This Is War
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

 

 There will be blood { Mono RP }

Aller en bas 
AuteurMessage
Katarina K. Jones
In the shadow of your heart.
Katarina K. Jones


Messages : 1762
Date d'inscription : 30/12/2009
Age : 32
Localisation : Elizabethtown

There will be blood { Mono RP } Empty
MessageSujet: There will be blood { Mono RP }   There will be blood { Mono RP } Icon_minitimeMar 20 Juil - 12:00

Part One :

There will be blood { Mono RP } Emily4 There will be blood { Mono RP } Emilyblunt012 There will be blood { Mono RP } Hollowartebyv102
    « My father used to say that in every dream there's a part of nightmare.
    I had no idea how much he was right. »


Je m'étais réveillée en sursaut en plein milieu de la nuit, tremblante et en sueur, comme cela m'arrivait assez souvent ces derniers temps. L'effondrement du tunnel avait réveillé en moi une certaine angoisse, et pendant la semaine qui avait suivi j'avais eu du mal à accepter notre vie en sous sol. J'avais peur que cela recommence... Peur qu'on ne soit pas en sécurité. J'avais été réellement très choquée par toute cette histoire. Je n'avais pas dormi pendant deux nuits entières, sursautant au moindre bruit. Sans oublier la douleur que j'avais ressenti pendant toute cette semaine. J'avais eu l'impression d'être une poupée de porcelaine qu'on aurait fracassé par terre avant d'ensuite recoller les morceaux à la va vite. J'avais été dans un état lamentable... Ma jambe droite m'avait fait souffrir sans relâche pendant près de trois jours. J'avais presque eu peur de bouger, de peur de faire craquer les points. Sept points en tout. J'avais senti chacun de ces points s'incruster dans ma chair... Le souvenir seul était douloureux. Et pourtant c'étaient ces sept malheureux points qui m'avait permis de ne pas me vider de mon sang. Mathilda avait d'abord refusé de l'avouer, mais elle avait bien dû admettre qu'Ethan avait fait du bon travail. Même si je risquais d'avoir une vilaine cicatrice, encore que c'était le dernier de mes soucis. Ma blessure à la tête avait nécessité beaucoup de compresses et beaucoup d'alcool à 90°C. Et faute d'avoir besoin de points, j'avais eu droit à un joli bandage, légèrement disgracieux. Un autre joli bandage autour de mon poignet gauche. Je n'avais pas réalisé tout de suite que la plaie était profonde à cet endroit. Un tout petit peu plus et mon artère était touchée. « Dans ton malheur tu as eu de la chance ». De la chance et beaucoup, beaucoup d'ecchymoses, de bleus, de coupures et d'égratignures. Sans oublier un choc psychologique violent.

Durant cette semaine, j'étais restée prostrée dans notre chambre. Ethan ne m'avait pas quittée. J'avais besoin de repos, et surtout j'avais besoin de me remettre du choc. Quand l'hôpital où je travaillais avait été bombardé, je n'avais presque pas été touchée. J'avais échappé à tout : les bombes, les débris, les balles, la panique... Et alors que je m'étais crue en sécurité, tout s'était effondré, au sens propre et au sens figuré. Quand je m'étais retrouvée coincée sous ce bloc de béton, j'avais eu peur de mourir, pour la première fois de ma vie. Terriblement peur. S'il n'y avait pas eu des gens que j'aimais pour m'aider, je serais morte, sans aucun doute. Et j'avais compris à quel point je tenais à ma vie. À la vie que je m'étais construite. Au fond, ce n'était pas tant la mort qui m'effrayait. Ce dont j'avais peur, c'était de perdre les gens que j'aimais. J'avais eu peur de perdre l'amour de ma vie. Peur de perdre l'enfant que je venais de mettre au monde... Je savais qu'une part de moi craindrait toujours que ce genre d'évènement arrive de nouveau. J'avais passé la plupart de mon temps dans les bras d'Ethan, à le laisser me bercer et me rassurer. Je gardais souvent Lena tout contre moi. Elle m'apaisait beaucoup quand je sentais l'angoisse monter de nouveau en moi. Pour s'occuper d'un bébé il faut être parfaitement calme. J'avais eu de la chance de ne pas être trop abimée, je pouvais continuer à l'allaiter sans le moindre problème et cela m'avait énormément aidé.

La fatidique semaine étant passée, j'étais parvenue à compresser complètement. Ethan avait su faire entrer un mot dans mon esprit. Le mot « accident ». Oui, ce n'était qu'un accident. Je m'étais trouvée au mauvais endroit au mauvais moment, voilà tout. Mais c'était terminé et cela n'arriverait plus. Il le promettait. Mais avait-il le pouvoir de me promettre une telle chose ? J'avais envie de le croire. Envie de croire que son envie de me protéger était plus forte que tout le reste... J'avais eu du mal à sortir et à affronter les autres. Mais je m'étais imposée cette sortie. Je n'avais vu ni Aristide, ni Gabrielle. Et Ethan et moi n'avions pas parlé d'eux. Le sujet était devenu tabou en quelque sorte, depuis que tout le monde savait... Riley était venu prendre de mes nouvelles plusieurs fois, et à ma grande surprise Ethan avait été très poli, très calme avec lui, le remerciant d'être passé. J'étais étonnée oui. Leurs comportements mutuels avaient changé depuis qu'ils s'étaient unis pour m'aider. Je devais bien avouer que cela m'avait surprise... Je n'avais pas manqué de le remercier moi non plus, allant même jusqu'à le serrer dans mes bras un bref instant. Ethan ne m'en tint pas rigueur. J'ai remercié Liam, Mathilda, Aaron, Declan, Melina... Et puis j'étais retournée m'occuper de Lena avec Ethan. Ethan, je ne lui avais pas dit merci comme aux autres. Je n'avais pas eu besoin de mots pour qu'il comprenne combien je lui étais reconnaissante. Il savait. C'était tout. Il savait. C'était aussi simple que cela. Nous n'avions pas besoin de mots pour nous comprendre. Ils étaient superflus.

Ça n'avait pas été très facile pour moi de ne pas aller voir au moins Gabrielle. Si je lui en voulais pour ce qu'elle avait fait, elle n'en restait pas moins ma meilleure amie. Je m'étais contentée de prendre de ses nouvelles, n'osant guère aller directement vers elle. Je craignais qu'elle ne me rejette. Et puis d'après ce que m'avait dit Mathilda, elle n'était pas au mieux de sa forme. J'avais insisté pour savoir ce qui n'allait pas, et elle avait fini par céder, en me faisant promettre de ne rien dire. Gabrielle avait fait une fausse couche... Elle était tombée enceinte suite à son viol, mais n'avait rien dit. Et, bêtement, j'avais été blessée qu'elle ne se confie pas à moi, alors que j'étais là pour elle... Peut-être que finalement c'était Ethan qui avait raison. Gabrielle et moi n'avions plus grand chose à faire ensemble... Quant à Aristide, j'avais définitivement rayé son nom de la liste de mes amis, quand bien même cela m'en couta. En tout cas, l'atmosphère promettait de devenir étouffante dans la Communauté. Entre ceux qui regardaient Gabrielle comme la dernière des garces et ceux qui en voulaient à Ethan d'avoir tout révélé... Personnellement je ne savais pas où était ma place. Je ne considérais pas Gabrielle comme une garce même si je ne comprenais pas ses agissements, et je n'en voulais pas à Ethan parce que quand il avait tout révélé, il croyait que je venais de mourir entre ses bras. J'étais prise entre deux feux et je n'aimais pas cela... Je me sentais un peu comme la Suisse.

C'était Lena qui me permettait d'échapper un peu à tout ça. Elle allait avoir trois semaines et elle commençait vraiment à sourire. Toutes ces histoires d'adultes lui passaient au dessus de la tête, elle s'en fichait du moment qu'on s'occupait d'elle. Je passais la majeure partie de mon temps avec elle durant la seconde semaine. Ethan était occupé, et je soupçonnais Alexander de lui en vouloir et donc de lui donner du travail par dessus la tête. Inutile de dire que ce dernier n'appréciait guère et qu'il l'envoyait sur les roses aussi souvent que possible. Toutes ces tensions me fatiguaient... J'avais un peu peur que toutes ces histoires ne dégénèrent... Je n'aspirais qu'à un peu de calme et de tranquillité. Et je voulais que Lena soit en sécurité ici. Je ne voulais pas d'une quelconque histoire de vengeance. Je tâchais donc de prendre soin de ma fille sans trop faire attention au reste. J'en venais presque à regretter que la lumière ait été faite sur toute cette histoire. Égoïstement, j'aurais préféré que Gabrielle continue à tromper Alexander sans que personne ne soit au courant...

C'était un jeudi après midi. Il était tout juste quinze heures, et je venais tout juste d'allaiter Lena. Elle s'était endormie dans mes bras juste après. J'avais quelque chose à faire en réserve, alors je l'ai amenée à son père, qui travaillait sur je ne sais quel espèce de dossier de recensement. Je les ai embrassés tous les deux avant de m'éloigner. Ethan m'avait rattrapé par le bras pour me demander avec un air inquiet si j'allais bien. J'ai répondu que oui, et je me suis écartée. Il était toujours très inquiet pour moi ces derniers temps. Il avait voulu aller chercher ce dont j'avais besoin mais j'avais refusé. Je n'aurais vraiment pas dû refuser. J'aurais dû faire ce qu'on m'avait dit de faire. C'est à dire, rien, à part me reposer, me soigner, prendre soin de moi et de ma fille. Mais je ne l'ai pas fait... Je suis descendue à la réserve, et au fur et à mesure que j'avançais je sentais ma gorge se serrer. Mais je ne devais pas avoir peur d'y retourner. Aaron m'avait dit qu'ils avaient tout déblayé... Tout ce qu'il restait, c'était un trou dans le plafond. Voilà tout. Ma jambe me lançait tandis que je descendais les escaliers. Mathilda m'avait retiré les points, mais j'avais toujours mal. Et la cicatrice qui se profilait n'avait rien de gracieux, encore que cela m'était égal. Pour éviter que le tissu frotte trop sur la plaie, j'avais mis une jupe au lieu d'un jean, comme on me l'avait conseillé. Tout en regardant mes pieds, je suis allée jusqu'à la réserve de matériel. J'avais besoin de voir s'il restait du lait en poudre. Pour Lena. Matthew m'avait dit qu'il en avait ramené de sa dernière mission. J'ai été rassurée, personne n'en avait besoin. Je m'apprêtais à en remonter deux boites quand j'ai sursauté. J'avais entendu des cris et des coups de feu. Je me suis figée. Et pendant une minute j'ai regretté de ne pas avoir fermé la porte de la réserve. J'ai senti mon cœur se serrer et la peur m'envahir quand j'ai entendu deux voix.

« - Putain t'étais vraiment obligé de les buter Alan ? Qu'est-ce qu'on va en faire ?
- On en fait rien du tout. On trouve cette salope soviétique et on se casse, quitte à descendre tout le monde. Est-ce que c'est clair Connor ? »

J'ai sursauté si violemment que j'ai fait un bon en arrière et ai heurté une étagère. Une bouteille de vin est tombée et s'est explosée à mes pieds. Je me suis retenue de hurler. J'ai entendu des pas se rapprocher et j'ai senti la panique m'envahir. Mon esprit s'était bloqué sur « salope soviétique ». j'ai eu un sursaut et j''ai poussé un cri de surprise quand quelqu'un que je ne connaissais pas est entré. C'était un homme d'une trentaine d'années, pas très grand. Mais il avait un fusil posé négligemment sur l'épaule, ce qui lui donnait un net avantage sur moi. Je me suis reculée jusqu'à heurter une caisse de bois derrière moi.

« - Tiens tiens, qu'est-ce qu'on a là... Bonjour poupée... C'est quoi ton petit nom ?
- Putain à quoi tu joues ? Descends la et... »

L'autre type est entré. Mes mains se sont crispées nerveusement sur la caisse. J'avais envie de hurler. Mais je me retenais. Je ne savais pas comment ils pouvaient réagir. Le deuxième type était vraiment très grand, vraiment très costaud. Et il avait un regard qui en disait long. Il s'appelait Alan et... Oh mon dieu. Alan. Il s'appelait Alan. Et je connaissais cette voix, je l'avais entendue quand j'avais rencontré Nathaniel. Cet Alan, c'était l'ex dealeur d'Ethan. J'ai senti mes jambes flageoler. L'autre a pointé son arme sur moi et par réflexe j'ai fermé les yeux.

« Attends. Je crois que c'est celle là. »

J'ai rouvert les yeux et je me suis rendue compte qu'il s'était approché de moi. J'aurais bien voulu reculer, mais je ne pouvais plus. J'étais acculée, je n'avais aucun moyen de m'échapper. Je l'ai vu avec angoisse sortir de sa poche ce qui ressemblait à une photo. Il a eu un petit rire, qui m'a littéralement glacé le sang. Il s'est encore approché de moi, le sourire aux lèvres.

« Un peu mieux foutue que sur la photo, mais c'est bien celle là qu'Armando et moi on veut se faire... »

J'ai hurlé quand il m'a attrapé par le bras. Je me suis débattue, mais il m'a tordu le bras si violemment que je suis tombée à genoux. Je l'ai entendu rire très nettement. Il venait de voir quelque chose à mon doigt. Mon alliance très certainement. Il m'a relevée avec beaucoup de brutalité. J'ai senti les larmes me monter au yeux. J'ai de nouveau essayé de me débattre, mais il m'a attrapé par les cheveux et m'a plaquée violemment contre lui, passant un bras autour de ma gorge.

« Ça suffit comme ça, on l'embarque en vitesse ! »

L'autre lui a tendu ce qui ressemblait à un bout de tissu crasseux. J'ai hurlé, mais Alan m'a collé son coude dans les côtes, me faisant me plier en deux, le souffle coupé. Et il a redressé ma tête d'un coup sec avant de me plaquer le tissu sur le visage. J'ai retenu mon souffle quelques secondes avant qu'il ne me frappe de nouveau pour me forcer à respirer. Je savais à quoi cela aller me mener...

Tandis que je sombrais dans l'inconscience, un mot s'imposa à moi.
Chloroforme.


Dernière édition par Katarina K. Jones le Mar 30 Nov - 17:33, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
https://thisiswar.forumactif.org
Katarina K. Jones
In the shadow of your heart.
Katarina K. Jones


Messages : 1762
Date d'inscription : 30/12/2009
Age : 32
Localisation : Elizabethtown

There will be blood { Mono RP } Empty
MessageSujet: Re: There will be blood { Mono RP }   There will be blood { Mono RP } Icon_minitimeMer 21 Juil - 17:33

Part Two :

    « I can’t feel my senses, I just feel the cold... All colors seem to fade away...
    I can feel your sorrow, but I know you’ll be all right... »

Un cauchemar. J'avais juste fait un terrible cauchemar, qui n'était que la résultante de toute cette tension accumulée. N'est-ce pas ? Quand je me réveillerais, je serais blottie dans les bras d'Ethan, et rien de tout cela ne serait jamais arrivé que dans mon inconscient. J'aurais tout simplement rêvé...

Malheureusement, la réalité était tout autre... Quand je me suis réveillée, j'avais un affreux mal de crâne. J'étais allongée par terre, et le sol était humide et froid. Je me suis redressée, difficilement, sur mes genoux, et je suis restée dans cette position, à genoux, pendant un petit moment, le temps de reprendre mes esprits. J'ai pris une profonde inspiration et je me suis passée une main dans les cheveux. Pourquoi avais-je si froid ? Pourquoi étais-je seule ? Je me suis décidée à me relever et à ouvrir les yeux. J'étais dans une grande pièce grise, sans aucun meuble. Dans un coin, il y avait un matelas défoncé jeté négligemment. Aucune fenêtre, nulle part... J'ai levé les yeux au plafond. Il y avait une fuite d'eau qui coulait lentement sur le mur, constituant une petite flaque au pied du mur. La seule source de lumière venait d'une ampoule au plafond. Elle clignotait de temps à autre et il y avait des fils électriques apparents. Je n'avais aucun moyen de savoir quelle heure il était, s'il faisait jour, s'il faisait nuit... Ce qui constituait déjà une forme de torture en soin... Mes yeux se sont posés sur la porte. Il n'y avait aucune poignée de mon côté, j'étais enfermée de l'extérieur. Ce qui signifiait que j'étais... prisonnière. Je réalisai soudainement que j'étais prisonnière, qu'on m'avait conduit dans cet endroit que je ne connaissais pas contre mon gré. J'avais été enlevée. J'avais été enlevée ! Oh non, oh non, oh non... Qu'avais-je fait cette fois pour mériter cela ? N'avais-je donc pas droit à un peu de répit ? Quelque chose me disait que j'allais souffrir plus encore cette fois ci... Une intuition...

C'était Alan qui m'avait enlevée. Je savais que cet homme n'était pas un enfant de cœur. Ethan m'avait très bien expliqué qui il était... Un type affreux, manipulateur, violent... et surtout revanchard. Je me suis souvenue brusquement de cette nuit où Ethan était revenu drogué. Cette nuit là, il m'avait expliqué en partie pourquoi Alan lui en voulait tant. Ethan avait « tué » sa petite amie. Ou plutôt elle avait fait une overdose mortelle et il s'en était rendu compte trop tard. Alors il voulait se venger... Me faire ce qu'il lui avait fait, le sadisme en plus... J'ai frissonné, et j'ai senti la peur s'insinuer lentement en moi. Tremblante, je suis allée m'asseoir sur le matelas contre le mur, recroquevillée sur moi même. J'ai tiré les manches de mon pull sur mes mains et j'ai posé ma tête entre mes genoux. Pourquoi moi ? De quoi étais-je coupable ? Je repensai tout à coup à ce qu'avait dit Alan « c'est bien celle là qu'Armando et moi on veut se faire ». Armando ? Le père de Vitali ? Cela voudrait dire que tout était vrai... Tout ce que j'avais refusé d'admettre... Je compris soudainement de quoi j'étais coupable. D'aimer les deux mauvaises personnes. D'être dans la « mauvaise » famille. J'étais la fille d'un parrain de la mafia russe, qui avait trahi son associé. Cela me valait les foudres d'Armando. Et j'étais tombée amoureuse d'un ancien junkie avec un dealeur complètement fou qui voulait se venger. Voilà de quoi j'étais coupable. Et voilà ce qui allait très certainement me tuer. J'allais mourir, pour des crimes que je n'avais pas commis. Et pourtant je les aimais, ces deux hommes. Mon père restait mon père, et Ethan restait l'homme que j'aimais. Si j'ignorais jusque là tout des activités de mon père, je savais ce que le passé d'Ethan impliquait. Je m'en étais toujours moquée au fond... « Le passé c'est le passé, ce qui est fait est fait ». On ne revient pas en arrière, jamais... Mais ces deux hommes n'étaient visiblement pas de cet avis là.

J'ai dû me mettre à pleurer quand j'ai commencé à penser à Lena. Je ne voulais pas la perdre... Pas déjà. Elle n'avait pas un mois, elle avait besoin de moi. Je n'avais pas le droit de l'abandonner, je n'avais pas le droit... C'était cruel de séparer une mère de son bébé. Mais c'était peut-être mieux comme ça... Oh mon dieu, et si j'étais descendue avec elle ? Je n'osais pas penser à ce qu'ils auraient pu lui faire. Au moins là elle était en sécurité avec son père, je savais qu'Ethan tuerait quiconque s'approcherait d'elle. Oui, c'était mieux comme ça. Et elle était petite, alors je ne lui manquerait pas trop si jamais... Non, je ne devais pas penser une chose pareille. J'allais m'en sortir. Je m'en étais toujours sortie jusque là. Ethan allait venir me chercher... Oui, il allait venir me chercher...

Non, il n'allait pas venir me chercher. Parce qu'il n'avait pas la moindre idée d'où j'étais. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Je savais qu'il essaierait... Mais il ne me retrouverait pas. J'étais perdue, pour de bon cette fois. Alors à quoi bon pleurer ? Cela ne changerait rien. J'ai séché mes larmes rapidement et j'ai pris une profonde inspiration. Je suis restée là contre le mur, complètement amorphe, les yeux dans le vide. Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, en silence. Des heures ? Des jours ? De toute façon je n'avais aucun moyen de savoir quelle heure il était. Et de toute façon, cela importait tellement peu... J'ai entendu la porte s'ouvrir et quelqu'un entrer. Mais je n'ai pas tourné la tête, je n'ai pas bougé d'un millimètre. Peut-être que j'aurais dû. J'ai eu un sursaut quand j'ai entendu cette même personne poser une chaise violemment par terre. J'ai tourné la tête à ce moment là, par réflexe. C'était Alan, qui s'était assis à califourchon sur la chaise. Il me regardait avec un air amusé. J'ai eu une grimace dégoutée et je me suis détourné.

« Il a bon goût finalement... »

J'ai serré les dents. D'entrée, je savais que je n'allais pas apprécier cette conversation. Son ton ne me disait rien qui vaille. Tout comme son attitude. Même si je ne le regardais pas, je sentais qu'il me regardait avec insistance, ce qui me fit me recroqueviller davantage. Le souvenir de ce que m'avait dit Ethan remontait, peu à peu, ne faisant qu'intensifier le sentiment de peur en moi. Même si je n'en montrais rien, j'étais morte de peur à l'idée de me retrouver seule avec lui. Mais je ne lui ferais pas le plaisir de lui montrer que sa personne me dégoutait et m'effrayait au plus haut point.

« C'est juste ta nationalité qui est gênante... Là il a bien merdé... Enfin, c'est pas comme s'il était capable de réussir quelque chose correctement... »

J'ai soupiré. Il ne savait rien d'Ethan et de ce qu'il était devenu, il ne savait rien du tout. Qu'il se taise. Qu'il se taise. Je savais que je ne tiendrais pas longtemps avant de défendre Ethan. Or je savais que ce serait complètement fou. Mais je me connaissais... Mes doigts se sont crispés sur mes genoux. Il voulait me provoquer, mais je ne devais pas lui répondre. Surtout pas.

« - Je me pose une question... Il avait l'air d'adorer les filles et elles le lui rendaient bien... Il est comment au lit ?
- Meilleur que vous en tout cas. »

Et voilà. J'avais répondu à sa provocation. Il a eu un petit rire. Croyait-il me blesser en me disant qu'il avait couché avec un tas de filles tandis qu'il se droguait ? Je le savais très bien, il me l'avait avoué. Et si je n'avais absolument aucune idée des « talents » d'Alan, ceux d'Ethan me convenaient très bien. Et sans entrer dans les détails, il n'y avait pas une fois ne m'avait pas comblée complètement. Parce que le sexe avait une importance moindre pour nous. Ce n'était pas le ciment de notre couple, ce n'était qu'un complément... Oui, c'était essentiel, mais sans pour autant être vital. Du moins c'était ce que j'avais toujours pensé jusque là. Quelque chose me disait qu'Alan allait essayer de détruire l'image nette et lisse d'Ethan. Et ce qui me faisait peur dans tout ça, c'était que je savais parfaitement qu'il en savait nettement plus que moi sur le passé de drogué d'Ethan. J'ai sursauté assez violemment quand il s'est levé, envoyant la chaise valser à l'autre bout de la pièce. Il s'est approché de moi et j'ai essayé de ne pas bouger, quand bien même mon corps tout entier s'était raidi. Il s'est agenouillé à côté de moi, tandis que je regardais obstinément le mur. L'odeur de sa cigarette me montait à la tête, si bien que je grimaçai. Il a ri, encore, et il s'est laissé tomber à côté de moi sur le matelas. Il m'a craché la fumée de sa cigarette dans les yeux et j'ai détourné la tête en clignant des yeux plusieurs fois. J'ai ramené mes jambes contre ma poitrine, comme si j'essayais de me cacher, de cacher mon corps.

« C'est drôle, cet endroit me rappelle une plaque pourrie à Brooklyn. On avait l'habitude de s'envoyer en l'air avec Lucy là bas... Tous les trois... »

Mon visage a dû se décomposer. Comment ça, tous les trois ? Il voulait dire... Oh allez Katarina, tu n'es pas idiote. Ils avaient couché ensemble, tous les trois. Ensemble, en même temps. « On se partageait Lucy ». Les paroles d'Ethan me sont revenues en pleine figure. J'avais l'impression qu'Alan me parlait d'une autre personne. Je ne voyais pas mon Ethan partageur. L'homme que j'aimais était jaloux, possessif... Il aurait tué quiconque m'aurait touchée. Quand nous étions seuls tous les deux, quand nous faisions l'amour, il était tellement possessif et attentionné que je ne voyais pas quelqu'un d'autre entre nous. C'était inimaginable, impensable... Et pourtant je savais qu'Alan ne mentait pas... Parce qu'il savait que la vérité serait plus difficile à entendre pour moi que n'importe quel mensonge. Il fallait que je me protège, que je l'écoute sans l'écouter, sans quoi...

« -Il t'a pas parlé d'elle, pas vrai ?
- Si, il l'a fait.
-Ah oui, vraiment ? Il a vraiment tout dit ? S'il l'avait fait, à mon avis tu ne l'aurais pas... épousé ? En passant faut avoir un grain pour épouser ce type... Et tu ne l'aurais pas laissé te mettre en cloque... Pauvre petite, avoir un junkie pour père, tss... »

J'ai ouvert de grands yeux. Oh mon dieu, il savait pour Lena ! Il savait...

« Je vous interdis de parler de ma fille ! »

J'étais certainement en train de faire une grosse bêtise. Il a jeté sa cigarette et sans que je puisse voir venir le coup, il m'attrapa par la gorge et plaqua ma tête violemment contre le mur.

« Mets toi bien en tête que tu n'es pas en mesure de m'interdire quoi que ce soit. Je peux faire de toi ce que j'ai envie, alors garde toi bien de me tenir tête ! À moins que tu n'aies des tendances masochistes ? Fais attention, je pourrais bien vouloir jouer à te faire mal. »

Il a resserré sa main autour de ma gorge, m'empêchant de ce fait de respirer correctement. Il ne m'a pas lâché avant de voir que je manquais sérieusement d'air. Quand il daigna enfin me lâcher, j'étais en train de m'étouffer. Je me suis mise à tousser en reprenant ma respiration. J'ai porté une main à ma gorge tandis qu'il me fixait. Il y avait une telle violence dans son regard que je me suis pétrifiée. Il était tellement différent d'Ethan. Je n'arrivais pas à croire qu'il ait pu le fréquenter... Et pourtant... Soudain, comme si de rien n'était il a retrouvé son sourire, et a rallumé une cigarette. Et moi je tremblais d'effroi. Il s'est levé et a commencé à faire les cent pas dans la pièce. De nouveau, je refusais de le regarder. J'avais une incroyable envie de fondre en larmes, mais je me retenais encore.

« Est ce que je t'ai raconté la fois où il est venu me demander une avance et où il a du lécher un mur a genoux ? »

Si je n'ai pas bougé, intérieurement ça a été le ras de marée. Je savais que pendant une période de sa vie, Ethan aurait fait n'importe quoi pour sa dose. Mais de là à... à se rabaisser à ce point... Même dans le pire des scénario je n'avais pas imaginé ce genre de choses. J'avais toujours cru qu'il avait gardé un minimum de dignité... Visiblement je m'étais trompé. Mais jusqu'à quel point m'étais trompée ? Je n'étais pas certaine de vouloir le savoir... J'avais toujours cru que le passé d'Ethan m'importerait peu. Peut-être avais-je sous estimé ma capacité à encaisser les choses. Peut-être m'étais-je bernée, pensant que ce n'était pas si terrible que cela. Alors que visiblement ça l'était... Alan a terminé sa cigarette bien tranquillement, savourant très certainement sa petite victoire. J'étais mortifiée et cela se voyait. Il est revenu vers moi et sans prévenir, il m'a attrapée par les cheveux. J'ai poussé un cri de terreur. Toujours en me tenant par les cheveux, il m'a trainée jusqu'au milieu de la pièce. Je me suis débattue et j'ai protesté, essayant de le faire lâcher mes cheveux par tous les moyens. Ça l'a fait rire. Il m'a jetée par terre et je me suis retenue de hurler. J'ai porté une main à ma cuisse : la douleur venait de se réveiller. Il m'a redressée en m'attrapant par le col de mon pull. Il m'a mise à genoux. Inutile de dire ce qu'il y avait en face de mon visage. Il a pris mes cheveux et les a enroulé autour de son poignet pour m'empêcher de bouger. Ou plutôt, pour que lui puisse faire de moi ce qu'il voulait. Il m'a forcée à le regarder. J'avais les larmes aux yeux. Il a fait mine d'afficher une petite mine triste et désolée.

« Oh... On dirait que ça ne te plait pas beaucoup d'être à genoux... »

Au moins sur ce point là, il avait raison.

« J'en connais un qui a dû être drôlement déçu... Tu sais, Lucy adorait se mettre à genoux. D'ailleurs, Ethan appréciait beaucoup. »

J'avais beau faire tout ce que je pouvais, je ne parvenais plus à retenir mes larmes. Je serrais les dents, mais elles coulaient quand même. Il a souri. Je n'ai rien dit, parce que je ne pouvais pas lui donner tort... Sans rentrer dans les détails, je pouvais dire que non, je ne faisais pas ce genre de choses. Apparemment Lucy le faisait, elle.. Je le haïssais, pour se mettre entre nous aujourd'hui. J'ai eu un tel élan de haine que si elle avait été vivante je l'aurais tuée sur place. Mais si elle avait été vivante, nous n'en serions pas là aujourd'hui. Il m'a forcée à baisser les yeux sur son bas ventre. J'ai préféré fermer les yeux.

« Il ne t'a donc jamais dit à quel point il aimait ça ? »

Je ne sais pas ce qui m'a pris. Je me suis relevée si brusquement que la surprise lui a fait lâcher mes cheveux. Et je l'ai giflé. Tellement fort qu'il a reculé d'un pas. Sur le coup j'ai cru m'être brisé le poignet tellement j'avais frappé fort... J'étais tellement sous le choc de mon acte que je n'ai pas pu anticiper le retour. Qui lui fut encore plus violent. Alan me gifla. Mille fois plus fort que moi. Si fort que sous l'impact je tombais à terre, le souffle coupé. Ma tête heurté violemment le béton me faisant presque perdre connaissance. Bientôt le goût métallique du sang envahit ma bouche. Je n'ai pas vraiment eu le temps de le constater. La force décuplée par la colère, il me saisit par le poignet pour me relever d'un coup sec. Je ne pus même pas protester qu'il m'envoya me fracasser contre le mur. Mon épaule émit comme un craquement sourd, avant que je ne retombe lourdement au sol, complètement sonnée par la violence du choc. Je gémis quand il attrapé de nouveau mes cheveux. Je n'ai même pas eu la force de me relever.

« Recommence ça et je te jure que je te ferais gueuler le nom d'Ethan jusqu'à ce que t'en crèves ! »

Il m'a lâchée et ma tête est retombée lourdement au sol. J'ai entendu la porte claquer. Il était parti. Je n'étais pas soulagée. Dans quelques heures, ou peut-être demain, il reviendrait. Peut-être aurais-je dû commencer à hurler le nom d'Ethan dès maintenant.
Revenir en haut Aller en bas
https://thisiswar.forumactif.org
Katarina K. Jones
In the shadow of your heart.
Katarina K. Jones


Messages : 1762
Date d'inscription : 30/12/2009
Age : 32
Localisation : Elizabethtown

There will be blood { Mono RP } Empty
MessageSujet: Re: There will be blood { Mono RP }   There will be blood { Mono RP } Icon_minitimeVen 23 Juil - 16:16

/!\ Les âmes un peu trop sensibles sont priées de passer directement au message suivant : D
Si vous ne m'écoutez pas... Un psychologue et des anti dépresseurs sont à votre disposition bureau 6 :3


Part Three :

    « No matter how many nights that you’d lie wide awake to the sound of the poison rain...
    Where did you go ? Where did you go ? Where did you go ?
    As days go by, the night's on fire... »


Alan était revenu le jour d'après. Et le jour suivant le jour d'après. Et à chaque fois, j'avais vécu l'horreur. Chacune de ses visites était pire que la précédante, et ce pour plusieurs raisons. Alan était un homme violent, très violent. Il frappait pour un oui et pour un non. Et parfois, parce qu'il avait simplement envie. Et visiblement, il en avait envie très souvent. J'étais devenu son souffre douleur favori. Le moindre de mes mouvements n'était qu'un prétexte pour lui. C'était un sadique notoire. Il adorait me faire souffrir, et cela par pure vengeance. Il ne savait presque rien de moi, mais ce qu'il savait lui suffisait. J'étais la femme d'Ethan et cela suffisait à me condamner. Alors il frappait. Partout, n'importe quand. Il me giflait en quasi permanence. Pour me rabaisser, et parce que cela lui plaisait beaucoup d'abimer mon visage. J'avais certainement un bleu énorme sur la pommette gauche. Et à force de m'envoyer valser contre le mur, il avait rouvert ma blessure à la tête. Une « chance » pour moi elle était presque complètement cicatrisée, alors elle ne saignait pas trop. J'avais eu les lèvres en sang de nombreuses fois. J'étais presque certaine de ne plus ressembler à grand chose. Et encore ce n'était rien... J'avais le genou droit tellement enflé que le moindre mouvement était douloureux. Et à force de marteler mon ventre de coups de poings et pieds, il n'y avait plus un centimètre carré de ma peau à cet endroit qui n'était pas bleu ou égratigné. Et la douleur... J'avais cru avoir terriblement mal au ventre en accouchant de Lena. Je m'étais trompée, ce n'était rien comparé à la douleur qui me prenait. Cette douleur était constante, elle ne passait pas. Et à chaque fois qu'il me frappait, ça empirait... Et pourtant je ne disais rien. Je le laissais me frapper, sans me plaindre, sans jamais le supplier d'arrêter. Parce que je savais qu'il n'attendait que cela....

Mais la violence physique n'était rien comparée à la torture psychologique qu'il m'infligeait. À chaque fois qu'il avait fini de me frapper, il s'asseyait sur sa chaise, me regarder souffrir un moment. Et puis il me racontait dans les moindres détails certaines « anecdotes » sur le passé d'Ethan. Et à chaque fois j'avais l'impression qu'il détruisait un peu plus l'image que j'avais d'Ethan. Le pire dans tout ça, c'était que l'image qu'il m'imposait prenait peu à peu le pas sur celle que j'avais. J'aurais aimé qu'Ethan soit là pour me dire qu'il mentait, que tout cela n'était qu'un mensonge odieux. Car oui, tout ce qu'il me disait était odieux... Odieux, immonde, répugnant. Et je n'avais d'autre choix que de l'écouter. Des fois pendant plusieurs heures... Alan me racontait comment Lucy traitait Ethan ( je passais pour prude à côté d'elle ), comment Ethan couchait avec elle en étant défoncé, comment Ethan avait couché avec telle ou telle fille pour une malheureuse dose d'héroïne, comment il avait été jusqu'à vendre une des bagues de sa mère pour se payer sa came ( celle là m'avait retournée, vu l'amour qu'il disait porter à sa mère ), comment il avait fait plusieurs overdoses sans que cela suffise à le calmer... J'aurais pu continuer très longtemps comme ça. C'était comme si Alan avait une réserve inépuisables de choses horribles à dire. À chaque fois qu'il parlait de Lucy, je voulais devenir sourde. Il avait une telle façon d'amener les choses quand il l'évoquait... A l'entendre on aurait cru qu'Ethan était amoureux de cette fille. Il m'avait assuré le contraire, qu'il n'avait jamais aimé que moi, que cette fille était une erreur... Mais Alan avait semé le doute en moi et j'avoue que je ne savais plus trop qui croire. Quelles raisons Alan avait-il de me mentir ? Ça l'amusait tellement d'exposer la vérité à moi. Rien ne faisait plus mal que cette vérité et il en avait parfaitement conscience. Je n'étais même pas capable de me protéger. Je ne pouvais qu'écouter et encaisser.

Ne me demandez pas pourquoi, mais j'éclatai de rire quand Alan me dit qu'il aimait Lucy sincèrement. La faute aux nerfs, à la peur... Toujours est-il que cette révélation me parut tout bonnement incroyable. Comment peut-on se vanter d'aimer quelqu'un de cette façon ? Il s'est levé brusquement et est venu se planter devant moi. J'ai levé les yeux vers lui avec un air profondément... vide. Espérait-il m'entendre m'excuser ?

« Si vous l'aimiez tellement, il ne fallait pas accepter de la partager. »

Il s'est agenouillé à côté de moi. Son visage était impassible. J'avais appris que c'était l'air qu'il affichait quand il peinait à se contrôler. Je savais que le coup n'allait pas tarder à venir. Et cela m'était profondément égal, maintenant. Je n'étais plus à ça près.

«- A ta place je m'abstiendrais de faire de tels commentaires.
-De toute façon, qu'est-ce que j'ai à perdre ? Vous allez me tuer de toute façon. Autant dire ce que je pense tant que j'en ai la possibilité.»

Il a eu un petit rire. Puis il a caressé ma joue avec un air profondément pervers.

« Détrompe toi ma jolie. Tu as plus à perdre que tu ne le crois. »

J'ai secoué la tête tandis qu'il s'éloignait. Que voulait-il m'arracher d'autre ? Je n'avais plus rien. Il m'avait arrachée à mon époux, il m'avait arrachée à ma fille. Il m'avait rouée de coups, rendant chaque partie de mon corps douloureuse. Il pouvait bien me tuer maintenant, le pire était passé.

Du moins c'était ce que je croyais.

Je mourais de froid dans ma cellule. Et j'avais terriblement mal, et rien pour me soigner. Sans compter que je mourais de faim et de soif, encore que c'était moins important... Et puis il faut bien mourir de quelque chose n'est-ce pas ? Malgré tout ce qu'avait dit Alan à propos d'Ethan, j'aurais voulu qu'il soit là avec moi, pour me serrer dans ses bras, me rassurer, me réchauffer, me dire que tout irait bien. J'avais besoin qu'il soit là. besoin de sentir sa chaleur, besoin d'entendre sa voix... Mais il n'était pas là et j'étais désespérément seule. « Ethan ne viendra pas ». Triste vérité que celle ci. Mais après tant de temps passée seule à espérer... Je m'étais très vite fait une raison. Non, Ethan ne viendrait pas et Alan allait me tuer. À moins qu'Armando ne le fasse ? Je savais qu'il y était pour beaucoup dans mon enlèvement, et ce même s'il ne s'était pas encore montré. Il avait intérêt à me dire rapidement ce qu'il attendait de moi, avant qu'Alan ne m'ait réduite en miettes. À ce rythme là je ne serais plus qu'une loque sanguinolente. S'il continuait à me frapper de cette façon, il allait me tuer. Mon corps avait des limites et ne pourrait pas encaisser les coups indéfiniment. D'autant plus que j'étais fragile suite à l'incident dans les galeries. Sans compter ma volonté de survivre qui s'étiolait lentement... A chaque fois que je pensais à ma famille, je sentais mon cœur se craqueler. Lena... Je l'avais portée pendant plus de huit mois, lui promettant que je serais toujours là pour elle. J'avais l'impression de l'abandonner, même si c'était malgré moi. Et j'avais promis à Ethan de ne plus jamais le quitter. Je m'étais battue contre la mort pour lui. Et je disparaissais soudainement...

J'ai eu un léger mouvement de surprise quand Alan s'est retrouvé en face de moi. J'étais tellement occupée à penser à ce que j'avais perdu que je ne l'avais pas entendu arriver. J'ai ouvert de grands yeux quand j'ai vu ce qu'il tenait dans la main. Une seringue. Et une seringue pleine. La question était : de quoi ? J'ai dégluti lentement. Je n'osais pas le quitter des yeux. Il s'est laissé tomber nonchalamment près de moi. Toujours sa foutue cigarette pincée entre les lèvres.

« Tu sais y'a pas si longtemps encore, ton cher et tendre aurait tué père et mère pour ce que je vais te donner gratuitement. »

J'ai blêmi et me suis recroquevillée un peu plus sur moi même.

« T'imagines pas combien coûte une dose d'héroïne aujourd'hui... Mais comme je suis un mec sympa, le premier essai est gratuit. Prête à planer, poupée ? »

Pas vraiment, non. J'ai vu qu'il approchait sa main de mon bras. J'ai reculé, jusqu'au bord du matelas, jusqu'à me retrouver par terre. Je me suis relevée et je me suis écartée de lui. C'est là que j'ai remarqué que la porte était restée ouverte. Dans un élan d'espoir, je me suis précipitée dessus. Je ne m'attendais pas à percuter un homme de plein fouet. Le même que celui qui l'avait aidé à m'enlever. Il m'a attrapé par les épaules et m'a repoussée par terre. Je suis tombée sur les fesses et instinctivement j'ai reculé jusqu'au mur.

« - Je suppose que je dois la tenir ?
-S'il te plait, Connor. »

Le dénommé Connor était au moins aussi pervers que lui. Sans que j'ai eu le temps d'esquisser le moindre mouvement, il s'est jeté sur moi. Il s'est assis à califourchon sur moi, plaquant mes bras au sol. Je me suis tortillée dans tous les sens, mais j'ai vite renoncé : j'avais beaucoup trop mal. Ma respiration s'accélérait et se faisait bruyante tandis qu'Alan s'approchait de moi. Il n'avait pas l'air d'être très pressé. Doucement, tout doucement, il a remonté la manche de mon pull. Il a caressé la peau de mon bras... Avant de planter l'aiguille dans une veine soudainement et d'injecter le contenu de la seringue. J'ai eu un hoquet de surprise et j'ai hurlé. Il venait de... Il venait de... De...

« Tu vas planer ma jolie.»

Je n'ai pas plané du tout.

Je n'avais jamais été aussi mal de toute ma vie. Je n'ai pas bougé de l'endroit où ils m'avaient laissée. J'ai presque eu des sueurs froides tout de suite. Et je tremblais comme une feuille. J'avais très chaud et très froid en même temps. Je tournais de l'œil, sans pour autant m'évanouir. Et dieu sait que j'aurais eu très envie de m'évanouir. J'avais des nausées terribles, et je sentais mon estomac se tordre. Mais je n'avais strictement rien à vomir, alors les spasmes n'en étaient que plus douloureux. Au bout d'un moment j'ai tenté de me relever. Je me suis appuyée sur le mur et j'ai tenté de me relever. A peine étais-je debout que j'ai eu un vertige. Tout tournait autour de moi. Je me suis effondrée immédiatement. J'étais au bord de l'overdose... Alan avait parfaitement préparé son coup. Il m'avait injecté une dose plus importe que la moyenne, mais pas assez forte pour conduire à l'overdose. Et étant donné que j'étais complètement à jeun, la drogue agirait vite et beaucoup plus longtemps. Son sadisme n'avait absolument aucune limite... J'étais si faible et si mal que je n'ai pas bougé d'où j'étais. Je me suis contentée de fermer les yeux en attendant que ça passe. Et j'ai attendu... J'ai attendu... J'ai attendu... Peu à peux les effets semblaient s'estomper. Et quand ce fut terminé, je n'osais cependant pas bouger. J'étais trop mal, j'avais l'impression d'être morte, tout en sentant le moindre de mes membres, le moindre de mes muscles me faire mal. Ouvrir mes paupières fut un tel effort que je les refermai tout de suite.

J'ai dû rester des heures allongées avant de me sentir un peu mieux. Je consentis alors à me redresser. J'étais toujours tremblante, mais je me suis trainée jusqu'au matelas. Une fois encore je me suis recroquevillée sur moi même. Quelqu'un m'a apporté un repas et il m'a fallu au moins deux heures pour m'en approcher. Si boire de l'eau me fit le plus grand bien, la nourriture me donna la nausée et je repoussai l'assiette à l'autre bout de la pièce. Je rêvais de mourir foudroyée sur l'instant, pour que tout cela cesse enfin. Ma plus grande peur était qu'Alan me drogue de nouveau. Ça avait été terrible. Je ne savais pas si ce que j'avais vécu était normal, mais en tout cas ça n'avait rien eu à voir avec le petit paradis où j'aurais dû atterrir. J'avais souffert le martyr pendant des heures entières. Et je souffrais toujours. Ma veine était enflée et me faisait mal.

Et alors que je croyais que le pire était passé, Alan est revenu.

Il avait réussi son coup : je le craignais maintenant. J'avais peur de ce qu'il pouvait me faire, je craignais qu'il ne me drogue de nouveau. La dernière dont j'avais envie, c'était de devenir accroc... Je savais combien c'était facile de le devenir. Et la drogue était l'une de mes pires craintes, j'avais une sainte horreur de ça. J'avais trop vu les dégâts qu'elle pouvait causer. J'avais trop vu Ethan souffrir à cause de ça... Je préférais mourir plutôt que de devenir moi aussi une droguée. Rien qu'à l'idée de trembler à l'idée de ne pas trouver ma dose me rendait malade. Je refusais de devenir comme ça... Le problème, c'est que je risquais de ne pas trop avoir le choix. Comment vouliez vous que je résiste seule et faible face à Alan et ses larbins ? C'était perdu d'avance... J'étais perdue. Mais visiblement, je n'avais vu qu'un dixième de la cruauté d'Alan. J'ai ouverts de grands yeux quand il a retiré son tee-shirt et qu'il l'a envoyé à l'autre bout de la pièce. Je me suis sentie blêmir.

« Il l'a baisée, je vois pas pourquoi je te sauterais pas ! »

… Pourquoi il ne me... ? Oh, seigneur. Il ne m'a pas fallu plus d'une seconde pour comprendre ce qu'il me voulait cette fois. J'aurais préféré qu'il me drogue, mille fois. Il voulait me violer. Il allait me violer. Oh mon dieu... Mais s'il me violait... Qu'est-ce que j'allais dire à Ethan ? Qu'est-ce que j'allais dire à Ethan ? Je ne devais pas le laisser faire ça... Oh, non, non... Tout mais pas ça. Non, surtout pas ça ! Je me suis relevée très subitement, la force décuplée par la peur que je ressentais soudain. C'était certainement ma pire crainte. Être violée... Par quelqu'un comme Alan. Par Alan. Je n'avais pas oublié tout ce qu'Ethan m'avait dit à son sujet. Pas plus que je n'avais oublié les coups qu'il m'avait donné. Quelque chose me disait que je n'avais encore rien vu.

J'étais plaquée contre le mur, tremblante de peur. Je ne savais pas quoi faire. La porte était fermée, et je n'avais aucun moyen de sortir d'ici. Il était exclus que je me batte avec Alan, je n'avais pas la moindre chance. Je n'avais donc aucun moyen de défense... Ce qui ne voulait pas dire pour autant que j'étais déterminée à me laisser faire. S'il y avait une chose que je n'étais pas prête à lui donner, c'était ça. Plutôt mourir dans d'atroces souffrances que le laisser me toucher sans au moins essayer de résister. Je n'étais pas prête à être déshonorée à ce point. Et je n'étais pas prête à trahir Ethan de cette façon. Même si au fond, j'étais loin d'être d'accord avec ce qui allait m'arriver... Je me suis écartée brusquement quand Alan s'est approché de moi. Mais j'étais loin d'être en possession de mes pleins moyens. Il m'a attrapée par le bras et m'a trainée jusqu'au matelas. Je comprenais mieux maintenant pourquoi on m'avait fait l'honneur de m'en laisser un... J'aurais préféré dormir par terre. Je me suis débattue et j'ai essayé de le faire me lâcher. Sans succès. Je me suis retrouvée allongée sur le matelas, les deux mains bloquées au dessus de ma tête. J'avais beau gigoter dans tous les sens, impossible de bouger. Alan était presque allongé sur moi, et ce que je voyais ne me plaisait pas du tout. Rien qu'à l'idée de sentir sa peau contre la mienne, j'avais envie de vomir. Ça n'avait rien d'excitant, loin de là. Même dans un tout autre contexte, je n'aurais pas trouvé Alan séduisant. Il était beaucoup imposant et avait un visage beaucoup trop dur à mon goût. Je m'étais depuis longtemps habituée à la douceur des traits d'Ethan et à la finesse de son corps. Si bien que le dégoût que j'éprouvais pour Alan n'était qu'amplifié. Il a eu un petit rire quand il a vu la terreur sur mon visage. Il a resserré son emprise sur mes mains.

« Je suis pourtant sûre que t'aimes ça, quand c'est ton cher Ethan qui le fait... Oh mais t'inquiètes pas, je vais te faire gueuler moi aussi...»

J'ai fait ce que toute personne censée n'aurait pas fait. Je lui ai craché au visage.

« - De la part d'Ethan.
-T'aurais jamais dû faire ça espèce de salope ! »

Je me doutais bien que ce n'était pas une bonne idée, merci. J'ai été secouée une minute par la claque magistrale qu'il me donna. Il en a ensuite profité pour s'asseoir sur mes jambes et m'empêcher de bouger par la même occasion. J'ai hurlé et j'ai tenté par tous les moyens de m'échapper quand il a passé sa main sous mon pull avant de le remonter doucement. Il a tiré sur une des bretelles de mon soutien gorge pour l'arracher. Elle a cédé. L'autre aussi. J'ai continué à hurler, et j'ai commencé à sentir les larmes couler sur mes joues, tandis qu'il arrachait carrément mon soutien gorge. Il a eu un petit rire quand a commencé à caresser ma poitrine. Je me suis tordue dans tous les sens pour échapper à cette caresse qui me dégoutait et me donnait la nausée. Je ne supportais pas ça, j'avais l'impression que chaque passage de sa main sur mes seins était comme une marque au fer rouge je continuais de crier comme une folle, à tel point que je l'ai énervé. Il m'a giflé encore plus violemment que d'habitude. Et tandis que je m'étouffais à cause de mes sanglots, il a pris mon visage entre ses doigts et m'a tourné la tête avec brutalité, pour me forcer à le regarder. Il y avait dans ses yeux un plaisir terriblement malsain et pervers dans ses yeux. Et j'ai compris que plus je hurlais et me débattais, plus ça l'excitait. Mon cœur battait frénétiquement, et j'aurais vendu mon âme au diable pour qu'il s'arrête simplement de battre. Je ne voulais pas être témoin de... ça...

« Je tiens toujours mes promesses, tu sais. Tu vas gueuler le nom d'Ethan, ça tu peux me croire... Le truc tu vois, c'est qu'il viendra pas te chercher. Peut-être même qu'il te cherche pas... »

J'ai manqué de m'étrangler. J'ai eu envie de le gifler, mais il tenait toujours mes mains fermement. J'ai voulu tourner la tête quand il a approché son visage du mieux, mais il m'en a empêchée. Alors je me suis contentée de serrer les dents. Ses lèvres se sont écrasées sur les miennes et j'ai hurlé en silence, tout en me débattant. Je me cambrais pour essayer de libérer mes mains et mes jambes, en vain. J'essayais de résister, mais sans grand succès. Et peu à peu l'horrible réalité s'est imposée à moi... Quoique je fasse ou tente de faire, j'allais être violée. Il m'a forcée à ouvrir la bouche. J'ai eu une terrible envie de vomir quand il a glissé sa langue dans ma bouche. Il a cherché à rencontrer la mienne et tout ce que j'ai pu faire c'est essayer de refermer la bouche. Et finalement, j'ai réussi à mordre sa langue. Si fort que j'ai senti le goût métallique de son sang envahir ma bouche. Il m'a frappée. Et cette fois ci, j'ai été presque heureuse qu'il le fasse. Ça l'avait obligé à retirer sa langue de ma bouche. J'en ai profité pour tourner la tête sur le côté et cracher tout ce que j'avais eu dans la bouche. Sa salive, son sang. Comme pour me purger. J'étais dégoutée.

De sa main libre il a attrapé mon pull et a tiré dessus pour tenter de le déchirer. J'ai entendu la laine craquer, mais résister quelque peu. Il a juré et a continué à tirer dessus comme un forcené pour la faire céder. Le frottement de la laine sur ma peau me brulait, mais peu m'importait tant qu'elle résistait. Je ne remercierai jamais assez mon père pour m'avoir offert ce pull lors de l'un de ses séjours à New York. Alan a attrapé le pull au niveau de l'épaule et il a recommencé. Et l'ai j'ai entendu avec effroi ma manche craquer puis se déchirer. Mon épaule s'est retrouvée dénudée et j'ai littéralement crié à la mort quand il s'est penché pour lécher mon épaule avant de la mordre avec brutalité. C'était tout ce que je pouvais faire : hurler. Mais quand bien même quelqu'un m'entendrait... Qui viendrait m'aider ? Alan s'est redressé pour me regarder. Mes hurlements et ma terreur l'excitaient. Et je commençais non seulement à le voir, mais à le sentir... Toujours de sa main libre, il a commencé à déboutonner son jean. Mes yeux se sont écarquillés d'horreur. Pas ça, pas ça, pas ça... Il s'est légèrement relevé il a brusquement écarté mes jambes pour se faire une place entre elles. J'ai tenté de le repousser par tous les moyens. Rien n'y faisait. C'était effroyable de voir arriver l'inévitable en sachant qu'on ne pouvait rien faire pour l'éviter. J'ai crié quand j'ai senti sa main glisser sur ma cuisse. Puis ses doigts se sont accrochés à mon collant et il l'a déchiré pour pouvoir caresser ma peau. Il prenait son temps... Il a fait pareil pour mon autre jambe. Ça l'amusait beaucoup de me voir me débattre. Ma poitrine a commencé à se soulever de plus en plus vite. La peur m'empêchait presque de respirer. Je ne sais pas ce que j'ai vraiment ressenti quand sa main est remontée jusqu'à mon intimité. Mise à part une horreur grandissante.

« Non... Non... NON ! »

Il avait gagné, je le suppliais enfin... Mais ça... C'était bel et bien au bout de mes forces. J'ai continué à crier. Mais j'ai eu un hoquet de surprise et de douleur quand il s'est couché sur moi tout à coup. Cet homme était l'exact contraire d'Ethan... Ce que j'étais en train de vivre, c'était à des millions d'années lumière que ce que j'avais pu vivre jusque là avec lui. Tout ce que j'aurais voulu c'était qu'Ethan se retrouve à la place d'Alan, comme par miracle... Je voulais sa douceur, sa tendresse, son attention, sa délicatesse, sa... Alan a descendu ma culotte sur mes cuisses d'un seul geste. J'avais cru crier de toute mes forces jusque là, mais ce n'était rien comparé à la façon dont je hurlais maintenant. Tout New York devait m'entendre. J'ai tenté de refermer mes cuisses mais Alan les gardait ouvertes tandis que sa main s'aventurait là où je ne l'aurais jamais autoriser à aller. Il me faisait mal, il me faisait peur. J'étais certaine qu'il me tuerait quand il en aurait fini avec moi. Alan s'est soudain écarté de moi. J'ai compris ce que cela signifiait. Il allait me... J'ignore si quelqu'un avant entendu mes prières, mais à force de me tortiller j'ai réussi à libérer une de mes mains. Sans réfléchir, je l'ai frappé au visage avec toute la force qu'il me restait. Alan a juré et de surprise il s'est écarté légèrement. Il ne m'en a pas fallu plus. Je lui ai donné un coup de genou dans l'estomac. Assez fort pour le mettre très en colère. Pas assez pour le faire me lâcher. Complètement désespérée, je lui en ai donné un second. Dans l'entrejambe. Par miracle. Il s'est plié en deux. J'ai planté mes ongles dans sa peau pour le forcer à lâcher mon autre main. Et je continuai à envoyer mes jambes partout, espérant le frapper au hasard. Ça a marché, il a fini par me lâcher. Je me suis redressée et j'ai reculé jusqu'au mur en sanglotant.

Je l'ai vu devenir rouge de colère. J'ai ramené mes jambes contre ma poitrine comme pour tenter de me protéger. J'ai hurlé avant même qu'il ne s'approche de nouveau de moi.

C'est à ce moment là que la porte s'est ouverte et que quelqu'un est entré. Je n'ai pas osé relever la tête.

« - Putain qu'est-ce que tu fous ? On avait dit vite fait ! Si le patron l'apprend on est morts !
-Armando peut bien aller se faire foutre, je sortirai pas tant que je me serai pas envoyée cette salope jusqu'à ce qu'elle me supplie d'arrêter !
-Fais pas le con, tu sais ce qu'on risque ! Il l'a entendue gueuler comme une truie qu'on égorge et il a demandé ce que tu faisais ! Tu reviendras plus tard, t'auras tout le temps de la sauter ! Attends qu'Armando soit sorti putain ! »

Ils ont continué comme ça un moment avant qu'Alan ne consente à se rhabiller. Et la porte a claqué. J'ai sursauté comme une folle, avant de me mettre à sangloter comme je ne sais quoi. J'ai tenté tant bien que mal de remettre mes vêtements en place. J'ai enfoncé mon poing dans ma bouche pour m'empêcher de hurler encore. Je n'avais plus de voix. Je tremblais comme une feuille, tandis que mes doigts tortillaient nerveusement mon alliance – maintenant toute collante de sang.

Il allait revenir finir ce qu'il avait commencé.

Ethan.
Je ne reverrai plus jamais Ethan.
Revenir en haut Aller en bas
https://thisiswar.forumactif.org
Katarina K. Jones
In the shadow of your heart.
Katarina K. Jones


Messages : 1762
Date d'inscription : 30/12/2009
Age : 32
Localisation : Elizabethtown

There will be blood { Mono RP } Empty
MessageSujet: Re: There will be blood { Mono RP }   There will be blood { Mono RP } Icon_minitimeJeu 29 Juil - 18:48

Depuis qu'Alan avait essayé de me violer, une certitude que je croyais acquise depuis longtemps était redevenue poussière. Quoique je puisse croire, je ne serais jamais totalement en securité. Pas meme avec Ethan. Cette certitude de securité n'avait jamais ete qu'une illusion alors ? Je refusais obstinément de le croire. Si même Ethan ne pouvait pas veiller sur moi, alors qui en serait capable ? Jusque là, seul lui m'avait permis de me sentir a l'abri. Les horreurs dites par Alan avaient peut-être terni son image, mais il me suffisait de penser a Ethan tel que je le connaissais pour la redorer. Ce qu'il avait fait avant de me rencontrer ne pouvait pas balayer d'un coup presque deux années d'amour et de tendresse. Il était et resterait toujours l'amour de ma vie. Et je ne le reverrais jamais. Cette simple idée était si affreuse qu'elle me donnait envie de mourir sur le champ. Je n'aurais pas été contre e fait qu'on acheve mes souffrances. Je souffrais le martyr et pas seulement physiquement. J'étais condamnée a ne penser qu'aux deux amours de ma vie tout en sachant que je ne les serrerais plus jamais dans mes bras. La voilà la vraie torture dans cette histoire. Les coups recus n'etaient rien en comparaison. Mais je ne pleurais meme plus. La douleur était trop importante. Alors j'attendais. J'attendais que la mort vienne enfin me chercher. Parce que c'était plus que je ne pouvais en supporter. Je ne voulais pas mourir, mais je ne voulais pas non plus vivre sans Ethan et Lena. J'en était incapable.

Mais au moins, j'étais sûre d'une chose : le pire était passé. Mais je n'avais pas encore tout vu, loin de la. Pendant près d'une journée entiere, j'étais restée seule. C'était bien évidemment loin de me déplaire : mieux vaut etre seule que mal accompagnée. Mais apres ce jour la, quelqu'un d'autre est venu. Quelqu'un que j'aurais voulu ne jamais revoir. Armando Venezzio. Il n'avait presque pas changé depuis la dernière fois ou je l'avais vu. Toujours cette attitude hautaine, toujours ce meme regard froid. Cependant il boitait et avait une canne, ainsi que tout le côté droit abimé. Pris dans la tornade peut-être ? J'aurais pu en rire mais je n'en avais ni l'envie, ni la force.Et selon ce que j'avais appris, rire d'Armando Venezzio aurait été du suicide purement et simplement. Mais en y repensant de plus près, peut-etre aurait-ce été la solution pour mettre fin à mes jours... Etais-je à ce point désespérée que j'en été devenue suicidaire ? Peut-être bien que oui, après tout. Après tout, le dèsespoir fait faire n'importe quoi... Et j'en étais arrivée au point de non retour. Derrière moi un mur, à mes pieds un précipice. J'avais bien peu de solutions a ma portée. Une seule, en réalite. Dans un très bref moment d'espoir, j'ai envisagé la possibilité de demander a Armando de me laisser partir, au nom de sa vieile amitié avec mon père. Puis je me suis souvenue que ce dernier l’avait trahi pour tenter de venir me chercher. Ils ne s’étaient donc pas “quittés” en très bons termes. Inutile donc d’esperer quelque clémence ou pitié de sa part. Et puis visiblement, j’étais aussi là parce qu’il le voulait. La question était: pourquoi ? Certainement pas pour aider Alan à assouvir ses “envies” de vengeance.

J’étais prostrée dans un coin de la pièce quand il s’est avancé vers moi. Je n’ai même pas relevé les yeux vers lui. Je fixais la main où était mon alliance avec une espèce d’obsession. Pendant une ou deux minutes il s’est tu. Certainement me détaillait-il. Puis il m’a posé une question. De surprise j’ai relevé les yeux.

« Où est ton père ? »

Si c’était une blague, ce n’était pas drole du tout. Et surtout, c’était de trèsmauvais gout. Je n’étais pas vraiment d’humeur à rire… Le problème c’est qu’Armando non plus. Il avait l’air très sérieux. J’ai fermé les yeux et ai soupiré.

« Il est mort. Et vous le savez très bien. »

N’importe qui m’aurait probablement traitée de folle. On ne parle pas à Armando Venezzio de cette façon. Mais la seule chose que je pouvais encore perdre c’était la vie. Et je savais que je ne m’en sortirais pas…

«- Où est ton père ?
- Il est mort. »

Alors, Armando a frappé. Oh, pas avec ses propres mains, non… J’ai senti sa canne s’écraser contre mon épaule avec une violence inouie. La douleur m’a fait écarquiller les yeux, mais je n’ai pas crié. Comme pour conserver le peu de dignité qu’il me restait. Et puis j’avais commencé à développer une formidable résistance à la douleur. Un coup de plus, un coup de moins… Quelle différence cela pouvait-il faire ? Et puis, ce n’était pas comme si je mentais. Mon père,Alexeï Kuryenko était mort à Moscou. Je l’avais entendu mourir, à l’autre bout du téléphone. S’il avait été en vie, il m’aurait retrouvée depuis longtemps et je ne serais pas ici. C’était aussi simple que cela. Je ne comprenais pas pourquoi Armando s’acharnait à penser le contraire. Et plus il s’acharnait, plus je prenais de coups. Car la seule réponse que je pouvais fournir était “il est mort”.

Ou du moins c’était ce dont j’étais persuadée.

Car encore une fois, on s’est amusé à semer le doute en moi. Après Alan avec Ethan, c’était au tour d’Armando avec mon père. Qui serait bel et bien vivant selon lui. Un de ses associés delongue date aurait, parait-il, aperçu quelqu’un ressemblant étrangement à mon père dans Manhattan, à Times Square. Cela me parut bien évidemment ridicule. Evidemment impossible. Car j’avais entendu mon père mourir… Je savais qu’il était capable de beaucoup de choses, mais peut-etre pas de revenir d’entre les morts pour hanter les rues de New York. Au contraire d’Armando, je n’étais pas stupide au point de croire une idiotie pareille. Je pouvais encore garder les pieds sur terre et ne pas trop divaguer, quand bien meme je sentais que je me rapprochais dangereusement de la folie. La naiveté ne faisait pas encore partie de mes défauts. Néanmoins, Armando me révéla par la suite quelque chose qui me chamboula grandement, meme si je n’en montrai rien. Il me répéta avec exactitude la dernière chose que lui avait dit mon père, par téléphone. Quelques minutes avant de m’appeler, moi.

« Ne compte pas sur moi cette fois-ci, Armando. Tout ce que je veux c’est retrouver ma fille et la ramener en sécurité en Russie. Oublie moi, maintenant. Je refuse de payer nos affaires avec le sang de ma fille. Je préfère sauver la chair de ma chair à mon argent. Tu devrais faire de meme, mon ami. Adieu j’espère. »

A croire que ces mots étaient marqués au fer rouge dans son esprit.

Le ton employé était le meme que celui qu’aurait employé mon père. C’était celui qu’il avait employé. Soudain, je compris.Quand Moscou avait été bombardée, mon père n’y était pas. Il était sous les bombes de New York, tout comme moi. Et je compris alors vraiment le sens de la dernière chose qu’il m’avait dite “Je viens, Katarina. Dis moi où tu es, je viens te chercher.” Il était là. Il était toujours là. Quelque part à errer dans la ville… Si je n’avais pas bougé, intérieurement une tornade venait de tout dévaster. Et un regain d’espoir m’avait envahie. J’avais tant pleuré mon père, que si il y avait un toutpetit espour qu’il soit en vie, j’étais prete à tout faire pour m’y accrocher. C’était une raison de plus pour ne pas vouloir mourir… Mais je n’avais aucune chance. Ma famille ne serait jamais réunie autour de moi. Lena, mon père… Ethan. J’aurais tellemetn ainé le lui présenter. Pour lui montrer à quel point il me rendait heureuse, malgré tout ce qui avait pu se passer entre nous. Grace à lui j’avais eu une merveilleuse petite fille… Mon père avait toujours voulu avoir des petits enfants,faute d’avoir d’autres enfants à lui. J’avais toujours répondu “un jour peut-etre, si je trouve le bon…” Ce peut-etre s’était transformé en “oui”. Et il n’en saurait jamais rien… J’eus envie de hurler. Je m’étais crue résignée, je m’étais trompée. Tout ce que je voulais c’était m’en aller. Que quelqu’un vienne me chercher. Très égoistement, j’avais envie d’etre sauvée, désormais. Mais cela faisait presque une semaine et j’étais toujours là. Et tot ou tard, tous ces coups finiraient par me tuer. Mon corps avait des limites. Armando et Alan risquaient de les franchir plus rapidement que prévu, mon corps étant affaiblit par ma convalescence suite à l’effondrement de la galerie. Or cela, ils ne le savaient pas. Et je me garderai bien de le leur dire. Je ne voulais pas etre la petite créature que l’on garde en vie pour mieux la torturer.

Mais j'avais beau souhaiter de toutes mes forces que mon corps craque, mon corps tenait le coup. Je sentais bien qu'il luttait avec acharnement. J'avais envie de lui dire d'arrêter là, de se laisser aller. Hélas, il y avait toujours cette petite étincelle d'espoir qui restait en moi. J'aurais voulu la souffler comme on souffle une bougie. Or c'était impossible. C'était presque comme si je m'infligeais d'autres souffrances. Je préférais encore recevoir tous ces coups. En un sens c'était presque moi douloureux que l'espoir qu'on m'avait redonné. Mon père était vivant. Et moi j'allais mourir sans l'avoir revu. Mourir sans avoir dit à Ethan combien je l'aimais, mourir sans avoir vu ma fille grandir... J'avais l'impression de tous les abandonner. L'impression de trahir mes promesses. Je ne pouvais rien faire pour tenter de m'échapper. Rien. Ce serait courir au suicide... Et si je devais essayer ? De toute façon rien ne me sortirait de là vivante. Le problème, c'est que je pouvais à peine tenir debout. Chaque coup que je recevais m'affaiblissait davantage, réduisant ma mobilité. J'en venais à me demander pourquoi j'étais encore vivante après tous ces coups... J'étais bel et bien battue à mort. Ils s'acharnaient sur moi comme si j'étais un punching-ball.

Quand Armando est revenu, je savais parfaitement à quoi m'attendre. Il allait reposer la même question. À savoir : où était mon père ? Et j'allais répondre la même chose : je ne sais pas. Et c'était la vérité. Si je le savais... Peut-être que j'aurais fini par craquer. J'étais forte, mais peut-être pas à ce point là. Même si j'avais honte de l'avouer, je savais le reconnaître. Oui, mon endurance avait des limites. Du moins je le croyais. Parce que ce cher Armando a... varié les questions. Quand il m'a demandé de lui donner des informations sur la communauté, je lui ai dit d'aller au diable. Croyait-il vraiment que j'allais mettre les gens que j'aimais en danger ? Que j'allais lui dire où trouver mon mari et ma fille ? Il voulait que je lui indique notre chambre aussi ? Je suis restée muette. Il a de nouveau posé la question, et je me suis détournée. Et instinctivement, je me suis préparée à encaisser les coups. J'ai bien fait. Cette fois là, j'ai cru qu'Armando m'avait brisé la colonne. Hélas ce n'était pas le cas. Je me suis redressée difficilement, prête à encaisser un nouveau coup. Qui n'est pas venu tout de suite... Il a menacé de tuer Lena. Il a menacé de s'en prendre à ma fille... A mon bébé. Mon bébé ! Ça a été plus fort que moi. J'ai hurlé à Armando qu'il n'était qu'un lâche. Quel homme digne de ce nom menacerait de s'en prendre à un bébé sans défense ? Plutôt mourir que de marchander ma liberté avec la vie de ma fille. C'était hors de question. J'étais prête à n'importe quoi pour la défendre. N'importe quoi. Et je savais qu'Ethan ferait absolument n'importe quoi pour la protéger. C'était peut-être ma seule et unique source de réconfort. Ma fille serait en sécurité avec son père. Même si je mourais... J'espérais presque qu'elle ne se souvienne pas de moi. Je ne voulais pas qu'elle souffre de mon absence... Je savais qu'Ethan devait souffrir le martyr. Et je m'en voulais tellement. J'étais heureuse que notre fille soit avec lui. Sans quoi je le savais capable de faire une énorme bêtise. Mais la présence de Lena l'en empêcherait, je le savais. Je l'espérais...

J'ai encaissé un énième coup avant de m'effondrer, face contre terre.
Je me suis sans doute évanouie ensuite. Parce que je ne me suis plus souvenue de rien après cela.

Mais quand je me suis réveillée, Alan était là. Il est resté là à me regarder en souriant pendant quelques minutes. Je n'ai pas bougé. Mon corps était trop douloureux. J'ai fermé les yeux. Je ne voulais pas le voir. J'ai serré les dents. J'avais tellement peur qu'il ne me touche de nouveau. Cette peur me rongeait intérieurement. Je l'ai entendu se relever et s'approcher. J'ai eu un mouvement de recul. Il a ri. Il s'est agenouillé à côté de moi. Et il a caressé mes cheveux pendant quelques secondes, d'une façon tellement perverse...

« Ma pauvre.... Je vais te laisser te reposer un moment... Et puis, je vais revenir, d'accord ? Il me semble que nous avons quelque chose à terminer tous les deux. Quelque chose de très agréable, tu vas voir. »
Revenir en haut Aller en bas
https://thisiswar.forumactif.org
Contenu sponsorisé





There will be blood { Mono RP } Empty
MessageSujet: Re: There will be blood { Mono RP }   There will be blood { Mono RP } Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
There will be blood { Mono RP }
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» I'll be here for you [mono+pv]
» Leave Out All The Rest [Mono Rp]
» Sweet blood [Pv Alexander]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
This Is War :: New York survivants-
Sauter vers: