This Is War
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 Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH)

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HAND OF FATE

HAND OF FATE


Messages : 20
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MessageSujet: Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH)   Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH) Icon_minitimeJeu 27 Oct - 18:33

GROUPE n°1 :

Ordre de postage : KATARINA - ETHAN - JACKSON - LIAM - ISAIAH

Vous êtes donc les malheureuses victimes de l'explosion ! A vous de vous sortir des ruines de l'ancien lieu de culte si vous le pouvez encore, si bien sûr vous êtes toujours vivant...

Petite règle : si un membre du RP tarde trop à répondre, au bout de deux semaines, on peut sauter son tour (:

Intervention du PNJ possible, sur demande ! I love you
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Katarina K. Jones
In the shadow of your heart.
Katarina K. Jones


Messages : 1762
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Localisation : Elizabethtown

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MessageSujet: Re: Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH)   Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH) Icon_minitimeJeu 27 Oct - 18:33

{Message d'introduction}

J'étais totalement terrifiée. La découverte des menaces sur nos murs avait réveillé mes peurs les plus profondes, sans oublier ma paranoïa. J'aurais dû me douter que je ne pourrais pas être heureuse très longtemps. Je recommençais à peine à aller un peu mieux. Je recommençais à peine à me remettre de l'enlèvement de Sasha. Il m'avait fallu des mois ENTIERS pour oublier qu'on avait essayé de m'enlever mon fils, et au moins autant pour recommencer à faire confiance aux gens qui m'entouraient. J'avais rendu Ethan fou avec mes craintes insensées. Et maintenant, tout était à recommencer. Je ne cessais de penser à ce message sur notre mur. Ils menaçaient de venir voler nos enfants, une bonne fois pour toutes. C'était quelque chose que je ne pouvais ni accepter, ni supporter. En conséquence, je ne lâchais plus les enfants des yeux. J'avais complètement laissé tombé mes gardes à l'église, refusant d'être plus d'une minute éloignée de Lena et Sasha. Ethan ne comprenait pas comment un malheureux tag avait pu réveiller toutes ces peurs en moi. Moi, j'avais compris. Je ne m'en étais jamais réellement débarrassée. Au fond, j'avais toujours eu peur que cela ne recommence. Il n'y avait plus eu d'enlèvements depuis plusieurs semaines, mais ce n'était pas pour autant que je me sentais plus rassurée. Au contraire, j'avais trouvé que les choses étaient beaucoup trop calmes, tout à coup... C'était le calme avant la tempête, assurément. Ces messages de menace en étaient la preuve. Nous n'étions pas les seuls à nous être réveillés un matin avec un message menaçant peint sur la façade de notre maison. Nous en avions tous eu un. Chaque message s'adressait en particulier aux habitants de telle ou telle maison. C'était absolument terrifiant, car cela prouvait que ceux qui s'en prenaient à nous savaient énormément de choses sur nous, sur nous tous. Ils semblaient connaître notre vie sur le bout des doigts, ainsi que nos plus grandes peurs. Ces psychopathes visaient juste en menaçant de s'en prendre à mes enfants. C'était ce qui m'effrayait le plus. Comment se défendraient Lena et Sasha, si on leur faisait du mal ? Ils pleureraient, et c'était tout ce qu'ils pourraient faire. Et si on s'en prenait à eux encore une fois, j'étais à peu près sûre que cette fois là, je ne m'en sortirait pas. On ne me raterait certainement pas deux fois.

J'avais fait une scène incroyable à Ethan pour qu'il déplace le lit de de Lena dans un coin de notre chambre. J'avais tellement hurlé et tellement pleuré qu'il avait fini par céder. Lena avait été bien contente, elle qui rêvait de dormir avec nous... Avoir les deux enfants dans notre chambre était un réel tue-l'amour, mais je m'en moquais totalement. Je ne pensais pas à lui, je ne pensais pas à moi, je ne pensais pas à nous. Je ne pensais qu'à nos enfants, qui étaient vraisemblablement en danger. Je ne dormais plus la nuit. J'accumulais la fatigue, mais je n'en avais cure. Je devais absolument garder les yeux sur les enfants. Je refusais de les perdre. Ce n'était pas acceptable. Comment aurais-je pu rester calme alors qu'on menaçait de me les prendre ? Je ne pouvais pas. Je craignais trop qu'on réussisse à me les enlever, cette fois ci. Il s'en était fallu de peu la première fois. J'avais simplement eu de la chance. Je n'étais pas passée loin de la mort, il y avait une cicatrice pour me le rappeler chaque jour. Ethan pensait que j'en faisais trop, que m'épuiser ne servirait à rien, mais c'était plus fort que moi. Je ne parvenais pas à dormir. J'avais l'impression d'entendre des bruits suspects à l'instant où je fermais les yeux. C'était de la paranoïa pure, j'en avais conscience. J'étais simplement terrorisée.

Nous ne pouvions pas vivre dans la peur éternellement, c'était impossible. Mais comment combattre une peur invisible ? Ces gens s'introduisaient chez nous sans même que nous sachions comment. C'était comme si nos défenses étaient absolument inutiles. Ils les traversaient comme l'auraient fait des fantômes. Sans le moindre mal. Alors je m'excusais d'être nerveuse, mais j'avais toutes les raisons au monde de l'être. Nous étions totalement impuissants face à la menace que ces gens représentaient. Avec les Hors La Loi, au moins, nous savions qui nous affrontions, et pourquoi. C'était clair, moins effrayant. Ne pas savoir c'était abominable. J'aurais au moins voulu savoir, pour que nous ayons une chance de nous en sortir. Pour que je puisse rationaliser, me dire que nous n'avions à faire qu'à des êtres humains. Au lieu de cela, je vivais dans un film d'horreur. Et c'était une chose que je ne pouvais plus supporter. J'en avais assez d'avoir peur en permanence. Je n'avais jamais eu aussi peur que depuis que nous étions à Elizabethtown. J'avais cru que cet endroit serait un petit coin de paradis, un nouveau départ. Si j'avais su que ce ne serait jamais le cas, je ne me serais jamais précipité ici. Peut-être même que j'aurais fait pression pour que nous restions à New-York. Oh oui, si j'avais su, j'aurais supplié Ethan de ne pas parler d'Elizabethtown et de nous laisser rester à New-York. Personne ne volait des enfants à New-York. Même pas Armando.

Après avoir passé une nuit absolument abominable, je sortis finalement du lit. Ethan était déjà en bas avec Lena, et Sasha dormait encore. Je ne l'ai pas laissé dormir dans son lit. Je me suis habillée, et j'ai retrouvé un vieux réflexe que j'avais eu tout de suite à sa naissance. J'ai improvisé un porte bébé avec une grande écharpe et j'ai installé Sasha dedans pour descendre au salon. Il n'a même pas semblé se rendre compte que je l'avais sorti de son berceau. Ethan m'a lancé un regard réprobateur quand il a vu que j'avais Sasha avec moi. Je ne me suis pas laissée démonter, je me suis contentée de hausser les épaules. Je savais très bien qu'il avait peur lui aussi, mais qu'il essayait de ne pas le montrer pour ne pas m'affoler davantage. Mais je le connaissais trop bien, je savais qu'il craignait plus que tout qu'on s'en prenne à sa fille. Il n'avait pas à feindre d'aller bien, je savais que ce n'était pas le cas. Cela ne me rassurait pas le moins du monde, alors il n'avait pas à se forcer. Mon angoisse n'en serait ni diminuée, ni augmentée. Cela ne changerait rien.

Je suis restée toute la matinée assise sur le canapé du salon, fixant tour à tour Lena et Sasha. Lena ne se rendait compte de rien, trop occupée à jouer. Je l'avais installée sur la table basse du salon avec des pastels. Oh, pas encore question de dessiner pour elle, mais étaler les couleurs sur le papier lui suffisait pour le moment. Elle semblait particulièrement aimer le bleu, puisqu'il y en avait jusque sur le rebord de la table. Je ne disais rien, trop fatiguée et surtout trop nerveuse pour penser à l'ennuyer avec la propreté. Tout ce qui comptait, c'était de l'avoir sous les yeux. De temps en temps elle m'appelait maman alors je souriais, mais perdais bien vite mon sourire, dès qu'elle rebaissait les yeux. Je sursautai brusquement quand on frappa à la porte. Je soupirai, me passant une main dans les cheveux en me levant. J'inspirai un grand coup, essayant de ne pas paraître trop nerveuse. Je fis mine d'ignorer le regard que me lança Ethan, alors que j'ouvrais la porte. Je n'eus même pas un sourire en découvrant Mathilda sur le pas de la porte. Nous échangeâmes un rapide bonjour, et elle me demanda d'aller la remplacer à l'infirmerie. Je pus à peine protester, ce qui me laissa totalement choquée et folle de rage. Parfois, Mathilda et son comportement me sortaient par les yeux. Mais pour qui se prenait-elle ? Furieuse, je claquai la porte. Je ne voulais pas y aller. Elle ne pouvait pas comprendre, elle ! Elle n'avait pas d'enfants, elle n'avait pas de famille, elle... Au moins elle n'avait pas peur. Moi j'avais peur, j'étais absolument terrifiée. Mais ce n'était pas à elle qu'il fallait le dire. Me retrouver coincée à l'infirmerie, seule, c'était la dernière chose que je voulais. Mais de toute évidence, Madame cœur-de-pierre n'en avait strictement rien à faire. Soupirant longuement, je m'appuyai dos à la porte, essayant de ne pas craquer. Je ne devais pas me laisser aller. J'ai collé Sasha dans les bras d'Ethan et je suis allée me changer, les poings serrés. Je me doutais qu'Ethan irait déposer les enfants chez Elizabeth et Evan, et cette simple idée me donnait envie de hurler.

J'ai enfilé une paire de bottes et une veste et je suis partie, claquant la porte derrière moi. J'étais en colère, j'espère que c'était clair pour tout le monde. Je marchais rapidement, d'un pas nerveux, les bras croisés sous ma poitrine, pour essayer de me préserver du froid du mois d'octobre. Arrivée à quelques mètres de l'église, j'entendis quelqu'un m'appeler. Agacée, je me retournai, manquant de hurler un « QUOI ? » bien agressif quand j'aperçus Ethan. Qu'est-ce qu'il avait fait des enfants ? Il n'avait tout de même pas osé les laisser seuls... ? Oh, s'il avait osé faire une chose pareille, j'allais le tuer ! J'allais le tuer, deux fois, même ! Il était totalement inconscient... ! Non, c'était moi l'inconsciente absolument idiote. Comme s'il allait laisser nos enfants seuls ! Il avait dû demander à Maxim ou à je ne sais qui d'aller chercher Elizabeth ou Evan pour qu'ils gardent les enfants. Il n'était pas stupide ! Me traitant d'idiote, je secouai la tête en baissant les yeux. Cela ne me ressemblait pas d'être ainsi. Il m'avait rattrapée parce que je m'étais comportée comme une peste, voilà tout. Je lui devais des excuses, je devais des excuses à tout le monde. Je n'ai pas bougé d'où j'étais, restant plantée à quelques mètres de l'entrée. Je gardai les yeux baissés, prête à encaisser une salve de reproches bien mérités. Je ne m'attendais pas à ce qu'il me prenne dans ses bras. Absolument pas. C'était néanmoins ce dont j'avais besoin. J'étais à deux doigts de fondre en larmes quand quelque chose de totalement inattendu se produisit.

Il y eut comme une espèce de détonation assourdissante. Le bruit tout à fait typique d'une bombe qui explose. Ayant été sous les bombardements, il ne m'était pas dur d'en reconnaître le son. Mais le plus effrayant, c'était surtout ce qui venait après. La déflagration, l'onde de choc, l'explosion. J'ai hurlé et j'ai fermé les yeux par réflexe. L'onde de choc nous a projetés au sol Ethan et moi. Ma tête a lourdement heurté le sol. Ethan s'est jeté sur moi pour me protéger de ce qui tombait. Par réflexe je me suis recroquevillée sous lui et j'ai hurlé de nouveau. Je ne comprenais pas ce qu'il se passait. J'entendais des choses lourdes retomber loin de moi, à côté de moi, dans un fracas abominable. Cela me parut absolument interminable. Je ne réalisais tout simplement pas qu'on venait de faire exploser notre église, et qu'à une minute près j'aurais été à l'intérieur. Une poutre qui se fracassa à un mètre de ma tête me fit pousser un cri de panique. Quand tout fut terminé, un silence total régna, à peine troublé par les craquements du bois et le crépitement des flammes. Et ma respiration saccadée.

J'ai attendu plusieurs secondes, mais Ethan ne bougeait pas. Il était complètement inerte, étendu sur moi et inconscient. Je l'ai repoussé difficilement, le faisant basculer sur le côté. Le cœur battant la chamade, je l'ai pris dans mes bras. Il était totalement inconscient. Je l'ai ramené contre moi, tentant tant bien que mal de voir ce qui n'allait pas. Ce n'était pas facile. La fumée me piquait les yeux et me faisait tousser, et surtout, surtout, j'étais paniquée. En cet instant, je n'étais pas médecin, j'étais juste une femme qui tenait son mari inconscient entre ses bras. Son bras formait un angle bizarre, son visage était en sang... J'ai fondu en larmes brusquement, en le serrant contre moi.

« Ethan ? Ethan, réveille toi ! Ethan, réveille toi ! S'il te plait, s'il te plait ! Ne me fais pas ça ! »

Je l'ai légèrement secoué, espérant le réveiller. Il ne pouvait pas être... n'est-ce pas ? Quelque chose avait peut-être heurté sa tête, mais ce n'était rien... J'entendais des plaintes s'élever des ruines, mais je n'osais pas bouger, je n'osais pas laisser Ethan. Brusquement, je me suis souvenue qu'il devait y avoir des gens dans l'église. Isaïah, il ne quittait presque jamais l'enceinte de son église. Jackson. C'était lui qui était de garde, et Mathilda devait venir le remplacer. Moi, en l'occurrence. Et j'étais arrivée en retard... Nous étions jeudi, et j'avais cru comprendre que Liam participait au groupe de soutien d'Isaïah. Il devait être là, quelque part... Oh mon dieu, c'était un véritable cauchemar. On venait de faire exploser l'église, et Dieu seul savait combien il y avait de victimes. Sanglotant et serrant Ethan contre moi, j'ai appelé à l'aide.

« Il y a quelqu'un ? IL Y A QUELQU'UN ? À l'aide, pitié... A L'AIDE ! »

Hurler ne m'avancerait à rien, c'était idiot. L'explosion avait dû alerter toute la ville, et on viendrait nous aider. Mais est-ce qu'on viendrait assez vite, pour sauver ceux qui pouvaient encore l'être ?

« Quelqu'un m'entend ? Jackson ? Liam ? Quelqu'un ? »
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Ethan Jones
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MessageSujet: Re: Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH)   Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH) Icon_minitimeSam 29 Oct - 21:04

Je ne pleurais plus. Je ne le pouvais plus. Pas que je n’en ai pas envie ou quoi que ce soit mais parce que je n’y arrivais plus. Je n’arrivais plus à pleurer. Et pourtant j’aurai aimé me laisser aller sous l douche lorsque j’étais seul et que je ne pouvais inquiéter personne mais je n’y arrivais pas. J’étais en colère, j’avais peur, j’étais nerveux, j’étais sans cesse en observation, et j’aurais aimé pouvoir me laisser aller mais je n’y arrivais plus. Et c’était dramatique parce que je me sentais inhumain. Et l’inhumanité était bien la dernière chose que je voulais qu’on dise de moi. On pouvait dire tout ce qu’on voulait de moi ; que j’étais un junkie ; que j’étais excessif, que j’étais un piètre leader que sais-je mais je ne voulais pas qu’on dise que j’étais inhumain. Parce que j’étais humain. Et j’éprouvais de l’empathie pour les gens. Seulement si j’étais triste pour tous ceux qui avaient vu leurs façades taguées de messages plus horribles les uns que les autres, j’étais surtout révolté qu’on ait attaqué ma femme et mes enfants. Le message n’attaquait pas personnellement Katarina mais c’était tout comme.
Lorsqu’elle avait fini par voir ce que je lui cachais elle s’était mise à hurler et à pleurer contre moi. C’était sans doute à partir de ce moment là que j’avais cessé de pleurer. Je n’avais pas pleuré quand j’avais commencé à la consoler. Je l’avais prise dans mes bras, je l’avais serré, je l’avais assise sur les marches du perron et je l’avais enlacé en laissant Maxim repeindre et recouvrir le pan de mur . J’avais fait en sorte que Katarina ne le voie plus et je l’avais portée finalement pour rentrer dans la maison tant elle était effondrée.

Je savais que tout le travail que j’avais fait depuis quelques semaines pour redonner confiance à Katarina et lui apporter un peu de sérénité dans notre maison venait de voler en éclats. Quelques mots avaient suffi pour anéantir tout mon labeur, et j’étais furieux. J’en oubliais ma peur tellement j’étais furieux contre ces gens qui se permettaient de nous menacer de cette façon. Nous en savions un peu plus sur ces gens mais nous ne savions pas qui ils étaient. Et encore moins comment ils arrivaient à infiltrer toute notre sécurité. Mais je n’avais pas le temps pour le moment de me préoccuper de ça. Le plus important à faire c’était de rassurer Katarina. Pendant toute la matinée, j’avais bataillé ferme pour que nous ne changions rien à nos habitudes. Il ne fallait pas que nous laissions la peur la gagner parce que les enfants le sentaient. Il fallait continuer à vivre comme avant. Mais les pleurs incessants mêlée à la voix plaintive de Katarina eurent raison de ma détermination. Si je n’arrivais pas à imposer quoi que ce soit à Lena, il en était toujours de même avec Katarina. C’était un comble quand on regardait en arrière, parce que les rôles étaient inversés et que c’était moi qui refusait qu’elle ne se replie sur elle-même et qu’elle se barricade alors qu’avant c’était toujours moi qui avait peur de tout et de tous.

Alors l’après-midi même nous avions déplacé le lit de Lena dans notre chambre et notre petit havre de paix et notre chambre conjugale s’était à nouveau retrouvée être une chambre familiale. C’était comme si nous revenions en arrière, au temps où nous habitions les sous terrains de New-York. Nous étions tous amassés dans cette grande chambre comme si nous n’avions que cette surface pour vivre. Je fulminais à l’intérieur parce que c’était pour cette raison que j’avais voulu quitter cette ville qui ne nous apportait que des problèmes. Je voulais que ma famille puisse vivre normalement. Mais mes arguments n’avaient pas convaincus Katarina…Et je n’arrivais plus à communiquer avec elle. J’avais beau avoir tous les arguments du monde, elle persistait à entourer les enfants d’une attitude que je trouvais malsaine. Elle avait repris ses vilaines habitudes en portant Sasha en écharpe lorsqu’elle était descendue en bas ce matin là. Et j’avais beau avoir secoué la tête et lui faire des gros yeux, elle avait haussé les épaules et j’avais compris. Elle se moquait de véhiculer la peur à nos enfants. Je voyais bien qu’ils n’étaient plus aussi heureux et que leur mère leur avait insufflé sa peur. Sasha pleurait souvent et il fallait énormément de temps pour le rassurer. Il s’endormait presque uniquement que quand il entendait nos cœurs battre. Quant à Lena, elle ne me lâchait pas d’une semelle. Avant , elle aurait été plus indépendante et aurait fait sa petite vie mais maintenant elle voulait toujours être avec nous. Avec moi surtout…Alors même si je la posais par terre, elle revenait toujours vers moi et je n’avais pas à cœur de la blesser en la rejetant.
De furieux contre ces gens je le devenais contre Katarina.

Toute la matinée, je vaquais à mes occupations dans la maison, essayant de profiter de cette matinée de libre et sachant pertinemment que cet après-midi j’allais encore faire face à notre prisonnier et que je devrais aller livrer chaque maison des vivres de la semaine et que j’allais laisser Katarina dans la maison certainement sous la surveillance de Maxim. Katarina ne voulait plus rester seule à la maison et j’avais confiance en Maxim. J’étais dans la cuisine, en pleine préparation du repas de Lena quand on a frappé à la porte. Rien de plus normal en somme, sauf que j’ai bien vu l’attitude de Katarina à ce moment là. Elle avait assise Lena qui coloriait comme elle pouvait sur la table basse et mis Sasha dans son parc qui semblait se détendre en jouant avec les jouets de sa sœur et j’ai vu à la façon dont elle s’est précipitée vers le parc prête à prendre Sasha et certainement Lena qu’elle pensait qu’on allait lui prendre ses enfants. Je l’aurais certainement raillée si je n’avais pas eu peur de lui faire de la peine. Pourtant, je trouvais absolument ridicule qu’elle pense réellement que celui qui en voulait à ses enfants allait frapper à la porte et dire gentiment : « Je suis venu kidnapper tes enfants, ça va toi ? ».

Je me suis retenu d’aller ouvrir la porte et me suis dit que si je la laissais le faire ce serait sans doute un très bon exercice pour lui montrer qu’elle n’avait rien à craindre. J’ai entendu la voix de Mathilda puisque d’où j’étais je ne pouvais pas voir le hall d’entrée mais j’ai su qu’elle demandait de l’aide à l’infirmerie à Katarina. Mine de rien, je bénissais Mathilda de demander cela à Katarina. Pas seulement parce que je savais à quel point elle avait à cœur de montrer que sa maternité n’avait entaché en rien son professionnalisme et qu’elle était toujours un très bon médecin, mais parce qu’elle allait sortir de cette maison et les enfants allaient pouvoir un peu souffler. J’étais pourtant étonné qu’elle accepte, même si j’avais bien senti au son de sa voix qu’elle haïssait Mathilda à cet instant là. Je n’eus pas le temps de comprendre grand-chose qu’elle sortit Sasha du parc pour me le coller dans les bras. Pauvre petit Sasha qui était tranquillement en train de jouer et qu’on empêchait de jouer… Pendant qu’elle s’habillait et ne faisait plus attention à nous, pestant tout ce qu’elle pouvait j’ai moi aussi habillé les enfants chaudement pour les amener chez Elizabeth. Cela ferait du bien aux enfants et Elizabeth les aimait beaucoup. Et moi j’avais besoin de sortir de cette maison.

Heureusement que nous vivions maintenant juste à côté de chez Elizabeth et Evan et qu’en une minute je lui ai déposé les enfants sans lui dire un mot de plus. Je savais que ma meilleure amie ne me reprocherait jamais quoi que ce soit. Enfin pas de lui apporter mes enfants et de les lui faire garder sans lui dire quand je viendrais les rechercher. Je ne savais pas si Evan était là aussi et je n’avais pas le temps de chercher à le savoir. Il fallait que je coure derrière Katarina. Quand elle avait presque claqué la porte derrière elle, j’avais ressenti une infinie tristesse et je ne me sentais pas la force d’être fâché implicitement avec elle. Je savais qu’elle m’en voudrait surement de ne pas avoir pris sa défense. C’était la première fois que je ne la couvrais pas vis-à-vis des autres. Elle avait surement attendu que je dise que je ne voulais pas que ma femme sorte et je serais encore passé pour un fou qui séquestrait sa femme et ses enfants. Mais je n’avais pas pris sa défense plus pour elle que pour moi. Je me moquais qu’on me regarde d’un autre œil, ce que je voulais c’était le bonheur de ma femme. Et ce bonheur passait forcement par ne pas cautionner sa paranoïa.

Je me préci^pitai alors à sa suite, criant son nom entre deux foulées. Et alors qu’elle avançait sur le petit chemin de graviers qui menait à l’entrée de l’eglise, elle finit par se retourner et je pus ralentir un peu. Je finis par marcher, pressant du côté droit un poing de côté qui venait me faire mal mais je refusais de ceder à la douleur. Je voyais bien qu’elle était enervée mais je m’en moquais. Je m’en moquais parce que je savais qu’au fond elle ne me haissait pas. Elle m’en voulait peut etre un peu, mais elle ne me haissait pas. Elle m’aimait autant que je l’aimais. Et c’est ce que je voulais lui montrer. Je voulais qu’elle se rende compte à quel point je l’aimais. J’etais prêt à tout pour elle, meme à aller contre elle si j’estimais que c’etiat le mieux pour nous tous. Je ne pouvais plus tout cautionner de sa part, tout comme elle ne pouvait pas cautionner tout ce que je disais ou je faisias. Nous etions maintenant parents, et nous devions penser aux enfants avant tout.
Alors quand je l’ai prise dans mes bras, j’ai compris que c’est ce qu’il nous manquait en ces temps troublés. Nous n’avions pas besoin de sexe, nous avions besoin d’amour et de douceur. Et je ne voulais pas la lâcher. Jackson ou Diane pouvaient bien attendre deux minutes non ? Je la tenais contre moi et je sentais peu à peu qu’elle se détendait. J’allais l’embrasser quand nous avons été pris dans une explosion. J’aurais juré que nous explosions nous-mêmes tellement j’avais senti ma poitrine se serrer et mon cœur battre à tout rompre. Je ne savais pas ce que c’était et je n’avais pas eu le temps de comprendre de toute façon. Tout ce que je savais c’était que quelque chose de terrible s’était produit et que nous avions été projetés au sol et que Katarina à quelques mètres de moi venait de se taper la tête contre quelque chose. Alors je me suis jeté sur elle parce que je venais de comprendre que l’église avait explosé et que c’était des panneaux de bois qui s’abattaient sur nous. Les panneaux de bois de la façade. Tout avait beau n’être que fumée et chaos autour de nous, je voyais Katarina et je me suis jetée sur elle pour la protéger. Seulement quand je me suis jeté sur elle, quelque chose est tombé sur mon épaule, à quelques millimètres de ma tête et le choc fut tel que j’ai perdu connaissance.

Enfin…je pense que c’est à ce moment là que j’ai perdu connaissance. Et je ne sais pas combien de temps cela a duré. Surement très peu de temps parce que quand j’ai rouvert les yeux, nous étions presque ensevelis sous les décombres de l’église et j’entendais Katarina crier. Elle paniquait et hurlait à qui voulait l’entendre. Mais personne ne semblait répondre. Et je ne distinguais rien à part son visage. Elle était blême mais en vie. Elle était en vie et elle ne semblait pas vraiment blessée. J’avais réussi. Elle n’était pas blessée. C’est alors que j’ai senti quelque chose m’empêcher de bouger et que j’ai essayé de montrer à Katarina que j’étais vivant. Mais ma voix n’était que murmure et Katarina cherchait à savoir si quelqu’un était là. Elle n’entendait certainement pas. Et quand j’ai essayé de m’extirper de là, je n’ai pas réussi. Tout mon corps me faisait horriblement mal. Je ne me sentais pas vraiment coincé mais c’est comme si chaque mouvement remuait en moi une douleur dffuse insurmontable. Alors j’ai fait appel à toutes mes forces et j’ai essayé de parler plus fort. Il fallait qu’elle m’entende. Il le fallait vraiment. Parce qu’ici elle n’était pas en sécurité et que j’avais peur que des choses nous tombent encore dessus.

-Kat…

Je n’ai pas pu aller plus loin. Je n’ai pas pu prononcer son prénom en entier. Je sentais quelque chose de poisseux sur mes lèvres et j’ai pensé que j’étais en train de pleurer. Peut-être que je pleurais sans m’en rendre compte. Je ne pensais même pas que cela pouvait être du sang. Je n’avais pas mal à la tête de toute façon…
J’ai soupiré parce que j’étais persuadé que Katarina ne m’avait pas entendu…
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MessageSujet: Re: Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH)   Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH) Icon_minitimeJeu 10 Nov - 13:57

Ténèbres.

Silence.

Poussière.

Mort.

J'ouvre les yeux et je ne vois rien. J'ai beau tendre l'oreille, je n'entends rien, rien qu'un bruit sourd, un bourdonnement gênant, agaçant, qui prédomine et résonne dans ma tête. Ma tête qui me semble frappée par un marteau. Enserrée dans un étau. Je ne comprends pas, je n'arrive pas à rassembler mes esprits, tout est confus. Je lève une main vers ma tempe et j'ai la désagréable surprise de sentir un liquide poisseux imbiber mes doigts. Du sang ? Oui sans doute... Un choc à la tête, expliquerait cette migraine effroyable qui m'empêche de réfléchir correctement. Bizarrement, je ne ressens pas la douleur, j'ai l'impression d'être engourdi, sonné.

Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Je rassemble mes esprits et essaie de remonter le cours des évènements, de la dernière heure.

J'étais dans l'église, en consultation, comme d'habitude. C'était mon tour et je devais bientôt être relayé. Pas beaucoup de patients, une garde assez tranquille, fort heureusement. Mathilda devait me relayer, elle était un peu en retard. Ce n'était pas grave, franchement, je n'étais pas à quelques minutes près, ni même à une heure en fait. Quand j'étais étudiant, j'avais enchainé les heures sans compter, sans rechigner, alors ce n'était pas maintenant que j'allais râler. Mathilda était célibataire, enfin, du moins n'avait-elle pas officiellement d'époux et pas d'enfants et Diane... Et bien Diane sortait avec mon merveilleux beau frère. Je l'aimais bien, même si mon entourage ne le voyait pas de cet œil. Diane était gentille, un peu introvertie, mais une fille bien, qui en avait bavé. Elles deux n'avaient pas vraiment d'obligations personnelles, mais un retard ne me gênait pas, même s'il était plus excusable pour Katarina qui avait sa vie de famille.

Evan avait failli mourir et elle s'était occupée de lui et depuis, les deux semblaient en couple. Lizzie était en couple, Evan était en couple, on aurait pu penser que tout se passerait bien, mais Evan continuait à me regarder d'un œil mauvais, me jugeant toujours trop vieux pour sa petite sœur adorée et surement pas assez bien pour elle. Tant pis. J'aurais aimé que nos rapports soient plus cordiaux, mais je n'allais pas me battre.

Quoiqu'il en soit, la journée avait été tranquille.

Et puis, soudain, l'apocalypse. Une explosion, violente, qui avait tout soufflé : meubles, matériel, pierres, toit... et nous. Nous! Voilà, j'étais... encore dans une église, sans doute écroulée. Un sentiment de panique m'envahit, me coupant l'air, alors que cela me rappelait avec trop d'acuité l'effondrement de l'hôpital. Si Lizzie n'avait pas croisé ma route, je serais sans doute mort dans les décombres. Et cela recommençait... A croire que Dieu s'amusait avec nous. D'abord un hôpital, lieu où l'on sauvait des vies et maintenant une église, lieu de prière et de sauvegarde des âmes. C'était quoi cette ironie?

Je toussai soudain, incommodé par les poussières des décombres et ressentis une vive douleur dans le flanc. Magnifique, des côtes cassées... J'essayais de respirer calmement, avant de faire le bilan de mes blessures. Je pouvais bouger la tête et les deux bras, même si le droit me faisait mal désormais... Je m'étais protégé du souffle de l'explosion avec... Étais-je brûlé? C'était bien possible oui. J'avais mal au flanc donc, sans doute à cause des côtes cassées. Le bassin semblait indemne également. Quant aux jambes... La gauche semblait bloquée. Je me redressais à moitié en grimaçant et étouffant un gémissement de souffrance, pour vérifier ce qui n'allait pas... Et je me laissais retomber quand je me rendis compte que c'était une des poutres en bois. Pulvérisée, mais massive, bien trop pour que je la déplace. La jambe devait être cassée elle aussi, à moins d'un miracle. J'étais bloqué et je n'avais aucun moyen de sortir de là. Et cette poussière âcre qui me piquait la gorge...
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MessageSujet: Re: Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH)   Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH) Icon_minitimeSam 12 Nov - 19:43

A présent, il nous suffisait de convaincre Isaiah de nous marier. Une petite phrase en apparence extrêmement simple mais qui, pourtant, relevait presque de l’impossible. La première fois que nous nous étions rendu dans son bureau, afin de lui expliquer notre cas, il n’avait pas franchement été d’accord et quelque part, je pouvais comprendre ses arguments. L’Eglise a toujours été défavorable à l’homosexualité, plus ou moins farouchement selon quelle branche de la chrétienté on étudiait, et malgré la guerre Isaiah ne pouvait, en tant que pasteur, aller contre des interdictions aussi claires que celle-ci. En clair, le monde avait beau être ravagé, détruit, le Vatican ou je ne sais quoi en miettes, deux hommes demeuraient deux futurs damnés aux yeux de la religion. Sympathique. Inutile de préciser que j’avais assez mal vécu cette première entrevue même si, en toute honnêteté, Isaiah était un homme respectueux, charmant. Il ne s’était pas montré méprisant ou critique à notre égard, mais simplement désolé de ne pouvoir accéder à notre demande. Si personnellement j’aurais pu me relever et repartir sans demander mon reste, Sam tenait sincèrement que nous nous marions à l’église et il n’avait pas lâché le morceau. Pas un instant, trouvant des arguments contre tout ce que disait le pasteur, lui racontant notre vie, notre rencontre, tout ce que nous avions traversé pour en arriver là, dans ce bureau, rejetés alors que nous étions des personnes normales. Normales. Qui mis appart lui irait associer ce mot à l’homosexualité ? Ce n’était toujours pas naturel pour moi en tout cas, et il était clair que pour beaucoup des personnes vivants à ElizabethTown non plus. Je ne pourrais pas me plaindre de leurs réactions, personne ne m’avait insulté, ou frappé, ou ignoré depuis que notre relation était officielle avec Sam, mais restaient les regards, les murmures, les remarques ou questions parfois étranges. J’aimais à croire que cela n’avait rien d’homophobe mais, même si ces gens ne nous voulaient pas de mal, nous demeurions des marginaux dans leur société. Pouvais-je leur en vouloir ? Non, car après tout nous étions différents malgré tout, et puisque personne ne se montrait désagréable envers nous par rapport à cela, il n’y avait nullement matière à se plaindre.

Finalement, cette première entrevue avec le pasteur s’était terminée sur une note d’espoir pour nous. Il accepterait éventuellement de nous marier, à condition que je commence par me soigner, m’envoyant très gentiment participer à son groupe de soutien le jeudi soir. S’il pouvait savoir comme je détestais cela… J’aurais préféré n’importe quelle autre condition plutôt que celle là, quand bien même Sam ait semblé trouvé l’idée très intéressante. Malheureusement, ces maudites réunions ne m’apportaient rien, si ce n’est des profondes poussées dépressives en écoutant les autres raconter leurs histoires toutes plus horribles les unes que les autres. Mais je n’étais pas comme eux. Moi, j’avais une famille, deux enfants, un fiancé, ma vie se reconstruisait petit à petit. J’avais certes traversé des périodes difficiles mais je n’étais plus au fond du trou comme beaucoup d’entre eux semblaient l’être. J’estimais donc ne pas avoir ma place parmi eux, même si Isaiah insistait, encore et encore. J’abdiquais, n’ayant de toute manière pas d’autre choix. Dans le même temps, nous devions passer régulièrement voir le pasteur dans son bureau pour reparler de notre mariage. Je n’étais absolument pas croyant, mais apparemment il était d’usage que de se présenter plusieurs fois à la personne qui allait nous marier alors…Soit. Même si je n’aimais pas beaucoup plus parler de ma vie de cette manière à un inconnu, soit. Pour faire plaisir à Samuel j’aurais sans doute supporté beaucoup de choses, et celles-ci, finalement, n’étaient pas si terribles que ça. Il suffisait de prendre sur moi, attendre que le temps passe en répondant gentiment aux questions et c’était tout.

Nous étions donc en pleins préparatifs, si l’on peut dire. Malheureusement, nous n’avions toujours pas arrêté de date, détail qui me préoccupait le plus, ajouté à celui de mon père. J’aurais aimé qu’il soit présent, malheureusement son existence demeurait un secret aux yeux de tous et cela semblait totalement impossible. Impossible. J’allais donc me marier sans pouvoir inviter mon père à ces noces. Comment étais-je supposé accepter cela ? Je n’avais pas vraiment le choix, et n’osais pas en parler à Sam, mais cette idée me pesait réellement. Enfin, ce n’était pas la priorité pour le moment. Tant que nous ne savions pas quand nous nous marierons, il était inutile que de prévoir qui allait être présent ou non. Mais il me tardait, sincèrement. Je n’en pouvais déjà plus d’attendre, même si finalement ma demande demeurait récente. Toujours est-il qu’en dehors de cela, notre vie se résumait à peu de choses en ce moment. Nous continuions à nous protéger du mieux que nous pouvions, nous occupions de nos enfants, travaillions pour la communauté, et voilà tout. Notre quotidien aurait presque pu être routinier si cette menace constante ne pesait pas sur nos épaules, quand bien même nous parvenions à mieux gérer le stress que beaucoup d’autres personnes autour de nous. Je n’oubliais cependant pas que nous avions déjà failli perdre les jumeaux, et les couvais sans doute plus que de raison sans pouvoir pour autant contrôler cela. J’avais toujours été papa poule sur les bords, je l’admets, mais jamais jusqu’au point de sincèrement souhaiter ne plus bouger de la maison afin de surveiller mes enfants. Ceci n’était malheureusement pas envisageable.

En me réveillant ce jour là, comme tous les jeudis, je poussai un long soupir avant de sauter du lit sans attendre une minute. La simple perspective de devoir me rendre à l’église le soir même m’angoissait déjà. Il me restait encore des heures et des heures devant moi, mais cela ne me suffisait pas pour pouvoir me détendre : Ce soir, comme tous les jeudis, j’allais devoir m’asseoir parmi ces gens et écouter leurs récits, encore et encore, refusant toujours d’entamer ma propre vie même si cela arriverait forcément à un moment ou un autre. J’étais complètement démoralisé d’avance. Je ne me fichais pas des peines des autres, elles ne m’ennuyaient pas mais au contraire, je me sentais tellement mal pour eux qu’au final, je rentrais à chaque fois à la maison avec le moral dans les chaussettes, incapable de sourire ou parler normalement. Mais comment rester stoïque face à tant de douleur ? Le plan d’Isaiah devait consister à me pousser au suicide avant qu’il n’ait à nous marier, je ne voyais pas d’autre explication à ces séances forcées de souffrance. Finalement, j’affichai ce jour là un air si morose dès le matin que Sam me proposa gentiment de m’accompagner ce soir, me soutenir. Malheureusement il avait beau être adorable, sa présence ne m’aiderait sans doute pas à faire abstraction du reste. Néanmoins, ne voulant pas le repousser bêtement alors qu’il me proposait son aide, j’acceptai avec un sourire sa proposition puis fis en sorte de me focaliser sur autre chose ; Inutile de me gâcher la journée entière après tout, même si, en plus de la réunion, nous devions passer voir Isaiah vers la fin de la matinée. Alors, comme d’habitude, j’avalai un café en vitesse avant de m’occuper des enfants puis passer voir Aaron pour qu’il me dise quoi faire. Comme à New York, je n’avais pas réellement de tâche attribuée mais aidais un peu partout, ponctuellement, selon les besoins du jour. En l’occurrence, il y avait de nouvelles menaces taguées à nettoyer, ce que je m’appliquai à faire comme s’il avait s’agit de ma propre maison. C’était la moindre des choses en sachant que notre foyer restait l’un des rares à ne pas compter d’absents, et que notre maison avait été épargné jusque là. Ainsi que le fait que nous hébergions un de nos agresseurs mais ce détail là, je préférais totalement l’occulter afin de ne pas laisser la culpabilité me submerger.

La matinée se passa normalement jusqu’à ce que Sam ne quitte mon poste pour me rendre à l’église, mon rendez-vous avec Isaiah approchant. Je pris tout de même le temps de prévenir Aaron avant de filer, retrouvant Sam près de ce grand bâtiment en pierre qui me donnait à présent des frissons, me renvoyant à trop de choses désagréables. Ce nouveau rendez-vous en serait certainement une de plus. Prenant sur moi je fis l’effort de lui adresser un sourire malgré tout, prendre sa main et pénétrer sans un mot dans l’église tout en me préparant d’ores et déjà à passer un moment désagréable. Et c’était habituel, quelque part. Venir ici, traverser le chœur de l’église, nous diriger vers un petit couloir puis continuer jusqu’au fond, à gauche, jusqu’au bureau d’Isaiah. Tellement bête, tellement commun… Tellement vu et revu que je ne pensais même plus au trajet à emprunter, agissant mécaniquement, par habitude. Mais certaines choses bousculent très considérablement les habitudes. Nous n’eûmes pas le temps d’atteindre le couloir que, brusquement, un bruit assourdissant retentit. Puis le noir complet.

Lorsque je repris enfin connaissance, j’eus l’impression de ne plus parvenir à ouvrir les yeux, me battant fébrilement avec mes paupières pourtant ouvertes. Cependant, la fumée était tellement épaisse, tellement sombre qu’il m’était impossible que d’y voir quoi que ce soit. Je toussai, sentant quelques petits cailloux, ou quoi que ce soit d’autre, dans le fond de ma gorge, mes poumons, me donnant l’impression d’étouffer. Et sans doute étais-je réellement entrain d’étouffer seulement, je ne pris pas réellement le temps d’y réfléchir. Mon premier réflexe fut de me lever alors que mon corps entier semblait en miettes. Je n’y voyais malheureusement absolument rien, rien, rien du tout ! Alors, à l’aveugle, je posai mes mains autour de moi afin de me redresser et finis par réussir, me coupant néanmoins au passage, sans doute sur un ancien vitrail qui aurait cédé. Mais pourquoi ? Je n’y comprenais absolument rien, choqué, terrorisé, ne parvenant pas à rétablir la moindre connexion logique dans mon esprit. Lorsque mes yeux se furent légèrement adapté à la situation, je vis que j’étais à moitié ensevelis sous un énorme tas de pierres. Les repoussant, je me relevai tout à fait avant de remarquer que… Tout était en ruines. Les murs s’étaient écroulés, ainsi qu’une partie du plafond, tout, tout était…Je ne savais même pas. J’avais mal à la tête, au bras, à la hanche. Mais je n’avais rien de cassé, c’était une certitude. Malgré le tournis qui me prit, je parvins à jeter un coup d’œil autour de moi et aussitôt, je me figeai. Une goutte de sueur froide glissa le long de mon échine avant que je ne reprenne soudainement pieds avec la réalité et comprenne que tout venait d’exploser, que nous étions ensevelis. Nous… NOUS. Crachant brutalement toute la poussière qui s’accumulait dans le fond de ma gorge je me ruai vers un immense tas de pierres qui allait presque jusqu’au plafond, en retirant à la hâte le plus possible, me coupant de nouveau au passage mais je n’en avais rien à faire : Nous étions deux en entrant dans cette église. Nous étions deux, et le fait de me retrouver soudainement seul me terrorisait à tel point que je ne parvenais pas à mettre les mots qu’il fallait sur cette crainte. Mais ces mots, les voilà : Samuel était coincé sous les débris. Samuel était peut-être mort. L’amour de ma vie venait peut-être de me quitter. Une nouvelle fois.
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MessageSujet: Re: Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH)   Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH) Icon_minitimeDim 20 Nov - 14:21

Dire que j’avais espéré que le pire était passé, je me rendais à présent compte de ma trop grande naïveté, une nouvelle fois. Les agressions et enlèvements avaient certes diminué, mais pour finalement laisser place à des menaces toujours visibles, constantes, pesantes. Après avoir pénétré la ville à loisir, voilà que ces personnes qui nous voulaient du mal se permettaient de venir taguer nos maisons, y laissant des messages dont la précision ne pouvait que donner froid dans le dos, comme s’ils nous connaissaient, savaient parfaitement qui nous étions. Comment se protéger face à cela ? Nous étions de plus en plus désarmés, subissant avec impuissance. Alexander avait certes entreprit d’interroger une de ces personnes que nous avions réussi à arrêter, les résultats ne semblaient cependant pas probants, voire inexistants. Nous en étions donc toujours au même point et, quelque part, je sentais que tout ceci n’allait pas s’arrêter là. Oui, à présent j’en avais pleinement conscience et croyez-moi, ceci n’avait absolument rien de confortable. Que l’avenir nous réservait-il encore ? Dieu seul pouvait le savoir mais Dieu, ces temps-ci, ne m’apportait décidemment plus aucune réponse. J’avais beau prier, le supplier d’arrêter le massacre, il semblait comme ignorer mes appels si bien que j’en venais presque à croire que nous avions mérité cela, bien que je ne sache encore réellement pourquoi et comment nous avions pu nous attirer ses foudres. Qu’avions-nous pu faire de si mal pour que nos amis, nos familles soient décimées ? Qu’est ce qui pouvait justifier cela ?

A défaut de pouvoir apporter la moindre réponse à qui que ce soit, je devenais de plus en plus distant avec les habitants. Si autrefois j’avais pu représenter une source de réconfort ou de sécurité, il était bien clair qu’à présent ceci ne tenait plus et, bien loin de l’accepter, je ne pouvais que subir les interrogations et les regards. Je ne pouvais que subir ces reproches silencieux mais ils m’épuisaient, m’usaient. J’étais moi-même bien trop perturbé pour pouvoir trouver la force de rassurer ces personnes, quand bien même il ne soit pas dans ma nature d’abandonner, je l’avoue, j’avais cette fois ci cédé. Je n’y pouvais rien, voilà tout. Voilà tout… Il sera inutile de préciser que cela me pesait chaque jour un peu plus mais, en effet, j’avais tendance à me reclure dans l’église, évitant les visites comme la peste. Laurence lui-même ne passait qu’irrégulièrement me donner les mauvaises nouvelles, quant aux autres habitants, je les évitais sans pour autant les négliger. Les groupes de soutiens poursuivaient, les différents entretiens que je devais mener également mais ponctuellement seulement. Je ne pouvais, en plus des problèmes de notre communauté entière, m’occuper des problèmes individuels avec autant d’assiduité qu’autrefois.

Ce jour là néanmoins, j’attendais une visite, assis dans la pénombre de mon bureau. Il s’agissait de Samuel et Liam, le couple homosexuel que je devais marier. Que voulez vous que je vous dise ? Je connaissais Samuel pour l’avoir auparavant suivit quant à son stress post traumatique, à présent Liam qui assistait régulièrement aux groupes de soutien, mais leur couple m’avait longtemps été inconnu. Alors qu’ils me demandent une telle chose m’avait, je vous le laisse imaginer, très fortement étonné. Premièrement parce que je ne les savais pas ensemble, deuxièmement parce qu’il n’était absolument pas coutumier que deux personnes homosexuelles demandent à être lié pour la vie devant un dieu qui les repoussait. Théoriquement je n’étais d’ailleurs pas en droit de les marier, mais j’avais fini par céder, me laissant penser que puisque après tout la religion était d’abord faite d’amour, il n’y avait aucune raison pour qu’elle éloigne deux personnes qui s’aiment. Mais c’était très loin des conventions, sans doute trop, même pour moi. J’hésitais toujours, même si mon accord avait finalement été donné, bien que je n’aie pour le moment proposé aucune date. Il allait sans doute me falloir un peu de temps pour accepter parfaitement l’hypothèse de marier deux homosexuels, et ceci n’était nullement en rapport avec un quelconque refus de ma part mais purement lié aux écrits religieux. Si en tant que personne l’amour entre deux personnes du même sexe ne me révulsait pas, il n’en était pas de même pour l’Eglise et, que je le veuille ou non, mon rôle demeurait de faire obéir ses lois. Ceci dit, avec la guerre… Beaucoup de choses étaient remises en question. A quoi bon refuser cela ? Qui irait me réprimander ? Dieu peut-être, mais ce Dieu que je chérissais tant me damnait de toute manière déjà sur terre.

J’attendais donc, réfléchissant à l’entretien qui allait suivre, lorsqu’une énorme détonation retentit. Je n’eus pas le temps de sursauter que je me retrouvai projeté contre le mur, ma tête cognant contre le mur dont les pierres tremblaient. J’étouffai alors un cri, sentant le sang couler dans mes cheveux, ainsi que tous les objets de l’étagère au dessus de ma tête me tomber dessus les uns après les autres. Lorsque le bruit cessa finalement, j’entendis au loin les cris, ainsi que de nouveaux bruits sourds, comme quelque chose d’énorme qui s’effondrait. La fumée obscurcissait ma vue mais je parvins néanmoins à identifier la pièce qui avait autrefois été mon bureau comme, désormais, un vaste champ de ruines. Pourtant, j’étais en vie. Tout était tombé, les meubles avaient bougé, la porte était carrément fracassée mais oui, j’étais en vie, et je compris que l’église venait d’exploser. Ou du moins une partie, car mon bureau étant situé à son extrémité parfaite, il avait été épargné. Après la douleur à la tête, qui me lançait, me donnait le vertige, je sentis mes reins me faire atrocement souffrir, sans doute à cause du choc. Les vitres de mon bureau avaient elles aussi explosé et, je dus faire attention aux éclats de verre pour tenter de me relever mais avant d’avoir pu effectuer le moindre geste, j’entendis un nouveau bruit, beaucoup plus proche, un genre de « crac » en continu. Comme une poutre qui menaçait de s’effondrer, par exemple. D’instinct je relevai les yeux vers le plafond, apercevant très nettement le bois qui craquait. Sans réfléchir je bondis sur le côté, espérant parvenir à éviter cette poutre qui allait me tomber sur la tête mais je n’en eus pas le temps : Mon pied n’échappa pas à son poids colossal. Cette fois, je ne pu retenir le moindre cri, ayant sentis chacun de ces petits os craquer, exploser en même temps, en chœur. Comme nous hurlions tous en chœur dans cette maison de Dieu qui s’effondrait sur nous. J’essayai malgré tout de me traîner parmi les éclats de verre et de bois vers la porte éventrée, mais m’arrêtai en hurlant de nouveau lorsque je sentis ces os brisés s’étirer encore un peu plus les uns des autres.

Cette fois, Dieu nous avait bel et bien abandonné. Nous étions définitivement damnés.

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Katarina K. Jones
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MessageSujet: Re: Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH)   Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH) Icon_minitimeDim 20 Nov - 21:25

Mes yeux et ma gorge me brulaient à cause de la poussière et de la fumée. J'avais l'impression d'étouffer à moitié, mais je m'en moquais presque autant que si j'avais été traversée par une poutre. La seule chose qui m'importait c'était Ethan, qui était toujours inconscient et qui avait l'air blessé. Je sentais du sang couler sur mon propre visage, mais j'avais tellement peur que j'étais presque incapable de ressentir la moindre douleur. Je n'avais même pas l'impression d'être blessée. Peut-être parce qu'au final, je ne l'étais pas. Ethan s'était jeté sur moi pour me protéger, alors sans doute que je n'avais rien, à part quelques coupures. Quelques coupures n'étaient rien du tout en comparaison de ce qui aurait pu arriver. Pourtant, pour une raison presque idiote, j'étais presque en colère. En colère qu'il se soit jeté sur moi, parce que ce geste était absolument stupide, inconsidéré et... A quoi bon le nier, j'aurais fait exactement la même chose à sa place. Mais il était totalement inconscient, alors j'étais absolument horrifiée. Comment aurais-je pu ne pas l'être ? Ce qu'il venait d'arriver était... Je ne savais même pas ce qu'il était arrivé ! L'église avait juste explosé, sans aucune raison apparente. Nous aurions pu être dedans tous les deux. Je n'avais pas encore assez d'esprit pour penser aux personnes qui elles, se trouvaient dans l'église au moment de l'explosion. Il y avait des personnes que j'aimais, mais (et c'était horrible à dire et à penser) aucune qui comptait plus pour moi qu'Ethan. Tant que ce dernier n'aurait pas ouvert les yeux, je ne le lâcherais pas, je n'irais pas aider les autres. C'était affreux, mais qui aurait levé le petit doigt pour sauver quelqu'un avant son âme sœur ? Personne ne l'aurait fait, et je n'allais pas faire exception à la règle. Ethan passait avant tout.

Après avoir hurlé encore et encore, j'ai de nouveau baissé les yeux sur Ethan. J'ai poussé un grand soupir de soulagement quand je me suis rendue compte qu'il avait les yeux ouverts. Il avait l'air d'avoir terriblement mal, mais il était vivant. Il était vivant, c'était tout ce qui importait. J'ai eu un sourire, crispé, pour tenter de le rassurer. Tirant la manche de mon pull, j'ai essuyé son visage doucement, pour le débarrasser de la poussière, des cendres et du sang. Il pleurait, mais il pleurait silencieusement. J'ai encore regardé tout autour de nous, mais je ne voyais encore personne.

« Ça va aller, Ethan, ça va aller. Ce n'est rien, ce n'est rien... »

J'étais toujours une aussi mauvaise menteuse. Mais que pouvais-je lui dire d'autre ? Il voyait bien par lui même que rien n'allait et que ce n'était pas rien. Après avoir essuyé mes propres larmes rapidement, j'ai essayé de voir ce qui n'allait pas chez Ethan. Je n'ai pas compris tout de suite que le problème venait de son bras. Repoussant sa veste en douceur, j'examinai très rapidement son épaule, pour me rendre compte qu'elle était déboitée. Il faudrait la remettre en place, le plus rapidement possible, et ce serait extrêmement douloureux. Je n'étais pour le moment pas en mesure de le faire. Ce n'était pas l'endroit, pas le moment, c'était... Il fallait que nous sortions de là. Un pan de l'église encore debout menaçait de s'effondrer, et nous ne devions pas être dessous quand cela arriverait. Il fallait qu'Ethan se lève, mais cela promettait d'être compliqué, terriblement dur pour Ethan. Pourtant, il fallait qu'il le fasse, il fallait qu'il se lève, il fallait qu'il fasse un effort.

« Il faut que tu te lèves, Ethan, on ne peut pas rester là. Fais un effort, je t'en prie... »

Tant bien que mal, je l'ai redressé, et j'ai essayé de le relever, de le remettre sur pied. Pour un homme il n'était pas très épais, mais il était toujours plus grand et lourd que moi, si bien que j'avais beaucoup de mal à l'aider. Mais j'étais déterminée. Allons ! Je l'avais relevé maintes fois au sens figuré, ce n'était tout de même pas la réalité qui allait m'arrêter ! Quand par miracle il fut debout, je passai mes deux bras autour de lui pour le soutenir du mieux que je pouvais, et surtout pour éviter qu'il ne retombe par terre et ne se blesse de nouveau. Le faire tenir debout était extrêmement dur, il était sonné et n'était pas vraiment au mieux de sa forme. Mais il fallait à tout prix que je l'éloigne, que je le mette le plus en sécurité possible avant d'aller aider ceux qui pouvaient être avoir besoin d'aide. Même si Ethan passait avant tout, j'avais tout de même du mal à ne pas penser à ceux qui étaient sous les décombres, morts ou vifs... Je manquai de glisser à plusieurs reprises, nous rattrapant in extremis à chaque fois. J'avais peur de lui faire mal, ou de le blesser davantage à chaque pas, bien que je fasse de mon mieux pour éviter de trop le secouer. Mais l'urgence de la situation ne m'autorisait pas à être douce. Je devais aller au plus pressé, c'est à dire le mettre en sécurité. Une fois que je fus sûre qu'il serait en sécurité, à l'abri en cas d'un effondrement, je l'aidai à s'asseoir par terre. Ou plutôt, je l'accompagnai dans sa chute, car il ne tenait plus debout. J'ai essayé de le caler du mieux que je pouvais contre un arbre, essayant d'immobiliser son bras par la même occasion. Je retirai ensuite ma veste, dans un piteux état, et je le couvris avec. Je savais qu'avec la douleur, et l'immobilité, il aurait sans doute rapidement froid. Avec un soupir, j'ai pris son visage entre mes mains, et même s'il avait l'air un peu (ô douce ironie...) vaseux, je l'ai forcé à me regarder.

« Surtout, tu ne bouges pas. Tu m'entends, Ethan Jones ? Tu ne bouges pas d'un centimètre, pas avant que je sois revenue te chercher. Je vais bien, je vais parfaitement bien. Tu m'as sauvée... »

Et même si son geste était très, très stupide, je lui en étais reconnaissante.

« Il faut que j'aille voir si quelqu'un a besoin d'aide. Si... si il y a encore quelqu'un à sauver. Je reviens vite, d'accord ? »

J'embrassai son front, plusieurs fois.

« Je t'aime, je t'aime, je t'aime. »

C'était stupide, la répétition était stupide, mais dans un moment pareil, qui se serait soucié d'avoir l'air ridicule ou non ! Après avoir jeté un dernier coup d'œil en arrière, je me suis précipitée vers les décombres. La première personne à laquelle j'ai pensé, c'était Jackson. Je me suis dirigée vers ce qui était autrefois l'infirmerie, pour le chercher. Sauf que je marchais sur un tas de gravas, comment trouver qui que ce soit là dedans ? De toutes parts, des gémissements et des hurlements me parvenaient. Je finis par voir Liam qui cherchait lui aussi quelqu'un... Je compris qu'il devait chercher Samuel. Mon cœur se serra, mais je devais moi aussi chercher quelqu'un, je ne pouvais pas aller l'aider. Devoir choisir me rendait malade, mais c'était en nous répartissant les tâches que nous aurions le plus de chances de sauver un maximum de... Ne regardant pas où je marchais, je finis par tomber, trébuchant sur je ne sais quoi. Je mis bien évidemment les deux mains en avant pour me rattraper. Je m'entaillai les paumes sur du verre, mais je n'y prêtai pas attention. J'étais sur le point de me relever, lorsque j'entendis une voix, comme étouffée, me parvenir.

« Jackson ?»

Il ne devait y avoir que lui. N'écoutant que mon instinct, et surtout ce que je croyais être la voix étouffée de mon ami, je commençai à repousser les débris et les gravats, m'écorchant davantage à chaque fois, mais je n'en avais cure. J'appelais Jackson, je l'encourageais à crier plus fort pour que je puisse le repérer. Mais ma voix fut couverte par une autre, que je connaissais bien. Encore une fois, Ethan ne m'avait pas écoutée, et il était revenu me chercher. On aurait dit que d'un coup, il avait retrouvé des forces, et ce même si l'un de ses bras était HS et devait le faire souffrir le martyr. Je fronçai les sourcils et secouai la tête lorsque je le vis s'approcher de moi. Je savais que je ne parviendrais pas à le faire rester au calme... Du coin de l'œil, j'avisai Liam, qui cherchait toujours Samuel sous les décombres. Je le désignai d'un doigt, avant de hurler quelques vagues instructions à mon entêté de mari qui trouvait toujours des forces de je ne sais où.

« Va aider Liam ! Samuel est coincé sous les décombres ! VA L'AIDER ! Et fais attention à ton bras ! »

Ben tiens, il allait m'écouter en plus. J'allais me retrouver à soigner une luxation de l'épaule accompagnée de fractures, j'en étais sûre ! Levant les yeux au ciel, je retournai à ma besogne. Je ne pus m'empêcher de pousser un hurlement quand, après avoir repoussé un morceau de bois, une main s'accrocha brusquement à la mienne. Par réflexe, je bondis en arrière, avant de me raviser. Je refermai mes doigts autour de ceux de Jackson, les serrant avec conviction.

« Ca va aller, Jack ! Je vais te sortir de là ! Tu vas t'en sortir, ça va aller ! »

Encore fallait-il que je trouve le moyen de l'extirper de là dessous, ce qui n'était pas forcément gagné. Mais je n'allais pas l'abandonner, ce n'était même pas une option.
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MessageSujet: Re: Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH)   Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH) Icon_minitimeLun 28 Nov - 20:19

La mort ne cessait de nous défier. Encore et encore, elle nous frôlait dangereusement. Cette fois-ci c’était nous deux qu’elle avait essayé de prendre. Pas l’un de nous deux, nous deux ! Cette garce voulait vraiment nous avoir prés d’elle, et nous arracher à nos enfants. Mais nous étions forts et nous luttions contre elle. Il était hors de question que nous ne laissions nos deux petits amours seuls sur cette Terre. Lena et Sasha étaient encore petits et avaient besoin de leurs parents. Je m’étais fait une promesse que je voulais tenir à tout prix : je ne laisserais pas mes enfants orphelins de l’un de leurs parents. Pas avant d’être sûr qu’ils fassent leur vie et qu’ils soient heureux. Katarina et moi avions perdu des parents, et il nous avait été difficile de nous construire tout à fait sans ces trois êtres chers à nos cœurs. C’était seulement lorsque nous nous étions rencontrés que nous avions réussi à surmonter ces pertes. Mais Lena et Sasha ne comptabilisaient à peine que deux ans à eux deux. Ils étaient encore trop jeunes. Nous n’avions pas encore assez profité deux. Nous venions à peine de voir Lena faire ses premiers pas...Sasha n’avait même pas encore percé sa première dent. C’était trop tôt pour que la mort nous prenne sous son aile, bien trop tôt. Alors coute que coute, il fallait que je garde les yeux ouverts. J’avais mal oui mais j’avais déjà eu mal par le passé. Ce n’était pas la douleur qui allait m’arrêter.

Katarina était vivante, elle allait bien. C’était tout ce qui devait compter. C’était seulement ca qui devait compter. Et je devais tout faire pour me relever. Seulement je ne pouvais pas bouger, le moindre mouvement était pour le moment un véritable supplice. La respiration m’en avait été coupée et tout ce que j’arrivais à faire c’était pleurer. Comme un enfant…Enfin non...Un enfant pleure bruyamment. Moi, mes larmes et mes sanglots étaient silencieux. Je sentais mes jambes fort heureusement, mais j’avais l’impression d’être totalement bloqué. En effet, une poutre m’était tombée sur l’épaule et c’était cela qui m’avait fait coupé la respiration et m’avait pendant quelques secondes provoqué un léger évanouissement.

Lorsque Katarina a compris que je ne pourrais pas me relever seul, que c’était bien trop difficile pour moi, elle m’a aidé et j’aurai pu lui en être reconnaissant si rien que le fait qu’elle ne m’effleure ne soit un supplice. J’avais envie de lui hurler qu’elle me faisait mal, que je voulais qu’elle me laisse récupérer ici, mais je savais que c’était dangereux de rester là. Et puis, nous entendions des cris et des pleurs et je ne pouvais pas ignorer la détresse de ceux qui étaient prisonniers des débris de l’église. A peine m’eut ‘elle redressé que je sentis ma tête tourner et que j’eus un haut le cœur. J’étais au bord de la nausée et je ne pouvais que fermer les yeux pour éviter un nouvel évanouissement. Katarina passa un bras autour de ma taille et elle m’aida à me sortir un peu de ces décombres. Sauf que chaque pas était un supplice en lui-même. Je ne savais même pas dire ou j’avais mal le plus. J’avais mal point barre. Je l’ai laissée me guider je ne sais où, je ne faisais plus attention à rien. Tout ce que j’arrivais à faire c’était me concentrer sur ma respiration en occultant la douleur.
Katarina m’a remercié de l’avoir sauvé et je n’ai pu que la regarder sans rien pouvoir lui dire. Je ne pouvais pas parler, et je ne savais pas quoi lui répondre…Elle était folle ou quoi ? C’était ma femme !! Bien sur que je me devais de la sauver. C’était mon rôle de la protéger. Si je ne m’étais pas mis devant elle, elle serait sans doute morte. Elle était fragile, plus qu’elle ne le pensait. J’étais si secoué et surpris de ses excuses inutiles que je l’ai laissée partir sans rien dire. Mais malgré la douleur je me suis ressaisi et je me suis redressé pour la suivre. Je ne pouvais pas la laisser seule, c’était trop pour moi. L’église avait beau être totalement à terre, j’avais trop peur pour elle. Je n’avais aucune idée de ce qu’elle s’était mise en tête de faire jusqu'à ce qu’elle crie le nom de Jackson. Elle voulait sauver les gens pris au piège. L’espace de quelques minutes, j’avais oublié que des gens étaient dans l’église lorsqu’elle avait explosé. J’en avais honte mais j’avais oublié. La peur de perdre Katarina, la douleur, un je ne sais quoi d’autre aussi, mais j’avais oublié. Seulement l’agitation autour de nous, les cris, les pleurs me rappelaient que c’était terrible. Même si j’avais mal, même si j’allais certainement me blesser davantage que je l’étais déjà, je ne pouvais pas laisser ces gens sous les décombres.

Seulement lorsqu’elle m’a vue arriver vers elle, me tenant le bras qui devait certainement être cassé, déboité, luxé ou je ne sais quoi puisqu’elle ne m’avait pas ausculté encore, j’ai vu ses lèvres se pincer comme pour me reprocher de lui avoir désobéi. Mais je ne pouvais pas me contenter de l’entendre me dire qu’elle m’aimait et la laisser aller affronter seule des décombres toutes plus dangereuses les unes que les autres. Sans compter que si elle voulait déloger certaines victimes de là, il allait lui falloir la force d’un homme. Bon d’accord, avec seulement un bras valide je n’avais plus autant de force que d’ordinaire mais je voulais croire en ma force et ma volonté. J’allais lui donner un coup de main. A deux on est plus efficace. Seulement Katarina ne voulait pas de moi. Enfin, ce n’était pas qu’elle ne voulait pas de moi, c’était qu’elle avait déjà repéré Jackson visiblement et que si elle me disait d’aller aider d’autres personnes, c’est qu’elle se sentait capable de déloger Jackson toute seule.

Regardant une dernière fois vers elle, j’ai enjambé les poutres de bois, les pierres, les autres matériaux en morceaux éparpillés sur ce qui avant était un jardin et je suis allé vers Liam qui était agenouillé sur un tas énormes de grosses pierres et qui tentait un peu vainement de déplacer des grosses pierres. Il toussait à s’en décrocher les poumons et j’avais réellement mal pour lui. Nous avions renoué mais tout était encore trop fragile. Il m’avait demandé de l’aide quant à sa désintoxication et j’avais accepté mais nous n’avions encore pas parlé de sa vie, nous en tenant à la difficulté de garder la tête hors de l’eau. Ce que je devinais, c’était qu’il aimait sincèrement Samuel, et je me voyais à sa place. Si mon âme sœur se trouvait elle aussi sous tout un tas de décombres, je ferais tout pour l’en déloger. Alors je me suis accroupi prés de Liam et j’ai posé ma main sur la sienne.

Un instant.

Un geste fugace.

Une seconde.

Et sans un mot, je l’ai aidé à pousser les pierres. Sans penser à rien d’autre. Il ne fallait pas que je pense à mes enfants, à Katarina. Sinon je me connaissais et j’allais quitter ce lieu. Je devais faire mon devoir. Et mon devoir c’était d’aider à sortir les gens de ces décombres. Je n’avais aucune idée du nombre de personnes qu’il y avait là-dessous, ni si nous allions trouver des personnes vivantes, mais plus les secondes passaient moins nous avions de chance de sauver des gens. Et ils ‘agissait de cela, sauver des gens.

Alors pendant plus de dix minutes alors que nous entendions l’agitation autour de nous. Des gens pleuraient, des gens donnaient des ordres mais j’étais focalisé sur une chose : sortir Samuel de là. Plus de dix minutes à pousser des pierres, à entendre Liam pleurer et supplier son compagnon de rester en vie. Et enfin, le visage ensanglanté de Samuel qui peinait à parler. Mais…il était vivant. Il était vivant et c’est tout ce qui comptait…

-On va te sortir de là Samuel, je te promets qu’on va te sortir de là.

Je n’avais pas le choix…j’avais promis d’aider Liam et d’être là pour qu’il ne replonge pas. Si je ne sortais pas Samuel vivant de lui, il allait replonger. Et j’aurais échoué. Et je refusais d’échouer. Pour lui, pour moi…

-Il faut qu’on déplace la poutre Liam, là sur son ventre. Mais je ne peux pas avec mon seul bras. Va chercher quelqu’un, n’importe qui. Je reste là, je te promets.
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MessageSujet: Re: Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH)   Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH) Icon_minitimeJeu 8 Déc - 16:06

C'était terrible de ne plus avoir de notion de temps... J'étais pris au piège, je ne savais pas s'il y avait quelqu'un aux alentours pour venir me chercher et j'avais l'impression de ne plus avoir de forces... Je fermai les yeux, dans l'espoir vain que cela allait m'aider à rassembler suffisamment de courage pour signaler que j'étais là et que je n'étais pas encore mort. Je n'osais pas imaginer si jamais on ne me sortait pas de là, si on ne me trouvait pas. Devoir attendre ici, ma mort, sans eau, sans nourriture, lentement crever de faim et de soif, me voir mourir, me savoir mourir... Quelle horreur. Je préférais encore être tué sur le coup que de devoir endurer ça. Et cette scène avait quelque chose de furieusement familier, qui ne m'aidait pas à être tout à fait serein. Dieu devait trouver ça vachement drôle de m'ensevelir à chaque fois qu'il devait m'arriver un pépin. Après l'hôpital, l'église... La première fois, c'était Lizzie qui m'avait sauvée la vie et j'étais loin de me douter à l'époque que ce petit bout de femme était malade elle aussi et que j'allais partager sa vie... Qui viendrait cette fois ? Lizzie encore ? J'espérais que non, c'était trop d'effort pour son état de santé fragile. Mais je ne pouvais pas l'abandonner en mourant ici pourtant. Certes, elle avait retrouvé son frère adoré, qui avait frôlé la mort il n'y a pas si longtemps d'ailleurs, mais Evan était amoureux de Diane... Il adorait sa sœur, mais il avait sa propre vie à construire, comme Lizzie allait construire la sienne avec moi, qu'il l'accepte ou non. J'aimais beaucoup Diane, elle était calme et posée et travaillait bien, si quelqu'un pouvait tempérer ce fou furieux d'Evan, c'était elle. J'aurais aimé que Lizzie s'en rende compte aussi.

Je me fis la curieuse réflexion que peut-être, je n'avais fait que reculer l'échéance de ma mort... Et si Lizzie avait été un accroc dans le destin ? Si la mort avait décidé de venir chercher son du ? Ola, j'avais trop vu de films et trop fréquenté Evan moi, voilà que je me faisais des scénarios complètement débiles. Il n'y avait pas de destin, pas de mort vengeresse, n'importe quoi. Juste des hasards, des coïncidences et des gens qui se trouvent au mauvais endroit au mauvais moment.

Autour de moi, j'entendis des gémissements, des appels. Il y avait d'autres survivants... Mais combien de morts ? Et je ne pourrais même pas les soigner, je n'étais pas en état de faire mon boulot de médecin... Risible. Et frustrant. Je ne pouvais pas me morfondre, je devais sortir de là, pour Lizzie. J'entendais les cris de souffrances, les gémissements plaintifs. A mon tour, je me mis à crier. Au secours... Il y a quelqu'un ? Aidez-moi, sortez moi de là... Je veux sortir, je veux respirer l'air pur de nouveau, revoir le ciel et pas ces gravats qui m'étouffent. J'entendis alors quelqu'un prononcer mon nom. Cela eut le don de me donner un coup de fouet et je criai de plus belle, à m'en arracher les cordes vocales. Il y avait quelqu'un qui me cherchait ! Très égoïstement, en cet instant, je ne songeai plus aux autres, mais à moi, à ma propre survie. J'entendis du bruit non loin de moi, avant de voir une lumière alors que le tas de gravats diminuait. D'instinct, je tendis la main, enlaçant un poignet. Et faisant peur à mon sauveur. Qui était une femme.

Katarina.

Elle me rassura et j'eus un rire qui me fit grimacer de douleur.

- Tu as une grue avec toi ?

C'était bien le moment de faire de l'esprit tiens. Elle allait se demander si je n'avais pas une commotion cérébrale à raconter des conneries.

- Je... Je crois que ma jambe est coincée... Je dois avoir des côtes cassées et peut-être des brûlures, je sais pas...

Et je ne savais pas du tout comment on allait me sortir de là. En espérant que les dégâts soient superficiels et que la poutre ne m'ait pas écrasé la jambe, parce que sinon... Ben sinon, j'avais survécu, juste pour mourir ensuite. Con non ?

- Et toi, tu n'as rien ?

Ben non, sinon elle ne serait pas là, idiot... Je déraillais, mais j'avais du mal à rester concentré, la douleur était presque insupportable et je serrais les dents de souffrance.

- Ouais, j'espère m'en sortir, ce serait con de mourir maintenant, non ?

Je fermai les yeux, avant de murmurer :

- Au moins, je ne serais pas seul si ça arrive...

Non, Katarina serait là et je savais qu'elle ne me laisserait pas, aussi pénible cela soit pour elle. Et je ne lui demanderais pas de partir, parce que j'avais peur de mourir. j'étais terrifié et j'en devenais égoïste.
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MessageSujet: Re: Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH)   Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH) Icon_minitimeDim 8 Jan - 14:55

Non. Non. NON. Je le refusais. Je refusais que Samuel meure, je refusais de vivre cela une deuxième fois. Parce que ce n’était pas juste, personne ne devait avoir à vivre cela deux fois dans une même vie ; Qui méritait cela ? Certainement pas moi. Je n’avais rien fait pour cela, et je refusais d’accepter la fatalité. Je le refusais ! Alors, à la manière d’un dingue, je me mis à jeter tous les morceaux de pierres qui se trouvaient près de moi, sans réfléchir, les lançant loin derrière moi sans penser à ceux qui pouvaient se trouver là. Très sincèrement je n’en avais de toute manière rien à faire, plus personne n’importait pour moi que Samuel, mon Sam. L’homme de ma vie qui se trouvait là, quelque part, et que je devais à tout prix retrouver. Mes mains se coupèrent sur des éclats de verre, râpèrent contre la pierre, sans doute mes genoux eux aussi saignaient mais je n’en avais cure : Ma propre santé ne possédait plus aucune valeur en comparaison de la sienne. Et je devenais de plus en plus dingue tandis que des centaines d’images dansaient devant mes yeux, cachant les pierres, la poussière, toute cette misère. Son visage d’une pâleur extrême… Et ce corps que j’avais tant aimé qui plus jamais ne me toucherait… Ces lèvres figées en une expression que je ne leur connaissais pas… Le pire de tout : Son regard si expressif, son regard si doux, si chaleureux, son regard devenu vitreux et vide. Le vide. La mort qui aurait emporté celui que j’aimais tant. Les larmes coulaient sur mes joues, de peine, de désespoir, mais également à cause de cette fumée piquante qui me lacérait les yeux. Je tentais à l’aveuglette de retrouver Sam parmi ces décombres tout en sachant, quelque part au fond de moi, qu’il s’agissait d’une punition. Que Dieu nous punissait. Deux hommes n’auraient jamais dû entrer ensemble en sa maison, et, impatient, il nous envoyait déjà en Enfer. C’était cela. Oui, c’était cela ! L’enfer, c’était ça, exactement ça…

Je n’avais conscience de rien autour de moi mis appart cette épaisse fumée et ces pierres. Les cris, les pleurs, les gémissements – y compris les miens – n’avaient aucune place en mon esprit. J’agissais sans réfléchir à rien, car incapable de faire fonctionner mon esprit d’une quelconque manière. L’instinct de survie même n’avait aucune emprise sur moi, sans quoi serais-je sans doute parti le plus vite possible de cette église qui risquait de s’effondrer un peu plus sur nous, mais non, je ne le pouvais pas. Abandonner Samuel ne faisait absolument pas partie des différentes options qui s’offraient à moi et, en réalité, il n’y avait absolument aucune option envisageable dans le cas présent. Il n’y avait aucune solution, mis appart le retrouver. Il n’y avait personne d’autre que lui et moi. Soudain, alors que j’étais toujours dans cet état d’angoisse inqualifiable, j’eus un sursaut irrépressible en sentant quelque chose se poser contre ma main. C’était chaud, et doux, et réconfortant comme une autre main. Un espoir. Alors, l’espace de quelques secondes à peine, j’imaginai le rêve : C’était lui qui venait de poser sa main sur la mienne et allait me dire doucement qu’il fallait que nous sortions d’ici. C’était lui, et nous allions rentrer à la maison. C’était lui. Sauf que ce ne fut pas lui, bien évidemment.

Ma déception n’eut aucun équivalent lorsque je me rendis compte que bien loin de mes plus folles espérances, Ethan était accroupis auprès de moi et venait de poser brièvement sa main sur la mienne. Un instant plus tard il était déjà entrain de repousser les pierres qui se trouvaient devant nous mais, pour ma part, je dus bien rester une minute ou deux à l’observer d’un regard de dément. J’aurais pu l’étrangler tant je le haïssais de ne pas être celui que j’aurais voulu voir à mes côtés. Cependant, je n’avais pas encore perdu espoir de retrouver Sam là-dessous, c’est pourquoi je me remis moi aussi au travail, plissant fébrilement des yeux pour mieux voir ne serait-ce qu’un bout de tissu, une petite parcelle de peau. Mes doigts s’apparentaient à présent bien plus à des steaks hachés qu’à des doigts. Mais ils ne saignaient pas autant que mon cœur en ces instants.


Puis, enfin, au bout de ce qui me paru des années de souffrance, je le vis. Son visage, son si beau visage qui à présent se tordait de douleur mais au moins il était en vie. En vie ! Sans réfléchir une seconde j’accélérai le rythme, retirant toutes les pierres que je pouvais soulever et qui recouvraient son corps. J’entendis à peine Ethan rassurer l’homme que j’aimais, étant entré dans une nouvelle folie qui elle n’avait plus rien de répressible : Il était vivant, je ne devais pas abandonner maintenant. Je ne pouvais pas abandonner maintenant. Cependant, lorsque Ethan s’adressa à moi pour me dire qu’il fallait que nous déplacions la poutre qui ceinturait le corps de Sam, j’eus un léger temps d’arrêt. Elle était bien trop épaisse pour que nous puissions y parvenir à deux… Je sursautai alors, relevant un regard ahuri vers mon ami. Suivant le cours de mes pensées, il avait prononcé les mots que je m’étais refuser à envisager. Partir. Aller chercher quelqu’un. De l’aide. Ma réaction ne tarda pas.

« C’est hors de question ! Je… Vas-y, toi ! Je reste là, je reste là, je ne le quitte pas… »

Parce que c’était tout simplement inenvisageable pour moi. Sans écouter ce qu’Ethan rétorqua, concernant un bras ou je ne savais pas quoi, je me penchai sur le visage de Sam et l’embrassai doucement, en pleurs. « Je ne te quitte pas, je ne te quitte pas. » C’était la seule chose que je parvenais à articuler.

« Elle me fait mal… J’ai mal.. »

Je pleurai un peu plus fort, me recroquevillant sur moi-même alors que j’entendais la personne que j’aimais le plus au monde gémir et se plaindre de douleur. Je souffrais lorsqu’il souffrait. Alors, sans mesurer l’ampleur de ma bêtise, je me relevai et me penchai suffisamment pour prendre la poutre entre mes mains jointes. Je soulevai, puis relâchai subitement, incapable de soutenir un tel poids.

Il y eut un bruit horrible.
Qui ne venait ni des fondations.
Ni de dehors.
Mais de son corps.
Suivit d’un long hurlement.
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HAND OF FATE

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MessageSujet: Re: Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH)   Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH) Icon_minitimeLun 9 Jan - 23:14

L'église a explosé, avec, à l'intérieur, Isaiah, Jackson et Liam.
Katarina et Ethan ont été soufflés par l'explosion et ce dernier a l'épaule démise. Katarina rechercher désespérément Jackson et finit par le retrouver, coincé, blessé. Ethan recherche Samuel. Liam est paniqué car Samuel est introuvable. Mais Ethan et Liam finissent par le trouver, le visage ensanglanté. Liam essaie de soulever la poutre qui retient prisonnier son amant, mais, vaincu par le poids, il la laisse retomber, aggravant les blessures de Samuel.

Dans les décombres :
  • Blessures d'Isaiah : choc à la tête, douleurs au dos, pied fracassé par une poutre.
  • Blessures de Jackson : brûlures sur l'avant bras droit, trauma crânien, côtes cassées, jambe gauche fracturée par le poids d'une poutre. Coincé.
  • Blessures de Samuel : multiples, coincé sous une poutre, blessure aggravée par la tentative avortée de Liam de le sauver.


A l'extérieur :
  • Blessures d'Ethan : épaule démise.
  • Blessures de Katarina : quelques coupures.
  • Blessures de Liam : multiples contusions, rien de cassé, peut marcher.


Vous pensiez avoir connu le pire ? Que vous pouviez sauver vos proches au mépris de toute prudence ?

Et bien, vous aviez tort. Les hurlements des victimes, les gémissements, les pleurs et les appels à l'aide ne suffisent pas à masquer longtemps les sinistres grincements qui résonnent dans la carcasse branlante de l'église. De nouveau, l'enfer s'abat sur le lieu saint alors qu'un pan de mur s'écroule dans un bruit de tonnerre, d'apocalypse.
Pierres, gravats, bois, tuileries, tout s'effondre provoquant un nuage de poussière qui vous couvre la vue, vous étouffe.

Peut-être avez-vous eu la chance d'échapper aux lourdes pierres et aux poutres imposantes. Dans ce cas, ne perdez pas une minute et sauvez-vous, sauvez ceux qui peuvent l'être et quittez cette scène de cauchemar.
Si vous êtes à votre tour enseveli... Priez, espérez et que Dieu vous vienne en aide, lui qui semble vous avoir abandonné...
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Isaiah O'Toole
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MessageSujet: Re: Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH)   Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH) Icon_minitimeDim 29 Jan - 19:22

La douleur était insoutenable, et malheureusement pour moi il ne s’agissait pas uniquement de souffrance physique. C’était mon âme qui souffrait, mon âme et ma foi car en cet instant ce que je redoutais depuis des semaines venait de m’exploser littéralement au visage. Ce dieu auquel j’avais tant cru, ce dieu que j’avais aimé n’existait pas. Quelle vérité atroce, mais comment continuer à nier l’évidence ? Une véritable puissance supérieure et aimante n’aurait jamais laissé faire cela, pas après tout ce qu’il s’était déjà passé. Et si j’avais pu trouver une explication à la guerre, à l’horreur des hommes, je ne parvenais plus à me convaincre moi-même de ce dont j’aurais tant aimé croire. Alors, effectivement, mon état physique était déplorable mais ce n’était pas le plus important à mes yeux. Qu’importe mon pied fracassé, qu’importe la poussière s’accumulant dans mes poumons, qu’importent les coupures et les brûlures, ma foi était la seule chose que j’avais réellement perdu dans ce drame.

J’aurais donc pu me laisser mourir là puisqu’il ne me restait plus rien. Qu’est ce qui m’en empêcherait après tout ? Plus personne n’avait plus besoin de moi à présent que j’avouais que Dieu n’existait pas. Dieu n’existait pas. Il ne s’agissait que de mensonges racontés aux hommes pour leur faire croire que la vie avait un sens, qu’il fallait bien se conduire afin d’accéder à la paix. Foutaises ! Même une éternité de repos ne justifiait plus cette vie de malheurs à mes yeux, et cela me rendait terriblement en colère. Oui, j’étais en colère de me rendre compte de mon erreur, de comprendre que j’avais voué ma vie entière à des chimères. Ce fut cette colère, plus que n’importe quoi d’autre, qui me poussa à serrer les dents et tenter de repousser l’énorme poutre de mon pied ensanglanté. L’instinct de survie n’y était pour rien, très sincèrement j’aurais adoré me laisser dépérir sous ses gravats mais j’étais bien trop furieux pour ne pas bouger. J’avais besoin de m’en sortir, non pas pour accomplir un quelconque choix divin, mais pour pouvoir un jour déclarer haut et fort que je ne croyais plus en rien. J’allais le faire, quoi qu’il m’en coûte. J’allais cracher sur ce maudit mensonge à voix haute, un jour.

Seulement, le poids de cette poutre se révélait bien trop imposant pour moi. Je devais de plus me plier en deux pour tenter de la repousser, ce qui diminuait grandement la puissance que je pouvais mettre dans mes gestes. J’eus quelques instants de découragement, sentant mes yeux me piquer tout en sachant qu’il ne s’agissait pas de la fumée. Et ce fut plus fort que moi : Je me mis à hurler, de colère, de douleur, de désespoir. Hurler comme je ne l’avais sans doute jamais fait de ma vie. Mes poumons m’en brûlèrent lorsque je fus contraint à reprendre ma respiration, une énorme bouffée d’air noir encrassant mon système respiratoire. Mais je n’avais pas le choix, il fallait que je sorte, coûte que coûte. Aussi, je réitérai ma tentative des dizaines de fois, m’aidant de mon autre pied afin de repousser la poutre à chaque fois de quelques centimètres bien que je sente à chaque fois de nouveaux os craquer sous le poids. Les larmes coulaient à présent sur mes joues alors que je serrais les dents aussi fort que je le pouvais pour ne pas abandonner. Je ne saurais dire combien de temps je mis avant de réussir à m’extirper de ce piège, mais j’y parvins néanmoins. J’eus un haut le cœur en apercevant mon pied, réduit à un tas de chaire sanguinolente, et su à ce moment précis que je ne pourrais sans doute plus jamais marcher comme autrefois, mais cela n’avait aucune importance. Cela n’avait plus aucune importance.

Si j’avais réussi à me dégager, je savais qu’à présent il fallait que je sorte de mon bureau, puis de l’église si cela était encore possible. Je n’avais aucune idée de l’état dans lequel se trouvaient les lieux, présumant néanmoins le pire. Toujours est-il que je devais tenter de trouver une sortie, quand bien même je sois réellement épuisé. Il m’avait fallu un temps considérable ainsi que beaucoup de force pour repousser la poutre, ceci ajouté aux nombreuses choses que j’avais reçu à la tête… Je l’avoue, je me sentais au bord de l’évanouissement. La fumée de plus en plus opaque n’arrangeait sans doute pas mon état. Cependant, je parvins à me trainer à la force des bras sur quelques centimètres, mes jambes pendant derrière moi. Je ne parvenais pas à me relever, n’essayais d’ailleurs même pas. Mes avant bras s’écorchaient et se coupaient sur le sol jonché de débris de bois, de pierre et de verre mais je devais continuer. Je continuai, coûte que coûte. Je n’avais pas le choix. Lorsque j’arrivai près de l’ouverture que ma porte défoncée avait laissé, j’entendis des voix, ce qui m’encourageai à continuer en dépit de mon état d’épuisement. Cette fois la colère n’y était pour rien, il s’agissait uniquement de mon instinct de survie : Si quelqu’un me trouvait, on pourrait me sortir de là. Seul je ne parviendrais jamais à sortir de l’église puisque je ne pouvais marcher. Il fallait que je rejoigne ces voix, il le fallait… Me trainant toujours à la force des bras qui désormais saignaient eux aussi abondement, laissant derrière moi une grande trainée rougeâtre, j’atteignis finalement le couloir. Je compris alors que les voix les plus proches venaient sans doute de l’infirmerie, une pièce peu éloignée de mon bureau. Malheureusement pour la rejoindre il me fallait parcourir une dizaine de mètres entre les pierres et dans une pénombre très inquiétante. Je n’avais donc aucun moyen d’éviter les décombres.

Ce fut bien plus dur que quitter mon bureau. Au lieu de me trainer au sol je devais grimper sur les gravats, toussant et fermant les yeux sous l’assaut d’une fumée toujours aussi étouffante. Je pouvais très distinctement sentir chaque muscle de mes bras me brûler, n’en pouvant plus. J’étais cependant décidé à rejoindre l’infirmerie, ne pouvant abandonner maintenant. Alors, serrant de plus en plus les dents, je continuai, et continuai encore, ne m’accordant aucune pause, aucun répit. Je devais y arriver, je le devais absolument ! Malheureusement, lorsque je fus à quelques mètres seulement de l’infirmerie et que j’entendais de plus en plus distinctement ces voix, une nouvelle détonation déchira l’air. Je n’eus pas le temps de faire quoi que ce soit, sentant un souffle énorme m’exploser au visage, accompagné de nouveaux morceaux de verre qui me lacérèrent le visage. Le sol en trembla. Tentant vainement de me protéger je cachai mon visage entre mes avant bras lorsque, alors que de nouveaux cris fusaient autour de moi, je sentis une brûlure déchirante embraser ma poitrine. Je ne pouvais pas crier. Je ne pouvais pas bouger. J’étouffai.

Plaquant une main crispée contre ma poitrine alors que je roulai sur le côté, je compris soudainement, brutalement, que j’étais entrain de faire une crise cardiaque. J’étais entrain de faire une crise cardiaque et personne ne viendrait me sauver. J’allai mourir.
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Katarina K. Jones
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MessageSujet: Re: Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH)   Explosion de l'église - SUJET N°1 (KATARINA-ETHAN-JACKSON-LIAM-ISAIAH) Icon_minitimeJeu 9 Fév - 17:56

Qu'est-ce que j'allais faire ? Mon dieu, mais qu'est-ce que j'allais faire ? Je regardais autour de moi, mais il n'y avait personne pour me venir en aide. Tout le monde était déjà en train de faire tout son possible pour chercher les survivants, ou pire, les morts. J'eus envie de hurler à Ethan de venir m'aider, mais je ne le pouvais pas, car il était déjà en train d'aider Liam, et que je ne pouvais me résoudre à faire une chose pareille. Je savais que si je l'appelais, il viendrait m'aider, mais il était hors de question que je fasse cela à Liam. Alors, qu'est-ce que j'allais faire ? La fumée et la poussière me piquaient la gorge et les yeux, je toussais presque sans m'arrêter. Chacune de mes respirations était abominable, j'avais l'impression d'empoisonner mes poumons. C'était abominable. Je n'avais pas été particulièrement traumatisée par le bombardements à New-York, pour je ne sais quelle raison. Là, c'était tout le contraire. J'étais en panique totale, et cela aurait certainement été mille fois pire si je n'avais pas su mes deux enfants en sécurité. Ils étaient loin de cette horreur... Un instant, je me dis que l'explosion n'était peut-être qu'une distraction, pour que nous nous focalisions sur autre chose que la sécurité des enfants et... Non. Non, je ne devais surtout pas y penser, sinon j'allais lâcher la main de Jackson et courir rejoindre Lena et Sasha. Mais cela n'arriverait pas et ne devait pas arriver. Je devais penser en médecin, en amie à la limite, mais surtout pas en mère si je voulais avoir une chance de garder mon sang froid. Je serrai la main de Jackson un peu plus fort, alors qu'il tentait de faire de l'humour. Quelque part, cela me rassura : cela voulait dire qu'il n'était pas en trop mauvais état. Pour autant je ne sous estimait pas l'éventuelle gravité de ses blessures, car il pouvait semblait aller bien mais en réalité être dans un état grave.

En tout cas il avait encore assez d'esprit pour me décrire ses blessures. Jambe cassée, côtes cassées, brulures possibles... Bêtement, je regardai tout autour de moi pour voir s'il n'y avait rien que je pourrais utiliser pour le soigner (une fois que j'aurais réussi à le sortir de là). Et puis, je me souvins que l'infirmerie était précisément dans cette maudite église et que les trois-quart du matériel médical devaient être éparpillés un peu partout au milieu des débris et totalement inutilisables. Je jurai.

« Tu ne saignes pas, nulle part ? »

Il me l'aurait certainement dit, mais je préférais poser la question, car il était tout à fait possible qu'il n'ait plus toute sa tête. Je répondis brièvement quand il me demanda comment j'allais. Je n'avais rien du tout, sinon quelques égratignures, et c'était grâce à Ethan qui s'était jeté sur moi pour me protéger du souffle de l'explosion et des débris. Je levai brièvement les yeux vers lui, pour m'assurer qu'il ne faisait rien de (plus) stupide et qu'il était encore debout. Au passage, je compris que Samuel devait être coincé sous les décombres, et mon cœur se serra. Je ne voulais enterrer personne aujourd'hui, je ne voulais voir mourir personne... ! De ma main libre, j'essuyais mes yeux qui pleuraient.

« Ne dis pas de bêtises, Jackson ! Tu ne vas pas mourir, je ne le permettrai pas ! Tu m'as sauvé la vie trop de fois pour que je ne te rende pas la pareille ! Alors tu vas tenir le coup, d'accord ? »

J'allais faire tout ce qui était en mon pouvoir pour le sauver. Il m'avait aidée à accoucher, il m'avait sauvée alors qu'on m'avait tiré dessus... Je ne pouvais pas le laisser mourir. Et puis je pensais à Elizabeth. Perdre l'amour de sa vie, ce serait beaucoup trop pour elle, qui était déjà fragile. Jackson ne devait pas mourir, et ce pour beaucoup de raisons. Il fallait absolument que je trouve de l'aide, parce que je n'arriverai pas à le sortir de là toute seule. Pourtant, comme une idiote, j'essayai de le dégager. Mes maigres forces ne me permirent pas de faire grand chose, à part de repousser quelques gravas, ce qui me permit de voir son visage. Je soupirai de soulagement, c'était toujours ça de gagné. Pour le reste, j'allais avoir besoin de gros bras. Quand j'aperçus un des habitants d'Elizabethtown qui regardait partout autour de lui sans trop savoir quoi faire, je lui hurlai de venir m'aider. Je ne me rappelais plus très bien de son nom, c'était quelque chose comme Luke, ou Luka, mais pour le moment ce n'était franchement pas le plus important. C'était un grand costaud blond d'au moins un mètre quatre-vingt dix, avec des bras épais comme des troncs d'arbre. Il m'aida à repousser les décombres le plus doucement possible, mais nous comprîmes rapidement que nous n'arriverions pas à dégager la jambe de Jackson seuls. La poutre était trop imposante. Je le laissai aller chercher d'autres personnes pendant que j'auscultai rapidement Jackson. Son auto-diagnostic n'était pas trop mal. En effet, il avait au moins deux côtes cassées, mais ce n'était pas ce qui m'inquiétait le plus. Son torse avait été brulé en partie et ça... Autant dire tout de suite que je ne m'étais jamais occupée de brulés et que je ne savais pas ce qu'il fallait faire, autrement qu'en théorie.

« Je ne vais pas te mentir, c'est plutôt moche. Mais tu devrais t'en sortir sans trop de dégâts. Ce qui m'inquiète c'est ta jambe. Il faut vite qu'on te sorte de là... »

Et c'était bien peu dire. Des craquements sourds parvinrent à mon oreille, et je compris bien vite jue le reste de l'église allait s'effondrer. Il ne fallait pas perdre de temps. À renforts de cris et de hurlements j'appelai à l'aide, me moquant de qui pourrait m'entendre et de qui pourrait m'aider. Je hurlais aussi à Ethan et à Liam de s'en aller, parce que tout allait s'effondrer. Je hurlai à m'en arracher les cordes vocales parce que la dernière chose que je voulais, c'était voir mon mari se faire écraser par un pan du bâtiment. Égoïstement, je me moquais de ce qu'il pouvait arriver à Samuel. Ce n'était pas lui l'amour de ma vie. C'était celui de quelqu'un d'autre... Eh oui, ce sont des situations comme celles là qui révèlent la vraie nature des gens. Je n'aimais pas me découvrir si égoïste. Mais le plus important c'était Ethan, toujours... Je redescendis sur terre lorsque je me rendis compte que Luke (allons-y pour celui là) avait réussi à ramener une poignée d'hommes, qui soulevèrent la poutre qui coinçait la jambe de Jackson. Ils ne tiendraient pas longtemps, alors j'usai de toutes mes forces pour le tirer de sous la poutre, qu'ils lâchèrent une fois que ce fut fait.

« Je suis désolée, désolée, désolée. »

Désolée, parce que le processus l'avait fait souffrir le martyr. Mais c'était le seul moyen de le sauver... Maintenant nous devions nous écarter au plus vite. Les craquements étaient de plus en plus rapprochés. Quelqu'un m'ôta Jackson des bras, et une autre personne m'attrapa par le bras pour me trainer en sécurité... Un peu trop tard. Il y eut brusquement comme une terrible détonation, encore plus forte que la première. Et avant même de réaliser ce qu'il venait de se passer, nous fûmes tous soufflés par l'onde de choc et projetés à terre. J'entendis des hurlements, dont celui très distinct de Jackson. Quand à moi je ne pus hurler, je n'en eus pas vraiment le temps. Ma tête heurta quelque chose et au milieu de tout ce chaos, je perdis connaissance.
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