:11

Voilà, on y était. J'avais mis les pieds dans le plat, après avoir tergiversé pendant des jours et des jours. J'avais espéré qu'avec le temps, en la laissant venir à moi, elle me parlerait, mais force était de constater qu'il me fallait prendre les taureau par les cornes, avec le plus de délicatesse possible pour ne pas la braquer. Je rompis le petit moment d'intimité volé en parlant de sa chute. Elle se raidit, s'écartant de moi et me regardant de ses grands yeux noirs. Un regard à me faire chavirer et flancher, mais je persistai. Malgré ses mains qui agrippaient ma chemise comme un noyé s'accrochait à la bouée. Mais je balayais la culpabilité pour lui livrer enfin ce que j'avais sur le cœur. Égoïstement, ça faisait du bien de vider mon sac et de lui déposer mon coeur entre les mains, même si je devrais en souffrir ensuite.

J'attendais avec angoisse une réaction... qui ne vint pas. Le silence s'installa alors que je sentais mon cœur battre dans mes tempes, trop fort, trop vite. J'avais peur. Rarement dans ma vie je n'avais eu aussi peur. Je risquais de la perdre, je marchais sur le fil du rasoir et tout faux pas risquait de me faire basculer. De nous détruire.

Quand elle s'écarta, je sentis mon cœur s'arrêter et peser aussi lourd que du plomb. J'avais commis une faute et je sentais l'orage qui s'annonçait violent. J'étais habitué à essuyer les colères des membres de la communauté et j'avais accepté ce rôle d'exutoire. Mais venant de la femme que j'aimais, c'était plus difficile. Ses premiers mots me martelèrent le cœur. Au lieu de s'ouvrir, elle se fermait totalement.

Et moi, mon visage perdit de ses couleurs pour devenir de marbre. Je me fermai aussi et serrai les mâchoires à les briser. Et j'encaissai les accusations injustes sans broncher. Voilà qu'elle retournait mes arguments contre moi, en toute mauvaise foi. M'accuser de ne pas lui faire confiance alors qu'elle me mentait, c'était fort quand même. Et blessant. Je ne protestai pas alors qu'elle sortait la Bible pour jurer dessus. C'était un brin mélodramatique, mais bon... Je la laissais faire, aussi froid qu'une statue, aussi impénétrable. Elle me cracha une question à la figure, avant de se recroqueviller contre le mur, totalement épuisée. Un instant, j'hésitai sur la conduite à tenir : la laisser tranquille, continue rà la harceler, la serrer fort...

Finalement, j'approchai d'elle et l'enveloppai dans mes bras doucement, sans rien lui imposer.

- "Je veux que tu me reviennes. Je veux voir de nouveau ton magnifique sourire et tes yeux pétiller de joie et d'espoir. Ton sourire s'est fané et tes yeux se sont voilés et j'ignore pourquoi. Ca me rend dingue de te voir souffrir sans savoir pourquoi, sans rien pouvoir faire pour t'aider. Tu me mens, tu dois avoir une bonne raison pour cela, mais ça risque de nous séparer. Je t'en prie... Gabrielle, je t'aime comme un fou. C'est toi qui me donnes la force de continuer tout cela, de me battre pour toi et Emma. Tu m'as tout donné. Avec toi, je suis intouchable, sans toi, je ne suis rien... Te souviens-tu de nos vœux de mariage?"

Je la lâchai, avant de me mettre à genoux.

- "Je jure de t'aimer, pour le meilleur et pour le pire... Pour le pire Gabrielle, ce n'étaient pas des paroles en l'air."

Je l'enlaçai de nouveau, toujours à genoux et terriblement vulnérable.

- "Je t'ai aimé dés le premier regard, je t'aime chaque jour davantage encore et je t'aimerai jusqu'à ma mort, quoiqu'il arrive."

J'enfouis alors mon visage dans son vêtement, avant de murmurer :

- "Ne me laisse pas devenir un étranger..."
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Gabrielle McCord
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeMer 19 Mai - 7:30

J'avais l'impression d'avoir complètement perdu pieds avec la réalité, comme si j'avais basculé de l'autre côté. C'est quand Alexander m'enveloppa doucement de ses bras que je revins à moi : J'étais à nouveau connectée à lui, au monde, à la réalité. Je ne bougeais pas, j'en étais incapable. Le sentir tout contre moi... J'en avais tellement besoin, et en même temps, ça me faisait tellement mal... Et sa voix qui pourtant aurait dû me faire du bien n'était qu'une torture supplémentaire parce qu'à cause de moi, il souffrait.

- "Je veux que tu me reviennes. Je veux voir de nouveau ton magnifique sourire et tes yeux pétiller de joie et d'espoir. Ton sourire s'est fané et tes yeux se sont voilés et j'ignore pourquoi.

Les larmes me sont montées aux yeux et je n'ai pas pu les empêcher de noyer mes joues. Moi aussi je voulais sourire de nouveau et être heureuse mais j'avais le sentiment, la certitude que c'était impossible.

-"Ca me rend dingue de te voir souffrir sans savoir pourquoi, sans rien pouvoir faire pour t'aider. Tu me mens, tu dois avoir une bonne raison pour cela, mais ça risque de nous séparer. Je t'en prie... Gabrielle, je t'aime comme un fou. C'est toi qui me donnes la force de continuer tout cela, de me battre pour toi et Emma. Tu m'as tout donné. Avec toi, je suis intouchable, sans toi, je ne suis rien... Te souviens-tu de nos vœux de mariage?"

Je plaquai ma main contre ma bouche pour étouffer un sanglot. Alexander me lâcha et se mit à genoux. Je n'aurais peut-être pas dû le regarder, mais je n'ai pas réussi à résister. J'ai glissé mon regard brouillé de larmes vers lui. Ma main était toujours plaquée contre mes lèvres : J'avais peur de craquer plus encore si je la retirais.

- "Je jure de t'aimer, pour le meilleur et pour le pire... Pour le pire Gabrielle, ce n'étaient pas des paroles en l'air."

Le pire oui... Ce qui m'était arrivé était le pire. Je ne savais pas quoi dire. Toujours à genoux, il m'enlaça et je posai ma main libre sur son épaule comme pour me raccrocher à lui. C'était si paradoxal : Je le voulais mais j'avais peur de le vouloir. Je le repoussais mais je ne voulais pas le repousser.

C'était abominable.
C'était insupportable.
C'était insurmontable.

- "Je t'ai aimé dés le premier regard, je t'aime chaque jour davantage encore et je t'aimerai jusqu'à ma mort, quoiqu'il arrive."

Je fermai les yeux et une fois certaine que je n'allais pas me remettre à hurler, je posai mon autre main sur son épaule.

- "Ne me laisse pas devenir un étranger..."

Je refermai mes mains sur sa nuque et le serrai contre moi. Ce fut d'une voix étranglée par les sanglots que je m'adressai à lui.

-Je ne veux pas que tu deviennes un étranger... Je t'aime... Je t'aime tellement... Mais je... Je...

J'étais complètement paumée. Lui dire la vérité était impossible mais lui mentir l'était tout autant. Qu'étais-je censée faire? Peut-être devais-je être en partie honnête et lui expliquer ce que je ressentais même si je n'allais pas jusqu'au pourquoi. De toute façon, avais-je le choix? Tout ça était déjà allé beaucoup trop loin.

-Je ne peux pas te le dire... Non... Parce que j'ai trop peur de te perdre... Et ça, si ça devait arriver, je ne le supporterais pas... Je ne peux rien encaisser de plus... Alors s'il te plaît... Je t'en prie... Je t'en supplie... Ne me demandes rien... Ne me poses plus de questions... Laisses-moi oublier... Je veux juste oublier... Je veux juste oublier...

Et voilà que je répétais cette phrase, encore, et encore, et encore. Comme si la répéter allait justement effacer ces horribles souvenirs de ma mémoire. J'avais cependant commis là une erreur irréparable : En me confiant de la sorte, sans pour autant entrer dans les détails, l'inquiétude d'Alexander n'allait pas diminuer, bien au contraire. Malheureusement, en cet instant, je ne m'en rendais absolument pas compte. Non... Moi, ce que je voulais, c'était oublier. Après quelques instants, cette phrase, cette fameuse phrase ne devint plus qu'un murmure avant de disaraître. Et si les larmes continuaient de couler sur mes joues, je ne sanglotais plus. J'étais fatiguée d'avoir tant pleuré, d'avoir tant essayé de protéger mon secret. Mes jambes m'ont alors tout simplement lâché et je me suis accrochée, avec le peu de forces qu'il me restait, à Alexander pour éviter de tomber par terre.

-Pardonnes-moi...
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeMer 19 Mai - 8:25

Je m'étais ouvert à elle comme rarement. Et jamais personne ne m'avait entendu proférer ce genre de paroles désespérées et passionnées, ni me mettre à genoux. Pour tous, j'étais Alexander Mc Cord, le fondateur de cette petite communauté, l'inébranlable, l'intransigeant. Je semblais aussi fort qu'un roc et rien ne semblait m'atteindre. Je gardais un masque d'assurance en toute circonstance, de calme aussi. Combien pouvaient se targuer de m'avoir vu en colère? Très peu. La dernière fois, cela avait été contre Ethan qui s'était saoulé comme un abruti au lieu de chercher à reconquérir Katarina. J'avais du lui souffler dans les bronches pour qu'il retrouve un peu ses esprits.

Mais sinon, je semblais imperméable à toute émotion.

Ce qui était faux, bien entendu. Simplement, je savais parfaitement bien les cacher et les enfouir, gardant toujours en mémoire mes objectifs, rien ne m'en faisant dévier. J'étais aussi un excellent défouloir. Avec Katarina il y a quelques semaines, avec Gabrielle maintenant. Mais j'enfonçai des coups de butoir dans ses barrières. Pas avec violence dans mes paroles, mais avec violence émotionnellement. Elle pouvait craquer, elle pouvait m'avouer ce qu'elle cachait, je savais pouvoir y arriver...

Mais à quel prix?

Elle ne me repoussa pas. Quand je fus à genoux devant elle, elle posa une à une ses mains sur mes épaules, avant de me serrer contre elle. J'avais refermé mes bras autour de sa taille. Mes yeux restaient secs (quand avais-je pleuré pour la dernière fois?), mais mon cœur en miettes était douloureux dans ma poitrine et mes nerfs étaient trop à fleur de peau à mon gout.

Et enfin, elle parla, d'une voix entrecoupée de sanglots. Je me haïssais de lui faire mal ainsi, mais si j'avais retenu une chose de mon service dans l'armée, c'était bien qu'il fallait laisser sortir le trop plein et non l'enfouir au risque de s'empoisonner. Et c'était ce que Gabrielle faisait. Puis, elle me demanda de ne pas insister, de la laisser oublier, qu'elle avait peur de me perdre si j'apprenais la vérité. Elle répéta l'oubli comme une litanie, comme si cela avait le pouvoir d'effacer sa mémoire. Évidemment, les questions revinrent de plus belle dans ma tête, avec violence et sans réelle cohérence. Il me fallut me calmer et tenter de rassembler les indices pour élaborer des hypothèses : non je n'allais pas laisser tomber.

Elle avait peur de me perdre si j'apprenais la vérité.
Elle voulait oublier un évènement traumatisant.
Elle était revenue couverte d'hématomes.
Elle avait perdu sa joie de vivre.
Nate l'avait ramenée.

Il ne l'avait pas sauvé d'une chute.
Elle n'était pas tombée.
Si elle n'était pas revenue couverte de bleus, j'aurais pensé qu'elle m'avait trompé avec un autre homme à sa façon de craindre ma réaction et de me demander pardon.
Mais que voulait-elle oublier?

Je tressaillis quand une pensée insidieuse se glissa jusqu'à mon esprit. Au même moment, Gabrielle se laissa tomber et je la soutins alors qu'elle se retrouvait à genoux elle aussi.

Et cette pensée qui ne me lâchait pas.

Et qui expliquait énormément de choses...

Sa peur, sa volonté d'oublier, cette impression de ne plus être digne de moi si j'apprends la vérité, cette réaction de fuite quand je l'ai touchée... Ces cauchemars qui torturent ses nuits.

Je fermai les yeux et comptais lentement jusqu'à dix pour évacuer la colère glacée qui venait de naître.

Tout concordait.

Je répétais mentalement les mots que j'allais prononcer, avant e lâcher d'une voix soigneusement neutre et maîtrisée :

- "Tu n'es pas tombée. On t'a fait du mal, on t'a frappé... On t'a..."

Les mots se coincèrent dans ma gorge. Les proférer me paraissait une profanation de son intimité, de ce fragile équilibre qu'elle tentait de conserver. Je la lâchai, avant de prendre son visage entre mes mains pour la regarder droit dans les yeux et l'empêcher de se dérober.

- "Une dernière question, mon amour. Je te promets que la réponse n'aura pas d'incidence sur les sentiments que je te porte, mais je veux que tu sois honnête... Est-ce qu'on a..."

De nouveau je butais sur les mots. Comment demander ça délicatement? Il n'y avait aucune façon de le faire...

- "Est-ce qu'on a abusé de toi?"

J'avais demandé cela dans un souffle à peine audible, guettant la réponse avec angoisse et avidité. Est-ce qu'on avait violé ma femme? Est-ce qu'on l'avait frappée pour la faire se tenir tranquille tandis qu'on la pénétrait? Cette pensée m'était insupportable... Mon ange avait été souillé et on lui avait ravi ses derniers lambeaux d'innocence de la plus horrible des façons. Pour la première fois depuis longtemps, je ressentis une haine terrifiante et implacable pour ceux qui avaient osé faire cela et une envie toute aussi terrifiante de tuer... Et pas de façon propre et sans douleur.
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeMer 19 Mai - 10:19

Il ne tenta pas de me relever, au contraire. Il resta à genoux, m'enlaça, me soutint pour éviter que je ne tombe au sol et moi, j'avais juste mon visage posé contre son épaule. J'avais le regard voilé et j'avais l'impression d'être en plein brouillard : La fatigue sans doute. J'aurais voulu fermer les yeux et dormir, mais sans faire de cauchemars. J'aurais tant voulu retrouver un sommeil paisible, des pensées paisibles... J'aurais tant voulu... Le silence s'installa et malgré le brouillard auquel je faisais face, je ne décrochais pas de la réalité et ce silense commençait à me peser.

A quoi pensait-il? Allait-il accepter ma demande et arrêter de poser des questions? Je priais pour que cela soit le cas. Cependant, Dieu ne nous entend pas toujours et là, il était tout simplement devenu sourd à mes prières. Quand la voix d'Alexander s'éleva doucement, son ton était tellement dosé, posé que cela me glaça le sang.

- "Tu n'es pas tombée. On t'a fait du mal, on t'a frappé... On t'a..."

Il s'arrêta. Mon coeur se mit à battre frénétiquement et à présent, mes yeux étaient complètement ouverts : J'étais en alerte. Respirer me devint plus difficile : Il avait compris. Seigneur, il avait compris... A cette idée, j'ai senti mon coeur se déchirer et je n'ai pu empêcher les larmes de couler à nouveau sur mes joues. Il me lâcha pour prendre mon visage entre ses mains et me regarder droit dans les yeux : Aucune fuite possible pour moi. J'étais pétrifiée d'horreur. Mon coeur battait de plus en plus vite : J'en avais des vertiges.

- "Une dernière question, mon amour. Je te promets que la réponse n'aura pas d'incidence sur les sentiments que je te porte, mais je veux que tu sois honnête... Est-ce qu'on a..."

Il s'arrêta à nouveau et moi, tout bas, je murmurai.

-Alex...

Je ne voulais pas qu'il me le demande.
Je ne voulais pas qu'il me pose cette question fatidique.
Pourtant...

- "Est-ce qu'on a abusé de toi?"

Il me le demanda dans un souffle à peine audible mais je n'avais aucun besoin de lui demander de répéter : J'avais compris. Doucement, je levai mes mains pour venir les poser sur ses joues. Il m'avait dit que cela ne changerait rien... Il avait compris et avait promis qu'il ne cesserait pas de m'aimer alors...

-Oui... Je suis tellement désolée...

J'avançai mon visage et posai mon front contre le sien : Je tremblais comme une feuille.

-Pardon... Pardon...

Et là, mes lèvres trouvèrent les siennes. Mes mains restèrent plaquées contre ses joues et je ne lâchai plus. Je lui donnai plusieurs petits baisers entrecoupés de sanglots avant de me blottir dans ses bras et de le serrer fort, comme jamais je ne l'avais serré contre moi auparavant. Je m'accrochais à lui, comme on s'accroche à un dernier espoir.

-Je t'aime... Pardon...

Pourquoi le répéter à ce point? C'était plus fort que moi. Je me sentais tellement coupable... Pourtant, je n'avais pas voulu ce qui m'était arrivé. J'avais cependant été imprudente et cette imprudence avait entraîné ma perte... Notre perte. Dans ma chute, j'entraînais aussi Alexander. Je ne pouvais m'empêcher de penser à la suite : Il allait vouloir se venger et j'allais devoir lui avouer le reste, l'autre partie de cette histoire qui me torturait. J'allais devoir avouer à l'homme que j'aimais que j'avais commis un meurtre. A cette pensée, un frisson me parcourut tout le corps : Comment allait-il réagir? Cette épreuve était loin d'être terminée.
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeMer 19 Mai - 12:17

Je restais sourd à sa dernière supplique. Elle souffla mon prénom, apeurée parce que j'allais pouvoir dire, mais elle savait déjà à quoi je pensais, j'en étais convaincu. Je n'étais pas devin, je n'étais pas psychologue, mais je n'étais pas idiot et j'étais quelqu'un d'assez intuitif et sensitif sous mes airs de grosse brute baraquée. Fausse image d'ailleurs, il n'y avait pas plus bonne pâte que moi, ni plus secourable, ce qui exaspérait Aaron. Mais il ne fallait pas me chercher ou faire du mal à ceux que j'aimais, là je devenais implacable.

Et implacablement, sans pitié aucune, je demandais à Gabrielle si on l'avait violée. mon esprit se cabrait en pensant à ces mots et à ce que cela supposait, mais il fallait que ce soit dit. Elle me caressa les joues avat de confirmer mes craintes.

Et là, mon univers de certitude fut balayé et le vide me fit basculer. J'étais happé par ce vide, par ce trou béant dans ma poitrine alors que l'horreur s'imposait à moi et que des images d'une obscénité insoutenable me venaient en tête. Je voyais ma Gabrielle, battue, ses vêtements déchirés, se débattre inutilement sous la poigne d'un homme qui souriait et la violait, sous le regard d'autres... Je fermai les yeux pour chasser ces images, remplacées par d'autres : une longue, longue, séance de torture pour punir ceux qui avaient osé faire ça, leur faire tout perdre lentement. Avant d'arracher leur vie de façon douloureuse.

Les lèvres de Gabrielle sur les miennes me ramenèrent à la réalité. Elle se répandait en excuses, ce qui ne faisait qu'attiser ma colère! Et ma culpabilité... J'aurais du être là, j'avais juré de la protéger et j'avais lamentablement échoué... Je l'embrassai alors comme un perdu, comme si j'avalais goulument de l'oxygène pour ne pas mourir. Elle se blottit dans mes bras et je sentis monter une vague de larmes face à l'horreur qu'elle avait enduré seule. Larmes de tristesse sur ce qui avait été perdu, larmes de rage. Puis, je murmurais avec conviction :

- "Non, arrête de t'excuser, tu n'y es pour rien. Ces chiens ont souillé ton innocence et laissé des miettes, je t'en prie, ne te sens pas responsable."

Je la serrai plus fort encore, avant de lâcher de nouveau, d'une voix brisée cette fois :

- "Si on va par là, je suis le seul à blâmer, j'aurais du te protéger, je l'ai juré devant dieu."

Et finalement, je laissais une larme couler, une seule, bien vite sèche, mais étonnante chez moi. Pas le temps de s'apitoyer, j'avais encore quelque chose à faire pour les punir.

- "Je t'aime Gabrielle, comme j'aimerais te délester de ces horribles souvenirs, de cette expérience épouvantable et te rendre le sourire... Dis-moi comment t'aider mon amour..."

Je soupirai, avant de murmurer avec une froideur glaçante :

- "Je vais les tuer... Je vais les retrouver et les tuer."
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Gabrielle McCord
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MessageSujet: l   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeMer 19 Mai - 17:44

- "Non, arrête de t'excuser, tu n'y es pour rien. Ces chiens ont souillé ton innocence et laissé des miettes, je t'en prie, ne te sens pas responsable."

J'avais eu tellement peur que tout bascule de manière encore plus irréversible... J'avais eu tort. Là, dans les bras d'Alexander, au fur et à mesure que les secondes passaient je me sentais... Mieux? Oui, d'une certaine façon. Ce poids qui pesait tellement sur mon coeur avait disparu parce qu'à présent, il savait tout et il ne me repoussait pas. J'avais été stupide de ne pas avoir assez confiance en lui, en son amour pour moi. Oui, j'avais voulu le protéger de tout ça, mais j'avais surtout eu peur de le perdre.

Cependant, je ne l'avais pas perdu. A cette certitude, mon corps se détendit et croyez-moi quand je vous dis que cela m'a fait un bien fou. J'étais tendue depuis des jours, et sentir enfin mes muscles se relâcher fut une véritable délivrance. Il me serra encore plus fort contre lui et je fis pareil : Je ne voulais plus le lâcher. D'une certaine façon, j'étais enfin libre. Enfin, pas totalement parce qu'il manquait encore une pièce du puzzle et pas des moindres.

- "Si on va par là, je suis le seul à blâmer, j'aurais du te protéger, je l'ai juré devant dieu."

Je rouvris les yeux. Sa voix était tellement brisée que j'avais l'impression qu'on brûlait mon coeur au fer rouge. Et puis ces mots qu'il avait prononcé : Non, il était hors de question qu'il ne rejette tout ça sur lui. Ce n'était pas sa faute! Comment aurait-il pu me protéger alors que j'étais sortie sans le prévenir? Non, il ne fallait pas qu'il se sente coupable : Je ne pourrais pas le supporter... Je caressai doucement ses cheveux.

-Non... Ne dis pas ça... J'ai été imprudente et tu n'as pas à te blâmer. Je refuse que tu prennes la responsabilité de ce qui m'est arrivé... Je ne le supporterais pas.

Je déposai alors un bref baiser dans le creu de son cou avant de me blottir encore un peu plus contre lui. Ce calme qui m'envahissait, cette nouvelle quiétude... Tout ceci me faisait un drôle d'effet et je me sentais bizarre. Mon traumatisme était toujours présent mais quelque chose avait changé. J'avais moins peur, beaucoup moins peur, presque plus du tout. Quand on s'est habitué à vivre dans la peur, dans l'horreur pendant plusieurs jours, ça représente un changement assez radical.

- "Je t'aime Gabrielle, comme j'aimerais te délester de ces horribles souvenirs, de cette expérience épouvantable et te rendre le sourire... Dis-moi comment t'aider mon amour..."

Comment m'aider? Mais il le faisait déjà. En ne me repoussant pas, en me gardant auprès de lui malgré la façon dont j'avais été souillée, il m'aidait déjà. Et puis, à présent, je n'avais plus à mentir, ou si peu... En parlant de mensonges...

- "Je vais les tuer... Je vais les retrouver et les tuer."

Impossible de lui cacher la vérité. Je ne pouvais pas le laisser partir en quête de ces types alors qu'ils étaient déjà six pieds sous terre. Et, puisque finalement la franchise avait plutôt bien fonctionné, je décidai de continuer sur la même voie.

-Ce ne sera pas nécessaire...

Je soupirai avant de me détâcher légèrement de lui et de plonger mon regard dans le sien et si un peu avant j'avais eu le souffle coupé à l'idée de lui dire la vérité, à présent, j'étais étrangement calme.

-Ils sont déjà morts.

Et je ne pouvais pas me contenter de cette petite explication, je le savais très bien. Ca allait être difficile, éprouvant, mais je devais le faire : Pour Alexander, pour moi, pour nous. Je devais lui raconter ce qu'il s'était passé et pour être franche, à présent qu'il savait la vérité, j'avais besoin de me confier à lui. Au fond de moi, j'espérais sans doute qu'en partageant tout avec lui, cela me deviendrait ensuite moins pénible. Si j'avais tort ou raison? Seul l'avenir me le dirait.

-Ils étaient deux.

Un frisson.

J'essayais d'oublier mais je n'y parvenais pas. Mais là, y repenser, l'expliquer (Je n'étais pas entrée dans les détails avec Kat)... Je revoyais les images, c'était comme si j'y étais encore. Mes mains se crispèrent sur les bras d'Alexander et je poursuivis.

-A force de courir, j'ai fini par me retrouver devant Central Park. Je ne sais pas comment je suis arrivée là mais, j'y suis arrivée. Ils sont sortis d'une rue et je n'avais pas le choix : J'ai été obligé d'aller dans Central Park pour essayer de m'enfuir.

Central Park... Ce lieu représentait tant pour nous. A présent, quelque chose de profondément mauvais pour nous serait associé à ce lieu : Ca me rendait tellement triste... Et encore une fois, je me remis à pleurer : A croire que je n'étais bonne qu'à ça.

-Ils m'ont rattrapée. Et... J'ai reçu beaucoup de coups parce que j'ai essayé de me défendre mais ça n'a pas été suffisant...

Je marquai un silence avant de reprendre, la voix tremblante.

-L'un me tenait les bras et l'autre...

Je n'ai pas terminé ma phrase parce que c'était tout simplement au-dessus de mes forces.

-Ca n'a pas duré très longtemps je crois, mais moi, ça m'a paru horriblement long... J'ai presque perdu connaissance pendant qu'il... Et puis, j'ai entendu un coup de feu. Celui qui était...

Rien à faire, je ne pouvais pas employer ces mots-là.

-Il est tombé en arrière, mort et l'autre a bien essayé de s'enfuir mais il n'a pas réussi. Quand j'ai compris que c'était Nathaniel qui était là et qu'il venait de tuer ce type, j'ai été tellement soulagée... Mais ça na pas duré très longtemps...

J'en venais à ce qui, pour moi, était le plus difficile.

Je pris une profonde inspiration puis je me lançai : Il fallait en finir.

-Il m'a proposée de le tuer mais j'ai refusé.

Avant qu'Alexander n'ait pu protester en me disant que je n'aurais pas dû me montrer si clémente, je terminai d'une voix sans timbre.

-Je l'ai tué moi-même d'une balle entre les deux yeux.

Et à nouveau, cette vérité m'explosa en pleine figure.

-Je l'ai tué... Je l'ai... Oh mon Dieu... Seigneur...

Je m'éffondrai à nouveau mais c'était sans doute un mal pour un bien. Puisque tout était dit, je ne pouvais qu'aller mieux n'est-ce pas?

N'est-ce pas?....
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeMer 19 Mai - 21:04

Que je refuse de prendre la responsabilité de ce qui lui était arrivé... Facile à dire, mais j'étais son mari et je n'avais pas su la préserver du mal. Si elle se sentait coupable, il n'y avait aucune raison que je ne le sois pas non plus. Je lui adressais un pâle sourire avant de répliquer :

- "D'accord. Seulement si tu te sors de la tête que c'est de ta faute. Tu es une victime ma chérie, juste une victime."

Il fallait qu'elle comprenne ça, c'était primordial. C'était la honte, c'était la culpabilité qui la rongeaient et qui continueraient à la ronger si elle ne se sortait pas cette idée du crâne. Elle avait été violée bordel de merde! Comment cela aurait-il pu être sa faute? parce qu'elle était sortie seule? Oui, c'était une erreur, mais c'était leur faute à eux, pas la sienne... On aurait du pouvoir vivre plus ou moins en sécurité... Mais non.

Alors, avec une certitude glaciale, je déclarai que j'allais la venger : les tuer, purement et simplement, mais pas proprement. Mais ça, je ne lui en fis pas mention. J'avais fait bien des choses dont je n'étais pas fier... J'avais souvent parlé de tout à Gabrielle, mais cette fois, elle n'avait pas besoin de tout savoir. Mais elle désamorça mes rêves de vengeance en me disant qu'il ne serait pas nécessaire de les tuer. Je la regardai sans comprendre. Elle m'avoua avec un calme effrayant qu'ils étaient déjà morts. Là, j'étais carrément interdit. Et elle se mit à me raconter ce qu'il s'était passé...

Ils étaient deux.

Je tressaillis alors que mon regard s'assombrissait. Elle avait couru, elle avait tenté de trouver refuge à Central Park, notre lieu de prédilection, si chargé de sens et désormais souillé... N'avaient-ils donc rien laissé ? Je fermai les yeux alors qu'elle disait s'être fait battre, alors qu'elle me décrivait la scène. Fermer les yeux, c'était peut-être pire, cela me permettait d'imaginer la scène... Je rouvris les yeux quand elle parla de Nathaniel. Il avait abattu celui qui l'avait violée... Je devais donc une fière chandelle au nouveau venu. Je lui étais reconnaissant... et je lui en voulais terriblement de m'avoir volée ma vengeance.

Mais j'écarquillai les yeux de surprise quand Gabrielle m'avoua avoir tué son second agresseur d'une balle entre deux yeux. Nathaniel l'avait laissé commettre un meurtre... Je n'étais pas dégouté qu'elle ai tuée, j'étais écoeurée qu'elle ai basculé dans mon monde, celui de la violence. J'aurais aimé l'en préserver... Et pourtant, je comprenais que Nathaniel l'ai laissé faire. Je la repris dans mes bras alors qu'elle fondait en larmes, horrifiée par son acte.

- "Ma chérie, je suis désolé, tellement désolé. C'est fini maintenant... Tu n'as fait que te défendre, ce salaud t'a fait trop de mal, c'était légitime... Tuer n'est jamais facile, surtout pour quelqu'un comme toi. Oh mon ange, j'aurais aimé t'épargner cette épreuve..."

Je repris sa tête entre mes mains avant de l'embrasser plusieurs fois sur le visage.

- "Je ferais tout pour effacer ce qu'ils t'ont fait... Laisse mon amour purifier les souillures. Tu es la femme la plus forte et la plus courageuse que j'ai jamais vu, pas étonnant que je sois fou de toi."
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeJeu 20 Mai - 19:19

Alexander me reprit dans ses bras et je m'accrochai à lui : Je pleurais encore et encore, et pas en silence... Je me laissais complètement aller : Enfin. Je pouvais tout laisser sortir, tout évacuer : L'horreur, la douleur, la peur, la tristesse, la honte. Absolument tout. Il n'y avait que dans ses bras que je pouvais le faire et je me rendais compte que j'avais souffert pendant plusieurs jours pour rien. J'aurais dû dès le départ me confier et ne rien cacher parce qu'en gardant tout ça secret, je n'avais fait qu'amplifier le problème et le rendre bien pire. Vous savez, c'est comme quand on verse trop d'eau dans un récipient et qu'on ferme très vite pour pouvoir garder toute cette eau. Au bout d'un moment, la pression est telle que le couvercle finit par s'envoler violemment et l'eau se déverse avec violence. En gros, c'était ce qui m'arrivait. J'étais débarassée de ces mensonges, de ce poids, et j'allais pouvoir me concentrer sur l'avenir, sur comment m'en remettre et comment réussir à retrouver un semblant de vie.

- "Ma chérie, je suis désolé, tellement désolé. C'est fini maintenant... Tu n'as fait que te défendre, ce salaud t'a fait trop de mal, c'était légitime... Tuer n'est jamais facile, surtout pour quelqu'un comme toi. Oh mon ange, j'aurais aimé t'épargner cette épreuve..."

Ces mots glissaient sur moi comme une douce caresse rassurante : J'avais tant eu besoin de les entendre mais j'avais eu tellement peur qu'il me dise l'inverse. Il reprit mon visage entre ses mains et m'embrassa plusieurs fois. Je fermai les yeux et... Esquissai un sourire, et il n'était ni forcé ni crispé celui-ci. Un vrai sourire. Sentir ses mains sur mes joues, ses lèvres sur ma peau, sa châleur, sa tendresse... J'arrivais enfin à supporter ses gestes et à les apprécier. Ca me paraissait incroyable...

- "Je ferais tout pour effacer ce qu'ils t'ont fait... Laisse mon amour purifier les souillures. Tu es la femme la plus forte et la plus courageuse que j'ai jamais vu, pas étonnant que je sois fou de toi."

Je le regardai tendrement, amoureusement avant de poser doucement ma main sur sa joue puis de faire glisser mes doigts sur ses lèvres.

-Moi aussi je suis folle de toi... J'avais tellement peur... Mais tu es là... Et tu ne vas nulle part... Tu es là...

Je penchai doucement mon visage vers le sien et posai mes lèvres sur les siennes dans un baiser à la fois tendre et passionné. Puis, je glissai mes bras autour de son cou et me collai contre lui. Là, je parvins à tout oublier alors que j'avais cru cela impossible. Tandis que j'étais dans les bras de l'homme que j'aimais le plus en ce monde, tandis que j'échangeais avec lui un baiser, je me souvenais de ce qu'était le véritable amour et j'effaçais les gestes que ces hommes avaient eu. Certes, cela ne durerait qu'un temps et mes souvenirs allaient réapparaître mais même si je n'oubliais que pour quelques instants, c'était merveilleux et c'était un immense pas en avant. Quelques minutes auparavant j'avais cru que mon monde allait s'écrouler et je croyais ma vie terminée et à présent, je reprennais espoir. Il avait raison : J'étais courageuse et l'entendre me le dire m'avais redonné ce courage dont j'avais manqué pour faire face. J'allais me relever, j'allais me battre et j'allais gagner.

Je cessai mon baiser et reculai doucement visage avant de plonger mon regard dans le sien.

-Merci...

Et là, je vis comme une sorte de voile blanc devant mes yeux et me sentis partir en arrière. Encore une fois, sans le soutien d'Alexander, j'aurais terminé par terre. Je n'avais pas perdu conscience mais j'avais des vertiges et tout un tas de petits points blancs dansaient devant mes yeux.

-J'ai la tête qui tourne...

Normal, non? J'étais passée par tant d'émotions... N'importe qui aurait probablement terminé aussi épuisé. Je parvins quand même à trouver la force de glisser doucement ma main sur sa joue et d'esquisser un nouveau sourire : Deux en l'espace de quelques minutes. Un véritable miracle. Oui, c'était un véritable miracle.

-Je te demande pardon... D'avoir menti...

Me suis-je empressée d'ajouter. Je lui avais demandé de ne pas se sentir coupable de ce qui m'était arrivé mais il avait accepté à l'unique condition que j'oublie également cette culpabilité. Et j'y arrivais, j'arrivais à le croire parce que dans sa bouche, tout n'était que logique et vérité. Je n'étais pas coupable de ce qu'ils m'avaient fait. Pour ce qui était du meurtre, Alexander parlait de légitime défense et j'arriverais sans doute à voir les choses ainsi avec le temps. Par contre, mes mensonges, ça, j'en étais la seule responsable. J'avais pensé à tort que mon époux ne voudrait plus de moi s'il apprenait la vérité : Quelle idiote j'avais été.

-J'aurais dû savoir... J'aurais dû avoir plus confiance en toi... Pardonnes-moi... Plus jamais je ne te mentirai, je te le jure...

Et j'étais sincère. La suite allait peut-être se compliquer : La possibilité d'une maladie ou d'une grossesse n'était pas encore écartée mais même ça, j'étais décidée à lui dire. Je me rendais compte que j'avais failli tout gâcher avec mes mensonges même si, à la base, je n'avais pas pensé à mal. Nous n'avions pas pensé à mal. Je clignai des yeux, repensant à Nathaniel. Malgré les vertiges, j'étais alerte : Je devais absolument expliquer le silence de Nathaniel. Je ne voulais pas qu'Alexander lui en veuille.

-Nathaniel... Ce n'était pas son idée, c'était la mienne... Et je l'ai supplié de mentir pour moi... Alors, promets-moi de ne pas lui en vouloir... Sans lui...

Nous savions tous les deux où, sans lui, j'aurais terminé.
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeJeu 20 Mai - 23:30

Elle pleurait et je ne tentai pas de lui dire de sécher ses larmes. Il fallait que toutes ses émotions contenues sortent, que le trop plein se déverse. Cela faisait trop longtemps que sa honte, sa culpabilité, sa douleur s'accumulaient au point de l'empoisonner. Et je n'avais pas pu rester tranquille, impuissant à la regarder sombrer. Je l'aimais trop pour cela. Elle avait tenté d'être forte et de n'inquiéter personne, d'assumer cela seule et c'était cela que je trouvais terriblement courageux. Stupide, mais courageux. J'avais beau avoir été soldat, je n'étais pas une brute sans cervelle et je ressentais assez bien les émotions des gens. J'avais trop de compassion malheureusement.

Alors que je la rassurais, que je lui assurais qu'elle avait bien agi, ou du moins qu'elle n'avait pas à se haïr pour s'être vengée, que je l'aimais et que je ferais tout pour effacer cette horreur, elle me sourit et passa ses doigts sur ma joue, puis mes lèvres.

- "Je serai toujours là."

Je ne partirais jamais, je ne l'abandonnerais jamais. Plus tard, quand les émotions seraient retombées, j'allais sans doute repenser à tout cela, à tête reposée. Peut-être même que j'irais boxer le sac de sable d'entraînement jusqu'à m'exploser les mains de colère. Mais jamais, ô grand jamais, je ne ressentirais de dégout. Pas pour elle, pas alors qu'elle avait été souillée par des bêtes. Elle se colla à moi et m'embrassa doucement, mais je sentis à ce baiser qu'un poids avait quitté ses épaules. Il n'avait pas la retenue qu'elle avait arboré depuis son... viol. Je savais que des femmes étaient incapables ensuite de se laisser toucher par un homme. Apparemment Gabrielle n'était pas de celles-là et j'en étais soulagé. J'étais persuadé qu'elle s'en sortirait. Avec de l'aide, mais elle était forte.

Elle me remercia, avant de vaciller. Encore une fois, je la rattrapai, alors qu'elle me disait avoir des vertiges. Manque de sommeil, surcroit d'émotions... C'était plus que compréhensible. Je la pris doucement dans mes bras et la soulevai, la portant jusqu'au lit avant de m'allonger près d'elle. Elle s'excusa d'avoir menti, d'avoir douté de moi. Je secouai la tête et ce fut à moi de poser un index sur ses lèvres qui proféraient des sottises.

- "Je comprends. Tu as pensé que c'était la meilleure chose à faire, que tu devais affronter ça seule. Tu avais déjà assez honte comme ça, sans en plus la partager... Et tu avais peur que je ne veuille plus de toi, n'est-ce pas?"

Je soupirai et la serrai fort contre moi, avant de reprendre affectueusement :

- "Ce que tu peux être bête des fois..."

Mais je comprenais réellement ses craintes.

- "Mais s'il te plait, ne fais pas de promesses que tu ne pourras pas tenir."

Me jurer qu'elle ne me mentirait plus jamais était un peu osé. Un jour viendrait où elle serait sans doute amenée à me cacher des choses, c'était dans la nature humaine et peut-être que ce serait pour une bonne raison. Elle défendit alors Nathaniel en rejetant la faute de cette dissimulation sur elle et de nouveau je soupirai.

- "Moi qui pensais le faire flageller en place publique. Zut."

Je marquai une pause, avant de reprendre, sincère :

- "Je ne lui en veux pas. Je lui dois même une sacré faveur pour avoir sauvé ce que j'avais de plus cher."


Et pourtant, si je lui en voulais, ce n'était pas d'avoir menti, mais bel et bien de m'avoir volé ma vengeance, alors même que c'était un sentiment totalement ridicule que je rejetai avec force.

- "Et maintenant, comment te sens-tu?"
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeVen 28 Mai - 9:31

Allongée sur ce lit, dans les bras d'Alexander, je parvenais enfin à croire que j'allais réussir à surmonter cette épreuve. J'avais essayé d'être forte, d'être courageuse, d'affronter tout ça toute seule mais à présent, je n'avais plus à l'être. Je pouvais me laisser aller, je pouvais enfin me reposer. C'était une sensation incroyable, vous ne pouvez pas imaginer... Je savais bien que j'avais été bête comme le disait Alexander, mais je n'avais pas pu m'empêcher d'avoir peur qu'il soit dégoûté de moi. Ca avait été plus fort que moi. Est-ce que toutes les femmes victimes de viol réagissaient de cette façon? J'imaginais que oui. En tout cas, ce qui était sûr et certain, c'était que j'avais fait un immense pas en avant et j'en étais heureuse.

Je fus rassurée quand Alexander me dit qu'il n'en voulait pas du tout à Nathaniel et qu'il lui devait au contraire une faveur pour avoir sauvé ce qu'il avait de plus cher. Je me blottis un peu plus dans ses bras. C'était si étrange... Cette sensation de crainte envolée... Alexander me demanda d'ailleurs comment je sentais. J'avais du mal en fait à savoir comment je me sentais tellement tout cela me chamboulait. Je restai un moment silencieuse, essayant d'analyser ce que je ressentais. Croyez-moi : Ce n'est pas une chose facile quand on épuisé, à bout de forces.

-Je ne sais pas...

Murmurai-je doucement avant reculer doucement mon visage et de relever mon regard vers Alexander. J'étais troublée, très troublée. Quelque chose s'insinuait en moi, et je ne savais pas quoi. Etait-ce bon, mauvais?

-Je n'ai plus de vertiges...

Et j'esquissai un petit sourire avant de reposer mon visage contre le torse de mon époux. Mon regard se perdit dans le vide tandis que j'essayais de réfléchir. Non je n'avais plus de vertiges et non, je ne souffrais plus du secret que j'avais porté.

-Ca va mieux... Maintenant que tu sais, que Kat sait... Ce poids qui me faisait si mal a disparu.

Oui, ça c'était certain.

-Et je me dis, qu'à présent, je vais pouvoir aller mieux. Maintenant que les personnes qui comptent le plus pour moi sont au courant et ne m'ont pas rejetée, je vais pouvoir aller mieux.

Oui, ça c'était aussi certain. Pourtant... Quelque chose clochait encore. Ce trouble que je ressentais était de plus en plus présent et je ne savais toujours pas ce que c'était, ni d'où ça venait.

-Mais... Ca n'efface pas ce qui s'est passé. J'aimerais pourtant mais, ça ne l'efface pas...

Ce qui me troublait fit alors surface et je compris où était le problème. Je m'accrochai de nouveau à la chemise d'Alexander.

-Et si... Et si même en allant mieux, je ne redevenais jamais celle que j'étais avant? Et si elle avait complètement disparue? Et si j'étais incapable d'être autant joyeuse, autant souriante? Et si j'étais incapable d'apprécier autant la vie? Ma vie?...

Je relevai à nouveau mon regard vers lui. Un regard brillant, au bord des larmes, mais je me retins cependant de pleurer : Je voulais essayer de me montrer forte malgré mes doutes. Encore une erreur? Oui, peut-être. Après tout, n'avais-je pas eu tort de tout garder pour moi? Et là, en me retenant de pleurer, j'essayais encore une fois de faire au mieux, sans penser à moi. Mais que voulez-vous? Je suis comme ça.

-Qu'est-ce qui se passera? Qu'est-ce que je ferai?

On laisse une peur au placard pour en accueillir une nouvelle.

Oui, j'avais fait un pas en avant, et j'avais cru quelques instants auparavant qu'il était immense, mais ce n'était rien qu'un petit pas. Je n'avais pas réalisé que le chemin allait être tellement long. Je ne cessais de chercher au fond de moi celle que j'étais avant et j'avais beau chercher, et chercher, je ne la retrouvais pas. Et à l'idée que je pouvais ne plus jamais la retrouver... A quoi allait ressembler cette nouvelle vie avec cette nouvelle moi? Comment allais-je réagir? Pourrais-je seulement continuer à aimer mon mari et ma fille? Pourrais-je seulement être encore cette femme et cette mère de famille? Tant de questions qui n'allaient pas trouver de réponses avant un long, long moment. Et là, en pensant à tout ça, la rage qui m'avait poussée à tuer l'un de mes agresseurs refit surface. Morts ou pas, je les détestais, je les maudissais, je leur en voulais. Je sentis ma mâchoire se crisper et mon visage se fermer sous le coup de la colère. Ils m'avaient changée à jamais.

Si seulement j'avais pu oublier...
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeVen 11 Juin - 13:50

J'étais partagé entre le soulagement d'enfin connaitre la vérité à propos de l'étrange comportemet de Gabrielle et la haine profonde qui me tenaillait le ventre et le poison qui se répandait dans mes veines alors qu'on lui avait volé son innocence et ses rêves. Ma Gabrielle, mon ange, avait été souillé de la plus horrible et abjecte des façons et rien de ce que je pourrais faire ou dire ne lui ferait oublier ce moment. Rien ne pourrait effacer le traumatisme, juste l'atténuer un peu... Elle avait eu peur que je la rejette, que je ne me sente dégouté de cette femme bafouée. Comment avait-elle pu se méprendre à ce point sur moi? Je l'aimais, de toute mon âme et la quitter reviendrait à me tuer. Ce n'était pas sa faute... Et je savais maintenant avec une certitude terrifiante que dut-elle me tromper, je lui pardonnerais pour ne pas la perdre... Il était beau le marine impitoyable... Le leader charismatique et intraitable... Il foulerait eux pieds son ego, sa dignité et son honneur pour ne pas perdre la femme qu'il aimait.

Je décidai de rompre le silence, mes pensées étant trop chaotiques pour me permettre d'y réfléchir sereinement. J'avais besoin de parler, d'un minimum d'action, pas d'introspection. Nathaniel avait sauvé Gabrielle et j'avais une dette éternelle envers lui. Même s'il m'avait volé ma vengeance, même s'il ne m'avait pas dit la vérité, protégeant le secret de ma femme. Nous devrions néanmoins en parler, c'était nécessaire.

Je m'enquis donc de l'état de Gabrielle, de ses émotions, de son sentiment après cette douloureuse confession. Je la tenais dans mes bras, cherchant à lui offrir un cocon de sécurité et d'amour. Je ne savais pas si j'y parvenais vraiment. Sa réponse fut d'abord vague, alors qu'elle se reculait pour me regarder bien en face. Elle m'avoua ne plus avoir de vertiges. J'ignorais ce que cela signifiait. Puis ce fut le soulagement. Elle était soulagée de savoir que nous savions, ce n'était plus un secret trop lourd à porter, amplifié par ses propres délires et pensées.

- "Je t'aiderai à aller mieux, Kat également... Ainsi qu'Emma, qui même si elle ne sait pas ce qui est arrivée à sa maman, fera tout pour lui apporter son amour inconditionnel d'enfant."

Je marquai une pause et repris dans un murmure :

- "Tu peux compter sur moi, je ne te ferais plus défaut."

Mais le cauchemar n'était pas terminé. Gabrielle n'était pas remise de son viol et en parler ne l'effaçait pas, ne permettait pas de faire comme si de rien n'était et de redevenir comme avant. Quelque chose s'était brisé en elle, quelque chose avait changé et elle en avait conscience.

Et elle en avait peur.

Elle s'accrocha à ma chemise, de nouveau en proie à ses démons. Je la serrai doucement dans mes bras, attendant la suite, légèrement anxieux. Ce serait un travail de longue haleine, un combat de tous les jours, mais je ne renoncerai pas. Jamais. Elle me bombarda de questions auxquelles je n'avais pas de réponses, malheureusement. J'aurais aimé, mais non, je ne pouvais pas deviner l'avenir ni ce qui changerait en elle.

- "Si cela arrive, tu deviendras quelqu'un d'autre, de tout aussi formidable, parce que tu es naturellement un ange Gabrielle. Malgré ça, malgré la haine que tu éprouves pour eux, malgré ton innocence éclaboussée de sang, tu es une réserve d'amour inépuisable. Tu aimes les enfants, tu aimes venir en aide aux autres, tu te donnes sans compter pour les autres et pour ceux que tu aimes. Nous ne te laisserons pas sombrer. Je ne te laisserais pas t'enfermer dans la peur, la haine ou la vengeance. Tu es un soleil Gab, un soleil que rien ne peut éteindre, j'en suis certain. Ne te torture pas avec ces questions sans réponses mon amour. Contente-toi de relever la tête pour le moment, de faire avec cette horreur que tu as vécu, d'aimer ceux qui t'entourent, le temps et tes amis feront le reste."
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeDim 27 Juin - 21:23

Je n'étais pas seule. Je le savais et pourtant, j'étais mal. J'aurais voulu que tout soit simple, que les choses s'arrangent après avoir ce qui m'était arrivé mais vu l'était dans lequel je me trouvais encore, c'était loin d'être réglé. Le mal-être, la culpabilité, l'horreur, le dégoût, tant d'émtions aussi horribles les unes que les autres qui étaient devenues mes compagnes et n'allaient pas me quitter comme ça et ce, malgré le soutien d'Alexander. Malgré sa tendresse, malgré ses mots, malgré son amour...

Je l'écoutai me parler, essayer de me rassurer et essayai de m'accrocher à ses mots. Il tentait, tant bien que mal, de me faire comprendre que si je ne pouvais plus être la Gaby d'avant, ça ne serait pas grave. D'après lui, j'allais rester quelqu'un de formidable parce que j'étais un ange. En entendant cela, je fermai les yeux et cachai mon visage dans sa chemise. Je n'étais pas un ange ou plutôt, j'étais un ange déchu qui avait tué et pour ça, j'allais finir en Enfer. Alexander semblait être persuadé que j'étais innocente, et que j'avais une réserve d'amour inépuisable. Moi, je n'en étais pas du tout certaine, en tout cas, je n'en étais plus certaine. Il me promit son soutien, sa présence, son amour et me conseilla de relever la tête et de faire avec ce qui m'était arrivé, et surtout, de continuer à aimer ceux qui m'entouraient.

Le temps et mes amis feraient le reste.

Le temps...
Mes amis...

J'avais envie d'y croire mais en cet instant, j'étais désespérée. Pourtant, quelques instants auparavant, je m'étais sentie beaucoup mieux. Cela allait sans doute beaucoup se produire : Mon humeur allait être changeante et j'allais être perturbée encore un long, long moment. Des moments de bonheur allaient vitre être assombris par les moments d'horreur. Les choses allaient être difficiles mais...

-Je ne suis plus seule dans cette épreuve alors... Je vais m'en sortir.

Ou pas.

Cependant, ce n'était pas le moment de sortir un truc pareil. Je gardai les yeux fermés et essayai de me détendre, de me vider la tête : Difficile, mais pas impossible. Mes bras entourèrent la taille d'Alexander et je me blottis tout contre lui. Au bout de quelques instants, je sentis mon rythme cardiaque se calmer un peu : C'était déjà ça de gagné.

Ou pas.

Des images et des pensées me revinrent et je rouvris les yeux, crispée comme je l'avais été un peu plus tôt. Il y avait encore une chose horriblement douloureuse dont je n'avais pas parlé à Alexander. Je relevai doucement mon visage pour le regarder : Que devais-je faire? Devais-je lui en parler maintenant et briser le peu de sérénité qu'il essayait de m'apporter? Devais-je attendre, lui cacher encore des choses? Non, je ne pouvais pas lui mentir encore, c'était trop difficile.

-Il y a autre chose...

De toute façon, il n'y avait pas beaucoup de façons de présenter la situation alors, le mieux, c'était d'y aller franco.

-Il y a risque... D'une grossesse...

Rien n'était sûr mais d'après les calculs que nous avions fait avec Mathilda, le risque était bel et bien présent. J'en étais malade... D'ailleurs, rien qu'à cette pensée, je sentis une nausée me revenir et portait ma main à ma bouche avant d'enfoncer mon visage dans les couvertures.
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeJeu 15 Juil - 20:16

Le cauchemar ne faisait que commencer. J’en avais conscience. Apprendre ce qu’il s’était passé n’allait pas l’effacer. Ce n’était que le premier pas sur le long chemin de la guérison. Oui pour moi, Gabrielle était malade. Psychologiquement. Elle avait vécu une déchirure dans son âme immaculée et la souillure de son corps et son désir de vengeance avaient achevé de la bouleverser totalement. Rien ne serait plus jamais comme avant entre nous. C’était impossible et c’était l’angoisse qu’elle venait d’évoquer. La peur de ne plus jamais être la même… Je tentai de la rassurer du mieux que je pouvais, mais je n’étais pas certain de réussir à lui remonter le moral. Je l’entendis murmurer qu’elle allait s’en sortir parce qu’elle n’était plus seule. Nous étions là : moi, Katarina, Ethan, Aaron, Lily… Et les autres. Mais cela suffirait-il ? Je la serrai contre moi désespérément. J’avais peur de la perdre à ce moment précis, peur que les ravages du traumatisme soient plus forts que mon amour inconditionnel pour cette femme merveilleuse. Je me rappelai sans peine notre première rencontre, dans ce bar. J’avais été séduis par son petit air désespéré alors que le barman ne faisait pas attention à elle. Et j’avais été foudroyé par la profondeur de ses yeux noisettes quand j’avais croisé son regard. Je l’avais aimé dés ce regard. Le coup de foudre.

Mais Gabrielle, impitoyable, me sortit de mes bienheureux souvenirs en m’annonçant qu’il y avait un risque non négligeable qu’elle tombe enceinte de son agresseur. Je me raidis brutalement et elle dut d’ailleurs le sentir alors que ses paroles étaient comme une gifle à mon honneur déjà bafoué. C’était MA femme. J’étais le seul à avoir le droit de la toucher, à pouvoir lui faire des enfants ! Non contents de l’avoir souillé, il se pourrait que ces fumiers aient implanté leur graine en son sein ? C’en était trop pour moi : son viol, le meurtre, le risque d’être enceinte d’un autre… J’avais envie de m’effondrer à terre et de hurler ma rage et ma tristesse pour elle. Et pour moi. Pour notre couple, notre amour, nos rêves et nos espoirs qui me semblaient brisés.

Mais Gabrielle n’était pas prête à supporter un élan de rage de ma part. Il me fallait être un roc pour elle, un soutien inébranlable. Encore une fis, j’étais la fondation de notre relation. J’étais l’homme sur qui on pouvait compter et que rien ne semblait atteindre. S’ils savaient comme j’étais fragile désormais… Je caressai doucement ses cheveux alors qu’elle avait enfoui son visage dans la couverture. Je ne savais plus quoi dire… Que ça allait s’arranger ? Non ça n’allait pas s’arranger, pas si elle portait l’enfant de l’ignominie de l’indescriptible…

- "Ma chérie, chaque chose en son temps. C’est juste un risque, pas une réalité, nous verrons en temps voulu si cela se produit ou pas et nous aviserons alors…"

Je trouvais ma voix très calme comparée à la tempête qui m’agitait intérieurement.

- "Je t’aime et je serai là. Tu peux compter sur moi mon amour."

Et je continuai de passer mes doigts dans ses longs cheveux blonds.
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeDim 25 Juil - 23:12

J'avais l'impression de m'enfoncer dans un gouffre, de tomber dans un trou sans fond. Quand allait-je enfin toucher le sol? Quand le cauchemar allait-il prendre fin? J'en doutais vraiment. Je cherchais à me souvenir, en vain, de ma vie d'avant, des moments merveilleux passés en compagnie d'Alexander et d'Emma. Des moments où j'avais été une femme heureuse, normale, épanouie. Ces moments-là avaient été effacés par les moments horribles auxquels j'avait dû faire face : Il n'y avait plus de lumière en moi, juste les ténèbres. J'aurais tant voulu effacer tout ça. J'aurais tant voulu pouvoir regarder mon mari dans les yeux sans voir ce qu'il m'était arrivée, sans voir la rage qui le consumait... Cependant, cette rage, il la gardait bien au fond de lui et il n'explosa pas comme j'avais eu peur qu'il le fasse. Je le connaissais par coeur et je savais qu'il brûlait de colère mais il n'en dit rien et se contrôla : Pour moi sans doute. Je ne le dis pas, mais je lui en fus reconnaissante. Je dois bien avouer que je n'aurais pas supporté de le voir s'écrouler... Non, je ne l'aurais pas supporté. Cela m'aurait fait trop de mal et cela n'aurait fait que renforcer cette culpabilité qui me rongeait. En fait, je regrettais déjà de lui avoir tout dit. Certes, cela avait retiré un poids mais seulement pour en faire apparaître un autre bien plus lourd. A présent, Alexander souffrait avec moi, il brûlait de rage avec moi et j'aurais voulu, à défaut de me protéger moi, être capable de le protéger lui, d'être plus forte. Mais j'avais été faible et à présent, mon mari, cet homme que j'amais tant souffrait autant que moi. Comment avais-je pu être idiote à ce point et lui dire la vérité? Bon sang... J'avais toujours le visage caché dans les draps quand j'entendis enfin la voix d'Alexander s'élever tandis qu'il me caressait doucement les cheveux.

- "Ma chérie, chaque chose en son temps. C’est juste un risque, pas une réalité, nous verrons en temps voulu si cela se produit ou pas et nous aviserons alors…"

Juste un risque.

Pas une réalité.

Oui, il avait raison. Je devais essayer de m'accrocher à ses mots. Ce bébé n'était pas encore là et peut-être qu'il ne serait jamais là. Peut-être que le Destin allait enfin se montrer juste et arrêter de me faire du mal... Non, de nous faire du mal. Ou peut-être qu'il allait continuer sur sa lancée et nous achever. En fait, j'avais beau me dire que je devais écouter Alexander, j'étais au fond de moi persuadée que la chance n'allait pas tourner aussi vite...

- "Je t’aime et je serai là. Tu peux compter sur moi mon amour."

Mes mains, qui jusque là étaient crispées et serraient les draps, se détendirent un peu et je finis par lâcher le tissu avant de tourner doucement mon visage afin de pouvoir regarder Alexander. Il caressait toujours mes cheveux et moi, je le regardais sans dire un mot. Mes yeux étaient toujours voilés par mes larmes et bientôt, ma main se posa sur son poignet. Ce que je voyais dans son regard me faisait mal et j'aurais tant voulu pouvoir tout effacer pour lui rendre l'existence à mes côtés plus facile... Après avoir brièvement caressé son poignet, ma main trouva son torse et je finis par me rapprocher de lui avant de me blottir dans ses bras. Bientôt, mes bras entourèrent sa taille et je m'accrochai à lui comme jamais je ne l'avais fait auparavant. Je collai ma joue contre son torse et essayai de me laisser bercer par sa respiration afin de me calmer, en vain. Il n'y avait rien à faire... Je n'arrivais pas à faire le vide dans mon esprit, je n'arrivais pas à retirer ces images de ma tête. Je n'arrivais pas à oublier la tension qui habitait chaque muscle d'Alexander à cause de la colère qui bouillonnait en lui. Alors quoi? Devais-je encore lui faire du mal et lui avouer que je ne me sentais pas mieux du tout après lui avoir dit la vérité? Devais-je lui dire que je me sentais horriblement coupable de lui imposer une pareille épreuve? Non... J'en avais assez fait. Alors... Alors, je pris sur moi : Je devais prétendre aller mieux. Je devais prétendre être sur la bonne voie... Je devais prétendre... Pour lui.

-Je t'aime...

Ca, je ne le prétendais pas. Je l'aimais vraiment, de tout mon coeur, de tout mon être. La suite, par contre...

-Tu as raison, il ne faut pas penser au pire. Si ça se trouve, tout va bien se passer. Oui... Ca ira...

Si seulement j'avais pu y croire...
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MessageSujet: Re: Say It Ain't So {Alexander}   Say It Ain't So {Alexander} Icon_minitimeMer 4 Aoû - 19:22

Oui, ça ira...

Si seulement, si seulement, les mots étaient capables d'effacer les évènements, de forcer les émotions à s'y plier. Si seulement c'était aussi simple. mais rien n'était simple et les dégâts étaient trop importants pour que Gabrielle aille mieux et oublie. Surtout si un enfant naissait de cette atrocité... Par dieu, comment se remettre de ça, comment supporter cela? Arriverait-il à supporter de voir son ventre s'arrondir du fruit d'un autre? Surtout dans ces conditions? Accepterait-il d'élever cet enfant? il n'en savait rien, mais il priait très fort pour que cela n'arrive pas, pour que cela soit épargné à Gabrielle. Au moins cette souffrance là... juste ça. Ce n'était pas trop demandé, il n'y avait pas tant de risques que cela qu'elle ai été fécondée lors d'un unique rapport violent n'est-ce pas? Mais la graine du doute avait été plantée... Et ne disparaitrait que dans un mois. Ou se confirmerait devant l'absence de règles.

En attendant, que pouvait-il faire? l'entourer, l'assurer qu'il l'aimait, l'aider à reprendre une vie normale ne pas la brusquer. Il allait devoir se montrer patient et être son refuge dans la tempête, sa bouée pour elle s'arrimer alors qu'elle dérivait... Ce qu'il avait toujours été
Il devait délaisser un peu son boulot pour elle. Il devait laisser les rênes à Aaron et Ethan, voire Liam... En serait-il seulement capable? Il soupira, tenant sa femme dans ses bras. Allongés finalement sur le lit, mais sans qu'il ne tente aucun geste déplacé, il se contenta de lui communiquer sa chaleur.

Sa femme, son tout, son univers.

La seule qui compte, avec Emma...

Comment allaient-ils se relever de cette épreuve?

Comment pourrait-il l'aider alors qu'il était impuissant, ne pouvait pas effacer sa mémoire, ne pouvait pas alléger ses souvenirs...?

Il ne savait pas et il avait envie de pleurer devant son impuissance face à la détresse de son âme sœur. Mais pleurer était interdit. Alors le silence s'installa, seulement interrompu par leurs respirations.

L'avenir s'annonçait incertain.

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