This Is War
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 We'll be lost before the dawn { PV + Libre }

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Gabrielle McCord
Don't Worry About A ThingGabrielle McCord


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MessageSujet: Re: We'll be lost before the dawn { PV + Libre }   We'll be lost before the dawn { PV + Libre } - Page 2 Icon_minitimeDim 18 Juil - 11:40

Enfin : Il avait enfin ouvert les yeux. Ce que je ressentis à ce moment-là, on ne peut pas le comprendre sauf si on l'a déjà vécu. Peut-être pouvez-vous tenter de l'imaginer... On vous annonce la mort d'un être que vous aimez et vous vous approchez de cet être pour lui dire adieu. Votre corps, votre coeur et votre âme souffrent tellement que vous avez l'impression d'être torturé au fer rouge. L'idée que cet être a définitivement quitté ce monde prend petit à petit place dans votre esprit et vous l'assimilez. Vous réalisez que plus jamais vous ne croiserez son regard, plus jamais vous ne l'entendrez parler, plus jamais vous ne le verrez sourire. Plus jamais. Et quand cette idée a pris sa place en vous, tout s'écroule pour ne laisser qu'un profond chagrin. Vous arrivez à l'imaginer? Alors, imaginez qu'à présent, vous sentez battre le coeur de cet être, que vous voyez son torse se soulever et qu'enfin, vous voyez ses yeux s'ouvrir. Vous comprenez maintenant? Vous saisissez à quel point ce moment fut intense et magique pour moi? Oui, cet instant fut magique. Alors que j'avais cru l'avoir perdu, il me regardait de ses yeux qu'il avait si bleus, ses yeux dans lesquels je m'étais tant de fois noyée. Je pouvais à nouveau y plonger et j'étais tout simplement heureuse de pouvoir le faire. Une larme coula sur sa joue, et lorsqu'il esquissa un maigre sourire, l'espace d'un instant, j'oubliai la décision que j'avais prise juste après m'être retrouvée sous les décombres. J'oubliai que j'avais choisi de le quitter malgré les sentiments que j'avais pour lui. J'oubliai. Sa voix s'éleva alors dans un murmure à peine audible mais j'étais tellement près de lui que je n'eus aucun mal à l'entendre et ce, malgré le bruit qui nous entourait.

"Mon Aimée..."

Mon coeur se serra. Dès le premier jour il m'avait aimée. Dès le premier jour il avait eu des sentiments pour moi, des sentiments que je n'avais pas partagés au départ. A présent, les choses avaient bien changé même si je ne lui avais pas avoué. Je l'aimais oui, mais pas autant qu'il m'aimait et surtout, pas autant que j'aimais mon mari. C'était un fait. Comment un coeur pouvait-il être coupé en deux de cette façon? Comment était-ce seulement possible? Et surtout, comment pouvait-on y faire face sans avoir à choisir? La réponse était simple : Il fallait choisir, c'était la seule solution possible. Une autre larme coula sur sa joue et les miennes ne tardèrent pas à l'accompagner. La décision que j'avais occultée refit son apparition et très vite, je sentis une nouvelle douleur serrer mon coeur. Cet homme qui se tenait en face de moi, j'allais le quitter. J'allais me séparer de lui... J'en avais mal à l'avance mais je savais que c'était ce que je devais faire parce que je savais que j'aurais eu encore plus mal si j'avais dû me séparer d'Alexander. Ce qui, finalement, risquait d'arriver quand il allait apprendre ma liaison, mais peu importait les conséquences : Je devais être honnête, il était temps. J'étais dans mes pensées au moment où la voix d'Aristide s'éleva une nouvelle fois.

"Embrasse-moi."

Son désir était précis, net, limpide. Il voulait que je l'embrasse et pour être honnête, ce n'était pas l'envie qui m'en manquait. Je détournai brièvement le regard. L'embrasser... J'en avais envie mais était-ce bien sage? J'avais décidé de le quitter et l'embrasser n'allait pas aider pour la suite. Et puis, nous n'étions pas seuls... Tous ces regards braqués sur nous... Et puis... Et puis... Zut! Je l'avais cru mort, il ne l'était pas! Il me demandait de l'embrasser : Qu'est-ce que j'attendais?! Rapidement, je déposai mes lèvres sur les siennes. Le goût sâlé des larmes et le goût cuivré du sang s'ajouta aux autres saveurs lorsque nos lèvres se touchèrent. Et puis, je me laissai totalement aller à ce baiser : Ma langue força le rempart de ses lèvres dans un baiser pour le moins passionné. On pouvait me regarder, ça m'était égal. Alexander pouvait arriver à tout moment, ça m'était égal. J'embrassais un homme que j'amais et que j'avais cru mort quelques minutes plus tôt : Plus rien d'autre n'avait d'importance. Bientôt, le baiser cessa et je reculai doucement mon visage pour pouvoir replonger mon regard dans le sien. Et là, je faillis commettre l'irréparable : "Je t'aime". J'eus une envie incroyable de le lui dire alors que jamais, jamais je ne lui avais dit auparavant. Heureusement, les mots ne passèrent pas mes lèvres. A la place, je lui adressai un sourire : Maigre, et triste. Un sourire qu'il avait rarement vu sur mon visage lorsque j'avais été avec lui.

-Ca va aller...

Lui dis-je tout bas.

-On va te soigner... Ca va aller...

Et comme pour faire écho à mes paroles, Mathilda s'approcha de nous afin de pouvoir s'occuper d'Aristide. Je me reculai, tant bien que mal, car le moindre mouvement m'était horriblement douloureux. Je vis Mathilda me jeter un coup d'oeil et son regard s'attarda sur mon bas ventre. Je vis ses lèvres s'ouvrirent et la stoppai d'un bref hochement de la tête. Plus tard. Nous en parlerions plus tard. Je voulais apprendre moi-même la vérité à Aristide. Je voulais prendre le temps de tout lui expliquer et je ne voulais pas qu'il l'apprenne maintenant, comme ça. Non. C'était hors de question. Je relevai enfin mon regard pour observer ce qu'il se passait autour de moi. J'avais été dans ma bulle avec Aristide et il me fallait en sortir. Je remarquai Riley qui tenait Kat, Liam qui maintenant sa jambe au sol et Ethan qui... Oh mon Dieu... Il était en train de lui recoudre la jambe. Elle avait l'air de souffrir horriblement et je finis par détourner le regard incapable de supporter plus longtemps la vue de mon amie souffrant de cette manière. Il était en train de la recoudre, sans aucune anesthésie... Comment pouvait-elle tenir le coup? Comment? Puis, je portai mon regard sur ma propre jambe : La plaie saignait encore mais le garrot avait bien fait son travail. Je pouvais attendre pour être soignée. Je pouvais attendre : Kat et Ari ne pouvaient pas attendre. Mon regard quitta ma cuisse et c'est là que je me rendis réellement compte du monde qu'il y avait autour de nous et surtout, de certains regards. Celui d'Aaron était particulièrement assassin. D'autres me regardaient avec déception. D'autres encore portaient sur moi un regard plein de dégoût. Ces regards me renvoyèrent la façon dont je m'étais vue pendant ces deux derniers mois, en dehors des moments que j'avais passés avec Aristide. Tout remonta à la surface : Les coups, le viol, le meurtre, le moment où j'avais tout avoué à Alexander, la grossesse. Tout. Et là, la colère que j'avais tant refoulée ces dernières semaines explosa bien malgré moi. Alors, j'oubliai qu'à côté de moi, Aristide souffrait. J'oubliai qu'à quelques mètres, ma meilleure amie (Qui ne l'était peut-être plus d'ailleurs) était en train de subir mille souffrances. J'oubliai tout ça.

-QUOI?! QU'EST-CE QUE VOUS REGARDEZ?!!!

Ma voix était cassée et j'étais épuisée, mais je puisais dans mes dernières forces pour tout laisser sortir. Comment osaient-ils me juger? Comment osaient-ils me condamner alors qu'ils ne savaient rien de ce qu'était devenue ma vie ces derniers temps? Oh oui, j'avais toujours tout caché. Gabrielle, la femme parfaite et forte! La femme joyeuse et heureuse! La femme amoureuse et fidèle! C'était tout ce qu'ils voyaient en moi mais cette femme-là était endormie au plus profond de moi. Je savais que j'avais trompé mon mari, que c'était horrible, immoral, et qu'il allait en souffrir mais j'avais été égoïste : J'avais pensé à moi pour une fois. A moi! Je m'appuyai sur mes bras et tentai de me redresser : En vain. Très bien, j'allais donc crier en restant assise par terre. Aristide était encore mal au point, Mathilda s'occupait de lui, Ethan, Riley et Liam s'occupaient de Katarina, et moi, je criai, comme une cinglée.

-DE QUEL DROIT VOUS ME JUGEZ?! DE QUEL DROIT?!!! VOUS NE SAVEZ RIEN DE MOI!! VOUS N'AVEZ PAS LA MOINDRE IDEE DE CE QUI M'EST ARRIVE OU DE CE QUE J'AI PU RESSENTIR!!!

Le contre-coup de cette brève crise de colère ne tarda pas à arriver et soudainement, j'eus l'impression d'être dans un manège tellement la tête me tourna. Je sentis mon corps m'abandonner et me retrouvai allongée par terre, incapable de bouger le moindre centimètre. J'avais mal à la jambe, au ventre, j'étais épuisée : Je n'en pouvais plus.

-Vous... Ne savez rien... Alors arrêtez... Arrêtez...

Continuai-je cependant à murmurer.
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Aristide Tetropoulos
Εἶς ἀνὴρ οὐδεὶς ἀνὴρ
Aristide Tetropoulos


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MessageSujet: Re: We'll be lost before the dawn { PV + Libre }   We'll be lost before the dawn { PV + Libre } - Page 2 Icon_minitimeDim 18 Juil - 18:58

Aurais-je été suffisamment courageux pour affirmer que Gabrielle était ma seule raison de vivre ? Oui, sans aucun doute. C’était elle qui me redonnait espoir en cet instant, sous son regard que je me réveillais comme après une longue hibernation. Avant sa venue j’avais accepté la décision fatidique, j’avais accepté la mort, aussi horrible soit elle. Car mourir enterré vivant semblait à mes yeux mille fois plus douloureux que mourir broyé par une pierre. J’avais déjà imaginé la terre s’engouffrer dans mes poumons, m’étouffant lentement, m’asphyxiant. Mais elle était arrivée et d’un seul touché m’avait redonné courage. Comment était il possible d’aimer quelqu’un au point de le reconnaître rien qu’au contact de sa peau ? C’est parce que je la connaissais par cœur pour l’avoir pendant des heures entières caressé. Sans Gabrielle, je ne sais pas comment tout cela aurait fini pour moi. Je ne sais pas si Riley aurait poursuivit dans son idée que je fus vivant, mais visiblement telle n’en était pas son intention. Il s’en fichait après tout. Ce que je savais par contre, c’est que je n’aurais jamais eu la force de retenter de bouger si ma déesse ne me l’avait demandé. Autrement dit, je serai mort seul. Mais elle était là, et mon cœur explosait de cette nouvelle. Savoir qu’elle ne m’avait abandonné me réconforta à un point inimaginable, me faisant presque oublier mes douleurs physiques. Mes poumons tentaient de suivre le rythme effréné de mon cœur sans réellement y parvenir, j’essayais sans réellement y croire de les calmer tout deux. Si je mourais maintenant, avant de recevoir mon possible dernier baiser de la seule femme que je n’ai jamais aimé sur terre, je m’en serais voulu toute ma mort. Je la regardais, elle était si belle. Parfaite, comme j’aimais à me le répéter. Qui aurait cru que moi, le pauvre grec, aurait un jour pu goûté à ces délicieuses lèvres ? Comme quoi la chance sourit même aux plus malheureux. Tout, absolument tout me ravissait chez Gabrielle, chez ma Déesse à moi. La seule chose qui me dérangeait était son mari, à vrai dire. Petit détail sans importance que je refoulais aisément au rayon des pensées futiles. Je la vis baisser brièvement le regard, hésitante. Je ne lui en voulu pas, je comprenais très bien quel sacrifice représentait cet acte. Il aurait été une preuve de plus qu’Ethan avait dit vrai, même si en réalité cette certitude devait déjà être acquise pour chacun. J’attendis une seconde, et enfin elle m’embrassa, me donna des frissons.

Ses lèvres chaudes réchauffèrent un peu les miennes qui commençaient à devenir bleue. Dans un nouvel effort, je fermai les yeux, eu de nouveau l’impression de me les faire arracher. Il n’y avait rien que je n’aurais fais pour Gabrielle, et ce baiser fut à mon sens intemporel. Les gens, le sang, l’horreur n’existaient plus autour de nous ; ne subsistait que notre amour dérisoire et immoral qui éclatait au grand jour. Ne subsistaient qu’elle et moi. A jamais. Dans mon cœur du moins, il n’y aura jamais personne d’autre qu’elle, aucunes ne lui arrivaient à la cheville, aucunes ne m’enivraient de la sorte. Pourtant, tout jeux érotiques m’étaient interdits, ce qui en soit était loin d’être plaisant. J’aurais pu en choisir une autre avec qui tout aurait été possible, ne l’avais jamais fais. Je compensais certes ce manque avec d’autres femmes, mais aucunes n’avaient de réelle importance à mes yeux. Une certaine affection, sans doute, mais pas d’amour comme j’aimais Gabrielle. Rapidement, elle força la barrière de mes lèvres pour m’offrir un doux ballet entre nous deux langues, bien que la mienne fut moins réactive que d’ordinaire. Elle m’avait fait mal en entrouvrant ainsi ma mâchoire, mais je m’en fichais éperdument. J’étais totalement absorbé par ce baiser qui avait la saveur d’un adieu, sans que je devine réellement pourquoi. Cette passion, cette fougue. Je les connaissais chez mon adorée, mais il y avait également une sorte de désespoir hystérique, un dernier salut avant une longue période d’absence. Je jugeais que je me faisais des idées et oubliais cela, me concentrant sur ce doux et délicat baiser, qui s’interrompit trop tôt à mon goût, trop vite. Nos lèvres se lâchèrent doucement, nos regards se retrouvant. La douleur s’était faite plus douce cette fois ci, je ne doutais pas de pouvoir bientôt bouger sans trop de difficultés. Elle me sourit d’un sourire insipide, fade. Il était bien loin de ceux qu’elle m’offrait autrefois mais une fois de plus je ne pu lui en vouloir. Après tout ce qu’elle venait d’affronter, comment aurais je pu lui reprocher quoi que ce soit ? Même avoir crié le nom de son mari avant le mien me paraissait bien loin à présent. Je me fichais de tout à partir du moment où elle était près de moi.

Elle me dit que tout allait bien aller et je n’en doutais pas une seconde. Tant qu’elle serait près de moi tout irait bien, je me sentais presque bien d’ailleurs. J’avais tout loisir de détailler son corps parfait et ainsi de pensais plus à mes souffrances. Mathilda arriva au même moment et se pencha sur moi, reprenant mon pouls, vérifiant ma respiration. Elle semblait totalement stupéfaite, ne croyais pas en son erreur. Doucement, elle m’attrapa le bras et me força à le plier, je gémis de douleur. Elle ne semblait cependant pas prête à laisser tomber cette fois ci, recommença l’opération avec l’autre bras, puis, voyant que cela me faisait réellement souffrir, s’arrêta. Elle me posa quelques questions auxquelles je répondais avec difficultés, ma gorge était sèche et me brûlait horriblement. Quelques minutes s’écoulèrent ainsi, rythmées par les mouvements imposés et douloureux de Mathilda et ses questions, quand soudain Gabrielle se mit à hurler, me faisant sursauter. Elle était en effet restée près de moi, silencieuse jusqu’alors, et très sincèrement je ne la regardais pas. J’étais trop occupé à dompter ma douleur et répondre à Mathilda pour l’instant, et ce cri de rage me surpris énormément. Je n’avais pas compris ce qui l’avait déclenché, mais sa voix ne laissait aucune place au doute : elle était exténuée, au bout du rouleau, et le premier qui la chercherait la trouverait. Je voulus la calmer, mais elle hurlait toujours de cette voix cassée qui ressemblait à celle d’une petite fille ayant trop pleuré, et plus les mots sortaient de sa bouche, plus je devenais blanc. Je comprenais à présent pourquoi elle se mettait dans une telle colère, et savait que c’était de mon entière et unique faute. Si elle ne m’avait embrassé, peut être que tous ces regards ne se seraient braqués sur elle. Toujours est il qu’il y avait quelque chose dans son hurlement que je ne comprenais pas : « vous n’avez pas la moindre idée de ce qui m’est arrivé ». Je devais avoué que je n’en avais moi-même aucune idée, et cela me glaça. Qu’avait il pu arrivé de si tragique à mon aimée ? Elle s’allongea à mes côtés, murmurant toujours des mots que je comprenais difficilement. Dans un effort qui devenait acceptable, je tournais la tête et l’observais. Elle avait le souffle court, était très pâle. Cela me fit peur. Très peur.

J’étais tellement malheureux de la voir dans un tel état, sachant pertinemment que c’était dû à mon égoïsme, que je ne pouvais la laisser comme cela. J’éloignai le médecin qui s’occupait toujours de moi d’un petit « merci, ça va aller », puis tentai de rapprocher ma tête de celle de Gabrielle. Quelques centimètres à peine, cela me suffisait. Ma main alla chercher la sienne, que je portai à mes lèvres. Je crois que Mathilda avait touché une corde sensible ou débloqué un quelconque mécanisme, maintenant bouger ne me faisait plus mal, je ressentais simplement quelques picotements. C’était surtout mon manque flagrant de force qui me faisait paraître agonisant, aussi n’avais je plus besoin du médecin. Je déposais un léger baiser sur le dos de la main de Gabrielle, et lui murmurais d’une voix douce, la regardant :

« Ignore les, ignore leurs regards et leurs paroles. Ils ne comprendront jamais. Parce qu’ils ne l’ont pas vécu et que porter des jugements est beaucoup plus facile que se mettre à la place de l’autre. Mais oublie les. Tous ces silencieux reproches ne sont que des piques destinés à te faire tomber, mais regarde moi, je suis là. Et je ne laisserai pas tomber, jamais. »

Si je l’avais pu, je me serais levé et j’aurais frappé tous ceux qui se permettaient d’insulter du regard ma bien aimée. Non, c’était quelque chose que je ne pourrais jamais tolérer. Malgré ma douceur toute relative, il m’était impossible de supporter quoi que ce soit nuisant à Gabrielle. La voir ainsi m’arrachait le cœur, mais je ne pouvais que me contenter de la regarder, espérant que cela l’apaiserait. Je ne pouvais rien faire, si ce n’est encaisser en silence, car quiconque lui faisait du mal, m’en faisait également.
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MessageSujet: Re: We'll be lost before the dawn { PV + Libre }   We'll be lost before the dawn { PV + Libre } - Page 2 Icon_minitimeDim 18 Juil - 19:06

J'avais maintenant l'impression de ne plus avoir grand chose à faire. Je n'étais pas médecin, et je n'avais pas la moindre idée de ce que je pouvais faire pour aider nos blessés. En un sens je m'en voulais de rester là à rien faire. Mais plus personne n'avait besoin de moi. D'autres étaient déjà partis, et certains restaient plantés comme des imbéciles ( un peu comme moi d'ailleurs ) à regarder Mathilda s'activer autour de Gabrielle et Aristide. La vision que j'avais de ces deux là venait radicalement de changer. Sincèrement, Gabrielle qui trompait Alexander c'était la dernière chose à laquelle je m'étais attendue. Pour moi c'était le petit couple parfait, pour qui tout allait bien. Enfin, apparemment j'avais loupé un épisode. Je n'y comprenais plus rien... Et moi, Riley Evans, j'étais choqué. Depuis combien de temps est-ce que cela ne m'était pas arrivé ? Un sacré moment. Mais il faut dire que j'avais tellement cru à la perfection de leur couple que j'étais carrément sur le cul. Je ne comprenais pas pourquoi Liam s'entêtait à venir en aide à Gabrielle. Moi je ne l'aurais pas aidée... Aaron ne l'avait pas aidée... Il avait l'air de la comprendre, moi je n'y arrivais pas. Et la réaction d'Aaron me confortait dans mon idée. Il n'était pas comme moi et pourtant cela l'écœurait comme moi... Comme quoi ! En tout cas ces deux là devaient être bien emmerdés qu'Ethan ait vendu la mèche. Je crois qu'il les avait foutu dans une merde incroyable. Et bizarrement... Cette fois j'étais de son côté. Il avait bien cru que sa femme était morte, aussi avait-il cherché à se venger de n'importe quelle façon. Encore que je pense qu'il n'y avait pas pensé, tout ce qu'il avait dit avait été spontané. Il avait vendu la mèche, mais n'était coupable de rien... Alors que eux...

Je sursautai en entendant quelqu'un m'appeler. Je me retournai et réalisai que c'était Ethan. Qu'est-ce que j'avais fait encore ? Pour une fois, je n'étais coupable de rien. Mais rapidement, j'ai compris qu'il ne m'appelait pas pour m'engueuler ou quelque chose comme ça. Non, au contraire. Il avait besoin de mon aide. Alors là, ça commençait à faire beaucoup. Je me suis approché de lui doucement, pour voir ce qu'il me voulait. J'ai ouvert de grands yeux quand il m'a demandé de prendre Katarina dans mes bras pendant qu'il la soignait et la recousait.

Une petite minute.

La prendre dans mes bras pendant qu'il faisait quoi ? J'ai remarqué un petit plateau avec du matériel médical à côté de plus. Putain... Je me suis retourné et j'ai constaté que Mathilda était toujours occupée avec le grec. Donc Ethan allait s'occuper de sa femme tout seul. J'ai grimacé. Moi qui pensait que le calvaire était terminé pour elle... Je soupirai quand il me supplia. Allez Riley, reprends toi ! Je hochai la tête et m'approchai du couple. J'attendis qu'il s'écarte de Katarina pour prendre sa place. Je passai un bras autour de la taille de Katarina et la tins serrée contre moi, doucement. Elle avait mal, cela se voyait, et je ne me sentais pas de faire de l'humour ou de ressortir mon masque de salaud. Ce n'était pas le moment. Je ne pensais même pas à profiter de ce moment là. J'avais mis entre parenthèses ma haine pour Ethan et mon attirance pour Katarina. Ce qui se passait était trop grave... Je me suis senti pâlir quand Katarina a expliqué à Ethan ce qu'il devait faire. Oh, bon sang... Katarina a failli m'éborgner quand Ethan a désinfecté la plaie. Elle a eu un mouvement du bras si violent que j'ai bien cru qu'elle allait m'assommer. J'ai jeté un coup d'œil à sa jambe et j'ai réprimé un haut le coeur. J'avais mal pour elle. Je me suis surpris à lui caresser les cheveux pour la calmer. J'ai très vite arrêté, de peur que ce geste soit mal interprété.

J'ai eu un élan d'espoir quand Liam est arrivé et qu'Ethan lui a demandé si il avait déjà recousu quelqu'un. Tu parles, il était presque plus blanc de Katarina, et pourtant c'était difficile. Il s'est contenté de maintenir sa jambe au sol, au cas où elle aurait un mauvais réflexe. Elle a hurlé comme une dingue quand Ethan a commencé à la recoudre. Ce que je pouvais comprendre. J'ai détourné les yeux de la scène. Je n'étais pas particulièrement sensible, mais on n'était pas à l'abri de quelque chose... J'ai écarquillé les yeux quand Gabrielle s'est mise à hurler comme une folle. J'ai juré.

« Ce qu'on regarde ? Une garce... »

J'avais dit ça pour moi même, mais je ne doutais pas qu'Ethan ait entendu. Liam peut-être pas, il avait l'air trop occupé à essayer de ne pas s'évanouir. Un sifflement agacé s'est échappé de mes lèvres. J'avais envie de lui dire de se la fermer, et qu'on en avait rien à foutre de ce qu'il lui était arrivé ou de ce qu'elle pouvait ressentir. En tout cas moi je m'en foutais royalement. Ça a été plus fort que moi. Je me suis tourné vers Gabrielle.

« La ferme ! On en a rien à foutre de ce qu'il t'est arrivé ! Si tu veux chialer ou te plaindre fais le en silence et fout nous la paix, putain ! »

C'était sorti tout seul. Tout ce que je voyais c'était Katarina qui souffrait et Ethan qui galérait comme un fou pour la soigner tandis que Mathilda s'occupait de l'autre con ! Il pouvait pas crever et nous débarrasser ? Mais merde à la fin ! Aaron m'a regardé avec un petit air surpris, mais n'a rien dit. Même Mathilda n'avait rien dit et elle me regardait, bouche grande ouverte.

« Ferme la Gabrielle. Ferme la. »

Katarina a hurlé de nouveau. Ethan avait profité d'un moment de calme pour reprendre là où il s'en était arrêté.
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Ethan Jones
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MessageSujet: Re: We'll be lost before the dawn { PV + Libre }   We'll be lost before the dawn { PV + Libre } - Page 2 Icon_minitimeLun 19 Juil - 13:43

J’en étais fou de douleur….J’infligeais des souffrances à ma femme, et je l’entendais pleurer, gémir, crier et je ne pouvais rien faire puisque j’étais la source de tout ça. C’était moi qui engendrais tout ça. Moi qui en désinfectant la plaie à vif lui causait tout ça. J’avais cru sentir mon cœur se briser quand j’avais appliqué une première fois la compresse imbibée d’alcool sur sa cuisse, à l’endroit où logeait avant une tige métallique qui l’avait transpercé. Mon sang n’avait fait qu’un tour en voyant cette plaie affreuse….mais je passais outre mes propres sentiments pour m’occuper d’elle. Mathilda ne voyait pas l’urgence de soigner ma femme, préférant s’occuper des deux autres. Et il était hors de question que je ne la laisse comme ça. Le plateau pour soigner Katarina était là, et il fallait donc recoudre rapidement pour éviter l’infection. Alors même si je n’avais jamais fait ça, et que je n’étais pas médecin, il fallait que je la recouse moi-même. C’était pour moi comme une évidence.

La plaie était maintenant bien désinfectée, et j’avais le fil dans la main, l’aiguille dans l’autre. Katarina était encore consciente. Heureusement….j’avais besoin d’elle. J’avais besoin qu’elle me dise ce que je devais faire. J’aurais aimé avoir quelque chose pour la soulager. Je savais que ce qu’elle venait d’endurer serait un pâle avant gout de ce que je m’apprêtais à faire. Recoudre une peau à vif sans anesthésier la personne pouvait ressembler à une boucherie, mais pour moi il s’agissait de la survie. Sa survie !!!

Katarina m’indiqua ce que je devais faire : tremper l’aiguille et le fil dans l’alcool à 90 degrés. Pourquoi faire ? Bonne question….je n’étais pas médecin et je n’avais aucune idée de la raison de tout ça, mais je lui faisais confiance. Liam arriva à ce moment là, me regardant comme s’il assistait à une scène de science fiction. J’avais passé le fil dans l’aguille quand il me proposa son aide. La première chose qui me soit venu à l’esprit à ce moment là a été de lui demander s’il avait déjà recousu quelqu’un avant. J’aurais aimé ne pas voir cet air dégoûte sur son visage et la pâleur gagner son visage. J’aurais aimé qu’il me dise qu’il l’avait fait, ou qu’il allait le faire. J4aurais aimé ne pas avoir à le faire moi –même parce que je savais que j’allais en être malade. Et pourtant…il faudrait bien…..J’ai pris une profonde inspiration quand il s’est agenouillé pour prendre et bloquer les jambes de Katarina.

Bon…au moins il m’aiderait un petit peu finalement…..Je n’osais même plus regarder Katarina tellement j’avais honte de ce que j’allais faire. Quand j’ai fait rentrer l’aiguille dans sa chair et que je l’ai entendu hurler, je me suis senti défaillir. J’ai failli abandonner. Je refusais de la voir souffrir, et pourtant il fallait la recoudre. Alors j’ai essayé de fermer mentalement toutes les portes, et j’ai fait un terrible effort sur moi –même. J’ai arrêté d’écouter ses pleurs, ses cris, ses gémissements. Je me concentrais sur l’unique chose qui pouvait me faire poursuivre : son salut !

Alors j’ai fait comme elle m’avait dit. J’ai recousu sa plaie en allant d’un bord à l’autre. Déjà deux ou trois points et on commençait à ne plus rien voir. J’avoue que je ne savais pas si ce que je faisais était le mieux pour elle, et si la cicatrice serait jolie, mais je faisais de mon mieux. Je le faisais avec tout mon amour. Je voulais lui sauver la vie ! Egoïstement oui….

J’aurais aimé lui caresser le visage et lui dire à quel point j’étais désolé mais ça aurait été déplacé…. J’aurais aimé souffrir à sa place, mais je ne pouvais pas….J’espérais seulement qu’elle me pardonne de l’avoir recousu sans prendre le temps de trouver quelque chose pour endormir, ne serait ce que localement.

J’étais sur le point de finir de la recoudre quand j’ai entendu des cris. Jusque là je m’étais efforcé de faire le sourd. Je croyais que c’était Katarina qui m’hurlait d’arrêter. Et si elle m’avait demandé, j’aurais été contraint de le faire….J’essayais de ne pas trembler et d’être le plus doux possible. Mais ce que je faisais n’avait rien de doux. Bien au contraire.

Bientôt la voix de Gabrielle s’éleva, et je ne savais pas trop ce qui lui prenait. J’avais depuis quelques jours décidé qu’elle n’avait plus d’existence à mes yeux. Tout ce qui m’importait c’était ma femme, quand j’étais arrivé sur place. Ils auraient pu mourir que je n’aurais pas versé une larme. Elle demandait qu’on essaye de la comprendre…comprendre quoi ? J’aurai pu sourire quand j’ai entendu Riley murmurer qu’il regardait une garce, mais j’étais bien trop mortifié. Je venais de relever les yeux vers Katarina, et elle semblait au bord de l’évanouissement. Alors pendant que Riley demandait à Gabrielle de se taire, j’ai profité de cet instant pour finir de recoudre Katarina.

J’ai fait signe à Liam de lâcher la jambe de Katarina. J’avais fini…..

Je me suis assuré que Katarina n’ait pas perdu connaissance en lui adressant un faible sourire, et d’une petite voix j’ai demandé à Riley ou à Liam de s’occuper d’elle un instant.

J’avais l’impression de vivre au ralenti quand je me suis levé. J’ai fait un pas en sentant mes jambes flageoler et je me suis un peu éloigné. J’ai posé ma tête contre le mur en fermant les yeux. Et alors que je me retenais depuis un moment. Bien avant de commencer à recoudre ma femme en réalité. J’ai eu un haut le cœur terrible. Et avant que je ne puisse porter une main à ma bouche, j’ai vomi par jets.

J’avais toujours eu du mal à supporter la vue du sang ou des plaies…alors là….j’en avais eu pour toute une vie. Quand j’ai compris que je n’aurais plus rien à vomir, j’ai retiré mon tee shirt et je me suis essuyé la bouche avant de le rouler en boule et de le laisser dans un coin. La crise était passé….je devais m’occuper de ma femme….Maintenant que j’avais fait ce que je pouvais pour lui éviter une infection qui aurait pu lui etre fatale, je suis retourné vers elle.
J’ai remercié Riley en le gratifiant d’un sourire. Jamais je n’aurais cru cela possible de sa part, mais il avait été le seul à m’aider, et à être là. Et c’est comme si dans l’adversité nous avions fait abstraction de nos ressentiments l’un envers l’autre. Il avait perdu toute son arrogance et il en était devenu plus appréciable…En tout cas, même si je le haïssais, je savais que sans lui je n’aurais sans doute pas pu sauver Katarina….alors rien que pour ça j’étais prêt à être plus gentil avec lui. Liam avait lâché Katarina et il m’a laissé m’agenouiller prés de ma femme. Riley la soutenait toujours. J’ai caressé son visage et je lui ai demandé pardon. Je ne sais pas si elle m’entendait vraiment, mais je lui demanderais pardon encore et encore.

Je l’ai prise dans mes bras, en faisant le plus attention possible et je nous ai relevés. J’ai glissé mon visage dans ses cheveux et j’ai respiré son odeur à fond. Pour me donner du courage et pour réaliser qu’elle était toujours là. Vivante et pas très en forme, mais elle était là. Et c’est tout ce qui comptait. Et je suis allé lui murmurer mon amour.

-J’ai eu si peur de te perdre mon ange. Pardonne-moi de t’avoir fait souffrir….pardonne moi. Je t’aime.

Je me suis approché de Mathilda, avec ma femme dans les bras.

-Maintenant tu viens avec moi Mathilda. Et tu viens t’occuper de ma femme. Il faut qu’un médecin l’examine.

-Plus tard Ethan.

Plus tard ? Plus tard ?

Je n’aurais pas eu Katarina dans les bras, je sais que j’aurais pu être violent. Alors je me suis contenté de regarder Mathilda froidement.

-Maintenant Mathilda !

J’avais du crier parce que nous sommes devenus le centre de toutes les attentions.

-Je fais mon travail Ethan. Alors tu es gentil et tu me laisses faire.

Je commençais à devenir de plus en plus furieux. Elle prétendait faire son travail alors que c’était moi qui avait du recoudre Katarina. La colère était telle que je ne parlais plus, je grognais.

-Ton travail ? Où tu étais hein ? Où tu étais quand il a fallu recoudre Katarina hein ? Tu étais là à t’occuper d’eux alors qu’elle avait besoin de toi !

J’attendais qu’elle prenne sa décision : me suivre et s’occuper de Katarina ou rester là à soigner des gens qui ne méritaient pas de l’être.
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Liam Marsden
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MessageSujet: Re: We'll be lost before the dawn { PV + Libre }   We'll be lost before the dawn { PV + Libre } - Page 2 Icon_minitimeVen 23 Juil - 18:55

Je sentais mon cœur battre à tout rompre devant le spectacle morbide de cette jambe ensanglantée et blessée. De même que j’étais prêt à vomir d’une minute à l’autre, tentant malgré tout de garder le contrôle de mon corps, ce qui se révélait travail de titan. Mais j’étais décidé à me contenir, ne serait ce pour ne pas affoler d’avantage Ethan qui semblait déjà suffisamment perturbé. Il me demanda si j’avais déjà recousu quelqu’un, question à laquelle je ne pu répondre, répriment un violent haut le cœur. Bien sûr que non, je n’avais jamais effectué un tel acte, comment aurait il pu en être autrement ? Je n’étais pas médecin, simple musicien au bord du gouffre de la déchéance. Jamais je n’avais assisté à ce genre de scène, Dieu m’en avait jusqu’alors bien gardé et je dois avouer que j’aurais aimé que cela continu. J’aurais aimé ne pas voir une telle atrocité. Mais le fait était là, il fallait recoudre Katarina, et je n’en étais pas capable. Pour toute aide, je m’agenouillai simplement à ses côtés afin de lui tenir la jambe, comme elle me l’avait demandé. Si j’avais été plus courageux ou un peu moins sensible j’aurais proposé à Ethan d’essayer de la recoudre moi-même, or je n’en étais absolument pas capable, le cœur au bord des lèvres. Lorsque l’aiguille se planta cruellement dans les chaires de Katarina, je cru m’évanouir. Elle poussa un violent cris et tenta de bouger sa jambe, ce que j’empêchai tant bien que mal. Vraiment, tout cela était d’une horreur qui dépassait mon entendement et ma tolérance à la douleur. Nous avons tous un seuil d’atrocité face auxquelles nous pouvons tenir, le mien avait été depuis bien longtemps outrepassé. Jetant un œil à Katarina, je vis qu’elle était, tout comme moi, à deux doigts de l’évanouissement. Silencieusement je priai pour que cela arrive. Je suppose qu’alors la souffrance aurait été moins forte pour elle et que nous aurions pu faire ce que nous avions à faire sans qu’elle gesticule. Je plaquais sa jambe au sol, sentais tous ses muscles trembler frénétiquement comme si son membre était parcouru de centaines de fourmilles rouges. Elle allait mal, j’allais mal, Ethan allait mal. Nous étions tous poussés dans nos retranchements.

Heureusement, Ethan semblait garder le cap et effectuait au mieux sa tâche. Malgré mon dégoût je lançais parfois de brefs regards vers la plaie qui commençait à se refermée sous les assauts de l’aiguille afin de m’assurer que tout se passait bien, puis détournais vivement les yeux avant de ne m’écrouler ou tourner de l’œil. Je le sentais, j’étais d’une blancheur quasi immaculée, un teint de mort face aux prémices de la mort. Oui, nous pouvions à tout moment perdre Katarina, ou du moins je le croyais. La douleur devait être au delà du supportable, au-delà de l’imaginable. Les points se succédaient à une vitesse qui m’étonna et m’horrifia. Je ne saurais expliquer pourquoi, mais j’aurais cru que mon meilleur ami se serait laissé débordé par cette vision catastrophique, or ce n’était pas le cas, et très sincèrement je l’admirais. Brisant soudain cet instant macabre, Gabrielle se mit à hurler, me glaçant le sang. Si ses mots me faisaient mal, ce que Riley lui répondit me charcuta à vif. Pourquoi ? Pourquoi tant de haine lorsque nous étions déjà entrain d’affronter l’horreur ? Cela ne suffisait il donc pas ? Je le regardais, incrédule, complètement sonné par ses propos d’une méchanceté sans précédents. Subitement, il tomba bien bas dans mon estime, devenant ce qu’il était aux yeux de tous et ce à quoi je n’avais jusque là osé me plier : un petit con. Oui, pour parler aussi mal à une femme qui souffrait le martyr, il fallait ne rien être de plus qu’un sal petit con. Sa douleur n’était bien sûr pas comparable à celle de Katarina, ce n’était pas physique, mais tout aussi difficile, non ? Sincèrement, je n’osais dire quoi que ce soit, dans un état second, presque comme si tout cela n’avait été qu’un rêve. J’étais incapable d’agir. Je le regardais toujours lorsque Ethan planta une nouvelle fois son aiguille dans les chaires meurtries de sa femme, resserrant mon emprise autour de sa jambe afin qu’elle ne bouge pas. Sauf que mon esprit n’était plus là. Comme un instinct de protection, je m’étais plongé dans un état végétatif spirituellement parlant. Mon corps agissait automatiquement sans que je réfléchisse à mes gestes, le temps que mon ami finisse son ouvrage, et enfin, mon cerveau reprit ses droits.

Je lâchai la jambe de Katarina, m’éloignai. Je crois qu’Ethan me demanda de m’occuper d’elle, mais j’en étais incapable. Je me contentai de la regarder d’un air horrifié, comme si ce que nous venions de faire était purement et simplement scandaleux. Et ça l’était. Pour mon pauvre cœur, c’était une abomination, quelque chose d’insoutenable. La goutte fit déborder le vase lorsque j’entendis quelqu’un vomir. Instantanément, j’eus un nouveau haut le cœur, que je ne réprimai cette fois pas. Rampant le plus rapidement possible loin du corps allongé par terre, m’écorchant au passage les mains et les genoux, je ne pu qu’effectuer une dizaine de mètre avant de m’écrouler et vomir mes entrailles. Mon corps était secoué de spasmes qui rejetaient tout ce que j’avais ingurgité dans la journée, m’éclaboussant au passage, râpant littéralement ma gorge désormais en feu. Ce qui se passait autour de moi n’avait plus aucune espèce d’importance, ce mélangeait et devenait flou. J’avais la tête qui tournait, sentait mes bras trembler et bientôt s’affaisser pour le laisser lamentablement tomber dans mes propres vomissures. Il y eut alors comme une minute blanche, un instant où tous mes sens se refermèrent et me laissèrent dans un calme aussi terrifiant que reposant. Tout était fini. J’ignorais aussi bien l’odeur, la vue ou le goût infâme de mes rejets, tout cela m’était bien égal. Katarina irait bien, c’était le principal. Même si la « sauver » m’avait coûté, j’étais heureux de l’avoir fait, comme j’étais soulagé que cela soit fini. Après une minute, ou peut être plus, je me relevai en prenant appui sur mes mains tremblantes. D’un coup, tout ce remis en marche dans un horrible fracas. Je vis que j’étais littéralement trempé de vomi, sentis cette odeur fétide, ce goût de putréfaction, cette moiteur sur ma peau. Une seule chose me vint à l’esprit : une douche.

Aussi m’éloignais-je après un dernier regard vers Katarina et Ethan. Je jugeai qu’ils n’avaient plus besoin de moi, que personne n’avait besoin de moi. Même Gabrielle, je l’abandonnai. Je crois que cette fois ci tout était fini, c’était bien les dernières limites du supportable que j’avais franchi et si j’avais du affronter ne serait ce qu’une seule épreuve de plus, je me serais purement et simplement effondré. Je ne pouvais plus. Personne ne m’aurait reproché je pense de ne pas être allé réconforter la femme d’Alexander qui semblait dans un bien piteux état, et malgré mon affection toute relative pour elle, je ne voulais plus prendre sur moi. C’en était assez. Liam, le gentil garçon qui était toujours prêt à donner un coup de main fermait boutique. On baisse les rideaux, éteint la lumière et tourne la pancarte du côté « fermé ». Petit souci technique dans la salle, merci de bien vouloir évacuer les lieux. Je remontai vers les douches lorsque j’aperçu Lucy et Lucas qui attendaient, visiblement apeurés, que quelqu’un revienne. Malgré mon état, je ne pu m’empêcher de les prendre dans mes bras et les serrer fort contre moi. Tout était fini. Fini.

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MessageSujet: Re: We'll be lost before the dawn { PV + Libre }   We'll be lost before the dawn { PV + Libre } - Page 2 Icon_minitimeVen 23 Juil - 19:59

Je ne voulais qu'une chose : que cela s'arrête. Parce que la douleur était atroce et que je sentais l'aiguille s'enfoncer dans ma peau à chaque point. En cet instant j'aurais mille fois préféré être évanouie... Mais maintenant que j'en avais besoin mon corps résistait à la tentation. Et j'avais tellement mal... Que ça s'arrête. Je voulais que ça s'arrête. Ethan me recousait, Riley me tenait dans ses bras et Liam plaquait ma main au sol... Si un jour j'avais su que ces trois hommes se réuniraient pour m'aider... Riley et Ethan surtout. Je savais que Liam aurait tendu la main à n'importe qui. Quelque chose me disait que la vision qu'Ethan et moi avions de Riley allait radicalement changer... Ils allaient avoir du mal à se cogner dessus... Non, vraiment, il était... gentil et serviable. Il avait mis ses mauvaises manières au placard, à ma plus grande surprise. C'était bien ce que je pensais : il portait un masque en permanence. J'allais avoir du mal à le détester maintenant qu'il m'avait sauvé la vie. Et Ethan aussi. Parce qu'il l'avait aidé et que ce genre de chose ne s'oublie pas, même si on déteste la personne. J'allais également devoir remercier Liam. J'avais cru comprendre qu'il n'avait pas le cœur très bien accroché et pourtant il était aussi là à m'aider... Je ne savais pas où Ethan avait trouvé le courage de faire ce qu'il était en train de faire. Je savais qu'il ne supportait pas la vue du sang. Mais il avait pris sur lui pour m'aider. Comme il le faisait toujours dans ce genre de situation...

Il a enfin terminé et j'ai soupiré de soulagement. J'ai bien cru m'évanouir une fois encore, mais Riley m'a rassuré et m'a posé une compresse fraiche sur le front, ce qui je l'avoue me fit le plus grand bien... Je l'avais entendu dire des choses terribles à Gabrielle, mais pour le moment j'étais bien incapable de lui en vouloir. Et de toute façon, je n'avais pas entendu ce qu'avais dit Gabrielle. Ethan non plus n'avait pas réagi, se contentant de demander à Riley de se taire pour lui. Mais au fond de moi, je savais que nous n'en avions pas terminé avec cette histoire. Alex n'était pas là, Ethan avait tout dit... L'histoire de Gabrielle et Aristide allaient nous suivre un bon moment, c'était certain. Mais je m'en fichais, je n'avais pour le moment pas la tête à ça... J'ai vu Liam s'éloigner et j'ai cherché Ethan des yeux. Riley s'en est rendu compte et il m'a dit qu'il était tout prêt, qu'il allait revenir dans une minute. Je ne sais pas pourquoi, mais je l'ai cru.

« Merci Riley... »

Il s'est contenté de me sourire et de me caresser les cheveux. Je savais qu'il faisait cela pour me rassurer, alors je l'ai laissé faire. Et j'ai attendu patiemment qu'Ethan revienne. Quand il est revenu, j'ai été très soulagée. Il a remercié Riley et j'ai souri intérieurement. Je n'aurais cru être témoin de cela un jour. C'était la chose la plus improbable sur la liste des choses improbables. Il a passé un bras sous mes genoux et l'autre autour de ma taille et il m'a soulevée avec précaution. J'ai eu mal, alors j'ai serré les dents. Je me suis laissée retomber contre lui et j'ai passé un bras autour de lui en fermant les yeux... J'ai cligné des paupières plusieurs fois. Il n'avait plus son tee-shirt, pour une raison qui m'échappait quelque peu. Mais je n'ai pas bougé. Au contraire, la chaleur de sa peau m'apaisait et me rassurait énormément. Il s'est excusé et je me suis contentée de hocher la tête doucement. De quoi s'excusait-il ? De m'avoir sauvé la vie ? Je me suis blottie contre lui en silence tandis qu'il s'approchait de Mathilda avec moi dans les bras. Elle était encore occupée quand il lui a demandé de venir s'occuper de moi. Elle a d'abord refusé, et quelque part j'en étais bien désolée, parce que j'avais besoin d'elle. Je me suis mordue la lèvre. Ethan commençait à s'énerver, je sentais tous ses muscles se tendre. Il se retenait de s'emporter parce que j'étais dans ses bras. Je n'avais pas envie qu'il s'énerve, non... Je ne voulais pas... mes doigts se sont crispés sur son épaule.

« S'il te plait, Ethan... »

Je ne sais pas vraiment s'il m'a entendue. Mais toujours est-il qu'il s'est éloigné de Mathilda, après lui avoir donné cinq minutes pour nous rejoindre à l'infirmerie. Il m'a semblé que Riley venait avec nous, au cas où... Ethan m'a allongée sur une des tables d'auscultation de l'infirmerie et il est resté là à me rassurer. Riley restait dans un coin de la pièce, à regarder sa montre.
Au bout de cinq minutes, Mathilda est finalement arrivé, à mon plus grand soulagement.

{ Voilà mon post de conclusion pour Kat/Riley & Ethan, comme ça je ne vous bloque pas : ) }
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MessageSujet: Re: We'll be lost before the dawn { PV + Libre }   We'll be lost before the dawn { PV + Libre } - Page 2 Icon_minitimeLun 26 Juil - 19:07

J'ignorais quelles réactions ma crise avait pu provoquer. J'avais la vue brouillée, mes oreilles bourdonnaient encore de mes propres hurlements hystériques et je ne sentais presque plus mon corps. Il ne subsistait que quelques douleurs dans la cuisse et dans le bas ventre : J'étais tellement épuisée que j'étais presque anesthésiée. Tant mieux me direz-vous... Oui, mais j'aurais tant voulu avoir l'esprit autant anesthésié que mon corps... Malheureusement, ce n'était pas le cas. J'étais au plus mal. Je n'arrêtais pas de tout repasser en boucle et je m'en voulais d'avoir tout gâché de cette façon : Ma fuite pour rattraper cet adolescent sans le dire à Alex, mon viol, le meurtre, mes mensonges, ma confession, ma grossesse, mes mensonges, Aristide, mes mensonges... Mes mensonges, encore, et encore, et encore... C'était ce que je voyais. J'avais menti à tant de monde pour des raisons diverses : Parfois, pour protéger ceux que j'aimais, parfois, pour me protéger moi. Le résultat étant cependant le même : J'avais fait du mal et j'allais en faire encore beaucoup. J'étais plongée dans mes pensées quand je sentis la main d'Aristide se poser sur la mienne et la serrer doucement. Lentement, je tournai le visage et vit qu'il s'était un peu rapproché. Nos visages n'étaient plus qu'à quelques centimètres à présent. En croisant son regard, je sentis une vague de remords me submerger : Je regrettais de l'avoir embrassé alors que... Alors que... Même dans ma tête il m'était difficile de me dire que j'allais le quitter. Ca me paraissait impossible mais pas plus impossible que de quitter Alexander. Ah, que j'aurais voulu pouvoir être divisée en deux parties bien distinctes afin de pouvoir aimer ces deux hommes sans avoir à choisir... Il porta ma main à ses lèvres et ma vue déjà brouillée se voila encore plus quand les larmes me remontèrent aux yeux.

-Ignore les, ignore leurs regards et leurs paroles. Ils ne comprendront jamais. Parce qu’ils ne l’ont pas vécu et que porter des jugements est beaucoup plus facile que se mettre à la place de l’autre. Mais oublie les. Tous ces silencieux reproches ne sont que des piques destinés à te faire tomber, mais regarde moi, je suis là. Et je ne laisserai pas tomber, jamais.

Ces mots auraient pu me faire beaucoup de bien parce qu'au fond, il avait raison : C'était tellement facile de juger quand on ne savait pas ce que les autres pouvaient ressentir... C'était tellement facile de condamner avant même de connaître l'histoire en détails... Je fermai les yeux et sanglottai. Je savais qu'il n'allait pas laisser tomber : Non, c'était moi qui allait laisser tomber. Moi... Moi qui lui avait menti comme j'avais menti à Alexander. Moi qui avait prétendu être une femme que je n'étais pas pour pouvoir être auprès d'Aristide et oublier. Alors, oui, ces gens me jugaient parce qu'ils ne savaient rien de ce qui m'était arrivée, mais...

-Toi non plus...

Ma voix ne fut qu'un murmure. J'avais suivi le fil de mes pensées et j'avais terminé en élevant la voix plutôt que de garder cela juste dans mon esprit. Je rouvris les yeux et les plongeai dans ceux d'Aristide. A présent, je ne me noyais plus dans ses magnifiques prunelles : Non, je restais bien à la surface, dans la réalité.

-Tu ne sais pas... Parce que... Je t'ai menti... Pardonnes-moi...

Mes sanglots redoublèrent et, me jugeant indigne de lui, je tentai de retirer ma main de la sienne, en vain. J'étais trop faible pour bouger ne serait-ce qu'un doigt. Je finis par refermer les yeux, incapable de croiser plus longtemps ce regard rempli d'incompréhension qu'il me lançait. Dire que ce n'était rien comparé au regard auquel j'allais devoir faire face quand... Quand... Tout devint noir. J'avais perdu connaissance : J'étais tout simplement arrivée au bout de ce que mon corps et mon esprit pouvaient supporter. Dès lors, des images firent leur apparition de manière vive mais furtive : Je voyais des visages que je ne voulais pas voir, d'autres visages que je voulais voir. Puis, les images furtives cessèrent pour laisser la place à un décor fixe : Une vaste prairie, un immense chêne et à l'ombre de l'arbre, un petit garçon assis sur une couverture en train de jouer. Sans hésiter, je m'avançai et au bout de quelques mètres je me stoppai : La couverture sur laquelle le petit garçon était assis était couverte de sang. J'aurais voulu me réveiller tout de suite et sortir de ce cauchemar : Ce n'était malheureusement pas prévu au programme car tant que j'allais être vidée de mes forces, je n'allais pas reprendre conscience et tant que j'allais être inconsciente, j'allais devoir faire face à ce cauchemar monstrueux. Oui, un cauchemar monstrueux parce que ce petit garçon qui baignait sans son propre sang, c'était l'enfant que je venais de perdre : L'enfant que j'avais laissé mourir...
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MessageSujet: Re: We'll be lost before the dawn { PV + Libre }   We'll be lost before the dawn { PV + Libre } - Page 2 Icon_minitimeMar 27 Juil - 15:43

Si Dieu existait, il fallait qu'il se penche un peu sur ses enfants et cesse de les laisser de dépêtrer seuls dans des conditions effroyables. Alex avait l'habitude de prier le Seigneur, qui lui avait permis de survivre à la guerre, à la fin du monde. Tout cela ne pouvait être que de la chance ou un don inné, mais le soldat avait besoin de se raccrocher à quelque chose et croire en un Dieu tout puissant l'aidait.

Mais comment y croire encore quand sa merveilleuse Gabrielle avait été si éprouvée? Un prêtre aurait dit qu'elle n'avait pas subi plus qu'elle ne pouvait supporter, mais là, Alex lui aurait mis son poing dans la gueule pour lâcher de telles âneries... Gabrielle ne devait pas souffrir ainsi, elle était un être pur et voilà que son âme avait été à jamais entachée et qu'elle avait changé. Oh elle essayait de sauver les apparences, mais Alex la connaissait depuis trop longtemps... Il avait deviné le viol, avait souffert de rage impuissante en l'apprenant et souffrait de cette même rage devant la descente aux enfers de sa femme. Car non, tout n'allait pas mieux, loin de là. Il ne la touchait plus. Quelques baisers, quelques caresses, mais pas d'acte d'amour. Il respectait cela et ne cherchait pas à la presser ou la culpabiliser, loin de là.

Il prenait son mal en patience, l'entourait de tout son amour... Et paradoxalement, se lançait à corps perdu dans la Communauté, sans pour autant être aussi efficace qu'avant. Un fantôme, voilà ce qu'il était devenu à cause de ces salauds qui avaient violé et brutalisé sa femme. Il ne pouvait s'empêcher d'y penser, mais gardait tout enfoui en lui. Il n'avait parlé à personne de tout cela, pas même à Ethan. Il devait savoir pour le viol, par Katarina, mais ce n'étaient pas des choses dont on parlait facilement. Sauf qu'à trop faire l'éponge, l'ancien marine risquait bien un jour de craquer.

Il était sorti ce jour là.

Il n'était pas là alors que le destin frappait de nouveau durement sa chère communauté.

Quand il rentra, ce fut dans une atmosphère de Chaos indescriptible. Il ne s'affola pas, non, ce n'était pas son genre, mais son cœur se serra alors que son pouls s'emballait tandis que son cerveau pensait à toute vitesse.

Deux noms :

Emma.

Gabrielle.

La première, il la trouva avec les autres enfants, sous bonne garde. Il la serra fort dans ses bras, la petite pleurant, dans cette atmosphère d'affolement. Puis, il s'enquit de Gabrielle. Isaac déboula à ce moment là, engueulant Alex au passage de ne pas avoir été là, puis lui apprit que Gabrielle était dans la galerie effondrée.

Le leader crut voir son monde voler en éclats, alors qu'il prenait ses jambes à son cou jusqu'à la galerie où il restait encore de nombreuses personnes. Gabrielle était bien là, évanouie. Il y avait Aristide à côté d'elle, qui lui tenait la main. Comment aurait-il pu savoir ce qu'il venait de se passer? Peut-être était-ce préférable qu'il ne le sache pas... Pour la survie d'Aristide.

Il s'agenouilla près de Gabrielle, n'osant la toucher alors que Mathilda était dans le coin. Elle lui donna l'autorisation de la prendre, ce qu'il fit, étouffant un sanglot.

- "Gabrielle, mon amour, mon ange... Pardon, pardon, de ne pas avoir été là... Encore une fois."

Encore une fois, elle souffrait et lui n'était pas là. Il ne valait plus rien comme époux, il était incapable de la protéger. Il la prit et la souleva dans ses bras, se dirigeant vers l'infirmerie avec sa vie dans les bras.

[->Infirmerie]
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Aristide Tetropoulos
Εἶς ἀνὴρ οὐδεὶς ἀνὴρ
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MessageSujet: Re: We'll be lost before the dawn { PV + Libre }   We'll be lost before the dawn { PV + Libre } - Page 2 Icon_minitimeMar 27 Juil - 17:34

Chaos : n.m. Désordre, confusion extrême.

Ce que les dictionnaires oublient de décrire, c’est l’angoisse et la tyrannie que le chaos provoque. Lors de ces moments justement chaotiques, nous ne sommes que des fourmis qui, impuissantes, contrent les attaques de coups de pieds d’un enfant sadique. Un bon coup dans la fourmilière, et tous s’affolent. La panique. L’horreur et le désespoir. En regardant cette scène bien précise, nul ne pouvait douter de notre peur, notre effroi face à ce nouveau drame, allant toujours plus loin dans les confins de l’atrocité. Le sang et les larmes avaient coulé laissant doucement place à cette situation figée, se dépeuplant cependant peu à peu de ses protagonistes. Ethan et sa femme étaient partis, tout comme Liam, Aaron, et quelques autres. Des blessés, ne subsistaient que Gabrielle et moi, étendus l’un près de l’autre. Ma main tenait toujours la sienne dans une tentative désespérée de la rassurer, l’apaiser après tout ce que nous avions vécu. Un véritable traumatisme. Même lors des bombardements, je n’avais subit de telles blessures, bien que mon état soit moins grave que les autres. Les picotements parcourant mes chaires m’informaient d’une future réhabilitation de mes capacités motrices, et malgré un assourdissant mal de crâne, j’allais bien. Gabrielle moins. J’avais bien tenté de la rassurer mais ses sanglots n’avaient pas pour autant cessé, et son regard demeurait toujours aussi…effrayant. J’avais en effet réellement très peur pour la femme que j’aimais car je voyais très clairement qu’elle n’allait pas bien, dutout. Elle semblait aussi torturée physiquement que moralement et même si je comprenais les douleurs physiques, le reste m’échappait. Pourquoi ce regard glacial ? Je doutais de sa réelle intention de me repousser mais quelque chose en elle le faisait pourtant. Je ne sentais plus cette petite étincelle synonyme d’amour et de tendresse. Le murmure qui s’échappa dans un souffle de ses lèvres me conforta dans cette idée de cassure entre nous. Quelque chose se brisa en moi.


Elle m’avait menti ? Cette nouvelle effaça instantanément tout sourire de mon visage, me plongea dans une incompréhension telle que je du en redevenir blanc comme un linge. Pourquoi avait elle fait une telle chose ? J’avais jusque là cru qu’avec moi elle était sincère, plus qu’avec n’importe qui d’autre, et je m’étais lamentablement trompé. Avec moi comme avec les autres, elle jouait la comédie. Une traître comédie qui me détruisit. J’avais cru qu’elle tenait à moi, j’avais cru en sa tendresse, c’était d’ailleurs cela et uniquement cela qui m’avait sauvé, et tout s’effondrait. Mon amour s’effondrait comme un château de cartes. Le mensonge était une chose que je ne supportais pas, encore moins venant d’une personne que j’aimais plus que tout au monde. Cependant, je voyais difficilement, pour ne pas dire absolument pas, sur quoi Gabrielle avait pu me mentir. Je tenais toujours sa main, malgré moi. Si j’en avais eu la force je l’aurais lâché et m’en serais allé, mais je ne le pouvais pas. Parce que plus que n’importe quel fourberie, je l’aimais. Elle aurait pu me cracher dessus que j’en serais toujours fou amoureux, d’une manière incontrôlable. J’étais blessé, mais mon affection n’avait pas faiblis. Cependant je lui en voulais énormément, inutile de le cacher. Et j’attendais d’elle une explication. Ma colère naissant, Gabrielle referma les yeux et au bout de quelques minutes de silence, je me rendis compte qu’elle s’était évanouie. Je me contentais alors de la regarder, de serrer ses doigts dans ma paume car je n’avais pas la force d’appeler qui que ce soit au secours. J’avais mal.

J’eus encore d’avantage mal lorsque je vis Alexander arriver et prendre ma bien aimée dans ses bras. Aussitôt, je me bâtis avec moi-même afin de lui lâcher la main et la laisser s’en aller dans les bras de son mari. Lui au moins était capable de la porter jusqu’à l’infirmerie, là où moi je n’étais qu’une loque épuisée. Lorsque j’entendis ce qu’il lui murmura, lorsque je vis sa douleur, j’eus envie de vomir. J’estimais qu’il n’était pas en droit de lui parler comme cela, pas le droit de lui dire ces mots doux. J’étais le seul à y avoir droit. Le monde à l’envers, l’amant se croyant plus légitime que l’époux. Je ne parvenais cependant pas à refouler cette idée, décuplée par ma colère déjà présente. Pour la première fois depuis le début de ma relation avec Gabrielle, j’éprouvais une haine incommensurable à l’égard d’Alexander. Je le haïssais parce que lui seul avait le droit à l’amour de sa femme et qu’il m’en privait ainsi, parce que c’était lui le père de son enfant, lui qui dormait avec elle. Je n’étais qu’un indésirable dans leur vie lorsque j’aurais voulu être le seul homme qu’elle n’ait jamais aimé. J’enviais Alexander, et c’était là la raison de ma rancœur. Il possédait la seule chose que je voulais au monde. Il était son époux. Je le regardais emmener mon aimée avec lui, me redressant sans difficultés. Une fois partie, je jurais en grec, tapant furieusement du poing par terre. Les autres personnes présentes posèrent sur moi un regard qui ne fit que décupler mon mal être, tandis que Mathilda me fit la morale et me demanda de rester allongé. Je me fichais pas mal de Mathilda, à vrai dire. J’éprouvais un vertige lorsque je me relevais, repoussant le médecin qui pestait contre moi. Qu’importe. Je ne voulais rien d’autre que m’en aller d’ici, sortir de cette poussière et cette odeur insoutenable de sang et de sueur. Sans un regard pour les autres, je m’éloignais, titubant. Je mis trois fois le temps que je mettais habituellement pour regagner ma chambre, m’enfermait et me laissais lamentablement tomber sur les draps. Commença alors un profond sommeil semblable au comma où ni Alexander, ni Gabrielle, ni cette foutue communauté n’existaient. Je voulais la paix. L’absence de douleur que tout cela provoquait en moi.
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