So I'll be forever yours... { Ethan }

Et me voilà de retour chez Alice au pays des merveilles. Ça faisait longtemps que je ne lui avais pas rendu une petite visite... Depuis quelques jours, j'avais l'impression que tout allait bien. Je nageais dans le bonheur, comme on dit... Mathilda m'avait dit de faire attention, parce que j'allais faire une overdose. Je m'en fichais bien. J'étais heureuse et c'était tout ce qui comptait pour le moment. J'avais de nouveau une raison de me lever le matin... Quoique, je ne voulais plus vraiment me lever, en réalité. En général, quand je me réveillais, Ethan dormait toujours, en général dans mes bras. Cela me rendait malade de devoir le repousser ou le réveiller. Surtout qu'il avait la fâcheuse tendance à s'accrocher à moi. Je devais rassembler le peu de volonté que j'avais pour lui échapper et pour filer en vitesse. Mais au moins, j'avais le sourire quand je me levais. Et puis de toute façon, je m'arrangeais toujours pour aller le voir plusieurs fois dans la journée. J'allais rendre Mathilda folle, à lui demander une pause toutes les heures. Elle ne m'avait pas encore collée à ma chaise, dieu seul sait pourquoi. À moins qu'elle ne décide de m'assommer de calmants... Ça, elle en était bien capable. J'allais devoir me calmer et vite fait... Mais pour le moment, je n'y arrivais pas.

Gabrielle m'avait pourtant dit d'être prudente. J'avais déjà donné trois chances à Ethan, cela commençait à faire beaucoup... D'autant plus que je m'étais juré de ne pas lui en donner une troisième. Niveau crédibilité, ce n'était pas trop ça. Mais pour moi, rien ne pouvait plus aller mal. Je savais pourquoi Ethan m'avait quittée et j'avais promis de rester à l'intérieur en attendant qu'il trouve une autre solution. Cela m'allait parfaitement. Et de toute façon, je ne voyais pas pourquoi je serais sortie. Je n'avais rien à faire dehors. J'étais bien plus utile dedans. Et puis, j'avais promis... Je tiens toujours mes promesses. Ou au moins, j'essaie. J'étais trop heureuse d'avoir retrouvé Ethan pour mettre notre relation en danger. D'autant plus que nous allions mieux tous les deux. Déjà, nous dormions, ce qui était fantastique. Ça faisait un moment que je n'avais pas dormi sereinement plusieurs nuits de suite. Et puis, nous avions repris un petit peu de poids... Pas grand chose, mais cela viendrait tout doucement. Et puis je ne laisserais pas Ethan tranquille jusqu'à ce qu'il ait repris au moins vingt kilos. Ah, il allait m'avoir sur le dos... J'étais restée son médecin.

Exaspérée par mon sourire ravi, Mathilda m'avait mise à la porte. Elle disait que j'aurais réussi à rendre le sourire à un condamné à mort. Elle avait toujours eu un humour très noir. J'avais rendu une petite visite à Gabrielle et aux enfants avant de rejoindre Ethan. J'adorais ces enfants, qui gardaient le sourire malgré tout. Emma était assise sagement par terre, en train de martyriser une pauvre peluche tandis que les autres se concentraient sur des tas d'autres choses. Je n'étais pas restée très longtemps, rongée par l'impatience. Je m'étais dirigé tout naturellement vers la chambre d'Ethan, tout naturellement. J'ai ouvert la porte et... Et je suis restée plantée là, devant une pièce vide. J'ai dû faire une drôle de tête. Et puis j'ai fini par lever les yeux au ciel. Je me doutais bien qu'Ethan n'aurait jamais tenu une semaine dans cette chambre. Il aurait fallu l'attacher... Bon, eh bien il ne me restait plus qu'à le retrouver. À tout hasard, j'ai jeté un coup d'œil dans les salles communes. Pas une trace de ses beaux yeux bleus. Et zut. Avec une mine boudeuse, je suis retournée dans ma chambre. Bonne pioche...

J'avais à peine ouvert la porte que je la refermais très vite. J'ai ouvert de grands yeux étonnés et ma bouche a certainement fait un o parfait. J'ai eu un réflexe tout à fait idiot. J'ai fermé la porte à clé. Heureusement que je n'étais pas cardiaque. Je suis restée collée contre la porte avec un petit sourire niais. C'était la deuxième fois qu'il me faisait un coup pareil. Il savait comment me faire craquer. Les bougies me faisaient toujours craquer... Heureusement qu'on ne manquait pas de bougies, parce que là... J'ai cligné des yeux en remarquant qu'il avait transformé ma chambre en salle de bain. Mais où est-ce qu'il avait trouvé cette... baignoire ? J'ai ris doucement.

« Oh, Ethan, tu es complètement fou... Tu sais que nous sommes censés nous reposer ? »

J'ai jeté un coup d'œil à la baignoire qu'il finissait de remplir. Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'idée était très, très bonne... J'ai frissonné. Je me suis rapproché de lui en évitant soigneusement les bougies. J'avais gardé mes mains croisées dans mon dos, avec un petit sourire mutin.

« Ethan Jones, si vous ne remettez pas une chemise tout de suite, je ne réponds plus de rien... »

J’étais enfermé dans ma chambre depuis cinq jours avec ordre de ne pas en sortir. Cinq jours ça peut paraître court, mais quand vous n’avez pas le droit d’en sortir ou juste pour aller faire votre toilette ou aller aux toilettes, je vous assure que cinq jours c’est long. J’étais en quelque sorte prisonnier. Quelle bêtise avais-je fait ? He bien tout simplement je m’étais laissé aller au moment où j’avais rompu avec Katarina. Et en deux mois ce qui devait arriver était arrivé, j’avais fait un malaise. Mon corps abdiquait, il était fatigué. Je le nourrissais à peine, je lui demandais sans cesse des efforts alors qu’il n’avait pas le temps de se reposer puisque je dormais à peine.

Bien sûr on aurait pu me donner des sédatifs mais ce n’est pas la meilleure solution quand vous avez affaire à un ancien drogué. A moins que vous ayez envie qu’il replonge les deux pieds en avant. Bien sûr on aurait pu me perfuser ou m’alimenter par sonde de gavage, mais nous n’avions rien de tout cela. Nous vivions pourtant à New York, mais la ville avait été bombardée environ deux ans auparavant, et désormais New York ressemblait à une ville fantôme. Nous manquions de presque tout, nous faisions avec les moyens du bord. Alors point de perfusion et de sonde de gavage. Si le patient le décidait il mourait. Tout ne tenait qu’à la volonté du patient. Mais moi j’avais compris que je ne pouvais pas continuer comme ça… Et puis surtout mon cœur allait mieux depuis que mon ange était revenu vers moi. J’avais cédé et nous étions à nouveau ensemble.

Et comme elle était mon médecin….je n’avais pas le droit de me laisser aller. Chaque nuit, elle avait dormi contre moi. Elle me prenait le plus souvent dans ses bras, mais il arrivait qu’elle me réclame que ce soit moi qui la tente dans les miens, et je ne lui refusais jamais. Dans ces moments là, j’avais l’impression de remplir mon rôle : la protéger. Les journées étaient plus difficiles à vivre. Parce que je n’avais rien le droit de faire et que je tournais en rond. Mes gardiens se relayaient et Katarina venait plusieurs fois dans la journée juste pour me voir, savoir si j’allais bien, et m’embrasser. Puis elle repartait. J’essayais de me reposer la journée, mais sans son odeur et sa présence j’avais du mal. Par contre je mangeais. Mes gardiens ne me laissaient pas tant que je n’avais pas mangé, et j’étais sûr que j’avais droit à double ration…. Résultat en cinq jours, j’avais pris trois kilos déjà.

Je me remplumais petit à petit comme on dit, et au moins mon visage semblait moins creusé et moins marqué par la fatigue. Je n’étais pas très séduisant mais c’était déjà ça. Et Katarina passait chaque jour en revue ce que j’avais mangé etc. Elle était mon ange gardien. Et je n’aurais voulu personne d’autre qu’elle.

En milieu de matinée j’avais eu une idée. Parce que je voulais faire plaisir à mon ange, qui prenait tant soin de moi. Et parce que je pensais que ça lui ferait plaisir. J’en ai parlé rapidement à Lilly qui était chargée aujourd’hui de me surveiller. Katarina me disait souvent qu’elle en avait assez de n’avoir que cinq minutes pour prendre une douche, même si elle s’en accommodait sans rien dire aux autres, je savais qu’une femme avait de temps à autre besoin de prendre du temps pour elle. Alors avec la complicité de Lilly et d’Aaron, j’avais trouvé une vieille baignoire. Alexander m’avait donné l’autorisation de sortir de ma chambre pour ma petite surprise. Sans doute voyait il avec quels yeux illuminés je lui avais demandé ça. Et sans doute que les quelques kilos que j’avais pris et les nuits de sommeils l’avaient persuadés de m’accorder ce petit extra.

J’ai passé prés de deux heures à faire des allers retours entre la chambre de Katarina et la pièce où quelqu’un avait bricolé je ne sais pas comment une arrivée d’eau. J’avais eu le droit seulement à ponctionner la quantité d’eau nécessaire pour deux douches. La communauté n’en saurait rien, mais Alexander me faisait ce plaisir. Et je savais qu’un jour je lui retournerais la délicatesse. J’avais déjà ma petite idée. Nous laisserions Gabrielle et Alexander passer une nuit en amoureux et avec Katarina, nous garderions Emma pour la nuit.

Lilly m’aidait comme elle le pouvait, elle faisait chauffer l’eau dans les seaux métalliques sur ce qui servait de chauffage. Pendant que moi je faisais les aller et retours entre la chambre et la pièce où Lilly chauffait l’eau. J’arborais un énorme sourire. Fier de l’idée que j’avais trouvée. J’avais déjà posé les bougies aux alentours et j’en avais allumé certaines, histoire d’avoir un peu de lumière puisque je ne voulais pas d’autre source de lumière. J’entendis la porte s’ouvrir alors que je remplissais la baignoire des deux derniers seaux. Je pensais que Lilly revenait me demander si elle pouvait m’être utile à quoi que ce soit mais j’ai ouvert grand la bouche quand j’ai vu qu’il ne s’agissait pas de Lilly mais de Katarina. Elle a rapidement fermé la porte derrière elle et elle s’est adossé à la porte en me souriant. Je me suis senti tout bête, comme un enfant pris la main dans le sac. J’ai baissé les yeux et j’ai entendu son petit rire résonner, et j’ai relevé doucement les yeux vers elle.

« Oh, Ethan, tu es complètement fou... Tu sais que nous sommes censés nous reposer ? »

J’ai posé mes seaux à terre, je me suis passé une main dans les cheveux d’un geste contrits.

- Excuse-moi mon ange… Je sais que j’aurais du me reposer et t’attendre. Mais j’avais envie de te faire plaisir. Et je pensais qu’un bain t’aurait fait plaisir. Tu m’en veux ?

J’espérais que ce n’était pas le cas. Je savais qu’elle tenait à ce que les choses soient équitables pour tout le monde dans la communauté. Elle avait ce souci de justice que peu avaient. Je l’avais d’ordinaire, mais quand il s’agissait d’elle, rien n’était trop beau, ni assez pour elle. J’aurais voulu la traiter plus souvent en princesse, parce que c’est ce qu’elle méritait. Mais je ne pouvais pas toujours.

J’ai fini de remplir la baignoire avec le seau qu’il me restait, et elle s’est approchée lentement de moi. J’ai alors posé le seau et je l’ai laissé avancer jusqu’à moi. Elle avait joint les mains derrière son dos, et elle avançait avec un sourire coquin accroché à ses lèvres si douces. Je me demandais ce à quoi elle pensait. Elle me détaillait des pieds à la tête.

« Ethan Jones, si vous ne remettez pas une chemise tout de suite, je ne réponds plus de rien... »

Je me suis regardé, et je me suis rendu effectivement compte que je portais juste un jean et des baskets. Mais ce que je vis ne me parut pas très attrayant. J’avais perdu beaucoup trop de poids. Déjà que d’ordinaire je n’étais pas du genre épais…mais alors là. Subsistaient toujours pourtant un peu de muscle. Mais je me trouvais tout sauf séduisant. Par contre Katarina….elle aurait pu porter un sac poubelle que je l’aurais trouvé magnifique.

J’ai décidé de jouer un peu l’outragé.

-Je suis choqué Mademoiselle Kuryenko…

Mais je n’ai pas tenu très longtemps. Je lui ai souri timidement. Elle me détaillait toujours avec un petit sourire.

-Je ne suis plus très séduisant tu sais…Mais si je te fais toujours envie alors tant mieux…

Dans une certaine mesure, c’était tout ce qui comptait non ? Tant qu’elle me trouvait séduisant, je me fichais pas mal du reste et des autres. Je n’avais envie que de lui plaire à elle. Et apparemment je lui plaisais malgré tout. Même si je savais qu’elle préférait sans doute que je prenne encore une bonne dizaine de kilos et que je redevienne celui qu’elle avait aimé. Et qu’on ne voit pas mes os, et qu’elle ait l’impression de toucher et de caresser un homme et non pas un squelette ambulant. Mais je savais qu’il me faudrait du temps. Beaucoup de temps…. Mais tant qu’elle était auprès de moi, je savais que je finirais par aller mieux. Mon corps irait mieux si mon esprit allait mieux. Et pour l’instant mon esprit était serein.

J’ai ouvert les bras au fur et à mesure que les centimètres qui nous séparaient diminuaient.

-Fais de moi ce que tu veux mon ange. Je t’appartiens.

Je n'ai pas pu m'empêcher de me réjouir. C'était peut-être complètement fou comme idée, mais... Ah, c'était tout à fait le genre de chose dont j'avais besoin pour me détendre.

« Oh, mais comment veux-tu que je t'en veuille ? Avec ton petit air de chien battu, on ne peut pas t'en vouloir plus de cinq secondes... Et ça doit bien faire deux ans que je rêve d'un bain... »

Un bain bien brûlant... Ce n'était même plus un rêve, c'était carrément un fantasme. Alors un bain avec Ethan... C'était définitivement l'idée du siècle. Je ne savais pas comment il avait fait pour dénicher cette baignoire. J'étais prête à parier qu'au moins la moitié de la communauté était dans le coup. Lilly surtout. Quand il y avait une surprise à faire à quelqu'un, elle était de la partie. Je ne savais pas comment elle faisait pour garder le sourire en permanence. Pourtant, la vue n'était pas plus facile pour elle que pour nous. Mais elle était pleine de vie et ça, c'était merveilleux. Nous avions bien besoin de quelqu'un comme elle parmi nous. J'étais aussi sûre qu'Alexander avait aidé Ethan. De toute façon, il n'aurait pas pu faire un pas hors de sa chambre sans que ce dernier soit au courant. Il était toujours au courant de tout. C'était à se demander comment il faisait. Mon sourire s'est probablement agrandi. Plus je regardais ce bain et plus j'avais envie de me jeter dedans, même toute habillée. Mais cela aurait certainement gâché la magie de la chose...

Je me suis approchée de lui avec un petit air coquin. La soirée allait certainement être très agréable... Cela allait nous faire du bien à tous les deux. Je retirais ce que j'avais dit : cette soirée allait certainement nous détendre et nous reposer plus qu'autre chose. Je me suis demandée où il était allé chercher cette idée, tout de même. J'ai souris une fois de plus. Je ne pouvais pas m'empêcher de le regarder d'un œil gourmand. Certes, je n'étais pas avec lui pour ce qu'il était physiquement, mais j'étais loin d'y être indifférente. Je l'avais toujours trouvé très beau, même si lui avait tendance à se déprécier continuellement. Un jour, je le collerais devant un miroir et je le forcerais à regarder ce qu'il était. D'accord, il avait perdu pas mal de poids... Mais à mes yeux, il restait séduisant. Même si j'étais déterminée à lui faire reprendre du poids rapidement. J'ai éclaté de rire quand il a affiché un petit air effarouché. Il ne manquait plus que ça !

« Je t'ai toujours trouvé séduisant, moi... On dirait que tu ne t'es jamais regardé dans une glace ! »

Allons, il avait dû en faire craquer plus d'une avant moi... Enfin, j'avoue que cela ne m'aurait pas trop plu que d'autres que moi s'intéressent à lui dans la communauté. Même si je le cachais bien, j'étais assez jalouse. Heureusement, il ne m'avait jamais donné de raison d'être jalouse. Ce qui, je dois l'avouer, n'était pas mon cas... Mais c'était bien malgré moi. Je me serais bien passé de la présence insupportable de Riley. Lui, il pouvait bien disparaître, cela ne me ferait pas grand chose. J'ai haussé les épaules avec un air presque gêné.

« Et puis, regarde moi, je ne ressemble plus à grand chose moi non plus... Regarde, je nage dans mes vêtements ! »

J'ai tendu mon pull devant moi. On aurait pu en rentrer trois comme moi là dedans ! Pour cela m'importait peu. J'allais bien finir par reprendre du poids, moi aussi. Je me suis approchée de lui pour me blottir dans ses bras. J'ai posé ma tête contre son torse avant de déposer un baiser sur sa poitrine. Je l'ai enlacé. Je suis restée silencieuse un instant, avant qu'un petit rire ne secoue ma poitrine.

« Tout ce que je veux ? Tu ne sais pas à quoi tu t'exposes, dis donc... »

Je me suis écartée de lui légèrement. Là, tout de suite, je l'aurais volontiers jeté dans la baignoire. Mais je me suis abstenue. Je me suis hissé sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Vraiment, il était trop grand. J'ai replacé une mèche sombre derrière son oreille. J'ai jeté un regard au bain.

« Avec tout le mal que tu t'es donné, ce serait dommage de le laisser refroidir, non ? »

J'étais une grande fille, alors j'aurais pu me débrouiller comme une grande pour entrer dans la baignoire... Mais j'imagine que cela n'aurait pas été drôle, n'est-ce pas ? Finalement, c'était un peu lui qui allait faire de moi ce qu'il voulait. Non pas que cela lui déplaise, j'imagine.

Elle semblait se moquer un peu de moi et de mon air triste. Mais elle me réconforta bien vite. Elle ne m’en voulait pas et c’était tout ce qui comptait. Nous avions eu notre dose de disputes et de problèmes. Pour le moment et pendant un long moment je n’aspirais qu’a une chose : la paix. Je voulais être heureux avec la femme de ma vie. Et je ferais tout mon possible pour la rendre heureuse. Je l’avais tellement fait souffrir que je devais me rattraper. Et je comptais bien le faire rapidement. C’était pour ça que j’avais eu cette idée.

« Oh, mais comment veux-tu que je t'en veuille ? Avec ton petit air de chien battu, on ne peut pas t'en vouloir plus de cinq secondes... Et ça doit bien faire deux ans que je rêve d'un bain... »

Elle rêvait d’un bain…. Au moins j’avais visé juste. Bon j’avoue que Lilly m’avait pas mal aidé, mais l’idée de départ venait tout de même de mon imagination fertile. Je me demandais depuis deux jours ce qui pouvait bien lui manquer, ce qui pouvait bien manquer à une femme dans une situation pareille. J’avais pensé de prime abord au shopping ou au maquillage. Mais j’avais rapidement admis que je ne pourrais pas lui offrir ça, alors j’en avais parlé à Lilly qui m’avait suggéré le fait qu’une femme aime se prélasser et qu’on prenne soin d’elle. Alors, rapidement j’ai pensé à ça. Pourtant au départ je me demandais vraiment comment j’allais faire. Et j’avais réussi. Nous avions une baignoire. Bien sur c’était Katarina qui l’étrennait, mais elle servirait pour tout le monde au final.

Mon ange s’approchait de moi dans sa démarche féline et j’étais sous le charme. Littéralement. Elle m’ensorcelait. Ses longs cheveux bruns avec des reflets acajou à la lumière des bougies, ses boucles qui lui revenaient sur les épaules, son sourire éclatant et mutin, et ses yeux…. J’étais fou de ses yeux. Elle avait un regard de madone. J’aurai pu passer des heures à observer chaque trait de son visage, chaque grain de sa peau si douce. Katarina était très belle. Et j’avoue, non sans honte, que j’étais fier qu’elle soit amoureuse de moi.

Je n’ai pas compris au départ pourquoi elle a éclaté de rire. Avais-je ouvert grand la bouche pour la regarder sans m’en rendre compte ? Surement…. Mais elle me laissait toujours sous le choc.

« Je t'ai toujours trouvé séduisant, moi... On dirait que tu ne t'es jamais regardé dans une glace ! »

J’ai passé une main dans mes cheveux, un peu gêné par ce qu’elle disait. Non je ne m’étais jamais trouvé très séduisant. Je me trouvais plutôt banal. A part mes yeux peut être et encore… J’étais toujours gêné quand on me faisait des compliments.

-Je n’aime pas trop ça et tu le sais…

Bien sur, j’avais eu des conquêtes et j’avais du en décevoir certaines, mais pas plus qu’un autre. Je n’étais pas un Don Juan et je ne l’avais jamais été. Ces histoires la ne m’intéressaient pas. Ma mère disait de moi que j’étais un artiste et que je cherchais ma muse. Ca me faisait rire lorsqu’elle me disait ca. Pourtant elle avait sans doute raison. Ma première vraie histoire d’amour c’était Katarina. Je n’avais pas été un saint non plus, loin de là. Mais je ne collectionnais pas pour collectionner.

« Et puis, regarde moi, je ne ressemble plus à grand chose moi non plus... Regarde, je nage dans mes vêtements ! »

Elle était folle de penser ça. Bien sur elle avait perdu du poids, et cela se voyait, mais elle était toujours aussi belle. Elle avait cette grâce que peu de femmes ont. Elle n’était pas d’une beauté classique comme ces filles dans les magazines, elle semblait d’un autre temps, d’un autre siècle. Je me suis offusqué rapidement.

-Tu plaisantes Kat, tu es magnifique…tu es la plus belle femme que j’ai jamais vu.

Et encore….pour moi elle dépassait quiconque. Elle représentait LA femme par excellence. Même si je l’avais rêvé, elle n’aurait pas été aussi jolie.

Elle a fini par mettre fin à cette distance qui nous séparait, et elle s’est blottie contre moi. Elle a posé sa tête contre mon torse en y déposant un baiser et j’ai refermé mes bras autour d’elle. J’ai reniflé ses cheveux et son parfum et je me suis laissé enivré avant qu’elle ne rit à nouveau quand je lui ai dit que je ferais tout ce qu’elle voulait.

« Tout ce que je veux ? Tu ne sais pas à quoi tu t'exposes, dis donc... »

Elle s’est écarté de moi et je l’ai laissé faire, pourtant j’avais tellement besoin de la sentir contre moi. Mais j’ai abandonné tout signe de protestation lorsqu’elle s’est mise sur la pointe des pieds et qu’elle m’a embrassé. Un baiser furtif mais assez pour me faire chavirer. J’ai cru que je tremblais de plaisir lorsqu’elle a replacé une mèche de cheveux derrière mon oreille. Elle s’est alors retournée alors que je glissais une main sur sa hanche.

« Avec tout le mal que tu t'es donné, ce serait dommage de le laisser refroidir, non ? »

-Ce serait dommage oui.

Je l’ai soulevé un peu et je l’ai assise sur le lit. J’ai entrepris de la déshabiller et elle semblait se laisser faire. J’ai d’abord retiré son pull, dégrafé son soutien gorge et j’ai entrepris de la déshabiller entièrement. A chaque vêtement que je retirais, je l’embrassais et la caressait. Le désir ne cessait de monter. Et j’ai soupiré avant de me jeter sur ses lèvres.

-Tu sais que tu me rends fou ? Je t’interdis de penser que tu n’es pas désirable. Tu es bien plus que cela mon ange.

Elle était complètement nue, et je me suis retenu de lui faire l’amour sur le champ. Elle semblait être folle de joie à l’idée de ce bain et on ne pouvait pas laisser l’eau se refroidir. J’avais eu tellement de mal à organiser tout ça. Et puis, c’était le moment où jamais d’essayer des préliminaires dans un bain.

Je me suis délesté à mon tour de mon jean et de mon caleçon et je l’ai prise dans mes bras. En deux pas, nous étions devant la baignoire que j’ai enjambée avec mon ange dans les bras qui s’accrochait à mon cou en riant. Et j’ai fini par nous immerger. L’eau était délicieusement chaude et cela faisait un bien fou.

-Ca va l’eau n’est pas trop chaude mon ange ?

J'ai levé les yeux au ciel en secouant la tête. Il était têtu quand il s'y mettait... Je n'arriverais jamais à lui mettre dans le crane qu'il était beau, point à la ligne. Un peu de bon sens, que diable. Il n'y avait pas de mal à admettre qu'on était séduisant. Ce n'était pas un crime. J'ai soupiré doucement. Je finirais par le faire changer d'avis, de toute façon. Je pouvais être encore plus têtue que lui quand je voulais. La preuve, il avait cédé à mes suppliques. Même si j'avais fini par abandonner... J'avais gagné. Mais j'avais évité de m'en vanter. Cela ne me serait même pas venu à l'idée. J'avais trop honte de mon comportement pour cela. Je l'avais blessé, je lui avais dit des horreurs sans savoir... C'était affreux. Je crois que je ne cesserais jamais de m'en vouloir. Il ne m'en tenait pas rigueur, et pourtant... Il avait protesté violemment contre mes accusations. Il avait eu raison, bien sûr. C'était ce qui m'avait permis de me rendre compte du mal que je lui avais fait... J'ai soupiré tout bas. Tout ça c'était terminé, c'était du passé. Il était de nouveau avec moi, plus rien ne comptait.

Ça n'a pas loupé, j'ai piqué un fard et j'ai regardé mes pieds. Je savais que j'étais plutôt jolie, mais l'entendre de sa bouche à lui cela faisait un drôle d'effet. Il parlait de moi comme il aurait parlé d'un trésor. Alors c'était plutôt gênant... Mais agréable, néanmoins. C'était le genre de petite chose qui pouvait me faire sourire pendant des heures. Je suis allée me blottir contre lui. Sa peau était tiède, presque chaude... Et puis ses bras, passés autour de moi... C'était rassurant et apaisant. Je serais bien restée des heures contre lui, s'il n'y avait pas eu cette baignoire remplie d'eau chaude juste à côté de nous. C'eût été dommage de la laisser refroidir, non ? Et puis il s'était donné tellement de mal... Autant en profiter tout de suite. Je me suis écartée de lui très légèrement pour lui suggérer une idée.

J'ai souris quand il m'a soulevée avant de m'asseoir doucement sur le lit. C'était ça, qui était extraordinaire avec Ethan. Nous nous comprenions toujours parfaitement. Nous étions en osmose parfaite. C'est à peine si nous avions à nous parler, parfois... J'ai frissonné quand il m'a retiré mon pull, puis mon soutien-gorge. Il m'embrassait partout, je ne savais plus où donner de la tête. Je me suis retrouvée nue très rapidement. Il est revenu m'embrasser. J'ai répondu à son baiser tandis qu'un sourire étirait mes lèvres doucement. De nouveau, je me suis empourprée.

« Arrête, je ne suis pas aussi belle que cela... Tu dis ça parce que tu m'aimes, pour me faire plaisir. »

D'accord, cela me faisait très plaisir, inutile de le nier... Je n'ai pas eu le temps de glisser une main dans son dos que déjà il avait retiré ses vêtements pour me prendre dans ses bras, direction la baignoire. En un clin d'œil, je me suis retrouvée dans l'eau avec lui. J'ai soupiré de contentement. Je réalisais combien ce simple plaisir m'avait manqué... J'aurais tué pour un bain comme celui là. Je n'ai pas répondu quand il m'a demandé si l'eau n'était pas trop chaude. Elle aurait pu être brulante, je n'aurais pas renoncé à ce bain. C'était définitivement une très bonne idée.

« Là tu vois, je te bénis un peu plus que d'habitude. »

Je me suis laissée aller contre lui avec un soupir. J'ai posé ma tête sur son épaule. Puis j'ai attrapé ses mains et je les ai posées sur mon ventre. J'ai laissé mes mains sur les siennes.

« Quand je pense que je t'ai giflé et traité de tous les noms... Quelque chose ne doit pas tourner rond chez moi. Il va falloir que je trouve un moyen de me faire pardonner... »

Je me suis retournée avant de lui sourire, avec un ait entendu.

« Une idée, peut-être ? »

Katarina refusait de croire combien elle était jolie, combien je la trouvais jolie. J’aurais aimé qu’elle ouvre les yeux parfois.

« Arrête, je ne suis pas aussi belle que cela... Tu dis ça parce que tu m'aimes, pour me faire plaisir. »

Je me suis offusqué en l’embrassant passionnément. Bien sur que je l’aimais, mais ce n’était pas pour lui faire plaisir que je lui disais qu’elle était belle. Même avant qu’on ne soit ensemble je la trouvais jolie. Bon d’accord, j’étais déjà amoureux à ce moment là. A dire vrai, j’en étais tombé amoureux dés l’instant où je l’avais vu. La nuit où Alexander m’avait recueilli je n’avais vu que ses yeux, je n’avais entendu que sa voix. Et puis, les jours passaient et j’en suis tombé amoureux. Pour elle, pour ce qu’elle était à l’intérieur surtout. Elle ne m’avait pas quitté une seule seconde. Et elle avait su respecter mon silence quand je n’allais pas bien et que j’étais trop en manque pour dire ou faire quoi que ce soit. Elle m’avait épaulé dans ces moments difficiles. Et j’ai compris ce que je ressentais cette nuit où j’ai rêvé qu’elle était morte. Après il m’a fallu du temps pour lui avouer. Mais j’ai réussi….

-Tssss…. Bien sur que je t’aime, mais je ne le dis pas seulement pour ça. Regarde les ravages que tu fais. Riley par exemple….

Je sais que mon ange n’aimait pas quand j’étais jaloux, mais c’était plus fort que moi. Je devenais fou dés qu’il posait son regard sur elle. Je n’aimais pas le regard qu’il avait dans ces moments là. Je ne supportais pas qu’on puisse regarder Katarina comme ça. Et je ne supportais pas qu’on la regarde comme ça tout court. Je savais que je pouvais aller très loin si on s’approchait un peu trop d’elle, et parfois cela m’effrayait. Mais je n’y pouvais rien. J’aurais pu l’enfermer je l’aurais fait. Même si c’était un peu ce que je faisais en ce moment. Mais le but n’était pas le même.

Nous étions tous les deux dans ce bain bouillant qui faisait un bien fou. Katarina avait soupiré d’aise quand je nous avais installés.

« Là tu vois, je te bénis un peu plus que d'habitude. »

J’en profitais alors pour déposer un baiser sur son épaule en m’y attardant un peu pendant qu’elle se laissait aller contre moi. Elle a pris mes mains et les a posées sur son ventre avant de les emprisonner dans les siennes. J’ai posé ma tête au dessus de la sienne et j’ai ferme les yeux. J’avoue que je profitais tout autant qu’elle de ce moment rare. J’aurais pu la laisser seule prendre un bain mais j’avais envie de ce petit moment d’intimité à deux. Et qui sait quand nous pourrions en avoir un semblable. Sans doute pas de si tôt. Alors autant en profiter.

J’ai rouvert les yeux quand elle s’est excusée à nouveau.

« Quand je pense que je t'ai giflé et traité de tous les noms... Quelque chose ne doit pas tourner rond chez moi. Il va falloir que je trouve un moyen de me faire pardonner... »

-On n’y pense plus mon ange. C’est du passé.

Oui c’était du passé. Je voulais oublier ces semaines horribles que nous avions passées. Et je préférais oublier notre grosse dispute. Et je ne voulais pas qu’elle s’en veuille. Elle avait eu raison de me faire tous ces reproches. Je comprenais qu’elle m’ait giflé aussi. Je n’avais pas été des plus corrects avec elle. Pour moi l’essentiel c’était que nous nous étions retrouvés et que nous nous aimions toujours autant.

Elle s’est retournée en me souriant. Et j’ai vu apparaitre un air malicieux dans son regard. Elle avait une idée derrière la tête.

-Mais si tu insistes….

Bon je me doutais un peu de ce qu’il en était. Je devais avouer que je n’étais pas réfractaire à l’idée et que j’y avais fortement songé aussi. Mais je n’avais pas organisé cette petite surprise pour ça.

« Une idée, peut-être ? »

Oh que oui j’en avais des idées. Apres tout j’étais un homme et je tenais dans mes bras une femme sublime et désirable. Et elle était nue, offerte dans mes bras. Bien sur que j’avais une idée. Mais j’étais aussi un homme romantique. Et je voulais plus qu’une simple relation physique. Je voulais l’aimer. Mais pas n’importe comment. Je voulais prendre mon temps, je voulais qu’on le prenne ce temps volé au destin.

-Une idée ??? Hmmm profiter de ce moment qui n’est pas prés de se reproduire en se prélassant et après on verra….Profitons de l’instant présent mon ange. On a toute la nuit pour ce à quoi tu penses…

J’étais tellement bien comme ça avec elle. La porte était fermée a clef, personne ne viendrait nous déranger. Je me suis un peu plus enfoncé dans la baignoire, l’entrainant avec moi et j’ai enroulé ses jambes autour des miennes. Je me suis mis tendrement à lui embrasser les épaules et le cou. Et je me suis défait de l’emprise de ses mains pour caresser son ventre. Le désir montait peu à peu. Je me suis approché de son oreille et je lui ai murmuré tendrement.

-Toute la nuit…

Des ravages, des ravages, n'exagérons rien. Et puis prendre Riley comme exemple... Ce n'était pas très efficace. Parce que celui là sautait sur à peu près tout ce bougeait. S'il me tournait autour c'était simplement parce que je ne lui avais pas encore cédé. Et puis c'était pour rendre Ethan jaloux, tout simplement. Il jouait à un jeu dangereux. Ethan était loin d'être un homme violent, mais quand il était jaloux, il était incontrôlable. Je le savais, certainement mieux que quiconque. Mais je le comprenais... Je ne savais pas à quoi je ressemblais jalouse, mais je ne serais certainement pas très tolérante. Pour autant, je ne chercherais probablement pas à coller ma rivale contre un mur. Ni même à lui envoyer mon poing dans la figure. Certainement parce que ce n'était pas très féminin... Par contre, je m'imaginais très bien faire une petite crise de jalousie à Ethan en privé. Heureusement pour lui, ça n'était encore jamais arrivé. Mais comme on dit, un accident est vite arrivé...

J'ai frissonné quand il a embrassé mon épaule. Décidément, cela promettait d'être le meilleur bain que j'avais jamais pris... Je me suis laissée aller contre lui. Il a posé sa tête contre la mienne et j'ai souris. J'adorais quand il avait cette attitude protectrice. Il était extrêmement rassurant quand il le voulait. J'étais toujours détendue quand j'étais dans ses bras. J'avais presque l'impression que rien ne pouvait m'atteindre. Je savais bien que ce n'était qu'une idée, mais qu'importe. Il m'avait manqué encore plus que je ne l'avais pensé. Je m'en rendais à peine compte maintenant. J'avais été folle de l'accabler, complètement folle. Je l'avais accusé de tous mes maux alors que, finalement, s'il avait fait tout ça c'était pour me protéger, et seulement pour ça. Quelle ingrate j'avais été... Je n'arrivais même plus à lui en vouloir pour quoi que ce soit tellement j'avais honte. J'ai soupiré doucement quand il m'a dit de ne plus y penser. J'aurais bien aimé, mais je n'y arrivais pas. Il avait raison, j'étais sacrément têtue, jusque dans mes pensées les plus profondes. Je n'étais pas la fille de mon père pour rien. J'avais de qui tenir, même si Ethan n'en avait malheureusement aucune idée.

Je me suis retournée vers lui avec un sourire qui en disait long. Je pouvais toujours essayer de me faire pardonner... Il ne fallait pas croire, j'étais loin d'être un petit ange innocent. Et il ne l'était pas non plus. Et bien sûr que j'insistais... Non mais, ce serait dommage de jouer les innocents. Ça faisait longtemps que nous ne l'étions plus. J'ai ris doucement. Apparemment, il avait suivi le fil de mes pensées. Profiter de l'instant présent... L'idée était plutôt bonne, je dois le reconnaître. Nous n'avions pas souvent l'occasion de passer un moment pareil ensemble. Les lendemains étaient tous incertains et nous ne savions jamais ce qui allait arriver. Alors, nous étions presque toujours angoissés. Il a glissé ses jambes autour des miennes et a recommencé à m'embrasser. Avec un petit sourire ravi, je me suis laissée faire un instant.

« Finalement, je me dis que cette guerre n'aura pas été si mauvaise que cela... Si elle n'avait pas eu lieu, nous ne serions probablement pas ici tous les deux... Je crois que j'aurais été bien malheureuse sans toi. »

C'était la pure vérité. En un sens, j'étais incapable de regretter mon ancienne vie. Parce qu'Ethan n'en faisait pas partie. Aujourd'hui je ne pouvais pas imaginer ma vie sans lui. Il comptait beaucoup trop pour moi. C'était un raisonnement très égoïste, j'en avais conscience. Mon père et toutes les personnes que j'avais connues et aimées n'avaient pas survécu. Mais si j'avais eu le choix, je ne sais pas si j'aurais hésité longtemps, hélas. J'étais bien trop attachée à lui. Avec un petit soupir, je me suis écartée de lui pour me retourner. Je me suis de nouveau blottie contre lui, mais de façon à pouvoir le regarder. J'ai glissé une main dans ses cheveux avant de caresser son visage tendrement.

« Il y a peut-être un petit bout de paradis qui subsiste dans cet enfer, en fin de compte. »

Je me suis penchée en avant pour l'embrasser doucement. Nous n'avions pas besoin de nous presser. J'ai embrassé ses lèvres, puis sa mâchoire, tout doucement. Mes mains étaient restés sur son visage.

« Je ne sais pas si je te l'ai déjà dit, mais... Je t'aime. »

Katarina semblait se laisser aller et oublier ce que nous avions vécu récemment. Et c’était tout ce que je demandais. Que l’on oublie et qu’on passe à autre chose. Qu’on ne pense plus qu’à nous et à cette merveilleuse soirée que nous passions et allions passer. Bien sûr nous n’allions pas passer toute la nuit dans cette baignoire. Tout d’abord parce que l’eau aurait refroidi, et puis parce que toute une nuit ce n’est guère confortable. Je ne sais pas si nous allions beaucoup dormir réellement. Mais une chose est sûre nous allions profiter l’un de l’autre. Interdiction de sortir de la chambre avant le lendemain matin. J’avais amené de quoi manger. Ce n’était pas un repas à proprement parler, mais cela suffirait. Je ne voulais rien d’autre qu’elle…

Mon ange s’est laissé à nouveau aller contre moi et j’ai réalisé que c’était ainsi que j’étais le mieux. J’avais la plus belle femme au monde dans mes bras. Et elle m’aimait…. Je n’aurais pu rêver meilleure existence et meilleur avenir. L’idée fit alors son chemin dans ma tête tandis qu’elle me parlait de ce qu’elle ressentait.

« Finalement, je me dis que cette guerre n'aura pas été si mauvaise que cela... Si elle n'avait pas eu lieu, nous ne serions probablement pas ici tous les deux... Je crois que j'aurais été bien malheureuse sans toi. »

Je pouvais comprendre son point de vue. Bien sur la guerre avait été horrible. Même si moi j’étais bien trop souvent défoncé pour m’en rendre compte…. Heureusement que j’étais shooté à mort pendant les bombardements, et que j’avais cru que j’étais en plein trip quand les bombes avaient explosées… Je n’ose imaginer comment j’aurais vécu la chose si j’avais été « sobre ». J’imaginais alors ce que cela avait du être pour Katarina…. Et je me suis mis à la serrer un peu plus contre moi. Elle avait perdu toute sa famille… Et elle s’était retrouvée seule du jour au lendemain. Comme moi…. C’était peut être ça qui nous avait reprochés. Mais j’y avais déjà pensé, et je m’étais persuadé qu’on aurait fini par se trouver. Nous étions faits l’un pour l’autre, ça j’en étais intimement convaincu. Mais qui sait….j’aurais peut être été mort avant….c’était même un miracle que je n’ai jamais fait d’overdose mortelle. Des overdoses j’en avais fait. Mais la mort semblait ne jamais avoir voulu de moi. Un signe ?

-Je préfère ne pas y penser. Je ne sais même pas comment j’ai pu vivre sans toi avant….

Avant…..Il ne me manquait qu’une chose de ma vie d’avant : mes parents. C’était sans doute la seule chose que je regrettais. J’aurai aimé qu’ils soient là, qu’ils voient à quel point j’étais heureux, et qu’ils apprennent à connaître Katarina. Et il y aurait eu Lily… MA Lily… Ma petite sœur. J’eus alors une pensée pour elle. Etait-elle morte ? Cette petite fille ? Cette petite indonésienne qui aurait du rejoindre notre famille….Mais mes parents étaient morts…. Bien avant la guerre. Et dans un sens ce n’était pas plus mal. Ils auraient été bien malheureux de voir ce désastre.

Nous semblions perdus chacun dans nos pensées. Et Katarina s’écarta un peu de moi si bien que sur l’instant je n’ai pas trop réagi. Si j’avais été plus alerte, je l’aurai sans doute repris dans mes bras. Mais j’ai soupiré d’aise quand elle s’est retournée et qu’elle s’est blottie contre moi. Elle me regardait si tendrement. Elle a passé une main dans mes cheveux et elle est descendue vers mon visage qu’elle a caressé. Je lui souriais, complètement conquis par son attitude.

« Il y a peut-être un petit bout de paradis qui subsiste dans cet enfer, en fin de compte. »

J’ai du avoir un sourire niais à ce moment là, mais je m’en fichais pas mal. Oui elle avait raison. Il subsistait sans doute un petit con de paradis. Et il était ici, dans cette chambre, sous New York. Je n’ai pas eu le temps de lui répondre qu’avec elle, c’était effectivement le paradis puisqu’elle était mon ange. Elle s’est penchée et à poser ses lèvres sur les miennes. Je suis resté là à me laisser faire tandis que sa bouche glissait de mes lèvres à ma mâchoire. J’étais à sa merci. Ses mains encadraient mon visage et bientôt je fis de même.

« Je ne sais pas si je te l'ai déjà dit, mais... Je t'aime. »

J’ai feint de réfléchir quelques instants.

-Ha non tu ne me l’avais encore jamais dit. Redis-le-moi encore pour voir…

J’aimais plus que tout quand elle me disait qu’elle m’aimait. C’était sans doute des mots que je ne me lasserais jamais d’entendre. J’avais l’impression qu’elle me caressait quand elle disait ça. Et j’aimais entendre sa voix teintée de ce léger accent qui subsistait. Bien sûr j’aimais un peu plus quand elle me le disait en russe lors de nos ébats. Peut être parce qu’elle me criait son amour. Je savais qu’elle aurait aimé aussi que je lui dise un peu plus. Bien sur je le pensais très fort, mais le dire me semblait difficile. Elle était la première femme à qui je le disais. Je savais quand même qu’elle aurait aimé plus de ma part. Même si d’ordinaire j’avais du mal à lui dire, depuis qu’elle m’avait laissé une nouvelle chance, j’avais besoin de lui dire.

-Je t’aime aussi mon ange.

Son doux visage dans les mains, je l’ai embrassé doucement et j’ai ri entre deux baisers. J’étais tellement heureux avec elle. Tellement heureux que je ne m’imaginais pas vivre sans elle une seconde de plus. Et tellement heureux que j’avais envie de plus. J’avais envie qu’elle soit plus que ma petite amie en réalité. J’étais sûr de mes sentiments pour elle, j’étais sûr de l’aimer pour le reste de ma vie et pour l’éternité. Alors tout naturellement, j’ai ressenti le besoin de lui en parler. Mais je ne voulais pas le faire comme ça. Je voulais que ça nous ressemble.

-Retourne-toi, on va jouer à un jeu. Je jouais à ça avec ma mère quand j’étais enfant. Tu écris lettre après lettre des mots sur le dos, et la personne doit deviner.

Elle s’est retournée, je me suis un peu écarté et j’ai commencé à lui écrire lentement sur le dos, pour qu’elle ait le temps de déchiffrer et de comprendre.

E… P…O…U…S…E… M…O…I

J’ai alors attendu une minute, souriant largement. Et je ne tenais plus… Avait-elle compris ? Essayait-elle encore de se remémorer ce que j’avais écrit ?

-Alors ?

J’avais du paraitre impatient, mais j’avais besoin de savoir. Si elle avait déchiffré, et surtout…ce qu’elle en pensait. Surtout ce qu’elle en pensait…

Je me suis dit que finalement, tout n'allait pas si mal que cela. Et en fin de compte, j'étais peut-être plus heureuse aujourd'hui qu'hier. Je savais bien que ce n'était pas le cas de tout le monde... Nous avions tous perdu des proches, et il y auraient toujours des choses essentielles qui nous manqueraient. Cependant, tous n'avaient peut-être pas fait d'aussi belles rencontres. Je n'aurais jamais rencontré Ethan sans cette guerre. Voilà pourquoi je ne regrettais rien, ou presque. Bien sûr, mon père me manquait énormément. Mais d'un côté, j'étais soulagée de le savoir mort. Au moins, je n'espérais rien. J'avais fait mon deuil. Tout le monde n'avait pas eu cette chance. J'ai soupiré doucement, avant de chasser ces pensées négatives de ma tête. Il ne servait à rien de penser au passé. Ce qui était fait était fait, on ne pouvait pas revenir en arrière. Nous devions nous adapter à cette vie, un point c'est tout. D'un côté, nous avions tous eu le droit à un second départ. Ça avait été l'occasion de repartir de zéro. De se construire une nouvelle vie... J'ai eu un petit sourire.

« Je t'aime, je t'aime, je t'aime. Encore une fois peut-être ? »

Je me suis penchée en avant et je le lui ai murmuré en russe. Je savais qu'il aimait que je le lui dise dans ma langue maternelle. Et puis moi j'aimais le lui dire en russe. Parce que c'était encore plus sincère. Je n'avais jamais dit je t'aime à personne avant lui. Ni en anglais, ni en russe. Simplement parce que je n'étais jamais tombée amoureuse avant. Je ne dis pas qu'avais été une petite fille modèle, mais je n'avais jamais rien ressenti d'aussi fort, tout simplement. Mon père se plaignait de mon peu de relation avec les hommes. Lui, il aurait bien aimé me caser avec le petit frère d'un de ses grands amis. Mais j'étais toujours restée indifférente à Nikolaï. Je me suis demandée ce qu'il aurait pensé d'Ethan... A n'en pas douter, il aurait fait sa petite enquête sur lui, avant de lui accorder son accord. Parce que oui, forcément, il lui aurait donné l'autorisation de m'approcher. Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire à cette pensée. Ethan ressemblait à mon père, sans sa façon de me protéger.

Mon cœur a fait un un bond dans ma poitrine. Il ne me disait pas souvent qu'il m'aimait. Je savais qu'il préférait me le faire comprendre, plutôt que de me le dire. Si je ne le lui avais jamais reproché, j'adorais pourtant qu'il me le dise. Il a pris mon visage entre ses mains et j'ai soupiré de contentement tandis qu'il m'embrassait. Là tout de suite, j'avais très envie de plus... Mais je me suis dit que dans un bain, ce n'était pas très raisonnable. Dieu sait ce que cela donnerait ! Mieux valait ne pas y penser et rester sages. Pour le moment. Je l'ai regardé avec un petit air étonné quand il m'a demandé de me retourne. Je me suis exécutée avec un petit rire. J'étais curieuse de savoir ce qu'il avait en tête. J'ai ramené mes jambes contre ma poitrine et je les ai entourées de mes bras. J'ai posé ma tête sur mes genoux. J'ai fermé les yeux. Et j'ai frissonné quand ses doigts ont effleuré ma peau.

J'ai ris doucement, tout en me concentrant sur les lettres qu'il dessinait dans mon dos lentement. J'ai essayé de deviner les lettres, les une après les autres, mais sans recomposer le mot dans mon esprit. J'ai attendu qu'il ait terminé. Alors, voyons voir... un e, un p, un o, un u, un s, un e... J'ai ouvert les yeux brusquement. J'ai éclaboussé un peu partout en me redressant soudainement. J'ai tourné la tête vers lui. Je ne sais pas trop si j'étais pâle ou si j'avais rougi. J'ai eu un coup de chaud, puis un coup de froid, puis un coup de chaud. Je ne savais plus où j'en étais.

« Alors je... Je... Tu es sérieux, Ethan ? Tu es vraiment sérieux ? »

Evidemment qu'il l'était, idiote. Ethan n'était pas du genre à faire de pareilles blagues. Mon cœur battait la chamade. Je dois avouer que je n'avais jamais pensé au mariage. Même si j'étais une femme et que selon tout logique je devais penser à ça. Mais c'était sans compter sur Ethan. Comme quoi, le mythe du parfait gentlemen anglais était vrai... J'ai inspiré à fond avant de me retourner complètement. J'étais un petit peu perturbée, alors je suis restée à ma place. Non pas que je n'avais pas envie de me blottir dans ses bras, attention. Je me suis passée une main dans mes cheveux.

« Je n'ai jamais eu l'occasion d'y penser, je suis un peu... surprise. Je ne dis pas que l'idée est mauvaise, mais tu sais, aujourd'hui c'est... »

Allez tais toi, il va croire que tu ne veux pas de lui. J'ai baissé les yeux et je me suis mordue la lèvre. Je ne savais pas quoi dire. C'était tellement inattendu que mon cerveau avait du mal à suivre. Mais là, j'étais rouge comme une pivoine. Je devais avoir l'air maligne.

« Tu veux une réponse tout de suite, ou... ? »

Je ne me suis pas entendue parler. J'ai mis un moment à comprendre pourquoi Ethan me regardait d'un drôle d'air. Pas étonnant, il devait avoir du mal à comprendre le russe. Avec un petit sursaut j'ai plaqué une main sur ma bouche. Une bonne claque m'aurait remis les idées en place.

« Pardon... Je te demandais si tu voulais une réponse maintenant. »

Je n’étais pas du genre impatient. Mais pour le coup je l’étais vraiment. Les secondes me paraissaient des heures. Je devenais fou. Je n’attendais pas non plus qu’elle me saute au cou ou qu’elle hurle un « oui » à travers la chambre. Mais j’avoue que le manque de réaction me fit énormément peur. J’avais l’impression de pâlir. Je ne sais pas quelle tête j’ai fait quand Katarina s’est vivement retournée et m’a dévisagée. Par contre elle, elle semblait blême. Sans aucun doute, je l’avais surprise en lui demandant de m’épouser. Elle ne s’était sans doute pas attendue à ça de si tôt de ma part. Parce qu’après tout nous ne nous connaissions depuis moins d’un an, et que nous étions à nouveau ensemble que depuis quelques jours. Mais j’étais sur de ce que je faisais et de ce que je voulais. Je voulais que Katarina devienne ma femme. Je voulais qu’elle devienne Katarina Jones. Je voulais me réveiller chaque matin à ses côtés. Je voulais….finalement je ne savais pas trop ce que je voulais. A part elle.

« Alors je... Je... Tu es sérieux, Ethan ? Tu es vraiment sérieux ? »

Je n’ai pas su quoi lui dire d’intelligent, alors je me suis contenté de hocher la tête en balbutiant.

-Euh…oui….

Oui j’étais sérieux bien sûr. Je n’avais jamais été aussi sérieux. Oui je voulais l’épouser. Je sais bien que la demande n’était pas des plus romantiques, mais j’avais eu envie de le faire à ce moment là, et je n’avais pas su comment amener la chose autrement. Peut être aurait elle préféré que je me mette à genoux, que je lui offre une bague. Mais je n’avais rien à lui offrir, à part moi et mon amour pour elle. Je n’avais que ça. Et c’était bien peu en réalité si on regarde bien. Je ne lui offrais pas un avenir certain, je ne lui offrais pas un foyer. J’étais certain que Katarina aurait aimé tout cela, mais je ne pouvais pas lui offrir. Alors….

Pourtant je promettais de la rendre heureuse si elle acceptait de devenir ma femme.

J’avais l’impression de me décomposer à mesure que les secondes s’écoulaient. Katarina s’est retournée, et nous nous sommes trouvés vraiment face à face. J’ai fermé les yeux pour ne pas voir son doux visage rongé par l’incertitude. Je ne voulais pas voir ses yeux quand elle me disait qu’elle préférait que les choses restent ainsi entre nous. Je savais que je n’aurais pas la force de la voir me refuser ce que je désirais. L’entendre serait déjà assez dur comme ça….

« Je n'ai jamais eu l'occasion d'y penser, je suis un peu... surprise. Je ne dis pas que l'idée est mauvaise, mais tu sais, aujourd'hui c'est... »

Elle n’y avait jamais pensé…L’idée ne lui semblait pas mauvaise d’accord mais elle avait dit « mais ». Et c’est tout ce qui comptait. Il y avait un « mais ». Mais c’est une mauvaise idée parce que tu m’as fait du mal. Parce que je ne sais pas de quoi demain sera fait. Parce que je ne suis pas sure de t’aimer dans 20 ans. Parce que…. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à milles raisons qu’elle aurait de refuser de m’épouser. Il y en avait tant…. Et il y avait tellement peu de chances qu’elle me dise oui. D’ailleurs je n’en voyais qu’une. Mais cela ne suffisait peut être pas. Katarina était issue d’une famille russe très riche et elle avait sans doute des rêves de mariage plein la tête, des idées bien arrêtées sur le mari qu’elle voulait. Et finalement peut être que je ne correspondais pas à l’image qu’elle se faisait du mari parfait. J’étais orphelin et ancien drogué de surcroit. Rien de bien enviable quoi….

J’avais toujours les yeux fermés quand je l’ai entendu dire quelques mots en russes. Je n’ai pas pu m’empêcher de la regarder. Je ne comprenais pas le russe. A part des mots d’amour ou je t’aime. Parce qu’elle me les avait dit tant de fois dans sa langue maternelle, que je les connaissais par cœur. Elle a du s’en rendre compte assez rapidement parce qu’elle a porté la main à sa bouche un instant avant de parler à nouveau en anglais.

« Pardon... Je te demandais si tu voulais une réponse maintenant. »

Elle ne disait pas non… Mais elle ne disait pas oui. Alors les doutes sont revenus m’assaillir rapidement. Je n’ai pas réussi à lui mentir. Je n’avais jamais su mentir à qui que ce soit. J’avais essayé plus jeune avec mes parents, mais ils m’avaient dit que j’étais un piètre menteur. Et pourtant…..je prenais des cours de comédie… Quel paradoxe…

-J’aurais aimé oui pour être honnête. Mais je comprends que tu sois surprise.

J’aurai sans doute réagi pareil si j’avais été à sa place. Je me suis passé une main dans les cheveux pour me donner une contenance. J’étais un peu déçu et cela devait se voir. Pourtant j’aurais aimé ne pas lui montrer. Mais je préférais qu’elle réfléchisse, même si j’allais être fou en attendant qu’elle prenne une décision. Au moins si elle réfléchissait, j’avais peut être une chance qu’elle accepte. Tout n’était pas vraiment perdu, et je me raccrochais à ca.

-Et puis non….enfin oui…. Réfléchis mon ange, prends ton temps. Je sais que c’est peut être soudain et que je t’ai fait du mal et que je n’ai pas un passé reluisant mais je t’aime et je sais que je veux passer le restant de mes jours avec toi.

Voilà tout était dit. L’essentiel était dit. Malgré tout mon passé, malgré tout notre passé, je l’aimais. C’était pour ça que je voulais l’épouser. Parce que je l’aimais, et que je ne voulais personne d’autre qu’elle. Je me fichais pas mal du fait que nous nous connaissions depuis moins d’un an. J’avais l’impression de la connaitre depuis toujours. J’avais l’impression que c’était Dieu qui l’avait amené sur ma route, tel un ange. J’avais l’impression qu’elle avait été créée pour moi, rien que pour moi.

Je me suis mis à genoux dans la baignoire et j’ai pris son visage entre mes mains pour l’embrasser. D’un baiser chaste, j’ai vite fondu sur elle passionnément. Mes mains ont couru le long de ses bras avant de remonter sur ses épaules et glisser dans son dos. Je me suis alors redressé.

-Je crois que je vais devoir sortir de cette baignoire….Sinon je ne jure plus de rien.

Je savais que si je me laissais aller, j’allais lui faire l’amour dans cette baignoire. Et cela n’aurait pas été confortable pour elle. Et même si j’en mourais d’envie, je pensais à elle et à son confort avant tout. Bien sûr, je n’allais pas être chaste toute la nuit. Je comptais bien l’aimer. Mais pas comme ça…. Je me suis alors levé et j’ai mis un pied au sol, hors de la baignoire pour prendre appui et je suis sorti complètement. Fort heureusement, le sol n’était pas de la moquette, sinon elle aurait été dans un bien triste état. Je suis allé chercher une serviette dans l’armoire, ruisselant à grosses gouttes. J’ai noué la serviette autour de ma taille et je me suis aperçu que Katarina me fixait. Je me suis senti un peu gêné. Avait-elle cru que je lui en voulais ? J’espérais que non.

Je me suis alors approché d’elle, m’asseyant à moitié par terre et j’ai caressé son visage.

-Profite encore de ton bain mon ange. Parce que….je doute qu’on ait la chance d’en profiter de nouveau avant longtemps. Je sens qu’Alexander va devoir créer une liste d’attente pour cette baignoire.

Oui… Dés que la nouvelle que nous avions déniché une baignoire aurait fait le tour de la communauté, j’tais sur qu’Alexander devrait rapidement agir en tant que chef. Sinon ce serait l’anarchie complète. Et Ca Alexander ne le tolérerait pas. Mais ce soir la baignoire était pour Katarina. Et je voulais qu’elle en profite.

Je me suis relevé et j’ai embrassé sa tempe en m’y attardant un peu.

-Je t’aime Katarina.

Je n'ai pas pu m'empêcher de le regarder avec un air désolé. Bien sûr qu'il aurait voulu avoir une réponse maintenant, imbécile. J'aurais dû me douter qu'il ne voulait pas attendre. Sauf que voilà, je ne savais pas quoi lui dire. J'avais été surprise oui, c'était le mot. Je n'y avais jamais réfléchi avant, et j'avais bel et bien renoncé à l'idée après la guerre. Et puis même si je n'avais jamais pensé à épouser Ethan, je ne disais pas non, non plus. Simplement, je ne savais pas trop quoi en penser pour le moment. C'était soudain... Je m'en voulais de ne pas pouvoir lui donner de réponse tout de suite. Je ne voulais pas qu'il soit vexé ou blessé. Parce que je n'avais pas non plus l'intention de lui jeter un non franc et dur à la figure. Mais il était déçu, bien évidemment. Je me suis mordue la lèvre. J'ai enroulé mes bras autour de ma poitrine, comme je le faisais à chaque fois que j'étais gênée, triste ou quelque chose du même genre. Là, j'étais vraiment très gênée.

J'ai relevé les yeux vers lui. C'était moi qui venais de gâcher notre moment de tranquillité et c'était lui qui s'excusait. J'ai ouvert la bouche avant de secouer la tête doucement. Je ne voulais pas qu'il s'excuse de quoi que ce soit... Je lui avais tout pardonné, dès le moment où j'avais su pourquoi il m'avait quitté. Je ne lui en voulais plus. Et puis je me moquais bien de son passé, quoiqu'il puisse en penser. Je n'ai pas pu m'empêcher de regarder ses bras. J'ai fermé les yeux et j'ai secoué la tête de nouveau. Je savais bien qu'il s'était drogué comme ce n'était pas possible, et pourtant je ne l'avais jugé pour autant. Cela m'avait toujours été égal. Je l'avais vu en pleine crise de manque, je l'avais vu à deux doigts de rechuter. Mais je ne l'avais pas jugé. Et je ne le jugerais jamais. D'un côté, j'étais vexée qu'il puisse penser que cela compterait maintenant. Je l'avais aimé sans m'en soucier, pourquoi est-ce que je changerais d'avis maintenant qu'il me demandais ma main ? J'aurais été bien hypocrite. Je me suis contentée de soupirer tout bas.

Il s'est approché de moi et a pris mon visage entre ses mains pour m'embrasser. J'ai répondu à son baiser, à mesure qu'il s'enhardissait. Ses mains glissaient sur moi, tandis que les miennes se posaient sur sa poitrine. Pour un peu j'aurais presque oublié ce qui venait de se passer. Jusqu'à ce qu'il s'écarte de moi. Je l'ai regardé avec un air étonné. Je n'aurais probablement pas protesté, moi, s'il avait voulu plus. J'ai soupiré une fois de plus en le regardant sortir de la baignoire. Tout d'un coup, ce bain me paraissait bien moins intéressant. Je n'ai rien dit, mais je ne le quittais pas des yeux. J'étais désolée qu'il m'ait laissée seule. J'avais l'impression qu'il m'en voulait, de n'avoir pas su lui répondre. J'ai levé les yeux quand il s'est approché, avant de s'agenouiller près de moi. J'ai eu un petit sourire quand il a caressé mon visage. C'était un tout petit sourire, presque triste.

« Ce bain paraît soudain très froid, sans toi. »

J'avais l'impression que l'était glacée tout d'un coup. Ce n'était pas si agréable que ça, sans lui. J'ai fait une grimace, en essayant de me convaincre de profiter encore un peu. Je n'allais certainement pas pouvoir reprendre un bain de si tôt. Et pourtant, je n'avais guère plus envie de rester dans cette baignoire. Il s'est relevé et a embrassé ma tempe doucement. Ça a été plus fort que moi. Il m'a encore dit qu'il m'aimait, alors je me suis relevée soudainement pour l'enlacer. J'étais trempée mais tant pis. Je me suis dépêchée de sortir du bain pour pouvoir le serrer complètement contre moi. J'ai passé mes bras autour de lui et j'ai posé ma tête contre son torse. Je tremblais comme une feuille, et pas seulement à cause du brusque changement de température.

« Allez, dépêche toi de serrer ta fiancée dans tes bras. »

Il y avait certainement mieux comme réponse.
Il y avait certainement mieux comme façon de dire oui à quelqu'un qui vous demande en mariage.
Mais en tout cas, il n'y avait pas plus spontané.

Katarina avait fait ce qu’elle faisait toujours quand quelque chose n’allait pas bien. Elle avait ce réflexe de petite fille que j’aimais tant. Elle se repliait sur elle –même en ramenant ses genoux contre elle et elle les entourait de ses bras avant d’y poser la tête. Je dus avouer que je m’en suis voulu. J’aurai espéré qu’elle comprenne que je ne lui en voulais pas. Elle avait le droit de vouloir réfléchir. Et je n’étais pas sorti du bain pour ça. Je voulais juste qu’elle en profite toute seule puisqu’après tout c’était pour elle cette surprise. Et puis j’adorais l’observer, la voir sourire, la voir rire, la voir être heureuse. Mais là, elle était toute triste.

J’ai posé ma tête contre la sienne et j’ai inspiré à fond. Mais j’ai quand même entendu ce qu’elle me disait.

« Ce bain paraît soudain très froid, sans toi. »

Ha c’était ça….’étais pourtant certain de lui faire plaisir en la laissant en profiter seule. Il faut croire que je m’étais trompé. Quand je me suis relevé et que je lui ai dit que je l’aimais. Sa réaction a été immédiate. Elle s’est levé à son tour et m’a enlacé. J’ai fini par soupirer d’aise. Il fallait que je lui dise plus souvent que je l’aimais si elle réagissait ainsi. Même si depuis que nous nous étions réconciliés, j’avais du lui dire deux fois plus que je l’aimais qu’en six mois. Je ne me forçais pas, cela me venait naturellement. Sans doute parce que j’avais souffert pendant deux mois sans elle. Mais je me rendais compte qu’il faudrait que je lui exprime plus facilement ce que je ressentais. Peu à peu j’y arriverais.

J’ai souri quand elle est sortie à son tour du bain et qu’elle m’a enlacé. J’ai ri un peu quand elle a posé sa tête contre mon torse et je n’ai pas pu m’empêcher de lui faire remarquer quelque chose.

-Moi qui pensais te faire plaisir avec ce bain….

J’y avais mis le ton donc j’espérais vraiment qu’elle comprenne que je plaisantais. Je savais que le bain lui avait fait plaisir. Et je me sentais flatté qu’elle me préfère à ce bain. J’ai commencé à sentir qu’elle tremblait. J’étais sur le point de me détacher d’elle pour aller chercher un drap de bain pour l’y emmitoufler quand j’ai entendu sa petite voix chantante.

« Allez, dépêche toi de serrer ta fiancée dans tes bras. »

Je suis resté les bras ballants, incapable de bouger, incapable de parler correctement. Je me suis contenté de balbutier comme un idiot.

-Ma…ma… ma…fiancée ?

Alors là… Si je m’étais attendu à ça !!! Elle m’avait dit cinq minutes avant qu’elle préférait réfléchir à ma demande en mariage. Je m’étais alors préparé psychologiquement à n’avoir une réponse que d’ici une ou deux semaines. Là en cinq minutes, elle avait décidé. Qu’est ce qui pouvait bien faire avoir pencher la balance en si peu de temps ? Oh et puis après tout je m’en fichais. J’étais trop heureux qu’elle accepte pour chercher à comprendre. Katarina acceptait de devenir ma femme, elle acceptait de lier son destin au mien. Et ça…..c’était tout simplement merveilleux. Je l’ai serré fort dans mes bras en pleurant presque de joie. Je me sentais pousser des ailes. Je l’ai serré très fort et je l’ai soulevé en la contemplant. Elle ne touchait plus le sol, et je lui ai souri.

-Katarina….mon amour….

Soudain je me suis rappelé l’essentiel. Un détail essentiel. Je n’avais pas de bague…Je l’ai alors délicatement reposé au sol. Et je me suis stoppé net dans mon élan d’allégresse.

-De bague…Je n’ai pas de bague….

Comment trouver une bague dans un New York dévasté ? Je voulais qu’elle ait une bague. Et le mariage, il ne serait pas officiel. Et… et… et….

Je n’eus guère le temps de me poser toutes ces questions qui avaient une importance capitale, Katarina tremblait comme une feuille des pieds à la tête. Elle avait froid bien sur. Je la demandais en mariage pour m’occuper d’elle et je la laissais déjà transie de froid à peine fiancés. Bravo Ethan !!

-Tu as la chair de poule mon ange. Laisse-moi m’occuper de toi.

Je suis allé rapidement cherché un drap de bain et je l’en ai couverte et je la frictionnais tout en la serrant contre moi.

-Je fais un piètre futur mari. Je te laisse déjà transir de froid.

Je me suis mis à rire. J’ai ouvert le drap de bain pour être tout contre elle, et je nous y ai enfermés, le refermant sur moi. J’avais besoin de sentir sa peau contre la mienne, de sentir sa chaleur. Et puis….elle était si belle nue et offerte devant moi. J’étais un homme après tout et avant tout. Et je la désirais comme un fou. J’ai fait courir mes lèvres sur son épaule quelques instants et je suis remonté vers son oreille où j’ai mordillé le lobe avant de lui murmurer.

-Tu as faim sans doute ?

Moi j’avais faim oui… Mais d’elle….Mais je lui laissais le choix. Si elle préférait manger quelque chose, j’attendrais. Nous avions toute la nuit de toute façon.

Mais oui, ta fiancée. Il ne m'avait pas fallu cinq minutes pour prendre une décision. Finalement, je savais ce que je voulais. C'est la surprise et la spontanéité de la demande qui m'avait fait hésiter. Il faut dire que je ne m'y étais pas vraiment attendue. J'étais sous le coup de la surprise. Mais en me remettant, en ordonnant mes pensées, j'ai fini par comprendre que tout ce que je voulais, c'était lui. Et en y réfléchissant bien, je n'avais pas envie de rester simplement sa petite amie. Ça n'était pas assez fort. Alors que devenir sa femme... C'était tellement plus fort, tellement plus important. Et puis c'était nous lier pour de bon tout les deux. Ce n'était pas tant le mariage qui importait, mais sa signification. Je savais très bien que je n'aurais pas un mariage de princesse. Et pour tout dire, je m'en fichais complètement, ça ne comptait pas. Même avant ça n'aurait pas compté. Les fioritures et tout le reste, je m'en fichais. D'autant plus que cela ne m'aurait pas ressemblé... Au grand dam de mon père, qui aurait adoré que le mariage de sa fille soit le mariage du siècle. Ah, mon père et ses grandes ambitions... Nous n'avions définitivement pas les mêmes ambitions. De ce côté là, je ressemblais à ma mère, selon lui. Pourtant, je n'avais aucune idée de la vie qu'avait menée ma mère.

J'ai éclaté de rire quand il m'a pris dans ses bras avant de me soulever dans un élan de joie. Si bien que je ne touchais plus le sol. Ethan s'est stoppé net dans son élan et il m'a regardé avec un air complètement halluciné. J'avais dû louper quelque chose. J'ai secoué la tête en riant aux éclats quand il m'a parlé de bague.

« Oh mais ça m'est complètement égal d'avoir ou non une bague ! »

D'accord, c'était censé symboliser la future union et tout le tralala, mais je me fichais d'en avoir une ou non. Et puis les temps avaient changé... Essayer donc de trouver une bague de fiançailles aujourd'hui. Si vous en trouvez une sans problème, c'est que vous n'êtes probablement pas une personne respectable. Sincèrement, ce n'était pas ce qui comptait le plus à mes yeux. J'avais un fiancé, alors une bague... J'avais déjà tout ce que je voulais en face de moi. Ethan m'a reposé par terre. Il avait remarqué que j'avais froid, alors que moi je l'avais complètement oublié. Mais c'est vrai qu'en y repensant... J'ai frissonné. Après tout, nous n'avions guère la chance de pouvoir chauffer chaque pièce indépendamment. Chauffer les pièces communes et la pièce qui serait de salle de classe aux enfants, c'était déjà pas mal du tout. Du coup, les chambres étaient plutôt fraiches. Ce qui expliquait le stock de couvertures que nous avions. Le moins que l'on puisse dire, c'est que nous n'en manquions pas. C'était rare de ne pas manquer de quelque chose...

Il est allé me chercher une serviette pour me sécher. Je n'avais pas bougé, tremblante comme je ne sais quoi. Allez savoir si l'émotion n'y était pas pour quelque chose. Je venais juste de me fiancer, tout de même. Je lui ai souris tout en levant les yeux au ciel.

« Tant que tu sais comment me réchauffer, tout va bien ! »

Inutile de dire que je ne plaisantais qu'à moitié. Je suis vite allée me coller à lui tandis qu'il refermait la serviette autour de nous deux. J'ai posé ma tête contre sa poitrine, juste là où battait son cœur. C'était définitivement la plus belle mélodie que j'aie jamais entendue. J'ai passé mes bras autour de lui. Je serais bien restée des heures ainsi. J'ai fermé les yeux quand il a commencé à embrasser mon épaule. Mes doigts se sont crispés dans son dos quand il a mordillé mon oreille. J'ai eu un petit rire nerveux quand il m'a demandé si j'avais faim.

« Je ne crois pas que cela soit dans mon programme... »

Je me suis hissée sur la pointe des pieds pour l'embrasser tendrement. Non, je n'avais vraiment pas faim. J'ai passé mes bras autour de son cou. Ça a été plus fort que moi, je l'ai fait reculer jusqu'au mur. J'ai eu un petit rire quand j'ai vu son petit air étonné.

« Chacun son tour... Mais si tu préfères que je ne te touche plus jusqu'au mariage... »

Je me suis écartée de lui avec un air de petite fille sage et j'ai joint mes mains dans mon dos. S'il voulait rester sage, après tout...

Je n’aurais pas pu été plus prés d’elle qu’à ce moment là. Elle était collée à moi, ses bras passées amoureusement autour de moi et elle avait levé son visage vers moi. Si bien que j’avais tout loisir de la contempler. J’ai caressé ses cheveux pendant qu’elle riait à ma question.

« Je ne crois pas que cela soit dans mon programme... »

Un programme ? Elle avait un programme ? Je lui ai souri et elle en a profité pour se mettre sur la pointe des pieds, faisant alors en sorte d’être à ma hauteur. Nous étions alors sur un pied d’égalité et j’aimais ça. Je n’aimais pas dominer en règle générale. La preuve étant que j’adorais m’en dormir dans ses bras, et que je cherchais très souvent la chaleur de son étreinte. Je n’étais pas macho pour un sou. D’accord, je ne supportais pas qu’un autre la regarde et la désire et je la surprotégeais un peu trop. Mais je ne voyais pas cela comme du machisme, j’avais juste peur de la perdre. Tout simplement parce que je n’avais pas beaucoup confiance en moi, et que je me demandais sans arrêt pourquoi elle m’avait choisi moi. Mais j’avais arrêté depuis longtemps de lui demander, parce qu’à chaque fois elle s’énervait. Et je ne voulais pas que nous nous disputions.

Elle m’a poussé en arrière, et je me suis vite retrouvé collé contre le mur. J’ai du faire une drôle de tête et elle s’est mise à rire. Ses yeux me criaient combien elle avait envie de moi. Je me suis demandé un instant ce qui me valait un tel « traitement de faveur ». Katarina était rarement si entreprenante. Je ne nous considère pas comme des angelots en matière de sexe, mais des attitudes comme cella me ressemblaient plus qu’elles ne lui ressemblaient à elles. En général c’était moi qui abdiquais le premier. J’étais fou d’elle, alors il me suffisait de peu pour que le désir s’insinue en moi et me fasse perdre toute éducation. Katarina était en règle générale plus mesurée, plus féminine dans ses attitudes sensuelles.

« Chacun son tour... Mais si tu préfères que je ne te touche plus jusqu'au mariage... »

Et sans prévenir, elle s’est écarté de moi et a joint ses mains dans son dos en me regardant de son air mutin. Elle voulait jouer apparemment. Soit…. Elle avait trouvé joueur à sa hauteur alors. J’avais très envie d’elle, mais j’allais me contenir. Jusqu’à ce qu’elle me supplie. Je me suis alors dérobé et je suis allé m’assoir tranquillement sur le lit comme si de rien n’était.

-Ha oui tiens bonne idée. Et on a qu’à faire chambre à part aussi !

Je paraissais très sérieux. J’espérais pour une fois être bon comédien. Je l’ai regardé très sérieusement et je suis allé chercher un tee shirt et un caleçon. Je me suis habillé pendant qu’elle me regardait complètement halluciné. Elle ne s’était sans doute pas attendue à ça. J’ai alors fait mine de ne pas comprendre et j’ai continué à jouer mon rôle.

J’ai marché quelques pas, faisant mine de réfléchir. Puis je me suis arrêté soudainement, en la regardant. J’ai souri très largement et j’ai commencé mon petit numéro.

-Monsieur et Madame Jones….Ca sonne bien non ?

J’ai fait semblant de ne pas prêter attention à elle et j’ai acquiescé tout seul pour reprendre.

-Katarina Kuryenko….enfin non… Katarina Jones bientôt…

Je me suis alors approché d’elle et je l’ai embrassé délicatement. Puis d’un geste, je me suis emparé de sa serviette que j’ai été jeté dans la baignoire. Et rapidement je me suis emparé du peu de vêtements qu’elle avait et j’ai tout jeté dans la baignoire. Désormais elle était nue, et tous ses vêtements étaient trempés. Elle était donc condamnée à rester comme ça pendant un moment. Je ne sais pas comment l’idée m’est venue, mais j’avais envie de profiter d’elle un peu. Si elle n’avait rien à se mettre, elle n’était pas prête de pouvoir mettre un pied dehors. Ce qui me permettait d’avoir le temps de lui faire l’amour encore et encore.

Je me suis tourné vers elle comme un enfant qui vient de faire une bêtise.

-Tu ne m’en veux pas j’espère ?

Je n'aurais peut-être pas dû lui demander son avis. J'ai fait une drôle de tête quand il s'est écarté, avant d'aller s'asseoir sur le lit. J'ai ouvert grand la bouche avant de le regarder avec un air outré. Ah, il avait osé ! Il avait osé ! Avec une mine boudeuse, j'ai croisé mes bras sous ma poitrine. C'était la première fois qu'il me faisait un coup pareil. Ah, il allait me le payer. Je me suis tout juste retenue de lui tirer la langue quand il a suggéré de faire chambre à part. Et puis quoi encore ? Non mais, il voulait me tuer ou quoi ? J'étais peut-être une fille patiente, mais il ne fallait pas m'en demander trop non plus. Là, j'étais prête à lui sauter dessus dans la seconde et lui il décidait de me faire patienter... Dommage, j'aurais volontiers répété la nuit de noces, moi... Je me suis appuyée contre le mur, avec ma fausse petite mine boudeuse. Je n'ai pas pu m'empêcher de lever les yeux au ciel quand il s'est rhabillé. Il allait me rendre totalement folle. Il rira probablement moins quand j'aurais réduit ses vêtements en lambeaux. J'ai posé une main sur ma hanche tandis qu'il me regardait avec un grand sourire. Là, j'avais très envie de lui faire ravaler son sourire.

Je n'ai pas pu m'empêcher de soupirer, franchement exaspérée, tandis qu'il s'amusait à m'ignorer ostensiblement. Eh bien là, la future Madame Jones était très frustrée. D'accord, j'avoue que c'était bien joué... Mais il ne fallait pas jouer avec mes petits nerfs trop longtemps. Déjà, qu'il me laisse toute seule dans mon bain, c'était trop. Mais là, c'était l'apothéose. Non vraiment, je me vengerais... Il s'est levé et s'est rapproché de moi. Je n'ai pas pu m'empêcher de lever les yeux au ciel tandis qu'il m'embrassait. Non, non, non, il ne se ferait pas pardonner aussi facilement. Ce serait trop facile. J'avais bien décidé d'être rancunière sur ce coup là. J'ai eu un petit sursaut quand il m'a retiré ma serviette avant de la jeter dans la baignoire. Je lui ai jeté un petit regard choqué. Non mais dites donc, Monsieur Jones ! Et plouf, tous mes vêtements se sont retrouvés dans l'eau. Il m'a regardé avec un petit air désolé et j'ai secoué la tête tout doucement.

« Oh, mais si je t'en veux ! Me voilà obligée de dormir nue, maintenant. »

Et toc ! Je lui ai tapoté l'épaule avec une espèce de compassion moqueuse. Je suis allée m'étendre sur le lit l'air de rien, avant de tirer la couverture sur moi. Je l'ai regardé en souriant très largement.

« Tu voulais faire chambre à part, non ? Libre à toi de rejoindre la tienne, mon amour... »

Je me demandais s'il aurait ou non le culot de le faire. J'espérais que non, tout de même. Parce que je me serais retrouvée bien bête. J'essayais de ne pas éclater de rire devant son petit air stupéfait. Eh oui, moi aussi je pouvais le rendre fou... Néanmoins, j'avais très envie qu'il me rejoigne, inutile de le préciser. Je n'étais pas tout à fait innocente non plus, et il me serait certainement très difficile de terminer cette nuit sans au moins une étreinte passionnée. Mais s'il voulait encore se jouer de moi, libre à lui. J'étais presque certaine que par pur orgueil ( très mal placé je l'avoue ) je serais capable de rester chaste. Enfin, je crois. J'ai fermé les yeux une seconde, avant de rire doucement. Décidément, cela m'amusait de le rendre fou. Après tout, c'est lui qui avait commencé, il ne pouvait se plaindre qu'à lui même s'il se retrouvait planté bêtement au milieu de cette pièce. J'ai fini par éclater de rire, avant de lui sourire.

« Dis moi, tu comptes rester comme ça longtemps ? »

Elle m’a regardé et j’ai lu dans son regard une incompréhension mais surtout une pointe d’agacement. J’avais été pris à mon propre piège. Je l’avais vexée et blessée apparemment. Et je me sentais mal d’avoir fait ça. Je n’avais pas pensé à mal et pourtant j’aurais du visiblement.

« Oh, mais si je t'en veux ! Me voilà obligée de dormir nue, maintenant. »

Je n’ai pas pu m’empêcher de me mordre la lèvre quand elle m’a dit qu’elle m’en voulait. Bien sur je n’étais pas triste qu’elle ne doive dormir que nue. Apres tout, elle dormait rarement avec plus qu’une petite culotte lorsque nous passions nos nuits ensemble. La chambre n’était pas vraiment chauffée, mais nous dormions dans les bras de l’un de l’autre alors nous nous réchauffions ainsi. Et puis nous avions la chance d’avoir beaucoup de couvertures.

Elle m’a tapoté l’épaule comme on le fait à un ami qui vous a fait une mauvaise blague et mon cœur s’est serré. Elle m’en voulait. Mais quel idiot je faisais des fois. Le linge ne séchait pas très vite en plus. Et demain matin il faudrait qu’elle aille travailler. Elle n’avait pas le droit d’abandonner son poste. Je n’avais vraiment pensé à rien d’intelligent. Elle est allée s’allonger sur le lit en se couvrant d’une première couverture. Elle souriait malgré tout. Mais je ne pouvais m’empêcher de m’en vouloir. J’aurais du penser qu’elle m’en voudrait. Je me suis empressé de prendre les vêtements et de les essorer. J’ai tourné ma tête vers elle un instant.

-Je vais les mettre à sécher tout de suite mon ange. Pardonne-moi….
Je me suis mis à chercher des endroits où pendre au moins une tenue, en espérant qu’elle soit sèche le lendemain matin. J’étais en train de mette des sous vêtements sous le dossier d’une chaise quand elle a dit quelque chose que je ne l’avais jamais entendu dire.

« Tu voulais faire chambre à part, non ? Libre à toi de rejoindre la tienne, mon amour... »

Mon amour ? Elle venait de m’appeler mon amour. Jamais elle ne m’avait dit ça. Elle m’avait toujours appelé par mon prénom. J’adorais l’entendre prononcer mon prénom. Et j’avoue que jusque là je m’en étais contenté. Mais là…. Ca a été plus fort que moi. Je me suis stoppé net et je l’ai fixé. Complètement interloqué. Je ne sais pas quelle tête j’ai pu faire, mais à l’intérieur je me suis senti pousser des ailes. Mon cœur a commencé à cogner fort dans ma poitrine.

Je ne réfléchissais plus correctement. Je ne pensais plus qu’a ce qu’elle m’avait dit. Ca en était devenu peut être aussi beau que quand elle disait qu’elle m’aimait. Et ca avait été si spontané. C’était….

Je me suis approchée d’elle tandis qu’elle riait et souriait. Se rendait-elle compte de l’effet qu’elle m’avait fait ?

« Dis moi, tu comptes rester comme ça longtemps ? »

J’ai secoué la tête, en m’agenouillant devant le lit, à ses pieds et j’ai pris ses mains dans les miennes. Je devais avoir l’air d’un imbécile. Oui mais un imbécile heureux.

-Mon amour ? Tu m’as appelé mon amour ?

Je n’ai pas attendu sa réponse. J’ai embrassé ses mains avant de reporter mon attention sur elle.

-Mon ange c’est la première fois que tu me dis ça. Tu n’imagines pas l’effet que ça fait….

C’était comme une berceuse qu’elle m’aurait chanté, comme une caresse prodigué après des mois d’abstinence. Ca n’avait pas de prix. Je me suis relevé et j’ai écarté la couverture pour m’y glisser à mon tour. Je me suis collé à elle et je l’ai prise dans mes bras. Je lui ai caressé les cheveux pendant de longues minutes en lui souriant.

-Bien sûr que non je ne veux pas faire chambre à part. J’ai terriblement envie de toi, mais tu as accepté de devenir ma femme. Par conséquent je voudrais vraiment qu’on en parle.

Comment avait elle pu penser une seule seconde que je veuille faire chambre a part ? J’en mourrais si cela devait être le cas. J’avais du mal déjà a être séparé d’elle la journée, alors la nuit il en était tout bonnement hors de question. Mais l fallait qu’on parle oui. De ce que ca allait changer tout d’abord, de comment nous allions nous y prendre pour nous unir. Et ca c’était sans doute le premier problème. Mais pour le moment j’avais d’autres questions en tête. Des questions plus personnelles.

-Qu’est ce que tu attends de moi mon ange ? Je n’ai pas grand-chose à t’offrir tu sais. A part mon amour….

J'ai froncé les sourcils, légèrement interloquée. Je n'aurais pas pensé le perturber autant avec un simple mot d'amour. Mais il faut dire que ce n'était pas dans mes habitudes d'employer des mots doux à son égard. La plupart du temps, je l'appelais par son prénom. Parce que j'adorais son prénom. C'était peut-être bête, mais c'était ainsi. En revanche, lui ne m'appelait pas souvent par mon prénom. Non pas que cela me déplaise. Mais il n'y avait pas de juste milieu entre nous, ce qui était assez drôle, en fin de compte. Il est venu s'agenouiller près du lit, avant de prendre mes mains dans les siennes. Je l'ai regardé tendrement. Je n'avais plus du tout envie de jouer avec lui. Il a embrassé mes mains et j'ai souris. Il me souriait aussi, avec le même air qu'ont les gamins à qui on vient d'offrir un merveilleux cadeau, inespéré. Je devrais le lui dire plus souvent, simplement pour voir sa tête. Ça valait vraiment la peine... Je me suis redressée légèrement. Je l'ai regardé dans les yeux une seconde, tandis qu'il me disait qu'il me disait à sa façon qu'il était tout chamboulé. J'ai ris tout doucement, avant de tendre la main pour caresser sa joue.

« Oh si, je crois que j'imagine très bien. J'imagine que je dois ressentir à peu près la même chose quand tu me dis que tu m'aimes. »

J'étais la femme la plus heureuse du monde quand il me le disait. Ou même quand il me serrait simplement dans ses bras. Il a fini par se relever, avant de me rejoindre dans le lit. Il m'a prise dans ses bras et j'ai soupiré d'aise en posant ma tête contre sa poitrine. J'ai glissé mes mains sous son t-shirt, simplement pour sentir sa peau sous mes doigts. Aussi étonnant que cela puisse paraître, j'avais plutôt envie de rester sage maintenant. Parce que finalement, j'aimais autant rester paisiblement dans ses bras que faire l'amour avec lui. J'ai souris tandis qu'il caressait mes cheveux. Le plus souvent, c'était lui qui était dans mes bras. Il n'empêche que c'était très agréable d'être à sa place. C'était très rassurant et très apaisant. J'étais presque certaine de pouvoir m'endormir dans la minute. Je n'avais aucune idée de l'heure qu'il pouvait être, et je m'en moquais. J'étais tellement bien que je n'aurais voulu bouger pour rien au monde. J'ai rouvert les yeux, en souriant.

« Et de quoi veux-tu qu'on parle ? De la pièce montée, ou de la robe peut-être ? »

J'ai ris tout doucement, en me blottissant contre lui. Je préférais nettement sa chaleur à celle des couvertures. Je le préférais à tout, en réalité. Je me demandais encore comment j'avais fait pour vivre sans lui pendant ces deux mois. Et surtout pendant ces deux semaines ou je l'avais maudit de toutes mes forces. Je me suis mordue la lèvre une seconde. J'avais l'impression que ma vie entière tournait autour de lui, alors qu'en fin de compte, cela faisait un peu moins d'un an que je le connaissais. Cela rendait ma vie d'avant bien fade...

« Mais je n'ai pas besoin d'autre chose, Ethan. J'ai juste besoin de quelqu'un à aimer, j'ai juste besoin de quelqu'un qui m'aime. Et puis tu sais, je n'ai rien d'autre à t'offrir non plus. »

Je me suis écartée de lui légèrement, pour pouvoir voir son visage. J'ai posé ma main sur sa joue avant de souligner ses yeux doucement. Je suis restée silencieuse un moment, à le regarder. Je n'avais rien d'autre à dire, en fin de compte. Si j'acceptais de l'épouser; c'était simplement parce que je l'aimais et parce que je n'avais pas envie de rester sa petite amie éternellement. Mais le reste importait peu. Tant qu'il me promettait de m'aimer jusqu'à ce que la mort nous sépare... Oh mon dieu, voilà que je commençais à raisonner comme une princesse de conte de fée. Cela ne me ressemblait pas du tout, du tout. J'ai eu un petit sourire bête.

« Ça ne va pas du tout, à cause de toi je commence à penser comme une adolescente amoureuse pour la première fois.»

J'ai ris tout doucement, en enfouissant ma tête au creux de son épaule. Je me suis recroquevillée légèrement, comme si j'avais froid ou comme si j'avais besoin qu'il me protège. J'ai fermé les yeux, et j'ai soupiré tout bas, avant de murmurer à son oreille :

« Garde moi dans tes bras cette nuit, Ethan... »

Katarina a laissé un rire cristallin s’échapper de ses lèvres. Et un sourire a naquit sur son visage, l’illuminant entièrement.

« Oh si, je crois que j'imagine très bien. J'imagine que je dois ressentir à peu près la même chose quand tu me dis que tu m'aimes. »

C’était comme si nous étions enveloppés dans une bulle de bien être et de félicité, et que rien ne pouvait nous atteindre. Nous allions unir nos destins parce que nous nous aimions. Le seul regret que j’avais c’était de ne pas lui proposer un foyer correct. Nous ne savions pas ce que seraient nos vies dans un mois, dans un an. Mais pour moi ce qui comptait c’était d’être avec elle. Peu importe les difficultés, tant que Katarina était avec moi….
Pourtant il fallait qu’on parle de ce qu’on attendait chacun de ce mariage. Moi je voulais qu’elle puisse se reposer sur moi, et j’aurai aimé construire une famille. Notre famille.

« Et de quoi veux-tu qu'on parle ? De la pièce montée, ou de la robe peut-être ? »

Mon ange n’a pas pu s’empêcher de rire. Elle avait raison, c’était risible. Nous savions tous deux que je ne pourrais pas lui offrir tout ça. Notre mariage n’aurait rien de traditionnel. Si déjà nous trouvions quelqu’un qui nous unisse officiellement ce serait déjà énorme. Bien sur nous ferions partager notre bonheur à la communauté. Mais il n’y aurait ni réception, ni grands tralalas. Alors la pièce montée et la robe….

J’ai soupiré un peu défaitiste.

J’aurai aimé pouvoir offrir à Katarina le mariage qu’elle méritait. Une belle robe blanche, son père qui la conduise à l’autel. Une réception fastueuse et une lune de miel digne de ce nom loin d’ici au soleil.

-J’aurais aimé t’offrir tout ça mon ange. Je ne sais même pas comment on va réussir à se marier dans les circonstances actuelles, mais je veux t’épouser.

Trouver un représentant de l’état ou du culte serait sans doute une mission quasi impossible. Mais Katarina valait la peine que je cherche. J’étais perdu dans ces pensées pratiques quand mon cœur s’est serré. Katarina me faisait la plus belle déclaration d’amour qui soit.

« Mais je n'ai pas besoin d'autre chose, Ethan. J'ai juste besoin de quelqu'un à aimer, j'ai juste besoin de quelqu'un qui m'aime. Et puis tu sais, je n'ai rien d'autre à t'offrir non plus. »

Elle s’est écartée légèrement, m’a regardé avec un sourire éclatant. Je l’ai contemplé et elle a fait la même chose. Je n’arrivais pas à quitter son regard. Ce qu’elle m’offrait c’était déjà énorme. Se rendait elle compte qu’elle m’avait redonné une vie. Mais maintenant ma vie, je ne la voyais pas sans elle.

-Tu m’as offert bien plus que tu ne le crois. Tu m’as aimé alors que je n’étais capable de rien. Sans toi je serais sans doute mort. Tu m’as redonné gout à la vie mon ange. Alors ne dis plus jamais que tu n’as que ton amour à m’offrir. Ton amour c’est déjà immense.

Je l’ai ramené à moi et je l’ai serré fort en riant. J’étais tellement heureux que je ne savais que rire ou sourire bêtement. Un imbécile heureux. Je devais vraiment ressembler à ça. Moi qui m’étais tant moqué de mon père quand il regardait ma mère avec cet air là. Mes parents restaient un modèle de couple uni vers lequel tendre. J’espérais vraiment qu’ils nous regardaient a ce moment là. Je voulais qu’ils voient que j’étais heureux.

« Ça ne va pas du tout, à cause de toi je commence à penser comme une adolescente amoureuse pour la première fois.»

Elle a ri de ce qu’elle venait de dire. Moi je ne riais pas. J’étais juste heureux. Heureux qu’elle sente une chose pareille. Heureux d’être le premier homme que Katarina aime. Tant pis si nous avions l’air de deux ados boutonneux qui tombent amoureux pour la première fois et qui découvrent ce que c’est.

-Comment crois tu que je me sente quand tu me dis que tu m’aimes ? Et puis j’aime quand tes joues s’empourprent moi.

J’aimais tout chez elle. La façon qu’elle avait de sourire, la teinte que prenait ses joues lorsqu’elle était gênée, ses yeux si expressifs et dans lesquels j’arrivais à lire comme dans un livre ouvert, ses mains qui me caressaient, ses lèvres qui m’embrassaient…. J’aurai pu passer des heures à faire la liste de ce que j’aimais chez Katarina.

Katarina s’est à nouveau blotti contre moi, cherchant à se nicher le plus confortablement possible. Je l’ai étreint avec un sourire idiot.

« Garde-moi dans tes bras cette nuit, Ethan... »

J’ai joué l’offusqué un instant.

-Seulement cette nuit ?

Je l’ai serré contre moi avant de caresser ses cheveux doucement. J’ai déposé un baiser sur son front.

-Dors bien mon ange. Je veille sur toi.

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