This Is War
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 Retour à la case départ {James W.}

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MessageSujet: Retour à la case départ {James W.}   Retour à la case départ {James W.} Icon_minitimeLun 15 Mar - 15:54

22h50.

Rappelons nous les faits, voulez-vous ... Il fait froid, la neige tombe à gros flocons, ma veste en cuir est glacée et mes doigts me font mal. Je marche, un taser en main, tandis que la jumelle tient un gourdin de taille plutôt raisonnable. Le genre de machins qui vous calme un homme en chaleur, croyez-moi.
Je ne suis pas seule bien sûr, et tandis que je parcours les rues de Manhattan sans faire d'autre bruit que celui de mes godasses de bourge sur le pavé froid et dégradé, Mister Jay est à mes côtés, tout aussi armé que moi s ce n'est plus - je n'ai pas oublié le souvenir sympathique du flingue rangé près de Popol -.

Après une brève escalade et une promenade pédestre dans la nouvelle forêt géante aux p'tits lutins, nous voilà dans les rues anciennement chics et chocs de NY. Mes yeux observent sans les voir les petits magasins détruits, les rayons dévastés, les cendres, les poteaux courbés par la douleur des bombes, bref, le paysage de rêve. Un poil vintage underground, comme dirait l'autre.

Je suis très silencieuse, pour une fois, je n'ouvre pas ma gueule, c'est rare. Il doit être content, le Jay, quoiqu'un peu barbé d'autant de mutisme. Mais venir ici me fait bizarre, ca fait bien longtemps que je ne me suis pas pointée chez moi.

D'ailleurs, on y arrive. Je tourne à droite, sans un mot, débouchant sur une ruelle qui avant, ne ressemblait pas à un tas de merde graveleux et impraticable. J'enjambe un feu tricolore au sol, pousse une poubelle renversée et m'arrête devant la porte fissurée.

Je fais signe à mon blondinet de s'arrêter ; il devait être au pays de Candy, avec tous ces câbles électriques qui trainent par terre. Ben oui, son discours enflammé sur les Taser X-bidule chose de 1985 digne d'un petit intello d'Harvard m'avait bien fait comprendre que Môssieur savait y faire avec tout ce qui pouvait court-circuiter quelque chose, ou ... quelqu'un.

Bref. Sans aucune autre forme de procès, j'ai passé ma main sur le mur de briques usé par les chocs de 2010. Une brique a grogné de douleur sous la pression de mes doigts : à peine l'ai-je retiré que j'en ai sorti de la cavité une clé qui commençait à rouiller. Je déverrouillai la porte, l'ouvrant en laissant passer Jay, faisant une mimique en levant mon bras façon "laissons passer le Roy".

A peine eut-il détourné le regard de la brique que je la recasais dans le mur, et fichais la clé ... dans mon soutif. Me méfiais encore trop de ce type pour lui laisser le droit de tout observer.

Après l'avoir suivi, je refermai la porte derrière moi et repris mon taser en main. Le hall que nous traversions était dans un état somme toute convenable ... Mis à part un pan de mur lézardé.

« Alors, le salon à droite, le pipi-room ou ce qu'il en reste est en face de toi ... La salle à manger est dans le salon avec la cuisine, et la chambre juste là. »

Je pointai successivement une ouverture large salie par la poussière donnant vue sur un grand salon qui autrefois devait avoir de la gueule - ben oui, forcément, meublé par des grands créateurs qui n'avaient maintenant plus aucun sens - et une porte sobre et néanmoins large, à l'autre bout de la large pièce qui en temps normal possédait une magnifique baie vitrée avec vue sur NY ... Sauf que là encore manque de pot, la baie était encombrée par une avalanche de gravats qui obstruait toute vision.

« Allez magne-toi, y fait froid, j'vais allumer un feu. »

Sans cérémonie, je poussai dans le dos le blondinet pour le faire rentrer dans le salon.

J'oubliais de prendre les manières d'une amie en deuil face à l'appart de son amie mort ... T'façon j'm'en foutais, c'était quand même mon ancien chez-moi. Je traversai le salon d'un pas aisé, constatant que les meubles étaient en plus ou moins bon état. Le grand canapé en cuir noir, bien que devenu laid et tout griffé, avait l'air fameusement confortable, et ma cuisine de loin, voyait comme seul élément détruit tout ce qui était électro-ménager. Le comptoir, magiquement, ne souffrait d'aucun dégât.

Accroupie devant la cheminée quasiment nue qui prenait place au centre du salon, j'ai attrapé quelques gros bouts de bois dispoés à côté, pris une feuille de journal - un numéro du NY Times d'il y a trois ans - et j'ai ressorti ce fidèle zippo, mettant rapidement feu au joyeux tas qui s'embrasa sans attendre. J'ignorai parfaitement le fait que mon invité de "marque" - erhm - puisse laisser traîner son oeil sur ce qui avait de la valeur ici - même si revendre une putain de pièce de collection de mobilier était inutile et n'aurait jamais été faisable actuellement -, sur mon petit cul mis en valeur par ma position accroupie ou sur ... Le portrait qui trônait au dessus de la cheminée - et dont j'avais totalement oublié la présence -.

Par delà la couche de poussière et quelques tâches d'humidité, on reconnaissait l'allure d'une nana, grand échalas à la crinière brune sauvage et aux yeux bleux ... captivants. Son corps à peine voilé d'une robe au décolleté excessivement échancré en aurait fait bander plus d'un mort ... Oui, mon amie aurait pu être lesbienne, sauf que la pétasse arrogante de ce tableau, c'était moi.

On a pas idée d'encadrer les Unes de couverture qu'on a pu faire dans sa vie de mannequin ... Enfin, si Mister Surfer blond en avait douté, maintenant il était sur d'une chose : cet appart avait pour ancienne proprio une fan déjantée de ma personne fabuleuse - ou alors je mythonnais -, et j'étais pas une éboueuse des rues de Greenwich Village - ou alors je remythonnais -.

D'un ton occupé, je me redressai, tournant les talons pour faire face à mon camarade de fortune.

« Evite de t'aventurer dans les pièces seul sans m'en avoir prévenu, la dernière fois qu'j'me suis pointée il y a eu un éboulement dans les chiottes .. Et un voyou coincé en dessous - j'te laisse imaginer son état -. A part ça, bonne visite ... »
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ {James W.}   Retour à la case départ {James W.} Icon_minitimeLun 15 Mar - 19:55

La recherche aux alentours du commissariat fut plutôt fructueuse. Il y avait assez de cadavres de criminels et de policiers pour trouver son bonheur. Le plus épique fut certainement de creuser la neige gelée par endroit... Vu qu'il ne cessait de neiger et de pleuvoir, le niveau avait atteint le mètre à certains niveaux. Enfin, ils devaient avouer qu'un cadavre frigorifié et bien conservé, c'était quand même mieux que le truc dont ils s'étaient servis quelques heures auparavant pour faire un feu de camp.

0h00 passé, le blond et la brune se rendirent comme convenu dans l'appartement de l'amie de Sasja. Bouh, menteuse. Jay avait dégoté un Taser X17 et une matraque électrique Tiger Stun 800 SP. Tout ça deux fois. Elle avait le droit d'en avoir aussi, Sasja, non ? Si le taser était une arme à distance... La matraque libérait lors de son utilisation un arc électrique plutôt impressionnant, de quoi faire bien peur aux moins téméraires. Se prendre une décharge de 800 000 volts pendant une fraction de secondes... Il fallait vraiment aimer ça quoi ! Cette décharge n'était pas mortelle et se contentait de mettre hors tension sa victime pendant une durée de dix à quinze minutes selon la corpulence de l'individu... L'état du sol, l'humidité de l'air, etc... Bref, des facteurs qui auraient fait s'endormir Sasja et ainsi Jay s'était abstenu de toute explication. Il se doutait bien qu'elle savait à quoi ça servait, hein ? Enfin, il l'espérait franchement. Sinon, c'était vraiment une belle bourrique.

Sasja lui fit l'honneur de le laisser entrer en premier chez son amie, enfin, chez elle en réalité... En réponse, il ne fit qu'un sourire légèrement amusé. Il s'abstiendrait de toute moquerie pendant un certain temps... Presque fasciné. A côté de cette demeure, son ancienne piaule c'était les égouts de Paris... C'était plutôt bien foutu chez son amie. On sentait qu'il y avait eu un très bon goût par le passé, un goût déchu et anéantit par la guerre. Foutus bombardements... En certains points, la guerre avait été une délivrance. En d'autres, un véritable fléau.

Je pensais que ce serait en bien pire état que ça... C'est dommage que ton amie n'ait pas survécu.

Il commençait à douter légèrement de certaines choses. Son regard digne de la plus belle émeraude s'égara sur le tableau encore en état au dessus de la cheminée... C'était Sasja ! Ou plutôt Miss Hunkerfield ?! Parfois, il suffisait de s'égarer de longues heures sur la toile du net pour faire quelques découvertes... Il se souvenait maintenant avoir déjà vu ce portait sur une publicité d'un site quelconque. Ça commençait à remonter un peu... Puis, tout ce qu'il pouvait en dire, c'est que c'était un top model, hein ? Au même titre qu'il était ingénieur en électricité... Tout deux étaient maintenant des personnes différents, comme une année zéro qui s'était réinstaurée pour un nouveau calendrier. La Renaissance avait été sanglante mais qui savait ce que réserverait l'avenir, maintenant ? Il décida de garder le silence et comprenait que Sasja avait vécu dans un monde totalement différent du sien... D'autres amis et d'autres ennemis, en somme. Mais comment une personnalité comme elle s'était-elle perdue parmi les Hors-la-Loi ? C'était un mystère bien étrange... Et la façon dont elle avait parlé de son amie défunte... Brrrr. Que cachait véritablement Sasja ? Jay se demandait s'il faisait vraiment bien de se questionner là-dessus... On dit qu'il y a certaines vérités qu'il ne vaut mieux pas découvrir et savoir fermer les yeux sur certaines situations. L'heure était-elle venue d'appliquer ce proverbe ?

J'ai un projet, Sasja. Les survivants ne tiendront pas jusqu'au retour du printemps sans électricité. Je ne connais pas très bien Times Square, j'ai vécu et étudié du côté de Brooklyn. Tu aurais pas un plan des alentours ? Un plan sous terrain, en l'occurrence ? Les transformateurs des sous stations ont du résister aux bombardements... Il doit encore être possible de rétablir le courant dans les foyers comme celui-ci...

Alala, c'était le goût de l'aventure ou de la folie ? Tout ce dont il était certain, c'est qu'il était pas le genre de mec à regarder les choses en croisant les bras. S'il pouvait y avoir agissement, il fallait agir ! Mais cela présentait quelques risques... Imaginons que le courant électrique revienne du côté de Times Square ? Ça ne ferait probablement pas le bonheur des Hors-la-Loi du Bronx... Mais avec les talents d'agent secret de Miss Hunkerfield et sa propre réflexion... N'était-il pas possible de botter les méchants comme dans tout ces légendaires films américains ? Au pire, ils invoqueraient Chuck Norris. Il était devenu quoi lui, d'ailleurs ?
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ {James W.}   Retour à la case départ {James W.} Icon_minitimeMar 16 Mar - 17:58

« Ouais, c'est con. Mais si elle avait survécu, cette radasse t'aurait jamais accueilli. »

Ah ca c'est clair. Avant la guerre, jamais j'aurais accepté qu'un mec se pointe chez moi pour siester et repartir au petit matin frais comme un gardon après avoir vidé ma réserve de clopes, laissé ses poils sur mon gel douche Burberry et empesté mes draps de soie. Ah non, ca c'était clair et net.

Mais la guerre avait effacé bien des choses. Les inégalités économiques, les haines, les amitiés aussi ... Les relations amoureuses également. Ma curiosité pour la petite Chloé revenait à la charge, et je me demandais si ce bon vieux Jay aurait la langue qui se délierait plus facilement sous l'emprise d'alcool. Au pire des cas, je pouvais toujours le travailler un peu.

M'éloigner du feu ronflant dans la cheminée, j'observai le blondinet de temps à autre, me débarrassant de ma veste en cuir pour dévoiler mon sous pull noir. Très sobre, comme sous pull ; puis le noir amincissait mes nibards, c'était ca de gagné sur ce complexe que j'avais ... Eh oui, même les mannequins hyper canons subissaient parfois les retors d'une beauté à l'extrême.

Je balançai le cuir sur le canapé, fronçant les sourcils et m'arrêtant dans ma course folle pour réchauffer mon corps à peine tiédi.

« Ecoute, tu m'as l'air d'être quelqu'un de bien. Mais franchement ... Me demande pas de t'aider. Je fais que t'héberger d'accord ? J'ai pas envie d'être mêlée à tes histoires. »

Non mais il croyait quoi, sérieusement ? J'étais infiltrée, et il était bien mignon, mais y avait rien chez lui qui me donnait la preuve irréfutable que ce type allait me sauver de la menace Hors la Loi. Et j'avais ma place là-bas. Et j'avais pas envie de m'intégrer à des coups fumeux sans garanties. Alors ce serait un bon petit non, sec et sonore, du moins tant qu'il ne saurait pas me convaincre avec autre chose que de la générosité et un mythe à la con de super-héros.

J'avais été un peu "froide" à lui répondre, aussi lui jetai-je un coup d'oeil tandis que j'étais sur le pas de la porte menant à la chambre.

« Mon amie et moi sommes d'ici. On a jamais eu besoin d'plan. Va falloir en trouver ailleurs.

Excuse bidon number one trouvée pour ne pas dire simplement que j'demandais jamais mon chemin et que ma pote imaginaire non plus, vu que je le connaissais par coeur. Un Désolée m'aurait écorché la gueule, clairement. Puis j'aurais menti en disant ça.

Me dirigeant dans l'intérieur spacieux et autrefois cosy de ma chambre, j'ouvrai les larges portes blanches qui grincèrent, et débouchai sur mon bon vieux dressing ... Qui avait pris feu aux trois quarts, et vidé de toutes ses fringues. J'avais déménagé le peu qui me restait chez mes deux piaules ; revenir ici me faisait pas plaisir. Par contre, je me hissai sans peine sur la pointe des pieds, me saisissant d'une bouteille cachée précieusement dans un recoin ombragé du dressing. Vodka, 40 degrés. Voilà qui allait réchauffer l'atmosphère !

Refermant les portes, je gueulai à l'adresse de Jay.

« Essaye de voir si y a pas des verres pas trop fêlés ... J'ai trouvé à boire ! »

Absolut Vodka ; y avait de quoi se damner pour boire quelques gouttes de cette merde devenue impossible à trouver ! On allait la gaspiller, peut-être que mon p'tit Australien revomirait le tout, mais ca valait le coup.

« Et au fait, ce soir, tu prendras le canapé, ok ? »

D'ailleurs, il foutait quoi, là ? Je reculai d'un pas ou deux avant de pivoter pour le chercher ...
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ {James W.}   Retour à la case départ {James W.} Icon_minitimeMar 16 Mar - 20:42

Le regard de Jay se figea à nouveau sur le portait de Miss Hunkerfield au dessus de la cheminée. Non, ce n'était pas du tout de l'attirance sexuelle ou physique... Et encore moins morale ! C'était simplement la réponse prématurée de Sasja qui avait déclenché cette automatisme chez lui. Il ne trouverait probablement pas de réponse en elle... Certains racontaient que les représentations d'une personne pouvaient en dire beaucoup si on savait les décoder. Gros nibards, c'était le détail le plus apparent... Voire le plus impressionnant. Mais il y avait forcément autre chose, bordel ! Il détestait plus que tout passer devant un détail évident... Et s'il n'existait pas ? Ses yeux quittèrent l'affiche qu'il se rendit compte qu'il était seul dans le salon. Plus loin, il remarqua que la porte de la chambre était ouverte... Qu'est-ce qu'elle faisait ? Boarf, ça aurait pu être gênant d'aller vérifier par soi-même avec ce genre de personne...

Elle est obligée d'avoir un secret... Putain, et si elle en a pas ?! pensa-t-il.

Ce qui l'étonnait en particulier, c'était que Sasja ne faisait que des bonnes actions depuis qu'ils s'étaient rencontrés. C'était quoi cette Hors-la-Loi, merde ? Il venait quand même lui dire qu'il n'avait pas l'intention d'arranger son camp ! Elle aurait pu et aurait sûrement du le descendre pour une telle déclaration. Surtout qu'elle avait l'arme à disposition, maintenant... Jay savait pertinemment que si elle avait agit avant qu'il ne pense à cette possibilité, il aurait été cuit... Et pourtant, il était bien vivant, dans le salon de son ancienne amie, seul. Il aurait pu trouver cinq cent dollars sous le canapé planqués par Sasja qu'elle aurait sûrement pas remarqué avant demain matin...

Finalement, elle lui déclara avoir trouvé à boire et lui demandait de trouver deux verres potables. Juste de quoi permettre au liquide de rester dans son récipient et de pas déborder par en dessous... Jay se tourna machinalement vers l'heureux placard qui avait survécu, comme le salon et ouvrit un compartiment dans un grincement sans précédent. Par curiosité, il retourna dans le couloir proche de l'entrée où il retomba nez à nez avec son tableau électrique... Il poussa simplement quelques interrupteurs vers le haut et contre toute attente... Rien ne se passa. Il allait falloir attendre encore un peu mais elle pourrait avoir bientôt une drôle de surprise.

Soudain, la voix de Sasja résonna plus fortement qu'auparavant, indiquant qu'elle approchait. Silencieusement, il se glissa à nouveau dans le salon et attrapa deux verres au hasard dans le placard et par chance, ils étaient en état.

Oui oui, je dormirais sur le canapé.

Et sur cette simple adhésion, Sasja revint dans le salon vers un Jay calme et attentif. Lorsqu'il constata la nature de la boisson entre les mains chaleureuses de la brunette... Il eut un petit sourire en coin. Il tenait plutôt bien l'alcool, mais elle ? En tout cas, lui chercherait à en savoir plus sur elle avant le levé du soleil... Lui dire qu'il prendrait le canapé, cela revenait à lui dire qu'elle prendrait le lit. Et ne pas se rendre immédiatement chez son petit ami rajoutait une inconnue à la longue et complexe équation mathématiques que devenait peu à peu Sasja...
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ {James W.}   Retour à la case départ {James W.} Icon_minitimeMar 16 Mar - 21:35

Il était là, planté comme un poteau avec mes verres, telle l'hôtesse d'accueil bonne à faire la cruche de manière règlementaire dans chaque véritable agence de mannequins un tant soit peu solide. Bon, certes, on avait difficilement vu une cruche plus masculine et bien fichue, mais tout de même. Enfin au moins était-il poli, pas comme les trois quarts des vieux lascars qui se serait déjà affalés, ronflants comme des bien heureux sur un canapé où leurs baskets pleines de boue auraient dégueulassé MON sofa.

Je souriai, posant la bouteille de vodka sur la table basse dont un pied était de travers, dévissant le petit bouchon pour ensuite verser le précieux contenu dans les deux verres que Jay posa. Je poussai le sien vers lui, prenant le mien pour le lever sans cérémonie et balancer un petit :

« Santé ! Cul sec. »

Avant de déverser le contenu entier du verre dans mon gosier et de reposer ce dernier, vide, dans un bruit sec ; ben oui merde, j'étais pas une petite nature pétée dès la première gorgée. Le plus important maintenant, c'était que mon hôte se sente à l'aise, décontracté, suffisamment pour dire des choses qu'en temps normal il ne me lâcherait surement pas.

J'allais l'avoir, je le sentais.

Avec un petit sourire, je considérais les alentours d'un regard de maîtresse des lieux : jusqu'à ce que je redécouvre le portrait. J'en étais fière de celui-là. Plus à moi-même que pour lui, je pensai tout haut.

« Tiens, m'étonne qu'il soit encore debout ... »

Avec toutes les chutes qu'il y avait eu depuis le temps que je revenais ici pour récupérer ce dont j'avais besoin sur le moment, c'était la seule chose qui avait solidement tenu et que je n'avais jamais du réparer pour mes besoins persos.

Reposant un oeil avisé sur le blond, je finis par le jauger avant de déclarer presque solennellement.

« Alors tu travaillais à notre service... Pourquoi avoir fui ? Tu veux te repentir ? »

Si c'était le cas, je lui aurais bien ri au nez. Vu l'époque et la gueule que tirait le monde actuellement, le paradis et l'enfer, c'était plus au goût du jour. Dieu avait du remballer toute sa marchandise et détaler : les flammes dégueulasses puant le vice étaient pleines à craquer de présidents et de mafieux, alors que le paradis, lui, faisait faillite.

« Qu'est-ce que tu comptes faire, concrètement ? Et mythonne pas, ou je m'arrange vraiment pour que les types qui te cherchent te retrouvent. »

Je misais sur le fait que j'avais les relations pour le faire. Jay en douterait peut-être, mais je l'imaginais suffisamment intelligent pour ne pas penser et suivre une intuition conne selon laquelle sa chance de cocu le sauverait des poignes douloureuses et sanglantes des Hors la Loi. Des VRAIS Hors la Loi. Moi, à côté, j'étais une novice.

Je ne le quittais pas des yeux, me penchant pour me resservir un peu à boire tandis que j'attendais l'explication fameuse.
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ {James W.}   Retour à la case départ {James W.} Icon_minitimeMer 17 Mar - 18:34

Jay s'était assis sur le canapé et avait posé les deux verres sur la table basse. Il observa Sasja faire son office les yeux mi-clos, mi-ouverts. Son air pensif trahissait une quelconque absence. Il était quelque peu surpris de voir qu'elle avait planqué une bouteille de Vodka dans la chambre de son ancienne amie dont elle parlait sans aucun remord. Du moins, cela ne semblait pas du tout l'attrister. C'était quoi, son problème ? Elle s'était sans doute fait à l'idée de la perte de cette connaissance... Pour le peu qu'il connaissait d'elle, elle semblait avoir de sacrés nerfs d'aciers. C'était peut-être l'origine même de son indifférence et bien plus encore...

Ouais. Santé...

Tout s'était enchainé si rapidement et Jay avait toujours la curieuse impression d'avoir raté quelque chose. Ils avaient déjà tant parlé... Mettre le feu à une dépouille humaine, escalader une grille comme deux voleurs, dépouiller des cadavres de flics... Il se rendait compte qu'il avait partagé avec elle quelques activités dignes de Hors-la-Loi. Des choses qu'il n'aurait jamais fait avant la guerre. C'est fou comme un tragique évènement peut changer une personne. Cul sec, il avala le précieux nectar et se racla la gorge. Sa descente était peut-être un peu moins développée que la brunette mais qu'en était-il sur la durée ? Il était un homme et elle une femme avec beaucoup moins de corpulence que lui.

Et finalement... Quelle garce ! C'était ça, son plan, son idée ? Le ramener, lui proposer un peu d'alcool pour le faire parler ? C'était magnifiquement orchestré... A un détail près. Dans un dialogue, on est toujours deux à participer. L'un est forcément plus malin que l'autre, plus rusé... Qui allait-être le grand vainqueur ? Seul le résultat de la bataille comptait véritablement.

D'accord, d'accord... Je vais tout... te raconter.

Il répéterait probablement plus ou moins ce qu'il avait déjà raconté à Central Park mais lui ferait quelques honneurs en plus. Jay attrapa la bouteille de Vodka et remplit à nouveau son verre avant de discourir pour Sasja.

J'étais étudiant à l'Université de Brooklyn. Chloé, c'était ma copine. Une Française dont j'avais la garde à l'Université en quelque sorte... Puis avec les bombardements, on s'est tirés de NY avec une quinzaine de potes pour revenir après la guerre pour constater l'ampleur des dégâts. On a investi notre ancien immeuble pas loin de l'Université. Par chance, il était encore en très bon état... Puis tes copains sont venus... On avait le droit de vivre dans l'immeuble seulement si on bossait pour eux... Il y a deux semaines, je suis allé à Central Park, et... Il vida à nouveau son verre, cul sec, puis reprit ses explications. Le mec que t'as cramé tout à l'heure, on devait le racketter pour leur compte... Il était un peu plus costaud que moi et pour m'en sortir... J'ai tiré par réflexe. L'instinct de survie... Il s'en serait pris à Chloé juste après moi, sûrement...

Il baissa les yeux, soupirant. L'alcool ne ferait probablement pas couler de larmes ce soir. Jay était au dessus de tout ça et la plus rude période après son meurtre était déjà passée. Même pour Chloé, il n'avait pas encore pleuré sa perte. Pourtant, n'aurait-il pas du se laisser encore un peu plus abattre ? Monde de merde, ça aurait pu bien marcher avant la guerre. Au moins jusqu'au jour où elle ne pourrait plus tenir sur ses deux jambes... Non, en fait, peu importe le ressenti de Chloé vis à vis de sa maladie... On ne peut pas bâtir un couple sur le mensonge, Jay ne pouvait pas concevoir cela.

Bien sûr, quand tu sors avec une femme qui n'a jamais tué ou vu quelqu'un tuer... Même si c'était pour la protéger, tu la déçois forcément. J'étais sûrement un petit idéal de l'angélique pour elle... Et ce flingue a tout brisé, comme la guerre. Seule Chloé me retenait jusqu'à présent dans cet immeuble où la peur et le chaos se sont installés. Elle est partie de son côté et moi du mien... Je me sens pas l'âme de faire souffrir qui que ce soit pour satisfaire les Hors-la-Loi. J'ai jamais aimé l'injustice et la violence gratuite... Comme tout bon Américain qui se respecte, j'étais vachement croyant.

Eh oui, Jay était un catholique croyant qui se respectait. Pour lui, la Troisième GM... C'était l'Apocalypse promise dans la Bible. Chloé qui ne jugeait et vivait qu'avec la Bible pour la Geekette... Les débats furent très tumultueux ces derniers temps.

Et elle, non. En fin d'après-midi, j'ai craqué et je lui en ai collé une... C'est très diplomatique, hein ? ... Mais bon, Spiderman et Batman ne sont pas des réalités, hein ? J'ai pas l'intention de me dresser tout seul avec mon taser et ma matraque contre des types qui peuvent m'exploser la gueule en une demi seconde. Mais ce que je peux peut-être faire... C'est y aller avec de la subtilité. Dans cette ville, un ingénieur en électricité... C'est une mine d'or maintenant. Je peux toujours essayer de faussement les aider et mettre des pièges sur mon passage, tu vois ? C'est toujours mieux d'attendre que d'attendre qu'ils viennent me tuer eux-mêmes, non ?

Il suffisait. Il suffisait amplement. Jay en avait déjà bien assez dit, peut-être même un peu trop... Mais c'est lui qui gardait le flingue sous sa ceinture à l'heure actuelle. Il portait la culotte dans le couple, comme on disait. Et... C'était pas comme s'il était persuadé que Sajsa soit bien une véritable Hors-la-Loi... Au pire des cas... Sobre, il avait déjà tué. Alors sous l'effet de l'alcool...? Soit on s'unissait vraiment pour survivre, soit c'était je te poutre la gueule et chacun sa merde. A elle de choisir, pas à lui...

Tu m'as uniquement emmené chez toi pour tenter de me bourrer et te faire parler ? Je commence franchement à douter de ton statut de Hors-la-Loi... Du moins, t'as l'air d'être aussi criminelle que moi auparavant ou encore Chloé. Vas-tu me parler de toi, Miss Hunkerfield ? T'es installée ici comme si ça avait toujours été chez toi... avant la guerre. Tu es quoi, au juste ? Pourquoi être devenue Hors-la-Loi ? Tu veux pas m'emmener chez ton mec mais tu me ramènes ici pour dormir dans la pièce à côté ensuite ? Une femme dans ton genre, je vois pas pourquoi elle aurait aidé un type comme moi... Quel est ton jeu, à la fin...?

Et Jay se servit un troisième verre de Vodka...
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ {James W.}   Retour à la case départ {James W.} Icon_minitimeMer 17 Mar - 18:55

Ben merde alors, qu'avaient donc ces petites françaises sur nos américains ? J'avais déjà été des dizaines de fois à Paris, la Tour Effeil, le Louvre, toutes ces merdes artistiques à mourir d'ennui ... Le seul truc potable là bas, c'était la fashion week, et encore, je vous passe le défilé mortuaire de cadavres parisiens trente kilos tous mouillés qui se baladaient avec des fourrures multicolores et du botox plein les joues. Mis à part ça, Paris c'était la ville du chic et du bon goût. Oui parce que maintenant, Paris, c'est un peu la ville en ruines, quoi. Comme ici.

Je l'ai écouté, avec patience, le regardant boire, boire ... Ok, mon plan fonctionnait tellement facilement qu'il allait me vider la bouteille à lui tout seul, l'enfoiré.

J'éclatais de rire alors qu'il me racontait qu'il avait frappé sa copine. Putain, les mecs devenaient tous des timbrés. Soit ils viraient gays, soit ils devenaient violents avec leurs chéries ... Ajoutez une moitié de pervers et quelques sado-maso qui aimaient la torture douce et lente. Il n'y avait plus un seul bobo romantico à des kilomètres. C'est con, moi j'aimais bien les gens doux. Pour voir jusqu'où allaient leurs limites de tolérance.

L'histoire de l'immeuble me faisait penser à mon "mec" ... Ouais, Logan pieutait là-bas. Donc Jay assait aussi son temps là-bas avant ? Marrant comme coïncidence. Un peu trop marrant.

Je lui arrachai la bouteille des mains alors qu'il s'excitait sur mon cas, m'insultant de petite nouille menteuse qui faisait que des câlins poutoux et qui, grosso modo, n'avait jamais fait de mal à une mouche.

D'accord, j'ai encore flingué personne, mais faut pas déconner non plus ...

« Mollo sur la vodka, eh ! »

Je m'emparai de la bouteille, l'empêchant de se resservir. Ca va, on voyait que Monsieur se servait à tous les râteliers !

M'asseyant plus confortablement dans le fauteuil défoncé face à lui, je l'observai un moment, agitant doucement le liquide translucide qui cognait entre les parois de verre silencieusement.

« Je me faisais chier, tout simplement. Alors je prends un peu de risques. J'm'amuse avec les gens paumés de cette guerre, je leur tire les vers du nez et quand ils me gavent, ils retournent dans la nature.

Cet appart, c'est pas le mien. Je te l'ai déjà dit, alors me fais pas radoter.
Et puis fais pas le malin, mh. T'as buté un mec une fois et alors ? Ca fait pas de toi un meurtrier redoutable. Qui te dit que la vodka que je t'ai servie est pas empoisonnée ? C'est toi qui penses que ce qu'on voit est le reflet parfait du caractère. Tu veux jouer au plus rusé, mais pour le moment, sache que t'es pas mieux que moi.

Je te sens assez prétentieux vis à vis de moi, et franchement ... J'aime pas ça. Mais tu sais quoi, je suis gentille, je vais te répondre.

Mon copain, c'est Logan. Un des mecs qui vivait sûrement dans ton immeuble ; un Hors la Loi, si t'as suivi le raisonnement. Si je vais pas là-bas, c'est parce que j'ai toujours détesté me taper des dizaines d'escaliers pour dormir dans un lit pas assez confortable. Et ici, ca me rappelle l'amitié que je partageais avec cette nana qui est morte. Je dors des fois ici, ouais, c'est pour ça. Je fais genre que j'en ai rien à taper, mais je vais pas chialer pour te montrer que ça fait mal. Capich ? »


Je trouvais que je me débrouillais pas trop mal pour lui mythonner quelque chose qui brouillerait un peu plus son radar intelligent. Il l'était beaucoup trop, et ca, c'était mauvais pour moi. Viendrait un moment où il allait vraiment trouver beaucoup trop de faussetés dans cette grande toile du mensonge. En attendant, j'avais toute la nuit pour réfléchir à comment me débarrasser des preuves ...

Même si une idée venait de germer dans mon esprit. Une idée que je noyais partiellement sous une rasade large d'un verre de vodka.
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ {James W.}   Retour à la case départ {James W.} Icon_minitimeMer 17 Mar - 20:16

Mince alors, c'est qu'elle y tenait à sa bouteille. Ainsi, Jay n'enchaîna pas un troisième verre. Ce refus en indiquait plusieurs choses dont une très intéressante... Il avait pensé qu'elle voulait le bourrer pour le faire parler, totalement. Or, ce n'était déjà plus le cas ? Il avait encore bien des choses à dire... Ou alors elle en avait déjà marre et regrettait sa tentative ? C'était peut-être ça... Bref, c'était compliqué de la cerner... A chaque fois, à première vue, les interventions de Sasja étaient cohérentes et on y trouvait un sens... Mais aussi des incohérences lorsque l'on cherchait un peu plus loin. Et peut-être avait-elle remarqué que Jay était pas un imbécile né de la dernière pluie... Alors, tentait-elle de cacher un jeu ? Il réfléchissait... Top model... On apprenait à mentir et jouer un rôle dans ce métier ? Il ne savait malheureusement pas répondre à cette question, dommage.

Vodka empoisonnée...?

Là, vraiment, c'était impossible de se retenir. Il éclata littéralement de rire. Elle se rendait compte qu'elle venait de se tuer elle-même, alors ? Mille et unes questions ironiques lui venaient à l'esprit, et pourtant... Son seul rire suffirait à lui faire comprendre qu'elle en avait fait un peu trop. Oui, maintenant, c'était clair... Soit elle était d'une maladresse naturellement rare, ce dont il doutait... Soit, elle avait tenté de lui sortir un énorme baratin pour le décourager d'en découvrir davantage sur elle... Vraiment, son discours sur son amie dont elle ne pleurerait pas la mort parce que c'était dans son caractère de faire genre qu'il en avait rien à taper... C'était très réaliste. Mais cette histoire de Vodka empoisonnée... Ça sentait l'excès de confiance mal contrôlé, dommage Sasja.

Tu sais qu'on va crever en même temps, alors ? Lorsque tu essaies de mentir, fais le bien...

Il soupira profondément. A quoi rimait cette discussion ? Jay n'avait pas l'âme d'un tortionnaire et si elle l'exigeait, il partirait dès maintenant. Et il avait pas très envie de dormir dans le neige à 1h00 du matin après deux verres cul sec... Puis si elle avait quelque chose de si important à cacher, c'était sûrement pas pour rien, hein ?

Non, je ne suis pas prétentieux avec toi. Ce que tu ne supportes pas, c'est que quelqu'un ait du répondant quand tu veux faire passer ta vérité. Mais, je vais te faire la grâce de te croire... Du moins, de croire que tu as des bonnes raisons de mentir sur certaines choses. C'est ta vie, pas la mienne. C'est juste que je veux m'assurer que je vais pas me réveiller en mauvaise posture parce que t'es une psychopathe qui s'assume pas devant sa proie éveillée.

C'était dit. Les excuses bidons, c'était aussi son rayon. Et d'après le ton employé, c'était tout aussi honnête que Sasja. On vivait dans un monde de fou et lui n'avait pas laissé d'incohérence. C'était son premier mensonge... Qui suivait un flux de vérités plutôt impressionnantes pour une première soirée avec une inconnue.

Logan ? Logan Smith ?! Il ne le connaissait pas personnellement... C'était pas celui qui avait pas terminé son Génie Civil à cause de la guerre ? Tout ce qu'il avait constaté, c'est que ce mec prenait un grand plaisir à dealer... pour consommer juste après.

Logan, ça me dit vaguement quelque chose. Et je me demanderais presque ce qu'un ex top model fout avec un camé comme lui...

Ce qui allait suivre serait sûrement très révélateur. Jay ne provoquait jamais pour rien, jamais. Parfois, c'était simplement pour embêter et là... C'était pour la tester, encore une fois. Du moins, dans l'Ancien Monde, il avait du mal à concevoir un top model avec... Logan. Mais le Nouveau Monde bouleversait absolument toute logique...

Écoute, Sasja... J'ai vraiment pas envie de t'emmerder. Tout ce que je veux savoir, et ce que j'ai le droit de savoir... C'est pourquoi tu m'as pas laissé crever à Central Park ? Si je suis vraiment menaçant pour ta vie, dis-le moi et on arrête les questions délicates. Sinon, dis-moi une fois pour toute que je suis qu'un con de paranoïaque et on en reste-là. Au pire, je me casse maintenant. C'est toi qui vois.
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ {James W.}   Retour à la case départ {James W.} Icon_minitimeJeu 18 Mar - 12:24

J’aurais pu être ravie de voir que mon humour était toujours aussi décapant ; sauf que là, c’était même pas de l’humour. Ce Jay n’avait pas encore conscience des dangers auxquels il s’exposait. Il avait du mal à saisir qu’il était seul, et que dès qu’il serait sorti de chez moi, il n’irait pas bien loin. Parce que dans ce monde nouveau, la place n’était réservée qu’aux gens qui savaient s’allier avec les meilleurs.

Et être en solitaire, c’était équivalent à se tirer une balle dans le pied avant le marathon de New York : contreproductif, assurément.

« Tu sais que j’ai peut-être l’antidote que toi tu n’as pas ? »

Je me tapotai la tempe droite en prenant un air abruti, le regardant non sans halluciner. Il envisageait les possibilités, oui, mais se restreignait aux plus simples et n’imaginait même pas que des gens puissent se cacher derrière des intentions bonnes pour vous prendre par derrière. Il n’était pourtant pas stupide, bien au contraire. Le peu de discussions hors moqueries qu’ils avaient eu lui montraient une chose : il s’y connaissait.

Mais il commençait à me prendre la tête, tandis que je revissai le bouchon de la bouteille en le regardant d’un œil flegmatique. Mauvais présage qu’il ne saurait pas interpréter, mais qu’importe.

Lui, menaçant ? Je me suis retenue d’éclater de rire, mais je pense que la petite fossette gauche et le pli de mes lèvres m’a trahi : j’étais carrément incrédule devant ce qu’il me pondait là. Jay, t’es un paria. J’ai pas peur de toi ; les seuls types qui peuvent vraiment me foutre les pétoches ont bien pire qu’un taser et un flingue ; et ce sont les hommes de main de Venezzio, certainement pas un étudiant australien tout mignon.

Il aurait encore pu me divertir un peu – et qui sait si j’aurais supporté de passer la nuit seule ? Nan je déconne -, mais là, il commençait sérieusement à me gonfler.

Alors j’ai eu une réaction gamine, mais sèche et sans appel. Et surtout sans pitié.

« Bon, casse-toi en fait. Tu m’emmerdes. »

C’était fait. Que Jay refuse ou pas, je m’en foutais : mais qu’il dégage. J’étais déjà assez sympa pour lui filer un coin au chaud, avec de l’alcool, et une nana super canon pour lui tenir compagnie – moi en l’occurrence – avant d’aller pieuter, et lui tout ce qu’il trouve à dire c’est chercher la merde là où il n’est pas supposé y en avoir ? Bon ben alors oui, prends tes cliques et tes claques et basta …

Je soupirai tout en me redressant, attendant qu’il fasse de même pour s’en aller, redébouchant finalement la bouteille pour en boire une rasade au goulot avant de le regarder d’un œil plus froid. J’avais du le prendre un peu de court, mais merde, il apprendra que la prochaine fois, on casse pas les ovaires à Miss Hunkerfield si on a un peu d’amour-propre ou d’instinct de survie – sauf quand on a envie de dormir sous les ponts -.

Ben oui, laisser crever quelqu’un de froid, c’était pas quelque chose d’immoral pour moi, maintenant. On le faisait depuis des siècles, pourquoi s’offusquer aujourd’hui ?
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MessageSujet: Re: Retour à la case départ {James W.}   Retour à la case départ {James W.} Icon_minitimeJeu 18 Mar - 18:14

Et c'était reparti. Elle jouait avec l'ironie autant qu'il jouait avec son arrogance. Pauvre conne, si c'était un poison si mortel... Ils seraient tout les deux déjà allongés par terre en train de supplier Dieu de les épargner... Mais non, cette séance de provocation interminable se poursuivait dans le temps. Enfin, le silence prolongé de Sasja montrait son agacement. Le début de la fin se faisait sentir...

Elle retint même un rire. Un rire amusé, moqueur, hypocrite ? Il n'aurait su le dire. Elle semblait vraiment songeuse et la déclaration s'apprêtait à être fatale. En effet, très sèchement, Chloé était vraiment une débutante à côté, elle venait de lui dire de se casser parce qu'il l'emmerdait.

Pendant cinq secondes, Jay resta inerte. Ce n'était pas très surprenant qu'elle puisse réagir ainsi... Ce qui l'était, c'est qu'il pensait maintenant s'être trompé. Et si Sasja avait dit toute la vérité depuis le début et seulement la vérité...? Maudite paranoïa et maudit esprit critique... Elle avait décidé de le chasser, tout simplement. Quelques secondes plus tôt, il aurait pu penser qu'elle le faisait pour l'écarter de ses affaires, tout simplement. Mais maintenant, c'était différent... Elle était parvenue à semer le doute dans son esprit et il se rendait compte que s'il avait fermé sa gueule... Il aurait dormi là où il était encore assis... précédemment. Lentement mais sûrement, Jay se redressa et la fixa aussi froidement qu'elle l'observait du coin de l'œil.

Je m'en vais.

Il était bien trop fier de sa personne pour prononcer des excuses à une personne comme Sasja. Elle s'en foutrait de toute façon très clairement et au pire, elle se moquerait de lui en lui démontrant par x ou y solutions qu'il venait de flatter son égocentrisme implacable. Elle voulait lui montrer qu'on ne l'emmerde pas impunément ? Soit. Pour elle, il était déjà mort d'avance avant demain matin, sûrement... Il ne restait plus qu'à lui prouver le contraire. Non, c'était entrer dans son jeu, un jeu d'idiot. Il ne restait plus qu'à survivre pour lui-même. Comme Chloé, Sasja était déjà un souvenir...

Je m'en vais fut sa seule réplique. Un peu comprise entre l'amertume et la déception, il n'y avait rien d'autre à rajouter dans cette situation. Il s'en alla et ferma doucement la porte de son appartement. Maintenant, il fallait trouver vite fait bien fait une solution pour se réveiller demain matin. Il était déjà 1h30...
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