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 « So... Thank you » { LIAM }

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Katarina K. Jones
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MessageSujet: « So... Thank you » { LIAM }   « So... Thank you » { LIAM } Icon_minitimeMar 6 Juil - 16:55

« So... Thank you » { LIAM } A1lq3s

Un bébé, c'est censé beaucoup pleurer, non ? Eh bien Lena ne pleurait vraiment pas beaucoup. Seulement quand elle avait besoin de quelque chose. Quand elle avait faim, soif, ou qu'elle voulait être changée... Le reste du temps elle était vraiment très calme. Elle dormait beaucoup, évidemment, et quand ce n'était pas le cas elle restait sagement allongée ou dans nos bras, à écouter, à découvrir le monde autour d'elle. Ce devait être un sacré changement pour elle. Elle avait vraiment évolué dans un milieu « aquatique » pendant plusieurs mois, sans air... Et là elle se retrouvait dans un monde complètement sec, bruyant, et sans aucune limite. Rien à voir avec ce qu'elle avait connu jusque là. Elle devait être complètement dépaysée la pauvre... Et même si c'était naturel, je me doutais que cela avait dû être un choc... C'était dur de naitre ! C'était une bien grande épreuve pour un si petit être... Même si j'étais habituée aux bébés, je ne cessais de me dire qu'elle était minuscule et fragile. Et j'avais beaucoup de mal à réaliser qu'elle était enfin là. Je m'étais vraiment habituée à être enceinte. Et l'espace d'une journée j'avais retrouvé un ventre plat ( ou presque ). Le choc était rude pour moi aussi. Je n'étais pas tout à fait redescendue sur terre. Il me faudrait certainement un petit moment pour comprendre que je n'étais pas en train de rêver, que c'était la réalité. De même, le mot « maman » n'était pas totalement imprimé dans mon esprit. Maman, je l'étais, mais le mot en lui même représentait tellement de choses que je ne l'avais pas encore vraiment adopté.

Ethan était absolument adorable. Il faisait absolument tout me faciliter les choses. Il savait que j'étais épuisée, et le fait que j'allaite Lena ne m'aidait pas vraiment à me remettre de l'accouchement. J'étais exténuée, mais je m'en fichais complètement. J'étais trop heureuse pour me soucier de mon état de santé. Et tout ce qui important c'était que Lena, elle, aille bien. Ça semblait être le cas. Elle était vive ( pour un bébé, évidemment ), et mangeait pile quand il le fallait réglée comme une horloge. Même la nuit. C'était Ethan qui allait la chercher et qui la recouchait. Elle se rendormait tout de suite. Et Ethan et moi aussi d'ailleurs. Encore qu'Ethan berçait très souvent sa fille avant de la recoucher. Ce qui me paraissait étrange, c'était que je pouvais de nouveau enlacer Ethan étroitement, sans qu'il y ait mon ventre entre nous. Et je devais avouer que je ne m'en privais pas. Il avait toujours soit Lena, soit moi dans les bras. Soit les deux. Et cela n'avait pas vraiment l'air de le déranger. Il ne cessait de dire qu'il était heureux comme jamais auparavant.

Il était à peu près deux heures de l'après midi et Lena dormait à poings fermés dans son berceau. J'étais seule avec elle, Ethan ayant été obligé à aller faire quelque chose pour Alex. Inutile de dire qu'il n'avait pas beaucoup aimé qu'on le faire à s'éloigner de sa fille, ne serait-ce que pour une minute seulement... il lui avait fallu un bon quart d'heure pour se décider à partir. Et cela aurait pu durer des heures si je ne l'avais pas poussé dehors, au sens propre du terme. Encore un peu et je devais l'enfermer dehors ! Mais je comprenais qu'il ne veuille pas la quitter. Elle était si belle, si parfaite... Et elle n'était qu'à nous. Je devais bien avouer que cela faisait deux jours que je n'étais pas sortie de notre chambre. Encore peu de monde avait vu Lena. Gabrielle, Alexander, Lilly, Aaron, et bien sûr Mathilda qui passait tous les jours. Si je ne l'avais pas remerciée mille fois, je ne l'avais pas remerciée du tout. Encore une fois, elle avait été la femme de la situation. Elle avait su nous sauver et prendre soin de nous comme elle l'avait fait avec Gabrielle et Emma. Jamais je ne pourrais la remercier assez. Elle avait été incroyable... Il est évident que je ne serais pas allée très loin sans son aide. Je serais certainement morte, même. Il ne fallait pas se faire de fausses idées.

J'étais penchée au dessus du berceau de Lena quand quelqu'un a frappé doucement à la porte. Avec un petit soupir, je suis allée ouvrir. Et avant d'avoir eu le temps de dire « ouf », je me suis retrouvée avec deux objets non identifiés accrochés aux jambes.

« - Alors alors c'est quoi ?
- Mais t'es trop bête Lucas, Ethan il a dit que c'est une fille d'abord t'as même pas écouté !
- Hey ! Je suis pas bête d'abord et puis j'ai pas entendu ! »

Lucy et Lucas. Les jumeaux qu'avait recueilli Liam pendant la guerre. Deux petites têtes blondes absolument adorables, quoiqu'un peu turbulentes de temps en temps.

« - Et puis crie pas tu vas réveiller... euh, tu vas réveiller le bébé, espèce de nul !
- Mais... mais... oh ça va ! »

Il se disputait presque en mode silencieux maintenant. J'ai eu un grand sourire puis un petit rire. Puis je me suis rendue compte que Liam était là lui aussi. Mon sourire n'a été que plus radieux. J'ai tenté de décrocher les jumeaux de mes jambes ( sans succès ) pour faire un pas vers Liam.

« Bonjour Liam. Si tu cherches Ethan je suis désolée, mais il n'est pas là... Oh, mais je suis bête, entre, ne reste pas dehors. »

Je l'ai laissé entrer et j'ai refermé la porte. J'ai les deux enfants qui s'éloignaient furtivement vers Lena, sur la pointe des pieds. J'ai posé un doigt sur mes lèvres pour qu'ils comprennent qu'il ne fallait pas faire de bruit. Puis je me suis retournée vers Liam.

« Je n'ai pas eu l'occasion de te remercier... Ethan m'a dit que tu es restée toute la nuit derrière la porte juste pour aller chercher une bassine d'eau chaude. Alors... Merci, Liam. Vraiment. Tu n'étais pas obligé tu sais. »


Dernière édition par Katarina K. Jones le Lun 23 Mai - 15:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: « So... Thank you » { LIAM }   « So... Thank you » { LIAM } Icon_minitimeMer 7 Juil - 19:52

La journée avait bien commencé. Le réveil était l’un des seuls moments où Lucas tenait en place, tant il était fatigué et trop vite arraché à ses rêves, et à vrai dire je profitais surtout de ces moments pour câliner ceux que je considérais désormais comme mes enfants. Le matin au réveil et le soir au coucher s’imposaient bisous et caresses (en tout bien tout honneur !) entre mes bouts de choux et moi. D’une part c’étaient là des moments de calmes pendant lesquels nous pouvions d’avantage nous papouiller, de l’autre les seuls où nous étions totalement seuls. J’ai toujours été d’un naturel pudique, et embrasser des enfants qui malgré tout n’étaient pas miens me gênait quelque peu. Je suppose qu’après tout le fait que l’on ait le même sang n’aurait rien changé, je préférais simplement profiter de ces petits répits en privé. Après avoir tendrement réveillé Lucy et Lucas, je les emmenais dans les douches où je leur fis comme chaque jour une toilette très poussée. Je ne supportais absolument pas qu’ils soient sales, et malgré les temps difficiles, tachait de toujours leur trouver des vêtements en bon état, que je lavais moi-même. Je prenais vraiment soin d’eux, m’ayant immédiatement trouvé un véritable instinct de père. Peut-être parce que j’y étais préparé depuis des années… Lucas qui s’était alors bien réveillé m’avait donné du fil à retordre, sautillant dans la douche. Je dois dire que depuis la chute de Katarina dans ces mêmes douches je devenais complètement paranoïaque. Heureusement pour moi, Lucy était plus conciliante et se lava seule et me permit ainsi de dompter le lionceau. Parfois je me demandais comment j’aurais fais s’ils avaient eu le même tempérament excité. Après s’être fait beaux avec leurs savons, nous étions tout trois allés prendre un bon petit déjeuner. Pour la suite je ne sais pas exactement ce qu’ils ont fait, devant aller aider Alexander.

Depuis la naissance de Lena, et même sans doute avant, mes responsabilités avaient accrues, Ethan me reléguant la plupart de ses tâches de leader. Cela était loin de me déranger, à sa place j’aurais sans doute fais pareil, et sans doute aimé trouver quelqu’un pour s’occuper de mes affaires. Parfois, comme aujourd’hui, je faisais ce qu’il était sensé faire avant même qu’il me le demande ; c’était naturel pour moi. En même temps, je dois avouer que la pression était toujours présente lorsque je le remplaçais, je ne voulais en aucun cas le décevoir ou le mettre en fâcheuse position en n’effectuant pas correctement ses devoirs. D’avantage qu’Alexander ou Aaron, Ethan était mon ami, en partant de cela je ne me donnais pas le droit à l’erreur. Je crois qu’au fond Alexander n’appréciait guère cette délégation, même s’il ne m’en parla jamais directement. Il aurait sans doute préféré que le jeune père prenne d’avantage au sérieux ses responsabilités par rapport à la communauté que par rapport à son enfant ; mais comment pouvait il en être ainsi ? Il était à mes yeux tout à fait normal qu’il passe plus de temps près de sa femme et son enfant plutôt que les leaders à parler des continuels problèmes. Car il y en avait malheureusement beaucoup. L’épuisement progressif des ressources en faisait partie, désormais les inventaires étaient journaliers. C’était d’ailleurs ce à quoi je m’étais appliqué, compter scrupuleusement les dernières vivres et les noter afin d’avoir une idée précise des quantités de nourriture dont nous disposions encore, et ainsi savoir combien de temps nous tiendrons. J’estimais inutile d’appeler Ethan pour si peu, Alexander qui se doutait qu’il me refilerait le travail aussi. Avec le sourire, je m’étais rendu dans la réserve muni d’un bloc note et d’un stylo, et avais recenser. Lorsque j’eus fini, je lâchai un petit soupir : plus très longtemps.

En début d’après-midi j’avais rejoins les jumeaux qui jouaient au salon avec d’autres enfants sous la surveillance d’Aristide. Je ne sais pas si savoir que nous manquerions bientôt de nourriture m’avait coupé l’appétit ou si c’était simplement pour en laisser d’avantage aux autres, mais j’avais sauté le déjeuner. Les autres passaient bien avant moi. Toujours est il que j’avais décidé de rendre visite à Katarina et Ethan pendant que j’en avais le temps, prenant mes enfants sous le bras, nous avancions tout trois vers leur chambre. Je devais fermement tenir la main de Lucas pour qu’il ne courre, tandis que Lucy avançait d’un œil rêveur à mes côtés. Lorsque Ethan lui avait dis que c’était une fille, elle déclara en vouloir une aussi. Je suppose que toutes les petites filles rêvent d’être mères, non ?

« - Est-ce qu’elle est grosse, dis ?
- Les bébés sont minuscules à cet âge là tu sais.
- Mais si elle était grosse ça aurait fait mal à Katarina, réfléchis ! »

Leurs chamailleries étant quotidiennes, je n’y prêtais plus attention. Malgré le fait que Lena soit petite, enfin je la supposais comme tous les bébés puisque je ne l’avais encore vu, Katarina avait souffert. Beaucoup même. J’étais resté toute la nuit à la porte au cas où on aurait besoin de moi ou de renforts, et j’avais entendu ses cris de souffrances. Cris que j’avais déjà entendu quelque part… Alors que nous arrivions presque à la chambre en question, je vis Ethan passer, l’air renfrogné. Il ne m’avait pas vu, mais était visiblement énervé. Je supposai qu’Alexander avait quand même fini par l’appeler. Malgré ceci, je continuais d’avancer ; j’avais réellement envie de prendre des nouvelles de Kat et enfin voir le petit prodige. Arrivés à la porte, les enfants ne tenaient plus en place. Même Lucy avait cédé à l’excitation. Frappant doucement, j’attendis que Katarina ouvre tandis que les petits se ruaient sur elle. Bon sang, j’aurais dû leur dire d’être sages, même si cela n’aurait rien changé. Parfois je n’étais pas très doué quand même. Après une brève dispute des jumeaux, Katarina me vit, j’étais resté un peu en retrait. Lui adressant un timide sourire, j’entrai alors qu’elle m’y avait invité.

« Je sais oui, je l’ai croisé en arrivant. Je venais surtout prendre des nouvelles de toi, et de Lena bien sûr »

Je n’aimais pas spécialement le fait d’être seul avec la femme d’un de mes amis, non pas que cela me gênait personnellement, mais je ne voulais pas qu’on aille se faire des idées. Je regardai Kat plus attentivement tandis qu’elle me remerciait de les avoir veillés toute la nuit. Elle semblait fatiguée, avait un teint plus pale que d’habitude mais nageait tout de même dans le bonheur. Je ne pu m’empêcher de lui sourire de nouveau. Jetant rapidement un regard aux jumeaux, je les aperçus murmurer au dessus du berceau de Lena, ils s’étaient calmés, voilà qui était mieux. J’hésitais une minute, d’acides souvenirs me revenant. Non pas ceux de l’accouchement de Kat, mais plus anciens, plus douloureux. Finalement je lui répondis d’une petite voix :

« Ce n’est rien. Je suis heureux que tout ce soit passé pour le mieux, et puis… j’avais besoin d’être là. »

Je fuyais volontairement le regard de mon amie, ne désirant pas qu’elle me pose des questions. Et enchaînais rapidement :

« Comment te portes-tu ? Et Lena ? »

Cette fois mon visage s’éclaircit et je lui souris de nouveau. Ils avaient tellement de chance.
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MessageSujet: Re: « So... Thank you » { LIAM }   « So... Thank you » { LIAM } Icon_minitimeMer 7 Juil - 21:07

J'avais toujours trouvé les jumeaux adorables. Ils se ressemblaient énormément, et ce même s'ils avaient des personnalité assez différentes. Lucy était toujours très sage, contrairement à Lucas, qui passait son temps à jouer à superman. Il donnait du fil à retordre à Liam, qui pourtant restait toujours très patient. Il n'avait jamais un mot plus haut que l'autre, et ainsi il s'attirait le respect de tout le monde. Même de ceux qui n'avaient pas le respect facile. Je comprenais pourquoi Ethan l'appréciait tant. Je n'avais jamais vraiment eu l'occasion de discuter avec lui... Mais je comptais bien remédier à ça. Après tout, cela faisait tellement de temps qu'il était dans la communauté... Il était même arrivé avant Ethan. En un sens je regrettais de ne pas avoir pu me rapprocher de lui. En toute amitié, évidemment. C'était idiot. Nous nous voyions tous les jours sans nous connaître. Et puisqu'Ethan l'appréciait, je me devais de faire cela. Surtout qu'il était resté derrière notre porte toute la nuit quand j'avais accouché. Simplement pour apporter une bassine d'eau... Tout le monde n'aurait pas fait cela. En réalité, je ne connaissais pas grand monde qui aurait fait cela. Surtout que mon accouchement n'avait pas duré cinq minutes... J'y avais passé toute la nuit. D'ailleurs en y repensant, j'avais dû empêcher pas mal de monde de dormir. Enfin, je n'avais pas vraiment pensé à cela sur le moment. J'étais un peu trop... Occupée. Je rendis son sourire à Liam quand il me dit qu'il n'était pas venu voir Ethan, mais moi et Lena. Je trouvais cela adorable de sa part.

Je jetai un coup d'oeil rapide aux jumeaux. Ils s'étaient mis tous les deux sur la pointe des pieds et ils chuchotaient tout en observant Lena. Je ne pus m'empêcher de sourire. C'était quelque chose de tout nouveau pour eux, ils découvraient... Ils avaient l'air fascinés en tout cas. Je me retournai vers Liam. Je ne pus m'empêcher de froncer les sourcils une seconde. Je n'étais pas d'accord avec lui... Ce qu'il avait fait, ce n'était pas rien, bien au contraire. Même si en soi le geste était simple, son attitude avait été touchante... J'affichai soudain un petit air étonné. Il avait eu besoin d'être là ? Je me suis demandée une seconde pourquoi. Mais j'ai bien remarqué que suite à cette réponse il fuyait mon regard. Je n'ai donc pas osé poser la question. Je n'étais pas très curieuse de nature. Et puis je voyais bien que c'était un sujet qu'il ne voulait pas évoquer. J'ai donc fait comme si de rien n'était, me contentant de lui sourire. J'ai eu un petit haussement d'épaules qui se voulait désinvolte.

« Eh bien je suis épuisée, j'ai mal partout... Mais je vais très bien. Et Lena va parfaitement bien également. Elle est en pleine forme... C'est une chance, étant donné qu'elle a pointé le bout de son petit nez un peu en avance... »

Deux semaines et demi précisément. Mais elle avait un poids convenable pour son âge. Non vraiment, elle allait parfaitement bien. Et c'était tant mieux, vue la situation actuelle. Non vraiment, j'étais très contente. Et comblée. J'avais beaucoup souffert, mais cela en valait la peine quand on voyait le résultat. Je devais avoir l'air ridicule, à sourire comme une idiote. Mais c'était plus fort que moi. Je ne pouvais vraiment pas m'en empêcher. De nouveau, je me tournai vers les jumeaux. Mais c'était encore à Liam que je m'adressais.

« Ils ne t'ont pas trop embêté ? Ethan m'a dit qu'ils ont tout de suite voulu voir Lena quand ils ont su qu'elle était née. »

Ethan avait annoncé à tout le monde que nous avions une fille. À absolument tout le monde. Liam et les jumeaux n'avaient pas échappé à la règle. Même si Liam avait su dans la minute que j'avais mis une fille au monde. Mais Ethan était tellement fier qu'il avait dû le dire à Liam au moins dix fois. J'ouvrais de nouveau la bouche pour parler quand Lena s'est mise à pleurer.

« - Et voilà regarde, tu l'as réveillée ! Tu parles trop fort Lucas !
- Mais non ! N'importe quoi ! Et puis toi aussi tu parles je te signale !
- Oui mais c'est ta faute à toi ! Katarina, Katarina, elle pleure ! »

J'ai souri à Liam avant d'aller jusqu'au berceau. Avec un air de chien battu, Lucas est allé s'accrocher aux jambes de Liam. Lucy est restée à côté de moi pendant que je me penchais au dessus du berceau de ma fille. Je lui ai murmuré quelques mots rassurants en russe, ce qui a sans doute surpris Lucy qui a lâché un « hein ? » assez bruyant. Je lui ai souri avant d'attraper Lena. Elle a cessé de pleurer aussitôt qu'elle s'est retrouvée collée à moi. Pas difficile, la petite. Elle avait la tête posée sur mon épaule et mordait son petit poing. Elle regardait tout autour d'elle. J'ai vu Lucy toucher le petit pied de Lena, des étoiles plein les yeux. Elle devait vraiment la trouver minuscule. Je suis retournée vers Liam, Lena bien sage dans mes bras. J'entendais les jumeaux chuchoter entre eux, mais je ne comprenais pas ce qu'ils se disaient. Je voyais juste qu'ils regardaient Lena avec des yeux ronds comme des billes. Tout comme Liam, d'ailleurs. Sans vraiment réfléchir, je lui tendis Lena.

« Tiens, prends la dans tes bras. Il est temps qu'elle découvre son entourage et ses proches. »

J'incluais Liam directement dans l'entourage de Lena. Ethan lui faisait confiance, et moi également. Doucement je déposai Lena dans ses bras. Première réaction de l'intéressée : ouvrir ses grands yeux bleus et fixer Liam avec un air interrogateur. Du genre "Non, mais c'est pas papa ça."
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MessageSujet: Re: « So... Thank you » { LIAM }   « So... Thank you » { LIAM } Icon_minitimeJeu 8 Juil - 10:50

Mon sourire s’élargit encore d’avantage lorsque Katarina me rassura quant à sa propre santé et celle de son enfant. J’avais réellement eu peur lors de l’accouchement tant ses cris de douleur m’en rappelaient d’autres, infructueux et mortels. A vrai dire, je n’avais guère confiance en Mathilda, et ce même si elle gérait apparemment remarquablement bien ce genre de situation ; voilà bien longtemps que j’avais perdu foi en la médecine. Depuis que ma femme et mon enfant étaient morts, c’était peut-être une manière de m’apaiser en rejetant la faute sur quelqu’un d’autre, bien que je fus l’unique fautif du drame que fut ma vie. Je dû cependant lutter pour conserver mon sourire qui tentait de se dérober quand elle évoqua le fait que Lena soit née en avance sur le terme de la grossesse. Ceci amena une nouvelle fois dans mon esprit une multitude d’images que je refoulais tant bien que mal. On m’avait proposé après l’accouchement de voir mon bébé, mort- né 3 mois avant la date prévue ; j’avais refusé. Aujourd’hui je regrette, voir ce semblant d’enfant informé et détruit m’aurait certes brisé sur le moment, mais au moins, l’image du beau bébé tout rond comme l’on en voit dans les films aurait déserté mon esprit, emmenant avec elle mes derniers espoirs. Ainsi que mon amour pour lui, peut-être. Lorsque Natacha était enceinte je n’imaginais jamais à proprement parlé son fœtus, il n’y avait dans ma tête que cette illusion d’enfant rose aux yeux bleus, quelques cheveux par ci par là, gazouillant dans nos bras. Or, voir le cadavre de ce qui aurait pu l’être mais ne le sera incontestablement jamais m’aurait sans doute aidé à faire mon deuil. L’évocation silencieuse de mon passé chaotique me donna les larmes aux yeux, larmes que j’essuyais d’un revers de main tandis que Kat se retournait pour vérifier ce que faisaient les jumeaux. Je ne voulais pas qu’elle remarque mon mal être intérieur. Je m’étais déjà confié à Ethan, et ne désirais pas vraiment réitérer l’opération, je savais ce qu’il en découlerait. De la gêne, de la compassion, de l’hésitation quant à décrire les louanges du petit être. Je ne voulais pas attirer sa pitié ou sa compassion, je ne voulais pas qu’elle éprouve ne serait-ce qu’une once de tristesse pour moi. Après tout, je parvenais à prendre sur moi.

Elle me demanda si les jumeaux avaient été difficiles à gérer après l’annonce officielle de la naissance de Lena, je souris de nouveau sincèrement ; ils avaient été plus que surexcités.

« Ils étaient très enthousiastes, mais je voulais te laisser un peu de temps pour te reposer avant de te rendre visite. Je sais combien ce fut dur… »

Une seconde plus tard, Lena se mit à pleurer. Lucy et Lucas l’avaient réveillé, j’aurais voulu les réprimander mais le sourire tendre de Katarina m’indiqua que ce n’était rien. J’en profitai, je dois dire que je n’aimais pas particulièrement disputer les jumeaux. Lucas revint vers moi la mine sombre, apparemment les remontrances de sa sœur l’avaient énervé, il s’accrocha à une de mes jambes regardant vers le berceau à contre cœur. Il était visiblement partagé entre l’envie de voir ce que Kat soulevait doucement de son berceau et l’envie de bouder. Lena était magnifique, et vu le regard plein de tendresse de Lucy, je supposais qu’elle pensait pareil que moi. Elle la toucha brièvement avant de revenir vers Lucas qui pour le coup me lâcha et de lui chuchoter je ne sais quoi. Ils étaient très intéressés. Pour ma part, j’eu du mal à déglutir. Ce bébé me rappelait tellement celui que j’aurais dû avoir, le mien, mon enfant. Mon visage tentait de demeurer impassible tandis que la jeune mère se rapprochait de moi, m’offrant une vision toujours plus nette de la petite merveille qu’elle tenait entre ses bras. C’est fou comme les voir comme ça me déchirait, j’étais très heureux d’un côté, et le l’autre horriblement triste. Je crois qu’un petit verre d’alcool bien fort m’aurait aidé, et ce même si je ne buvais plus depuis longtemps. Parfois mon vice reprenait ses droits. Soudain, Katarina effectua un mouvement pour me la mettre dans les bras, mouvement que je n’eu malheureusement le temps de refreiner. Je ne pouvais pas, ne voulais pas. Malgré tout je la pris doucement, j’avais tellement peur de lui faire du mal, quoi que ce soit, le moindre geste pouvait être fatal. Me retrouver avec un enfant dans les bras me mettait très mal à l’aise, ce n’était pas comme les jumeaux, c’était un bébé. Ca aurait pu être mon bébé. Mon bébé.

J’eu la sensation de me faire manger les entrailles lorsqu’elle ouvrit de grands yeux bleus, me regardant d’un air interrogatif. Natacha et moi avions également les yeux bleus, notre enfant aurait logiquement eut les même. Ma respiration se coupa sous l’effet de ce contact, je me sentais défaillir. Même si je savais que Katarina ne l’avait pas fait exprès, j’aurais en cet instant mille fois préféré qu’Ethan soit là. Il lui aurait empêché ce geste désastreux, bien que naturel pour toute autre personne. Les nouveaux nés ravissent même les plus grognons, après tout. Ce n’était pas que cela me fâchait, mais j’avais tellement mal. Le futur que je tenais contre moi aurait pu être le mien, et tout aurait été tellement différent. Je n’aurais jamais bu, jamais cesser le piano. Natacha et moi aurions vécu une dizaine d’années dans le bonheur le plus complet. Oui, mon enfant aurait aujourd’hui 10 ans, comme Lucas et Lucy… Je leur jetais un regard, ils chuchotaient toujours en regardant fixement ce que je détenais. Visiblement ceci les intriguait beaucoup. Je m’accroupis alors pour mieux leur montrer le beau visage de Lena. Elle avait le visage de sa mère, mais les yeux de son père. Même si elle était parfaitement calme, je ne pouvais plus tenir le choc, me relevant, je la tendis à sa mère.

« Je crois qu’elle n’aime pas beaucoup mes bras.j’eu un petit rire gêné. – En tout cas elle est magnifique, elle vous ressemble tellement. »

Je serrais les dents, cette fois Kat me regardait dans les yeux et je n’aurais pu camoufler une quelconque larme. Pourtant j’avais envie de m’effondrer, de m’écrouler là et me laisser aller. J’avais mal. Atrocement mal. Cet enfant aurait pu être le mien.
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MessageSujet: Re: « So... Thank you » { LIAM }   « So... Thank you » { LIAM } Icon_minitimeJeu 8 Juil - 13:02

Lena ne s'agitait pas beaucoup, malgré toute cette agitation autour d'elle. Si elle semblait ne pas avoir trop appréciée d'être réveillée par Lucas et Lucy, elle ne faisait pas non plus sa mauvaise tête en pleurant et en criant. Non, elle avait dû être surprise, tout simplement. À part la voix de sa mère et de son père, elle n'en connaissait aucune autre. Et puis voir ces deux petites têtes penchées au dessus d'elle avait dû lui faire un drôle d'effet. Le monde qu'elle découvrait était plein de surprises... Je l'ai donc sortie de son berceau pour la calmer rapidement. Comme beaucoup de monde, je ne supportais pas d'entendre pleurer un bébé. Leurs pleurs me crevaient le cœur. Et avec Lena c'était pire, étant donné qu'elle était ma fille. Je réagissais très vite quand elle pleurait. Même Ethan, il se levait presque avant qu'elle se soit mise à pleurer. À croire que nous avions développé un sixième sens exclusivement réservé aux parents. J'aimais autant la calmer tout de suite. Je ne voulais pas qu'elle se sente mal. Pour un bébé, c'était assez violent de pleurer... Même si c'était naturel... Je préférais vraiment qu'elle soit calme et apaisée. Je sentais son petit cœur qui tambourinait rapidement dans sa petite poitrine, qui se soulevait assez rapidement. J'ai caressé son dos doucement pendant une minute, avant de la déposer doucement dans les bras de Liam. Malgré la paranoïa légère d'Ethan, je voulais que Lena connaisse les gens qui vivaient avec elle. Et puis je savais qu'Ethan aimait Liam presque comme un frère, et qu'il lui faisait confiance. Et puis Liam était quelqu'un de très calme et de très posé, je ne doutais pas qu'il sache s'y prendre avec Lena.

Je remarquai rapidement que Liam n'osait pas trop bouger. Il la tenait fermement contre lui, pour ne pas la faire tomber. Lena le regardait avec ses grands yeux bleus grands ouverts. Elle non plu n'osait pas bouger. Elle devait certainement se demander où elle avait bien pu atterrir. Non, elle n'était pas dans les bras de son père. Ethan devait la porter différemment, et elle devait sentir la différence. Liam avait l'air un peu tendu, ce qui était certainement normal. Quant aux jumeaux, ils gardaient leurs yeux rivés sur elle. Liam s'est agenouillé pour leur montrer Lena et les jumeaux se sont rapprochés. Je voyais bien que Lucy mourait d'envie de la toucher. Elle tendait ses mains vers elle, mais elle n'osait pas la toucher. Pour une petite fille, Lena devait ressembler à une poupée. Mais une vraie poupée, mille fois plus fragile que les poupées de chiffon et de plastique avec lesquelles elle avait pu jouer. Lucas, lui, devait trouver cela... bizarre. Lena était petite, toute rose, elle ne parlait pas et pleurait souvent. Il devait trouver cela étrange. Étrange mais mignon. Je l'ai vu poser sa main sur sa petite joue, comme pour voir comment c'était. Il a eu un petit sourire, puis il a retiré sa main.

Puis Liam s'est relevé, me tendant Lena. Elle n'aimait pas ses bras ? C'est à dire qu'elle n'avait même pas bronché, en réalité... Je récupérai alors Lena, la calant contre moi. Instinctivement elle nicha sa tête contre ma poitrine et sa petite main se referma sur le tissu de ma robe. J'allais remercier Liam pour son compliment quand je me suis rendue compte qu'il faisait une drôle de tête. Il avait l'air nerveux, voire tendu. Pendant une seconde je me suis demandée si j'avais fait ou dit quelque chose de mal. Je n'ai pas eu le temps de poser la question. Lucy s'accrochait à ma robe et dirait dessus doucement. Elle me regardait avec ses grands yeux bleus plein d'étoiles.

« Est-ce que je peux la porter moi aussi ? S'il te plait, s'il te plait, s'il te plait ! »

Mes yeux on fait l'aller retour entre Liam et Lena, avant de se poser de nouveau sur Lucy. J'ai eu un petit soupir très bref. Je ne pouvais pas lui dire non. Il suffirait qu'elle fasse attention, et ça irait.

« D'accord. Assis toi sur le lit, bien au fond et appuie toi contre le mur. »

Elle s'est carrément jetée sur le lit et a rampé jusqu'au bout pour s'appuyer contre le mur. Elle s'est tenue bien droite, les jambes collées l'une à l'autre. J'ai attrapé un coussin et je l'ai posé sur ses cuisses. Puis j'ai doucement allongé Lena sur le dit coussin. Lucy a fièrement passé un bras autour d'elle, pour faire comme si elle la portait vraiment. Je suis allée chercher une petite peluche en forme d'étoile de mer et je l'ai tendue à Lucy, histoire qu'elle s'amuse un peu avec elle. Lucas a rapidement pris une place à côté de sa soeur.

« - Tiens prend la peluche, comme ça moi je peux bien la tenir comme il faut.
- Oh ça va, elle va pas partir en courant... Bon, donne moi ce truc. »

Je suis restée là à les regarder une bonne minute, histoire de me rassurer, puis je me suis tournée vers Liam. J'avais vraiment l'impression qu'il éprouvait un espèce de malaise, même s'il faisait tout son possible pour le cacher. Mais j'avais cette capacité à voir cela. Ethan avait tant de fois essayé de me cacher sa tristesse et la douleur que j'avais maintenant la faculté de détecter ces deux dernières chez n'importe qui. Peu importe les effort que faisait cette personne pour me la dissimuler. Je me suis approchée de Liam et j'ai posé une main sur son bras. J'ai alors demandé, d'une voix très douce :

« Liam, est-ce que ça va ? Tu es tout pâle. Je veux dire, plus que d'habitude. »

J'ai tenté un petit sourire, mais je m'inquiétais sincèrement. J'avais l'impression que Liam se sentait très mal, et ce même le sourire qu'il tentait d'afficher. Mais il sonnait faux... Il n'était pas meilleur comédien qu'Ethan. Encore un point commun qu'ils partageaient.
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MessageSujet: Re: « So... Thank you » { LIAM }   « So... Thank you » { LIAM } Icon_minitimeJeu 8 Juil - 22:16

Pendant une seconde, j’eus très peur. Katarina avait reprit Lena avec elle et me fixait, ayant visiblement deviné que je n’étais pas dans mon état normal. J’avais beau être mon musicien, mes capacités d’acteur demeuraient médiocres. S’il arrivait qu’elle me pose la moindre question, j’aurais dû lui mentir, et je détestais cela. D’autre part lui dire la vérité m’aurait trop coûté, avec Ethan déjà j’avais réellement eu du mal à me confier, même si par la suite cela m’avait été bénéfique. Mais tout était différent aujourd’hui, je n’étais pas très proche de sa femme, Lucy et Lucas étaient présents, trop de facteurs m’interdisaient de prononcer le moindre mot. Je ne me sentais pas très à l’aise. Je lâchais un long soupire lorsque Lucy attira l’attention de Kat, la faisant ainsi me délaisser du regard. Mon soulagement fut cependant de courte durée, Lucy désirait prendre Lena dans ses bras. A mes yeux c’était risqué, et je suppliais silencieusement Katarina de ne pas lui donner. J’avais beau savoir que ma fille était calme et douce, un bébé était d’une grande fragilité, un accident était trop vite arrivé. Et ça, je n’aurais vraiment pas pu le supporter. Pas devant moi, pas l’enfant de Kat et Ethan, pas à cause de Lucy. Cependant la jeune mère accepta et je ne pu que me plier à cela, regardant d’un œil attentif le petit manège de Lucy et Lucas. Ils s’appliquaient réellement pour que Lena soit au mieux, étaient mignons comme tout. Ils découvraient quelque chose qu’ils n’avaient encore jamais vu et qui visiblement les intriguait beaucoup. Je savais également que Lucy voulait être mère, enfin dans quelques années, et ses yeux brillaient de voir, de toucher à présent, un vrai bébé. Cela était bien différent de ses poupées, et je crois qu’elle était aux anges.

Katarina lui tendit une peluche ravissante que Lucy passa directement à son frère, pour qu’elle puisse mieux tenir Lena. Au moins, elle était consciencieuse. Oui, elle faisait très attention, touchait l’enfant avec beaucoup de précaution et de douceur, tandis que son frère tentait de faire rire Lena en agitant la peluche devant ses grands yeux bleus et faisant des têtes bizarres. Ils me firent sourire, leur douce innocence était si pure, si légère. Comme un matin de printemps. Après ce qui sembla pour moi quelques secondes à peine, Kat se tourna vers moi. Dès lors, mon sourire s’évanouit, ses traits étaient plus tirés qu’à mon arrivée, ses yeux plein de doute : elle avait remarqué. Et cette fois ci, je n’aurai pas d’échappatoire. Elle s’approcha de moi, posant une main amicale sur mon bras. Je voyais qu’elle s’inquiétait pour moi, et cela me faisait mal. Je n’aimais pas voir les gens autour de moi souffrir alors que j’aurais pu faire comme si de rien n’était. Je m’en voulais d’avoir toujours aussi mal pour Natacha, pour cet enfant que je n’eu jamais. Je m’en voulais de réagir comme cela et de causer du souci à Katarina. Elle avait tellement d’autres choses à penser, j’étais un monstre d’égoïsme que de lui en rajouter encore. Sa voix se fit douceur lorsqu’elle me demanda si j’allais bien, et je me sentis encore d’avantage mal à l’aise. L’heure était venue de choisir entre vérité et mensonge, mais je ne pouvais résolument faire ce choix. Dans les deux cas, il m’aurait coûté.

« Mais Lucas, arrête de faire ça, tu lui fais peur !
- N’importe quoi ! C’est toi d’abord qui m’a dit de le faire, franchement t’es trop stupide.
- Bah je suis moins stupide que toi ! »

Les jumeaux avaient abandonné leurs chuchotements pour se disputer de nouveau à haute voix, trop haute peut être. Je sautais sur l’occasion, détachant rapidement mon regard de Katarina, je m’exclamais :

« Non mais ça va pas vous deux ? Ca suffit vos bêtises, vous m’énervez !me retournant vers Kat reprend là s’il te plait. »

Lucy et Lucas me regardèrent avec un air de poisson rouge, ouvrant légèrement la bouche de stupéfaction. Je n’avais pas l’habitude de les réprimander, et n’aimais pas ça, mais pour le coup c’était la seule chose que j’avais trouvé pour éviter de répondre à Katarina. Je me rendis compte que cela avait été une nouvelle fois d’un égoïsme sans tache et me sentis encore un peu plus fautif de la tournure que prenait cette visite. D’autre part, mettre fin à cette image me faisait du bien. Lucy qui tenait dans ses bras Lena, Lucy qui avait l’âge qu’aurait dû avoir mon enfant, Lena qui était l’image même que je m’en étais fait… Non, je ne pouvais pas. Trop de coïncidences, tout cela me poussait dans mes retranchements. J’avais de plus en plus envie d’un verre, tout à l’heure en faisait l’inventaire j’avais remarqué une bouteille de vin. Sur le coup elle ne m’avait pas donné envie, mais plus les minutes passaient, plus il était difficile pour moi de garder mon sang froid. Chaque image provoquait souffrance et mauvais souvenirs, je ne pouvais aller contre. De même que je n’avais pu enlever Lena moi-même des bras de Lucy, c’était juste au dessus de mes forces de la prendre une nouvelle fois contre moi. Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas. Je sentis les larmes me monter aux yeux, et d’une voix brisée je dis aux jumeaux :

« Allez rejoindre Gabrielle et demandez lui si elle veut bien s’occuper de vous une minute. Dépêchez-vous, pas de bêtises en chemin. »

Lucy et Lucas se levèrent d’un bon et après avoir rapidement salué Katarina, sortirent sans un mot de plus. Ma subite « saute d’humeur » devait des étonner, mais je ne voulais pas qu’ils soient là au cas où Kat me poserait des questions très poussées. Je ne voulais rien lui dire, mais au cas où, mieux valait que mes enfants soient loin et préservés de ce récit monstrueux. Je la regardai un instant, évitant soigneusement de descendre jusqu’à Lena.

« Je suis désolé, je n’ai pas mangé à midi je me sens… Barbouillé. Mais ce n’est rien. »

Effectivement, ce n’était rien. Mon chagrin n’était rien, au bout de tant d’années, je devais savoir me dompter. Mais je n’y arrivais pas. J’étais faible, égoïste et lâche.
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MessageSujet: Re: « So... Thank you » { LIAM }   « So... Thank you » { LIAM } Icon_minitimeVen 9 Juil - 9:08

Je n'avais encore jamais vu Liam aussi tendu. J'avais l'impression d'avoir fait ou dit quelque chose de mal, sans pouvoir comprendre quoi. J'avais beau remettre les éléments en ordre dans mon esprit. Je ne trouvais vraiment rien qui aurait pu clocher. La situation était tout ce qu'il y avait de plus normal à mon sens. Il était venu me rendre visite à moi et à Lena, je l'avais donc présentée à lui et aux jumeaux... Et je n'avais rien dit qui puisse déclencher un tel trouble chez lui. J'étais un peu perdue. J'avais l'habitude de calmer et rassurer les autres. Sauf que là, je n'étais même pas en mesure de comprendre ce qui n'allait pas. J'avoue que cela me perturbait. Je sentais dans sa tenue et son attitude que quelque chose n'allait pas bien. Il avait pâli, il s'était raidi, et il fuyait mon regard. Un peu comme le faisait Ethan. Sauf qu'Ethan était mon mari et que je le connaissais de A à Z. Liam restait encore un mystère entier pour moi. Et étant donné que je n'était pas de nature très curieuse, je n'avais pas l'intention de demander à Liam ce qui n'allait pas, de but en blanc. J'étais un peu plus délicate que cela et surtout je savais que poser la question directement était le meilleur moyen de le faire se refermer sur lui même comme une huitre. Quelque chose me disait qu'il fonctionnait un peu de la même façon qu'Ethan. Et avec Ethan, il fallait vraiment y aller en douceur, sous peine de le braquer définitivement. Je crois d'ailleurs que j'étais la seule à savoir comment m'y prendre avec lui quand quelque chose clochait. En général, les autres s'y cassaient les dents.

Les jumeaux ont recommencé à se disputer, et cette fois Liam les a réprimandé assez sévèrement. Lucas secouait la peluche trop fort et Lena ne savait plus où donner de la tête. Lucy lui avait demandé d'arrêter ils avaient recommencé à se chamailler. Du coup, ils ont regardé Liam d'un drôle d'air quand il leur a demandé d'arrêter ça. J'avoue moi aussi que je l'ai regardé avec un drôle d'air, c'était la première fois que je l'entendais avoir un mot plus haut que l'autre. Je l'ai regardé un peu stupidement avant de m'exécuter et de reprendre Lena des bras de Lucy. La pauvre me regardait d'un air désolé, et Lucas m'a rendu la peluche avec un air un peu penaud. Il a marmonné de vagues excuses, et je lui ai dit rapidement que ce n'était pas grave. Après tout Lena ne s'était pas mise à pleurer et ils ne pouvaient pas savoir qu'elle pourrait avoir peur, ce n'étaient que des enfants. Je me suis donc assise au bord du lit. Je me suis détournée un instant des jumeaux, étant donné que Lena venait d'attraper une de mes mèches de cheveux entre ses petits doigts. J'ai mis une bonne minute à la lui faire lâcher, puisqu'elle avait l'air décidée à la garder.

J'ai brusquement relevé la tête – m'arrachant quelques cheveux au passage – lorsque Liam demanda aux jumeaux d'aller rejoindre Gabrielle avec les autres enfants. L'espace d'une seconde mon coeur se serra tandis que je pensais à ce qui était arrivé à ma meilleure amie. Je me suis mordue la lèvre, avant de chasser ces affreuses pensées de mon esprit. Ce n'était pas le moment de penser à ça, vraiment pas le moment. Je saluai brièvement les enfants tandis qu'ils s'exécutaient. Puis je reportai mon attention sur Liam. Nous nous sommes regardés un instant. Je n'osais même plus dire quoi que ce soit. J'étais toujours persuadée que j'avais fait une jolie boulette, sans vraiment savoir quoi. J'ai vraiment dû faire une drôle de tête quand il m'a dit que c'était parce qu'il n'avait pas mangé à midi qu'il était barbouillé et d'assez mauvaise humeur. J'ai tenté un petit sourire.

« Tu sais, Liam... Tu mens presque aussi mal qu'Ethan. »

Je n'étais pas agressive, loin de là. Mais je sentais qu'il me cachait quelque chose. Je me suis levée doucement et je suis allée déposer Lena dans son berceau. Elle n'a pas bronché, se contentant d'enfoncer son petit poing dans sa bouche. Je l'ai contemplée une minute, avant de me détourner d'elle et de retourner vers Liam. J'avais croisé mes bras sous ma poitrine, la tête légèrement baissée. Je ne voulais pas qu'il croit que je l'agressais ou quelque chose du même genre. Mon truc c'était d'aider les gens, pas de les enfoncer. J'ai fait quelques pas vers lui, mais je me suis arrêtée à une distance raisonnable, pour qu'il ne se sente pas pris au piège. Par expérience, je savais qu'il valait mieux garder ses distances. Et Liam n'était pas Ethan. Ethan ne consentait à se détendre qu'à force de caresses et de baisers. Je ne pouvais décemment pas me permettre d'aller serrer Liam dans mes bras. Nous n'étions pas encore proches à ce point là.

« Je sais que nous ne nous connaissons pas vraiment, mais je sais qu'Ethan t'apprécie énormément, alors... si je peux faire quoi que ce soit pour toi, n'hésite pas. Si tu as besoin de parler, ou autre chose, je suis là. C'est dans mes habitudes d'aider ce qui en ont besoin... Il paraît que je suis un bon psy. »

J'ai eu un sourire sincère. Je n'avais pas l'intention de le forcer à me parler. Je n'employais jamais la manière forte. Simplement je le disais que j'étais prête à l'écouter s'il en avait besoin. Après ce qu'il avait fait, c'était bien le minimum que je puisse faire pour lui. Mais pour le moment je ne trouvais rien d'autre à lui dire... J'avais un peu peur de gaffer, à vrai dire.
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MessageSujet: Re: « So... Thank you » { LIAM }   « So... Thank you » { LIAM } Icon_minitimeVen 9 Juil - 15:24

Je regardais Katarina, assise sur le lit, tenant Lena dans ses bras. Je n’osais poser une nouvelle fois mon regard sur cet enfant qui me donnait la nausée. Ce n’était pas vraiment dû à Lena à proprement dit, mais plutôt à ce qu’elle évoquait dans mon esprit. J’aurais aimé la garder dans mes bras, l’embrasser doucement, lui caresser les cheveux, ce que font les gens normaux quand ils se retrouvent avec le bébé de leurs amis, mais je ne pouvais pas. Je m’en voulais pour le couple, je n’étais pas à la hauteur. Si j’espérais que Kat ne le prendrait pas pour elle, je savais qu’Ethan comprendrait rapidement la cause de mon trouble et ne me reprocherait pas cette attitude si étrange et si désagréable. Oui, je me rendais bien compte que ma présence était désagréable et j’aurais voulu m’en aller, je détestais déranger les autres, je ne voulais pas être un nuisible. Mais je ne pouvais décemment le faire, si ? Après avoir veillé toute la nuit l’accouchement à la porte de leur chambre, je ne pouvais pas à peine regarder leur progéniture et m’en aller comme si de rien n’était. De plus j’aimais beaucoup Lena, elle était si mignonne, si sage, un bébé parfait. J’avais hâte de la voir grandir et d’apprendre à la connaître, d’améliorer nos conditions de vie pour qu’elle puisse s’épanouir en tout insouciance. J’étais prêt à faire n’importe quoi pour elle mais pas directement, pas en l’ayant sous mes yeux car cela me ramenait à de trop dures pensées. Pourtant, cette enfant était plus qu’adorable, j’aurais dû pouvoir être normal avec elle, affectueux, gentil. Or je ne désirais qu’une seule chose : ne plus la voir. C’était d’horrible de penser cela, surtout si ce n’est que pour se conserver soi-même, instinct de protection.

Un faible sourire m’étira les lèvres lorsque Kat me dit que je mentais presque aussi mal qu’Ethan. En cet instant je priais pour qu’Alexander le laisse tranquille, qu’il revienne ici et mette fin à cette pitoyable entrevue. J’étais persuadé qu’à la minute même où il verrait ma mine blafarde, il saurait et changerait de sujet. Ou même mieux, il me donnerait congé. Le jetais un bref regard vers la porte, dans le vain espoir qu’il rentre comme une tornade et me prie gentiment de m’en aller. J’aurais décampé aussi sec. Sauf que la porte ne s’ouvrit pas, et me laissais embourbé dans cette situation que je ne contrôlais pas. Katarina avait beau être douce et agréable avec moi, je ne me sentais pas à l’aise. Comme si j’étouffais dans cette pièce. Elle est allée déposer Lena dans son berceau et je me sentis un peu mieux, comme si ne plus la voir m’aidait à me reprendre. Comment allais-je faire ? Serais-je obligé d’éviter tout contact avec elle tant qu’elle sera aussi petite ? C’était stupide, à bien y réfléchir, Lena n’était pas nocive après tout, pas horrible ou détestable. Au contraire, elle avait tout pour plaire. Non seulement je m’en voulais de ne pas parvenir à l’aimer comme il le faudrait, mais en plus je me sentirai coupable si je devais en venir à ne plus la voir dutout simplement pour me conserver. Je pouvais prendre sur moi, il le fallait.

Elle revint vers moi et me dis des mots qui me touchèrent énormément. Effectivement, nous nous connaissions peu, Ethan étant notre seul réel point de ralliement. Je l’aimais assez pour éprouver un grand respect pour sa femme et beaucoup d’affection pour son enfant. Tout ce qui venait de lui, à vrai dire, je l’appréciais. Le fait qu’elle soit présente pour moi me toucha de nouveau, même si au fond j’aurais préféré qu’elle n’ait jamais à me dire de telles choses. J’aurais préféré qu’elle ne remarque pas mon état, qu’elle ne se fasse pas de souci et que nous aillions une conversation normale et posée. Cependant, il est vrai qu’Ethan m’avait déjà dis qu’elle avait le don pour desceller chez les autres leurs craintes ou angoisses. J’en avais aujourd’hui la preuve, même en étant mauvais comédien je supposais que peu de gens auraient réellement cherché. Elle me regardait, le sourire aux lèvres, sourire qui me donnait envie de tout lui avouer sur le champ. Elle était douée. Par où commencer ? La grossesse, la maladie, l’accouchement, et puis New York, mon penchant pour la bouteille. Non, non, c’était impossible. Comme elle l’avait dis précédemment nous nous connaissions à peine et j’avais peur d’être en chute libre dans son estime en lui avouant toute mon histoire. Je n’étais qu’un ancien alcoolique déprimé. Un homme brisé. Même si elle n’avait pas jugé son mari qui était un junkie à son arrivée, ce n’était pas la même chose. Elle l’aimait, vraiment. Pour moi elle n’avait au mieux qu’une amitié fragile, qui se briserait à l’instant même où elle connaîtrait mon passé. Ou alors elle éprouverait de la pitié à mon égard et tenterait de me consoler comme elle le pourrait, en sachant pertinemment qu’elle ne le pourrait pas. Il est vrai que je n’étais jamais allé consulter de psy après le décès de ma femme, me réfugiant immédiatement dans l’alcool, mais en l’occurrence il était trop tard. Je ne voulais en aucun cas rajouter mon fardeau à Kat, en plus d’Ethan. Je lui rendis son sourire dans une version plus faible et moins convaincue, puis baissais la tête.

« Ce que tu me dis… me touche. Je suppose qu’il est inutile de continuer cette mascarade, oui j’ai quelques… problèmes. Rien de grave, rassure toi. Mais je ne veux pas en parler. Alors s’il te plait, ne m’y oblige pas. Ou je partirai. »

Mon ton était d’avantage triste qu’en colère, je voulais sincèrement qu’on change de sujet. Depuis que je ne voyais pas Lena je reprenais doucement vie, et me sentais capable de tenir bonne compagnie à Katarina, si elle le souhaitait toujours. J’espérais ne pas avoir été trop brutal, loin de moi cette intention, mais il fallait réellement qu’elle me laisse tranquille. Je ne voulais rien dire. Pour le bien de tous, cette décision était la meilleure.
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MessageSujet: Re: « So... Thank you » { LIAM }   « So... Thank you » { LIAM } Icon_minitimeVen 9 Juil - 17:15

Mon empathie allait réellement finir par me causer des problèmes. Si je n'avais pas tendance à être curieuse, mon envie d'aider les gens pouvait être comme un défaut pour certains. Dans ces cas là, je n'insistais pas. Je n'allais pas aider ceux qui ne voulaient pas l'être. Libre à eux de se noyer dans leur peine. Encore qu'avec certaines personnes je me sentais obligée. Par exemple, je m'étais évertuée à tenir la tête d'Ethan hors de l'eau, quand lui même n'avait plus aucune volonté. J'avais bu la tasse, oui, mais j'aurais préféré me noyer mille fois à sa place. Je l'aimais trop pour le laisser sombrer. J'imagine que c'est toujours ainsi quand on aime tant une personne. On ferait absolument n'importe quoi pour elle, quitte à payer le prix de sa propre vie... Aujourd'hui encore, je me savais prête à me sacrifier pour lui s'il le fallait. Je l'aimais d'un amour si déraisonnable... Mais cela ne m'empêchait pas de vouloir aider les autres, loin de là. Je n'aimais pas ressentir une quelconque souffrance autour de moi. C'était comme de la mauvaise herbe qu'il fallait absolument arracher à tout prix. Et puis, j'appréciais Liam, alors le voir dans un tel état me faisait de la peine. Oh, attention, cela n'avait rien à voir avec de la pitié. Les gens qui souffrent n'ont en aucun cas besoin de pitié. Ils ont besoin de quelqu'un sur qui compter, de quelqu'un qui soit prêt à leur tendre la main. Avoir pitié de quelqu'un c'était à mes yeux le meilleur moyen de l'achever, de lui enfoncer la tête sous l'eau. J'avais sincèrement envie d'aider Liam, et pour autant je ne chercherais jamais à le forcer à me parler. S'il ne le voulait pas, c'est qu'il n'était pas prêt. Ou tout simplement préférait-il se confier à quelqu'un qu'il connaissait mieux que moi, Ethan par exemple. C'était parfaitement humain, parfaitement compréhensible. J'agissais moi même ainsi, préférant me confier à une amie de longue date.

J'ai eu un petit soupir. Effectivement, comme je l'avait deviné, Liam allait mal, mais il ne souhaitait pas en parler pour le moment, ni à moi, ni à personne visiblement. J'avais l'intime conviction que c'était pourtant plus grave et plus important que ce qu'il prétendait. Il était décidément bien mauvais menteur. Néanmoins, je ne me risquai à faire aucun commentaire cette fois ci. Loin de moi l'idée de prolonger la séance de torture et d'enfoncer le couteau dans la plaie. Pendant une minute, je me suis demandée si Ethan savait ce qui faisait souffrir son ami. Si c'était le cas, sans doute avait-il déjà tenté par tous les moyens de l'apaiser. Je connaissais suffisamment Ethan pour savoir que quand il appréciait quelqu'un, il faisait vraiment tout son possible pour que ce quelqu'un aille bien. Mais je savais aussi que par expérience, il avait compris que certains maux ne peuvent se guérir que d'eux mêmes, avec l'aide du temps. Encore que parfois, le temps ne faisait que creuser les blessures, sans les aider une seule seconde à cicatriser. La peine de Liam me touchait, mais étant donné que je ne pouvais rien faire pour lui dans l'immédiat, autant changer de sujet. Je jetai un bref regard au berceau de Lena, tendant l'oreille. Rien. Elle avait dû se rendormir. Je me retournai donc vers Liam, un visage et un sourire se voulant radieux. Faisons comme si de rien n'était. Vite, changement de sujet. J'étais vraiment nulle en changement de sujet. Cela devait se voir d'ailleurs.

« J'espère que cela ne te dérange pas trop qu'Ethan se repose sur toi en ce moment... Je sais qu'il a tendance à faire passer la communauté après en ce moment, et ce n'est pas vraiment du goût d'Alexander... S'il t'en demande trop, n'hésite pas à lui dire, il a tendance à occulter pas mal de choses en ce moment... »

J'ai eu un petit sourire suivi d'une grimace. Je savais qu'Ethan avait tendance à ne voir que sa fille en ce moment. C'était bien évidemment normal... Mais ce n'était pas vraiment du goût de tout le monde à commencer par Alexander. Et d'un côté, je trouvais ça injuste. Gabrielle avait eu une grossesse normale et sans problèmes, et quand Emma était née, nous pouvions encore trouver ce qu'il fallait à un bébé sans trop de problèmes. Alexander n'avait pas vraiment eu à s'en faire de ce côté là. Alors reprocher à Ethan de vouloir prendre soin de Lena au maximum, je trouvais cela... injuste, oui. Il voulait simplement veiller sur elle. Pourquoi le lui reprocher ? Il en allait de même pour moi, je savais qu'Alex ne me laisserait pas mon « congé maternité », parce que j'étais médecin. Mais qu'étions nous censés faire alors ? Ethan ne pouvait pas travailler avec Lena, pas plus que je ne le pouvais. Mais de toute façon, étant donné que j'allaitais Lena, Alexander allait devoir se contenter de ma présence réduite à l'infirmerie. En cas d'urgence j'étais là, mais j'étais désolée de le dire, ma fille passait avant n'importe qui d'autre. Je n'aimais pas cela, mais j'avais fait un choix. Je secouai la tête doucement, avant de me passer une main dans les cheveux.

« Il te reste encore assez de temps pour toi et les jumeaux j'espère ? Sinon n'hésite pas à le dire, je m'occuperai de botter les fesses d'Ethan. C'est un exercice que je commence à maitriser. »

J'eus un petit rire, vraiment sincère. Avec un peu de change, ma tentative de détourner le sujet de conversation serait finalement couronnée de succès.
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MessageSujet: Re: « So... Thank you » { LIAM }   « So... Thank you » { LIAM } Icon_minitimeMar 13 Juil - 10:06

Katarina sembla hésiter une seconde, se demander s’il fallait réellement me laisser à mon sort ou si elle devait insister. Pendant les quelques secondes de silence qui s’écoulèrent à un rythme horriblement lent, mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine. Parler de cette manière, brutale et définitive, n’était pas réellement dans mes habitudes, et je craignais d’avoir été trop brusque. En aucun cas je ne voulais vexée ou malmenée la femme d’un de mes meilleurs amis, surtout alors qu’elle venait d’avoir un bébé, et je commençais à me sentir mal. Si Ethan l’apprenait il me tuerait sur le champ. Il me dirait sans doute que j’aurais pu m’en aller de moi-même au lieu de mal parler à sa femme, d’être désagréable et stupide, une brute. Je me mis un gigoter étrangement, comme un enfant qui savait pertinemment qu’il allait être puni après avoir fait une bêtise, et qui en avait peur. J’attendais fébrilement que Katarina dise un mot, que ce soit pour me jeter dehors ou poursuivre sur cette histoire de problème, je ne pris pas les devants. Observant fixement Katarina, je me rendis compte qu’elle balaya d’un bref coup d’œil de berceau de Lena, ce qui me donna du mal à déglutir. Allait elle la ressortir de son berceau ? Si tel était le programme, je n’aurais pas attendu de me retrouver avec l’enfant dans les bras et aurait déguerpit rapidement. Je sais que niveau politesse on aura vu mieux mais je ne me sentais capable de rien d’autre que de fuir cette nouvelle épreuve. Je devais y aller tout doux si je voulais réellement dompter mes crises d’angoisse, et ce nouvel « affrontement » aurait été de trop. J’avais eu ma dose de tension pour aujourd’hui. Finalement, Kat me regarda de nouveau et sembla de nouveau prise entre deux feux. Sauf que cette fois, elle semblait chercher quelque chose à dire ou faire, et ce fut avec un grand soupire de soulagement que je l’écoutai me parler d’Ethan et Alexander, de la communauté, de choses qui à défaut de me blesser m’apaisaient quelque peu.

Je ris une seconde avec elle avant de lui répondre, naturellement :

« Non, non, je m’en sors plutôt bien niveau gestion. J’ai un planning assez serré lorsqu’il s’agit de travailler . – je souris de nouveau. – Et très sincèrement ça me dérange pas… Je ne comprends pas Alexander parfois, comme si la communauté passait avant nos propres familles… Non, même pour le leader, il y a des priorités. J’espère juste qu’il ne va pas m’empêcher de l’aider, parce que là commenceraient les problèmes. Pour l’instant il ne dit trop rien. »

Je me surpris moi-même de ma tirade, ayant parlé beaucoup plus qu’à l’accoutumée lorsque je me retrouvais avec des personnes que je ne connaissais pas. Katarina avait une certaine capacité à nous mettre à l’aise, une fois Lena hors de notre vue. Je me sentais plus disponible et détendu pour parler avec elle, ma voix avait d’ailleurs retrouvé son calme légendaire. Je respirai un grand coup, expulsant en même temps les derniers restes de mes ressentiments. A présent j’avais de nouveau ce visage serein et tranquille, j’avais arrêté de gigoter et je regardais avec apaisement Katarina qui me posa une nouvelle question. Celle-ci me fit rire de bon cœur, bien que je ne fus pas très bruyant. J’imaginais à merveille le leader de la communauté prendre une raclée par sa femme, et cette image me paraissait d’un humour certain. En y réfléchissant, c’était sans doute elle qui portait la culotte dans leur couple car malgré le fait qu’Ethan soit un homme, un des leaders de la communauté, Katarina était plus forte. Elle semblait avoir en elle détermination et raison dissimulées par de la tendresse et de la douceur. Une main de fer dans un gant de velours. Il n’empêche que des deux je l’imaginais beaucoup plus aisément prendre les décisions et remonter les manches lorsqu’il y avait un problème. Non pas qu’Ethan se laissait aller ou s’en fichait, il est simplement plus faible, plus dépendant de sa femme. C’était elle qui l’avait sauvé et je pensais sincèrement que c’était elle qui le faisait survivre aujourd’hui, et pour cela je lui devais beaucoup.

Cette fois ci je m’accordai une minute de réflexion, me regard se perdant dans le vague. A mon sens, les jumeaux ne manquaient de rien et étaient heureux. Non, cette pensée ne résultait pas d’un élan d’égocentrisme mais il n’y avait rien de trop beau pour eux, j’étais aux petits soins. Voyant difficilement ce que j’aurais pu faire de plus, mis appart des choses stupides qui n’auraient servies à rien, je me contentais d’hausser les épaules. Avec les enfants, il est difficile de savoir si l’on fait réellement comme il faut. Peut être que je leur passais trop de choses et que plus tard ils seraient comme Riley, même si j’en doutais fortement. Ou bien me ressembleraient ils ? Après tout je n’étais pas leur père. Et je n’avais pas eus de mode d’emplois, ni personne pour m’aider. Du jour au lendemain, j’étais devenu papa et voilà tout. Ni neuf mois de préparation, ni de femme pour me rassurer. Il avait fallu que je me débrouille. Alors je l’avais fais, je m’étais arrangé comme je pouvais mais parfois je n’étais pas sur de bien faire. J’hésitais, ne savais pas vraiment à qui demander conseil. Gabrielle peut être, mais je n’osais pas trop, j’avais toujours peur de l’ennuyer. Je regardai un instant Katarina qui me souriait, et me décidai à lui demander son avis. Si je l’avais prier de me laisser tranquille tantôt, j’espérai à présent qu’elle comprenne que son avis était toute fois important pour moi, et que ce n’était pas le moins du monde contre elle. Je lui demandai alors, d’une petite voix :

« Du temps oui j’en ai mais… Crois-tu que je m’y prends comme il le faut avec Lucy et Lucas ? »

Vu la manière dont je venais de leur parler elle allait sûrement me dire que non et aurai raison. Je croyais d’avantage en la douceur comme méthode d’éducation qu’en la discipline. Cela tenait sans doute à ma mère et mon père, à choisir j’étais à présent heureux d’avoir été élevé par mon père et tentais de reproduire les mêmes schémas avec mes enfants. Mais pouvais-je le faire sans risquer qu’ils deviennent comme moi ? Faibles, dépendants, lâches.
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MessageSujet: Re: « So... Thank you » { LIAM }   « So... Thank you » { LIAM } Icon_minitimeDim 18 Juil - 12:23

J'avais cherché à changer de sujet rapidement et la première chose qui m'était venue à l'esprit était le comportement d'Ethan avec lui. Je savais qu'ils s'entendaient très bien, et qu'Ethan n'hésitait pas à lui donner beaucoup de ses responsabilités. J'espérais sincèrement que cela ne le dérangeait pas Liam était quelqu'un de discret et je ne voulais pas qu'il ait peur de dire clairement à Ethan que ce dernier abusait. J'avoue que je ne savais pas trop ce qu'Ethan lui demandait de faire. J'avais décroché de tout cela pendant ma grossesse, suivant très peu l'évolution des choses dans la communauté. Je n'avais donc pas la moindre idée de ce qu'Ethan demandait de faire à Liam, mis à part quelques petites choses sans trop d'importance. Je ne voulais pas non plus que ce dernier se retrouve avec tout sur le dos parce qu'Ethan ne se rendait pas trop compte de ce qu'il lui demandait. Ethan ne voyait que sa femme et sa fille ces derniers temps. Loin de moi l'idée de lui en vouloir bien évidemment. Au contraire j'étais très heureuse qu'il passe tout ce temps avec moi et Lena. Mais je savais aussi que toute cette attention qu'il nous portait ne plaisait pas à tout le monde, à commencer par Aaron et Alexander. Même si pour le moment ils ne disaient trop rien, comme le disait Liam. J'eus un petit haussement d'épaules, et je croisai mes bras sous ma poitrine.

« Alexander est un ancien militaire, il s'est toujours préoccupé de tout le monde avant sa propre famille... Je crois simplement qu'il ne comprend pas encore que pour Ethan, c'est différent... Ethan a mis sa famille en numéro un sur la liste de ses priorités. Tu sais qu'il a perdu sa famille, alors maintenant qu'il en a de nouveau une, il n'est pas près à la mettre de côté. Mais Alex ne veut rien entendre, parce qu'Ethan est un leader et qu'il est censé s'occuper de la communauté avant tout... »

C'était vrai... Alexander avait toujours fait passer le groupe avant sa famille ou sa propre personne. Il avait du mal à accepter que ce ne soit pas le cas d'Ethan. Il savait pourtant combien Ethan était excessif. Il avait tellement peur de nous perdre qu'il aurait fait n'importe quoi pour rester près de nous. D'autant plus que Lena était toute petite et qu'il avait peur pour elle. Je savais aussi qu'il faisait cela pour me soulager, après mon accouchement difficile. D'autant plus que j'étais toujours épuisée. J'avais du mal à récupérer, étant donné que j'allaitais Lena. J'eus un sourire, visiblement ma remarque l'avait fait rire. Oui, j'étais prête à botter les fesses d'Ethan pour qu'il laisse un peu Liam tranquille. Enfin, lui botter les fesses, façon de parler. Mon truc, c'était plutôt d'amener les choses en douceur. En général il m'écoutait toujours. Je savais user de ma douceur avec lui. Et j'étais plutôt douée pour trouver les mots qu'il fallait. J'avais compris comment il fonctionnait désormais.

Avec un sourire, je me laissai retomber sur le lit, indiquant à Liam qu'il pouvait faire de même s'il voulait. J'attrapai la petite peluche avec laquelle Lena « jouait » souvent. Bêtement, je me suis dit qu'au moins ce n'était pas trop dur de trouver des peluches et des affaires pour bébé... Ce n'étaient pas les rayons des magasins qui avaient été pillé en priorité. Durant une expédition Aaron nous avait donc ramené toutes sortes de choses, dont cette petite peluche que Lena trouvait très à son goût. Même si c'était à la peluche de son père qu'elle s'accrochait quand elle s'endormait... Enfin... Quand Ethan n'insistait pas pour la garder dans ses bras pour la nuit. Lui faire lâcher sa fille devenait un vrai parcours du combattant. Et quelque chose me disait que ce serait bientôt mission impossible. Mais c'était un fait : Lena dormait plus longtemps et plus facilement dans les bras de son père.

J'affichai un air sincèrement surpris quand Liam me demanda s'il s'y prenait bien avec les jumeaux. Je haussai les sourcils et le dévisageai une seconde, avant de retrouver mon sourire.

« Bien sûr que tu t'y prends comme il faut avec eux. Tu leur a sauvé la vie Liam. Et tu ne t'es pas contenté de faire que cela. Tu t'occupes d'eux comme de tes propres enfants, ça suffit à faire de toi un bon...père. »

J'avais hésité une seconde à employer le mot « père ». Mais au final c'était bien ce qu'il était pour eux. Un père, qui prenait soin d'eux et les protégeait de tout. Je fronçai les sourcils.

« Sincèrement je pense que tu fais tout ce qu'il faut pour qu'ils soient heureux malgré tout ça... Mais pourquoi cette question ? Est-ce que quelqu'un t'as fait une réflexion à ce sujet ? »
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MessageSujet: Re: « So... Thank you » { LIAM }   « So... Thank you » { LIAM } Icon_minitimeJeu 29 Juil - 21:04

L’éducation d’un enfant est sans doute une des choses les plus difficiles à accomplir. A fortiori lorsque l’enfant n’est pas de vous et que la situation actuelle est aussi compliquée que la notre. Quelques années auparavant, j’aurais peut être mieux cerné ma manière d’élever Lucy et Lucas, et j’y étais d’ailleurs préparé. Avec Natacha nous avions longuement parlé de ce que nous voulions pour notre enfant, la vie que nous espérions qu’il ait, l’éducation et les principes que nous comptions lui inculquer. Je savais tout cela, et j’avais une femme avec laquelle accomplir mes rêves. Aujourd’hui j’étais désespérément seul et avais besoin d’être orienté, car mes envies pour un enfant qui aurait été le miens ne pouvaient décemment être les mêmes pour ces petits orphelins que j’avais recueillis. Même si je les aimais comme ma propre progéniture, j’avais du mal à réellement juger de ce qui était bien pour eux, avais peut être tendance à être un peu trop laxiste parfois. Il est vrai que je les disputais rarement, bien que la scène qui venait de se produire pouvait laisser penser le contraire. Je n’aimais pas hausser le ton, et ne leur avais absolument jamais levé la main dessus. J’étais purement et simplement incapable d’une telle violence, l’ayant trop souvent subis dans ma propre enfance. Je savais pertinemment que frapper un enfant n’était en rien productif, que cela les rendaient seulement craintifs et passifs, et ce même sans les battre. Je privilégiais le dialogue à la fessée cul nue, et puis Lucy et Lucas, malgré les apparences peut être, étaient adorables. Ils me donnaient un peu de fil à retordre, surtout Lucas, mais cela était normal pour des enfants de cet âge, enfin du moins je le pensais. En réalité je n’avais aucune idée de ce qu’était réellement la normalité pour eux, et surtout si mes méthodes en faisaient partie. Etais-je suffisamment attentif, sévère, attentionné ? M’y prenais-je bien pour leur expliquer les choses et les calmer lorsque cela était nécessaire ? J’avais peur de faire une énorme bêtise, car après tout mal éduquer un enfant revient à donner vie à un futur adulte détestable. Ils avaient besoin de stabilité, de piliers fondateurs dans leurs vies, de notions solides afin de vivre au mieux plus tard en société. Aujourd’hui nous nous en apercevions bien, le savoir vivre était quelque chose d’indispensable pour vivre ainsi, et peut être que d’ici à ce que mes enfants soient adultes rien n’aura changé. Peut être vivront ils dans cette même communauté, avec les autres enfants ayant grandis. J’espérais de tout mon cœur que non, que le monde extérieur se sera ne serait ce qu’un peu reconstruit d’ici là. Malgré ce que Katarina me dit, le doute persistait en moi. J’avais peur, voilà tout.

« Sincèrement je pense que tu fais tout ce qu'il faut pour qu'ils soient heureux malgré tout ça... Mais pourquoi cette question ? Est-ce que quelqu'un t'as fait une réflexion à ce sujet ? »

Je la regardais un moment avant de répondre, remarquant qu’elle semblait réellement déstabilisée, fronçant les sourcils, comme si elle n’y croyait pas une seule seconde. A vrai dire elle avait raison puisque personne ne m’avait rien dis de négatif à ce sujet, et je supposais que c’était tout aussi bien. Car Katarina avait raison, je faisais tout ce qui était en mon pouvoir pour qu’ils soient heureux, et je les éduquais comme mes propres enfants. Il n’y avait rien que je n’aurais pas fais pour eux, et peut être était ce ça le problème. Je ne voulais pas les pourrir, tout comme je ne voulais pas qu’ils deviennent capricieux ou hautains. Qu’ils pensent que tout leur était de toute manière offert et qu’ils n’auraient jamais rien à faire pour obtenir ce qu’ils voudront. Dans le monde d’hier cela aurait peut être pu marcher, mais désormais ce genre d’illusion était révolu, il fallait savoir s’investir pour réaliser ses désirs, et personne ne nous devait rien. En somme non, personne n’était venu me parler de quoi que ce soit, cela était il pour autant bon signe ? Pouvais je me fier à mon seul avis ? Katarina n’était certes mère que depuis peu mais c’était une femme et je supposais que son instinct m’aiderait beaucoup. Au bout de quelques secondes je lui adressais un faible sourire, jouant inconsciemment avec l’ourlet de mon t-shirt.

« Non, aucune réflexion. Mais parfois je m’interroge, je me remets en question. Enfin, je n’ai personne vers qui me tourner quand j’ai des soucis, tu comprends ? Je suis seul pour leur donner un semblant d’éducation, pas simple. Il faut constamment que je me demande si ce que je fais est bien pour ne pas faire de grosse connerie. »

J’hochais stupidement la tête, comme satisfait par mes propres paroles. En vérité je continuais à réfléchir à tout cela.

« Avec Ethan vous discutez parfois de la manière dont vous voulez éduquer Lena je suppose ? »

Je ne voulais pas m’immiscer dans leur vie privée en posant d’indélicates questions, j’étais seulement motivé par l’expérience toute relative que le couple avait. J’aurais aimé savoir ce qu’eux pensaient, après tout c’étaient mes amis et il était bien naturel de poser ce genre de question à des personnes proches. Je voulais seulement avoir un autre point de vue afin de mieux analyser les choses et adopter une façon peut être plus appropriée d’élever mes enfants. Ce n’était pas bien méchant. Et puis je pensais que Kat pouvaient avoir de bons conseils, changeant de Gabrielle que j’avais parfois l’impression d’harceler. Je devais être lourd à la longue. Pauvre Liam, même quand tu veux bien faire tu ennuis ton monde.
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MessageSujet: Re: « So... Thank you » { LIAM }   « So... Thank you » { LIAM } Icon_minitimeMer 18 Aoû - 13:53

Je me demandais vraiment pourquoi Liam se demandait s'il était un bon père pour les jumeaux. Est-ce qu'on lui avait fait une quelconque réflexion ? À voir sa tête, on aurait dit que c'était le cas. Il s'interrogeait beaucoup, et cela se voyait sans trop de mal – pour moi du moins. Si quelqu'un c'était vraiment permis de lui faire une remarque, je trouvais cela déplacé. Personne ne doit donner de conseils à personne quant à l'éducation d'enfants qui ne sont pas les nôtres. Sans compter que c'était suffisamment difficile aujourd'hui d'élever un enfant, ou plusieurs. Et je n'oubliais pas que Lucy et Lucas n'étaient pas « vraiment » les enfants de Liam. Il n'était avec eux que depuis deux ans, il s'était retrouvé père du jour au lendemain, et ce job n'était pas fourni avec un mode d'emploi... C'était un peu différent pour Ethan et moi, certes. Ethan avait pu s'habituer à l'idée, il avait vu mon ventre s'arrondir, il avait senti Lena bouger et grandir... Liam s'était retrouvé tout à coup avec deux enfants de huit ans déjà entre les bras. Je ne savais pas si n'importe qui d'autre s'en serait sorti aussi bien que lui. Quand j'étais arrivée dans la communauté, il était déjà là, avec les jumeaux. Et si on ne m'avait pas dit qu'il les avait recueilli, j'aurais continué à penser qu'il était leur père, pour de bon. Enfin, il était devenu leur père... Plusieurs fois il m'avait semblé entendre Lucy l'appeler par ce nom. Et cela ne m'avait absolument pas choquée. Si elle le disait, c'est que c'était vrai.

« Que tu te demandes ou non si tu fais ce qui est bien ou non n'y changera rien, Liam. Tu feras des erreurs, un jour ou l'autre. Mais tous les parents font des erreurs. Et tu sais quoi ? Ce n'est pas grave. Être parent c'est faire des erreurs, mais savoir les rattraper malgré tout. C'est savoir qu'on ne sera jamais parfait tout en cherchant à l'être. Ne regrette rien de ce que tu feras avec eux. Car au final, ce sont toutes ces petites erreurs et ces grands succès qui les aideront à grandir. »

Je fis une pause, histoire de lui laisser le temps d'analyser et d'enregistrer tout ça.

« Être parent c'est se casser la figure en permanence pour mieux se relever. »

Rien n'était parfait, et rien ne le serait jamais. Mais cela faisait parti du travail. Avec Lena nous ferions certainement quelques erreurs... Ça ne l'empêcherait pour autant pas de grandir et de s'épanouir. Il suffisait de savoir rattraper ses erreurs. Voilà tout. Nous y arriverions, comme nos parents l'avait fait avant nous. Par exemple, mon père : il avait fait partie de la mafia, il avait été ami avec l'un des pires hommes... Et pourtant j'avais toujours été heureuse, je n'avais jamais manqué de rien. De rien du tout. Il m'avait aimé et avait pris soin de moi pendant vingt-trois ans. Je n'avais jamais souffert de quoi que ce soit. Je lui en avais beaucoup voulu, quand j'avais appris ce qu'il avait fait. Et puis finalement, j'avais compris que le plus important ça avait été ce qu'il avait fait pour moi. Il m'avait toujours protégé. Toujours.

« Et je t'interdis de penser que tu n'as personne vers qui te tourner. Tu peux toujours venir me voir, ou venir voir Ethan. Peu importe le moment et l'heure. Tu as fait suffisamment pour nous pour que nous te rendions la pareille. »

Je souri, avant de jeter un coup d'œil vers le berceau de Lena. Je mourais d'envie de me lever et d'aller la prendre dans mes bras. Simplement pour qu'elle y dorme. Je savais qu'elle aimait dormir contre ma poitrine, collée contre mon cœur. Mais je devais finir cette conversation, et laisser Lena dormir tranquillement.

« Oui, bien sûr que nous en discutons. Mais tu sais il n'y a pas de mode d'emploi... Ethan et moi avons certaines valeurs communes et quelques unes différentes, et nous allons essayer de lui inculquer tout ça... Mais nous avons encore un peu de temps devant nous. Pour le moment, tout ce dont a besoin Lena c'est de beaucoup d'attention et de tendresse. Heureusement, nous en avons beaucoup à revendre, tous les deux. »

J'eus un petit haussement d'épaules avant de poursuivre sur ma lancée. Mon dieu, quel monologue !

« Vraiment, je pense que tu dois cesser de te faire trop de souci, Liam. Tu verras, tout ira pour le mieux. Tant qu'ils sont heureux, c'est que tout va bien, non ? »
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MessageSujet: Re: « So... Thank you » { LIAM }   « So... Thank you » { LIAM } Icon_minitimeJeu 19 Aoû - 13:13

J’écoutais sans broncher ce que Katarina tentait de m’expliquer, m’appliquant à retenir chacun de ses mots et conseils afin de m’en réconforter lorsque je serais de nouveau seul et totalement perdu. Comme une petite base de données utiles au cas où. Une moue dubitative apparut sur mon visage lorsqu’elle m’assura que je ferais des erreurs, et même si son raisonnement aurait du me rassurer j’avais peur de prendre des décisions qui auraient un impact si puissant sur la vie de mes enfants que je ne pourrais jamais les réparer en cas d’erreur flagrante. En clair, j’avais peur de saccager leurs vies en faisant de mauvais choix pour eux. « Être parent c'est se casser la figure en permanence pour mieux se relever. » Oui, peut-être avait-elle raison après tout. Peut-être fallait-il que je j’apprenne en me trompant. Je songeais alors qu’Ethan avait de la chance d’avoir Katarina, qui en dehors d’être une femme attentionnée se révélait également bonne mère. Le connaissant comme mon frère, je supposais qu’il ne devait pas toujours être très à l’aise quant à toutes ses questions, toutes ces choses bonnes ou mauvaises pour un enfant, et qu’il fallait absolument gérer. S’en serait-il sorti sans sa femme ? Je ne savais pas vraiment. Sans doute que oui, mais avec beaucoup de difficultés. Tout comme moi. Si seulement Natacha avait été là, elle aurait su m’orienter, me conseiller, me rassurer, tout comme Katarina tentait de le faire. Tout comme Gabrielle l’avait déjà fait. N’ayant plus de femme à moi, j’étais obligé d’aller auprès de celles des autres pour trouver réponses à mes questions ; ridicule. Lorsque Kat « m’interdis de penser que je n’avais personne vers qui me tourner », je souri, trouvant l’attention qu’elle avait pour moi touchante. Après tout, elle et moi nous connaissions peu, et c’était très prévenant de sa part que de me rassurer ainsi. J’avais toujours, depuis le départ, compris pourquoi mon meilleur ami en était si amoureux, et à vrai dire aucune autre qu’elle n’aurait pu le combler. Alors je ne sais pas, peut-être avais-je toujours fais le plus possible pour eux. Parce qu’il était comme un frère, et qu’ainsi sa femme méritait dans la mesure du possible mon affection également. Mon sourire se fana cependant lorsque je remarquai qu’elle regarda un instant le berceau de Lena. S’était-elle réveillée ? Non. Ouf. Mon cœur s’était un instant serré, se préparant à endurer de nouveau la vue de l’enfant. Oui c’était horrible, mais moins je la voyais, mieux je me portais…

Katarina se remit à parler, perdant un peu de mon attention. Non pas que ces propos de m’intéressaient pas, loin de là, mais mes yeux restaient sur ce berceau, comme si le temps s’était arrêté. Je ne pouvais détacher mon regard de ce foutu berceau, de ce passé qui me prenait à la gorge comme une odeur nauséabonde de viande avariée. Dans ma tête quelque chose me disait « tourne la tête ! Ecoute Katarina ! Arrête de te torturer. » Mais je ne pouvais m’y résigner, c’était tout simplement plus fort que moi. Quelques années plus tôt, Natacha et moi avions acheté un berceau du même genre, le plus grand possible pour que notre enfant soit à l’aise. Il était simple, blanc avec de petites notes de musiques de toutes les couleurs peintes sur les côtés. C’est moi qui les avais peintes, sous le regard moqueur de ma femme qui trouvait bien médiocres mes talents de dessinateur. Nous avions choisi de ne prôner ni le rose ni le bleu dans cette chambre d’enfant, désireux de conserver le suspens jusqu’au bout, nous ne connaissions pas le sexe. A l’hôpital, lorsque tout fut réduit en cendres je n’avais pas voulu savoir non plus. Je n’aurais pas supporté de l’apprendre seul. Enfin, qu’aurais-je supporté après ça de toute façon ? Ma bouche était pâteuse, la voix de Katarina me parvenait au travers de ce nuage de souvenirs difficiles. « Nous avons beaucoup de tendresse à revendre, tous les deux ». Et moi donc. Natacha avait arrêté provisoirement sa carrière à l’orchestre afin de s’investir au mieux dans les préparatifs de cette naissance. Je me souviens de toutes les choses prévues pour son confort, je me souviens des peluches, des vêtements, des biberons et tétines. Tout. Lorsque je ne jouais pas pour l’orchestre, je passais mes journées à composer des mélodies pour mon enfant, cherchant l’accord juste, celui qui définira au mieux l’amour que je lui portais déjà. Parfois, ma femme s’approchait de moi, et posant ses mains sur mes épaules se penchait sur la partition, écoutait doucement les notes qui naissaient sous mes doigts. Elle riait ou souriait tendrement, m’embrassait avant de retourner vaquer à ses occupations. Il y eut des jours où j’avais demeuré face à mon piano des heures d’affilées, griffonnant sur des feuilles entière des séries de notes qu’il n’entendrait de toute manière jamais. Jamais.

Ce fut Katarina qui me sortit de mes songes, une question retentissant à mes oreilles. En réalité, cela faisait déjà quelques bonnes secondes qu’elle avait été posée, mais complètement ailleurs je n’avais pas entendu. Je reportai mon regard sur Kat, ne sachant que dire. Premièrement parce que j’avais totalement perdu le fil de la conversation, deuxièmement parce que je me sentais quelque peu honteux. De plus le regard insistant de Katarina qui attendait sans doute une réponse ou une quelconque réaction me bloquait totalement. Difficilement, et à court de n’importe quelle autre réplique susceptible de concorder, je dis doucement :

« Certainement. »

Pas vraiment de prise de risque. Bravo Liam, c’est vraiment très recherché. Avant de n’avoir pu ouvrir de nouveau la bouche, un bruit sourd retentit dans le couloir, suivit d’un long cri de douleur qui, par tous les diables, réveilla Lena. Elle se mit à pleurer. Ni une ni deux, je me levai, allant voir ce qui se passait. Comment ça ? Non, je n’ai pas pris la fuite, où est-ce que vous allez chercher ça ? Bon… Peut-être un peu, c’est vrai. Lorsque je jetai un regard dans le couloir, je vis une jeune femme d’une vingtaine d’années pleurant, tenant sa cheville entre ses mains. Mon devoir me poussait à l’aider, qu’il y ait eu les cris de Lena ou non dans mon dos. Aussi, après un bref « je m’en occupe » à Katarina suis-je parti, refermant la porte derrière moi. Bien qu’elle fut médecin, je préférais emmener la personne qui venait de tomber voir Mathilda au risque que Kat prenne Lena avec elle. Je ne voulais plus la voir, c’était comme viscéral. Une nécessité absolue de m’éloigner de ces pleurs d’enfant qui me tiraillaient. Dans ma fuite je n’avais même pas pris le temps de la saluer avant de m’en aller, ce qui en soit ne me ressemblait absolument pas. Il fallait que je parte le plus vite possible, passant le bras de la jeune femme à terre autour de mon cou, je l’emmenais tant bien que mal jusqu’à l’infirmerie. Plus les échos de pleurs me paraissaient lointains, plus je me détendais.
Suffisait-il alors d’ignorer son passé pour ne plus en souffrir ? De le fuir, le renier ? Je l’espérais du plus profond de mon être. Oui, je l’espérais.
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