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 Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.]

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Isaiah O'Toole
Because God makes no mistakesIsaiah O'Toole


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Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.] Empty
MessageSujet: Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.]   Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.] Icon_minitimeVen 24 Juin - 22:53


A ma connaissance, l’arrivée de la communauté de New York ne posait aucun problème particulier. Bien évidemment, certaines personnes ne se révélaient pas enchantées de ces nouveaux venus, ce que je pouvais comprendre assez facilement. Accueillir des personnes pourchassées par de redoutables prédateurs comme semblaient l’être ces « Hors la loi » pouvait représenter un danger pour nous sur le long terme, après tout rien ne les empêchaient de retrouver la Communauté même ici. Pourtant, ce danger, aussi important soit-il, ne m’apparaissait pas comme une raison suffisante pour refuser l’hospitalité à des personnes dans le besoin, et fort heureusement Jackson et Laurence avaient été de mon avis. D’un point de vue purement moral nous ne pouvions les abandonner en nous concentrant sur notre propre chance, notre propre tranquillité que nous ne voulions céder pour rien au monde. C’est vrai, nous tenions tous à cette vie paisible, mais pas si cela signifiait en refuser l’accès à autrui. Au-delà du problème de sécurité s’était posé celui de la place, ainsi que des réserves en tout genre : Nourriture, médicament, linges, n’importe quoi d’utile à la vie quotidienne et que nous n’aurions peut-être pas pu être en mesure de partager. Personnellement, cet aspect du problème m’était apparut comme mineur, après tout quoi qu’il arrive nous aurions pu nous serrer un peu plus la ceinture afin d’accueillir Alexander et sa communauté, le tout étant de ne pas se montrer égoïste et personnel. Tant que nous avions tous de quoi vivre, en quoi le « un peu plus » était-il important ? Peut-être aurions nous pu conserver un confort de vie plus important, pour moi cela ne représentait cependant rien de particulièrement précieux, préférant largement savoir une centaine de personnes en sécurité avec nous plutôt que de voir quatre haricots verts de plus dans mon assiette. En tout cas, nous avions fini par trouver solutions aux problèmes soulevés. Pour la nourriture, nous possédions des stocks suffisamment importants et n’avions pas forcément épuisé les réserves proches d’Elizabeth Town. De plus, nous avions l’avantage de pouvoir cultiver la terre et ainsi obtenir une production régulière de fruits et légumes, de même que l’on pouvait facilement trouver des animaux dans les forêts voisines afin d’obtenir un peu de viande. De toute manière la communauté de New York possédait également quelques ressources, aussi ce point-ci fut-il rapidement réglé. Quant à la place, le nombre de maisons encore debout était bien suffisant, nous avions de toute manière déjà fait en sorte de nous regrouper dans le moins de demeures possibles afin de conserver des lieux d’habitations libres. Certaines maisons étaient bien évidemment fortement peuplées, montant parfois jusqu’à la dizaine de personnes, nous avions néanmoins veillé à ce que cela reste proportionnel à la place disponible afin de ne pas trop entasser les gens les uns sur les autres, ce qui aurait été particulièrement désagréable. Mais finalement, nous y étions arrivés, et à présents aucun problème particulier ne se posait.

Ainsi, cette fameuse s’était divisée en plusieurs groupes arrivants par vague à Elizabeth Town. Semaine après semaine j’avais accueillis et rencontré de nouvelles personnes, me montrant le plus chaleureux et rassurant possible avec chacun d’entre eux. Le voyage n’avait été de tout repos pour aucun d’entre eux, aussi faisais-je de mon mieux afin de leur rendre la vie la plus agréable possible dès à présent. En réalité, je faisais de mon mieux pour eux comme pour les habitants d’Elizabeth Town, mais je dois bien avouer entretenir une compassion toute particulière pour ces personnes qui, de toute évidence, étaient passées par bien des épreuves pour enfin goûter un calme relatif de notre petit village. Même si cela avait été la volonté de Dieu, même s’il devait il y avoir une raison particulière à leurs malheurs, je ne pouvais m’empêcher de les plaindre intérieurement. Toujours est-il que tout se passait bien pour le moment avec eux. Chacun des cinq groupes était à présent arrivé, le dernier contenant Alexander et Aaron, les deux autres leaders de la communauté avec Ethan. Je connaissais un peu mieux Ethan car il avait eu un problème de santé et était resté ici le temps de son rétablissement pendant qu’Alexander organisait le départ là-bas. Heureusement, grâce à notre précieux Jackson, il avait été possible de lui sauver la vie. Toujours est-il que nous avions premièrement particulièrement compté sur Ethan pour l’arrivée des premiers groupes, les répartitions, ce genre de chose. Alexander m’avait cependant dressé une liste de tous les communautaires lors de son premier voyage, me permettant ainsi de savoir qui avait l’habitude de faire quoi à New York afin de conserver à peu près les mêmes tâches, si possible. Alors, après l’avoir soigneusement étudiée et m’être entretenu de nombreuses fois avec Ethan, nous avions fini par parvenir à satisfaire à peu près tout le monde mais aujourd’hui, je n’avais pas envie d’aller embêter Ethan pour ce genre de choses. Je savais que sa femme devait accoucher dans les jours prochains, aussi ne pensais-je pas pertinent de le demander lui tandis que je pouvais très bien aller voir Alexander ou Aaron.

Je relevai les yeux de ma liste pour jeter un coup d’œil à la pendule accrochée au dessus de la porte de mon bureau. L’après midi touchait à sa fin, si je voulais aller voir un des leaders je ferais mieux de me dépêcher au risque de les rater, et il était hors de question de les déranger chez eux le soir. Je rangeai quelques documents dans mes tiroirs, pliant la liste que je glissai dans ma poche tout en me levant puis sortis de la pièce. J’adressai un sourire amical aux quelques personnes présentes dans l’église, puis en sortis également. Même si je ne pouvais affirmer que tous les habitants étaient de fervents protestants, il y avait cependant toujours un nombre considérable de croyants. Pas forcément pratiquants, mais au moins croyants, et très sincèrement c’était ce qui m’importait le plus. Qu’importe qu’ils ne désirent pas venir aux cultes ou prier chaque soir, l’essentiel était de conserver la foi, cette lumière provenant du fond du cœur. Avec la guerre, il est vrai que cette foi paraissait de plus en plus difficile à conserver et pourtant, je demeurais persuadé que tout ce qu’il nous arrivait, en bien ou en mal, avait une signification bien précise pour Lui. Certes n’étions pas capable de le comprendre, mais cela ne signifiait pas pour autant que tout cela n’avait aucun but, aucune raison d’être. Les épreuves éparpillées sur notre chemin devaient nous rendre plus forts, ainsi que de nous faire prendre conscience des choses réellement importantes dans la vie. Aimer les siens, faire preuve de générosité et de compréhension, demeurer ouvert à tous en toute situation… Nous vivions désormais dans un monde fondé uniquement sur l’entre aide et la confiance en l’autre, je ne pouvais me résoudre à croire que cela ne fut pas l’action de Dieu, car même s’il nous était compliqué de vivre avec des ressources réduites et au beau milieu d’un monde ravagé, au moins étions nous désormais débarrassés de nos plus gros défauts d’êtres humains.

L’air était encore doux, quelques enfants jouaient devant leurs maisons en courant dans tous les sens sous le regard attentif de leurs parents. En quelques semaines à peine, le nombre d’habitants avait doublé et même si cela se révélait très déconcertant, je dois bien avouer que j’adorais voir de nouveau cette vie autour de moi. Habitant ici depuis bien longtemps maintenant, je n’avais pu que déplorer de voir Elizabeth Town aussi dépeuplée, vide, triste depuis la guerre. Tant de personnes avaient perdu la vie… Mais à présent, cette vie se recréait, et c’était tout simplement merveilleux. Après m’être arrêté une minute pour observer ces enfants, je poursuivis mon chemin jusqu’à la maison qui servait de quartier général aux leaders de la Communauté, persuadé d’y trouver au moins Alexander ou Aaron. Frappant doucement à la porte, j’attendis une minute avant que la porte ne s’ouvre finalement sur Alexander. Aussitôt un sourire franc se dessina sur mes lèvres.

« Bonjour Alexander. Désolé de vous déranger en plein travail, je viens seulement vous parler de la répartition des tâches, si vous avez le temps de vous en occuper bien sûr. »

Finalement il accepta et nous nous dirigeâmes vers son bureau. Après en avoir eu l’autorisation je m’assis en face de lui et lui tendis la liste, attendant silencieusement qu’il la parcoure des yeux. Y était noté les nouvelles tâches d’absolument tous ses communautaires, ou du moins celles que nous aurions trouvé juste de leur attribuer, Jackson Laurence et moi. Néanmoins nous n’étions pas en mesure de décider de ce genre de chose, puisque même si les nouveaux arrivants habitaient désormais avec nous, leurs leaders demeuraient les seules personnes habilitées à prendre des décisions pour eux. Il s’agissait davantage d’une collaboration que d’une fusion, et pourtant… Pourtant j’avais déjà pris une décision pour l’un des communautaires. Aristide. J’eus un profond soupir. Aristide était décidemment un vrai casse tête à lui tout seul. Je dois bien avouer que lorsqu’il m’avait dit que je finirai par apprendre ce qu’il avait fait de si terrible pour qu’Alexander le déteste, j’avais été septique. En réalité je ne pensais pas Alexander capable de haine vis-à-vis de qui que ce soit qui ne lui ai pas fait quelque chose de très grave, car il me semblait calme, tempéré, juste. Ce n’était pas le genre d’homme à se créer des problèmes et entrer dans de folles colères pour rien, de ça j’étais certain. Et finalement, Aristide avait eu raison : On avait fini par m’en parler. Je suppose néanmoins qu’il n’imaginait pas que ce serait Gabrielle qui viendrait me confier ses fautes, et très franchement moi non plus je ne l’avais pas imaginé. Pourtant la vérité était là, implacable, Gabrielle était venue se confier à moi. M’avouant son viol, sa grossesse non désirée, le soulagement qu’elle avait éprouvé en sachant le bébé mort, puis son adultère, l’amour qu’elle portait à son mari ainsi qu’à son amant. Bien évidemment le pasteur qui était en moi n’avait pu que désapprouver beaucoup de son discours et pourtant, je ne m’étais pas fermé à elle, je n’avais émis aucun jugement et surtout, je ne m’étais pas permis de lui faire la morale. A quoi cela aurait-il servit mis appart renforcer son sentiment de mal être ? Si elle était venue me voir, ce n’était non pas pour demander un quelconque pardon mais pour parvenir à accepter ces événements et surtout tenter de trouver une certaine paix intérieure après tout cela. Or, lui servir un discours moralisateur n’aurait été d’aucune aide pour cela, et de toute façon je n’appréciais guère me montrer si dur envers les autres. Certes n’approuvais-je tout du moins pas l’adultère ne serait-ce que d’un point de vue religieux, mais je ne voulais la blâmer à haute voix. Cela n’aurait de toute manière pas effacé sa faute.

Seulement, je comprenais maintenant beaucoup mieux pourquoi Aristide craignait tant Alexander, et je savais également énormément de chose sur la vie intime de cet homme. Non pas que j’éprouve l’envie de lui en parler, ni que cela me mette mal à l’aise, mais c’était pourtant la vérité. Je savais que son couple était à présent anéantis et surtout, j’aurais voulu pouvoir changer cela, les aider. Sans doute l’avais-je déjà fait en tentant d’apporter des éléments de réponses à Gabrielle, en essayant de l’aider à s’accepter et accepter tout ce qu’elle pouvait ressentir, mais cela ne me paraissait pas assez. Pourrais-je tenter de savoir ce qu’Alexander lui-même ressentait à présent ? Sans doute pas, malheureusement. Il semblait beaucoup plus difficile à pénétrer qu’Aristide ou Gabrielle, et en toute honnêteté je n’éprouvais pas l’envie de forcer qui que ce soit à se confier à moi : Au besoin je pouvais être l’épaule sur laquelle se reposer, la personne à qui l’on se confie pour alléger notre conscience, mais à moins d’un cas vraiment grave je n’allais pas me montrer indiscret et impoli vis-à-vis d’Alexander. Aussi me contentai-je de l’observer en silence tandis qu’il lisait la liste. Sans doute allait-il croiser le nom d’Aristide et voir qu’il se lançait dans la rénovation de la bibliothèque sans son accord, ce qui aurait pu lui déplaire. Ou peut-être s’en moquait il. Après tout cela ne dérangeait pas la vie en communauté. Finalement mon regard se balada sur les murs de la pièce, un peu rêveusement.

« Pour le moment tout semble plutôt bien se passer entre les habitants de la ville et les communautaires. De mon côté j’ai eu beaucoup de réactions très positives quant à votre venue. »

Je posai de nouveau mon regard sur lui, un sourire plus timide aux lèvres.

« Et du vôtre ? Est-ce qu’Elizabeth Town correspond aux attentes de la majorité ? Il ne faut surtout pas hésiter s’il y a le moindre problème, nous tenterons de le régler dans les plus brefs délais… Je tiens à ce que tout le monde se sente comme chez lui ici ; Je crois qu'il est très important de sentir que l’on a un véritable foyer. »

Et sans doute encore davantage lorsque le précédent a été ravagé par la cruauté des Hommes.


Dernière édition par Isaiah O'Toole le Dim 28 Aoû - 15:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.]   Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.] Icon_minitimeSam 9 Juil - 12:37

4 mois.

4 mois que nous avions quitté ce qui avait été notre refuge pendant deux ans. Une page qui se tournait. Une page écrite tous ensemble, dans la sueur et l'espoir, mais un livre qui s'achevait dans le sang, les cris et les larmes. Mais ce n'était que le premier tome. L'histoire continuait, ici. A Elizabethtown. Symbole de renouveau et, je l'espérais, de sérénité. Notre ville sous terraine avait fait son office de refuge pendant un temps. Sous terre, nous avions pensé être protégés. Nous avions tout fait pour garantir la sécurité des communautaires. Cela n'avait pas été suffisant. Était-ce ma faute? Étais-je trop enclin à aider mon prochain, au mépris de toute prudence? Ethan n'aurait jamais laissé entrer tous ceux que j'avais aidé. Mais Ethan était paranoïaque. Pouvais-je le lui reprocher, après tout ce qu'il s'était passé? Katarina et lui avaient énormément souffert. Normal qu'il la couve. Normal qu'il veuille assurer notre sécurité. Mais si j'avais été comme lui, jamais je n'aurais autorisé que Katarina rejoigne nos rangs. jamais je n'aurais fait confiance à une russe et je l'aurais laissé mourir seule. Alors où était la vérité? Où était le juste milieu?

Il y avait eu des fuites pourtant... Des traîtres. Des taupes. Sans doute un agent de Venezzio. Ou bien un communautaire qui n'avait pas eu le choix. Je n'avais aucune certitude. Mais il avait trouvé notre cachette, il avait donné l'attaque. Nous l'avions repoussé, mais à quel prix? Si cela ne me dérangeait pas de mener une guerre, je ne pouvais y embarquer des gens qui n'avaient jamais tenu une arme. Qui n'avaient jamais signé pour risquer leur vie. Pour tuer. Je ne cessais de me dire que si je n'avais pas mener ma vendetta, Venezzio n'aurait pas attaqué, mais quelque part, je savais que je n'avais fait que précipiter ce qui était inéluctable.

La vie ici serait-elle plus douce? Au moins vivions nous à l'air libre, dans des maisons. Certes, nous étions à plusieurs et la promiscuité n'était pas toujours des plus agréable, mais c'était bien moins que ce que nous avions vécu. Ethan et Katarina vivaient seuls, ils étaient les seuls à se payer ce luxe. Je partageais moi-même ma maison. Je donnais l'exemple. Je faisais comme tout le monde. Je n'avais jamais exigé des autres ce que je ne pouvais accomplir moi-même. Ainsi étions-nous à plusieurs. J'avais tenté de recoller les morceaux avec Gabrielle, mais nous aviosn finalement échoué, jamais je n'avais réussi à la toucher de nouveau, à ne pas imaginer les mains d'Aristide sur son corps. J'avais essayé, j'avais voulu que tout redevienne comme avant, avec force. Mais c'était sans doute une erreur. je m'étais raccroché à ce que j'avais connu. Mais tout était différent. Gabrielle n'était plus celle que j'avais connu, dont j'étais tombé amoureux, il y avait cette tromperie comme un fossé entre nous, finalement infranchissable. Nous nous étions quittés, dans les larmes, en douceur, mais non sans tristesse. Ma hantise était qu'elle retourne avec son grec. Je risquais fort de le tuer si jamais je la surprenais avec lui... j'étais encore possessif oui, et je n'aimais pas être cocu.

Ils étaient deux à mériter ma haine.

Armando Venezzio, pour ce qu'il avait fait à ma femme, à Katarina, à notre communauté.

Aristide, pour ce qu'il m'avait fait personnellement, brisant mon couple que je pensais solide.

Mais avec notre arrivée ici, j'avais eu de quoi m'occuper l'esprit. J'avais laissé tout ce travail à Ethan, le temps que j'arrive avec le dernier groupe et il avait été heureux de me laisser de nouveau les rênes. tant de choses à faire... j'avais demandé à ce qu'on ne se mêle pas tout de suite aux citoyens d'Elizabethtown. Qu'on observe, qu'on leur laisse le temps de s'habituer à notre présence et pour le moment, tout se passait bien.

J'étais attablé, encore occupé, toujours occupé. Dehors, j'entendais les rires des enfants qui jouaient. la vie pouvait-elle être si insouciante? Emma allait-elle pouvoir grandir dans cet environnement que nous avions connu, sa mère et moi, avant les bombardements? Je le souhaitais ardemment. On frappa alors à la porte, m'arrachant à mes songes et je me levais, ouvrant la dite porte sur le révérend d'Elizabethtown. Isaiah. Ils n'avaient pas de leaders à proprement parler ici, mais Isaiah faisait partie des personnes respectées et écoutées. Un guide naturel et spirituel. Il m'offrit spontanément un sourire, s'excusant du dérangement, avant de me faire part de l'objet de sa venue.

- "Entrez donc Isaiah, j'ai toujours du temps à accorder pour l'intendance."

Une occasion de mieux faire connaissance aussi. Je n'avais pas souri. Je souriais difficilement depuis quelques mois. Mais mon attitude était ouverte néanmoins alors que je le laissais entrer. Nous prîmes place et il me donna une liste, que je parcourus des yeux. Il y était consigné les habitants d'Elizabethtown et les tâches qu'ils pouvaient accomplir. Il était sans doute temps de cesser la scission et de travailler en collaboration. Main dans la main. N'étions-nous pas tous dans la même galère? Nous avions apportés trois médecins avec nous, de quoi soulager celui qu'ils avaient. 4 médecins pour 200 personnes. Un luxe. Et nous avions d'autres ressources encore. Ils avaient eu la gentillesse de nous accueillir, nous devions prouver qu'ils avaient pris la bonne décision. Le révérend reprit la parole, rompant le silence. Je relevais les yeux vers lui quand il commenta nos premiers mois en cohabitation.

- "En effet, tout se passe pour le mieux. Nous sommes sincèrement reconnaissants de votre accueil... Cette vie là est plus agréable que celle que nous avions à New-York, terrés comme des rongeurs pour ne pas attirer l'attention... Les enfants redécouvrent ce que c'est que de jouer en plein air, sans peur. Ma fille peut enfin goûter à ce petit plaisir qui nous semblaient si simple avant et qui est un luxe désormais."

J'appréciais cet homme simple, je m'en rendais compte alors qu'il s'inquiétait de notre confort. De notre intégration. Qu'il parlait d'un foyer. Peu importait l'endroit, le foyer était le lieu où on se sentait bien. Il pouvait varier, l'important était de se sentir en sécurité et bien entouré. Alors oui, E.T. avait des allures de foyer.

- "Pour le moment, aucun problème n'est parvenu à mes oreilles... Nous ne nous sommes guère mêlés à vous, non par mépris, mais par respect pour vos habitudes de vie... La ville a doublé ses effectifs en très peu de temps, chamboulant sans doute vos propres vies. Nous voulions que l'intégration se passe en douceur. malgré tout, certains de nos membres entretiennent des relations privilégiées avec des citoyens d'Elizabethtown... La guerre a séparé de nombreuses familles, de nombreux amis, mais le destin est parfois capricieux et rapproche ceux qui s'étaient perdus..."

Ou éloignaient ceux qui étaient restés, songeais-je amèrement. Comme Gabrielle et moi. Je repoussais cette idée, regardant de nouveau sa liste.

- "Excellent travail que voilà. Cela sera d'une aide précieuse. J'ai moi-même la liste des new-yorkais et de leurs compétences quand nous étions encore là bas... Ainsi que la façon dont ils pourraient se rendre utiles ici... je pense qu'en travaillant main dans la main, nous réussirons de grandes choses... Comme assurer un avenir à nos enfants."

C'était très important. Primordial.


Dernière édition par Alexander McCord le Dim 11 Sep - 22:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.]   Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.] Icon_minitimeDim 24 Juil - 17:03

Pas un sourire. Alexander ne prit pas la peine de me sourire une seule fois et cela, bien loin de me rebuter, ne fit qu’accroître mon sentiment d’être face à un homme tourmenté. J’aurais pu, bien sûr, l’accuser d’emblée de froideur ou de mépris mais son attitude ne laissait cependant rien envisager de cela. Il paraissait seulement soucieux, mais pas distant pour autant. Cela ne me fâcha pas, et pourquoi l’aurait-il fallu ? J’imaginais sans peine le nombre de problèmes qu’il rencontrait, sans doute sur un plan personnel comme « professionnel ». Gérer sa communauté ainsi que l’installation à Elizabeth Town se révélait sans doute compliqué, aussi n’irais-je jamais le critiquer d’une quelconque façon que ce soit. De toute manière il y avait bien peu de critiques que j’aurais pu formuler, trouvant rarement à ce genre d’attitude un aspect positif ou même une quelconque façon d’avancer. On dit souvent que la critique peut se révéler constructive, à mon sens ceci n’était qu’une excuse de la part des personnes qui justement se permettaient de juger les autres, et ainsi donner de la légitimité leur impolitesse. Non, jamais je n’aurais proféré ni même pensé la moindre critique contre lui mais je dois bien avouer que cet accueil me laissait perplexe ainsi que soucieux à mon tour. Je n’aimais pas voir les personnes avec lesquelles je vivais tracassée, et cherchais toujours à les aider mais malheureusement, je ne voyais pour le moment pas comment tenter une approche avec Alexander. Il ne semblait pas être de ceux qui se confient facilement et laissent souvent parler leur cœur, bien au contraire il affichait une force et une assurance qui ne se prêtaient pas réellement à la confidence. Ou bien me trompais-je ? N’était-ce qu’apparence ? Toujours est-il que la conversation, pour le moment, ne portait pas sur lui ni sur ses états d’âme mais sur notre collaboration, aussi préférais-je apaiser mon envie de le soutenir personnellement afin de me concentrer sur nos rôles respectifs. Lui était l’un des leaders de la Communauté de New York, et moi une des personnes qui géraient plus ou moins la vie à Elizabeth Town sans pour autant avoir un quelconque statut prédéfini. On m’écoutait, tout simplement, les choses n’allaient pas beaucoup plus loin dans mon cas et me suffisaient sincèrement.

Je pouvais croire sans peine Alexander lorsqu’il m’affirma que la vie ici était bien plus agréable qu’à New York. Très sincèrement je ne parvenais toujours pas à imaginer comment toutes ces personnes avaient pu tenir si longtemps, enfermées sous terre, « comme des rongeurs » selon leur leader. Ce devait être difficile et particulièrement éprouvant, ce qui renforçait mon envie de leur apporter tout le confort possible à présent. Je ne jugeais pas Alexander, son choix me paraissait plus que raisonnable et censé tout en sachant que la Grosse Pomme était à présent un véritable champ de bataille ; Il leur avait bien entendu fallu se cacher. Mais c’était le principe même de se cacher qui me posait énormément de problèmes, ne comprenant pas comme les Hommes pouvaient encore se montrer aussi cruels les uns envers les autres, à fortiori après une guerre comme celle que nous venions d’essuyer. Jusqu’où était-il capable d’aller par vanité, par esprit de conquête ? Tout cela m’attristait énormément, mais malheureusement mis appart m’occuper dès à présent de ces personnes qui avaient jusque là vécu un véritable calvaire, je ne pouvais absolument rien faire. Et c’est vrai que nous n’étions pas si mal lotis que cela, que les enfants pouvaient jouer à leur guise sans craindre quoi que ce soit. Bien évidemment nous n’étions cependant pas naïfs au point de nous croire protégés des menaces extérieures, mais la sécurité que nous avions mis en place portait pour le moment ses fruits. Cependant il était toujours possible que quelque chose n’aille pas, que certaines maisons ne conviennent pas à leurs habitants ou qu’ils manquent éventuellement de certaines choses, qu’en savais-je ? Je supposais que si de tels problèmes survenaient, les communautaires en parleraient en premier lieu à leurs leaders, aussi me permis-je de poser la question. Non, il ne fallait pas hésiter à demander quoi que ce soit sous prétexte que nous avions déjà eu la gentillesse de les accueillir ou quoi que ce soit de ce registre, car il s’agissait de la moindre des choses. Et puis dans la limite du possible, nous avions tout de même les moyens d’offrir un mode de vie agréable à chacun. De même qu’il ne fallait pas penser que les New Yorkais passeraient après les citoyens d’Elizabeth Town en cas de manque quelconque ou de problème : Chaque personne vivant désormais ici possédait les mêmes droits et la même légitimité, j’y mettais personnellement un point d’honneur. Certes vivions-nous pour le moment plus où moins de notre côté, mais cela ne signifiait pas qu’il faudrait en venir à favoriser certains plutôt que d’autres.

D’ailleurs, Alexander en vint lui-même à me parler de cette cohabitation, m’avouant ne pas s’être trop mélangés aux habitants de la ville par respect, pour ne pas changer trop radicalement nos habitudes. J’appréciais cette attention, même si en toute sincérité elle ne me paraissait pas indispensable. Pour le moment vivre ensemble sans pour autant donner lieu à une véritable fusion m’avait surtout paru beaucoup plus pratique en matière de logistique et d’organisation, mais les habitudes de vie… Eh bien, c’était différent certes, mais « différent » ne signifiait pas pour autant « gênant ». Je m’accoudai lentement au bras de ma chaise avant de me frotter doucement le menton tout en écoutant Alexander. Selon lui, l’arrivée de la Communauté chamboulait nos vies mais en réalité, ce changement n’était pas si monstrueux que ce qu’il aurait pu paraître. Effectivement le nombre d’habitant avait doublé, ce qui se révélait surtout très agréable, à la manière d’un vent de fraîcheur soufflant sur un été caniculaire. Cette ville, comme tant d’autres, avait été presque totalement détruite. Son nombre d’habitant avait brutalement chuté, ne laissant qu’une centaine de personnes derrière elle. Pourquoi retrouver une population presque normale aurait-il été dérangeant ? Oh bien sûr, ici comme ailleurs il y avait de nombreuses têtes de mule qui n’appréciaient ou prétendaient n’apprécier personne et qui voyaient ce changement d’un très mauvais œil mais au final, j’étais intimement persuadé du non fondement de leurs médisances. Quant aux doutes que certains avaient émis sur d’autres sujets, comme celui du ravitaillement et des ressources diverses, nous les avions rapidement rassurés en leur disant la vérité : Cette communauté ne venait pas les mains vides, comme nous ils possédaient des vivres et certaines qualités sur lesquelles nous pourrions désormais compter tout comme eux pourraient compter sur notre soutien. Leurs trois médecins en étaient un exemple parmi tant d’autres, mais bien malgré mon affection pour Jackon, je supposais que pouvoir prendre quelques journées de repos et avoir la compagnie de confrères (ou plutôt consoeurs dans le cas présent) se révélait appréciable. Néanmoins, après avoir discuté avec lui, j’avais appris que pour le moment ces quatre médecins travaillaient simplement par tour de garde, sans affectations particulière, et avais eu une idée. Une idée peut-être mauvaise ou irréalisable mais il serait toujours bon d’en toucher un mot à Alexander, non ?

Finalement il reporta son attention sur la liste que je lui avais fait avant de me dire qu’il s’agissait d’un excellent travail, le remerciant d’un sourire. J’étais tout à fait d’accord avec lui, mais puisqu’il parlait de travailler main dans la main, il était à présent temps d’en discuter plus sérieusement. J’eus un sourire bienveillant à la fin de sa phrase.

« Oui, l’avenir de nos enfants et notre principale raison de vouloir nous en sortir et rétablir des possibilités de vie plus agréable… Maintenant qu’il nous faut établir une organisation commune pour votre communauté tout comme pour les habitants d’Elizabeth Town, je suppose que nous pourrions parler plus spécifiquement de certains cas ? Je pense par exemple à Diane, Katarina et Mathilda… Sauf erreur de ma part, ce sont vos trois médecins. Nous pourrions éventuellement envisager une répartition des malades et donc une sorte de spécialisation… »

Je me penchai légèrement vers son bureau pour voir ce qui était marqué sur la liste.

« Ah oui, voilà. Mathilda était chirurgien cardiaque, n’est ce pas ? Je ne la connais pas mais… avez-vous une entière confiance en elle ? Au vue de ses compétences sur le papier, j’ai pensé que nous pourrions lui attribuer les cas les plus graves, et déléguer à Katarina les enfants puisqu’elle avait débuté des études de chirurgie néo-natale. La pédiatrie semble lui tendre les bras… Quant à Diane et Jackson, sans doute pourraient-ils gérer le reste, ce qui n’est pas une mince affaire non plus… Mais c’est avec lui qu’il faudra parler de tout ceci, il sait mieux que moi si cette organisation pourrait fonctionner, ce n’était pour ma part qu’une simple idée. »

Je me frottai pensivement le front.

« Quant au reste, je me suis déjà permis de réquisitionner trois de vos communautaires… Samuel, Kaylhen et Aristide, auxquels j’ai confié la rénovation d’un bâtiment du village mais il me semble avoir tout de même proposé deux d’entre eux pour d’autres choses… Oui, Samuel qui était en cuisines pourrait passer au potager, et je pense que Kaylhen pourrait éventuellement aider au poulailler. Mais je m’excuse par avance si le choix de les laisser entreprendre la rénovation de la bibliothèque vous déplait, je n’y voyais personnellement aucun inconvénient. »

Seulement je n’étais pas vraiment celui qui pouvait décider de cela, et même si je ne voulais pas me montrer grossier vis-à-vis des leaders, il se pouvait que j’aie commis un impair.
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MessageSujet: Re: Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.]   Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.] Icon_minitimeDim 11 Sep - 22:36

J'écoutais attentivement Isaiah qui m'exposait ses idées, concernant les médecins, avançant le fait que chacun pouvait peut-être se voir attribuer une spécialité. Ainsi, nous n'aurions pas 4 médecins de campagnes, mais davantage des spécialistes comme dans un hôpital. Il serait de bon ton qu'ils s'organisent pour faire de l'église, ou de n'importe quel endroit qui leur conviendrait, un hôpital de fortune, plus fourni que l'actuel. Je savais qu'il n'était pas aisé de récupérer du matériel médical. Il pouvait bien y avoir des cliniques et des hôpitaux à New-York, ils avaient tous été visités. Pas les survivants, par la mafia, par les indépendants, par des camés, par des blessés. Chacun essayait de reconstruire une vie comme il le pouvait. C'était loin d'être simple et cela montrait comme l'homme pouvait se montrer égoïste pour survivre, un sentiment que j'avais combattu férocement avec l'idée même de la Communauté.

- "Nous pourrions effectivement. Je vous écoute, vous semblez avoir réfléchi à la question."

Je me calai sur mon siège, posant les coudes sur la table et écoutant le révérant m'exposer le fruit de ses réflexions. J'étudiai sa proposition, avant de me permettre de souligner quelques points :

- "Je ne saurais m'avancer pour Jackson, que je ne connais pas suffisamment. En revanche, j'ai une entière confiance en Mathilda à qui je confierais ma vie sans hésiter. Elle est plus que compétente et l'a prouvée à de nombreuses reprises. Elle a de l'expérience, du sang froid."

Oui, Mathilda était un médecin hors pair. J'appréciais beaucoup celle femme, même si nous n'avions pas toujours été d'accord sur tout. Derrière son attitude froide, se cachait un cœur en or. je savais pouvoir compter sur elle. Elle savait signifier son désaccord, mais était une amie fidèle avec un jugement sûr. Dont j'écoutais les conseils.

- "Katarina n'a pas pu achever ses études, mais Mathilda l'a prise sous son aile, finissant de la former. Elle est un excellent médecin également, très empathique. La pédiatrie était son truc en effet, elle se serait spécialisée là dedans si elle l'avait pu."

Quant à Diane, je ne savais pas trop. Je la connaissais peu et ne l'avais guère vu à l'œuvre, je ne pouvais donc m'avancer ou me porter garant d'elle, mais il n'y avait aucune raison qu'elle ne soit pas compétente.

- "Je pense que le mieux serait encore d'en discuter avec eux. peut-être aborderont-ils le sujet d'une façon qui ne nous vient pas à l'esprit. Chacun son métier après tout."

Je me permis un petit sourire. Je ne connaissais pas grand chose à la médecine, si ce n'est quelques vagues notions importantes pour un soldat qui se retrouvait sur un champ de bataille. Quelques gestes essentiels. Il m'annonça alors avoir réquisitionné quelques communautaires. Je me crispais en entendant parler d'Aristide. Pourquoi Isaiah avait approché ces trois là et surtout Aristide? Que savait-il au juste de nos histoires en définitive? Ma méfiance revenait au grand galop.

- "Si je peux me permettre, pourquoi eux?"

Tous quelques peux paumés au demeurant. Samuel n'allait pas vraiment bien. Kaylhen avait toujours été bizarre et Aristide... Bref, ils faisaient tous très brebis égarés et je me demandais s'ils avaient profité de la présence d'un prêtre pour tenter d'absoudre leurs malheurs et se sentir mieux. Cela expliquerait qu'il les ai désigné.

- "La bibliothèque? Vous comptez lui conserver cette attribution ou en faire autre chose?"
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Isaiah O'Toole
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MessageSujet: Re: Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.]   Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.] Icon_minitimeMar 13 Sep - 18:47

Si Alexander ne connaissait que peu Jackson, personnellement je côtoyais le jeune homme depuis un certain moment déjà et pensais pouvoir affirmer que la répartition que je proposais ne le dérangerait pas. Oh bien sûr, il aurait été incorrect que de m’avancer trop quant à lui seulement, j’envisageais réellement cette possibilité comme la meilleure. D’une part pourrait-il travailler avec Mathilda qui, selon les dires d’Alexander semblait parfaitement qualifiée, d’autre part conserverait-il une place intéressante au sein de l’infirmerie. Cela dit, il faudrait en effet que je parvienne à en discuter plus en détails avec Jackson afin de connaître son opinion sur la question car comme le disait Alexander, à chacun son métier. Pour ma part, je tentais uniquement de réfléchir au confort de chacun afin d’optimiser les chances d’une vie en communauté facile, aisée. A quoi bon se rajouter des problèmes inutiles, après tout ? Il me semblait que mon devoir consistait à m’interroger sur les besoins et envies de tout le monde pour ainsi diminuer au maximum les risques de tensions supplémentaires. Or, une bonne répartition à l’infirmerie m’apparaissait comme un moyen efficace de prévenir des sources de problèmes du moins à ce niveau là. Je pris donc note de ce qu’Alexander me confia, me confortant dans mon idée visant à ce que le soin des enfants revienne à Katarina et les cas les plus complexes à Mathilda. Pour le moment tout restait encore à faire, et nous allions tous avoir énormément de travail afin de nous accorder dans nos désirs et établir une bonne répartition des tâches mais j’avais confiance. Il suffisait de s’y pencher avec attention, après tout.

« Je tenterai de leur en toucher un mot, ainsi qu’à Jackson, en effet. Je suppose cependant que ce dernier sera heureux de pouvoir prendre quelques jours de repos en tout confiance. »

Car depuis la guerre, on pouvait dire qu’il n’avait pas chaumé. Certes était-il encore un jeune homme robuste, solide, mais je me réjouissais de le voir se reposer un peu. Mon instinct de protection n’épargnait donc personne. Pas même Aristide. Chose qui sembla d’ailleurs renfrogner quelque peu Alexander. Sa question soudaine me laissa quelques instants sans voix, surpris que j’étais par une telle réaction. Pourquoi eux ? Eh bien… Pourquoi pas après tout ? Il m’aurait semblé normal que le leader me reproche d’avoir « réquisitionné » certains de ces communautaires sans son accord mais qu’il m’interroge sur le but de mon choix ne m’avait décidemment pas effleuré. Ou alors, uniquement pour Aristide puisque je connaissais leurs différents mais Samuel et Kaylhen n’avaient, il me semble, fait aucun tort à Alexander. Alors quoi ? Je fronçai doucement les sourcils en croisant les jambes, posant mes mains sur mes genoux. Mon absence de réelle compréhension laissa ceci dit le temps à Alexander d’enchaîner. J’eus un léger haussement d’épaules.

« Pourquoi en faire autre chose ? Nous avons déjà tout ce qu’il nous faut… L’infirmerie, l’église, votre quartier général, sont des bâtiments d’une haute importance mais qui n’auraient pas besoin d’extensions, je crois. Il aurait d’autre part été impossible d’en faire une habitation alors, autant lui laisser ses fonctions premières. »

En toute sincérité je n’avais même pas songé à détourner ce bâtiment de manière à en faire un nouveau bâtiment. Sans doute ceci résultait-il du fait que j’habitais Elizabeth Town depuis de longues années et avais pris l’habitude de voir cette bibliothèque telle quelle.

« Et puis avoir au moins un lieu propre à la détente ici ne serait sans doute pas un luxe trop élevé… Enfin, selon la vitesse des travaux je songeais peut-être à déplacer l’école vers le second étage de ce lieu, ce qui permettrait d’étudier avec plus d’aisance et de documentation mais, c’est à voir. A vrai dire je surveille plutôt de loin tout ceci, et laisse à Aristide le soin de s’en occuper. »

Nous en revoilà à la question dont la réponse m’échappait toujours un peu, à tel point que j’avais peur de commettre une erreur en y répondant. Ma seule option demeurait donc la vérité pure.

« C’est lui qui a décidé de rénover la bibliothèque, ainsi que de prendre Kaylhen et Samuel pour l’aider. Il est venu me présenter son projet lui-même, refusant cependant d’aller vous en toucher un mot à vous et Ethan ou Aaron. J’ai finis par comprendre pourquoi. »

Comment ne pas paraître incorrect à présent ? Mon souhait n’était pas de brusquer Alexander en lui parlant d’une personne qu’il détestait sans doute, loin de là. Je n’avais pas l’intention de lui parler d’Aristide ou même le convaincre de penser qu’il put être un bon garçon, ç’aurait été vain et déplacé. De même, ma nature personnelle me poussait naturellement à accepter chacun avec ses défauts comme ses qualités sans porter de jugement, mais je savais qu’il n’en était pas de même pour tout le monde. Je savais également que tous ne possédait pas la même faculté de pardon que moi, ce que je pouvais comprendre. Ainsi, en me basant des quelques bribes d’informations que je possédais sur eux, je ne parvenais ni à davantage estimer Alexander qu’Aristide ou le contraire. A mes yeux ils demeuraient deux hommes avec leurs erreurs, leurs regrets et leurs péchés. Aucun homme ne vaut mieux que son voisin.

« Par délicatesse, j’ai préféré éviter de vous ennuyer avec cela jusqu’à maintenant mais… Il me semble que l’intention d’Aristide consistait surtout à faire quelque chose de bien et mériter une forme de pardon… »

Mon regard se posa sur Alexander que je regardai avec intensité.

« C’est en effet par le pardon que l’on peut parvenir à surmonter certains épisodes difficiles de notre existence… Conserver de la haine, de la rancune, n’a jamais apporté la paix à qui que ce soit. »

Ces derniers mots concernaient davantage Alexander lui-même qu'Aristide à vrai dire. J'espérais ainsi réussir à lui donner l'occasion de me parler de ses préoccupations personnelles afin de l'aider si besoin était, mais savais néanmoins que pour percer l'armure de cet homme il m'en faudrait bien plus.
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MessageSujet: Re: Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.]   Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.] Icon_minitimeVen 30 Sep - 20:45

- "J'imagine qu'étant le seul médecin de la ville, il a du avoir énormément de travail, effectivement."

Nous avions eu Mathilda, puis Katarina et les deux femmes n'avaient pas vraiment eu le temps de se reposer au sein de la Communauté. Il y avait toujours quelque chose à faire, une maladie à soigner, une blessure à s'occuper. Les conditions de vie étaient plus précaires, il fallait chaque jour mettre la main à la pâte pour construire quelque chose et forcément, cela créait des accidents. Comme dans une grande usine. L'humidité, le froid, avaient eu raison de la santé des plus faibles et même des hommes et femmes en bonne santé avaient attrapé des maladies improbables et étaient morts de choses qu'on aurait qualifié d'anodines. Avant. Avant qu'il n'y ai plus d'hôpitaux, que les médicaments soient rares, les examens impossibles. Nous étions revenus plusieurs siècles en arrière. Avoir 4 médecins, tous plus ou moins spécialisés, était un luxe incroyable. Je ne savais pas si cela apporterait quelque chose qu'ils fassent comme à l'hôpital et ne traitent chacun que les cas qui leur étaient attribués, mais s'ils trouvaient cela préférable, je n'allais certes pas m'y opposer. Je n'étais pas médecin, je ne savais guère ce qui était le mieux pour leur organisation.

Isaiah était quelqu'un de calme, dont il émanait un grande sagesse et une sorte de quiétude. Il était... apaisant. Oui, c'était le mot. Était-ce parce qu'il était la voix de notre seigneur? Je n'en avais aucune idée, mais je me sentais davantage en paix avec lui. Il avait cette aura qui poussait à la confidence, comme certains médecins. Ce n'était pas seulement une fonction qui faisait cette aura, mais bel et bien un personnalité, une âme. Néanmoins, tout semblant de sérénité me quitta quand il évoqua Aristide. Difficile de juguler les flots d'amertume et même de haine qui montaient en moi quand j'entendais ce nom honni. Avec une certaine raideur, je m'enquis de son choix les concernant. Surtout Aristide en fait. Que savait exactement le révérant de notre situation? Que savait-il de mes relations avec le grec, du rôle qu'il avait joué dans l'échec de mon mariage après 10 ans de bonheur?

J'enchainai pourtant, alors qu'il ne répondait pas, surpris de ma question. Je parlais de la bibliothèque et de ses projets la concernant. Il sembla ne pas tout à fait comprendre où je voulais en venir. Il désirait conserver sa fonction première. Soit. Mais quel intérêt? J'avais beau avoir un passé militaire, je n'avais jamais été un analphabète ni une brute sans cervelle, mais il me semblait pourtant que la culture de l'esprit ne soit pas tout à faire une préoccupation capitale. Pas par les temps qui couraient. Il renchérit en songeant coupler l'école avec ce lieu, afin de tout regrouper, arguant le fait qu'un lieu de détente ne serait pas du luxe. J'eus un sourire désillusionné. Un lieu de détente? je ne savais même plus ce que cela pouvait bien signifier. Depuis quand n'avais-je pas été détendu, à ne penser à rien? Beaucoup trop longtemps pour que je m'en souvienne. Il me semblait que je n'avais jamais été insouciant et que je n'avais jamais prit le temps de vivre.

De nouveau, ma mâchoire se contracta quand il parla de la place d'Aristide dans ce projet. Projet que je ne jugeais vraiment pas d'une importance capitale. Surtout mené par celui qui avait volé ma femme. Pensée fort peu charitable, mais il me semblait avoir des raisons d'être quelque peu amer.

- "J'avoue avoir du mal à concevoir que l'on puisse... se détendre. Que l'on puisse oublier tout ce qu'il se passe, que notre monde a été détruit, alors que le danger est partout autour de nous. C'est quelque chose que je ne sais plus faire depuis longtemps."

Rêver. Penser que l'on peut reconstruire quelque chose et vivre pleinement, sans se soucier de rien. Il y avait un avant guerre et un après guerre. La guerre, je la connaissais bien, j'avais vu les pires atrocités. Mais cela n'avait jamais été chez moi, sur mon territoire, n'avait jamais mis les miens en danger. Depuis les bombardements, le monde entier était devenu un terrain miné et il ne se passait pas une minute sans que cette réalité ne me saute au visage et m'empêche de penser à autre chose. Mon regard se durcit quand le révérant m'apprit que c'était Aristide qui s'était proposé, prenant Kaylhen et Samuel avec lui et refusant de nous en parler. Il savait pourquoi. Et je n'avais pas envie d'entendre la suite au final. Isaiah continua en supputant qu'Aristide cherchait à se racheter. j'étais totalement figé, mais cela n'était généralement pas de bon augure chez moi. Se racheter? Se racheter! Il allait devoir faire bien davantage que rénover une vieille bibliothèque pour se racheter!

- "Arrêtez."

Ma voix ne s'était pas élevée, mais le ton était sec. Je le regardais intensément.

- "Épargnez-moi vos sermons sur les vertus du pardon mon Père. Je sais tout cela, mais il y a un fossé entre le savoir et l'appliquer. Aristide a fait trop de dégâts pour que je lui accorde un quelconque pardon et je pense que je mourrais en ayant toujours cette envie meurtrière à son égard, quoiqu'il fasse. Il pourrait bien sauver tous les enfants de la terre, rénover tous les bâtiments du monde, voire même ériger une cathédrale à la gloire du Seigneur que cela ne changerait rien."

Isaiah devait être au courant de la situation. Et je ne cherchais pas à mentir à un homme de dieu. Dieu m'avait accompagné maintes fois au cours de mes missions et j'étais réellement croyant, même si je remettais parfois en cause ma foi devant les épreuves qu'Il nous infligeait.

- "Dites-moi mon père, ne dit-on pas qu'il ne faut pas convoiter la femme de son voisin?"

Il y avait une certaine colère en moi, qui masquait mon désarroi, une tristesse sans commune mesure, que je me refusais de laisser éclore. Cela me ravagerait et je n'étais pas certain de m'en relever.
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MessageSujet: Re: Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.]   Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.] Icon_minitimeSam 8 Oct - 13:39

« Eh bien… l’Art est une forme de détente indispensable à chacun, que je vous conseille fortement. Nous avons ici des musiciens qui ne jouent plus faute d’instruments, des photographes qui ne photographient plus faute d’appareil, des designers qui ne dessinent plus faute de tissus, ou de matériaux pour réaliser leurs créations. Nous possédons néanmoins des livres capables de nous apporter à la fois le répit et la culture, l’imaginaire comme la réalité historique ou scientifique par exemple. Que notre monde soit détruit je le conçois, mais vous et moi faisons partie d’une génération qui n’a manqué de rien en comparaison de nos enfants… Pour eux au moins il me semble primordial de rétablir cet abreuvoir culturel qu’est l’Art. La bibliothèque est en outre un premier pas vers ce rétablissement. »

J’en étais intimement persuadé, même si Alexander semblait des plus septiques. Pourtant ce qu’il avait fait pour sa communauté ressemblait très fortement à cela : Il avait rétabli des conditions de vie presque normales pour toutes ces personnes qui auparavant vivaient comme des rongeurs sous terre. N’était-ce pas là un pas vers le progrès d’accompli ? Oh, certes l’installation à ElizabethTown se révélait être un progrès palpable, visible tandis que la mise en place d’un centre culturel était une richesse sentimentale et intellectuelle mais cela ne signifiait pas qu’elle ne valait rien. Nous venions d’essuyer l’une des pires guerres de l’histoire mais devions-nous pour autant abandonner toute source de bienfaits intellectuels ? Mon avis sur la question n’était peut-être pas de grande valeur mais je pensais sincèrement que la rénovation de notre bibliothèque ne pouvait être que bénéfique, et après tout qui dérangeait-elle ? Qu’y perdions-nous ? Trois paires de bras pouvant servir à autre chose à la rigueur, mais puisque nous étions près de deux cents, trois paires de bras ne représentaient pas grand-chose n’est ce pas ? Ceci dit, le problème ne résidait selon moi pas là pour Alexander, mais davantage pour le choix des personnes qui s’occuperaient de la bibliothèque. J’en vins à me permettre d’évoquer Aristide et ce pardon qui me paraissait être sa principale motivation, quand bien même Alexander n’y soit pour le moment que guère réceptif. Je pouvais le comprendre, il ne suffirait sans doute pas de cela pour qu’Alexander oublie tout ce qu’il avait pu se passer mais j’espérais que mes mots l’y feraient au moins penser.

Malheureusement, mes paroles n’eurent sans doute pas l’effet escompté puisque presque aussitôt, Alexander me demanda fermement de me taire. Je pouvais ressentir sa tension même s’il n’avait pas élevé la voix, m’en sentant coupable malgré moi. Mon but n’était pas de lui paraître grossier ou de le vexer en quoi que ce soit, loin de là… Je désirais uniquement apporter la paix dans une relation conflictuelle qui me peinait, surtout en sachant que j’éprouvais de l’affection pour Aristide comme pour Alexander. De plus, j’estimais qu’il était en mon devoir que de jouer le rôle de médiateur lors de désaccords même si, dans le cas présent, les choses se révélaient très compliquées. Il fallait néanmoins que j’essaie, la moindre amélioration serait toujours un progrès inestimable. Mon visage dut exprimer une certaine tristesse lorsque Alexander me rétorqua sèchement de garder mes sermons pour moi. Ainsi, j’avais été maladroit. Ainsi, je passais uniquement pour un vieillard moralisateur. J’en ressentais bien évidemment énormément de peine même si finalement, je pouvais tout à fait comprendre le point de vue d’Alexander. Bien sûr qu’il était difficile d’accorder son pardon pour des fautes aussi graves, même en étant conscient des méfaits de la rancune. Il ne suffisait pas de s’en rendre compte pour pouvoir tout balayer, cependant lorsqu’il me dit qu’il en voudrait toute sa vie à Aristide, je ne pu m’empêcher de légèrement secouer la tête. La haine ne valait rien, les envies de meurtre ne l’apaiseraient de toute manière pas. Même s’il en venait à supprimer Aristide, la faute serait-elle pour autant effacée ? Cela suffirait-il à évacuer sa tristesse ? Non… Sans doute pas. Alors à quoi bon ? Je demeurais néanmoins silencieux, le laissant aller jusqu’au bout de son explication qui me donnait sincèrement l’impression d’être en face d’un véritable sac de nœuds, une situation extrêmement compliquée pour laquelle on ne pouvait donner de solution immédiate.

Je lâchai un léger soupir tout en baissant brièvement la tête lorsque Alexander me demanda s’il convoiter la femme de son voisin n’était pas défendu. Le dixième commandement. Le pasteur qui était en moi ne pouvait qu’approuver ses propos même si, au fond, je savais que ce recourt à la religion ne possédait nulle valeur dans le cas présent : Le cœur de la religion était l’amour, pas la haine. On ne pouvait s’en servir pour détester quelqu’un, on ne pouvait se baser sur la Bible pour justifier sa haine. Avec le recul nous nous rendions bien compte que les guerres de religion n’étaient qu’absurdité quand bien même il soit interdit d’aimer un autre Dieu, cela signifiait-il que nous pouvions massacrer celui qui ne respectait pas ce commandement ? Pourtant, il était également écrit que nous ne devions ôter la vie à quiconque. Alors, oui, dans le principe Alexander avait raison. Seulement parfois avoir raison ne suffit pas.

« On dit aussi qu’il faut aimer son prochain. Qu’il faut pardonner ceux qui nous ont offensés. »

Ma voix avait été douce, calme. Il ne s’agissait pas d’agresser Alexander ou lui déplaire une nouvelle fois mais essayer de lui faire comprendre là où il se trompait tout en ayant raison, là où ses arguments, bien qu’ils soient vrais, ne suffisaient pas.

« Il faut pardonner… » repris-je faiblement, relevant les yeux vers lui. « … Même si ce n’est pas facile. Pas seulement pour Aristide, mais également pour vous. Tant que vous vivrez avec cette haine vous souffrirez, vous étoufferez et cela ne vous apportera jamais aucune satisfaction. Cela ne vous apportera jamais la paix. »

Je m’avançai alors vers lui et posai doucement ma main sur la sienne, dans un geste paternel et amical, tentant de lui montrer mon soutien.

« J’imagine votre tristesse, je la comprends tout comme je comprends votre colère mais même si cela vous parait impossible, même si pour le moment cela dépasse votre entendement, vous devez essayer de vous en libérer. C’est la seule issue possible, l’unique moyen de vous en sortir. »

Sur quoi je retirai ma main, la reposant sur mes genoux, ne désirant pas me montrer trop tactile et envahissant envers Alexander. J’eus alors un sourire qui se voulait rassurant.

« Je vous y aiderais si vous le désirez. Vous invoquez la religion, m’appelez « mon Père »… Croyez-vous donc en Dieu, Alexander ? »

Car s’il y croyait, je savais que je pourrais réussir à l’aider. Je savais que je pourrais le ramener à la raison, le ramener à un état de paix. L’amour de Dieu peut tous nous sauver.
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MessageSujet: Re: Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.]   Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.] Icon_minitimeMer 19 Oct - 17:38

J'étais sans doute beaucoup trop dans la survie pour concevoir que l'on puisse avoir des loisirs. Les dernières années avaient été éprouvantes. Les derniers mois également. Difficile de se pencher sur la photo, la peinture, la sculpture, quand de pauvres gens crevaient de faim faute d'avoir trouvé des alliés. Quand des proches mourraient de maladies ou de blessures, fautes de soin. Quand ils étaient assassinés, faute de sécurité. Sans doute avais-je une vision plus terre à terre que le révérant. J'avais passé une bonne partie de ma vie en mission dans divers pays en guerre et souffrant de ses conséquences et je n'avais guère à cœur d'être léger et d'élever mon esprit. Une bibliothèque donc. Avec des livres, de quoi raconter des histoires à nos enfants, permettre aux plus grands de s'abreuver de connaissances et enfin aux adultes de se croire revenus à une vie normale.

- Bien, une bibliothèque, donc.

Rénovée par les soins d'Aristide, Kayhlen et Samuel. Si je n'avais aucun grief contre les deux derniers, bien que ce soient plutôt des personnes discrètes, il n'en allait pas de même du premier que j'avais fortement envie de choper par la peau du cou et de trainer à l'extérieur de la ville pour l'abattre sommairement et de sang froid, sans aucun remord. Je savais me montrer doux et compatissant, mais je pouvais également être intransigeant et impitoyable. Aristide ne recevrait jamais aucune clémence de ma part. Et sans que je ne le veuille, ou m'en rende même vraiment compte, la discussion dériva justement sur mes problèmes personnels et non plus sur le bien de la Communauté et des Citoyens d'Elizabethtown. Aristide était le fil conducteur de cette conversation. Il avait été embauché par le Pasteur et ma rancune à son encontre n'était que trop visible. Quoique non, ce n'était pas de la rancune, c'était bien davantage que cela. Je haïssais deux personnes et deux personnes seulement au monde : Armando Venezzio et Aristide. Le premier parce qu'il était une vermine de la pire espèce, qui étendait son pouvoir telle une araignée sa toile et écrasait les faibles sans aucune pitié. C'était à cause de ses hommes que Gabrielle avait été violée, traumatisée. Qu'elle s'était refermée sur elle même. Et Aristide, parce qu'il avait été l'homme vers qui elle s'était tournée. Celui qu'elle aimait. Je ne pouvais pas partager ma femme avec un autre. J'étais tolérant, patient, compréhensif, mais pas à ce point là. Certains penseraient peut-être que l'honneur avait plus d'importance à mes yeux que l'amour. C'était bien plus compliqué que cela. Sa trahison avait été un parjure, un coup de couteau dans le dos et la plaie ne s'était pas guérie. Surtout pas en la sachant encore amoureuse d'un autre.

Alors j'en appelais à la Bible pour condamner cet homme qui avait volé ma femme. Même si elle était tout autant, voire davantage même, fautive que lui. Il n'était pas marié, il n'avait de comptes à rendre à personne. Fricoter avec une femme mariée n'était pas un crime, mais c'était assez dangereux quand le mari cocu était le chef de cette communauté et quand il savait très bien se servir d'une arme à feux. Ne convoite pas la femme de ton voisin... Commandement enfreint, allègrement. Comme Gabrielle avait renié ses vœux, elle qui m'avait juré fidélité et amour, dans la joie, comme dans la douleur. Cela s'était bien passé dans la joie. Mais dans le malheur, tout s'était effondré. Isaiah me fit alors remarquer qu'il était également dit qu'il fallait aimer son prochain et pardonner. j'eus un petit sourire en coin, pas agressif, mais ironique.

- Je préfère la loi du Talion, que de tendre l'autre joue.

Il insista pourtant doucement, m'assurant que cela n'était pas seulement pour Aristide, mais également pour moi. Que la haine et la rancœur étaient des poisons qui s'infiltraient dans l'âme et l'empoisonnaient lentement. Oui, sans doute. Mais je n'avais pas en moi les ressources nécessaires pour pardonner. Sa main se posa sur la mienne et je résistais à l'envie brutale de me dégager. Je détestais être mis à nu, surtout face à un homme que je ne connaissais pas. C'était pourtant un homme d'Église et j'avais grand respect pour lui. Aussi ne bougeais-je pas et me contentais-je d'observer sa main, avant de remonter vers son visage. Pardonner pour me libérer... Peut-être. Dans 20 ans. Dans l'immédiat, c'était totalement impossible, ni même dans les années à venir. Et quelque part, ma colère s'était déplacée également sur Gabrielle, alors que j'ouvrais les yeux et cessai de lui trouver des excuses. Elle savait ce qu'elle faisait, elle n'était plus une enfant. Elle s'était laissée attirer par lui et lui par elle et ils s'aimaient tous les deux. J'en avais la nausée.

- 10 années de mariage. Pensez-vous que l'on puisse les balayer ainsi? Que je puisse pardonner à l'homme qui a ruiné ce mariage et séparé les parents d'une petite fille qui est encore trop jeune pour comprendre? Aristide n'est pas le seul à blâmer, Gabrielle a plus que sa part de responsabilités dans cette histoire. Et moi aussi sans doute, puisqu'elle s'est éloignée de moi et que je n'ai pas su la retenir à temps.

Trois coupables. A différentes échelles. C'était Emma qui était la plus à plaindre. Elle grandissait déjà dans un monde post-apocalyptique et en plus, elle devait faire avec la séparation de ses parents. Même si Gabrielle et moi nous étions mis d'accord pour rester en bons termes et tout faire pour que l'équilibre d'Emma ne soit pas perturbé. Le révérant retira sa main, avant de me demander si j'étais croyant. Je hochai doucement la tête :

- La foi m'a aidé à tenir le coup dans bien des situations difficiles. Oui, je suis croyant. Je ne me suis jamais vraiment retrouvé seul, même à l'autre bout du monde, alors que ma vie était en danger.

Je soupirai, le regard soudain lointain :

- Mais je crains que ma foi ne vacille ces temps-ci... Je me retrouve totalement seul. Et je n'entrevois aucune lueur d'espoir.
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MessageSujet: Re: Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.]   Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.] Icon_minitimeSam 22 Oct - 15:18

Œil pour œil, dent pour dent. Voici en quoi consistait la loi du Talion : En un irrépressible besoin de vengeance. Bien évidemment je n’encourageais nullement cela et qu’Alexander me dise ouvertement qu’il préférait cette solution me peinait, sincèrement. Je ne pouvais m’empêcher de ressentir de la douleur pour lui, comme pour Gabrielle ou Aristide. Je ne pouvais m’empêcher de souffrir de ces tensions, de ces conflits qui déchiraient mes semblables, mes amis. Certes ne les connaissais-je pas réellement mais oui : Il s’agissait d’amis. Tout à chacun ici faisait partie de mes proches car nous formions ensemble une sorte de famille, et comme dans chaque famille il arrive parfois que ses membres se séparent, s’éloignent, finissent pas ne plus pouvoir demeurer ensemble. Comment aurais-je pu me contenter d’une simple compassion à l’égard d’Alexander ? Non, je souffrais réellement pour lui sans savoir réellement que lui répondre mis appart que le pardon demeurait l’unique moyen de retrouver une vie paisible. Sans doute passais-je pour un naïf en affirmant cela mais en réalité, j’étais parfaitement conscient des difficultés de cet acte. Je savais très bien qu’il ne suffisait pas d’y penser pour pouvoir libérer son cœur mais qu’au contraire, cela nécessitait un énorme travail sur soi, un travail qui risquait d’être long. Seulement cela m’apparaissait comme bien plus sage, bien plus juste.

D’ailleurs même pour leur petite fille, dont Alexander me parla, il valait beaucoup mieux tacher d’avancer en paix plutôt que d’entretenir des rancunes, sans quoi elle grandirait au milieu de ce conflit, tiraillée entre deux camps sans en comprendre la cause. Comment pourrait-elle comprendre ? Elle était bien trop petite en effet. Il ne fallait en aucun cas la mêler à cela même si, je l’avoue, je rejoignais Alexander en pensant qu’Aristide avait fait énormément de dégâts, mais qu’il n’était pas l’unique coupable. Et d’un point de vue purement religieux, Gabrielle avait commis une faute énorme que je ne pouvais bien évidemment pas approuver en tant que pasteur. Je ne l’approuverai jamais, certes, mais je la pardonnais. Il est dans la nature de l’être humain que de commettre des fautes, tout comme il était en la nature de Dieu de les pardonner, aussi ne pouvais-je non plus conserver la moindre rancune contre elle ou Aristide. Ils avaient pêché, mais je les pardonnais. Tout comme j’aurais aimé qu’Alexander les pardonne.

Néanmoins, je comprenais qu’il lui faudrait de l’aide, et du temps, pour parvenir enfin à ce pardon. La foi en Dieu, qu’il admit avoir, l’y aiderait d’ailleurs grandement. Je savais par expérience que lorsque nous souffrions réellement, lorsque nous nous sentions à bout, seule la foi pouvait nous redonner la force, le courage. Seule cette croyance avait le pouvoir d’apaiser nos douleurs. Malheureusement les récents événements atténuaient cette foi, ce que je comprenais également sans en être choqué le moins du monde. N’avais-je pas moi-même douté lorsque ma femme m’avait quitté ? J’en avais voulu à Dieu de me torturer ainsi après tout ce que j’avais fait pour Lui, de me soumettre à cette souffrance indomptable. Mais finalement j’avais compris qu’il fallait que je me batte, que je ne me laisse pas abattre. Il en était de même pour Alexander. Je secouai d’ailleurs négativement la tête lorsqu’il me dit qu’il était seul : Non, bien sûr que non. Jamais il ne serait seul même si, pour le moment, toute trace d’espoir l’avait déserté.

« Vous n’êtes pas seul, vous ne le serez jamais. Même si vous en avez l’impression, Dieu ne vous a pas abandonné, Alexander. Et moi non plus, je ne vous abandonnerai pas. »

Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que je le regardais avec douceur. Que voyais-je ? Un homme perdu, un homme brisé qui avait besoin de se raccrocher à quelque chose. Qui avait besoin de soutien également, de personnes présentes pour lui-même si, bien évidemment, cela ne suffirait pas.

« Je suppose que vous ne le saviez pas mais, j’ai moi aussi perdu ma femme durant la guerre. Je n’ai pas été offensé comme vous, c’est vrai, seulement la douleur que j’ai ressentis ressemble très certainement à la vôtre en cet instant alors… Je comprends ce que vous vivez. Je comprends votre peine, et je sais qu’il faut que vous vous raccrochiez le plus rapidement possible à quelque chose. Ne vous laissez surtout pas couler… Et de toute manière je ne vous laisserai, moi, pas couler. »

Même si je n’allais bien évidemment pas le contraindre à se confier à moi, je comptais bien le surveiller, de loin. Tout comme je prenais soin de tout le monde ici, je comprenais à présent qu’il fallait également que je prenne soin d’Alexander qui, en dépit d’une force que je devinais, ne réussirait pas à se relever seul. Sans doute avait-il de nombreux amis qui eux aussi le soutiendraient, ce qui était pour le mieux, mais je tenais à me montrer personnellement présent pour lui. Il me semblait être celui dont la foi possédait le plus de force, aussi pensais-je être le plus apte à renforcer celle d’Alexander également. Et bien évidemment, j’étais persuadé que la foi parviendrait à le ramener à la raison.

« Vous êtes un homme bon. Un homme juste, je le sais. Vous ne pouvez pas vous abaisser à cette loi du Talion que vous préférez au pardon. Pensez à tout ce que je vous ai dit, réfléchissez-y. Je ne vous conseille pas d’aller serrer Aristide dans vos bras en sortant de cette pièce mais lui faire payer son offense ne vous apportera aucune paix. A quoi cela vous mènerait-il ? Est-ce que la faute serait pour autant effacée ? Non, et je suis sûr qu’au fond de vous, vous le savez. »

Je marquai une courte pause avant de reprendre, réfléchissant.

« Même pour votre petite fille, Emma si je ne me trompe pas, cela ne résoudrait rien. Au contraire vous creuseriez un fossé encore plus profond entre vous et Gabrielle, et cette enfant ne pourrait qu’en souffrir. Comme vous l’avez dit vous-même, la séparation de ses parents sera déjà une chose bien difficile à comprendre, il serait inutile que d’en rajouter encore et ainsi mettre son bien-être en très grave danger… Il ne faut pas que vous laissiez vos conflits d’adultes détruire son insouciance d’enfant, me comprenez-vous ? Et de toute manière, vous n'êtes pas en droit de vous venger Alexander. Ayez confiance en la justice de Dieu plutôt qu'en celle de vos armes. Ceux qui ne méritent aucun pardon ne sont pas pardonnés là-haut. »

J'eus un sourire désolé, ne pouvant être certain de ce qu’il adviendrait d’Aristide et Gabrielle après la mort. Même si ce Dieu en lequel je croyais était un dieu de pardon, je ne pouvais être complètement sûr de ce qu’il choisirait plus tard. Pourtant, j’étais sûr que nous, sur terre, nous avions le devoir de les pardonner car nous ne pouvions faire autrement. Nous n’étions pas en droit de faire autrement.
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MessageSujet: Re: Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.]   Parfois la pluie inonde les coeurs, et les hommes se sentent seuls. [Alexander M.] Icon_minitimeJeu 10 Nov - 16:04

Je jetai un regard au révérend alors qu'il affirmait que Dieu ne m'avait pas abandonné et que lui non plus ne m'abandonnerait pas. C'était difficile de ne pas le penser avec tout ce qui était arrivé. Si moi, j'étais en bonne santé, je devais avouer qu'autour de moi, les choses étaient allées de mal en pis, quoique je fasse. Comme si je ne pouvais rien contrôler, rien empêcher et c'était sans doute là, la vérité. Une petite leçon d'humilité pour un homme qui en avait manqué? Il ne me semblait pas être arrogant. J'étais un homme dur, sévère, mais juste et je n'avais œuvré que pour le bien de la majorité. Vouloir contrôler le maximum, était-ce se prendre pour Dieu? Entre l'effondrement de la galerie dans les souterrains, je viol de Gabrielle et Katarina, la tromperie de ma femme, sa fuite, son retour... Et notre séparation... Il était difficile de garder la foi. Heureusement, ma fille était en parfaite santé et allait bien, se développant normalement, bien qu'il lui soit difficile de comprendre ce qui se passait entre ses parents.

Isaiah avait une aura apaisante, un sourire doux. Il collait parfaitement avec l'image que l'on pouvait se faire de sa fonction. Il semblait sage, inébranlable, peu enclin à la colère ou à la condamnation. Un peu comme un médecin. Voilà des métiers, des vocations, qui exigeaient beaucoup de la part de ceux qui les exerçaient et une certaine attitude également. Pour un révérend, il fallait cette attitude, cette écoute, cette empathie, cette façon de parler, de guider, sans juger. Ce n'était pas toujours évident. Même les hommes de Dieu devaient avoir des opinions, n'est-ce pas? Et que pensait-il de tout cela, derrière des paroles soigneusement choisies? Que pensait-il du voleur d'épouse, de la femme infidèle et du mari cocu revanchard? Un vrai feuilleton américain... Risible. Pathétiquement risible.

Il reprit alors la parole, avec un petit sourire, pour évoquer, pourtant, quelque chose de grave. Il m'avoua la perte de son épouse, durant la guerre. Ce n'était pas exactement la même situation, effectivement. Sa femme était morte, l'aimant toujours et n'ayant pas choisi de partir. Il l'avait perdu et ne la reverrait jamais, sauf quand il rejoindrait le Seigneur à son tour. Moi, ma femme était bien vivante, était tombée amoureuse d'un autre homme et nous n'étions plus ensemble et ne le serions plus jamais. Je la verrais rire avec un autre. Elle vivrait, mais pas avec moi. Et pour l'instant, j'étais trop affecté pour lui souhaiter tout le bonheur du monde sans être hypocrite.

- Je ne coulerais pas mon Père... Je suis un battant et j'ai une petite fille.

Pour elle, parce qu'elle avait besoin de son père, je n'avais pas le droit de me laisser abattre.

- Mais merci.

De proposer si spontanément une aide à un homme qu'il ne connaissait guère et qui n'était pas forcément des plus sympathique et ouvert avec le brave homme de Dieu. Me surestimais-je? Mes proches devinaient-ils une faille que je ne décelais pas? Ethan, Katarina, Isaiah... Tous semblaient porter un regard inquiet sur moi, comme angoissés que je ne surmonte pas cette séparation. Me pensais-je plus fort que je ne l'étais en réalité? Réussissais-je à faire illusion sur moi même mais pas devant les autres ? Tant de questions qui ne connaissaient pas de réponse. Mais je savais pouvoir compter sur le soutien de mes proches. Discrets, mais présence, ne s'imposant pas, mais se tenant aux aguets malgré tout.

Isaiah reprit la parole, me dissuadant de faire payer son affront à Aristide. Je soupirai en me passant une main sur mon visage las, cerné par trop de nuits sans sommeil, à beaucoup trop réfléchir à tout ce qui me tombait dessus. A retourner encore et encore les évènements dans mon esprit en pensant y trouver une explication. En vain. Il avait sans doute raison, mais non, je ne pouvais pardonner, pas maintenant. Ni peut-être jamais.

- Serais-je un monstre que d'avouer qu'en cet instant, je ne peux souhaiter que la femme que j'aime soit heureuse avec un autre ?

Peut-être... Je n'étais pas un parangon de vertu, ni un bonze tibétain. Je n'étais qu'un homme, simplement un homme, avec ses faiblesses et ses lacunes.

- Rassurez-vous mon Père, je n'irais pas tuer ou même frapper Aristide. Simplement l'ignorer. C'est la seule chose que je sois capable de faire pour le moment. Je n'irais pas troubler la quiétude de cette ville, ni devenir un meurtrier. J'ai suffisamment de sang sur les mains.

Je baissai le regard sur ses notes, avant de reprendre :

- Il me semble que vous aviez quelques proposition à me soumettre.

Le sujet concernant ma vie privée était clos. Même si j'avais peut-être gagné un allié, un homme neutre, capable de comprendre, sans juger, je ne souhaitais pas continuer dans cette voie là pour le moment, j'avais besoin de digérer les choses. Nous reprîmes donc notre conversation initiale, scellant l'entente entre habitants d'Elizabethtown et Survivants de New-York.

[Je propose une clôture afin de nous concentrer sur l'event en cours Wink Si tu veux répondre, fais toi plaisir, sinon, topic achevé Very Happy )
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