Visite imprévue chez le doc [James Stokes][TERMINE]

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Ava allait mieux depuis ce fameux jour ou elle avait fait la rencontre du docteur, c'était la première fois qu'elle le voyait et elle y était aller parce qu'elle y avait été obligé par un des types de la bande. Ava détestait ces gens là et malgré le fait qu'elle c'était montré peu coopérative il avait su faire preuve de patience et avait réussit à se faire entendre et à enfin pouvoir la soigner. Après ça il l'avait fait revenir au QG pour mieux la soigner justement et aussi d'après ce qu'elle avait compris parce qu'il avait quelqu'un à voir là-bas lui aussi.
Ava avait réussit à se laisser faire malgré toutes ses réticences et lui avait accordé sa confiance, peu être à tord mais jusqu'à présent rien n'avait filtré, rien de ce qu'elle avait pu lui dire ou laisser penser et elle devait bien avouer qu'elle lui en était redevable.

Alors cette après midi elle se présenta devant la porte de ce qui était l'infirmerie du QG, l'endroit ou l'on trouvait le plus de matériel médical. Ava lui devait un service et elle voulait savoir de quoi il en retournait exactement et en même temps elle comptait voir avec lui si elle était totalement guérit parce qu'elle ressentait encore quelques gênes, disons que là se serait une excuse pour approcher le placard ou tout le matériel était planqué parce qu'elle espérait bien grappiller un truc ou deux histoire d'avoir des choses à échanger dans la rue. Ava aimait être prudente parce qu'elle n'était pas toujours avec James et elle savait qu'étant donné qu'elle ne savait pas se défendre il lui fallait avoir de la camelote intéressante contre sa vie. Elle était naïve avec les gens qu'elle connaissait un peu mais pas du tout avec les inconnus et puis de toute façon elle était bien plus intelligente qu'elle le laissait paraitre, juste qu'elle savait comment y faire et avec qui elle pouvait jouer les naïves et les soumisses mais malgré tout à force de le faire croire elle finissait par l'être vraiment puisque la drogue n'améliore pas le développement des neurones au contraire.

Elle se trouvait devant la porte et elle frappa de manière assez forte afin de se faire entendre, elle ne comptait pas y passer toute l'après midi non plus.

Et elle ajouta : "Hé Doc c'est Ava vous êtes là ?"

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Qu’est-ce que… ? Hein ? Quelle heure il est ? 15h08… J’ai à peine dormit une demi-heure. Bordel, même pas moyen de faire la sieste. Ils peuvent tomber malade un autre jour ? Oh bon sang. Oui, oui c’est bon, j’arrive. Une seconde.

Je descends du lit et m’étire pour tenter de finir de me réveiller. Je bâille un grand coup et me dirige vers le lavabo. J’ouvre le robinet et trempe les mains dans l’eau avant de me mouiller le visage. Rien de tel que l’eau froide pour achever de vous réveiller. J’aurais bien dormit une autre demi-heure de plus, mais bon, il semblerait que le devoir m’appelle.

Si je n’ai pas eu mon compte de sommeil c’est un peu à cause de Camille. Elle est rentrée à deux heures du mat cette nuit, et m’a réveillée en se couchant. Elle frissonnait, mais pas de froid. Elle s’était faite peur à cause d’un connard qu’elle avait fini par assommer en suivant mes conseils. Ce type était tellement pressé qu’il avait faillit la violer. Si elle n’avait pas eu assez de présence d’esprit pour lui foutre son genou dans les parties, elle l’aurait certainement été. Les nouveaux… Putain…

Je me suis retrouvé à la rassurer, à la prendre dans mes bras pour la câliner, à l’embrasser et à lui répéter qu’elle s’est bien défendue. Et une chose en entrainant une autre, nous nous sommes retrouvés à faire l’amour tous les deux. Autant dire que je n’ai pas beaucoup dormit. Voila pourquoi après le déjeuner et quand plus aucun personne ne risquait de venir me déranger, je me suis autorisée à faire une sieste… Mais voila, apparemment quelqu’un en a décidé autrement. Tant pis, je dormirais mieux ce soir.

Je me sèche les mains et enfile ma blouse de médecin tandis qu’une voix familière me parvient de l’autre coté de la porte. Ava. Allons bon. On l’a encore obligée à venir me voir ? Secouant la tête, je m’approche de la porte et j’ouvre à la jeune femme et… et personne. Tiens donc ? Je regarde dans le couloir, mais non. Personne.

« Bonjour Ava. Entrez je vous en prie. »

Je ferme la porte derrière elle, vérifiant qu’il n’y a personne. Une fois la porte fermée, je me dirige vers la jeune femme et lui désigne une chaise. Il n’y a pas de bureau ici, seulement des lits et des chaises, vu qu’on m’amène surtout des urgences. Faudrait quand même que j’en installe un, c’est plus pratique pour discuter.

« On est venue seule ? »

Curieux qu’elle vienne de sa propre initiative. Elle qui m’a avoué ne pas aimer les médecins. Elle a changé d’avis à mon sujet ? Je m’assois sur une chaise en face, près d’un lit et demande :

« Alors, qu’est-ce qui vous amène ? Encore des ennuis gastriques ? »

J’espère que j’ai pas trop l’air d’avoir la tête dans le cul quand même, ça ferait pas très sérieux.

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Ava était nerveuse et elle n'espérait qu'une chose qu'il la fasse entrer rapidement, pas qu'elle était pressé de voir le docteur juste qu'elle n'aimait pas traîner dans ces couloirs ou elle risquait de faire une mauvaise rencontre. Les gens d'ici elle les évitait comme la peste surtout le grand patron et certains de ses collaborateurs et puis tout particulièrement Alan, celui-là si jamais elle le croisait elle serait tellement paralysée par la peur qu'elle pourrait bien s'évanouir et franchement elle n'en avait aucune envie. Ce qu'il lui avait fait lors de leur dernière rencontre l'avait marqué pour le restant de ses jours, surtout la manière dont il s'y était prise, Ava en tremblait encore rien que d'y penser.

Lorsque le doc ouvrit la porte elle s'enfila dans le bureau sans vraiment s'y faire inviter, valait mieux pas qu'il y ait un patient dans le bureau parce que sinon elle aurait été de trop mais bon elle ne voulait vraiment pas rester dans ce couloir à la vue de tous, même si elle savait qu'on l'avait vu passer par là elle n'y était déjà plus et c'est tout ce qui importait pour elle.

Après être entrer et s'être assurée qu'il était seul, elle répondit à son bonjour.

"Bonjour Docteur."

Ava avait plutôt l'air en forme malgré ses yeux cernés et foncés, mais ça ce n'était pas la faute au virus qu'elle avait attrapé l'autre fois. Ce qui était bien c'est qu'elle avait eu sa dose la veille et donc qu'elle était en forme et pas trop tremblante, un peu stressée parce qu'elle était dans un endroit qu'elle n'appréciait pas trop mais sinon elle paraissait moins anxieuse que l'autre fois.

"Oui, j'suis toute seule."

Répondit t'elle après qu'il ait refermé la porte mais malgré tout elle resta debout ne voulant pas trop lui laisser penser qu'elle appréciait être dans cette pièce, parce que ce n'était toujours pas le cas. Même si elle était plus calme que l'autre fois Ava fit quand même quelques pas dans la pièce n'arrivant pas à rester en place, ne sachant pas vraiment comment lui parler et comme l'autre fois elle mit plusieurs longues minutes à s'expliquer.

"J'vou...j'voulais m'assurer que j'étais complètement guérit, j'ai une livraison à faire et c'est assez loin d'ici alors j'voudrais pas retomber malade sur le chemin vous comprenez ?"

Y'avait du vrai et y'avait du faut aussi, avec Ava fallait en prendre et en laisser et puis aussi lire entre les lignes. Et c'est là qu'elle se rapprocha de lui, vraiment très près sans pour autant dépasser une certaine limite mais on sentait qu'elle voulait être proche de lui pour lui parler, qu'elle avait quelque chose à lui ou à lui demander.

"Fallait aussi que je sache, en rapport avec ce que vous avez fait pour moi....Comment je dois vous remercier ?"

Ava avait revu ses positions sur le sujet et elle serait prête à beaucoup afin de le remercier pour son geste mais surtout qu'il ne parle pas de ce qu'il savait sur elle et James, elle était prête à prendre des risques pour être certaine que rien de ce qu'il savait ne sortirait de sa bouche. D'ailleurs elle s'en rapprocha encore, peu être un peu trop pour qu'il ne se rende pas compte de ce qu'elle était prête à proposer en échange mais on sentait bien quelle était gênée.

"Et si vous pouviez me redonner de ce que vous m'avez donné là pour que je ne sois pas en manque se serait génial, je paierais cher, très cher..."

Mais là tout dépendrait de la valeur qu'il donnait à ce médicament, et puis Ava tentait mais elle était quasiment certaine qu'il refuserait, on ne corrompt pas un médecin en lui faisant les yeux doux. Mais bon, au moins elle aurait tenté le coup.

Invité

Bon d’accord, qu’on me dise où est la véritable Ava ! La première fois que je l’avais vue, elle trainait des pieds pour entrer dans mon bureau, et là, à peine la porte ouverte elle est entrée comme si le feu ou le diable la suivait. C’est assez surprenant je dois avouer. Je ferme la porte derrière elle tandis qu’elle me dit bonjour, ayant bien veillé à ce qu’il n’y ait personne que nous deux. Elle semble plutôt en forme, si ce n’est qu’elle a l’air fatigué, mais ça c’est du à la drogue. Mais j’ai l’impression qu’elle a moins peur de moi. Plutôt une bonne chose.

Ava est bel et bien venue seule, ce qui m’étonne. Allons bon. Soit elle a un problème, soit elle attend quelque chose de moi. Tout en m’asseyant, je lui demande ce qui l’amène. Devant se rendre un peu loin, elle a besoin de savoir si elle est belle et bien guérie, afin de ne pas avoir de malaise sur le chemin. Elle devient prudente, c’est bien. Peut-être vivra-t-elle plus longtemps que les autres comme ça…

« Pas de soucis, je comprends. »

Je me lève et lui indique le lit à coté de moi pour qu’elle s’y installe.

« Vous allez vous laissez faire ou me redemander un diagnostic à distance ? »

Je me dirige vers le lit où j’ai fait la sieste, et prend sur le coté ma mallette de médecin. J’en sors des gants, mon stéthoscope, une spatule en bois, tensiomètre, bref tout pour m’assurer de sa bonne santé. Ava me demande alors comment me remercier de ce que j’ai fait pour elle. J’arrête mes gestes un moment, réfléchissant avant d’hausser les épaules et de continuer à prendre tous mes instruments.

« Je ne sais pas encore. Mais quand je le saurais, je vous ferais connaitre le tarif. »

Le stéthoscope autour du cou je me retourne vers elle et dit :

« Rassurez-vous, je ne vous demanderai pas de coucher avec moi, ni de tuer qui que ce soit. J’ai une compagne et si j’avais quelqu’un à éliminer je suis tout à fait apte à le faire sans que l’on se pose de question. »

Entre mes connaissances en médecine et mon apprentissage à la CIA, je connaissais plus d’une manière pour tuer sans éveiller les soupçons. Par contre je la regarde sévèrement quand elle me parle de me payer pour avoir de la morphine.

« Allons bon, vous aussi vous vous y mettez ? »

Les bras croisés je lui lance un regard mauvais qui doit lui faire comprendre qu’elle a parlé d’un sujet plus que fâcheux.

« Je l’ai dit et répété à tous les junkies qui ont voulu m’en acheter : Je ne suis pas un dealer ! D’accord ? J’ai besoin de morphine pour soigner mes patients ou pour les éviter les états de manque quand ils se font soigner, comme ce fut le cas pour vous. Vous seriez dans un bel état si j’avais vendu tous mes stocks, vous ne pensez pas ? Maintenant si c’est juste pour cela que vous êtes venu, vous feriez mieux de partir tout de suite ! »

Bordel, pourquoi j’ai pensé qu’elle pouvait être différente ? Comme toutes les autres elle ne cherche qu’un moyen de se défoncer sans avoir à passer par des dealers ou piquer dans les caisses de Venezzio. Il n’y a vraiment personne en qui avoir confiance ici. Personne…

Invité

Ava avait bien trop parlé et comme d'habitude elle n'arrivait pas à être elle même, chose qu'elle ne savait même plus faire de toute façon, toutes ces poudres qu'elle aspirait que ce soit par le nez ou directement en intraveineuse ne lui faisait pas de bien du tout, elle était intelligente, passait son temps à réfléchir, tellement même qu'elle en devenait nerveuse et au moment de passer à l'action ou de parler, paf, y'avait plus personne ou carrément plus rien d'intelligent dans ce qu'elle disait. Y'avait même de quoi se détester pour ça, Ava était pourtant une belle jeune femme, fatiguée oui mais avant cette guerre elle n'était pas encore dans cet état et s'il n'y avait pas eu cette guerre elle n'aurait pas continuer à se droguer, elle aurait grandit, prit sur elle et accepter les responsabilités de la vie comme tout à chacun et elle serait probablement mariée au jour d'aujourd'hui parce qu'en Suède les jeunes femmes comme elle ne restent pas longtemps célibataires, mais voilà Ava n'avait pas eu cette chance et avoir vu sa mère mourir sous ses yeux sa reste et surtout c'est choquant de ne pouvoir rien faire. Parfois elle revoyait tout ça directement devant ses yeux alors qu'elle ne dormait pas et ressentait même l'odeur des chairs pourrissantes de sa mère alors qu'elle était reste auprès d'elle pour lui tenir compagnie jusqu'à son dernier souffle et cette agonie avait durée trois jours, trois longs jours ou durant lesquels Ava n'avait cessé de pleurer voulant abréger ses souffrances mais n'en ayant pas la force et ce fut le dernier jour qu'elle posa sa main sur la bouche de sa mère pour enfin faire cesser tout ça mais elle n'abrégea pas grand chose juste quelques minutes.

Ava revint à la réalité lorsque le docteur lui demanda s'il pouvait enfin l'ausculter normalement ou s'il le ferait à distance comme l'autre fois. Ava sursauta parce que prise dans ses pensées et le regarda d'un drôle d'air comme si elle ne comprenait plus rien à ce qu'il lui disait. Et c'était le cas, Ava n'avait fait que rêver éveiller mais rêver en suédois et l'anglais eu du mal à lui revenir en mémoire comme si toute sa tête était chamboulée après ça.

Elle ne répondit pas elle fit juste un signe de tête comme quoi elle allait se laisser faire et s'apprêta à prendre place sur le lit lorsqu'il lui dit qu'il ignorait ce qu'il allait lui demander en service la rassurant sur le fait que ce ne serait pas elle qui en paierait le prix en s'offrant à lui.

Paralysée par le regard qu'il lui lance elle baisse les yeux, écoute son sermon, décidément y'a des James Dawson partout ici, même le docteur en est un. Ava n'a jamais finit de se faire sermonner et c'est franchement pénible. Elle blêmit après ça et se sent obliger d'aller s'appuyer contre le lit sur lequel elle devrait déjà être installé. Silencieuse elle l'observe par en dessus laissant penser qu'elle réfléchit et c'est en effet ce qu'elle fait. Et puis après tout ça elle s'installe enfin sur le lit mais reste assise retirant son gilet et relevant son haut. Ava n'est pas douée pour mentir et encore moins pour se forcer, elle voulait juste essayer pour voir si elle savait encore y faire mais elle a perdu son aplomb son assurance, tout ce qui faisait d'elle une jeune femme agréable et intéressante, maintenant elle n'est qu'une larve qui essaie de s'en sortir dans un univers hostile qui ne rêve que de la croquer toute crue.

"J'suis désolée...j'voulais pas vous mettre en colère..j'voulais juste essayer c'est tout."

Et là elle releva les yeux lui offrant un beau regard triste et plein de regrets, laissant paraitre une certaine lassitude sur son visage.

"Vous auriez pas une seringue, juste une petite seringue ? J'vous l'échange contre une bouteille d'alcool ou des conserves si vous voulez."

Ava en avait marre de se piquer avec sa vieille seringue et puis de toute façon elle avait du la perdre la dernière fois qu'elle l'avait utilisé parce qu'il avait fallu qu'elle vider rapidement les lieux, de toute façon elle savait même plus ce qu'elle en avait fait et puis James l'empêchait de le faire puisqu'il était trop souvent avec elle et qu'il ne voulait pas qu'elle le fasse de cette façon trop de risques pour lui de se faire chopper avec de l'héro, c'est ce qu'il lui disait.

Invité

Ava émerge de ses pensées quand je lui demande ironiquement si elle va me demander une nouvelle auscultation à distance ou non. Elle semble ne pas me comprendre, si bien que je fronce un moment les sourcils, me demandant s’il n’allait pas falloir que je répète ma question. Mais apparemment elle comprend, me faisant un signe de tête avant de s’installer sur le lit. Allons bon, à quoi pensait-elle donc ?

A sa question des remerciements, je lui dis que je lui donnerais mon tarif plus tard, mais qu’elle n’aurait pas trop à s’inquiéter. Je n’allais pas lui demander quelque chose qui soit hors de ses moyens, ou qui soit contre ses principes. Enfin, cela dépendait lesquels. Toutefois je n’allais pas l’envoyer au casse-pipe, c’est sûr. Je ne l’enverrais pas piquer des documents dans les affaires de Venezzio ou ce genre de choses. De plus, elle refuserait. Non, je lui demanderais quelque chose que je sais elle ferait sans problème.

Par contre quand elle me propose de payer pour de la morphine, là je vois rouge. Je lui fais bien comprendre que je ne lui en vendrais jamais, et que si c’est tout ce qu’elle veut, elle ferait mieux de partir. Pour toute réponse, elle baisse la tête et commence à se déshabiller. Soupirant je m’approche d’elle tandis qu’elle me fait ses excuses.

« Comprenez-moi bien Ava, je n’ai rien contre vous, seulement ma priorité est de maintenir tout le monde en vie ici. C’est pourquoi je ne suis pas à vendre, et que je ne vendrais aucun de mes produits. D’une j’en ai trop besoin, de deux, je me dois d’être incorruptible. C’est ce qui fait que les gens me font confiance. Si on sait qu’on peut me monnayer des services ou des produits, tout le monde aura peur et ne fera plus confiance. Après tout, qui saurait si on ne me payait pas pour tuer telle ou telle personne sans éveiller les soupçons ? »

Je dois avoir la confiance de tout le monde si je veux pouvoir faire mon travail. Si on commence à me suspecter de quoi que ce soit, plus personne ne viendra me voir ou acceptera que je le soigne, et alors j’aurais plus de morts. Et si Venezzio n’a plus confiance en moi, il me fera exécuter. Je suis et je dois rester à jamais incorruptible, sans quoi s’en est fini de moi.

Ava me demande si je n’ai pas une seringue. Ca au moins je peux le lui donner.

« Pas besoin de me payer pour ça. Je vous en donnerais une, ça me rassurera plutôt que de vous voir en acheter une à quelqu’un d’autre. Qui sait où elles peuvent avoir trainées. »

Et qui s’en était servit. Je commence à l’ausculter, prenant sa température, sa tension, écoutant son cœur etc. Je tâte même son ventre histoire de voir si la gastroentérite n’aurait pas dissimulé un ulcère. Mais apparemment non, rien de ce point de vue là. Heureusement.

« Hé bien, il semblerait que vous alliez bien mieux, malgré une tension un peu basse. Rien d’alarmant rassurez-vous, c’est normal vu ce que vous prenez. Par contre vous avez un peu de fièvre. Vous avez mal quelque part ? Des migraines ? Une blessure quelconque ? »

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Ava comprend très bien ce que lui dit le docteur et ce n'est pas ici qu'elle aurait du tenter de marchander ou de voler mais ailleurs dans un endroit ou elle ne prenait pas de risques si elle se faisait choper, elle se rend compte en écoutant le docteur qu'elle a commis une grosse erreur, par chance il se dit incorruptible alors Venezzio n'en saura jamais rien mais cela ne la soulage pas totalement non plus. Elle manque de prudence, de tact, chose qu'elle n'aurait jamais fait avant.
A cause du milieu dans lequel elle évolue maintenant elle prend de la drogue dure par forte dose, d'accord c'est rare parce que James n'aime pas quand elle se pique, il dit que c'est difficile à cacher quand on prend de l'héroïne dans les stocks ou dans les doses des clients et pourtant ça l'empêche de la fournir en cocaïne et d'en prendre avec elle. Mais il sait aussi qu'elle se sert directement et que c'est très souvent d'ailleurs et malgré tout il ne fait rien pour l'en dissuader, sauf quand il est avec elle, son influence l'en empêche. Malgré sa peur d'être découverte elle n'arrive plus à s'en passer, malgré le fait que James est très souvent à ses côtés elle se débrouille pour en prendre une dose au moins une fois tous les quinze jours, elle ne peu plus vivre sans. Ce qu'elle ressent quand elle se pique c'est tellement extraordinaire, merveilleux, libérateur que même une partie de jambes en l'air avec James n'est pas aussi libératrice. Et depuis son agression Ava ne rêve que d'une chose pouvoir se piquer à chaque fois et c'est probablement pour ça qu'elle se risque à des doses plus fortes à chaque nouvelle prise, si elle doit se faire chopper autant que cela serve à quelque chose.

"Oui, je comprend Doc. J'aurai même pas du y penser...mais parfois j'ai pas toute ma tête vous comprenez ?...."

Ava le regardait avec un regard un peu spécial, pas qu'elle sentait qu'elle pouvait tout lui dire, non, loin de là, juste qu'elle appréciait sa franchise et tout ce qu'il avait fait pour lui et s'en voulait un peu de l'avoir mis en colère. C'était peu être une junkie, une camée, une pauvre fille, mais elle avait encore une conscience et attrister les gens qu'elle appréciait ne faisait pas partie des choses qu'elle aimait faire. Elle n'aimait pas faire de mal à son entourage, leur nuire ou même encore les trahir, elle n'était pas comme ça et c'était pour ça qu'elle avait autant peur du grand patron, parce qu'elle savait qu'il ferait n'importe quoi pour la faire parler et même menacer ses proches.

Lorsqu'elle l'entendit lui dire qu'il lui en donnerait une sans rien lui demander en échange elle ne pu s'empêcher de lever les yeux surprise et de lui sourire, ce fut plus fort qu'elle.

"C'est vrai ? Merci, c'est vraiment gentil. Mais...mais rassurez-vous je me pique pas autant qu'on pourrait croire James aime pas ça. Je prend bien plus de coc que d'héroïne. Vous savez doc ! J'aime pas les docteurs mais vous je crois que je vous aime bien. Mais promis je viendrai plus vous embêter pour ce genre de choses et encore moins vous mettre en colère."

Elle était tellement contente qu'elle fit un effort surhumain pour se faire ausculter, ôtant carrément son pull afin qu'il puisse faire tous les examens nécessaire sans être gêné par le vêtement. Et elle s'allonge même la laissant ainsi tâter son ventre même si à ce moment là une pensée sinistre revient à son esprit mais elle tente de la faire disparaitre en ce persuadant que c'est juste le docteur qui la touche pour savoir si elle va bien, rien de plus, personne d'autre, personne....
Ava ne vie plus si bien depuis son agression, déjà bien atteinte par la drogue, c'est encore pire maintenant, parano, peureuse, craintive elle en arrive même à sursauter si elle a le malheur de voir son reflet dans un miroir.

Le doc lui annonce que tout va bien excepté qu'elle a de la fièvre et s'inquiète de savoir si elle a des petits soucis actuellement que ce soit physique ou pas.

"Je crois pas... c'est juste le stresse d'être d'ici. Il me tarde de repartir bosser, j'aime pas être ici, ça grouille de gens qui me font peur."

Oui, Ava n'avait qu'une envie quitter cet endroit pour repartir travailler, même si c'était pas sur dehors elle préférait encore être là-bas plutôt qu'ici. Et puis elle changea de sujet en remettant son pull, elle avait fait des efforts mais fallait pas trop lui en demander non plus.

"Vous avez vraiment une compagne ou vous avez juste dit ça pour que je vous laisse tranquille ? Elle doit avoir de la chance d'avoir quelqu'un comme vous à ses côtés..."

C'était presque de l'envie le ton qu'Ava utilisa sur la fin de sa phrase.

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« Croyez-moi, vous n’êtes pas la première et vous ne serez pas la dernière. Beaucoup trop de personnes ont du mal à croire que je puisse être le seul type honnête du coin, aussi ils pensent que je cache mon jeu et tentent de m’acheter. Quand ils ne comprennent pas la signification du mot non, je dois en venir aux mains. Sauf en ce qui concerne les femmes. Elles tentent de me séduire, mais je les reconduis vite fait bien fait dehors. Quelque soit le mode de… paiement, je ne suis pas à vendre. »

Ah ça, j’en ai vu défiler du monde chez moi qui ont voulus m’acheter de la morphine. Entre ceux qui m’ont menacé, celles qui ont commencé à me défaire la braguette, ou qui ont ouvertes leurs cuisses en disant qu’elles étaient prêtes à me faire tout ce que je voulais, Ava fait figure de bonne sœur à coté. J’ai dit non, et elle a compris, n’insistant pas. Je dois avouer que ça me fait du bien de voir enfin quelqu’un qui comprend ce que ça veut dire. C’est sans doute pour ça que j’accepte de lui offrir une seringue. Et puis je préfère ça plutôt qu’elle choppe le SIDA parce qu’elle en aurait acheté une au premier camé du coin. Je ris un peu quand elle dit qu’elle m’aime bien et qu’elle ne m’embêtera plus.

« Confidences pour confidences, j’avoues que je vous apprécie aussi Ava. Vous avez su garder des principes et restez à peu près la même qu’autrefois m’est avis. J’ai l’impression que vous êtes un peu comme moi, quelqu’un qui n’a rien à faire là mais qui n’a nulle part où aller. »

Si je veux m’enfuir d’ici, il vaut mieux que je sache où aller sinon je me retrouverais avec le corps farci de pruneaux. En plus, vu qu’il est hors de question que j’abandonne Camille, je ne prendrais pas le risque de m’enfuir à l’aveuglette.

Ava semble vraiment me faire confiance maintenant. Elle ôte son pull sans que je le lui demande afin que je puisse faire mon travail. Bon quand je lui tâte le ventre, elle serre un peu les poings mais se retient de faire quoi que ce soit qui puisse m’empêcher de l’ausculter. En fin de compte, elle est belle et bien guérie, hormis une légère fièvre, mais rien d’alarmant.

« Des gens qui vous font peur ? Comme qui ? »

Venezzio probablement. Celui-là fait peur à presque tout le monde ici. On n’est pas des masses à en faire partie, genre trois quatre. Dick fait partie de ces gens-là. Pas celui que connait Ava, non l’autre, le Juge comme on le surnomme. Un pourri de première, mais curieusement je l’apprécie. Sans doute parce que lui aussi est là parce qu’il n’avait pas d’autre endroit où aller, et qu’il apprécie autant GodFather que moi.

Tandis qu’Ava remet son pull, elle me pose une question qui me fait soupirer.

« J’ai bien une compagne oui. Ce n’est un secret pour personne en plus. Tout le monde aime à me rappeler combien elle est douée au lit. »

Je range mes instruments mais ne m’arrête pas pour autant de lui parler.

« Elle s’appelle Camille, et elle travaille en tant que prostituée pour Venezzio. Ca peut paraitre idiot mais je l’aime, même si je sais qu’elle couche à droite et à gauche. Je tente de lui apporter du réconfort et surtout un peu de paix. C’est tout ce que je peux faire vu qu’elle ne peut abandonner son job pour le boss… »

Ce qui a tendance à me faire grincer des dents, je l’avoue. Mais je ne peux nullement la soustraire à tout ça. Elle comme moi sommes condamnés à une vie que nous ne voulons pas. On fait rarement ce que l’on veut dans la vie, mais là c’est pire que tout.

« Si ce n’est pas trop indiscret, qu’est-ce qui vous a amené à New York ? A votre accent je devine que vous devez être suédoise, je me trompe ? »

Ca faisait un moment que je ne m’étais pas prêté à cet exercice, mais les réflexes et les souvenirs reviennent vite. J’aurais aussi bien pu lui parler dans ce que je pensais être sa langue natale, mais je préférais avoir confirmation de ce que je pensais. Après tout, je suis rouillé et je peux me tromper.

Invité

Il avait raison et Ava aurait été de celles dont il parlait si elle n'avait pas eu cette si mauvaise expérience qui l'avait totalement refroidit, dans un sens elle était aussi nulle et fréquentable que les femmes dont il parlait. Surement pour ça d'ailleurs qu'elle baissa un instant les yeux se reconnaissant un peu dans la description qu'il venait de faire. Mais elle avait changé contre sa volonté mais c'était bien non ? Ce qui comptait c'était de retrouver une partie de son intégrité, elle ne se sentait pas forcément mieux pour autant mais disons que c'était bien quand même pour sa conscience du moins.

"C'est très rare de rencontrer des gens comme vous ici vous savez."

On devait lui en offrir des choses et forcément il y avait peu être des moments ou il avait plus de mal que d'autres à dire non. Tout le monde ici était corruptible, sauf lui.

"Je suis pas si bien que ça vous savez, j'ai fait des choses que je regrette mais c'était pour survivre..."

Il pouvait comprendre ça, vu là ou il vivait et son intégrité c'était forcément quelque chose qu'il pouvait imaginer, pour s'en sortir une femme est parfois obligé de faire des trucs qu'elle n'aurait jamais fait avant.

"...mais maintenant ça n'a plus d'importance..."

Ava avait perdu sa fierté depuis bien longtemps, elle n'avait plus vraiment de principes non plus. Juste des peurs, des angoisses, des cauchemars, ses rêves il y a bien longtemps qu'elle avait fait une croix dessus. Un avenir, elle n'en avait aucun alors elle vivait au jour le jour sans trop se soucier du lendemain.

Il avait finit de l'ausculter elle allait bientôt pouvoir s'en aller, mais il rebondit sur ce qu'elle venait de lui dire, ses peurs, les gens...et de suite on la sentit se raidir un peu comme paniqué à l'idée de dire une bêtise, de trahir quelqu'un.

"Personne en particulier."

Son regard était fuyant et la nervosité avait repris le dessus sur un calme presque normal, rien que l'idée d'en parler la rendait nerveuse. Le patron lui faisait peur déjà parce qu'elle n'avait pas la conscience tranquille mais celui qui lui faisait le plus peur c'était bien Alan.
Et puis elle finit par se calmer un peu, ici elle était en sécurité mais si elle restait trop longtemps elle pourrait croiser des indésirables alors elle ne devrait pas trop tarder non plus. Le docteur aurait tout intérêt à lui donner sa seringue qu'elle puisse partir avant de piquer une crise d'angoisse ou toute autre chose faisant porter des soupçons sur elle.

Ce qu'il lui dit sur sa compagne ne l'étonna pas beaucoup, la plupart des filles ici ne le faisaient pas pour le plaisir de toute façon par contre elle ne les appréciaient pas mais savoir que celle-ci était aimer à côté pouvait changer un peu son opinion sur elle.

"Ouais...je vous comprend c'est difficile à accepter...quand on s'attache à quelqu'un."

Au moins là dessus ils avaient des points communs, sauf qu'elle ne pouvait pas parler de sentiments et encore moins en parler avec la personne concernées car elle n'y gagnerait rien. Son petit confort et ses habitudes et surtout une protection c'est tout ce dont elle avait besoin.

Lorsqu'il parla de suède de suite son visage s'illumina, comment est ce qu'il avait deviner ? Elle en oublia presque tout le reste pour l'écouter parler et ensuite lui répondre, bien sur ce serait douloureux que d'en parler mais en même temps tellement rare qu'elle ne pouvait pas ne pas répondre

"Non, vous ne vous trompez pas...c'est ma mère...elle voulait absolument venir faire sa séance de photo, c'était bien payé et...elle a toujours adoré ça et moi je la suivait souvent. On était au studio quand les bombardements ont commencés, le plafond lui ait tombé dessus et j'ignore pourquoi mais moi j'ai rien eu...J'ai rien pu faire pour elle à part la regarder mourir et mon père, il est rester au pays, je sais pas s'il est encore vivant...."

La tristesse avait envahi son visage, la culpabilité aussi. Si elle avait été elle même à ce moment elle aurait réagit normalement et peu être qu'elle aurait pu sortir sa mère, du moins elle aurait essayer.

Invité

« Rares ? Moi qui pensais être le seul… »

Depuis que je suis arrivé ici, je dois avouer que je n’ai encore rencontré personne qui soit incorruptible. Dans un certain sens, les prostituées le sont. Enfin certaines. Elles peuvent refuser de se vendre pour telle ou telle raison, mais généralement quelques billets de plus les font changer d’avis. Seules une ou deux refusent certains clients quelques soit le prix. Camille en fait partie, ce qui fait qu’elle a eu quelques différents houleux avec ces clients. Différents que je me suis empressé de régler.

Ava m’avoue ne pas être forcément quelqu’un de bien, ayant fait des choses horribles pour survivre. Je ne peux retenir un sourire ironique sur mon visage.

« Vous savez, je ne suis pas un saint. Avant d’être médecin j’en ai fait des choses inavouables. Et pas pour survivre. Pour mon pays. Quelle connerie ! »

Je suis amer en repensant à tout ça, mais comme dit Ava, désormais tout cela n’a plus d’importance. Quand les bombes sont tombées, nous nous sommes affranchis de notre passé. Tout ce qui importe c’est la personne que nous sommes aujourd’hui. Et pour ma part je suis médecin. Peut-être pas pour les bonnes personnes, mais un médecin quand même.

Peu importe ce qu’Ava a pu faire pour survivre. Après un tel cataclysme, tout ce qui importe c’est de pouvoir savoir que c’est la nécessité qui nous a poussée à faire des choses horribles. Sinon, alors c’est qu’on est pourri jusqu’à la moelle.

J’ausculte la jeune droguée, qui pour une fois se laisse faire sans broncher. Elle est un peu crispée, mais rien de plus. Je ne détecte rien, si ce n’est une légère fièvre. Rien de bien méchant, mais bon, le stress et un métabolisme perturbé n’aident pas à maintenir un corps en bonne santé. Si ça se trouve, ce n’est rien. Le stress peut donner chaud après tout. Le pouvoir de l’esprit sur le corps est de loin la chose la plus incroyable, mais aussi la plus dangereuse qui soit.

Ava sous-entend qu’elle a peur de quelqu’un, aussi je lui demande de qui il s’agit, mais elle dément en disant qu’il ne s’agit de personne en particulier. Elle me ment, c’est évident, mais elle ne m’en parlera pas. Soit elle a trop peur de cette personne, soit elle ne me fait pas assez confiance pour pouvoir me confier son nom. En tout cas il l’effraye, c’est sûr. Toutefois je n’insiste pas.

« Il y a tellement de tordus ici qu’on finit par avoir peur de son ombre. »

La conversation dérive sur Camille, un sujet qui semble intéresser Ava. Cela lui fait visiblement plaisir que j’ai une compagne, même si je sens un peu de mélancolie et de nostalgie dans sa voix.

« C’est pénible oui. J’arrive à faire abstraction la plupart du temps, mais quand on me taquine de trop sur le sujet, j’avoue perdre mon calme. Il y a une limite entre comprendre et accepter. »

Je reconnais que j’ai de la chance d’avoir quelqu’un dans ma vie. Une bouée de sauvetage qui m’empêche de sombrer dans cet univers corrompu. Et réciproquement, moi-même je l’empêche de se noyer dans la fange. Nous nous maintenons à flot tous les deux, nous empêchant mutuellement de laisser cet endroit et ces gens nous détruire intérieurement. Sans elle, est-ce que je tiendrais autant ? Je me le demande.

A l’accent, je me doute des origines d’Ava, aussi la lance-je sur le sujet. D’un coup son visage s’éclaire, prise d’un soudain enthousiasme. Mais ce dernier fut douché par les souvenirs de la mort de sa mère. Je lui adresse un sourire navré avant de demander :

« Votre mère était mannequin ? »

Invité

"Nous sommes plusieurs à ne pas être à notre place ici vous savez....."

Ava ne pensait pas vraiment qu'elle n'était pas bien ici, juste qu'elle n'était pas à sa place au milieu de tous ces gens, elle n'avait pas la niaque et encore moins le tempérament pour survivre longtemps dans ce milieu sans l'aide et le soutiens de James. Elle ne lui en voulait pas de l'avoir ramener avec lui juste qu'elle aurait préféré une autre vie. La drogue oui, mais la peur non, elle n'en pouvait plus et plus le temps avançait et plus c'était difficile pour elle se survivre ici. Sursauter, devenir parano, elle drogue y avait sa part bien entendu mais quand même, Ava n'aurait jamais imaginer avoir une telle vie. Parfois... la mort lui semblait plus douce, ou tout du moins l'idée.

"C'est vrai, j'ai peur de presque tout maintenant et en particulier de rester ici....."

Ava baissa les yeux parce que bien évident il y avait une raison à cela et elle en avait déjà trop dit, bien entendu une fois de plus la drogue la rendait fragile, angoissée mais elle n'était pas l'unique responsable de son état d'esprit.

"Oui. Ma mère était mannequin, elle était magnifique... beau corps, bien proportionné, superbe femme. Je l'admirais et en même temps je l'enviais beaucoup... je n'ai pas hérité grand chose d'elle autant physiquement que mentalement. A part son visage et ses yeux...."

Les souvenirs du passé, les ressasser ce n'était pas bon, surtout pas pour elle, pas dans son état actuel, pas en ce moment et forcément son visage était de plus en plus triste. Ava allait bientôt craquer car elle encaissait depuis trop longtemps et lorsqu'elle craquerait se serait forcément douloureux pour elle. Mais elle se contrôlait encore et toujours et elle releva la tête vers le docteur et lui demanda un peu comme si elle voulait couper court à tout ça.

"Est-ce je peux avoir ma seringue et m'en aller s'il vous plait ?

Invité

« Je sais oui. Certains sont là par dépit, d’autres parce qu’on a besoin de leurs services. Venezzio obligent certains d’entre nous à rester parce qu’il veut que sa communauté survive. S’il laissait le choix à chacun, voila longtemps qu’elle aurait implosée. »

Ca, pour sûr, si tout le monde faisait comme il en a envie, il n’y aurait aucune communauté. L’Homme a besoin d’ordre, de discipline, de règles, pour vivre en société. Sinon il laisse ses instincts et ses envies le dominer, et alors c’est l’anarchie la plus totale.

En discutant je me rends vite compte qu’elle a peur de quelqu’un, mais refuse de me dire qui sait, voire même de reconnaitre qu’il s’agit d’une personne en particulier. Elle a trop peur de lui. Pense-t-elle que la protection de Dawson lui suffira ?

« Je vais me vexer si vous me dites qu’en plus de détester les docteurs vous détestez mon infirmerie ! »

Je dis cela sur le ton de la plaisanterie, sachant pertinemment qu’elle n’a rien contre moi. Elle craint tout et rien à la fois. Elle a tellement peur qu’elle se sentira plus rassuré quand elle quittera la ville j’ai l’impression. Le ‘ici’ signifie l’ensemble des bâtiments. J’aimerais bien savoir de qui il s’agit quand même.

Ava me parle de sa mère qui était mannequin, avant de se rabaisser.

« L’important n’est pas de ressembler à ses parents, mais d’hériter de leur savoir et de leur enseignement. Ce qu’elle ou votre père vous ont appris font votre héritage, plus que le caractère ou le physique. Les valeurs qu’ils vont inculquées… c’est ça qui compte le plus. »

Les valeurs que m’inculquèrent mes parents furent oubliées pendant un long moment avant que je ne les retrouve. C’est une chose que l’on ne devrait pas perdre, même dans les pires moments. Ou dans les pires endroits comme ici.

Ava me regarda dans les yeux, me demandant la seringue que je lui avais promis ainsi que la permission de partir. Apparemment il était temps de mettre fin à la conversation. Soupirant, je vais à ma sacoche et sors une petite trousse de laquelle je sors une seringue encore sous plastique, signe qu’elle n’a pas encore servie. Je ferme le tout et lui tend l’objet convoité.

« Et voila. Gardez-la bien et faites attention où vous la laissez trainer. Au besoin, je pourrais toujours la désinfecter, mais bon, je pense que vous ne voudrez pas venir tous les jours pour cela. »

Souriant je la raccompagne jusqu’à la porte.

« Allez, prenez soin de vous. Et si jamais vous avez besoin de parler, sachez que je suis là. Je suis aussi muet qu’une tombe. »

Je lui fais un clin d’œil, espérant lui faire comprendre ainsi que quoi qu’elle me dise, jamais je trahirais ce qu’elle m’apprendrait.

Invité

Ava savait bien qu'elle n'était pas vraiment à sa place ici pas assez calculatrice, méchante, et tout mais en même temps elle ne faisait rien pour changer, deux ans c'est long et les habitudes qu'on prend c'est difficile de s'en défaire. Elle avait dit cela au docteur tout en pensant que de toute façon elle aurait pas changer sa vie surtout maintenant, comment elle pourrait s'en sortir.

"J'ai beau avoir peur je pense que je serais incapable de survivre seule ou ailleurs...."

Elle avait soupiré à la fin de sa phrase comme si elle se rendait bien compte à quel point elle était dépendante de tout ici, la drogue, les gens, enfin tout quoi. Elle était devenu une personne qu'elle n'aimait pas lorsqu'elle arrivait à réfléchir et penser correctement lorsque la drogue n'altérait pas son cerveau ou son jugement.

"Je ne vous déteste pas vous savez car sans vous je ne sais pas comment je m'en sortit quand j'ai fait mal gastro. Vous êtes un homme bien et je le pense vraiment, mais j'ai beaucoup de mal à faire confiance aux étrangers."

Pour elle il était encore un étranger, un type qu'elle ne connaissait pas assez pour enfin réussir à se confier à lui, à lui raconter les choses les plus terribles qu'elle avait vécu comme sa peur d'être ici et les raisons qui la mettait dans cet état.

"J'étais une ado rebelle vous savez, j'ai pas vraiment écouter ce que mes parents désiraient et je n'en faisait qu'à ma tête c'est d'ailleurs pour ça que j'ai commencé à me droguer. On est parfois vraiment bête quand on est jeune...."

Ava avait baissé les yeux, totalement conscience qu'elle avait bousiller toutes ses chances à partir de ce moment là, son avenir était tel qu'il était en grande partie à cause de cette adolescente rebelle qu'elle avait été à l'époque. Mais petite à petit certains souvenirs lui revenait et les principes de ses parents aussi, un jour peu être elle puiserait en elle une force qu'elle ignorait avoir et réussirait enfin à appliquer ces principes.

Elle prit la seringue qu'il lui tendit, encore toute emballer et fut vraiment heureuse qu'il fasse un tel geste pour elle, pour un peu elle se serait blottit contre lui pour lui montrer à quel point son geste la touchait mais elle n'osa pas de peur de le mettre mal à l'aise ou de croire qu'elle voulait tenter quelque chose avec lui. Alors elle se leva, l'écoutant parler et puis elle lui répondit en le regardant bien en face.

"Vous en faites pas, je ne me pique pas tous les jours, c'est de plus en plus difficile pour moi de me fournir sans compte que James refuse de m'en donner pour cet usage...j'apprécie vraiment votre geste et je ne vous remercierais jamais assez pour ça."

Un long regard sur lui essayant de se montrer amical et reconnaissante sans pour autant être obliger de se vendre à lui, c'était ce qu'Ava voulait lui donner comme impression, la reconnaissance pour son geste. Mais malgré son clin d'oeil Ava ne lui parlerait jamais de rien, elle ne le pouvait pas c'était trop dangereux pour eux tous, elle préférait encore emporter son secret dans sa tombe plutôt que d'en parler à qui que ce soit.

Elle se dirigea donc vers la sortie, et fit un petit sourire en guise de réponse au Doc puis passa la porte pour pouvoir enfin quitter cet endroit en plaquant sa seringue bien entendu, hors de question qu'elle se fasse voir avec.

» Hé Doc ! Y'a un docteur par ici ? (James Stokes)
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