Hard Time [Sarah]

Invité

Bizarrement, en ouvrant les yeux, je n'avais mal nulle part. Je devais être sous médicaments, ça me paraissait impossible que je sois déjà guéri. Et effectivement, en faisant un mouvement un peu brusque pour regarder autour de moi, j'ai remarqué que j'étais sous perfusion.
J'ai cligné des yeux plusieurs fois pour m'habituer à la lumière et puis j'ai observé la pièce... je me trouvais à l'infirmerie de la communauté. On avait donc réussi !
Sarah avait réussi à retrouver les types qu'il fallait.

Je ne me souvenais de presque rien... je me rappelais que des gens m'avaient soulevé puis porté, et qu'un peu plus tard on m'avait soigné. Sans doute Katarina... Mais je n'avais aucun souvenir des évènements précis.
La pièce était vide... enfin... un mec était en train de dormir dans un lit un peu plus loin... mais aucun signe de Kat' ou de Mathilda...

Ni de Sarah.

Je ne savais pas si elle les avait juste laisser s'occuper de moi puis était rentré chez elle, ou bien si elle était venu avec nous à la communauté. Si c'était le cas, j'espérai qu'ils avaient été sympas avec elle. Je n'avais même pas eu le temps de la briefer... elle devait vraiment se demander où elle était tombée.

Quoiqu'en y réfléchissant bien, je doutais fort qu'elle soit ici. Au vu de notre dernière conversation je pensais plutôt qu'elle était tranquillement repartie chez elle... ou pire, chez Armando. Elle en avait le cran et je le savais.
J'ai voulu me redresser pour attraper un verre d'eau sur une table posée à côté, mais je suis retombé au bout de 2 secondes. J'avais bien trop mal à la poitrine.

C'est à ce moment là que Mathilda a fait son entrée.
Elle paraissait surprise que je sois déjà réveillé, et elle m'a plus ou moins expliqué que l'une de mes côtes cassée m'avait perforé un poumon. Rien que ça.
Encore un peu, et j'étais mort.

Elle m'a rapidement examiné, décrétant que je me remettais assez vite de toutes ms blessures, et que ma mâchoire semblait en meilleur état que la dernière fois qu'elle m'avait vu.
C'était déjà ça.

Mais au fait... depuis combien de temps étais-je là ?

Elle m'annonça que cela faisait deux jours que Eliott et je ne savais pas qui m'avaient trouvé, et que la jeune fille qui m'accompagnait allait bientôt sortir de détention.

Détention ?

Carrément !

J'ai voulu protester mais Mathilda m'a remis en place en une seule pichenette. J'étais trop faible. Je lui ai immédiatement demandé quand je pourrais voir Sarah, mais elle n'en avait aucune idée. Ca n'était pas à elle de décider.

Alors j'ai pris mon mal en patience.

Les heures passaient, et toujours aucune nouvelle. Je les ai supplié une bonne vingtaine de fois de m'amener la voir, mais ils ne voulaient rien entendre. Je ne devais pas bouger de ce lit.

Le temps passait trop lentement...

Je n'en pouvais plus.

Mais j'étais content. Sarah était venue.

Invité

Dés qu’on était arrivés dans cette communauté, on avait été séparés Nathaniel et moi….. Moi j’avais été embarqué par cet ours mal léché et j’avais été enfermée dans une chambre merdique sans pouvoir dire quoi que ce soit. Et Nathaniel…je ne savais pas où on l’avait amené. Voir un médecin j’espère.

Quand on m’a mise dans cette chambre, je pensais vraiment que c’était une blague. J’avais pas l’air de quelqu’un de dangereux merde !!! J’entais une jeune femme . J’avais pas l’air d’une psychopathe non plus. Et j’y suis restée des heures qui m’ont parues des jours avant que quelqu’un se décide à venir me voir.

J’ai cru qu’on allait me faire sortir, mais quand la porte s’est refermée sur deux mecs j’avoue que je me suis collée au mur et que j’ai commencé à vraiment flipper. Les souvenirs de Central Park me revenaient en pleine face. J’étais en train de me dire qu’ils allaient me violer et que j’allais crever ici, dans cette chambre miteuse. Ils m’ont regardé de façon un peu hallucinée quand je leur ai hurlé de pas me violer. Et au lieu de se mettre à rire, ils m’ont rassuré.

Ils avaient pas l’intention de me violer. Y’en a même un qui a eu un regard bizarre quand j’ai hurlé ça. Et puis c’est le deuxième qui s’est avancé vers moi. Un grand brun, un peu mal rasé et assez musclé. Ils étaient pas mal tous les deux mais j’avais plus envie de penser à ça maintenant. C’est comme si en 24 heures j’avais grandi de plusieurs années. Je voulais que ma vie soit autre chose que des parties de baises avec tout un tas de mecs, et que je sois obligée de me battre pour survivre et être à l’abri…. Et puis y’avait Nathaniel…

Quand je leur ai demandé si il allait bien , ils ont échangé un regard et ont communiqué par gestes. Un est resté debout appuyé contre la porte pendant que l’autre est allé s’asseoir sur la petite table ridiculement minuscule. Et pendant des heures ils m’ont posé des questions.

Tout y est passé !

Comment je m’appelais. Qui j’étais. D’où je venais. Comment je connaissais Nathaniel aussi. Comment j’avais survécu jusque là. Pourquoi j’étais là. Si je comptais rester. Pourquoi je voulais rester. Ce que je pourrais leur apporter.

Des heures et des heures d’u interrogatoire militaire. Je me suis demandé pendant tout le long de leur interrogatoire ou j’étais tombée. Non mais j’étais pas une espionne bordel ! Je me suis amusée à les faire tourner en bourrique, et à hurler tout et n’importe quoi. Mais quand j’ai vu qu’ils s’en foutaient pas mal, je me suis assise sur le lit et j’ai répondu a toutes leurs questions.

J’ai bien sur eu le droit à plein de questions sur Armando…. Non mais il croyait que j’étais au courant de toutes les affaires du vieux ? Non mais je m’en foutais moi de ce qu’il faisait. Tout ce qui m’avait intéressé c’est d’être en sécurité. Ils ne disaient rien, et j’arrivais pas à savoir ce qu’ils pensaient.

Si moi je répondais à toutes leurs questions gentiment eux ils ont répondu à aucune de mes questions. Je le saurais plus tard, voilà tout ce qu’ils me répondaient. Et ils voulaient pas me dire si Nathaniel allait bien. Le reste ça pouvait attendre, mais tout ce que je voulais savoir c’est s’il était pas mort…. Et au moment où une fille d’une vingtaine d’années m’a apporté à manger ils sont partis en m’enfermant encore.

J’étais complètement épuisée. J’avais perdu la notion du temps, je savais pas du tout où j’étais. Je me suis réveillée dans ce lit et j’ai mis deux minutes à me rappeler où j’étais et comment j’étais arrivée là. Quand je m’en suis rendue compte j’ai tambouriné à la porte. Mais je me suis fatiguée toute seule et je me suis laissée glisser contre la porte en pleurant.

J’ai senti qu’on fouillait dans la serrure alors je me suis écartée. Et là les deux mêmes types sont entrés avec un nouveau plateau. Et c’était un peu « on prend les mêmes et on recommence ». Quatre fois comme ça !!!

Je devenais complètement dingue à leur répéter les mêmes choses. Et ils répondaient toujours pas à mes questions….. Putain mais j’avais atterri où ?

La cinquième fois qu’ils sont revenus, j’ai vraiment cru que ça allait encore recommencer. Mais non…ils étaient accompagnés d’un grand type un peu mince aux cheveux longs. Le genre artiste malheureux quoi…. Ils me l’ont présenté et m’ont enfin expliqués où j’étais.

J’étais dans une communauté de survivants, et ils m’expliqueraient le fonctionnement en me montrant ma nouvelle chambre. Mais comme j’avais un lien assez étroit avec Armando, ils m’ont dit que pendant quelques temps ils allaient me surveiller et que si je voulais tant une sécurité garantie je ne verrais aucun inconvénient à rester ici. En clair, j’avais pas le choix quoi…

Et ils m’ont laissé seule avec ce Liam. Il m’a expliqué que je partagerais ma chambre avec deux autres filles et qu’il serait une espèce de sang sue pendant quelques temps. Super…j’allais être flanquée d’un type qui me suivrait partout. Le rêve….

Moi tout ce que je voulais c’était voir Nathaniel. Et c’est la première chose que je lui ai demandé. Il a refusé et m’a dit que les choses se feraient en temps et en heure. Alors je l’ai bloqué contre un mur en me collant bien à lui, et en lui redemandant d’une voix suave de m’amener voir Nathaniel. Je savais que depuis quelques minutes qu’ils le soignaient. Il m’a carrément ri au nez. Et il a fini par accepter de m’amener à l’infirmerie.

On a marché à travers des couloirs et on a fini par atterrir devant une porte qu’il a ouverte après avoir frappé. Là je l’ai bousculé et j’ai déboulé dans la piéce en renversant je sais pas quoi. Je voulais qu’une seule chose : LE voir.

Et je l’ai vu !!

Allongé dans un lit d’hôpital, un peu moins pale que quand je l’avais amené ici. Mais l’essentiel c’est qu’il était vivant. Je me fichais pas mal qu’il ne veuille plus trop de moi ou qu’il m’en veuille d’avoir été la compagne d’Armando. Je me suis précipitée sur son lit et j’ai fait ce que j’avais envie de faire depuis le début. Je l’ai embrassé comme si le ciel allait nous tomber dessus. Et je me suis couchée à côté de lui sans un mot.

Invité

Alors que je commençais à perdre espoir de pouvoir avoir quelques nouvelles de Sarah, quelqu'un a frappé à la porte. Le temps que je tourne la tête, et que Mathilda réponde, Sarah avait déjà fondu sur moi.
Elle paraissait tellement paniquée et tellement rassurée à la fois qu'elle m'embrassa précipitamment... et je devais bien avouer que cela m'avait plutôt ravi.

C'était un peu comme si notre pseudo-rupture n'avait jamais eu lieu. J'étais juste heureux de la retrouver, et heureux d'être en vie. C'était tout ce qui comptait.

Elle s'est ensuite allongée à côté de moi, et j'ai passé un bras autour de ses épaules le temps que ma respiration redevienne normale et que mon coeur cesse de battre la chamade.
Mathilda sourit et elle se dirigea vers la porte de sortie. L'autre type allongé dormait toujours (ou il était peut-être dans le coma, allez savoir), et celui qui était entré à la suite de Sarah resta planté au seuil de la porte, nous observant attentivement.

Mes premières paroles furent donc en rapport avec sa présence...

- T'as un garde du corps c'est ça ?

Là, je m'étonnais moi-même de pouvoir parler à peu près normalement.
Sarah me confirma qu'il devait la surveiller.

Génial.

Je ne pouvais donc pas lui parler librement.
Tant pis, on ferait avec. Il n'y avait pas grand chose à cacher de toute façon. Et puis nous parlions doucement, il ne pouvait pas tout entendre.

- Ca va ? Ils t'ont bien traité ?

J'ai resserré un peu plus mon étreinte, regardant instinctivement ses bras pour voir si il n'y avait aucune trace.
Mais c'était inutile, je savais qu'ils n'allaient tout de même pas la frapper ou lui faire du mal. Elle avait sans doute été interrogée par contre.

- T'inquiète pas, je leur expliquerais tout. Tu n'auras bientôt plus de chien de garde...

Et j'ai bien insisté sur ces derniers mots pour que le gars les entendent.

- J'aurai dû te prévenir pour tout ça, mais j'en ai pas eu le temps... je suis désolé...

Sinon il était clair que je l'aurais briefée... qui elle allait rencontrer, ce qu'il fallait dire, ce qu'il ne fallait PAS dire... tout y serait passé.
Mais là, je ne savais pas du tout ce qui s'était passé.

- Tu leur as dit quoi ?

Avant qu'elle ne réponde à mes milliers de questions, il fallait quand-même que je lui dise à quel point je lui étais reconnaissant de m'avoir sauvé...

- Merci de m'avoir aidé... t'étais pas obligée.

Je lui avais dit des choses horribles, et si elle avait voulu, elle aurait pu me laisser crever comme une vieille merde. Mais elle ne l'avait pas fait, elle n'avait pas hésité une seule seconde à me relever et à m'amener plus tard à la 42ème.

- Après tout ce que je t'ai dit... t'étais vraiment pas obligée...

En situation inverse, j'aurai réagi pareil. Je ne l'aurais jamais laissée se vider de son sang sur mon palier. J'aurais tout fait pour l'aider.

Alors je l'ai simplement embrassée pour lui montrer à quel point j'étais content qu'elle soit venue à mon secours.

- Désolé pour tout. Je suis qu'un abruti.

Oui, je m'excusais vraiment pour tout. Je n'avais même plus envie de repenser à tout ça. C'était déjà loin.

Invité

J’avais oublié qu’on était pas seuls, et qu’on pouvait nous regarder. En fait là, y’avait plus que nous. Pour le moment j’oubliais les quatre derniers mois, nos retrouvailles et nos disputes. On était là, vivants, et on était serrés l’un contre l’autre. J’ai fermé les yeux quand il a passé un bras autour de mes épaules. Il avait l’air heureux de me voir. Avant qu’il ne tombe dans mon couloir, on s’était dit adieu et on s’était balancé plein d’horreurs. Et là, on avait oublié.

Je pensais qu’on allait rester comme ça pendant des heures, sans rien dire. Juste profiter du bonheur d’être ensemble. Mais il voulait parler. Je me suis un peu détachée et relevée pour le regarder.

- T'as un garde du corps c'est ça ?

Il avait l’air de parler plus facilement. C’était déjà bon signe. J’ai jeté un œil sur le dit garde du corps avant de reporter mon attention sur Nathaniel.

-Ouais…comme si j’étais une criminelle….

Et ça , ça me plaisait pas trop. Je leur avais pourtant expliqué ce que je faisais chez ceux qu’ils appelaient « les hors la loi »…. Alors pourquoi me faire suivre et me faire subir tout ça. Franchement je m’étais sentie plus libre avec Armando. Là je pouvais même pas aller et venir comme je voulais. Même quand je demandais à aller aux toilettes, quelqu’un m’accompagnait et m’attendait devant la porte. Encore un peu et faudrait que je justifie ma présence en passant une feuille de papier toilette sous la porte qu’on se passerait inlassablement…. Non mais c’était ridicule.

Je me suis resserrée contre lui en fermant les yeux. Il a resserré son étreinte et c’était juste ce que j’avais besoin.

- Ca va ? Ils t'ont bien traité ?

Dans l’ensemble oui…..Même si j’avais connu mieux.

-Ca va…

C’était un petit « ça va », parce que je ne voulais pas lui dire qu’ils m’avaient maltraité mais ils avaient été vraiment bizarres. Je me demandais encore où on avait atterri.

- T'inquiète pas, je leur expliquerais tout. Tu n'auras bientôt plus de chien de garde... J'aurai dû te prévenir pour tout ça, mais j'en ai pas eu le temps... je suis désolé...

Je suis allée mettre ma tête dans son cou que j’ai embrassé. Oui il aurait du me prévenir, mais je comprenais qu’il ait pas eu le temps. Et il avait sans doute cru que je l’aurais pas suivi.

- Tu leur as dit quoi ?

J’allais lui dire tout ce qu’ils m’avaient demandé et ce que je leur avais répondu. Mais j’avais à peine ouvert la bouche qu’il a continué sur sa lancée. Bon, au moins, parler lui faisait plus un mal de chien. C’est qu’il allait mieux non ? Même si j’aimais pas le voir aussi blanc que sur ce lit d’hôpital. C’était pas l’image que j’avais de lui. Et bizarrement, j’avais plus envie d’en profiter comme je l’aurais fait y’a quelques mois en jouant la dominatrice. Là j’avais l’impression qu’il se passait ce que je recherchais. On était à égalité. Pas de dominant, pas de dominé.

- Merci de m'avoir aidé... t'étais pas obligée. Après tout ce que je t'ai dit... t'étais vraiment pas obligée...

Je me suis mise à repenser à tout ce qu’on s’était dit chez moi et j’ai commencé à sentir un spasme me secouer. J’ai étouffé un sanglot quand il m’a embrassé. Je crois qu’il y avait pas meilleure conclusion. Malgré tout, y’avait toujours ce petit truc entre nous.

- Désolé pour tout. Je suis qu'un abruti.

J’ai cherché encore ses lèvres et avant que je l’embrasse à mon tour, j’ai préféré écourter les choses.

-Pas maintenant s’il te plait…

On en reparlerait sans doute, mais pas maintenant. Pas ici. Pas comme ça. Je voulais juste un peu de paix. Je l’ai regardé et j’ai caressé ses cheveux avec un petit sourire triste.

-J’aurais pas supporté que tu meures.

C’était surement la première fois que je me rendais compte que je tenais à quelqu’un. J’avais toujours cherché à pas m’attacher. Surement pour pas souffrir. Mais je m’étais attachée à lui sans le vouloir, et en le refoulant pendant longtemps. J’étais pas si égoïste que ça finalement….

-Tu vas mieux hein ?

Ca avait l’air, mais bon il était toujours dans cette espèce d’infirmerie, couché dans ce lit, et il était encore un peu pâle quand même. Je me foutais bien de ce qu’on pourrait en penser et de l’autre chevelu qui était toujours devant cette porte, et j’ai écarté les draps. Je voulais être contre lui. Alors d’une toute petite voix, je me suis imposée.

-Fais moi une place, je veux rester contre toi….

Il s’est pas fait prié, et il a replacé les draps sur moi et je me suis lovée contre lui en passant mes bras autour de son cou. J’avais posé ma tête sur son épaule.

-Ils ont pas voulu me dire si tu allais bien, ils ont pas arrêté de me poser des questions. Toujours les mêmes…..

Une fois leur avait pas suffi ? Non ! j’avais eu droit aux mêmes questions, et ils avaient eu droit aux mêmes réponses…. Bien sûr j’avais omis un détail pour le moment. Le fait qu’il soit possible que je sois enceinte. Y’avait des fois où je me sentais enceinte et d’autres non…. Mais pour le moment je préférais pas y penser. C’était déjà assez horrible comme ça.

Alors autant éviter d’y penser, et se concentrer sur ce qui importait….JE savais pas du tout où il m’avait amené franchement….. Et j’avoue que je supportais pas de voir la lumière du jour…. Je regrettais presque d’avoir décidé de rejoindre Nathaniel. J’étais bien installée au moins avec Armando. Là je savais pas du tout ce qui allait se passer…et ça m’angoissait. C’est comme si en très peu de temps j’étais redevenue la Sarah d’avant….

-On est où Nathaniel ?

Invité

Sarah parut un peu surprise que je lui reparle de ça...

- Pas maintenant s’il te plait…

Il est vrai que ce n'était sans doute pas le bon moment pour en discuter. Mais il faudrait bien que nous le fassions plus tard.
Elle se mit à me sourire timidement...

- J’aurais pas supporté que tu meures.

Je lui répondis à mon tour par un sourire. Ca me faisait vraiment plaisir qu'elle pense ça. Et ça aurait été la même chose inversement. Je n'aurais jamais supporté qu'il lui arrive quelque chose.

- Tu vas mieux hein ?

Je ne savais pas réellement si j'allais mieux, mais je me sentais beaucoup mieux. C'était bon signe non ?

- C'est pas encore la grande forme, mais je vais mieux.

Cela parut la rassurer un peu.
Elle se rapprocha encore de moi...

- Fais moi une place, je veux rester contre toi….

Là j'ai pas hésité une seule seconde. J'ai soulevé les draps pour qu'elle s'installe.

- Ils ont pas voulu me dire si tu allais bien, ils ont pas arrêté de me poser des questions. Toujours les mêmes…..

Comme toujours. Ils avaient procédé de la même manière avec moi. Et plusieurs fois. Notamment après les bobards qu'on avait raconté à Alexander parce que Gabrielle ne voulait pas lui dire ce qui lui était arrivé.
Au moins, ils n'avaient pas touché Sarah.

- J'ai voulu savoir si tu étais là... si je pouvais te voir... mais pareil, ils n'ont rien voulu me dire.

Et je n'étais même pas sûr qu'elle soit venue avec nous à la communauté. Après une telle dispute, ça me paraissait impossible.
Mais elle était bel et bien là, dans mes bras.

- On est où Nathaniel ?

Et voilà LA question.
Je ne savais pas encore ce que je pouvais lui raconter ou non. Je lui aurais bien tout dit en détails, vu que je n'en avais plus rien à faire, mais le chien de garde était toujours là. Et ça, je ne voulais pas qu'il l'entende.
Alors je me suis contenté du minimum.

- On se trouve dans des galeries souterraines de New-York...

Mais ça, elle avait dû s'en rendre compte toute seule.

- C'est une communauté de survivants des attaques qui y ont élu domicile. Ils essayent tout simplement de survivre comme ils peuvent, et ensemble.

Sarah me regardait, perplexe. Elle sentait certainement que je ne disais pas tout.
Alors j'ai murmuré dans son oreille tandis que le clébard regardait ailleurs un instant...

- Je te raconterais tout quand on sera seuls. Y'a trop de choses à dire.

Il fallait que je lui explique pourquoi et comment Armando m'avait envoyé ici... et aussi ce que les gens de la communauté savaient sur moi.
Sarah comprit que je ne pouvais pas parler librement. Bien qu'elle ne sache pas vraiment pourquoi.

Je me suis alors mis à tousser assez violemment, et Mathilda a refait son entrée. Elle s'est précipitée vers moi pour vérifier que j'allais bien.
Et après une minute, elle a constaté qu'il n'y avait rien d'anormal.

Elle a ajusté ma perfusion puis elle est allé examiner l'autre type qui ne se réveillait jamais.

Le toutou s'est ensuite avancé vers nous pour nous annoncer qu'il devait raccompagner Sarah à sa chambre...

Sérieusement ? Il pensait vraiment qu'elle allait se laisser faire ?

C'était bien mal la connaître...

Invité

Franchement maintenant qu’il venait de me dire que lui non plus n’avait réussi à me voir, je me demandais avec encore plus d’intensité où il nous avait amenés. Ca ressemblait à un bunker. J’avais l’impression d’être dans une base militaire. Ils avaient des méthodes assez militaires et quand je leur avais dit que j’étais arabe, j’avais ressenti un certain ressentiment de la part de l’un d’eux. Et pourtant j’en étais fier de mes origines. Mais ils avaient seulement réussi à me faire me sentir une terroriste ou une kamikaze intégriste…..

J’avais besoin que Nathaniel me dise où on était. Je méritais de savoir quand même. J’ai vu qu’il a coulé un regard vers le cerbère avant de me regarder et de répondre.

- On se trouve dans des galeries souterraines de New-York...

J’ai secoué la tête un peu comme pour lui dire « sérieux j’avais pas remarqué…. ». Oui j’avais bien vu qu’on était dans les souterrains. Et c’était assez flippant. J’étais pas claustrophobe mais j’aimais trop voir la lueur du jour, le soleil, les étoiles. J’étais une fille du soleil moi !

- C'est une communauté de survivants des attaques qui y ont élu domicile. Ils essayent tout simplement de survivre comme ils peuvent, et ensemble.

Bon…ça m’aidait toujours un peu plus. La question que je me posais c’était combien ils étaient en tout. Pas que je veuille aller tout cafter à Armando, comme apparemment ils avaient peur depuis que je leur avais raconté ma vie depuis les bombardements de la ville.

Ca m’aidait mais ça répondait encore pas tout à fait à ce que je lui demandais. Il a du voir que j’étais pas entièrement satisfaite alors il a fait mine de m’embrasser dans le cou et il m’a murmuré dans l’oreille.

- Je te raconterais tout quand on sera seuls. Y'a trop de choses à dire.

Ok…..je sentais que ce qu’il allait me dire serait énorme…..Et même si je crevais d’envie de savoir, j’ai compris que c’était pas le moment. Alors j’ai lâché l’affaire pour le moment. Et je me suis serrée contre lui un peu plus « sensuellement ». Et puis il a recommencé à tousser, et il m’a un peu écarté sans le vouloir. J’ai eu la peur de ma vie. Il m’avait rassuré en me disant que ça callait mieux mais là je recommençais à flipper sérieusement.

Celle qui était là quand j’étais arrivée s’est précipitée vers Nathaniel et je me suis écartée pour la laisser l’examiner. Elle nous a souris en nous disant que c’était rien de grave et elle est repartie un peu plus loin vers un autre lit que j’avais même pas remarqué.

J’allais reprendre ma place dans le lit, sous les draps, blottie contre Nathaniel quand mon « garde du corps » personnel s’est repointé en nous annonçant la couleur. Ma petite visite avait assez duré, et il devait maintenant me ramener dans ma chambre.

Je l’ai regardé en haussant les épaules et j’ai souri de ce petit air hautain que j’avais souvent. Je me suis glissée sous les draps sans le quitter des yeux.

-Dans tes rêves mon grand !

Je refusais d’aller où que ce soit. Je voulais rester ici avec Nathaniel. J’allais pas m’envoler de toute façon. Pas sans lui en tout cas…. Et comme pour le moment il était cloué dans ce lit, alors je restais là.

-Je reste ici. Tu fais ce que tu veux, tu dis ce que tu veux à tes potes, mais je reste ici.

Il avait l’air de perdre patience mais je m’en foutais.

-Je vais pas m’envoler de toute façon…..

Il a échangé un regard avec la fille et il a hoché la tête.

-Bon…..je vous laisse encore une heure ou deux, et je reviens te chercher. Et cette fois –ci je te laisserais pas le choix.

Je l’ai carrément ignoré, trop contente d’avoir eu le dernier mot et je me suis collée à Nathaniel en l’embrassant dans le cou et en remontant vers sa mâchoire. Et puis j’ai fini par me rappeler un peu que je savais pas trop si je pouvais me permettre ça. Et c’était sans doute le moment de commencer à parler de ce qui nous concernait vraiment.

-Et nous ? On en est où ?

Invité

Sarah l'a regardé comme si c'était un simple esclave et lui a parlé si naturellement que ça m'a fait sourire.

- Dans tes rêves mon grand !

Ca, il l'avait cherché.

- Je reste ici. Tu fais ce que tu veux, tu dis ce que tu veux à tes potes, mais je reste ici.

Alexander allait être ravi !

- Je vais pas m’envoler de toute façon…..

Elle n'avait pas tort. J'en ai rajouté une couche.

- Les médecins me surveillent... Sarah n'est pas Rambo, elle ne partira pas.

Il a hésité une seconde mais après avoir consulté Mathilda, il donna son accord.

- Bon…..je vous laisse encore une heure ou deux, et je reviens te chercher. Et cette fois –ci je te laisserais pas le choix.

Essaye un peu mon coco, on verra !
Il est sorti, mais j'étais persuadé que quelqu'un se tiendrait devant la porte de l'infirmerie au cas où. Alexander était trop parano. Enfin, il y avait de quoi par moments.

Sarah avait repris place à mes côtés tandis que Mathilda avait commencé à trier des médicaments à l'autre bout de la pièce. Je savais qu'elle faisait ça pour nous laisser un peu seuls.
Je ne la connaissais pas énormément, mais elle avait toujours été correct avec moi. Et vice-versa.
Je regrettais un peu que Katarina ne soit pas là, tout aurait été plus simple. C'était la seule personne à qui j'avais parlé de Sarah, et elle aurait peut-être, même sûrement, pu nous aider. J'attendais impatiemment qu'elle se décide à se montrer. Mais il était vrai que maintenant, elle était maman, et sa priorité n'était plus de passer ses nuits auprès des patients.

Sarah m'embrassa et me tira bien rapidement de mes songes...

- Et nous ? On en est où ?

Elle ne pouvait pas faire mieux pour mettre les pieds dans le plat.
Je lui ai répondu du tac-o-tac.

- J'en sais rien.

Il fallait qu'on prenne le temps d'y réfléchir. Qu'on prenne le temps de s'expliquer, et surtout, qu'on prenne le temps de se pardonner.

- J'ai juste envie qu'on oublie tout ce qui s'est passé ces derniers temps... je veux dire par là que...

Allez dis-le !

- Je sais que tu m'aimes... et... je t'aime.

Elle a relevé les yeux vers moi, un peu surprise.

- Alors peut-être que ça suffit... non ?

Inutile de remuer le couteau dans la plaie sur ce qui s'était produit.

- Pour le moment, j'ai juste envie qu'on se repose, que je récupère, qu'on soit ensemble...

C'était déjà un gros programme en soi.

- Après... on pourra faire ce qu'on voudra.

Rester ici ou partir, peu m'importait.
Je me suis pas fait prier pour l'embrasser. Et elle non plus.

Mais j'en ai quand-même profité pour lui dire deux mots à l'oreille...

- Mais je te jure que si je recroise Armando ou que si je te vois avec un autre type... il est mort.

C'était peut-être pas rassurant, mais c'était ça ou rien.
J'en avais mare de perdre du temps. Voilà tout.

Invité

J’avais besoin de savoir où on en était. Même si j’étais contente de voir qu’il m’avait pas repoussé quand je m’étais jetée sur lui, j’avais quand même peur que ce soit le bonheur de voir que j’allais bien qui l’avait fait parler. Mais j’avais peur qu’il me redise qu’on avait rien à faire ensemble. Que malgré tout, il préférait être loin de moi. Je retenais ma respiration, en essayant de me contenir si jamais il me disait qu’il arriverait pas à passer outre.

- J'en sais rien.

Le verdict est tombé. Il savait pas non plis où on était. Ca me faisait tellement peur. Parce que j’aurais aimé que lui au moins sache. Je savais pas non plus où on en était. Il m’avait fait du mal, je lui en avais fait…..
Et même si fallait qu’on en parle un jour, je voulais juste savoir si le fait qu’on soit là serrés l’un contre l’autre était la preuve qu’on essayait d’avancer.

- J'ai juste envie qu'on oublie tout ce qui s'est passé ces derniers temps... je veux dire par là que... Je sais que tu m'aimes... et... je t'aime.

Une seconde avant j’étais lovée contre lui, la tête sur son épaule, laissant sa voix me bercer. Et quand j’ai entendu ce que lui m’avait encore jamais dit, j’ai levé les yeux vers lui. Je savais qu’il tenait à moi, il me l’avait dit bien avant que je ne m’aperçoive qu’il comptait pour moi. Mais il y a un fossé entre tenir à quelqu’un et aimer quelqu’un . Et là l’entendre me le dire…..c’était vraiment quelque chose qui me faisait du bien.

Ce qu’on ressentait était réciproque. Et c’est tout ce qui comptait.

- Alors peut-être que ça suffit... non ?

J’ai acquiescé. Oui ça suffisait. Pour le moment ça suffisait. J’avais besoin de redescendre de mon nuage déjà….

- Pour le moment, j'ai juste envie qu'on se repose, que je récupère, qu'on soit ensemble...Après... on pourra faire ce qu'on voudra.

C’était la première fois qu’il disait « on ». Et si ce « on » m’avait tellement fait peur, maintenant je trouvais ça normal. Et je crois que c’était la première fois qu’on voulait la même chose. Et ça changeait tout….
J’arrivais pas à redescendre sur terre…..

Il m’a embrassé et je lui ai rendu son baiser en me collant plus à lui. Et puis il m’a glissé un truc à l’oreille et un petit truc s’est réveillé dans ma tête.

- Mais je te jure que si je recroise Armando ou que si je te vois avec un autre type... il est mort.

J’ai éclaté de rire. C’était dingue la façon qu’il avait de toujours ramener ça sur le tapis. Dans un sens je savais pas si je devais en rire ou en pleurer comme on dit. Alors j’ai pris le parti d’en rire. Et je me suis amusée à me détacher de lui en regardant tout autour de moi.

-Un mec ? où ça ? où ça ?

Et quand je l’ai regardé à nouveau et que j’ai vu son visage se décomposer et qu’il était prêt à commencer à faire la gueule, je me suis jetée sur ses lèvres.

C’est vrai que j’étais pas du genre fidèle et femme d’un seule homme. Mais je tenais vraiment à Nathaniel. Et si ça impliquait la monogamie, je devrais faire avec. Je suis redevenue un peu plus sérieuse.

-Pourquoi tu fais une fixette comme ça sur Armando, Nathaniel ?

Non mas c’était vrai, j’avais l’impression qu’il se foutait des autres et qu’il ne retenait que ma liaison avec Armando. Mais dans un sens je le comprenais..J’avais passé quatre mois avec Armando et notre couple était tout ce qu’il y avait de plus officiel. Donc il devait se dire qu’il avait compté. Même s’il avait pas tort…parce que finalement j’étais pas encore sûre d’être enceinte d’Armando….

-Je l’ai quitté. Ca te suffit pas comme preuve ?

Ca devrait lui suffire quand même.

-Tu l’as dit toi-même Nathaniel…. On tient l’un à l’autre alors pourquoi se prendre la tête pour des conneries ?

Invité

Elle a éclaté de rire.

J'étais on ne pouvait plus sérieux, et elle se marrait. Non mais je rêvais.

- Un mec ? où ça ? où ça ?

Je ne trouvais pas ça drôle. Mais avant que je ne réagisse, elle m'a à nouveau embrassé. Je préférais ça.

- Pourquoi tu fais une fixette comme ça sur Armando, Nathaniel ?

Armando ou un autre type, c'était pareil.
Mais Armando avait tout de même été mon patron pendant un bon moment, et en plus, c'était le pire type que je connaissais. Je me demandais ce qu'elle pouvait bien lui trouver...
Il avait quoi... 30 ans de plus qu'elle ?
Berk.

- Je l’ai quitté. Ca te suffit pas comme preuve ?

J'ai arrêté de faire la tête.

- Disons que c'est un bon début.

Je voulais qu'elle comprenne que j'attendais plus que ça de sa part.

- Tu l’as dit toi-même Nathaniel…. On tient l’un à l’autre alors pourquoi se prendre la tête pour des conneries ?

C'était pas faux.

- J'attends juste que tu me montres que tu tiens à moi Sarah... je sais que tu me l'as dit... mais tu n'as jamais agi comme tel...

Oui enfin, surtout dans le passé.

- A part il y a deux jours quand tu m'as amené ici pour m'empêcher de crever... je l'admets.

Là, elle m'avait montré qu'elle m'aimait. Elle n'aurait jamais fait ça sinon. Elle n'aurait pas pris la peine de me traîner sur des centaines de mètres pour me sauver.

- J'ai juste peur que tu... que tu reprennes tes habitudes et que tu dragues n'importe quel type qui te convienne à peu près.

Par exemple, je ne pensais qu'elle trouve Armando particulièrement beau. Elle lui trouvait peut-être un certain charme, mais quand-même... il était...
... vieux.

- Je te fais pas de reproches Sarah... ce qui est fait est fait. Je te dis juste que si jamais... ça devait arriver... ça sera sans moi...

J'espérais qu'elle comprenne.

- Imagine si je faisais la même chose... si à chaque jolie fille qui passe... je...

Inutile de continuer, elle voyait le tableau.
D'ailleurs... il faudrait peut-être que je lui parle d'une ou deux filles de la communauté alors...
Enfin... pas tout de suite.

Invité

Franchement c’était tout ce qui devait compter maintenant….On devait se foutre du reste. On avait failli jamais se revoir alors…il fallait qu’on arrête de se prendre la tête pour ce qui était selon moi des broutilles. Oui j’avais été la compagne d’Armando, oui je m’étais envoyé en l’air avec des de types. Mais ce qui comptait c’était le présent. Et le présent c’était que j’étais là dans ses bras et que je lui avais dit que je tenais à lui.

Je voulais qu’on soit sur la même longueur d’onde pour une fois…

- J'attends juste que tu me montres que tu tiens à moi Sarah... je sais que tu me l'as dit... mais tu n'as jamais agi comme tel... A part il y a deux jours quand tu m'as amené ici pour m'empêcher de crever... je l'admets.

Jamais agi comme tel ? Jamais ? Mais il lui fallait quoi sérieux ? Je me suis écarté en le regardant fixement. Je savais pas ce qu’il lui fallait pour être rassuré franchement. J’avais quitté le parrain de toute la ville au détriment de ma vie sans doute, je l’avais traîné jusqu’à l’endroit qu’il m’avait indiqué, et je l’avais pas laissé tomber en me faisant enfermer pendant deux jours….Franchement je crois que je lui avais assez montré mon attachement.

Je sentais que je commençais à m’énerver vraiment….Jusqu’ou il voulait que j’aille pour lui prouver que je tenais à lui….Décrocher la lune c’est bien gentil mais c’est trop romantique et carrément pas mon genre….On était pas au pays des bisounours.

- J'ai juste peur que tu... que tu reprennes tes habitudes et que tu dragues n'importe quel type qui te convienne à peu près.

D’accord…je venais de comprendre….Il avait peur que j’aille voir ailleurs. Franchement c’était mal me connaitre… du moment où j’étais avec quelqu’un j’étais pas infidèle. L’infidélité était un péché….J’avais pas trompé Armando quand il m’avait demandé d’être sa compagne. Et avant qu’il disparaisse et qu’on avait décidé avec Nathaniel de rendre les choses plus « officielles », je comptais pas aller voir ailleurs. Si j’avais couché avec tous ces mecs c’est que je me considérais pas comme « casée » alors j’en profitais. C’était normal non ?

- Je te fais pas de reproches Sarah... ce qui est fait est fait. Je te dis juste que si jamais... ça devait arriver... ça sera sans moi...

Je me suis assise sur le lit, un peu énervée quand même. Il était clairement en train de dire qu’il voulait pas que j’aille voir ailleurs alors que j’avais pas l’intention de le faire. Pas maintenant qu’on était vraiment ensembles. En fait, il venait juste de me traiter comme une pute. Ok il me l’avait même dit deux jours avant….mais là il me le faisait comprendre.

Je me suis retournée vers lui en le regardant assez méchamment.

-Avant je savais pas que je tenais à toi….Parce que je savais pas ce que ça faisait….Mais je sais maintenant…

Et ma colère est retombée pour se transformer en lassitude. C’était carrément crevant de penser qu’il avait encore en tête ce que je faisais quand j’étais célibataire. Franchement, si j’étais avec lui c’est qu’il me convenait à tous les niveaux alors pourquoi je serais allé ailleurs ?

-Je voudrais que tu me fasses confiance Nathaniel. Pourquoi tu veux pas me faire confiance ?

J’étais déçue ….et blessée. Je comprenais pas qu’il me fasse pas confiance, ou qu’il veuille pas. C’était carrément insensé pour moi qu’il puisse me dire des choses pareilles. Parce que ça voulait dire qu’il avait pas confiance en moi. Et s’i avait pas confiance en moi…..c’était même pas la peine. Mais avant que j’ai le temps de dire quoi que ce soit, il a réussi à me faire voir les choses « différemment ».

- Imagine si je faisais la même chose... si à chaque jolie fille qui passe... je...
Je l’ai regardé en le fusillant du regard.

-Tu ?

Il avait laissé sa phrase en suspens, mais je voyais ce qu’il voulait dire….

-N’essaie même pas Nathaniel !

Au moins c’était clair. Il avait pas intérêt à lorgner sur d’autres filles. Que je l’apprenne pas en tout cas, parce que je pourrais piquer une crise monumentale.

Je me suis rallongée à côté de lui en remettant la couverture sur moi. Et j’ai reculé jusqu'à me trouver dans ses bras.

-Je dis pas que je vais pas les regarder…..mais je compte pas reproduire le même schéma Nathaniel.

C’était pas parce que j’étais au régime que j’étais interdite de regarder le menu non ? Et puis regarder les autres c’est pas tromper…..

-J’ai pas envie d’aller chercher ailleurs ce que je sais que tu peux m’apporter…

Et ça allait au-delà de son physique et de notre entente au plumard…..

-C’est bon t’es rassuré ?

Invité

- Tu ?

Inutile de lui faire un dessin.

- N’essaie même pas Nathaniel !

Alors ça, j'en étais sûr ! Elle avait le droit de draguer, mais moi, certainement pas !
C'était bien une fille ça.

...

Le truc qui me rassurait un peu, c'était qu'au moins, ça voulait bel et bien dire qu'elle tenait à moi.

Elle s'est rallongée à mes côtés pour se blottir dans mes bras.

- Je dis pas que je vais pas les regarder…..mais je compte pas reproduire le même schéma Nathaniel.

Bon, là dessus, on était d'accord. Regarder n'est pas tromper.
J'espérais sincèrement qu'elle dise vrai et que rien de tout cela n'allait se reproduire. Il fallait aussi dire que dans le fond, Sarah et moi ne nous connaissions pas vraiment. Pas en détails. Nous nous étions vu quelques fois, mais nous ne connaissions pas particulièrement nos habitudes, nos goûts, notre façon d'être au quotidien. Alors ça n'était pas forcément facile de faire confiance dès le début.
Même si j'avais énormément envie d'y croire.

- J’ai pas envie d’aller chercher ailleurs ce que je sais que tu peux m’apporter…

Ca, c'était un excellent point. Et honnêtement, je ne voyais pas non plus ce qu'une autre fille aurait de plus que Sarah. Dès le début, elle m'avait plu. Et ça n'était pas près de changer.

Elle paraissait un peu moins énervée...

- C’est bon t’es rassuré ?

Il fallait l'admettre, sa petite démonstration avait eu son petit effet. Et je n'étais pas peu fier de ses déclarations.

- C'est pas mal... j'avoue.

Là, elle a fait de gros yeux, ce qui devait vouloir dire en langage fille : "Comment ça, "pas mal !"" ?. Alors j'ai rectifié le tir.

- Bon OK... c'est parfait. Je suis complètement rassuré.

Ca n'était pas tout à fait vrai, mais je ne pouvais pas faire mieux pour le moment. On verrait de toute façon comment nous allions nous en sortir pour la suite.
Déjà, première étape, il fallait que je me remette de mes blessures pour sortir de cette foutue infirmerie. J'avais l'impression d'y avoir passé trop de temps dernièrement. Malheureusement je n'étais pas près de retrouver une chambre normale. Ou de pouvoir me promener, ne serait-ce que dans les couloirs interminables de la communauté, histoire de bouger un peu. Je me connaissais, je n'allais pas supporter l'enfermement et l'immobilité très longtemps.
Et Sarah, n'en parlons pas.

Je savais que d'un jour à l'autre elle demanderait à sortir, pour voir la lumière du jour ou pour prendre un peu le soleil. Mais Alexander ne le permettrait sans doute pas. On allait rire. Elle ne laisserait pas faire. Je voyais déjà le tableau et les scandales à venir.

J'ai resserré mon étreinte autour de Sarah et je l'ai embrassée dans le cou.
C'était une vraie chieuse, mais jamais je n'aurais pu l'apprécier autrement. C'était sa personnalité, et elle me plaisait comme ça. Loin de toute les autres filles.
Au moins, j'étais certain de ne jamais m'ennuyer avec elle.

Alors j'ai décidé de lui proposer quelque chose...

- On va faire un pacte... enfin appelle-ça comme tu veux...

Elle tourna son visage vers moi, intriguée...

- A partir de maintenant, quoiqu'il arrive, on se fait confiance.

Vraiment confiance.

- Je veux dire, pour tout... On compte l'un sur l'autre.

Cela sous-entendait évidemment un "mais". Trop facile sinon.

- Mais si un jour, l'un de nous trahi cette confiance... peu importe comment... ou avec qui... c'est fini.

Vraiment fini.

Invité

Je venais vraiment de lui ouvrir mon cœur. Je pensais pas que ca m’arriverait un jour. Parce qu’avant pour moi aimer quelqu’un c’était pas concevable… J’étais la seule sur Terre. J’existais enfin et je ne voyais que moi. Et puis fallait dire que j’avais jamais rencontré un type comme lui.

Ca faisait cliché mais il avait réussi à me toucher. Je sais pas comment mais je m’étais attachée à lui. Sûrement parce qu’il voulait pas de moi pour mon nom, mon statut, mon cul ou quoi que ce soit. Il voulait être avec moi pour ce que j’étais à l’intérieur et pas ce que je représentais. Et ca me flattait.

Et tout ce qu’il a réussi à me dire c’est :

- C'est pas mal... j'avoue.

Je me suis un peu détachée, en faisant les gros yeux. Il se foutait de ma gueule ou quoi ? Il savait que ca m’avait couté non ? Alors franchement me balancer ça de cette façon je m’en foutiste….J’étais vexée….

- Bon OK... c'est parfait. Je suis complètement rassuré.

J’ai souri comme si je venais de gagner une médaille d’or. Mais c’était un peu ça. Je savais qu’il comprenait maintenant que j’avais pas envie d’aller voir ailleurs. Et je sentais qu’il allait me souler avec Armando ou les autres avant un moment. Et c’était juste ce qu’il nous fallait. Qu’on arrête de penser à ce qui s’était passé avant.

On avait fait un choix il fallait qu’on s’y tienne maintenant. On avait choisi d’être ensemble alors pourquoi se prendre la tête avec ce que nous avions fait ou pas fait ? De toute façon on pouvait pas changer les ordres alors ca servait à rien de se prendre la tête pour des conneries.

J’étais rassurée aussi parce qu’il m’avait dit qu’il voulait plus de moi avant que je le ramène ici, et maintenant il avait l’air de vouloir à ce que je sois collée à lui. Je sentais quand même que j’allais pas tarder à avoir envie d’un peu plus….. Surtout s’il m’embrassait dans le cou encore comme ça….

Mais j’essayais de me raisonner. Il était cloué dans ce lit parce qu’il était pas très en forme, alors faudrait que j’attende avant de penser à une petite partie de plaisir. Avant j’aurais sans doute fait passer ma frustration en m’envoyant un autre mec, mais là j’avais plus envie. Je me disais que ce serait topissime quand il serait d’attaque….

Il m’a un peu ramené sur Terre en arrêtant de m’embrasser dans le cou.

- On va faire un pacte... enfin appelle-ça comme tu veux...

Bon….fini les petits bisous dans le cou apparemment. Et vu sa tête il était sérieux. Alors je l’ai regardé en me demandant de quoi il voulait parler.

- A partir de maintenant, quoiqu'il arrive, on se fait confiance. Je veux dire, pour tout... On compte l'un sur l'autre. Mais si un jour, l'un de nous trahi cette confiance... peu importe comment... ou avec qui... c'est fini.

J’essayais de comprendre ce qu’il était en train de me dire. Mais surtout pourquoi il me disait tout ça…Je me suis un peu raidie, parce qu’il en remettait encore une couche. Mais s’il fallait en passer par là….

-Si tu veux…

J’avais pas l’intention de le trahir. C’était pas dans mon caractère. Et quand j’avais vu qu’il revenait plus, je m’étais sentie trahie….Mais s’il fallait que je lui fasse cette promesse pour qu’il se détende alors je la ferais.

-Je vais te prouver que tu peux avoir confiance en moi…..

Et j’ai scellé cette espèce de pacte par un baiser. Je mordais ses lèvres en gloussant. J’avais complètement perdu pendant une minute l’esprit. Et je sentais qu’il était pas insensible malgré son état …. Comme quoi ça marchait toujours de ce côté-là…..J’ai jeté un coup d’œil plus loin à l’espèce d’infirmière ou je sais quoi qui s’était occupée de lui. Elle nous regardait pas, et avait l’air de pas s’occuper de nous.

Je regardais autour de moi et je me disais que cet endroit était bizarre. Pourtant Nathaniel avait l’air de connaitre ces gens assez bien. Et là j’avais vraiment besoin de savoir où on était. Au risque de péter un plomb.

-Tu veux bien me dire ce qu’on fait là alors maintenant ?

Je parlais le plus bas possible et le plus prés possible de lui. J’avais compris que tout à l’heure il pouvait pas parler. Enfin il pouvait pas à voix haute….Alors mieux valait la mettre en sourdine.

Sérieux, cet endroit était flippant. J’avais l’impression de me sentir enfermée. Non…rectification je l’étais…. Et ca me donnait des sueurs froides. Je sentais que j’allais finir par péter un plomb. Alors s’il me donnait l’explication peut être que ca me calmerait. Au moins un peu.

-Pourquoi j’ai passé plusieurs jours enfermée dans une espèce de chambre merdique ?

Il devait forcément savoir pourquoi on m’avait fait ça. J’avais besoin de savoir à quoi ils jouaient ici…. Ca rimait a quoi sérieux ? Enfermer une fille pendant plusieurs jours dans une pièce qui ressemblait à rien et lui donner à peine de quoi se nourrir…..Franchement même si j’avais aucune envie d’y retourner, je préférais de loin ma vie chez Armando. Là je m’étais lavé avec une bassine d’eau pendant deux jours !!!

En tout cas une chose était sure, on était pas dans un hôtel trois étoiles…. Même quand je vivais seule j’avais plus de confort que ça….

-C’est qui ces types ? Tu les connais ?

Invité

Elle accepta mon petit compromis, mais n'avait pas l'air complètement convaincue. C'était comme si elle me disait oui juste pour me faire plaisir...

- Si tu veux…

La suite me plu davantage.

- Je vais te prouver que tu peux avoir confiance en moi…..

Et encore plus lorsqu'elle scella cet espèce de pacte par un baiser.
Ca m'a presque mis dans tous mes états mais nous n'étions pas seuls, et de plus, j'étais physiquement prêt à être jeté à la poubelle. Donc impossible de réaliser le moindre effort.
Pourtant c'était pas l'envie qui manquait.
Rien que de repenser l'espace d'un instant à nos ébats passés... j'en perdais l'esprit.

Heureusement, Sarah changea de sujet. Elle devait savoir que ce n'était pas possible pour le moment. J'espérais de plus en plus me remettre rapidement et complètement de mes blessures.

- Tu veux bien me dire ce qu’on fait là alors maintenant ?

Elle me parlait à l'oreille, tout doucement. Elle avait compris qu'il ne fallait pas se faire entendre.
En plus, elle semblait quand-même se poser tout un tas de questions, ce que je pouvais comprendre. Elle n'avait encore eu aucune explication.

- On est juste venu pour voir les médecins. Il n'y avait pas d'autre solution.

Ca, c'était vrai. Je n'avais pas l'intention de rester ici ensuite. J'avais été là pour faire ma mission, et celle-ci était terminée. Alors pourquoi rester ?

- Pourquoi j’ai passé plusieurs jours enfermée dans une espèce de chambre merdique ?

Alors ça... dur de l'expliquer. Mais il fallait que j'essaye.

- Parce qu'ils ont tendance à être parano... ils sont contre Armando et sa bande... j'imagine que c'est leur manière de se protéger... des intrusions... ou autre. Même si ça ne marche pas forcément.

Et j'en étais le parfait exemple.

- C’est qui ces types ? Tu les connais ?

- Oui et non.

Elle me fixait intensément, attendant plus de précisions de ma part.

- Disons qu'il y a des gens ici sur qui tu peux compter, et d'autres non.

C'était vite dit.

- Personnellement, j'ai confiance en Mathilda et Katarina, les deux toubibs... ainsi qu'en Gabrielle... la femme du... euh... chef, si on peut dire ça comme ça.

Je ne savais pas vraiment qui elle avait rencontré.

- Les autres... oublie.

Au moins, comme ça, pas de surprise.

- Tu as rencontré qui ? Alexander j'imagine... peut-être Ethan... Aaron... Liam...

Les habituels, quoi.

- Le grand type brun qui cause et qui agit comme un militaire, c'est Alexander... le leader.

Je ne savais pas trop quoi lui dire de plus pour l'instant.
A part peut-être un détail...

- Armando m'avait chargé de le tuer. Voilà pourquoi je les connais.

Bon, là elle était fixée, non ?

Invité

Pendant deux jours entiers, on m’avait demandé de la fermer. J’avais vu personne à part ces deux types qui venaient me poser des questions pendant des heures. Je dis pas que j’adorais les gens et tout ça, mais quand même quoi. Là je m’étais sentie en prison. Comme quand j’habitais encore à Abu Dhabi….Et c’était ca le plus dur à vivre. J’avais cru devenir complètement cinglée, et si y’avait eu plus de choses à casser je l’aurais fait. Et depuis qu’on m’avait laissée sortir, personne m’avait rien dit. Non mais c’était quoi cet endroit de dingue dans lequel Nathaniel m’avait embarqué ?

- On est juste venu pour voir les médecins. Il n'y avait pas d'autre solution.

Bon….on avait dit qu’on se faisait confiance maintenant. Alors je lui faisais confiance. S’il me disait que c’était la seule solution pour qu’il voit un médecin, c’est que c’était vrai. Par contre ca n’expliquait pas pourquoi j’avais passé deux jours ou trois (j’avais perdu la notion du temps) enfermée dans une pièce avec des abrutis qui me posaient les mêmes questions pendant des heures sans se fatiguer.

Et j’étais sure que Nathaniel avait la réponse. S’il m’avait amené ici, c’est qu’il connaissait cet endroit et ces gens.

- Parce qu'ils ont tendance à être parano... ils sont contre Armando et sa bande... j'imagine que c'est leur manière de se protéger... des intrusions... ou autre. Même si ça ne marche pas forcément.

Les gentils et les méchants quoi. C’était vraiment pathétique quand même. On se serait cru en temps de guerre. Comme si on n’en avait pas eu assez d’ailleurs. Et il avait l’air d’en savoir pas mal sur ce qu’ils faisaient ou pas dans cet endroit. Mais est ce que les types qui avaient joué les flics avec moi, Nathaniel les connaissait ? C’est ca qui m’intéressait.

- Oui et non.

Oui et non ? Comment çà oui et non ?

- Disons qu'il y a des gens ici sur qui tu peux compter, et d'autres non.

Bon ça au moins c’était dit.

- Personnellement, j'ai confiance en Mathilda et Katarina, les deux toubibs... ainsi qu'en Gabrielle... la femme du... euh... chef, si on peut dire ça comme ça. Les autres... oublie.

Que des filles quoi…. En espérant que ce soit des mochetés… Parce que là j’aimais pas ça du tout. Je sentais pointer un truc que je connaissais pas. Je me suis un peu écartée parce que je voulais voir sa tête. Mais il a changé de sujet. Alors j’ai décidé de mettre le sujet de côté mais j’allais rester vigilante.

- Tu as rencontré qui ? Alexander j'imagine... peut-être Ethan... Aaron... Liam...

J’ai secoué la tête en levant les yeux au ciel. Tous ces noms….franchement, j’avais vu personne à part deux types. S’il croyait que j’avais assisté à un gala de charité pendant qu’il était là à se faire soigner, non mais franchement il se foutait le doigt dans l’œil.

-Si tu crois que j’ai retenu leurs noms…

Non mais franchement….il avait de ces questions quand même.

-Le grand type brun qui cause et qui agit comme un militaire, c'est Alexander... le leader.

C’était lui alors qui posait pas mal de questions et que j’avais trouvé complètement cinglé. Pourtant ils étaient mignons tous les deux, enfin ils étaient pas mal quoi. Dommage qu’ils soient si cons.

-Oui non mais alors lui…..c’est un malade !

Et encore j’étais gentille . non sérieux il était flippant ce type. Et l’autre qui jouait les gros durs aussi. Non mais franchement c’était un endroit de fou furieux. Pire que chez Armando.

- Armando m'avait chargé de le tuer. Voilà pourquoi je les connais.

Ok…je comprenais mieux maintenant certains trucs. Pourquoi plusieurs fois il m’avait dit que pour le moment il pouvait pas rester. Il avait vraiment autre chose d’important à faire. Mais vous croyez quand même pas que j’allais m’excuser d’avoir plusieurs fois pété un plomb parce que je croyais qu’il se foutait de moi ? Avec un mec, faut jamais s’excuser sinon ils s’y habituent. Et il m’avait dit qu’il était tueur professionnel non ? Alors pourquoi il avait mis des mois à s’occuper de la mission que lui avait filée Armando ?

-Et pourquoi tu l’as pas fait ? T’aurais du Nathaniel.

Comme ça on en parlait plus et c’était réglé. C’était pas dur de tuer un type non ? J’allais finir par croire que Nathaniel était pas aussi pro qu’il le disait.

-Quand il m’interrogeait, ton leader là, il était avec un autre type. Un grand brun aussi, plus massif et avec un petit sourire en coin. Et ce mec là qui joue les chiens de garde…

Le mec qui avait fini par partir quand l’infirmière lui avait dit de nous laisser tranquille. En fait j’avais vu qu’eux. Et c’était bien assez ! Il faisait noir, on était enfermés, j’aimais pas ça du tout ! Je me sentais mal, déprimée même.

-Nathaniel…on va pas rester ici hein ?

J’ai effleuré ses lèvres et je me suis collée à lui.

-Je supporte pas de me sentir enfermée Nathaniel tu le sais…

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