This Is War
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

 

 A nightingale in a golden cage { Samuel }

Aller en bas 
AuteurMessage
Katarina K. Jones
In the shadow of your heart.
Katarina K. Jones


Messages : 1762
Date d'inscription : 30/12/2009
Age : 32
Localisation : Elizabethtown

A nightingale in a golden cage { Samuel } Empty
MessageSujet: A nightingale in a golden cage { Samuel }   A nightingale in a golden cage { Samuel } Icon_minitimeVen 3 Sep - 19:27

Les choses s'arrangeaient lentement, petit à petit. Mes blessures commençaient à guérir. Les hématomes disparaissaient lentement, et celui sur mon visage avait presque disparu totalement. Ceux sur ma poitrine également, ainsi que ceux sur mes cuisses. En ce qui concernait mon genou, les choses s'arrangeaient également. Je boitais toujours et ne devais pas faire d'efforts démesurés, mais il allait mieux. Il était moins enflé et je pouvais plier la jambe sans hurler de douleur. Le plus douloureux restait encore mes côtes cassées. Elles guériraient, oui, mais nettement moins vite que le reste. Mais j'avais pris l'habitude de faire attention. Je devais être patiente, voilà tout. J'étais nettement plus encline à l'être depuis que je savais que je pouvais de nouveau allaiter Lena sans danger. De même je savais maintenant que je n'avais pas peur qu'Ethan me touche, contrairement à ce que j'avais pu croire. Je pouvais donc prendre les choses avec un peu plus de calme. J'étais plus détendue... Je n'angoissais plus non plus à l'idée de sortir de ma chambre, malgré le petit accident que j'avais eu quelque temps plus tôt. J'étais tombée et Aaron avait dû m'aider à me relever, parce que je n'y arrivais pas. J'avais eu l'occasion de le revoir depuis et je l'avais remercié, de la même façon que je m'étais excusée d'être partie en « courant » ensuite. Il n'avait rien dit, ne m'avait rien reproché, se contentant de me serrer brièvement dans ses bras. Et je ne savais pas ce qu'il avait bien pu dire au reste de la Communauté, mais le peu de fois où je sortais, personne ne me disait jamais rien, personne ne faisait de commentaires sur mon état physique. Il avait certainement dit que ceux qui feraient un commentaire se prendraient le poing d'Ethan dans la figure. Menace efficace.

Ce jour là, enfin cet après midi là plutôt, j'avais décidé qu'il fallait que je passe un petit peu de temps à l'extérieur de notre chambre. Ethan avait paru sceptique un petit moment, puis il avait fini par accepter, à condition que je reste dans le salon, au calme et que je ne fasse pas d'effort insensé. J'avais bien évidemment accepté, sachant pertinemment qu'il ne me laisserait pas sortir si je n'acceptais pas cette condition. De toute façon, c'était la plus raisonnable. Je n'étais pas idiote et en tant que médecin je savais d'autant plus que ma guérison ne serait pas immédiate, loin de là. Je devais faire attention, ne pas présumer de mes forces... Je l'avais fait une fois, on ne m'y reprendrait certainement plus. Et de toute façon, je savais qu'Ethan et Mathilda veillaient sur moi. Cette dernière venait me voir tous les jours, que ce soit simplement pour prendre de mes nouvelles ou changer les pansements qui avaient besoin de l'être. C'était touchant, de voir ces personnes faire aussi attention à moi... Plusieurs fois, j'avais dit à Ethan de cesser de s'en vouloir autant. Il s'en voulait comme jamais... Je lui avais dit plusieurs fois que ce n'était pas sa faute, mais il ne cessait de dire le contraire, malgré mes efforts. Alors je n'insistais pas, parce que je savais que tout ce que je j'allais faire c'était le braquer et le contenter dans son idée. Et puis... Il avait certainement besoin de se remettre de tout cela, il avait été touché lui aussi, psychologiquement. Durement. Je le voyais, j'avais perçu des changements en lui. Cela me faisait mal de le voir souffrir en silence...

J'avais insisté pour marcher jusqu'au salon. Il avait dit « d'accord, mais tu t'appuies sur moi ». J'avais accepté et j'avais passé un bras autour de son cou tandis qu'il portait Lena. J'allais la garder avec moi, étant donné qu'il avait quelque chose à faire, ou quelqu'un à voir... Bref, la petite princesse allait passer l'après midi avec sa maman. Comme tous les après midi depuis que j'étais revenue. Mais ça ne semblait pas la déranger plus que cela, pas plus que moi d'ailleurs. Au contraire, passer du temps avec elle me détendait. Elle était la seule personne ici à ne rien comprendre à ce qui était arrivé et c'était très bien comme ça. Je ne me laissai pas de ses grands sourires et de ses gazouillis. Elle était simplement magnifique... merveilleuse. Je n'aurais jamais pensé devenir accro à un petit être de cette façon. J'avais toujours aimé les enfants, les bébés, mais le mien... Lena. Elle était mon petit miracle. Notre petit miracle. Le parfait mélange d'Ethan et de moi. Je comprenais mieux tous ces parents angoissés, que j'avais croisés à l'hôpital... Ethan m'a emmenée directement dans le salon, et je me suis installée dans le canapé avec Lena. Il m'a donné quelques unes de ses affaires, avant de m'embrasser et de filer. Il avait l'air renfrogné, pas vraiment heureux d'aller là où il allait... Il avait ce petit air boudeur qui transformait Ethan, 28 ans en Ethan, 15 ans et en pleine crise d'adolescence. Je l'ai regardé s'éloigner et j'ai eu un petit soupir, avant de reporter mon attention sur Lena. Elle me regardait avec ses grands yeux bleus, les mêmes que ceux d'Ethan et me faisait un grand sourire tout en tendant ses petites mains vers moi. Je l'ai soulevée et j'ai déposé un baiser sur son petit nez.

« Et oui, tu vas passer la journée avec maman, et oui ! »

C'est à peu après avoir donné un exemple parfait de la mère complètement gaga que je me suis rendue compte qu'il y avait quelqu'un d'autre dans la pièce. Et ce quelqu'un je ne l'avais pas vu quand j'étais rentrée avec Ethan et Lena. J'ai eu un petit sursaut, et j'ai repris Lena contre moi. Je ne connaissais pas cet homme, je ne l'avais jamais vu ici. C'était certainement un nouveau venu... Il n'était pas rare que de nouvelles personnes arrivent.

« Oh bonjour. Excusez moi, je ne vous avais pas vu. »

Pas du tout, même. J'étais un peu trop focalisée et sur mon bébé, et sur mon mari... En y repensant de plus près, j'avais entendu quelques rumeurs qui disaient qu'un homme était arrivé il y a peu et qu'on l'avait collé aux cuisines. Ce devait être lui, son visage m'était totalement inconnu. Non pas que je connaisse toutes les personnes de la communauté, mais je reconnaissais plus ou moins tout le monde, par habitude... J'ai tenté un sourire, tout en passant une main dans le dos de Lena, tandis qu'elle s'accrochait à mon pull. J'ai remarqué que l'homme tenait un livre à la main, et je me suis sentie coupable de l'avoir dérangé en pleine lecture. Mais que voulez vous, quand on vit avec une centaine de personnes, on a très rarement le salon pour soi. Enfin, peu importe. Autant faire connaissance, non ? D'autant plus que j'allais rester là jusqu'au retour d'Ethan, alors...

« Pardonnez moi de poser la question, mais... vous êtes le nouvel arrivant, n'est-ce pas ? Les rumeurs vont vite ici... Mais je ne connais pas votre prénom. »

J'ai souri, avant de songer à un détail. Je ne connaissais pas mon prénom et il ne connaissait pas le mien non plus. C'était certainement plus malin de lui dire comment je m'appelais.

« Oh, je m'appelle Katarina. Et mademoiselle s'appelle Lena. »

En général, j'étais assez douée pour mettre les gens à l'aise dès le début. Mais ça, c'était toujours avant qu'ils ne se rendent compte que j'avais un accent qui n'avait rien d'américain. Enfin là, me demandais pas pourquoi, mais j'avais un « bon » pressentiment. Et puis de toute façon après tout ce que j'avais vécu, ce n'était pas une petite grimace dégoutée qui allait me mettre dans tous mes états.
Revenir en haut Aller en bas
https://thisiswar.forumactif.org
Invité
Invité




A nightingale in a golden cage { Samuel } Empty
MessageSujet: Re: A nightingale in a golden cage { Samuel }   A nightingale in a golden cage { Samuel } Icon_minitimeSam 4 Sep - 8:55

On dit que le temps apaise les blessures du coeur. Cela ne fonctionne pas avec moi. Cela n'avait jamais fonctionné. Quand j'avais perdu Freddie, mon premier amour, alors que j'étais adolescent, j'en avais été très malheureux. Quand j'avais quitté Thomas alors que je l'aimais toujours, j'en avais énormément souffert. Quand Jason était mort dans une embuscade, j'en avais été anéanti. Et ces souvenirs, malgré les années, étaient toujours aussi douloureux pour moi parce que même si je gardais grâce à ces hommes de merveilleux souvenirs, même si j'avais vécu des moments magiques, même si j'avais été heureux, la douleur ne de leur perte ne pouvait pas disparaître. Je gardais le moral, je gardais le sourire et j'éprouvais de la gratitude pour être encore en vie, mais cela ne m'empêchait pas de souffrir de ces amours perdus à jamais. Et à présent, voilà que j'aimais un homme qui ne m'aimait pas en retour. C'était la première fois que cela m'arrivait et le pire, c'était que cela se produisait avec l'homme pour lequel j'avais des sentiments plus forts et plus puissants que ceux que j'avais pu ressentir jusque là et croyez-moi, ce n'était pas peu dire, parce que j'avais aimé ces trois hommes profondément, et j'avais été complètement dingue de Jason. Mais Liam... C'était différent. C'était un amour qui me rongeait de l'intérieur tant il était puissant et présent. J'avais un besoin viscéral de l'avoir à mes côtés, de l'embrasser, de le tenir dans mes bras. C'était insupportable, et ça l'était dautant plus que nous nous étions embrassés. Une seule et unique fois. Il avait fait le premier pas et à ce moment-là, j'avais cru que tout allait changer, j'avais cru qu'il m'aimait, j'avais cru... A tout un tas de choses en fait. Mais il avait reculé et pire que tout, il avait pleuré et m'avait regardé avec un dégoût qui avait fait naître en moi une fureur presque incontrôlable. J'avais très mal vécu ce moment, il s'était enfui et depuis, nous ne nous étions pas recroisé. La colère avait fini par devenir tristesse infinie mais je n'y pouvais rien. Liam n'aimait pas les hommes et la seule fois où il avait cédé à un moment de faiblesse, il avait détesté ça : Il m'avait détesté, moi. J'avais laissé tomber mon masque, j'avais laissé parler mes sentiments et à présent, c'était pire que tout : Nous étions des étrangers l'un pour l'autre et c'était terrible. Horrible. Insupportable.

J'étais fatigué parce que je dormais mal. Ce n'était pas le confort qui me manquait, mais mon coeur me faisait tellement mal que mes nuits étaient agitées. Elles étaient parfois peuplées de rêves merveilleux en compagnie de Liam, et parfois de cauchemars où je revivais ce moment d'horreur où il m'avait regardé avec dégoût. Bref, je n'étais pas en très grande forme en comparaison à d'habitude. Alors, après avoir rangé la cuisine suite au déjeuner, je décidai d'aller m'installer dans le salon avec un livre de façon à essayer de me détendre. Et quoi de mieux pour se faire qu'un bon livre qui vous transporte dans un tout autre univers et dans un tout autre temps? Rien. Enfin, rien, quand on choisit correctement son livre, mais décider de relire « Autant en emporte le vent » alors que sa vie amoureuse est un désastre, ce n'est pas très judicieux, je vous l'accorde. Pourtant, ce fut bien ce livre-là que je choisis. Je m'installai confortablement dans un fauteuil et commençai ma lecture. Je connaissais ce livre presque par coeur, il était l'un de mes favoris. Que voulez-vous? Je suis un grand romantique... Cette histoire d'amour m'avait énormément touché et je me lassais pas de la relire, encore, et encore. Je n'éprouvais pas beaucoup de sympathie pour Scarlett : Je la trouvais égoïste, personnelle et cruelle. Par contre, j'étais plein de tendresse pour Rehtt. Il avait beau avoir des mauvais côtés, il aimait sincèrement sa femme contrairement à elle qui ne voyait que par les beaux yeux d'Ashley. A la fin, cependant, une partie de moi éprouvait de la pitié pour Scarlett car elle réalisait trop tard qu'elle aimait son mari alors que ce dernier ne voulait plus d'elle. Mais Scarlett était une battante et elle n'allait pas abandonner. Jamais. Allais-je me transformer en Scarlett, et être prêt à tout pour reconquérir Liam? Probablement pas. Je n'avais pas du tout le caractère de Scarlett. J'étais peut-être parfois dur, froid et peut-être même capable d'une certaine violence (Des côtés de ma personnalité qui avait fait leur apparition quand j'avais fait la guerre) mais j'étais surtout très tendre et très doux. Je voulais ne faire que du bien à la personne que j'aimais, je refusais l'idée de lui faire du mal et essayer de le reconquérir alors qu'il avait été si chamboulé par son premier pas vers moi allait lui faire beaucoup de mal. Alors, j'allais rester cet étranger qu'il avait voulu que je devienne.

J'avais commencé à lire depuis un moment (j'avais bien avancé dans le roman puisque Scarlett était déjà enceinte de son premier mari) lorsque la porte s'ouvrit. Je cessai automatiquement ma lecture pour relever mon regard et vit Ethan, une femme qui devait probablement être Katarina, et leur fille qui s'appelait Lena, si je ne me trompais pas. Je ne connaissais pas vraiment Ethan. Je l'avais croisé à plusieurs reprises mais c'était à peine s'il m'avait adressé la parole ou un regard. A part deux ou trois personnes, il était de toute façon distant avec tout le monde. Je pouvais cependant le comprendre car il avait vécu des choses très difficiles. On avait fini par m'expliquer que d'une, sa femme avait failli mourir au moment de mettre leur fille au monde, que de deux, sa femme avait failli mourir quand un plafond s'était effondré dans l'une des galeries, et que de trois, elle avait été enlevée -par ceux que les Survivants appelaient les Hors-la-loi- et torturée pendant plusieurs jours. Comment aurait-il pu être jovial, plein de vie et plein de douceur alors que sa femme, son amour avait autant souffert? S'il était comme moi, s'il avait mal à en crever quand il savait que la personne qu'il aimait souffrait, il avait dû être au plus mal pendant un long moment. Aussi, je ne lui tenais pas rigueur de son comportement et ne cherchais pas à nouer de contact avec lui : Si un jour, il en avait envie, je ne le repousserais pas mais en attendant... Donc, sans même m'adresser un regard, comme d'habitude, il déposa délicatement Katarina sur un canapé, leur petite fille dans les bras de sa maman, et il quitta la pièce. Je fermai mon livre, en prenant soin de marquer la page où je m'étais arrêté, et portai mon attention sur Katarina et sur sa petite puce. Je sentis mes lèvres s'étirer doucement en un sourire : Cette petite était magnifique et adorable. J'avais très envie d'avoir des enfants, c'était une chose à laquelle j'aspirais, mais à laquelle je ne pouvais malheureusement pas avoir accès puisque j'étais homosexuel et célibataire qui plus est. Peut-être aurais-je pu adopter un enfant mais... J'avais envie de fonder une famille, pas d'être un père célibataire. Bref, je regardais Katarina et Lena avec insistance quand la maman se rendit soudainement compte de ma présence. Elle me salua et s'excusa de ne pas m'avoir vu.

-Y'a pas de mal.

Le petit geste de tendresse qu'elle eut envers sa fille lorsque cette dernière s'accrocha au pull de sa maman me fit sourire un peu plus. Je trouvais ça tellement merveilleux... Si seulement j'avais pu, moi aussi, tenir mon fils ou ma fille dans mes bras, si j'avais pu avoir le bonheur d'être père, d'élever mon enfant en compagnie de l'homme que j'aimais. Quand elle me demanda si j'étais le nouvel arrivant -les nouvelles allaient vite au sein de la communauté-, j'acquiessai d'un petit mouvement de la tête pour lui confirmer. Eh oui, c'était moi le petit nouveau de la bande. Le fait est qu'elle ne connaissait pas mon prénom, alors que moi je connaissais le sien : Pas très équitable ça. Je n'eus pas le temps de me présenter qu'elle se présenta, en n'oubliant pas bien sûr de me présenter sa petite fille. Je me redressai et allai m'installer à côté d'elle sur le canapé, en prenant soin de poser mon livre à côté de moi. J'avais juste suivi mon instinct, sans même réfléchir. Je n'avais pas envie de parler avec elle alors que nous étions séparés de quelques mètres : Ca me paraissait ridicule. Une fois assis à côté, tout en respectant une certaine limite pour lui laisser son espace, je lui adressai un large sourire.

-Je sais qui vous êtes. Enfin, disons que je connaissais déjà votre prénom et celui de votre petite puce. Vous êtes la femme d'Ethan. Ravi de faire connaissance. Je m'appelle Samuel.

Je me penchai un peu pour observer Lena de plus près.

-Bonjour mademoiselle Lena.

Et relevai mon regard vers Katarina. Maintenant que j'étais plus près d'elle, il me semblait bien distinguer un reste d'hématome sur son visage. Mes traits restèrent de marbre et je ne mentionnai pas ce détail que je venais de remarquer : Il était hors de question d'être indiscret et de la mettre mal à l'aise et pire, de la faire souffrir. Je savais, pour avoir vécu des évènements traumatisants, qu'il était souvent difficile d'en parler, en particulier avec des étrangers et pour le moment, c'était ce que j'étais : Un étranger.

-Elle est vraiment magnifique. Quel âge a-t-elle?

Et voilà, j'étais complètement fasciné par ce petit bout à présent.


Dernière édition par Samuel Brimstone le Dim 26 Sep - 9:25, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Katarina K. Jones
In the shadow of your heart.
Katarina K. Jones


Messages : 1762
Date d'inscription : 30/12/2009
Age : 32
Localisation : Elizabethtown

A nightingale in a golden cage { Samuel } Empty
MessageSujet: Re: A nightingale in a golden cage { Samuel }   A nightingale in a golden cage { Samuel } Icon_minitimeSam 4 Sep - 13:56

C'était tout moi, ça. Dès que j'étais seule avec Lena, j'oubliais complètement le reste du monde. Elle m'obnubilait complètement. Je ne pouvais pas détacher mes yeux de sa petite bouille de bébé. Elle était tellement adorable.. C'était drôle, je me rendais compte qu'Ethan avait raison. Elle me ressemblait pas mal, même si elle avait ses yeux. J'imagine que cette fierté que j'éprouvais était tout à fait normale... Quelle mère n'aurait pas été fière de son enfant ? Certainement pas moi. Je m'étais toujours extasiée devant les enfants des autres, mais là c'était différent. Lena était ma fille, je l'avais portée pendant des mois, je l'avais mise au monde et... Ah, voilà, je recommençais ! Je venais à peine de me rendre compte de la présence de quelqu'un qu'il suffisait que je regarde Lena pour concentrer à nouveau toutes mes pensées sur elle. Je n'avais vraiment pas fait attention, je m'étais contentée de m'asseoir et de jouer les mamans gâteau avec elle. J'avais vraiment dû avoir l'air intelligente... Enfin, peu importe. Je m'étais rendue compte de la présence de cet homme avant de paraître complètement gaga. C'était l'essentiel. Je m'excusai donc tout naturellement, pour ne pas paraître impolie. La fin du monde avait beau avoir eu lieu, ce n'était pas une raison pour mettre la politesse au tiroir. Et puis j'étais toujours la fille gentille et agréable... Enfin, j'essayais. Ce n'était pas forcément évident, surtout après les semaines difficiles que j'avais vécues. Mais je me disais que cela ne pouvait pas me faire de mal de rester ouverte aux autres. Après tout c'était un peu mon rôle dans la communauté. Quand on est médecin on doit être à l'écoute des autres, du moins un minimum. Aider les autres était un peu une seconde nature chez moi. Même si au début j'avais été rejetée à cause de mes origines. Il arrivait encore que les nouveaux venus se comportent comme des rustres avec moi à cause de cela. Mais maintenant, tous savaient plus ou moins qu'il y avait Ethan pour les remettre à leur place. Sans compter que j'avais appris à me défendre, avec le temps.

Je levai les yeux vers l'inconnu tandis qu'il se relevait et s'approchait de nous. Je le regardai s'asseoir à côté de moi avec un sourire. Il est vrai qu'il serait certainement plus agréable de se parler sans avoir à le faire d'un bout à l'autre de la pièce. Et puis ce n'était pas comme si j'étais terrifiée à l'idée de rencontrer de nouvelles personnes. Au contraire, je pensais que cela pouvait me faire beaucoup de bien, de rencontrer quelqu'un qui ne savait rien ( pour le moment ) de tous les tracas quotidiens, de tous les problèmes au sein de la communauté. Cet homme représentait un regard neuf. Du moins c'était ce que je pensais, je ne savais pas trop quand il était arrivé. Il y avait eu trois semaines ou j'avais été carrément à côté de la vie de la communauté. La première j'étais restée enfermée parce que je devais récupérer des blessures résultant de l'effondrement de la galerie. La seconde j'avais été enlevée. La troisième j'étais restée prostrée dans ma chambre, effrayée à l'idée de mettre un pied dehors. Alors finalement, peut-être que son regard n'était pas si neuf que cela... Je le saurais bien assez tôt de toute façon, j'imagine. Je continuai de sourire, tandis qu'il m'avouait savoir qui j'étais. Oh. Je dû afficher un petit air légèrement surpris, avant de reprendre contenance. Évidemment, les rumeurs allaient très vite dans la communauté, c'était pire que dans un lycée. Il savait comment je m'appelais et il savait que j'étais la femme d'Ethan. Je ne pus m'empêcher d'avoir un petit rire. J'imagine que c'était à peu près comme ça que l'on me présentait : « tu vois, celle là bas c'est la femme d'Ethan Jones, alors garde tes distances ! ». Cela ne m'aurait pas étonnée qu'Aaron soit celui qui prévenait gentiment les gens... Ou alors, tout le monde savait ce qui m'était arrivé et j'étais ainsi devenue le sujet de conversation à la mode, après l'adultère de Gabrielle. Merveilleux, non ?

« Enchantée, Samuel. »

C'était toujours mieux de pouvoir l'appeler par son prénom plutôt que par « l'inconnu » ou encore « le nouveau venu ». Je ne pus m'empêcher d'afficher mon plus beau sourire de maman quand il s'adressa à Lena. Elle était toujours contre moi, mais elle réagissait à son prénom. Aussi eut-elle un petit mouvement de la tête vers Samuel, même si elle finit par replonger sa tête contre moi. De décidai alors de la remettre en position assise, en l'asseyant dos à mon ventre. En général elle aimait bien être assise, cela lui permettait de regarder tout autour d'elle. Elle fit néanmoins une petite grimace, certainement frustrée de devoir lâcher mon pull. Alors elle s'est agrippée à mes mains, refusant de lâcher mes doigts. Je ne pus m'empêcher d'éprouver une certaine fierté quand Samuel me fit remarquer qu'elle était magnifique. Oh, ça oui, elle l'était. Et en plus d'être très jolie elle était absolument adorable. Elle n'était pas sauvage et pleurait peu. C'était vraiment une chance.

« Elle vient d'avoir un mois et demi. Elle est encore toute petite. »

J'eus un sourire et secouai la tête. Je devrais vraiment avoir l'air ridicule... Enfin, j'imagine que je n'étais pas la première jeune maman que Samuel rencontrait. Certes à l'heure d'aujourd'hui ce n'était pas vraiment « courant », mais avant... Je ne comptais même plus le nombre de mères que j'avais rencontrées. Mon travail m'avait certes un peu aidée, mais on a tous plus ou moins connu une jeune maman. Question de... statistiques ? Qu'importe. Aujourd'hui j'étais la seule femme de la communauté avec un nourrisson. C'était d'ailleurs assez étonnant à mon avis. Parce que la contraception n'était plus ce qu'elle était et je doutais sincèrement que la plupart des gens soient abstinents... Enfin, ce n'était pas mes affaires, je ne voulais rien savoir à ce sujet, rien du tout. Je glissai doucement mes mains sous les aisselles de Lena et la relevai avant de la mettre face à moi. Quand elle se tenait debout, elle avait le réflexe de pousser sur ses jambes un moment, avant de s'affaler contre moi. J'approchai mon visage du sien et déposai un baiser sur son petit nez.

« Eh oui mademoiselle, vous êtes encore toute petite. Minuscule même. »

Tandis qu'elle jouait à attraper mes cheveux ( encore ) je me tournai vers Samuel, qui nous regardait en souriant. J'ai légèrement secoué la tête.

« Je suis désolée, je dois paraître complètement gaga... Est-ce que vous avez des enfants, vous aussi ?»

Après tout ce n'était pas impossible. Beaucoup de personnes étaient arrivées ici avec des enfants. Et puis c'était aussi une façon d'engager la conversation, d'en apprendre un peu plus sur cet homme que je serai amenée à côtoyer plus ou moins tous les jours.
Revenir en haut Aller en bas
https://thisiswar.forumactif.org
Invité
Invité




A nightingale in a golden cage { Samuel } Empty
MessageSujet: Re: A nightingale in a golden cage { Samuel }   A nightingale in a golden cage { Samuel } Icon_minitimeLun 6 Sep - 9:03

Je ne m'attendais pas à voir Lena réagir au moment où j'allais lui parler, et pourtant, elle eut un petit mouvement de tête vers moi et pendant quelques secondes, je pus croiser ses petits yeux magnifiques. Cela dit, elle replongea bien vite la tête contre sa maman ce qui était on ne peut plus normal étant donné que je n'étais qu'un inconnu pour elle.. Elles... Pour l'instant en tout cas. J'étais carrément fasciné par la petite puce et je fus vraiment très heureux quand Katarina décida d'assoir Lena sur ses genoux, le dos de la petite contre son ventre. De cette façon, je pouvais encore mieux la regarder. Je ne la quittais pas des yeux au moment où Katarina m'annonça son âge : Effectivement, elle était toute petite. Elle commençait à peine sa vie. Si seulement nous avions pu lui offrir un monde moins hostile... Cela dit, en commençant sa vie de cette façon, elle allait forcément être une battante et puis, elle ne pouvait qu'avoir accès à un monde meilleur à un moment donné : Nous devions garder espoir. Je relevai mon regard Katarina et la vit sourire tendrement. Elle était raide dingue de sa fille, mais comment en aurait-il pu être autrement? Je n'avais pas eu beaucoup d'amies qui étaient devenues des mamans avant la guerre, deux, mais elles avaient toutes les deux eu le même comportement que Katarina : Tendresse, douceur, délicatesse, amour. C'est alors qu'elle posa ses mains sous les aisselles de sa puce avant de la relever et de la mettre face à elle. Lena avait beau être petite, elle essayait déjà de pousser sur ses jambes : L'instinct, une chose incroyable. Elle se laissa finalement aller contre sa maman qui lui déposa un baiser sur son nez et mon sourire s'élargit : Je m'estimais privilégié de pouvoir assister à une telle scène. Une mère, son enfant, une véritable bouffée d'amour. La demoiselle s'amusait à attraper les cheveux de sa mère quand cette dernière s'excusa de paraître gaga. Je laissai échapper un petit rire : Elle n'était pas gaga. Elle aimait sa fille, tout simplement et je ne pouvais que la comprendre. Lena était tellement adorable qu'il aurait fallu avoir un coeur de pierre ou vraiment de bonnes raisons pour ne pas craquer pour elle.

Alors que mon sourire ne pouvait pas être plus large et plus joyeux, la question fatidique tomba. « Est-ce que vous avez des enfants, vous aussi? ». J'aurais dû me douter qu'elle allait me demander si j'avais des enfants, c'était une question logique, surtout dans un échange comme celui-ci. Mon sourire se fit moins large et je sentis une pointe de tristesse me serrer le coeur : Non, je n'avais pas d'enfants, pas encore en tout cas. Pourtant, j'en voulais. Je désirais plus que tout fonder une famille mais cela n'était pas simple, bien au contraire. Je me permis de glisser brièvement ma main sur la petite tête de Lena pour lui caresser les cheveux : Ma main me parût énorme comparé à sa tête. Oui, elle était vraiment toute petite. Je reposai vite ma main sur le canapé, histoire de ne pas paraître trop familier : Après tout, nous ne nous connaissions que depuis quelques minutes et je me permettais déjà des gestes tendres envers la fille de Katarina. Malheureusement, j'étais comme ça : Tendre et tactile. Je soupirai brièvement avant de glisser mon regard dans celui de Katarina.

-Non, je n'ai pas d'enfants, malheureusement.

Je marquai un bref silence avant de poursuivre : Je n'étais pas du genre à mentir et je n'avais de toute façon pas honte de l'homme que j'étais.

-Je suis homosexuel et ça complique beaucoup les choses... J'aimerais vraiment fonder une famille mais pour ça, il faudrait que je fasse ma vie avec quelqu'un et que nous adoptions.

J'avais déjà les images en tête : Moi, Liam, les jumeaux. Nous pourrions les entourer de notre amour et vivre heureux tous les quatre ensemble. Liam était déjà un bon père, j'en étais certain, et j'étais aussi certain que je pouvais moi aussi être un bon père. Mon sourire disparût complètement : Cela n'était pas près d'arriver... En fait, ça ne risquait pas d'arriver du tout. Alors que pendant quelques minutes j'avais réussi à oublier à quel point je souffrais de cet amour à sens unique et impossible, la douleur revint me frapper de plein fouet et je restai quelques instants sans rien dire, préférant de pas prendre le risque de parler d'une voix soudain triste et tremblante. C'était vraiment stupide... J'étais raide dingue d'un homme qui ne voulait pas de moi et au lieu d'essayer de l'oublier et d'avancer, je m'accrochais à cet espoir futile qu'un jour il changerait d'avis... Je reportai mon regard sur Katarina et me rendis compte qu'elle me regardait, sans rien dire. Elle n'avait pas l'air choquée de ce que je venais de lui dire, mais plutôt triste. Mon changement d'état ne lui avait probablement pas échappé : En quelques secondes, j'étais passé du Samuel heureux au Samuel malheureux et je savais que ça pouvait surprendre. J'étais capable de cacher mes sentiments -moins bien depuis que j'avais rencontré Liam- mais quand je ne cachais rien, on pouvait tout lire sur mon visage. Il ne faisait donc aucun doute qu'elle voyait que j'étais mal, que quelque chose me faisait souffrir. Quoi? Elle ne pouvait pas le savoir. Personne n'était au courant pour Liam et cela devait continuer. Cependant, je dois bien avouer que, bien malgré moi, j'avais soudain envie de me confier à elle. Je gardais tout pour moi et je me rendais compte que j'avais besoin de pouvoir parler de ce que je traversais avec quelqu'un. Pourquoi avec Katarina? Parce qu'elle respirait la tendresse et la sincérité et même si je ne la connaissais pas encore très bien, je savais, je sentais que je pouvais lui faire confiance. Je fis cependant l'effort de ne pas craquer et de ne pas lui dire. J'en avais envie mais je n'étais pas prêt. Peut-être que j'allais finir par le faire mais dire ça comme ça, de but en blanc, je ne pouvais pas. Aussi, je raccrochai un sourire à mes lèvres, même s'il était bien moins châleureux qu'un peu plus tôt.

-Excusez-moi. J'étais ailleurs.

Je glissai brièvement mon regard sur Lena et essayai de profiter de ces instants : J'étais en compagnie d'une femme extrêmement sympathique et de son adorable petite fille.

-Quand je la regarde, je comprends pourquoi vous êtes dingue d'elle... Elle est tellement adorable...

Je relevai mon regard vers Katarina et m'adossai contre le canapé.

-J'imagine que le papa doit être dans le même état que vous. Ca fait longtemps que vous êtes ensemble?

Voilà, dévier de sujet : C'était une excellente idée. Quand on veut éviter de penser au désastre de sa vie amoureuse, l'idéal est de s'intéresser à la vie amoureuse des autres. En l'occurence, j'étais très curieux de savoir depuis combien de temps Ethan et Katarina étaient ensemble. L'amour qu'ils se portaient était très profond, cela se voyait au premier coup d'oeil et je trouvais ça tout simplement magnifique et magique. Pouvoir s'aimer de cette façon était merveilleux. Pouvoir concrétiser cet amour l'était encore plus. J'aimais de cette façon et je souffrais de ne pas pouvoir être avec celui que j'aimais alors... Non, non... Pas encore. Je devais me concentrer sur Katarina, sur Lena, sur les choses positives que la vie m'apportait et pas sur cet amour qui me rongeait de l'intérieur, cet amour qui me faisait crever de douleur.


Dernière édition par Samuel Brimstone le Dim 26 Sep - 9:28, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Katarina K. Jones
In the shadow of your heart.
Katarina K. Jones


Messages : 1762
Date d'inscription : 30/12/2009
Age : 32
Localisation : Elizabethtown

A nightingale in a golden cage { Samuel } Empty
MessageSujet: Re: A nightingale in a golden cage { Samuel }   A nightingale in a golden cage { Samuel } Icon_minitimeLun 6 Sep - 11:10

Il suffisait d'avoir un bébé dans les bras pour redonner le sourire à n'importe qui, ou presque. À moins que ce ne soit mon attitude complètement folle qui fasse sourire les gens ? En règle générale j'étais une femme peu démonstrative, j'étais très discrète... Mais quand Lena était avec moi, c'était mon attitude maternelle qui prenait le dessus. Avec ma fille je ne pouvais pas jouer la carte de la discrétion. J'étais sans arrêt en train de la taquiner, de lui parler, de lui faire des grimaces et des sourires... Mais j'imagine que pour certaines personnes, je devais avoir l'air complètement stupide... Encore que pour le moment, personne n'avait rien trouvé à redire sur mon attitude. De toute façon Lena faisait fondre tout le monde. Même Mathilda et Aaron ne savaient pas lui résister. Et puis Mathilda m'avait aidée à mettre Lena au monde, pas étonnant qu'elle l'aime beaucoup. C'était un peu comme Emma, qu'elle et moi avions aidé à naitre. En y repensant, mon accouchement ne s'était pas bien mieux passé que celui de Gabrielle. Je comprenais pourquoi Ethan et Mathilda avaient été si nerveux cette nuit là... Heureusement pour nous tous, Mathilda était un médecin extraordinaire. J'avais souvent du mal à la suivre quand elle m'enseignait de nouvelles choses. Elle agissait exactement comme un résident avec ses internes. Enfin, son interne, puisqu'il n'y avait que moi. J'ai souri à Samuel tandis qu'il riait doucement, après que je me sois excusée d'être complètement folle de ma fille. Je posai alors une question qui me paraissait naturelle. Avait-il des enfants ? Il n'avait pas l'air bien plus vieux qu'Ethan et il pouvait bien être père lui aussi. Néanmoins je me demandai si je n'avais pas gaffé, en voyant son sourire se faner légèrement. Je n'eus pas le moindre mouvement de recul ou de protestation quand il caressa doucement la tête de Lena. J'imaginais sans trop de mal la réaction d'Ethan s'il apprenait que j'avais laissé un inconnu toucher sa fille... Non, je n'étais pas totalement suicidaire et je passerais ce détail sous silence, pour éviter le drame.

Non, Samuel n'avait pas d'enfants. J'avais une chance sur deux, de toute façon. J'allais lui répondre qu'il avait encore le temps quand il poursuivit, m'éclaircissant un peu plus sur sa situation. Je restai de marbre quand il m'appris qu'il était homosexuel. Je ne savais pas s'il s'attendait à ce que j'aie une quelconque réaction négative. Mais cela ne me faisait ni chaud ni froid. Il était homosexuel. Oui, et alors ? Cela ne changeait pas ce qu'il était, il était toujours un être humain comme un autre. Enfin, j'avais toujours été très ouverte d'esprit et je savais que ce n'était pas forcément le cas de tout le monde. Les gens avaient besoin de leur mouton noir. Je l'avais été pendant un moment, étant donné que j'étais la seule personne russe ici. Alors forcément, je ne reproduisais pas le même schéma, étant donné que j'avais été une « victime » de ces stupides préjugés. Je me suis contentée de sourire. Oui, il pouvait tout à fait trouver quelqu'un et adopter. Il y avait tellement d'enfants orphelins et malheureux... Il avait l'air assez pensif, aussi ai-je préféré attendre qu'il sorte de ses pensées pour m'exprimer de nouveau. J'avais bien sûr noté que son air était un peu plus triste qu'un peu avant et je fus désolée d'être directement ou indirectement la source de ce changement. Mais la question m'avait parue banale... J'aurais dû me souvenir qu'au jour d'aujourd'hui, une question en apparence banale pouvait raviver de très, très mauvais souvenirs. J'aurais dû faire un peu plus attention.

Il s'excusa de s'être laissé envahir par ses pensées. Je secouai doucement la tête, il n'y avait pas de mal. Cela nous arrivait à tous de temps en temps.

« Vous savez, nous avons recueilli beaucoup d'orphelins, et certains d'entre eux ont eu la chance d'être adoptés par certains d'entre nous. »

Je pensais par exemple à Lucas et Lucy, qui avaient été adoptés par Liam. Mais tous les enfants n'avaient pas eu cette chance et certains devaient dormir dans le dortoir commun à tous. Nous avions jugé préférable de les mettre tous ensemble pour qu'ils se sentent moins seuls. Je jugeai bon de ne pas continuer sur ce sujet là. Si Samuel voulait y revenir nous y reviendrions, mais le sujet semblait être douloureux et je ne voulais surtout pas faire preuve d'une curiosité mal placée. Je reportai mon attention sur Lena qui avait lâché mes cheveux pour se raccrocher à mon pull de nouveau. Elle avait l'air fatiguée, et elle était toute mollassonne dans mes bras. Si je ne la bougeais pas je sentais qu'elle allait s'endormir comme ça. Elle aimait bien se sentir au chaud dans mes bras ou dans ceux de son père pour s'endormir. Et elle s'était accrochée à moi, comme elle le faisait toujours. Comme pour être certaine que je ne la lâcherai pas... Et c'était très certainement sa façon à elle de s'assurer que je ne tenterai pas de la mettre dans son berceau. Elle s'était un peu trop habituée à dormir dans nos bras. Mais c'était presque plus difficile de convaincre son père de la mettre dans son berceau le soir plutôt qu'elle même. Elle, elle râlait un peu, mais finissait toujours par s'endormir au bout d'un petit moment. Lena n'était pas vraiment capricieuse ou compliquée.

« Elle est adorable, oui... Et vu le monde dans lequel elle est née, elle représente un peu un petit miracle. »

Avoir un enfant aujourd'hui, c'était tellement fou, tellement dingue... Mais Lena était un miracle, un espoir. Elle représentait l'avenir de notre monde. Elle n'aurait pas connu « l'avant » aussi ne pourrait-elle rien regretter. J'espérais sincèrement réussir à la rendre heureuse, pleinement heureuse... Bien sûr je ferais tout pour. Mais les choses ne seraient pas simples... Il suffisait de jeter un coup d'œil autour de soi pour s'en rendre compte. L'environnement dans lequel nous vivions n'était pas forcément l'idéal pour un bébé. Ou pour n'importe qui, d'ailleurs. Enfin, j'imagine que c'était toujours mieux que rien. J'eus un sourire quand Samuel me demanda si Ethan était dans le même état que moi et si nous étions ensemble depuis longtemps. Il est vrai qu'Ethan s'extasiait autant que moi devant Lena. Sinon plus... En douceur j'ai mis Lena en position allongée contre ma poitrine et je l'ai emmitouflée dans la petite couverture qu'Ethan m'avait laissée. Elle s'est frottée les yeux, avant de chercher à sucer son pouce. Évidemment, elle a mis tous ses doigts dans sa bouche, sauf son pouce. J'ai eu un petit rire, avant de relever les yeux sur Samuel.

« Ethan et moi nous sommes rencontrés juste après la fin de la guerre... Cela fait donc à peu près deux ans que nous sommes ensemble. »

Dis comme ça, on pouvait avoir l'impression qu'Ethan et moi avions « précipité » les choses. En moins de deux ans nous nous étions mariés et avions eu un bébé. Mais les gens n'avaient pas la moindre idée de ce que nous avions dû traverser pour en arriver là. J'ai caressé doucement la joue de Lena, qui avait fermé les yeux. J'eus un petit sourire, avant de soupirer doucement.

« J'imagine que vous avez dû entendre tout un tas de choses, plus ou moins valorisantes, sur Ethan et moi. »

J'ai eu un petit haussement d'épaules. J'avais pris l'habitude. Et puis Samuel n'avait pas l'air d'être quelqu'un qui jugeait sur les apparences.
Revenir en haut Aller en bas
https://thisiswar.forumactif.org
Invité
Invité




A nightingale in a golden cage { Samuel } Empty
MessageSujet: Re: A nightingale in a golden cage { Samuel }   A nightingale in a golden cage { Samuel } Icon_minitimeMar 7 Sep - 19:12

« Vous savez, nous avons recueilli beaucoup d'orphelins, et certains d'entre eux ont eu la chance d'être adoptés par certains d'entre nous. »

Je relevai mon regard vers Katarina quand elle prononça ces mots. Oui, des orphelins... Il y en avait tellement... Liam avait lui-même adopté Lucas et Lucy que j'avais eu le plaisir de rencontrer lorsque Liam et moi avions pour la première fois discuté et fait connaissance. Lucas avait été très renfermé mais Lucy avait été adorable et particulièrement craquante. Elle était du genre très franche et j'avais adoré la voir me regarder avec son air fasciné. Apparemment, je lui avais plu. J'avais passé un moment bref en compagnie de ces adorables petits bouts, mais ça m'avait fait énormément de bien. Dès lors, je m'étais imaginé devenir leur second père quand Liam et moi... Mais cette possibilité n'était malheureusement pas à l'ordre du jour, ni à l'ordre d'aucun jour en fait puisque tout avait basculé à jamais ce même jour où j'avais rencontré les jumeaux. Je devais me faire une raison et accepter que je n'aurais jamais de place dans la vie de Liam et dans la vie des jumeaux. Peut-être devais-je faire comme lui et adopter moi-même un enfant. Après tout, je pouvais faire un bon père célibataire, non? Si j'avais la chance d'avoir un enfant, il allait devenir ma prorioté et j'allais l'aimer de tout mon coeur et c'est tout ce dont avait besoin un enfant. D'être entouré, d'être aimé. Un peu comme les adultes en fait... Un petit espoir se mit alors à briller en moi : Tout n'était peut-être pas perdu. Ma vie n'allait pas être parfaite, mais elle pouvait être plus belle et un enfant ne pourrait que l'embellir. C'était une décision que je ne devais pas prendre à la légère car dès l'instant où cet enfant allait entrer dans ma vie, il allait dépendre de moi et de mes choix. Plus rien ne serait jamais pareil. Je devais y réfléchir sérieusement mais ce n'était pas le moment pour cela. J'étais cependant certain d'une chose : Si j'avais besoin de conseils, j'allais pouvoir me tourner vers Katarina. Après tout, c'était elle qui avait parlé des orphelins. C'était elle qui avait dit que certains enfants avaient été adoptés par des gens de la communauté et donc, à moins que je ne sois complètement à côté de la plaque, elle avait sous entendu que je pourrais peut-être faire pareil.

Katarina brisa le contact de nos regards et reporta son attention sur Lena. Je fis de même et observai la petite puce qui semblait fatiguée. Plus je la regardais, plus je la trouvais magnifique et sa maman ne manqua pas de me faire remarquer que sa naissance, étant donné le monde dans lequel nous vivions, était un peu un miracle. J'acquiessai d'un bref hochement de tête, repensant aux idées qui m'avait traversé l'esprit quelques instants plus tôt : Je voyais moi aussi l'arrivée d'un bébé comme un miracle étant donné les circonstances. Et nous devions tout faire pour que les enfants puissent vivre, quand ils seraient plus vieux, dans un monde meilleur que celui dans lequel ils vivaient actuellement. J'étais décidé à essayer de faire en sorte que cela arrive, même si j'ignorais encore comment et à quelle échelle j'allais pouvoir changer les choses. Mais n'étions-nous pas déjà en train de changer les choses? Nous nous battions pour survivre, pour rester dignes. Nous faisions de notre mieux et c'était le meilleur exemple que nous pouvions donner au générations futures : Toujours se battre pour ce en quoi l'on croît, toujours se battre pour rester fidèle à ses convictions et ne jamais laisser tomber, malgré les difficultés. Jamais. En y réfléchissant, si j'avais été capable d'appliquer ces idées à ma vie amoureuse, j'aurais pu prendre les choses en main et aller trouver Liam pour essayer de réparer les dégâts, même si ça devait être difficile, même si je devais en souffrir. Peut-être allais-je en être capable un jour. Je l'espérais. Je fus éloigné de mes pensées lorsque je vis Katarina allonger Lena contre elle, se rendant compte que sa fille était de plus en plus fatiguée. Elle entoura la petite puce d'une petite couverture et là, mon coeur fondit : Lena venait de se frotter les yeux et de porter sa main à sa bouche, cherchant à sucer son pouce sans succès puisqu'elle avait mis tous ses doigts dans sa bouche à la place. Mon rire se mêla à celui de Katarina : C'était officiel, j'étais dingue de cette petite fille.

J'avais toujours le regarde fixé sur Lena quand Katarina m'expliqua enfin qu'elle avait connu Ethan juste après la fin de la guerre : Environ deux ans, donc, qu'ils étaient ensemble. J'avais moi-même vécu une relation amoureuse pendant plusieurs années mais à l'époque j'étais beaucoup plus jeune. Une question me vint alors : Etais-je capable de vivre une relation sérieuse? Attention, j'avais toujours eu des relations sérieuses. Je n'avais pas eu beaucoup d'hommes dans ma vie mais je les avais aimé. Chacun d'entre eux... Cependant, ma plus longue histoire s'était déroulée alors que j'avais à peine 20 ans et depuis... Et puis, en y réfléchissant, je n'avais jamais vécu en couple puisque le seul auquel j'avais proposé de s'installer avec moi avait refusé. En fait, j'avais encore tout un tas de choses à apprendre sur les relations durables et cela ne fit que renforcer ma crainte de tenter de recoller les morceaux avec Liam. Pourtant, au fond de moi, je m'imaginais vivre avec lui et former une famille mais... Oui, ça avait l'air merveilleux, mais en réalité, cela devait être difficile. Ou pas? Ah... Je n'en savais rien et peut-être que je n'en saurais jamais rien. J'aurais pu continuer longtemps à me poser tout un tas de questions si Katarina n'avait pas dit que j'avais dû entendre tout un tas de choses à leur sujet. Des choses plus ou moins valorisantes d'après elle. Je relevai mon regard vers elle, étonné. D'une, je n'étais pas du genre à juger les autres. De deux, je n'étais pas du genre à écouter ce qu'on pouvait raconter. Bien sûr, j'avais entendu des choses concernant son enlèvement et ce qu'ils avaient traversé ces derniers temps mais à part ça... Bon, à bien y réfléchir, j'avais entendu des gens se plaindre du comportement d'Ethan mais je ne cautionnais pas leur façon de juger le mari de Katarina. Je me redressai un peu en fronçant les sourcils.

-Je préfère être clair : Je ne suis pas du genre à écouter ce que les autres racontent. Je préfère me faire ma propre opinion. Et puis c'est tellement facile de juger... Je vais être honnête avec vous : J'ai entendu des personnes se plaindre du comportement de votre mari mais j'ai du mal à comprendre comment ils peuvent se permettre de le juger... De vous juger.

Je soupirai avant de continuer.

-Je sais que vous avez vécu des choses très difficiles et je ne connais pas Ethan mais d'après ce que j'ai vu, il vous aime passionnément alors forcément, il a souffert parce que vous avez souffert. C'est normal qu'il agisse de cette façon, il veut vous protéger et protéger votre fille. Ceux qui vous jugent sont ceux qui ne sont pas capables de comprendre ce que vous ressentez c'est tout. Je sais que je suis pareil. Quand j'aime...

Je m'arrêtai là et esquissai un petit sourire qui, je l'espérais, allait la rassurer un peu.

-On se fout de ce que les autres pensent de vous et de votre mari. Vous êtes, j'en suis sûr, de bons parents pour Lena et vous vous aimez plus que tout. Le reste n'a pas d'importance.


Dernière édition par Samuel Brimstone le Dim 26 Sep - 9:32, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Katarina K. Jones
In the shadow of your heart.
Katarina K. Jones


Messages : 1762
Date d'inscription : 30/12/2009
Age : 32
Localisation : Elizabethtown

A nightingale in a golden cage { Samuel } Empty
MessageSujet: Re: A nightingale in a golden cage { Samuel }   A nightingale in a golden cage { Samuel } Icon_minitimeJeu 9 Sep - 10:06

Par expérience, je savais que les gens avaient toujours eu tendance à nous juger très vite, Ethan et moi. Pour beaucoup il ne restait qu'un ex junkie qui ne méritait pas qu'on étudie son cas de plus près. Cela me rendait complètement malade. Les gens n'avaient pas la moindre idée de tout ce qu'il avait vécu, et ils se permettaient de juger son comportement comme s'il n'agissait que comme un adolescent capricieux. C'était triste à dire, mais la plupart des gens ici avaient eu des petites vies tranquilles avant la guerre. Moi même j'avais eu une petite vie tranquille, en un sens. Ethan s'était bien moqué de cette guerre. Pour lui, cette guerre avait plus été une bénédiction qu'une malédiction. Elle lui avait permis de se « racheter » en quelque sorte. Non pas qu'il ait vraiment quelque chose à se reprocher, selon moi. Oui, même moi j'étais parvenue à comprendre pourquoi il m'avait tant fait souffrir ( involontairement bien sûr ) au début de notre relation. Mais apparemment, j'étais bel et bien la seule personne ici à le comprendre ici. Et cela n'avait rien à voir avec le fait que j'étais sa femme... Simplement j'avais cherché à le comprendre, ce qui n'était pas le cas de tout le monde dans la communauté. En réalité, beaucoup de personnes se contentaient des apparences. Ce que je trouvais profondément injuste. Oh, je ne dis pas que cela ne m'était jamais arrivé de juger facilement – ce serait mentir. Mais j'avais toujours fait de mon mieux pour ne pas le faire. C'était idiot en un sens de se soucier de ce que pensaient les gens. Je n'avais pas besoin de leur avis pour vivre après tout, et Ethan non plus. Mais j'avoue que cela me dérangeait qu'ils pensent de telles choses. Peut-être parce que c'était dans mes habitudes de protéger Ethan...

J'eus un petit soupir avant de reporter mon attention sur Samuel. Je ne pus m'empêcher d'afficher un air étonné pendant un cout laps de temps. Quelqu'un qui n'écoutait pas les rumeurs ? Eh bien ce n'était pas très courant ici. Nous vivions dans un endroit assez fermé et tout le monde se connaissait plus ou moins. Alors les rumeurs allaient vite et faisaient partie de notre quotidien. C'était une source d'occupation comme une autre. Plus étonnant encore, il ne cautionnait pas le fait que les gens nous jugent. Eh bien, quelqu'un ouvert d'esprit ? Ce n'était pas courant. Après la guerre, tout le monde avait eu plus ou moins tendance à se fermer et à encaisser de moins en moins de choses... Je me suis légèrement mordue la lèvre. Oui, Ethan et moi avions vécu des choses très difficiles et j'aurais préféré que cela reste entre nous. Mais comme je l'ai dit, tout le monde savait tout sur tout le monde ici. Mais bizarrement, cela ne me dérangeait pas tant que cela que Samuel soit au courant. Il savait trouver les mots pour ne pas me gêner ou me faire sentir honteuse. Plus étonnant encore, il avait l'air de comprendre le comportement d'Ethan. Ce qui n'était pas le cas de tout le monde. Je savais que les gens se plaignaient souvent de lui. Surtout parce qu'il était un de nos leaders et qu'il délaissait ce rôle depuis la naissance de Lena. Il faisait passer sa famille avant le reste et certains ne cautionnaient pas cela. À commencer par nos autres leaders... Encore que Aaron ne disait trop rien, au contraire d'Alexander. Leur relation se dégradait et cela ne me plaisait pas le moins du monde, même si je n'osais trop rien dire.

« Vous avez raison, le reste n'a aucune importance. Mais je dois bien avouer que parfois, c'est fatiguant de constater que les gens ne voient que la surface des choses. Pour la plupart des gens ici, Ethan n'est qu'un ex junkie infréquentable et moi la pauvre petite russe sans défense. »

Je haussai les épaules avec désinvolture. Je ne lui apprendrais rien, ces deux informations étaient certainement les premières qu'il avait apprises. Je m'y étais habituée, à force. Et puis Samuel avait raison, l'important était que nous aimions Lena plus que tout et que nous soyons de bons parents pour elle. Nous faisions de notre mieux en tout cas. Et je crois que nous nous débrouillions très bien pour le moment. Ethan était un père formidable, malgré tout ce qu'il pouvait bien dire. J'eus un petit soupir, avant de caresser la joue de Lena qui avait fermé les yeux. Elle ne s'était pas encore endormie, elle remuait encore de temps à autre, mais cela ne tarderait pas. Pendant une minute, je me suis demandée où était Ethan. C'était la première fois depuis longtemps qu'il nous laissait seules, Lena et moi. Cela ne lui ressemblait pas vraiment. À n'en pas douter, quelqu'un était en train de le retenir. Cela devait le rendre dingue... J'aurais bien été voir où il était, mais je préférais ne pas bouger, au cas ou il reviendrait et que nous ne croisions pas.

Je relevai les yeux vers Samuel ( j'avais toujours du mal à quitter Lena des yeux quand elle était dans mes bras ) et je me rendis soudain compte que nous avions beaucoup parlé de moi et de Lena, et pas vraiment de lui. Je n'avais jamais vraiment aimé être le sujet de conversation principal. J'étais toujours un peu « timide ». Je préférais écouter, en règle générale. Je n'étais pas curieuse, attention. Simplement je faisais une une bonne confidente, à ce qu'il paraissait... J'étais douée pour écouter les gens, parce que justement je n'étais pas curieuse. Je me contentais d'écouter, sans poser de question. J'écoutais ce que l'on voulait bien me dire, voilà tout. Encore fallait-il engager la conversation... Ça, je pouvais le faire tout de même, mais en douceur.

« Dites moi, que faisiez vous avant la guerre ? Il me semble que vous êtes notre nouveau cuisinier, mais je me dis que ce n'était peut-être pas votre métier avant d'atterrir ici. »

Rares étaient les personnes qui avaient pu continuer d'exercer leur métier ici. Moi j'avais pu, simplement parce que j'étais médecin et que nous avions besoin de médecins. La plupart d'entre nous étaient réquisitionnés pour les tâches ménagères, les expéditions... Ce n'était pas facile tous les jours dans la Communauté. D'autant plus que les Hors la Loi gagnaient du terrain tous les jours... Finalement l'idée d'Ethan n'était pas si mauvaise que cela. Partir était peut-être la solution à tous nos problèmes... C'était un peu fou pour le moment, mais j'étais loin d'être contre, en fin de compte. Restait à convaincre Alexander et Aaron. Et étant donné qu'Alexander avait la tête ailleurs, c'était loin d'être gagné pour le moment.

« Je crois d'ailleurs que je n'ai pas encore eu le temps de goûter à l'un de vos plats. Il va falloir que je me rattrape ! »
Revenir en haut Aller en bas
https://thisiswar.forumactif.org
Invité
Invité




A nightingale in a golden cage { Samuel } Empty
MessageSujet: Re: A nightingale in a golden cage { Samuel }   A nightingale in a golden cage { Samuel } Icon_minitimeDim 26 Sep - 14:01

Comme Katarina avait raison. Les gens ne voyaient que la surface des choses et très souvent, ils ne cherchaient pas à gratter pour découvrir ce qui se cachait au plus profond des autres : Quelqu'un qui paraissait froid pouvait au contraire cacher de profonds sentiments et à l'inserve, quelqu'un qui affichait des sentiments à ne plus savoir qu'en faire pouvait tout aussi bien les inventer pour essayer de combler un vide. Comme il était facile de ne se fier qu'aux apparences et de ne pas chercher plus loin et surtout, comme il était facile de juger les autres au lieu de se juger soi-même et de se remettre en question. Oui, Ethan avait fait des erreurs mais à présent, il faisait tout ce qui était en son pouvoir pour rendre sa femme et sa fille heureuses et rien que pour cela, on devait le respecter et non pas le juger. En ce qui concernait Katarina, il était clair qu'en apparence elle dégageait une certaine fragilité mais pourtant, elle était forte. Très forte... Il fallait être forte pour subir ce qu'elle avait subi et se relever et aller de l'avant. Elle avait sans doute craqué et elle devait encore avoir des moments difficiles, des cauchemars car elle avait vécu un traumatisme dont on ne se remet pas facilement, mais elle s'accrochait pour l'homme qu'elle aimait et pour sa fille. Comme je l'admirais... J'admirais sa force, son courage... J'aurais voulu être moi aussi assez fort pour me battre pour la personne que j'aimais, assez fort pour affronter son regard et sa haine envers moi, assez fort pour assumer le fait qu'il ne m'aimait pas. Malheureusement, je n'en étais pas capable : Liam m'évitait et je l'évitais de la même façon. J'aurais pu aller jusque dans sa chambre afin d'avoir une conversation avec lui mais j'en étais incapable : Cela viendrait peut-être avec le temps. De toute façon, à un moment donné, j'allais devoir faire quelque chose car cette situation n'allait pas pouvoir durer éternellement : Elle était déjà insupportable et les choses n'allaient pas s'arranger de si tôt. C'était étrange de fuir de cette façon car cela me replongeait dans mon adolescence. A l'époque, je n'étais qu'un gamin incapable d'affronter le rejet de ses parents mais j'étais surpris de voir que malgré mon âge adulte, j'étais toujours incapable d'affronter le rejet des personnes qui m'étaient chères... Grandir m'avait certes rendu plus fort, mais cela n'avait pas rendu mon coeur plus froid, ce qui était dommage car cela m'aurait bien évité des souffrances...

La voix de Katarina me sortit une nouvelle fois de mes pensées et une autre question à laquelle je n'aimais pas trop répondre tomba : Qu'est-ce que je faisais avant la guerre? Eh bien, j'étais photographe, cuisiner à mes heures perdues mais surtout ancien militaire mais ça, je n'avais pas envie d'en parler. Je n'étais pas prêt à le faire... Je n'aimais pas mentir... En fait, je détestais ça. Je détestais prétendre être ce que je n'étais pas et c'était pour cela que j'évitais un maximum d'aborder mon passé pour éviter d'avoir à mentir. Seulement, là, je ne pouvais pas y couper. Alors, j'allais faire comme avec Liam : Je n'allais pas mentir mais j'allais vite enchaîner pour éviter de tendre la perche à Katarina et éviter une conversation qui m'aurait fait beaucoup de mal. Je sais bien que tous les vétérans souffrent de la guerre, souffrent de ce qu'ils ont vu et vécu mais moi, là-bas, en plus d'avoir assisté à des spectacles horribles et parfois d'y avoir participé, j'avais perdu l'homme que j'aimais sur le terrain et la douleur, même si mon coeur battait aujourd'hui pour Liam, était toujours présente et parfois bien trop brûlante. En tout cas, je n'avais pas envie d'aborder ce sujet, en particulier parce que j'étais déjà à fleur de peau et que je risquais de m'effondrer dans les bras de Katarina. J'ignore si elle était capable de lire dans les pensées ou de les deviner mais quand elle m'annonça qu'elle allait devoir se rattraper pour goûter à mes plats puisqu'elle n'avait pas eu encore l'occasion de le faire, elle m'apporta là l'occasion de ne pas m'attarder sur ce sujet qui m'était si douloureux. C'était peut-être juste un coup de chance mais je n'allais pas me gêner pour le saisir. Je raccrochais donc un petit sourire à mes lèvres et après avoir fait en sorte de bien contrôler ma voix (je ne voulais pas que Katarina ne ressente ne serait-ce que le moindre trouble venant de moi), je lui répondis.

-Ce sera avec plaisir. Je ne suis pas un expert mais disons que je me débrouille pas mal. Enfin, jusqu'à aujourd'hui, personne n'a essayé de me casser la figure parce que mes plats n'étaient pas bons donc j'imagine que c'est plutôt bon signe.

Comme si j'avais vraiment la tête à faire de l'humour...

-Je n'étais effectivement pas cuisinier avant la guerre. C'était pour mon propre plaisir que je cuisinais. En fait, j'étais photographe pour un journal. Rien de très excitant vous savez : Je photographiais ce qu'on me demandait et j'étais payé pour ça. Mais la photographie est une passion depuis que je suis tout petit... Je suis content d'avoir pu en faire mon métier pendant quelques temps...

Mon sourire disparût progressivement et mon regard dévia de Katarina pour se perdre dans le vide.

-J'ai toujours mon appareil photo et j'ai tout un tas de photos que j'ai prises après les bombardements. Malheureusement, je n'ai plus aucune pellicule alors...

Et je soupirai. C'est en reparlant de ma passion que je me rendais réellement compte à quel point prendre des photos pouvait me manquer. C'avait été ma manière de m'évader, d'oublier les problèmes et de me plonger dans le monde extérieur sans pour autant en faire partie. Quand je prenais des photos, j'avais l'impression d'être invisible, de faire partie du décor et c'était une sensation que j'aimais particulièrement. J'aimais saisir des moments et les immortaliser sans que personne ne le sâche. J'aimais vraiment ça, mais à présent... Décidément, j'avais tendance à tout voir en noir... Je secouai la tête avant de rire doucement : Un rire quelque peu amer, mais un rire tout de même.

-Excusez-moi... Je n'arrête pas de gâcher l'ambiance avec... Bref... Je vous cuisinerai ce que vous voulez. Enfin, il faudra faire avec ce qu'on a mais bon...

Et là, j'eus envie de lui parler d'une idée qui me trottait dans la tête depuis quelques jours.

-Vous savez, j'avais pensé qu'on pourrait peut-être essayer de faire un potager. Bien sûr, ici ce serait impossible mais si on pouvait trouver un immeuble près d'ici inhabité pour éviter les vols, on pourrait utiliser le toit et essayer de faire pousser quelques légumes et quelques fruits...

Cette idée avait fait son apparition alors que je ruminais mes sombres pensées dans ma chambre. J'avais envie de faire pousser des légumes et des fruits parce que je voulais apporter de la vie, je voulais faire grandir quelque chose, je voulais être capable de construire au lieu de me détruire. C'était peut-être impossible de réussir à faire pousser quoi que ce soit mais j'avais envie d'essayer et l'avis de Katarina m'importait parce que je savais qu'elle allait être de bon conseil, même si elle risquait de me prendre pour un taré de parler d'une idée pareille. Je m'imaginais déjà en train de rapporter tout un tas de bonnes choses à la commuanuté. J'imaginais les sourires des uns et des autres et j'avais envie d'assister à ça. J'avais envie de voir les gens sourire, de les voir un peu plus heureux, et la bonne nourriture aidait à se sentir mieux. Vous pouvez penser que c'est réducteur mais c'est pourtant vrai : Il faut avoir connu la faim pour comprendre ce que je veux dire... Quand vous en êtes à compter les vivres qu'il vous reste pour savoir combien de temps vous allez pouvoir tenir, quand vous réalisez que vous ne devez plus faire qu'un repas par jour sinon vous risquez de manquer de nourriture très vite, quand vous vous décidez à essayer de piller des magasins parce que si vous ne le faites pas vous savez que vous allez mourir de faim, votre perspective vis à vis de la nourriture change à jamais. J'avais toujours respecté la nourriture, un principe que mon père avait fait en sorte de faire entrer dans ma tête dès mon plus jeune âge, mais je la respectais encore plus depuis les bombardements. Bref, tout ça pour expliquer qu'une personne avec un estomac plein de bonnes choses est une personne mieux dans sa peau et c'était ça que je recherchais : Aider les autres et peut-être m'aider aussi un peu.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





A nightingale in a golden cage { Samuel } Empty
MessageSujet: Re: A nightingale in a golden cage { Samuel }   A nightingale in a golden cage { Samuel } Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
A nightingale in a golden cage { Samuel }
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» A golden heart with broken wings - Les liens de Liam
» Let the Skyfall [Samuel B.]
» Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°2 { RILEY - SAMUEL - MATHILDA }
» Give me a kiss before you tell me Goodbye. [Samuel. B]
» Come on Baby, light my fire. [ Samuel B. ]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
This Is War :: New York survivants-
Sauter vers: