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 Comme au bon vieux temps? [TERMINE]

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MessageSujet: Comme au bon vieux temps? [TERMINE]   Comme au bon vieux temps? [TERMINE] Icon_minitimeDim 5 Juin - 12:57

[Titre pourri et RP un peu court, mais tu sais comme j'ai du mal à commencer >.<]

La vie avait été bouleversée à Elizabethtown depuis cette journée d'hiver où trois étrangers avaient débarqué dans leur camion. L'un d'eux était blessé et j'avais du le soulager d'un pneumothorax en urgence. Pas le choix, c'était ça où il mourrait. Ces trois étranges venaient de New-York et recherchaient un endroit tranquille pour échapper aux pressions de la mafia locale. J'avais du en discuter avec les autres avant de les autoriser à repartir et à venir avec les leurs s'installer chez nous. Notre petite ville avait doublé ses habitants en l'espace de quelques semaines, les réfugiés New-Yorkais affluant chaque semaine.

J'avais pris soin d'Ethan et j'avais fini par apprendre qu'il connaissait Lizzie. En fait, c'était son Ethan dont elle m'avait mainte fois parlé, le pote de son frère. Et bizarrement, depuis qu'il savait que j'étais le copain de Lizzie, son comportement s'était modifié. Génial, voilà qu'il jouait le grand frère avec elle, comme si je n'étais pas assez bien pour elle. J'avais pris soin d'elle depuis la catastrophe, je veillais sur sa santé, nous étions heureux ensemble et voilà qu'avec son passé surgissaient les ennuis. Je les voyais se profiler à l'horizon et je n'aimais pas ça. Je ne me mêlais pas des affaires des autres, j'appréciais qu'on me laisse gérer ma vie comme je l'entendais.

Mais, plus surprenant encore, parmi la vague de réfugiés, il y avait eu une jeune femme, enceinte jusqu'aux yeux... Katarina. Mon cœur s'était arrêté quand je l'avais vu, n'osant croire qu'elle avait survécu elle aussi. Et c'était la femme d'Ethan, l'ami de Lizzie, le gars que j'avais sauvé. Le destin jouait vraiment de drôles de tours. Et le monde me semblait si petit soudain. Nos retrouvailles furent émouvantes. Nous n'étions pas intimes, mais nous avions passés tant d'heures ensemble à parler de nos études, de nos vies, de son pays, du mien, de nos parents, des cas cliniques, que j'étais ravi de la revoir, en forme, mère de famille. Sa fille était absolument magnifique. Elle était mariée, maman une fois, prête à le devenir une seconde fois. Sauf que depuis, je la voyais peu. Elle était pâle, émaciée, sans doute à cause du voyage, éprouvant, de sa fin de grossesse...

Sans doute.

J'étais dans l'infirmerie, en train de recenser le matériel. Pas de patients pour le moment. J'étais quelqu'un de méticuleux, organisé et rigoureux, tout ici était répertorié, entretenu, agencé selon une logique bien précise. C'était pratique, propre, bien fourni. J'y avais mis toute mon énergie. J'avais été le seul médecin de la ville pendant des mois et voilà qu'en débarquaient trois d'un coup. Enfin, deux vrais. Katarina et moi n'étions qu'internes, nous n'avions pas eu le temps de terminer nos études. J'étais ravi de voir arriver des collègues, mais cela demandait de l'organisation. J'étais aussi soulagé de savoir qu'il y avait des médecins diplômés et ayant exercé déjà. C'était rassurant et cela m'ôtait une énorme pression.

J'entendis un bruit derrière moi et je me retournais pour voir Katarina. Nous avions si peu l'occasion de nous retrouver tous les deux que je me demandais si elle n'avait pas un problème. Son ventre s'arrondissait de jour en jour et le terme était proche. Et elle avait l'air épuisé. Elle m'avait connu avec les cheveux relativement courts. Depuis, ils avaient poussé et je les portais longs, les accrochant en catogan quand j'exerçais. Lizzie adorait jouer avec. Nous en avions parcouru du chemin tous les deux. Je souris, lâchant mon carnet pour me porter à sa rencontre et l'embrasser sur la joue le plus naturellement du monde.

- "Bonjour. Ça me fait plaisir de te voir. Quel bon vent t'amène?"

Parler boulot? Ou bien recherchait-elle ma compagnie, celle d'un confrère, d'un ami? Aucune idée, mais j'étais prêt à lui offrir ce dont elle avait besoin. Je l'observais, avant de pencher la tête et de lui demander, vaguement inquiet :

- "Katarina, ça va? Tu as l'air... fatigué."
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MessageSujet: Re: Comme au bon vieux temps? [TERMINE]   Comme au bon vieux temps? [TERMINE] Icon_minitimeDim 5 Juin - 15:05

Je ne m'étais encore jamais disputée aussi violemment avec Ethan. Jamais. Cette dispute, bien que j'en sois certainement à l'origine, m'avait profondément bouleversée. Je n'avais pas voulu lui faire du mal, je n'avais pas voulu tout détruire autour de lui. Tout ce que j'avais voulu, c'était lui faire comprendre les choses. Mais c'était impossible de lui faire comprendre sans crier. Je détestais crier, c'était une chose que je détestais absolument. Mais je n'avais pas vraiment eu le choix. De plus, quand je m'étais disputée avec Ethan, je venais d'éjecter mon père de ma vie. J'avais eu besoin de tout dire à tout le monde d'un coup, pour me vider la tête. J'avais conscience d'y avoir été un peu fort. J'aurais aimé pouvoir parler de tout cela avec Ethan à tête reposée. Mais j'avais craqué. Et parce que j'avais osé craquer, je me reprenais tout dans la figure. Je passais pour une fille et une femme ingrate. Si je me fichais bien de l'avis de mon père, je ne pouvais pas faire fi de celui d'Ethan. J'étais beaucoup trop amoureuse de lui pour cela. Je voulais juste qu'il comprenne qu'il m'étouffait. C'était tout. Mais comme à son habitude, tout prenait des proportions gigantesques. Je me disputais avec lui, alors il croyait que je ne l'aimais plus. C'était aussi simple que cela pour lui. Je ne savais pas comment lui expliquer que non, ce n'était pas le cas. Je pouvais simplement lui dire la vérité sans cesser de l'aimer. Mais je n'avais pas eu le temps de le lui dire, il s'était refermé sur lui même. Cela faisait déjà trois jours qu'il ne me parlait plus, qu'il ne me regardait plus. J'avais l'impression d'être devenue transparente. C'était comme si je vivais seule du jour au lendemain. Il s'arrangeait même pour prendre ses repas sans me croiser. Les rares fois où je le voyais c'était quand il s'occupait de Lena. Il ne dormait même plus dans le même lit que moi, il avait déménagé sur le canapé. Je me sentais tout à coup terriblement seule. Du coup j'avais commencé à faire ce que je faisais très rarement, parce que je trouvais que ce n'était pas forcément une bonne idée : je dormais avec Lena. Le soir j'allais la chercher, et je la couchais avec moi. Oh, elle n'allait certainement pas protester. Son père aurait certainement voulu la prendre avec lui, mais il avait dû comprendre très vite que Lena ne pourrait pas dormir sur le canapé avec lui. Alors elle dormait avec moi. Avoir Lena avec moi m'empêchait de me mettre à pleurer une fois que j'étais seule. La voir se blottir contre moi me mettait du baume au cœur. S'il y en avait bien une qui ne prendrait pas parti, c'était elle. Je n'irais certainement pas m'amuser à la séparer de son père. De toute façon tout allait finir par s'arranger, n'est-ce pas ? Il ne fallait pas que je m'inquiète, cette crise passerait. Rapidement, c'était tout ce que j'espérais. Sinon je me connaissais, j'allais finir par me jeter aux pieds d'Ethan en m'excusant. À moins de deux semaines de la naissance du bébé, on ne pouvait pas faire lit à part.

Quand je me suis levée ce matin, Ethan était déjà parti depuis longtemps. Lena était encore tout contre moi, et n'était pas encore réveillée. Par précaution je suis allée la déposer dans son berceau, en faisant attention à ne pas trop la secouer pour ne pas la réveiller. Elle allait certainement se réveiller peu de temps après, mais je ne voulais pas casser son réveil. Une fois retournée dans la chambre, je me suis autorisée à verser une paire de larmes, avant d'ouvrir les volets. J'ai laissé la fenêtre ouverte pour aérer un petit peu, puis j'ai ouvert le placard pour sortir mes vêtements. Je n'avais plus beaucoup de choix, étant donné l'état avancé de ma grossesse. Sans vraiment faire attention, j'ai pris une robe et une paire de collants. Je ne rentrais plus dans mes pantalons depuis belle lurette ! Habillée, je suis allée dans la salle de bain. Je retrouvais mes réflexes d'avant. Je me suis lavée le visage, pour me remettre un peu les idées en place, puis je me suis coiffée, me répétant que je devais vraiment me couper les cheveux. Je les ai ramenés en une longue tresse du côté droit, sans faire trop attention à mes mèches rebelles. À peine sortie de la salle de bain j'ai entendue Lena qui m'appelait. Quand je suis allée la chercher, elle était debout dans son berceau, et me regardait avec un air encore tout endormi, les cheveux en pétard. Je l'ai prise dans mes bras et je suis descendue à la cuisine. C'était l'heure du petit déjeuner pour tout le monde. Je lui ai donné son biberon, puisqu'elle se débrouillait maintenant pour le boire toute seule. Je lui ai ensuite donné son biscuit et une compote avant de prendre mon propre petit déjeuner. Je n'avais pas particulièrement faim, mais j'avais besoin de forces, alors je me suis forcée à boire un thé et à avaler un bol de céréales. Cela fait j'ai été donner son bain à Lena. Je n'avais pas envie de l'entendre hurler, alors j'ai jeté tout un tas de jouets dans la baignoire avant de la déshabiller et de la mettre dedans. Elle a protesté une minute avant de reporter son attention sur les jouets. Je lui ai lavé les cheveux en vitesse avant de l'habiller. Une fois qu'elle fut propre, je l'ai laissée aller jouer dans sa chambre. Je suis restée assise dans le rocking-chair à la surveiller. Je n'avais pas le cœur à faire autre chose. J'étais épuisée par la fin de ma grossesse, et en plus je n'avais pas le moral à autre chose.

Comme prévu, Ethan n'est pas rentré pour déjeuner. J'ai donc mangé seule avec Lena une fois de plus. Puis je suis montée la coucher pour sa sieste. Elle était réglée comme une horloge, et une fois la dernière bouchée de purée avalée, elle a commencé à somnoler. J'ai tiré les rideaux de sa chambre et je l'ai couchée avec sa peluche. Je suis redescendue au salon, pour attendre Elizabeth. Je lui avais demandé de venir garder Lena cet après midi, puisque j'avais quelque chose de très important à faire. Elle est venue pile à l'heure avec un sac plein de je ne sais quoi. Je n'ai pas eu à poser la question, elle m'a vite dit qu'elle s'était mise au tricot pour s'occuper et qu'elle avait en tête de faire un stock de vêtements de toutes les couleurs à Lena. Je n'allais pas lui dire non, ma petite puce grandissait vite. Et puis j'adorais la changer souvent pour l'habiller comme une princesse. Je lui ai dit que Lena faisait sa sieste, et puis je suis sortie, après avoir enfilé un épais pull en laine. Il avait plu toute la nuit, il faisait frais dehors, presque froid. Je me suis dirigée vers l'église de la ville, où était située l'infirmerie d'Elizabethtown. Je n'allais pas travailler, j'avais besoin d'un service.

Je savais que c'était le jour où Jackson s'y trouvait. Je n'y allais pas aujourd'hui par pur hasard, j'avais besoin de son aide. Depuis quelques jours, je songeais qu'il était temps que je fasse une échographie. J'avais repoussé l'échéance jusque là, parce que j'avais peur de ce que je pourrais découvrir sur l'écran. J'avais terriblement peur, parce que j'avais failli perdre le bébé, et parce que je craignais qu'il ne soit pas en pleine forme. Pourtant il bougeait souvent, et n'avait pas l'air de vouloir naitre en avance, ce dont je lui étais reconnaissante. Mais maintenant, il fallait que j'en ai le coeur net. Je voulais savoir qu'il allait bien. Je voulais entendre une bonne nouvelle dans la journée. Si ce n'était pas le cas, je crois que je ne le supporterais pas. Et Ethan non plus. Je voulais aussi avoir la certitude que c'était bien un garçon, et pas une fille comme Ethan le pensait. J'en étais persuadée, c'était comme pour Lena. Je le savais, je le sentais. Je voulais juste avoir une preuve que je pourrais agiter sous le nez d'Ethan. Je me disais que cela pourrait peut-être refroidir un peu les choses. Mais pour l'instant, il fallait encore que j'aille faire cette échographie. J'avais un peu peur de croiser Ethan en chemin. Ce n'était pas comme si je pouvais courir jusqu'à l'infirmerie. Je ne passais pas vraiment inaperçue, puisque j'étais – encore – la seule femme enceinte du coin. Heureusement, je n'ai pas vu Ethan pointer le bout de son nez (quelque part j'en étais tout de même assez désolée) et j'ai pu me rendre jusqu'à l'église tranquillement et sans encombres. J'ai traversé l'allée principale de l'église en vitesse, je n'étais pas très à l'aise dans cet endroit, n'étant pas croyante. J'aurais nettement préféré qu'ils choisissent un autre endroit pour installer l'infirmerie, mais bon, je n'allais pas jouer les difficiles. Il me faudrait juste un petit temps d'adaptation pour m'habituer à l'endroit.

J'ai poussé la porte de l'infirmerie sans prendre le temps de frapper. À peine avais-je mis un pied à l'intérieur que Jackson s'était retourné, se rendant compte de ma présence. J'eus un sourire, lorsqu'il vint m'embrasser sur la joue. Enfin un peu de bonne humeur. J'avais été bien contente de le retrouver. Il m'avait beaucoup manqué, et j'étais heureuse qu'il ait survécu. En plus c'était le petit ami d'Elizabeth, drôle de coïncidence. Quelque part, je trouvais cela plaisant de voir que mon passé et celui d'Ethan s'entremêlaient. Hasard ou non, cela me contentait dans l'idée selon laquelle c'était bien lui mon âme sœur. Enfin, je n'étais pas venue parler du destin.

« Bonjour Jack. »

Je tentai un nouveau sourire, mais il était un peu faible. À vrai dire je n'avais pas la tête à sourire, et je n'avais pas très envie de me forcer, quand bien même je faisais attention à ne pas trop en laisser paraître. Je ne voulais pas le déranger avec mes problèmes de couple.

« Fatiguée ? Épuisée, oui... Mais ce n'est rien, c'est normal. Regarde moi, je suis à deux doigts d'accoucher. J'en suis à huit mois et demi, cela ne devrait pas tarder... »

Pas peu fière de moi, je passai une main sur mon ventre. J'étais fière d'être maman, oui. Comment aurais-je pu ne pas l'être ? La vie m'avait fait deux merveilleux cadeaux – trois en comptant Ethan – et je ne pouvais qu'en être terriblement fière. Ce devait étonner Jackson, à qui j'avais toujours dit que je n'aurais pas d'enfants avant de passer titulaire. Il me retrouvais mariée avec une petite fille de presque un an et un mari. Moi qui n'avait presque pas de vie sentimentale à l'époque où nous nous étions rencontrés... J'avais changé du tout au tout, même si lui avait l'air d'être resté le même. Il avait les cheveux plus longs, c'est tout. Cela lui allait bien, cela lui donnait un petit air rebelle. J'ai eu un soupir, tandis que je regardais tout autour de moi. L'échographe était situé au fond de la pièce. Personne n'avait dû s'en servir. Ou du moins, pas pour dire bonjour à un bébé. Je l'ai pointé du doigt.

« A vrai dire, j'aimerais que tu me rendes un petit service... Est-ce que tu pourrais me faire une échographie ? Je n'ai pas eu une grossesse facile, je voudrais m'assurer qu'il va bien... S'il te plait. »
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MessageSujet: Re: Comme au bon vieux temps? [TERMINE]   Comme au bon vieux temps? [TERMINE] Icon_minitimeLun 6 Juin - 12:22

Je ne savais pas si je devais imputer cette mélancolie latente de Katarina à sa grossesse ou à... autre chose. Où était passée l'interne enthousiaste et qui avait soif de connaissance? Je ne pouvais pas juger, nous avions tous été touchés durement par cette fin du monde et nous réagissions comme nous pouvions. Moi, je n'avais pas changé. Pas dans ma façon d'être en tous les cas. Je n'aurais pas pu en dire autant de Katarina qui semblait... éteinte? oui, voilà, c'était le mot. Et cela me désolait. Je souris quand elle me dit bonjour. Au moins, Lizzie ne l'avait pas encore contaminée avec son Jackjack. Complètement ridicule, mais c'était son truc. Je doutais finalement qu'elle laisse quelqu'un d'autre se l'approprier.

Je m'enquis de son état de santé. De façon vague, bien sûr, elle n'était surement pas venue me voir pour une consultation, mais je m'inquiétais pour elle. Je n'avais jamais mis les pieds chez elle, au contraire de Lizzie. Mais Lizzie était une amie d'Ethan. Et moi... Un ami de Katarina, mais cela ne semblait pas me donner le droit de venir la voir et de voir sa jolie petite fille. J'avais bien senti une méfiance nouvelle d'Ethan à mon égard après qu'il ai apprit que j'étais avec Lizzie, balayant le fait que je m'étais occupé de lui et que j'avais toujours été réglo. Je ne le sentais pas ce type, allez savoir pourquoi.

Katarina balaya mon inquiétude en prétextant la grossesse et je hochais la tête, avant de répliquer, pas très convaincu :

- "Oui, je suppose que c'est ça... Et d'avoir crapahuté sur les routes pour venir jusqu'ici... Ce qui n'était pas très prudent dans ton état, Kat. Tu le sais pertinemment."

Je ne voulais pas lui faire la morale, loin de là, mais je marquais quand même la désapprobation. Elle était médecin quand même! Si cela avait été une autre personne, elle aurait fortement déconseillé un tel voyage. Mais non, il s'agissait d'elle, alors forcément, ça changeait tout. Et puis avec son mari ici, mal en point, impossible de la faire se tenir tranquille à des dizaines de kilomètres de là, sans savoir comment il allait. Ils étaient aussi irresponsables l'un que l'autre. Parfois, je me disais que j'étais le seul à avoir la tête sur les épaules. Lizzie était aussi inconsciente qu'eux. Ou bien était-ce moi qui m'inquiétait de trop? Non, on ne s'inquiétait jamais assez. Je la regardais caresser son ventre amoureusement et je ressentis une pointe d'envie. Pas pour Kat. Pour sa situation. J'aurais adoré voir Lizzie dans cet état là, prendre soin d'elle et sentir palpiter la vie en son sein. Mais je refusais qu'elle tombe enceinte, pas en étant si fragile. Cela ne m'empêchait pas de regretter profondément de passer à côté de cette joie là. Lizzie ferait une mère formidable, je n'avais aucun doute là dessus.

Katarina pointa alors du doigt l'échographe, avant de me demander si je pouvais m'en servir sur elle, pour voir le bébé et voir si tout allait bien. J'hésitais l'espace d'un instant. Non pas parce que je ne voulais pas lui rendre service, non, bien sûr que non, mais parce que l'obstétrique n'était pas forcément mon point fort. Voir des organes avec l'échographe, oui... Observer un bébé et déceler des anomalies, non. Enfin, pour elle, je pouvais le faire. Je ne pouvais rien lui refuser.

- "Oui, bien sûr!"

J'allais chercher l'appareil, avant d'indiquer à Katarina la table d'examen où s'allonger. Ce qui était moins bien, c'est qu'elle était en robe. J'aurais préféré un pull, il aurait suffit de le remonter, sans rien dévoiler de son... intimité. Nous étions amis, cela me mettait forcément mal à l'aise de voir plus que je ne devrais, même si j'étais aussi médecin. Enfin, les collants et la culotte me sauvaient d'une gène certaine. Je l'aidais à remonter sa robe, pouvant ainsi admirer son ventre rebondi. Première échographie d'une femme enceinte que je faisais. Sur une amie en plus. Je sentis une drôle de boule se former dans ma gorge. L'émotion.

- "Ça va être froid..."

Oui, enfin, ça, elle le savait. Je mis le gel sur son ventre, avant de mettre l'appareil en route et de poser la sonde sur son abdomen. Et là... Je cessais de bouger, alors que j'avais capté l'image du bébé. A 8 mois et demi, il était assez facile à identifier, fort heureusement. Et parfaitement normal d'après ce que je pouvais en juger. Je ne lui montrai pas l'écran, pas tout de suite, un petit sourire aux lèvres.

- "Bonne nouvelle, ton bébé est en parfaite santé, d'après ce que je peux juger. Je ne suis pas obstétricien, mais là, je ne vois rien d'anormal."

Je la regardais alors, vrillant mes yeux bleus clairs dans les siens, un sourire malicieux sur le visage :

- "Tu veux connaitre son sexe?"
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MessageSujet: Re: Comme au bon vieux temps? [TERMINE]   Comme au bon vieux temps? [TERMINE] Icon_minitimeLun 6 Juin - 18:01

J'eus une petite grimace lorsque Jackson me rappela que cela avait été totalement inconscient de venir à Elizabethtown à pied. Je soupirai. Non, je n'allais certainement pas le contredire. C'était totalement inconscient, mais je n'avais pas vraiment eu le choix. Cela il ne le savait pas, je crois.

« Je sais, ne t'en fais pas pour ça... Mais je n'ai pas vraiment eu le choix, tu sais. Quand nous sommes partis, nous venions tout juste d'essuyer une attaque des bandits de New-York... Il y a eu beaucoup de morts, et plus nous restions, plus nous prenions le risque d'être encore attaqués... J'en ai eu assez d'une. Et puis, tu sais, je n'étais pas tranquille, loin d'Ethan. Je ne me voyais pas attendre plus d'un mois pour le rejoindre. J'aurais rampé jusqu'ici s'il l'avait fallu. »

Je ne blâmais pas Jackson, loin de là, il ne pouvait pas savoir ce que nous avions dû supporter pendant presque trois ans. Il avait eu la chance de mieux tomber que moi. Enfin, mieux, c'était vite dit. Mis à part les Hors La Loi, New-York n'était pas si terrible, encore qu'elle n'avait plus rien de la New-York que j'avais connue et aimée. C'était presque dommage que nous ayons été obligés de fuir cette ville. Nous ne faisions pourtant rien de mal. Survivre n'était pas si dérangeant, tout de même ? Je ne pouvais m'empêcher de me dire que c'était en partie à cause de mon père. Si il n'avait pas été là, peut-être que nous n'aurions pas eu tous ces problèmes. Et à cause de lui nous allions en avoir d'autres, étant donné qu'il n'avait pas été capable de tuer Armando. Apparemment, m'avoir torturée n'était pas une raison suffisante pour le tuer. Ce qui confirmait que mon père ne tenait pas suffisamment à moi pour me venger. Et il osait encore me reprocher de lui préférer Ethan ? Mais c'était qu'il ne faisait rien pour se racheter, il ne faisait rien pour se faire pardonner et pour mériter mon amour. Enfin... J'avais décidé de le rayer de ma vie, alors ce n'était pas pour y penser en toute circonstance. Le problème, c'était que je ne pouvais pas non plus songer seulement à Ethan, sous peine de fondre en larmes. Je n'avais pas très envie de me mettre à pleurer devant Jackson. Si je pleurais, je devrais lui expliquer pour quoi, et ce serait pire. Ce n'était pas que je ne voulais pas me confier à lui, j'avais toute confiance en lui. C'était un très bon confident, et puis nous nous connaissions depuis longtemps, même si nous ne nous étions pas vus depuis un long moment. Mais je savais que si cela arrivait, il ne dirait rien à personne. Par respect pour moi, et puis parce que lorsque l'on est médecin, la confidentialité fait partie du travail et est un peu un réflexe.

Tandis que Jackson allait chercher l'appareil pour me faire l'échographie, j'allai m'allonger sur la table d'examen. Je réalisai soudain que cela n'allait pas être très pratique étant donné que j'étais en robe. Je n'y avais pas vraiment pensé en enfilant ma robe. Mais bon, ce n'était pas très grave, ce n'était pas comme si j'étais toute nue sous ma robe, j'avais enfilé une paire de collant à cause du froid. Et puis je doutais de voir débarquer Ethan, alors... Et puis je n'étais plus à une catastrophe près, de toute façon. Il croyait déjà que je le tromper, alors rien ne pouvait être pire. Comment pouvait-il penser une chose pareille ? Quand je l'avais épousé et que lui avais juré fidélité, j'étais très sérieuse. Si par malheur j'avais dû cesser de l'aimer, j'aurais été honnête et je l'aurais quitté. Rien n'est pire qu'une trahison de cet ordre. Mais je l'aimais, je n'aurais jamais osé faire une chose pareille. Et puis, sincèrement, j'étais enceinte de plus de huit mois, à part lui, qui aurait eu envie de me toucher à part lui ? Et pour qui me prenait-il pour penser que j'aurais pu le tromper dans cet état ? Il me connaissait pourtant mieux que ça. Du moins je l'avais pensé jusque là.

J'eus un petit sursaut lorsque Jackson mit le gel sur mon ventre. Je frissonnai. En effet, c'était froid ! Je retins mon souffle tandis qu'il allumait l'appareil et l'écran pour me faire mon échographie. Je n'étais absolument pas croyante, mais en cet instant j'étais en train de prier tous les dieux qui pouvaient bien exister pour que mon bébé aille bien. Il fallait qu'il aille bien. Ce serait une véritable catastrophe si le bébé n'allait pas bien. J'aurais aimé qu'Ethan soit là, ne serait-ce que pour me tenir la main. Si je lui avais demandé de m'accompagner, il ne m'aurait même pas écoutée. Alors je n'avais pas cherché à l'en informer. C'était important pourtant. C'était peut-être la première et la dernière échographie que je ferais jamais. Mais puisqu'il n'était pas là, j'allais faire sans lui. Mais pour cela, il fallait que Jackson ne m'annonce aucune mauvaise nouvelle. Je ne répondais de rien, sinon. Il y avait des limites à ce que je pouvais supporter, surtout en ce moment... J'ai eu un soupir de soulagement et je me suis détendue lorsque Jackson m'a annoncé que le bébé était en parfaite santé. J'ai laissé ma tête retomber, soulagée. C'était toujours cela. J'ai posé une main sur mon ventre, oubliant la présence du gel collant sur ma peau. J'ai senti le bébé me donner un coup de pied, ce qui m'a fait sourire. Oui mon ange, maman sait que tu es là et que tu vas bien...

« J'ai eu tellement peur qu'il aille mal. J'ai failli le perdre en début de grossesse, j'ai perdu beaucoup de sang. Et avec toutes ces privations, ce stress... Sans compter que je suis retombée enceinte très vite après la naissance de Lena. Ce n'était pas raisonnable... Mais bon, je crois que tu le sais, la contraception n'est plus ce qu'elle était... »

J'eus un petit rire. Je n'allais pas préciser qu'Ethan était un amant fougueux, cela aurait été déplacé. J'en oubliais presque notre dispute tellement j'étais heureuse que le bébé aille bien. J'étais rassurée, et d'un peu meilleure humeur qu'en me levant ce matin. J'avais de plus en plus hâte de le prendre dans mes bras. Je voulais le serrer dans mes bras, pour pouvoir enfin le protéger correctement. Je me suis redressée sur mes coudes lorsque Jackson m'a demandé si je voulais connaître le sexe. J'ai eu un petit rire, en haussant un peu les épaules.

« Non, pas besoin, je le connais déjà. C'est un garçon, pas vrai ? »

Je le savais, j'en étais absolument persuadée. C'était un garçon, pas une petite fille comme le pensait Ethan. C'était un petit garçon. C'était mon petit Sasha. Il serait bien obligé de reconnaître ce prénom lorsqu'il se retrouverait avec son fils dans les bras. C'était l'instinct maternel. J'avais su pour Lena, je savais pour lui aussi. Il ne pouvait en être autrement, c'était comme ça.
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MessageSujet: Re: Comme au bon vieux temps? [TERMINE]   Comme au bon vieux temps? [TERMINE] Icon_minitimeMer 15 Juin - 14:53

- "Je te reconnais bien là..."

Non, ce n'était pas raisonnable et sans doute aurait-il pu être possible d'attendre qu'elle accouche pour faire le voyage, mais était-ce davantage raisonnable de trimballer un nouveau né sur des kilomètres, à la merci du premier bandit venu? Non, surement pas. Moins encore... Elle n'avait pas vraiment eu le choix et son imbécile de mari qui se lançait à l'aventure avec un pneumothorax... Évidemment, qu'elle pouvait s'inquiéter pour lui.

- "Mais ton Ethan n'a pas l'air beaucoup plus raisonnable que toi, vous êtes désespérant."

Petite critique pas bien méchante sur son mari, même si je pouvais formuler des réflexions bien plus violentes et désagréables son endroit. Néanmoins, je ne voulais pas que Kat se fâche après moi, ou que le sujet de son époux nous divise, aussi n'insistais-je pas, me contentant de secouer négativement la tête à sa remarque de ramper.

- "Et cela aurait été mauvais pour le bébé. Tu sais comme moi que jamais tu ne te pardonnerais de causer la mort d'un innocent par entêtement."

Non, ce n'était pas du tout la manière de raisonner de Katarina. Mais les gens changeaient. Si elle avait pu se lancer en plein hiver dans un trajet difficile et incertain, en étant enceinte de plusieurs mois parce qu'elle s'inquiétait pour son époux qui n'était pas assez grand pour prendre soin de lui tout seul et prendre soin d'elle pour lui éviter toute inquiétude, dieu seul savait de quoi elle était capable. Cela dit, ils avaient été attaqués par la mafia, il y avait de quoi vouloir s'en aller et vite fait. Je ne pouvais pas vraiment juger. Je n'avais pas connu cela, depuis les bombardements, notre vie avait été tranquille.

Katarina était ici dans un but précis et je fis de mon mieux pour lui apporter une entière satisfaction. j'allais chercher l'échographe, la laissant prendre place, avant de découvrir son ventre proéminent et de mettre le gel, allumant l'appareil pour pouvoir observer le petit bout qui grandissait à l'intérieur. Katarina maman... J'avais encore du mal à m'y habituer, même si je l'avais vue avec Lena, sa petit fille, née 11 mois plus tôt... Ils n'avaient pas chômé... Retour de couche. Il aurait pu la laisser se remettre de son accouchement avant de lui sauter dessus aussi rapidement. Il n'y avait aucun moyen de se protéger après tout.

J'eus une image, assez nette et je pus voir que le bébé bougeait bien et ne semblait avoir aucune anomalie visible. Bien entendu, je n'étais pas spécialiste, mais à mon niveau, ce petit bonhomme allait très bien. Oui, petit bonhomme, parce que c'était bien un petit garçon, aucun doute là dessus. Je sentis le soulagement de Katarina en l'apprenant. Normal, c'était là, la préoccupation de tout parent. Katarina m'avoua son soulagement, ses peurs... Grosse hémorragie en début de grossesse... Le bébé était un costaud, il s'était accroché.

- "Ce bébé veut vivre, de toute évidence."

Je penchais un peu la tête, l'observant avec un petit sourire en coin :

- "La meilleure contraception, c'est l'abstinence. Ce n'était pas raisonnable, c'est vrai, mais je ne peux pas te blâmer."

Avec Lizzie, nous avions de la chance de ne pas encore avoir eu de bébé en route. Nous faisions quand même attention à son cycle, histoire de ne pas tomber en période d'ovulation. Elle ne pouvait pas porter un bébé, pas avec sa santé fragile et les moyens si rustres. Je le regrettais bien, surtout en voyant le ventre de Katarina, qui me donnait envie d'y poser la main pour sentir le bébé bouger, ou en regardant l'image sur la machine. Mais cela n'était pas pour nous. Je demandais à Kat si elle voulait connaître le sexe et elle se redressa, me disant que ce n'était pas la peine, que c'était un garçon. Je souris sans rien dire, tournant l'écran vers elle pour la laisser voir par elle-même. Un garçon, en effet, et bien vigoureux.

- "Comment allez-vous l'appeler ce petit bonhomme?"

A quelques semaines du terme, il était plus que temps d'y avoir songé, non?

- "Félicitations Katarina. Tu as déjà une magnifique petite fille, je pense que ce garçon sera tout aussi beau et en pleine forme."

J'eus alors un petit soupir, et ajoutai dans un murmure :

- "J'aimerais bien voir Lena plus souvent."

Et toi aussi... Mais je ne le formulais pas à voix haute, même si cela coulait de source. Nous avions été si proches pendant nos études... Comme un frère et une sœur, rien de plus, Katarina ne m'avait jamais attirée et c'était réciproque. Lizzie avait le droit d'aller chez Katarina garder la petite Lena, mais moi, jamais. Pourquoi? Je savais aussi m'occuper des enfants après tout.
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MessageSujet: Re: Comme au bon vieux temps? [TERMINE]   Comme au bon vieux temps? [TERMINE] Icon_minitimeMer 15 Juin - 18:56

J'ai failli éclater de rire quand Jackson m'a dit qu'Ethan n'était pas raisonnable. Ethan, pas raisonnable ? C'était un euphémisme ! Et pas qu'un peu. Ce n'était même pas qu'Ethan n'était pas raisonnable, c'était pire que cela. Il n'avait aucune notion de ce qui était raisonnable et de ce qui ne l'était pas. Il n'avait pas de limites le concernant. Il faisait tout et n'importe quoi du moment qu'il le pouvait. Tant que son corps ne disait pas STOP il n'arrêtait pas. Même moi il ne m'écoutait pas. S'il ne m'écoutait pas moi, il n'écoutait personne... Jackson ne savait encore pas à quel point Ethan était excessif, même s'il en avait eu un petit aperçu. Le pneumothorax qu'il avait soigné n'était pas apparu tout seul. Ethan aurait très bien guéri si il était resté tranquille. Enfin... Il était comme il était, et je doutais de réussir à le faire changer, au final. J'avais essayé de lui dire la vérité, et tout ce que j'avais récolté c'était encore plus de cris et d'incompréhension. Il était tellement borné qu'il ne voulait même pas entendre ce que j'avais à lui dire. Il s'était arrangé pour retourner contre moi tout ce que je lui avais dit, me donnant ainsi le mauvais rôle, sans chercher à comprendre pourquoi je lui faisais ces reproches. Je lui demandais pourtant simplement de m'écouter, rien de plus. Mais il était aussi sourd que têtu. Et maintenant il était en colère et il m'en voulait. J'étais prête à parier qu'il n'avait même pas pris la peine de penser à ce que je lui avais dit. Non, il allait camper sur ses positions, et faire comme si j'avais totalement tort. Ce qu'il pouvait être puéril... Nous ne nous parlions plus depuis trois jours à cause de cela. Parfois il manquait totalement de maturité et cela nous mettait dans des situations comme celle-ci. Je ne savais toujours pas comment j'allais m'en sortir. Parce qu'il ne m'écouterait pas, quoique je puisse lui dire. Un mur aurait eu plus de chance de me répondre. C'était tout de même un comble ça !

J'ai eu un petit soupir à la remarque de Jackson. Oui, ce bébé voulait vivre... Je voulais qu'il vive. Il en avait le droit, plus que quiconque. Il était si petit, si innocent... Ce n'était pas de sa faute tout ce qui nous arrivait. Je devais faire en sorte qu'il aille bien. C'était mon devoir de maman. Devoir que j'avais trop négligé jusqu'à mon arrivée à Elizabethtown. J'avais eu tellement de choses extérieures à gérer et à endurer que naïvement j'avais cru qu'en prenant sur moi, je m'en sortirais très bien. Grossière erreur, j'avais failli faire une fausse couche en début de grossesse. Et puis j'avais eu des douleurs durant le voyage... De toute évidence, rien ne s'était passé comme je l'avais prévu. Et autant être lucide, rien ne se passerait comme prévu. Mais tant qu'il n'y avait pas de catastrophe, je pouvais m'en sortir. J'avais appris à encaisser et à gérer les imprévus. C'était ce que je faisais de mieux, gérer les crises. J'étais devenue une experte, quand bien même cela me pesait énormément. J'aurais aimé ne pas être celle qui devait faire attention à tout. Ne pas être celle qui devait faire attention à ne froisser personne. J'avais très souvent l'impression de marcher sur des œufs. À chaque fois que j'en cassais un il arrivait un malheur. Cette semaine j'avais l'impression d'avoir éclaté un plein panier d'un coup. Entre mon père et Ethan, cela n'avait pas été de tout repos. J'étais contente de pouvoir avoir une conversation calme et agréable avec quelqu'un d'autre. J'appréciais beaucoup Jackson en partie pour cela. Il était toujours très calme et serein, il rassurait automatiquement.

Je me suis empourprée quand il m'a dit que la meilleure contraception c'était l'abstinence.

« Oui, enfin... Ce n'est pas facile et puis... Ethan et moi... enfin, je ne te fais pas de dessin. »


Ethan n'était pas très patient. Cela faisait presque trois mois que nous n'avions plus fait l'amour, et je savais que cela lui manquait. Quant à moi je ne pouvais pas dire que ce n'était pas le cas, c'eut été mentir. J'avais souvent envie de lui, mais ma fin de grossesse ne me permettait pas de folies. J'avais un peu peur qu'Ethan ne pense qu'il pourrait me toucher tout de suite après mon accouchement. Lui expliquer que non serait compliqué... et gênant. Mais pour le moment il ne me parlait pas, alors je ne craignais pas cette conversation. Et puis il fallait déjà que j'accouche. Ce qui me laissait une certaine marge. Pas très grande, certes, mais une marge tout de même. Je me suis redressée sur la table d'examen lorsque Jackson a retourné l'écran. J'ai senti mon cœur se serrer lorsque j'ai vu le bébé apparaître sur l'écran. Je suis restée bouche bée de longues minutes, à le regarder. C'était... Indéfinissable. Je n'avais pas eu la chance de voir Lena, mais j'avais celle de voir Sasha. Ce n'était qu'un écran gris et flou, mais pour moi qui était médecin c'était incroyablement clair. Il était déjà retourné, recroquevillé sur lui-même. Il suçait son pouce, déjà. De sa main libre il semblait se frotter le nez. Ce que je sentais bouger, c'étaient ses pieds. De temps à autre il me donnait des coups, ou changeait de place tout simplement. Je voyais aussi son cœur. Il battait vite et fort.

« Je peux écouter son cœur battre s'il te plait ? »

Je savais comment fonctionnait l'appareil, mais j'étais un peu trop bouleversée pour chercher à le faire fonctionner. Je n'allais pas appuyer sur tous les boutons au hasard pour finir par appuyer sur le bon. Jackson devait être plus au courant que moi et il saurait tout de suite sur lequel appuyer.

« Oh, pardon, j'étais ailleurs... Sasha. Nous allons l'appeler Sasha. C'est russe, comme Lena d'ailleurs. »

J'étais contente que nos enfants aient des prénoms russes. Fière, même. J'adorais ce pays, mais néanmoins j'étais aussi fière du mien et je ne voulais pas l'oublier. Et je ne voulais pas que mes enfants l'oublient. Parce qu'ils ne verraient certainement jamais la Russie de toute leur vie... Ce que je regrettais. J'aurais adoré pouvoir les y emmener chaque année. En Russie ou en Angleterre, chez Ethan... J'aurais aimé pouvoir voyager de nouveau. Mais j'imagine qu'il n'y avait plus grand chose à voir et à visiter de toute façon. Autant garder seulement les souvenirs de mes voyage, puisqu'il n'y avait plus rien à voir. Je me demandais parfois dans quel état était tel ou tel endroit... Mieux valait ne pas le savoir, j'imagine. Je ne voulais pas vraiment savoir. J'eus un grand sourire lorsque Jackson me félicita. Cependant je perdis vite mon sourire, quand il me fit remarquer qu'il aimerait voir Lena un peu plus souvent. Je ne sais pas si ce fut malgré moi ou non, mais je captai le sous entendu. C'était peut-être par habitude. Avec une grimace, je me suis assise, après avoir essuyé le gel sur mon ventre avec un morceau d'essuie-tout. J'ai remis ma robe en place sur mon ventre, la lissant par réflexe. Je n'ai pas pu m'empêcher de grimacer, très très mal à l'aise.

« Je sais... Je suis désolée. Ethan est beaucoup trop excessif, beaucoup trop protecteur... Méfiant. Je... Je me suis disputée violemment avec lui à ce sujet... Ça fait trois jours qu'il ne me parle plus...»


J'avais les yeux mouillés. Je les ai essuyés avec ma manche, tout en balançant légèrement mes pieds sur la table. Je savais qu'avec Jackson je pouvais parler librement, sans tabous.

« Je l'aime. Je l'aime vraiment, tu sais. Tu me connais, je ne sors pas avec n'importe qui... Je n'épouse pas n'importe qui. Mais Ethan est... Il failli me perdre plusieurs fois. J'ai failli mourir plusieurs fois. Ça l'a... secoué... Trop, peut-être. Il est devenu complètement paranoïaque, il voit le mal partout... Il m'étouffe. Il ne le fait pas exprès, mais il m'étouffe. Je... Je me suis mise en colère après lui pour la première fois il y a trois jours... Il n'a pas compris, et je ne sais pas s'il comprendra... Mais j'ai besoin qu'il comprenne. »

J'en avais besoin. Je ne supportais plus la façon dont il m'étouffait. C'était trop. Et maintenant que j'avais de l'air, il m'en privait sans s'en rendre compte. Je voulais simplement qu'il soit plus souple, plus détendu. Évidemment j'aimais son côté protecteur. Seulement pas lorsqu'il était si poussé... Je ne pouvais pas passer un jour de plus comme ça.
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MessageSujet: Re: Comme au bon vieux temps? [TERMINE]   Comme au bon vieux temps? [TERMINE] Icon_minitimeSam 18 Juin - 17:00

- "Non, inutile de me faire un dessin, je ne veux pas savoir."

J'avais pris une mine faussement horrifiée, même si, réellement, je ne voulais pas savoir qu'ils s'envoyaient en l'air trois fois par jour et avaient expérimenté toutes les positions du kama sutra. Pour l'avoir remis enceinte aussi vite, ils avaient du faire fi des précautions standards après un accouchement. Ou du moins, s'y remettre dés qu'ils le pouvaient. je ne savais pas ce que c'était que de devoir se priver de rapports sexuels pendant des mois. Je savais que certaines femmes n'avaient plus aucun désir, que leur compagnon ne pouvaient plus les toucher pendant des mois... Dur. Lizzie et moi ne faisions pas l'amour tous les jours, mais nous étions réguliers et nous ne dépassions jamais une semaine sans nous toucher... Mais le problème ne se poserait pas, Lizzie ne tomberait pas enceinte.

Je présentais son fils à Katarina. Un beau bébé en pleine santé et qui montrerait sa frimousse incessamment sous peu. Elle se redressa pour l'observer, me demandant si elle pouvait écouter son cœur battre. Je souris, hochant la tête, avant de bouger la sonde et d'appuyer sur un des boutons. Les battements de cœur du bébé nous parvinrent avec une régularité de métronome, rapides, puissants. En pleine forme. Pas d'anomalie cardiaque à priori.

Je m'enquis alors de son prénom et Katarina ne répondit pas tout de suite, trop absorbée dans ses pensées et par ce son merveilleux qui donnait de la consistance à ce bébé. Elle finit par le donner son nom. Sasha. Je souris quand elle me dit que c'était russe. Je l'avais bien deviné.

- "C'est un très beau prénom. Comme Lena. Il y a un équivalent anglais à Sasha?"

J'étais anglais, je ne m'en étais jamais caché. Mon accent était encore bien présent, plus raffiné, plus... précieux que celui des américains. Nous nous étions beaucoup chambré Kat et moi à propos de nos accents. Le sien restant quand même plus prononcé que le mien, mais tellement plus exotique et charmant. Je la félicitais alors. Avant de faire une remarque concernant le fait que je ne pouvais pas voir sa fille, alors que Lizzie avait tous les droits. Lizzie était l'amie d'Ethan. Moi, celui de Katarina. Il me semblait comprendre qui avait le pouvoir dans le couple et je n'aimais pas ça. Katarina se rhabilla, mal à l'aise, lissant sa robe avec nervosité. Elle m'expliqua qu'il était trop protecteur et excessif et qu'ils s'étaient disputés il y a trois jours, ne se parlant plus depuis.

- "Je suis désolé de l'apprendre... Pourquoi ne l'as-tu dis à personne? Ce n'est pas bon pour toi ce stress..."

Et nul doute que de se disputer avec le père de son fils devait être une source énorme de contrariété. Je n'étais pas désolé qu'elle se soit disputée avec lui, il me semblait effectivement trop étouffant pour Katarina. Mais qu'elle en souffre, voilà ce qui me chagrinait. Au moins ne se laissait-elle pas bouffer sans rien dire. Elle m'avoua l'aimer, énormément, m'expliquant qu'il avait failli la perdre plusieurs fois et qu'il était devenu paranoïaque. C'était bien d'être protecteur, mais quand cela devenait pathologique c'était dangereux. Il étouffait Katarina, soufflant sur sa lumière un peu plus chaque jour. J'éteignis la machine, me rapprochant de Katarina et l'attirant à moi pour la prendre dans mes bras, la réconforter comme je le pouvais, lissant ses longs cheveux bruns. Elle était épuisée, physiquement et nerveusement.

- "J'espère aussi qu'il comprendra... Il t'aime, ça ne fait aucun doute, comme tu l'aimes... Comment peut-il en douter? Tu l'as épousé, tu lui as donné une jolie petite fille, tu vas lui donner un fils... Tu n'es pas volage, tu ne l'as jamais été... Je lui ai sauvé la vie, j'aime Lizzie, je sais qu'elle avait le béguin pour lui quand elle était plus jeune, qu'il la considère comme une sœur mais... Depuis qu'il sait que nous sommes ensemble, Ethan me regarde bizarrement."

Et c'était un euphémisme, il me fusillait du regard, comme si j'étais un immonde pervers qui couchait avec une gamine ou un salaud qui trompait Lizzie avec Katarina. N'importe quoi, vraiment.
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MessageSujet: Re: Comme au bon vieux temps? [TERMINE]   Comme au bon vieux temps? [TERMINE] Icon_minitimeDim 19 Juin - 10:04

J'étais totalement absorbée par l'image de mon fils sur l'écran. C'était comme regarder un film, à ceci près qu'il s'agissait parfaitement de la réalité. C'était mon fils, et je voyais ce qu'il faisait en temps réel. Je comprenais mieux maintenant pourquoi toutes mes anciennes patientes avaient été émues aux larmes en passant leur première échographie. Ce n'était pas rien. Je voyais tout très clairement : ses mains, ses pieds, son petit nez... Je voyais parfaitement mon petit trésor. Je regrettais de m'être disputée avec Ethan et de ne pas pouvoir partager ce moment avec lui. Je savais que c'était quelque chose qu'il aurait adoré voir. Mais je n'avais pas eu envie de lui demander s'il voulait venir. Il ne m'aurait pas écoutée, il ne serait pas venu. Il aurait continué à faire comme si je n'existais pas. Autant ne pas perdre mon temps. Et de toute façon, avec sa jalousie maladive, il n'aurait même pas voulu que Jackson pose ses mains sur moi. Même si c'était pour m'examiner. Sa jalousie se transformait parfois en véritable stupidité... J'ai cru fondre sur place lorsque Jackson m'a fait écouter le cœur de Sasha. Il battait vite et fort. C'était un son très régulier, très apaisant. Et à l'entendre, il n'y avait pas le moindre problème. J'étais doublement rassurée. J'allais mettre au monde un bébé en parfaite santé. C'était déjà cela. Une poignée de problèmes en moins à gérer. De toute façon, c'était malheureux à dire, mais en cas de problème, nous n'aurions pas les moyens de nous en occuper suffisamment bien pour lui assurer sa survie. Ce qui était stressant pour tous les parents et les futurs parents. Avoir un enfant aujourd'hui représentait un sacré défi. C'était de la folie, comme disaient certains. Mais une folie qui en valait la peine, non ?

Je me retournai vers Jackson, détachant avec beaucoup de mal les yeux de l'écran, lorsqu'il me demanda s'il y avait un équivalent anglais à Sasha. J'eus un sourire.

« Oui, c'est dérivé du prénom Aleksandr... Alexander, en anglais. Nous voulons l'appeler comme ça pour remercier Alexander, il en a fait tellement pour nous. Il nous a sauvé tous les deux, et plus d'une fois. Par contre, il n'y a pas d'équivalent à Lena, c'est cent pour cent russe ! »

Et je n'en étais pas peu fière. C'était un prénom rare ici, bien qu'il soit court et passe partout. Un prénom que, je l'espérais, Lena serait fière de porter plus tard. Cela lui rappellerait ses origines en permanence. Je ne voulais pas que ce soit un fardeau pour elle. Comme cela l'avait été pour moi après la guerre. Pendant longtemps j'avais été le vilain petit canard de la Communauté, à cause de mon nom, de mon prénom et de mon accent aux sonorités clairement slaves. Si Alexander et Aaron n'avaient pas été là, il était clair qu'il me serait arrivé quelque chose de terrible. Peut-être même que... Je chassai soudain ces pensées de mon esprit. C'était du passé, nul besoin de m'appesantir là dessus. Je n'avais pas besoin d'une énième raison de pleurer. Je crois que j'en avais bien assez. Si je me mettais à penser à mon passé, je n'avais pas fini de verser des larmes. Mais malheureusement, au présent j'avais presque autant de raison d'en verser. En un an seulement j'avais versé plus de larmes qu'en vingt-cinq années. Cela avait été une année très difficile, pour beaucoup de personnes. Je faisais partie de celles qui n'avaient pas été épargnées par le malheur. Dommage, je faisais aussi partie des innocents qui n'avaient rien demandé à personne. Mais la vie n'était pas juste.

« C'est malheureux à dire, mais ces temps ci j'ai vu pire... Ce n'est pas une dispute avec mon mari qui va me tuer. J'ai énormément repoussé les limites de mon stress ces derniers mois. La Katarina d'aujourd'hui est capable de supporter beaucoup plus de choses que celle que tu as connu. »

Je n'étais pas la seule à avoir changé à cause de la guerre – et du reste d'ailleurs. Paradoxalement, tout en devenant plus forte, j'avais également développée une forte sensibilité et une grande fragilité qui contrebalançait très nettement cette force que l'on avait trop tendance à m'attribuer. On oubliait souvent que je n'étais qu'une jeune femme, un peu perdue, et beaucoup plus fragile qu'elle n'y paraissait. Je présentais souvent au monde une façade lisse, et d'ordinaire personne ne cherchait à gratter la surface pour voir ce qu'il y avait en dessous. Seuls mes proches – et encore – savaient réellement qui j'étais et comme j'encaissais les épreuves que la vie m'imposait.

« Ce n'est pas de moi qu'il doute, c'est... C'est compliqué. Il a peur des autres. Une peur panique... Quelqu'un qu'il connaissait s'en est pris à moi, de façon assez violente. Depuis, il ne cesse de culpabiliser, et craint que tout le monde ne s'en prenne à moi ? Il a tort oui, mais est-ce que je peux vraiment le blâmer d'avoir peur pour moi ? »

Oui et non. Oui parce qu'il en faisait trop et qu'il m'étouffait. Non, parce que pendant longtemps il avait eu raison d'avoir peur. Mais aujourd'hui je voulais qu'il cesse d'en faire trop, qu'il cesse de me voir comme une petite chose sans défenses. Je n'étais peut-être pas un super guerrier, mais je n'étais pas un agneau non plus. J'avais besoin qu'il me protège, oui, mais pour autant je ne voulais pas dépendre de lui en permanence. C'était une sensation très désagréable que de dépendre totalement de quelqu'un. Surtout lorsque l'on est adulte et que l'on n'en a pas forcément besoin. J'étais sa femme, j'avais vingt-six ans, je n'étais pas un bébé. Je n'étais pas Lena. Mais il nous traitait toutes les deux exactement de la même façon, ce qui était très gênant. Mais il ne le comprenait pas. Il ne voulait peut-être pas comprendre, il s'empêchait de comprendre. Il faisait le sourd.

« Ah bon, elle avait le béguin pour lui ? »

Je fis une drôle de tête. Elizabeth avait eu un béguin pour Ethan ? Je fronçai les sourcils. Cela, il s'était bien gardé de me le dire... Je me sentais blessée tout à coup. Avec un soupir, je me laissai aller contre Jackson, qui caressait mes cheveux doucement. Il n'y avait là que pure amitié, mais Ethan aurait hurlé à l'adultère s'il nous avait vus. Cela aussi, c'était fatiguant. Épuisant. Je secouai légèrement la tête. Mais comment Ethan pouvait-il se donner le droit d'être jaloux, de Jackson qui plus est ? Elizabeth n'était pas une enfant, elle était libre de faire ce qu'il voulait ! S'il l'avait voulue, pourquoi ne pas s'être manifesté, puisque de toute évidence elle n'aurait pas été contre le fait d'être avec lui ? De plus, qu'il oublie si vite que Jackson lui avait sauvé la vie me donnait envie d'aller le gifler. Là, il me décevait beaucoup. Il faisait carrément preuve de bêtise.

« Je lui parlerai. Il n'a pas à se mêler de votre histoire. Je ne comprends même pas qu'il s'en mêle... Il a connu Elizabeth il a des années, certes, mais cela ne lui donne pas le droit de te juger ou de juger votre couple. Il déteste qu'on juge le notre, alors je ne comprends pas sa démarche. Parfois, même à moi il m'échappe... »

Surtout ces derniers temps. Je ne le comprenais plus. C'était comme si un mur était tombé entre nous brusquement. Je ne savais pas comment le faire tomber. La solution ne m'apparaissait pas encore. Le problème, c'est que j'étais la seule à pouvoir trouver cette solution. Personne d'autre que moi ne s'y risquerait, de peur d'y laisser des plumes, voire plus encore. Avec un soupir, je m'écartai doucement de Jackson, séchant mes larmes avec ma ma manche, maladroitement.

« Je vais faire de mon mieux pour qu'il change d'avis sur toi et qu'il vous laisse tranquille. Qu'il m'ennuie moi, c'est une chose, mais qu'il s'en prenne aux autres, c'est vraiment de trop... »
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MessageSujet: Re: Comme au bon vieux temps? [TERMINE]   Comme au bon vieux temps? [TERMINE] Icon_minitimeSam 9 Juil - 9:58

Cette échographie, c'était un peu de bonheur dans un océan de misères. C'était l'espoir quand on avait touché le fond. J'avais rarement l'occasion d'assister à quelque chose d'aussi joyeux. De voir un sourire serein, attendri, sur le visage de mes patients. Quand on venait me voir, c'était toujours parce qu'on allait mal. Cela allait du petit rhume au gros problème cardiaque, en passant par les petits bobos et les gros accidents. Je faisais de la médecine générale, aussi bien que de la chirurgie générale. Pas toujours évident. J'avais touché un peu à tout quand j'étais à la faculté, assistant de grands chirurgiens dans diverses matières, mais ma spécialité restait la chirurgie traumatologique. Réparer les os, les articulations... Voilà où j'excellais. Même si je connaissais mon anatomie sur le bout des doigts et étais capable d'extraire une balle d'un corps, opérer une appendicite... Et j'en passe. Ce qui devenait de la haute voltige dans un environnement aussi peu... adapté. Ce n'était pas un bloc opératoire. Ce n'était pas un univers aseptique. Je faisais de mon mieux pour créer un environnement stérile, mais cela ne serait jamais aussi bien que ce que j'avais connu. Je prenais mille et une précautions, mais en devant souvent tout faire seul, cela multipliait les risques. Les infirmières me manquaient. Toujours disponibles, à vous tendre exactement l'instrument dont vous aviez besoin.

Katarina était absorbée dans la contemplation de son fils. Et je la laissais à son admiration, elle l'avait bien mérité. Elle devait être impatiente de le mettre au monde maintenant. Son mari aurait du être là, à lui tenir la main, à lui murmurer comme il était fier d'elle, de leur fils si parfait. Ce n'était pas évident à l'échographie, bien évidemment, mais quel parent était objectif face à son enfant? Aucun. J'aurais adoré que Lizzie soit à la place de Katarina... J'aurais adoré qu'elle porte mon fils. Ou ma fille. Pouvoir voir son ventre s'arrondir, me plier à ses désirs fantasques. Lizzie aurait été magnifique enceinte. Et une superbe maman. Mais sa maladie l'empêchait de pouvoir réaliser ce rêve. Pas assez de surveillance médicale pour une grossesse à risque. Je ne voulais pas la perdre en essayant d'avoir un enfant avec elle.

C'était notre seul regret.

Mon seul regret.

Je ne parlais guère de cela avec elle, comme si elle avait compris d'elle-même. Les médecins de l'époque avaient du la prévenir. Elle savait que c'était dangereux. Comme je le savais. le sujet d'un bébé ne tombait jamais sur le tapis. Je sortais avec Lizzie depuis plus longtemps que Kat sortait avec Ethan et elle, elle était mariée et mère de famille. En étant plus jeune que moi. Étais-je lent, ou elle trop rapide? Épouser Lizzie ne me posait pas de problèmes... Mais que signifiait le mariage dans cette société qui n'avait plus de lois? Je l'aimais réellement, pourquoi l'officialiser devant un dieu qui nous avait abandonné? Cela lui aurait-il fait plaisir de devenir Madame Ford? Même si cela ne signifiait pas grand chose, les mairies, les états civils, étant détruits? Pourtant, Isaiah serait ravi de nous marier, ça j'en étais certain.

A méditer, donc.

Je demandais à Katarina si elle avait un prénom en tête. Sasha. Conscient de l'attachement de kat à ses origines, je lui demandais s'il y avait un équivalent anglais à Sasha. Elle était fière de son pays, même si elle avait du beaucoup souffrir d'être une russe en Amérique après tout ce qu'il s'était passé. Elle me confia que c'était en hommage à leur leader. Je hochais la tête, avant de sourire.

- "Sasha et Lena... Ce sont vraiment de beaux prénoms. Il y a de très jolies choses en Russie."

Les prénoms... Katarina aussi, qui était une femme superbe mais qui en plus avait un cœur en or. Je l'avais toujours beaucoup aimé cette petite étudiante russe avec son accent. Je l'avais prise sous mon aile, mais il n'y avait jamais rien eu d'autre entre nous. pas d'attirance physique, pas de désir. Katarina ne s'intéressait pas vraiment aux garçons à l'époque. Moi, j'avais quelques copines, des flirts sans importance... Katarina m'avoua qu'elle s'était disputée avec Ethan et j'en fus désolé. même si je ne l'appréciait pas, trouvant qu'il étouffait Katarina, elle, elle l'aimait et elle avait besoin de lui. Je haussais un sourcil quand elle répliqua qu'avec ce qu'elle avait vécu, une petite dispute n'était rien.

- "Sans doute... Comme nous tous. Mais sans lui, Kat, aurais-tu eu la force de supporter les épreuves?"

Non, j'en doutais. Je caressais sa joue avec tendresse.

- "Plus forte, et paradoxalement plus fragile. A tout endurer, jusqu'à ce que cela soit trop et que la coupe ne déborde... C'était la même chose quand tu intervenais sur une urgence... Forte, professionnelle... Jusqu'à ce que le patient ne meure, malgré tous tes efforts. Nous avons tous connu cela. Tu es tellement humaine Kat."

Et c'était une qualité. J'avais vu trop de médecins qui semblaient détachés de leurs patients, qui ne voyaient que des numéros quand je voyais des gens. J'étais sensible moi aussi, humain, mais je dissimulais soigneusement mes émotions. n'empêche que je pleurais silencieusement tous ceux que je voyais mourir sous mes doigts. Surtout ici, quand je connaissais tout le monde. C'était bien pire.

Malgré moi, je lui parlais d'Ethan. De sa façon de filtrer les entrées. De ne laisser approcher que ses amis. Lizzie pouvait garder Lena. Moi, c'était hors de question. Et cela me blessait. Que l'on puisse se défier de moi me blessait. Et elle prenait encore sa défense, même alors qu'il avait tort.

- "C'est normal qu'il s'inquiète pour toi... Mais il t'empêche de vivre complètement. C'était quelqu'un que lui connaissait en plus. Et il empêche tes amis de venir te voir. Enfin Katarina, tu ne peux pas cautionner cela! Pourquoi tes amis te feraient-ils du mal? Vous ne pouvez pas vous suffire tous les deux."

Mais bizarrement, de mes paroles, Katarina ne retint que le fait que Lizzie avait le béguin pour Ethan. Ah tiens, elle n'était pas au courant? Enfin, il ne s'en était peut-être même pas rendu compte.

- "Oui. Il semblerait que les bruns aux yeux bleus l'attirent."

J'esquissais un sourire. Comme Ethan, j'étais brun aux yeux bleus, mais niveau caractère, nous étions bien différents. je haussais une épaule :

- "C'était un béguin d'adolescente tu sais. Qui s'est mué en profonde affection. Elle le considère comme un frère. Et il était le meilleur ami d'Evan, le frère de Lizzie. Cela lui rappelle ce qu'elle a perdu, lui donne un lien avec son passé. Enfin, ne sois pas jalouse, Ethan n'aime que toi, ne regarde que toi, ça crève les yeux."

Je caressais ses cheveux tendrement alors qu'elle se laissait aller contre moi. Je la sentais terriblement tendue. J'aurais aimé pouvoir l'aider à se détendre. Ce n'était vraiment pas bon pour elle ce stress, quoiqu'elle en dise. J'avouais à Katarina mon sentiment quant à Ethan et sa manière de juger Lizzie et moi. Enfin surtout moi. Lizzie était innocente dans l'histoire, c'était moi le vieux pervers. Je le voyais bien à son regard sur moi. Tout ça parce que j'avoisinais les 30 ans et que Lizzie en avait 8 de moins? Qu'est-ce que l'âge venait à faire là dedans? Katarina s'essuya le visage, promettant de lui parler et je me rembrunis à ses paroles.

- "Il n'a pas à t'ennuyer. Il doit comprendre. Laisse tomber pour Lizzie et moi. Réconcilie-toi avec lui, que vous ayez ce bébé sereinement. Il sera toujours temps de lui faire comprendre que j'aime Lizzie autant qu'il t'aime et que je prendrais soin d'elle, plus tard. D'accord?"

Je souris, avant de demander, dans une brusque inspiration et impulsion :

- "Qu'est-ce que tu as ressenti quand il t'a demandé en mariage? Je trouve cela quelque peu inutile au vu de la situation, mais... Je ne sais pas, je me pose des questions... Si cela plairait à Lizzie que je fasse ma demande..."

J'étais soudainement moins sûr de moi.
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MessageSujet: Re: Comme au bon vieux temps? [TERMINE]   Comme au bon vieux temps? [TERMINE] Icon_minitimeLun 11 Juil - 13:21

Il y a de très jolies choses en Russie. Il y avait de très jolies choses en Russie. Ce ne devait plus être qu'un tas de ruines, maintenant. Heureusement, je n'avais aucune idée très précise de ce à quoi mon pays pouvait bien ressembler. Je ne voulais pas le savoir, au fond. Jackson non plus n'était pas américain. Il était anglais, tout comme Ethan. Je me rappelais que lorsque nous étions à l'hôpital, elles étaient toutes folles de son accent anglais. Nous nous moquions souvent l'un de l'autre, à cause de nos accents respectifs. Cela faisait partie des choses qui nous avaient rapprochés. Ça, et le fait que j'étais complètement perdue dans cet immense hôpital, et dans cette ville immense. Il m'avait aidée à m'intégrer dans l'équipe, ce qui n'avait pas forcément été simple. Nous étions souvent dans la même équipe, quand bien même nous ne nous destinions pas à la même spécialité. Il se destinait à la traumatologie, et moi à la pédiatrie ou la néo-natalité... Mais toujours est-il que nous formions une super équipe, nous n'avions perdu que très peu de patients... Heureusement, d'ailleurs. Je crois que nous ne serions pas restés très longtemps dans le service, sinon. Cela me faisait penser que maintenant que nous nous étions retrouvés, nous allions pouvoir recommencer à travailler ensemble. Non pas que je n'aime pas travailler avec Mathilda, mais ce n'était pas la même chose. Disons qu'elle était un peu moins ouverte que Jackson... Et puis, c'était différent, elle était réellement chirurgienne, ce n'était pas tout à fait le cas pour Jackson et moi, qui n'avions pas pu terminer notre internat. Pour autant nous n'étions pas de mauvais médecins. Nous en savions bien assez pour sauver des vies. Enfin, tant que nous n'avions pas un cas extrêmement grave sur les bras.

Cela faisait du bien de parler de ma dispute avec Ethan. Je n'avais pas l'occasion de parler à beaucoup de monde. Je n'avais plus reparlé à Gabrielle depuis la dernière fois, et Alexander avait autre chose à faire. Il n'y avait pas beaucoup de personnes à qui je pouvais parler librement. Déjà parce que je ne pouvais pas voir beaucoup de monde... Je me sentais réellement coincée. Je ne pouvais presque parler qu'avec Ethan. Ce n'était pas que cela me dérangeait particulièrement, mais... Si, en réalité. J'avais envie de pouvoir parler avec d'autres personnes, j'avais envie de retrouver mes amis, j'avais envie de vivre, tout simplement. Mais sans le vouloir, Ethan m'en empêchait. Et cela me rendait folle. Je n'en pouvais plus. C'était d'autant plus dur que j'étais enceinte, et que je ne pouvais déjà pas faire grand chose de mes journées. Je n'étais pas mécontente de lui avoir dit, mais cette dispute m'avait secouée bien plus que je ne voulais l'avouer. Je détestais me disputer avec Ethan, c'était quelque chose que je ne supportais pas. Surtout qu'il réagissait toujours très mal, ne comprenant pas ce que je lui reprochais. Il pensait tellement bien faire qu'il ne comprenait pas que je souffrais de la situation. J'avais été incapable de le lui faire comprendre... Je soupirai.

« Non... Non, bien sûr que non. Sans lui, j'aurais eu bien du mal à me relever. Peut-être même que je ne me serais pas relevée du tout... »

Ethan était toujours là pour moi, quoi que je dise et quels que puissent être les reproches que je lui faisais. Il était le seul à ne pas m'avoir abandonnée, le seul sur qui je pouvais compter en toute circonstance. Mais il n'empêche qu'il m'étouffait, et que cela m'insupportait au plus haut point.

J'eus un petit sourire. Jackson avait décidément raison, il me connaissait très bien. J'étais réellement humaine, un peu trop même. Je ne supportais pas de voir les gens souffrir, je ne supportais pas de les voir mourir... J'étais un médecin beaucoup trop impliqué. On m'avait souvent reproché mon attachement aux patients. Mais ce même attachement m'avait souvent aidée à m'occuper d'eux, et en retour ces derniers me faisaient confiance, et étaient moins terrifiés par leurs maladies. Mais il est vrai que j'en souffrais énormément lorsque l'un d'entre eux mourait. Mais je ne pouvais pas changer ce que j'étais... Jackson m'avait souvent vue pleurer à l'hôpital. Il avait toujours été là pour me rassurer. Ethan aussi était toujours là pour me rassurer... Du moins, jusqu'à ce que nous nous disputions. Je ne cautionnais absolument pas son comportement, mais c'était dur d'aller contre ses directives. Je savais pertinemment que nos amis ne me feraient pas le moindre mal, mais Ethan n'avait confiance en personne. Nos amis ne venaient même plus spontanément chez nous, de peur de se faire refouler à l'entrée. Plus personne ne venait nous voir, c'en était désespérant.

« Je sais. Je le lui ai répété, encore et encore... Mais il s'en moque, il semble se persuader qu'il n'a besoin de personne d'autre que moi... C'est faux, mais il se ment à lui même pour s'en convaincre. »

Il ne cessait de répéter qu'il n'avait besoin que de moi, et de personne d'autre. Mais ses amis lui manquaient, je le savais. Mais il était têtu, il refusait obstinément d'admettre la vérité. Ce qui était parfois terriblement agaçant, il fallait bien le reconnaître. Je comprenais que son comportement agace Jackson au plus haut point. Qu'Elizabeth ait quartier libre chez nous quand lui avait à peine le droit de poser un pied sur le perron était complètement stupide. Mais Elizabeth était SON ami, alors elle avait tous les droits... Jackson lui était MON ami, et comme il le connaissait à peine, il ne lui faisait aucunement confiance. Cela me rendait folle, mais Ethan s'en fichait, parce que tout ce qu'il voyait c'était qu'il ne le connaissait pas. Mais moi, si, et qu'il ne l'accepte pas me blessait parce que cela voulait dire qu'il n'avait pas confiance en moi. Pourtant, il me connaissait suffisamment bien pour savoir que je n'accordais pas ma confiance à n'importe qui. Où allions nous, s'il ne me faisait même plus confiance à moi ? Nulle part, ou droit dans le mur...

« Je dirais surtout qu'elle a bon goût... »

J'eus un petit rire. On ne pouvait pas dire le contraire, Elizabeth avait du goût. Pour les bruns aux yeux bleus... Ethan était extrêmement séduisant – ce n'était pas moi qui allait dire le contraire ! - et Jackson n'était pas en reste. J'avais beau n'être qu'une amie, je reconnaissais néanmoins qu'il était charmant. Je me rappelais sans mal que nos anciennes collègues le dévoraient des yeux à chaque fois qu'il passait devant elles. L'uniforme de chirurgien donnait un petit plus à son charme, qui plus est. J'eus un petit haussement d'épaules. Je n'étais pas jalouse, je n'étais pas aussi excessive qu'Ethan. Qu'Elizabeth ait eu un béguin d'adolescente pour Ethan ne me dérangeait pas. Ce n'était pas comme si elle était encore célibataire et qu'elle n'avait attendu que lui toute sa vie. Et si cela se voyait qu'Ethan n'aimait que moi, cela se voyait également qu'Elizabeth n'avait d'yeux que pour Jackson. Je levai les yeux vers Jackson, un petit sourire aux lèvres.

« Tu entendrais comment Elizabeth parle de toi... Parfois, je crois qu'elle oublie de respirer quand elle parle, d'ailleurs... Jackson est merveilleux, Jackson ci, Jackson ça... Tu étais au courant qu'elle t'admire comme je ne sais pas quoi ? »

A chaque fois qu'elle parlait de Jackson, Elizabeth avait les yeux qui pétillaient et elle n'arrêtait plus de parler. Ils étaient vraiment heureux tous les deux. Cela crevait les yeux. Je ne comprenais pas pourquoi Ethan s'était mis dans la tête que Jackson n'était pas assez bien pour elle, qu'il était trop vieux pour elle... Oh seigneur, et alors ? Qu'est-ce que cela pouvait bien faire qu'elle soit plus jeune que lui ? Ce ne serait pas le premier couple à avoir plusieurs années d'écart. Jackson n'avait rien fait de répréhensible, Elizabeth n'était pas une enfant, elle savait ce qu'elle faisait. Mais Ethan la voyait encore comme la petite fille qu'il avait connue. Ce qu'elle n'était pourtant plus depuis plusieurs années. Je ne comprenais pas comment il pouvait se mêler de leur histoire alors qu'il détestait qu'on dise quoi que ce soit sur notre couple. Ethan était un véritable paradoxe à lui seul. Tout le monde ne le connaissant pas aussi bien que moi, je pouvais comprendre que cela agace bon nombre de personnes, Jackson le premier. Je me promettais d'en parler à Ethan, mais Jackson ne semblait pas de cet avis, préférant que je n'envenime pas les choses avec une telle conversation. J'eus un profond soupir. Il est vrai que je n'avais pas réellement envie de me disputer plus encore avec lui. Les choses étaient suffisamment compliquées. Et puis Jackson avait raison, mieux valait que nous ayons ce bébé sereinement. J'aurais besoin d'Ethan, au moment de l'accouchement. Et après, également.

J'acquiesçai silencieusement. Oui, je parlerais plus tard avec Ethan. Le plus urgent était d'abord de nous réconcilier... Qui sait, peut-être que le fait que j'attende un garçon lui remettrait les idées en place et le ferait oublier sa rancœur ? Je l'espérais, je n'avais aucune envie de devoir en plus le convaincre qu'un garçon valait aussi bien qu'une fille... Enfin, je n'eus guère le temps de me pencher plus longtemps sur la question. Je haussai les sourcils, étonnée par la question de Jackson. Ce que j'avais ressenti quand Ethan m'avait demandé en mariage ? Si cela plairait à Elizabeth qu'il fasse sa demande ? Eh bien, dites donc ! J'eus un petit rire, un peu moqueur envers lui. J'eus un petit soupir et je me passai la main dans les cheveux, songeant au moment où Ethan m'avait fait sa demande. Enfin, ses demandes. La première fois c'était dans un bain, avec un petit jeu de devinette. La seconde fois, il s'était agenouillé devant toute la communauté. Je souris, soudain toute mielleuse.

« Eh bien... Je suis passée par tout un tas d'émotions en même pas une minute. Surprise, panique, incompréhension... Bonheur. J'étais heureuse, vraiment. Je me suis sentie comme le centre du monde tout à coup. Je n'avais jamais songé à me marier jusque là, mais quand il s'est agenouillé pour me demander ma main, il m'est apparu tout de suite que c'était ce que je voulais devenir sa femme. »

Je souriais comme une idiote, songeuse.

« Je me fichais d'avoir une robe blanche, une grande réception, une pièce montée... Je me serais même passée d'avoir une bague ! L'important, ce n'était pas tout ça. L'important, c'était ce que cela signifiait. Je ne voulais pas rester sa petite amie toute sa vie. Je voulais quelque chose de plus fort, de plus important. Être sa femme, sa moitié, correspondait parfaitement à la nature de notre relation. Cela y correspond toujours, d'ailleurs. »

Je m'étais peut-être laissée emporter par ma joyeuse nostalgie. Sans m'en rendre compte, je m'étais mise à caresser mon alliance du bout des doigts. Si cela n'avait tenu qu'à moi je n'aurais pas voulu d'alliance, enfin, cela ne m'apparaissait pas comme étant nécessaire. Mais Ethan tenait à m'offrir une bague. Une bague que je trouvais trop belle pour moi... Il ne me serait jamais venu à l'idée de réclamer une bague en or blanc ornée de diamants. Je n'étais très bijoux... Mon père m'en avait toujours offert, mais je ne m'étais attachée qu'à la petite clé en argent que j'avais offerte à Ethan par la suite. Et maintenant, évidemment, je m'étais attachée à mon alliance. Je ne l'enlèverais pour rien au monde. Ce n'était pas une question d'or ou de diamants, mais de symbole. J'aurais autant aimé une bague en toc, rien que pour ce qu'elle représentait. Mon mariage, et l'amour que j'avais pour Ethan. Simplement.

« Si tu me poses la question, c'est que tu y songes depuis un moment, pas vrai ? Tu veux plus que cette relation que tu as avec elle... Tu ne veux pas qu'elle reste ta petite amie toute ta vie, tu voudrais plus que cela. Tu veux l'épouser, pas pour une quelconque raison pratique ou je ne sais quoi... Tu as raison, d'un côté, c'est inutile... Mais c'est surtout symbolique. Tu voudrais l'épouser, parce que tu sais que c'est elle. »

Comme je savais que c'était Ethan. Lui, et personne d'autre. De nous deux c'était lui le romantique, mais j'avouais sans mal que je le considérais réellement comme mon âme sœur, ma moitié, mon tout. Malgré nos différents, il était tout pour mon. Mon ami, mon amant, mon confident. Mon mari.

« Tu sais quoi, j'ai une idée. Attends moi là, je reviens dans cinq minutes. »

Je descendis de la table d'auscultation avec un sourire. Je déposai un baiser sur sa joue avant de sortir de l'infirmerie. Je rentrai chez nous tranquillement, une idée derrière la tête. Je n'avais pas oublié qu'Elizabeth était chez nous, qu'elle gardait Lena. Quand je suis entrée, elle était à l'étage avec Lena, à jouer avec elle dans notre chambre. J'allais leur faire un coucou rapidement, signalant au passage que je ne restais pas longtemps, que j'avais simplement oublié quelque chose. Ce n'était pas totalement vrai, mais il valait mieux que je ne lui dise pas ce que je venais faire. Dans notre chambre, je sortis une petite boite en bois du tiroir de ma table de nuit. Dans cette petite boite j'avais bêtement conservé quelques bijoux que je ne mettais jamais, ou presque. Je ne mettais par exemple que très peu le bracelet que j'avais hérité de ma mère, de peur de le perdre. Dans cette boite, il y avait une autre petite boite. Une petite boite bleu turquoise. Je la pris et rangeai le tout, avant de refiler aussi sec. Sur le chemin retour de l'infirmerie, je priai de nouveau pour ne pas croiser Ethan. Je ne savais absolument pas ce qu'il faisait de sa journée, mais apparemment il n'avait pas prévu de sortir, ce qui m'arrangeait totalement pour une fois.

Je poussai un petit soupir de soulagement en entrant de nouveau dans l'église. Il n'y avait personne. Moi qui pensais que c'était un lieu fréquenté... Visiblement, les gens avaient abandonné Dieu tout comme lui les avait abandonnés... Enfin, peu m'importait, je n'étais pas croyante de toute façon. Je pénétrai de nouveau dans l'infirmerie, un sourire aux lèvres. Jackson me regardait d'un drôle d'air, se demandant certainement ce que j'étais allée faire. Me rapprochant de lui, je lui tendis la petite boite.

« Cette bague est beaucoup trop petite pour moi. Tiens, prends la, je te l'offre. Je n'en ai aucune utilité. En revanche, si tu te décidais à demander la main d'Elizabeth... Elle a de petits doigts, elle devrait lui aller sans problème. Et au pire, ce serait un joli cadeau d'anniversaire. Allez, prends la. »

Cette bague m'avait été offerte par mon père pour je ne sais plus quelle occasion. De toute façon, à chaque fois qu'il venait me voir, mon père me couvrait de cadeaux pour n'importe quelle raison. Mais cette fois ci il s'était trompé, la bague était trop petite pour moi. Je ne savais même pas pourquoi je l'avais gardée. Pas au cas où... Pour lui faire plaisir, certainement. En l'occurrence, je lui avais finalement trouvé une utilité. C'était une jolie bague, simple mais raffinée, qui serait parfaite pour une jeune fille telle qu'Elizabeth. C'était une bague en or rose, avec un diamant en solitaire. Elle pourrait s'avérer être une parfaite bague de fiançailles, ainsi qu'une alliance.
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MessageSujet: Re: Comme au bon vieux temps? [TERMINE]   Comme au bon vieux temps? [TERMINE] Icon_minitimeJeu 28 Juil - 22:30

Voilà. Ethan était paranoïaque et possessif, jaloux et étouffant, mais il était là pour elle et lui donnait la force de surmonter les épreuves. Je ne cautionnais absolument pas son comportement qui éteignait la flamme de Katarina, mais impossible de ne pas voir qu'il l'adorait. J'espérais juste qu'il comprendrait qu'il allait beaucoup trop loin dans ses excès et qu'il faisait du mal à sa femme. Je n'allais pas le lui dire, il ne me portait déjà pas dans son cœur, je n'allais pas en plus me mêler de son couple. Je connaissais Kat. J'avais l'impression que de travailler avec quelqu'un permettait de bien le cerner. J'avais une certaine idée de la jeune fille et je ne pensais pas qu'elle ai beaucoup changé. Dévouée, sans doute trop pour quelqu'un qui se destinait à la chirurgie, on le lui avait reproché, surtout les grands professeurs qui étaient davantage axés sur la technique. Katarina était capable de faire abstraction de ses émotions pour être efficace. Et relâchait la pression ensuite. Elle était efficace, mais jamais froide, un patient n'était pas une pathologie, mais bien une personne.

Je révélais à Katarina que Lizzie avait eu le béguin pour Ethan, chose qu'elle ignorait. Je plaisantais en disant qu'elle semblait aimer les bruns aux yeux bleus. Ethan était brun aux yeux bleus, je l'étais aussi, sauf que j'étais plus âgé que lui. Le petit commentaire de Katarina m'arracha un sourire amusé.

- "Je vais prendre la grosse tête là."

Enfin, ce n'était jamais déplaisant de s'entendre dire qu'on était plutôt séduisant. Cela dit, j'eus un sourire gêné quand Katarina renchérit en disant qu'Elizabeth n'avait que moi à la bouche et ne cessait de m'encenser. Là, oui, j'étais mal à l'aise et j'eus ce petit sourire un peu maladroit. Je passais une main dans mes cheveux, avant de répliquer, faussement détendu :

- "Elizabeth est... entière, passionnée, fantasque. Elle a tendance à être très expressive... L'amour rend aveugle je suppose."

En attendant, j'adorais ce petit soleil qui mettait de la fantaisie dans ma vie, qui me faisait oublier qu'autour de nous, c'était le chaos, qu'il n'existait plus rien, que le monde était détruit. Elle me faisait croire que l'avenir était radieux, qu'il n'y avait pas de problèmes. Parfois, j'en oubliais même que sa vie était précaire, qu'elle pouvait très bien mourir, son état se dégradant sans que je ne puisse la soigner correctement, à cause de cette foutue guerre qui avait réduit la technologie à peau de chagrin. J'étais sans doute moins emphatique qu'elle sur l'amour que j'éprouvais pour mon petit lutin irlandais, mais il n'en était pas moins tout aussi fort.

Nous avions parlé d'Ethan et de Katarina. Ils étaient mariés, ils étaient amoureux malgré la paranoïa d'Ethan... Malgré qu'il ne me laisse pas approcher et filtre les visites selon SES critères et SES amis. Je ne voulais cependant pas que Katarina monte au créneau à ce sujet, qu'ils arrangent d'abord leurs soucis de couple. Mais, en parlant de Lizzie, je ne pus m'empêcher de demander à mon amie ce que cela lui avait fait d'être demandée en mariage. L'idée d'épouser Elizabeth me trottait dans la tête depuis un moment déjà, même si cela ne voulait pas dire grand chose dans ce drôle de monde... C'était symbolique. Cela prouvait mon attachement pour elle, mon envie de n'être qu'à elle pour le reste de ma vie, mon engagement à ses côtés. Et puis, je me doutais que Lizzie adorerait de se marier dans une belle robe, d'être la princesse d'un jour. Katarina me fit part de ses émotions à ce moment là et je souris en la voyant si béate à ses souvenirs.

- "Agenouillé, hein? Il a fait ça dans les règles."

Je hochais doucement la tête à son explication. Oui, voilà, c'était davantage le symbolisme du mariage que tout le tralala qu'il y avait autour. Elle avait raison, je voulais l'épouser pour ce que cela représentait, parce que je voulais qu'elle soit plus que ma petite amie. Parce que je savais que c'était elle.

- "C'est ça... C'est elle, et seulement elle. Je veux lui montrer que je suis prêt à m'engager à lui être fidèle, à l'aimer toujours."

Je la regardais, interloqué, alors qu'elle m'annonçait qu'elle revenait. Je la laissais m'embrasser fraternellement, avant de s'éloigner. Je haussais les épaules, ne cherchant plus à comprendre alors que je nettoyais la sonde du gel et rangeais tout le matériel. Katarina revint alors. Avec un petit air satisfait aux lèvres. Qu'est-ce qu'elle était allée chercher? Elle me présenta alors une petite boite avec une bague à l'intérieur. Je la regardais, incrédule. Cette bague était... Wow... Plus belle que tout ce que j'aurais pu acheter. Je relevais le regard vers elle.

- "Kat, je ne peux pas accepter ça..."

Et pourtant, elle me la donna d'autorité. Elle ne lui allait pas. C'était une bague qui ferait alliance si je décidais d'épouser Lizzie. Finalement, je l'acceptai et pris Katarina dans mes bras, lui embrassant la tempe.

- "Merci... Je vais lui demander."

Oui, incessamment sous peu, quand le moment serait idéal. Je la relâchais, mettant l'écrin dans ma poche.

- "Tu devrais annoncer à ton mari que c'est un garçon, je suis sûr que vous allez vous réconcilier très vite."
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MessageSujet: Re: Comme au bon vieux temps? [TERMINE]   Comme au bon vieux temps? [TERMINE] Icon_minitimeVen 29 Juil - 11:45

Oh mais bien sûr que si tu peux accepter cette bague ! Si je la lui donnais, c'était parce que justement, il pouvait l'accepter. Cette bague prenait la poussière au fond d'un de mes tiroirs, elle ne me servait strictement à rien, puisqu'elle était beaucoup trop petite pour moi. Je ne la mettrais jamais, alors inutile de la garder. Mon père ne s'en offusquerait sans doute pas. Il ne devait même pas se souvenir qu'il me l'avait offerte. Il m'avait offert tellement de cadeaux à chaque fois qu'il venait à New-York qu'il ne devait pas se souvenir de tous ses présents. La seule chose dont il devait se souvenir, c'était de la clé en argent. Certainement parce que c'était le seul bijou que je portais tout le temps. Du moins, jusqu'à ce que je l'offre à Ethan. Enfin, tout cela pour dire que je donnais cette bague bien volontiers à Jackson. Il en aurait plus l'utilité que moi... Et puis franchement, il n'était pas non plus obligé de la demander en mariage. Cela pouvait aussi être un joli cadeau. Elizabeth se moquait sans doute d'avoir une bague, comme moi, mais si on lui en offrait une elle n'allait pas refuser ! Je ne voulais pas d'alliance jusqu'à ce qu'Ethan m'en offre une. C'était symbolique. Qu'elle ait de la valeur n'avait pas d'importance. Elle n'avait de valeur que pour moi. Et puis franchement, aujourd'hui, avoir une bague en diamants n'était pas la préoccupation principale de toutes les femmes... Du moins, je l'espérais. Parce que ce serait une préoccupation sacrément futile...

J'eus un petit sourire et je me laissai aller contre Jackson quand il me prit dans ses bras pour me remercier. Il m'embrassa fraternellement sur la tempe, annonçant qu'il ferait sa demande à Elizabeth le moment venu. Quand ce serait fait, toute la ville serait au courant, connaissant Elizabeth... J'espérais simplement qu'Ethan ne serait pas désagréable, encore plus, avec Jackson sous prétexte qu'il ne le trouvait pas assez bien pour elle... Je ne comprenais pas qu'il soit si désagréable pour des broutilles... Je ne lui connaissais pas ce côté jaloux. Enfin, ce côté jaloux avec une autre que moi. Il considérait Elizabeth comme sa petite sœur, alors il se comportait comme son frère... Sans comprendre qu'il n'avait pas vraiment le droit de dire quoi que ce soit, parce qu'Elizabeth était assez grande pour faire ses choix toute seule. Et si elle se trompait, eh bien c'était son problème, le sien.

J'eus une grimace, que je tentais de dissimuler de mon mieux. Oui je devais annoncer à Ethan que nous allions avoir un fils... Mais est-ce que cela nous réconcilierait ? Rien n'était moins sûr, mais je préférais ne rien dire à Jackson pour ne pas l'inquiéter. Avec un sourire un peu forcé, je me détachai de lui. J'eus un petit soupir.

« Tu as raison. Je vais y aller, il doit être rentré. Merci, Jackson. Merci pour tout. »

Je me suis mise sur la pointe des pieds et je l'ai embrassé sur la joue, avant de m'en aller. À peine sortis de l'infirmerie, je perdis mon sourire. En réalité, je n'étais pas aussi enjouée que je l'avais feint. Annoncer la nouvelle à Ethan m'angoissait. Il ne voulait pas de fils, cela l'angoissait... Et je n'étais pas sûre que la nouvelle lui fasse plaisir, je n'étais pas sûre qu'il l'accueille avec joie. Il n'aurait pas le choix, certes, mais cela ne l'empêcherait peut-être pas de rejeter ce bébé... Sans compter que je ne savais absolument pas comment j'allais faire pour lui annoncer la nouvelle sans qu'il se détourne ou qu'il me claque la porte au nez avant même que je n'aie eu le temps de dire un mot. Et peut-être qu'il m'écouterait, mais alors il me claquerait la porte au nez après que je lui ai dit que nous allions avoir un garçon et non pas une fille comme il l'avait cru. Je n'avais jamais eu aussi peur des réactions d'Ethan qu'en cet instant. Je savais qu'il pouvait parfois déraper... Mais pas au point de rejeter son enfant, n'est-ce pas ?

[FINI]
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