This Is War
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 Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }

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Katarina K. Jones
In the shadow of your heart.
Katarina K. Jones


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MessageSujet: Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }   Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO } Icon_minitimeJeu 16 Déc - 18:18

Ordre de ce Rp : KATARINA - ALEXEI - ARMANDO

J'étais malade. Malade... Enceinte. Comme pour ma première grossesse, les premières semaines étaient... mouvementées. J'étais nauséeuse et horriblement nerveuse, constamment sur les nerfs. Je me demandais même si je n'étais pas un peu plus malade que la première fois... C'était loin d'être merveilleux, mais je n'y pouvais malheureusement pas grand chose. La seule chose que je pouvais faire pour le moment, c'était me tenir à distance de tout aliment au goût ou à l'odeur trop prononcée. Et dieu savait que ce n'était pas facile. J'évitais les repas communs, me contentant de manger dans notre chambre la plupart du temps. Je m'étais remise aux céréales... Forcément, c'était la seule chose à peu près nourrissante et sans trop de goût ou d'odeur. Je savais qu'il faudrait bientôt que je mange plus que cela, mais pour le moment, j'en étais encore à m'habituer à tous ces changement hormonaux et corporaux. Ce n'était pas parce que c'était la deuxième fois que c'était plus facile. Mon corps avait rapidement repris ses bonnes vieilles habitudes après la naissance de Lena. Ses bouleversements avaient beau m'être familiers, mon corps réagissait comme si c'était la première fois. Au moins, j'allais en « profiter » à fond, je redécouvrais tout... Il est vrai que je m'émerveillais déjà de sentir mon ventre s'arrondir et de sentir cette petite bosse sous mes doigts. Je n'étais pas la seule à m'en réjouir, Ethan passait déjà des heures à caresser mon ventre, et mon père me couvait du regard. Évidemment, les autres personnes de la communauté, mis à part nos amis proches, avaient eu une réaction plutôt différente et nettement moins charmante... « Mais tu es encore enceinte ? » Eh bien oui, j'étais ENCORE enceinte, et MOI je m'en réjouissais.

Cependant, aussi merveilleuse que puisse être cette nouvelle grossesse, tout n'allait pas pour le mieux dans le meilleur des mondes. Fatalement, mon père avait fini par apprendre la rechute d'Ethan. Et il avait réagi comme il réagissait toujours avec Ethan. Oh il n'avait pas dit grand chose. Mais ce pas grand chose avait provoqué ma fureur, je m'étais mise en colère comme jamais auparavant. Depuis, nous ne nous étions pas reparlé, et j'évitais autant que possible d'être à ses côtés. La colère n'était pas encore tout à fait retombée. Il se plaignait du comportement d'Ethan, mais ne semblait pas se rendre compte qu'il était lui aussi bien insupportable. Je ne sais pas s'il s'en rendait bien compte, mais mon père n'était pas très apprécié dans la communauté. Les rumeurs allaient vite, et tous savaient plus ou moins qu'il avait été l'ami d'Armando fut un temps. S'il était encore ici, c'était parce qu'il était mon père et parce que mettre les gens dehors allait à l'encontre des idées d'Alexander. Encore que ce dernier aurait peut-être jeté ses bonnes manières aux orties s'il était au courant de tout. Mais en gentille fille que j'étais, j'avais tout gardé pour moi ou presque. J'avais beau haïr mon père par certains aspects, je ne voulais pas qu'il lui arrive quelque chose. Il faisait encore partie du peu de famille qu'il me restait, même s'il s'employait à dénigrer de toutes ses forces la famille que je m'étais construite. Je ne comprenais pas comment il pouvait prétendre aimer Lena et cet enfant que je portais tout en haïssant leur père. Oubliait-il qu'il fallait être deux pour faire des enfants ? Aussi parfaite me considérait-il, je n'étais pas en mesure de faire mes propres enfants seule. Il fallait être deux pour cela. Ethan et moi étions les deux parts d'un tout, et ce tout, c'était nos enfants. Que mon père le veuille ou non, il ne pourrait jamais supprimer en Lena et en cet enfant à naitre ce qu'ils avaient d'Ethan. Tout comme je ne pouvais pas supprimer ce que j'avais de lui. C'était ça, les liens du sang. Indéfectibles. Impossibles à défaire. Un enfant, c'était ce qui liait définitivement deux êtres. Alors, je serais toujours plus liée à Ethan qu'à mon père.

Toujours un peu barbouillée, j'avais trainé au lit ce matin. J'en avais profité pour faire la grasse matinée, chose que je ne m'étais pas autorisé depuis bien longtemps. J'avais merveilleusement bien dormi, n'étant réveillée que par les geignements qui commençait à avoir faim. Je m'étais donc occupée d'elle toute la matinée après m'être assurée que Mathilda n'avait pas besoin de mon aide à l'infirmerie. J'étais émerveillée de voir ma fille grandir. Elle savait maintenant se sentir en position assise un petit moment, même si elle finissait par basculer à un moment. Mais atterrir sur les coussins la faisait toujours beaucoup rire. Elle saisissait plus facilement les objets et s'en amusait, portant évidemment tout à sa bouche. Voilà pourquoi je nettoyais soigneusement ses jouets ou même ses peluches. Et elle était de plus en plus jolie, quelques mèches de cheveux commençaient à faire de jolies boucles noires et soyeuses. Et ses grands yeux bleus entourés de cils noirs brillaient de joie. Elle avait exactement le même regard que son père... Et parfois je lisais sur son visage les mêmes expressions que les siennes. Même si elle avait pris plus de moi que de lui, il n'en restait pas moins certain qu'elle était sa fille... Tandis que je jouait avec Lena, je ne pus m'empêcher de songer à cet enfant que je portais... J'aurais aimé avoir un garçon. Aussi surprenant que cela puisse paraître, j'avais bien envie d'un garçon. Je savais qu'Ethan ne voulait que des filles et je savais aussi que l'on ne choisissait pas. Mais un petit garçon, cela me plairait bien. Ethan avait sa mini Katarina comme il disait en rigolant, moi je voulais mon mini Ethan. Enfin, pour le moment je voulais surtout un bébé en bonne santé. Au final le reste m'importait peu et je m'en satisferais pleinement.

Ethan avait insisté pour retourner travailler avec Aaron, et même s'il était encore fatigué, je n'avais pas songé une seule seconde à l'en empêcher, trop heureuse qu'il reprenne des relations normales avec les autres. Je n'allais pas l'en empêcher, j'allais l'encourager. Alexander avait fait de vrais miracles. Je ne pouvais que le remercier pour cela. J'avais l'impression de retrouver peu à peu l'Ethan d'avant. Lentement, mais sûrement, son état s'améliorait nettement. Nous n'avions plus que quelques problèmes à régler... L'entente de mon père avec Ethan, et surtout le conflit qui opposait maintenant Ethan à Lilly. Je n'arrivais pas à croire que mon père ait pu abuser de sa confiance. Il avait osé faire ça ! On aurait dit qu'il ne cherchait que ça, l'ennuyer. Ethan détestait mon père mais ce n'était pas pour autant qu'il lui mettait des bâtons dans les roues. Ou s'il le faisait je n'étais pas au courant. Mais de toute façon, ces quatre dernières semaines, Ethan n'avait pas été en état de faire grand chose. Et je doutais sérieusement que pourrir la vie de mon père soit vraiment sa priorité. Il avait trop à cœur de retrouver ses amis pour le moment. Aaron lui avait manqué, il avait fini par l'admettre, comme il l'avait admis pour Alexander. Bientôt, ce serait Lilly qui lui manquerait. Plus rapidement que les autres, parce qu'elle était sa petite sœur et qu'il l'adorait quoiqu'il en dise.

J'étais occupée à raconter un conte russe à Lena quand j'entendis brusquement un hurlement dans les couloirs. J'ai sursauté, surprise. Et j'ai poussé un cri du stupeur en entendant un coup de feu résonner. Il ne me fallut guère plus de deux secondes pour comprendre que quelque chose clochait. De nouveaux cris se firent entendre dans les couloirs, et là, je sus que je devais réagir. J'aurais pu sortir voir ce qui se passait, mais c'eût été de la folie. On se savait jamais. Cependant je ne pouvais pas rester dans notre chambre avec Lena, quand bien même j'aurais pu m'y croire en sécurité. Nous y enfermer c'était nous piéger... Peu importe ce qu'il y avait dehors, je devais sortir et retrouver Ethan au plus vite. Je savais qu'il avait une autre arme ici... Mais où ? Je n'avais jamais prêté attention à ce détail, ne comptant pas m'en servir un jour. Mais suivant la logique d'Ethan, je finis par le trouver dans le premier tiroir de la table de nuit. Frénétiquement j'insérais le chargeur à l'intérieur avant de le coincer à l'arrière de mon jean ( déchargé bien sûr ). Je savais m'en servir. Aaron m'avait appris. Ethan m'avait appris... Non, je ne savais pas me servir d'une arme, je ne saurais jamais ! Mais et si je n'avais pas le choix ? Oh mon dieu, avec Lena... Lena. L'enveloppant doucement dans une petite couverture, je la pris contre moi, tentant de rester le plus calme possible. Je n'avais pas la moindre idée de ce qui pouvait bien se passer, mais ce devait être grave...

Je n'entendais plus trop de bruit dans le couloir. Lena blottie contre moi, j'ai ouvert la porte et je suis sortie. Trop vite. Beaucoup trop vite. Je faillis heurter quelqu'un. Ne voyant qu'une ombre, et vue la carrure, je crus qu'il s'agissait d'Aaron. Je relevai les yeux. Ce n'était pas Aaron.

C'était Armando Venezzio.

Je poussai un cri, tellement surprise et horrifiée que je faillis lâcher Lena, qui du même coup se mit à pleurer. Sentant la terreur m'envahir peu à peu, je tournai les talons, pour m'enfuir. Cependant, à peine avais-je pris quelques enjambées que je manquais de heurter quelqu'un d'autre. Mais cette fois-ci, c'était nettement plus rassurant.

« Papa ! »
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MessageSujet: Re: Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }   Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO } Icon_minitimeVen 17 Déc - 2:09

Tout aurait dû si bien se passer. Tout devait logiquement bien se passer. Je ne pouvais pas vivre sans logique. Je détestais être simplement livré à mes sentiments et ballotté avec ceux des autres. J'avais toujours un cadre, un carcan, qui me permettait de contrôler ma vie, de contrôler les autres, de tout maîtriser autour de moi, et maintenant ce n'était plus possible. Il n'y avait plus aucune loi et aucun code, plus aucune limite à part celles que l'on s'obstinait à maintenir, fragiles, dans nos esprits. Comme le mur de Berlin lorsqu'il était tombé. L'Allemagne de l'Est avait résisté, tant bien que mal, pour eux il était impossible qu'il n'y ait plus qu'un pays capitaliste. Le mur tenait dans leurs esprits. Mais nécessairement, il avait fini par s'éroder, s'effriter, et tout s'était refondu. Dans le contexte actuel, cela se passait un peu de la même manière. La morale tenait tant qu'elle pouvait, s'accrochait obstinément à notre subconscient, mais elle se délitait, et finalement les gens se laissaient emporter par leurs sentiments beaucoup plus facilement qu'avant, même si un semblant d'ordre régnait dans la Communauté, beaucoup plus que dehors, en tout cas. Dehors, la moralité était morte depuis longtemps, en même temps que les gens trop naïfs qui avaient compté sur la seule solidarité pour survivre. Ici, dans le monde souterrain... cela se maintenait encore un peu. Mais malgré tout pas assez pour que je puisse maîtriser les choses. Et puis je n'étais pas aimé ici. Je n'avais de contacts avec pratiquement personne. Cela n'aidait pas à se sentir maître de sa vie. Je me laissais porter par le courant de cette vie monotone, rythmée par les horaires, mes rencontres pâles et tristes avec Katarina, les regards furieux que j'échangeais avec Ethan, et l'indifférence des autres.

Tout aurait dû si bien se passer. J'avais réussi par miracle à passer outre la rechute d'Ethan, malgré toute la haine que j'éprouvais à son égard, malgré toute la fureur que je ressentais à l'idée qu'il eût osé se droguer au lieu de prendre soin de ma fille dans une période critique de sa vie, pour me réconcilier avec cette dernière, j'avais fait un pas en avant si grand que moi-même, à présent que tout était gâché, ne comprenais pas comment j'y étais parvenu. Si seulement il avait été un tout petit peu moins borné ! Je lui avais présenté mes excuses, des excuses que je ne ressentais certes qu'à moitié, mais j'avais été prêt à tout lui passer, à admettre qu'il était bien le mari de Katarina, le père de Lena, à admettre qu'il pouvait la protéger avec moi, à admettre qu'il avait le droit de l'aimer, autant que moi. Tout cela uniquement pour ma fille. Eh bien au moins, aujourd'hui, je pouvais affirmer une chose la tête haute : si elle devait se plaindre de la tension entre nous, c'était à lui qu'elle devrait le faire. Pas à moi ! Et je savais que jamais je ne réussirais de nouveau à franchir ce fossé. Pas après que j'eusse découvert qu'il était responsable de la fuite d'Inessa. Mais qu'est-ce qui lui était passé par la tête ?

Ha ! Je le savais bien, en réalité ! Il souffrait, il souffrait terriblement, alors il s'était dit qu'il n'était que justice que je souffrisse aussi. Je n'avais aucune difficulté à m'imaginer qu'il m'avait sans doute tenu pour responsable de la fausse couche apparente de Katarina. Je lui avais causé un choc en revenant d'entre les morts, nous nous étions disputés, réconciliés, de nouveau fâchés, sans discontinuer. J'avais cherché un coupable, aussi, quelque chose qui puisse expliquer l'accouchement prématuré de Sonja, n'importe quoi pour me dire que ce n'était pas moi qui avait provoqué une tension quelconque... J'avais ressenti une culpabilité dévorante pendant très longtemps, et la seule manière dont je pouvais me décharger était de chercher tout ce qui aurait pu, autre que moi, déclencher cela. Je ne me faisais aucune difficulté à imaginer Ethan dans les mêmes affres, probablement en dix fois pire, étant donné son caractère emporté et entier. Et en moi, il avait un coupable idéal. Était-il convaincu que faire ainsi partir Inessa me blesserait, ou pensait-il que je me fichais d'elle et n'avait-il fait cela qu'en désespoir de cause, en espérant peut-être simplement me faire ressentir des remords ou des regrets ? Cela, je n'en savais rien, et peu importait ; quoique son but eusse été, il l'avait atteint au-delà de ses espérances, je n'en doutais pas. Et ce pauvre imbécile et faible n'avait même pas pu en profiter. Je doutais qu'il se fusse rendu compte des affres dans lesquelles j'avais sombré, avant de carrément me saouler et de tomber dans les ténèbres, mes fièvres et mes délires. Finalement, nous avions été dans le même état, pendant un long mois... Qu'avait dû ressentir Katarina en nous voyant tous les deux souffrir d'hallucinations ? Et à mon réveil, tout ce que j'avais réussi à faire, c'était charger Ethan et son inconscience, son irresponsabilité. Alors que j'aurais eu enfin une chance définitive de me réconcilier avec mon trésor, en faisant semblant de croire son mensonge... Je savais qu'elle aurait deviné que j'avais deviné. Et je savais qu'elle aurait compris que j'avais fait l'effort, pour elle, d'ignorer cela. Mais il ne servait à rien de revenir là-dessus. C'était fait.

Tout aurait dû si bien se passer. Il aurait suffi qu'Ethan fasse lui aussi un effort, et tout aurait été oublié. Je doutais fort qu'il eût fait part de ma démarche à Katarina. Admettre que j'avais été plus diplomate et surtout un tantinet plus intelligent que lui sur ce sujet aurait été bien trop difficile à dire. Cela se voyait. Parce que Katarina m'en voulait toujours. Ma fille était enceinte et je crevais de la couver, la protéger, être avec elle comme je l'étais lorsqu'elle était petite, à croire encore aux monstres dans les placards ou sous les lits... J'avais été son refuge, son havre, pendant tellement longtemps ! Pouvoir la protéger, c'était tout ce que je demandais. La cajoler, l'aider à se reposer, être avec elle pour éviter qu'elle ne s'ennuie à force d'être trop inactive. J'aurais été prêt, s'il l'avait fallu pour vivre cela, à admettre Ethan à ses côtés, à ne pas lui en vouloir de me remplacer, à comprendre qu'elle avait besoin de son mari autant, sinon plus, que son père. Je voulais voir ma fille s'épanouir et profiter de sa grossesse. Au lieu de quoi, de nouveau je n'osais plus l'approcher, croisant son regard de loin de temps en temps, mais l'un de nous finissait toujours par détourner les yeux. Elle quand elle voyait la colère dans les miens, si j'avais aperçu Ethan juste avant, moi quand je voyais son air malheureux mais déterminé. Pourquoi un père et sa fille devaient-ils se fuir comme la peste ? Ce n'était pas normal. Définitivement pas normal. On aurait pu me répondre que de toute façon, il n'y avait plus rien de normal depuis deux bonnes années, mais je m'en fichais. Je ne demandais pourtant pas grand-chose... D'où venait donc cette propension à tout faire de travers, quand j'avais systématiquement obtenu ce que je voulais durant toute ma vie ? Pourquoi n'y arrivais-je plus ? Ces questions me taraudaient de plus en plus alors que j'allais rejoindre ma chambre pour me reposer - encore. Assez de ces hypersomnies, mais je n'avais pas tellement le choix, si je voulais tenir une journée sans m'effondrer.

Et évidemment, la maudite voix de mon maudit associé venait toujours me visiter dans ces moments. Parce que j'étais trop faible, parce que je m'attachais trop aux gens. Parce que je ne savais pas suffisamment être indifférent. Parce que... parce que...

Oh mon Dieu.

Je m'arrêtai soudainement et reculai dans l'ombre, tentant de mieux déceler le visage de la silhouette dans le couloir. Impossible. Mon imagination m'avait abusé parce que je pensais à lui... C'était impossible !

Mais quand les coups de feu résonnèrent, je compris que je ne m'étais pas abusé. Armando Venezzio, qui avait été mon meilleur ami si longtemps, et de qui j'avais juré la mort, était en face de moi - pas tout à fait en face de moi, cependant. Je ne pensais pas qu'il m'eût aperçu, pas encore, mais je n'allais pas rester éternellement dans l'ombre de l'angle du couloir. Je ressentais déjà l'envie dévorante de me jeter sur lui et de me battre jusqu'à le faire crever là, par terre, sans aucune autre cérémonie. Et pourtant, quelque chose me retenait.

C'était mon meilleur ami qui était là. Celui à qui j'avais fait confiance pendant vingt ans, celui à qui je m'étais confié malgré ses piques, celui dont j'avais pris soin du fils comme s'il avait été le frère de Katarina - et l'inverse avait été vrai aussi... jusqu'à un certain point. Alors que mon cerveau analysait toutes mes émotions se battant entre elles et me figeait sur place, je vis alors une autre silhouette, que je reconnus immédiatement, cette fois. Je l'aurais reconnue sans difficulté entre mille autres semblables. Et elle tenait Lena contre elle. Et elle se précipitait droit sur lui !

Je faillis hurler, mais me retint au dernier moment, sans trop savoir pourquoi, ma respiration bloquée. Et je parvins enfin à bouger quand je l'entendis crier, un cri plein d'une terreur que je n'avais jamais entendu, que je n'aurais jamais voulu entendre, un cri qui resta gravé dans mon esprit. Il me porta en avant, et alors qu'elle faisait demi-tour, elle manqua se cogner contre moi.

- Papa !

Sans prendre le temps de répondre, je plaquai mes bras sur elle, l'emprisonnant contre moi en prenant garde à Lena, et reculai brusquement, la traînant presque par terre en la portant à moitié. J'étais trop grand et j'allais trop vite, sous l'effet de surprise, elle pouvait à peine marcher. Je m'arrêtai soudainement lorsque je m'en rendis compte et les serrai davantage contre moi.

- Je suis là, murmurai-je. Je suis là, cette fois. Je ne te lâcherai pas.

N'empêche que j'étais terriblement déchiré entre m'enfuir en la portant dans mes bras ou la laisser là tomber à terre et me précipiter sur mon ex-associé pour le détruire autant que faire se pouvait. Le tuer simplement ne me suffirait pas. Je voulais lui faire subir ce qu'il avait fait subir à ma fille. Je voulais lui faire subir ce qu'il avait fait subir à tous les gens sous sa coupe, à tous les gens qu'il menaçait... Cent personnes devaient être terrifiées à l'idée d'être tuées par les Hors-la-Loi, en ce moment - si toutes avaient deviné ce qui se passait. Et aussi étonnant que cela pouvait paraître, j'espérais que oui, j'espérais qu'il n'aurait rien de ce qu'il voulait. J'espérais que la Communauté d'Alexander survive.

- Je vais te tuer, Armando, énonçai-je calmement.

Je ne savais pas encore comment j'allais faire, surtout avec Katarina et Lena dans les bras, alors que personne d'autre n'était en vue. Mais je le ferais. Cela, c'était une évidence.
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MessageSujet: Re: Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }   Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO } Icon_minitimeSam 18 Déc - 0:34

Tout avait été finement prévu. Des semaines de préparation intenses, joyeuses, pleines de ce stress qui vous emplissait avant chaque évènement important. Mais voilà, nous y étions. J’avais su, évidemment, depuis le tout début que certaines personnes échappaient à mon contrôle. De la petite vermine qui s’imaginait être au-dessus de mon pouvoir absolu et inconditionnel. Dès le départ, on avait fait tout ce qui était possible pour les poursuivre et les exterminer. Certains avaient été abattus froidement, d’autres avaient été torturés et interrogés des heures durant, sans résultats. Ces bâtards ne parlaient pas. Ah ! Je détestais cet esprit de franche camaraderie, ce désir de protéger à tout prix. Pourquoi donc ? Voilà ce que je ne comprenais pas. Pourquoi sauver des idiots quand on pouvait sauver sa propre vie en donnant une seule petite indication ? Le temps avait fini par payer, cependant. Mes fidèles espions, au talent incomparable, avaient fini par débusquer la planque et avaient compris sans encombre comment on se déplaçait dans ce dédale souterrain. Douce joie que cela avait été.

On avait attendu, implantés nos pièges. Mes hommes avaient un moral renouvelé et une force vertigineuse. Entraînement, ravitaillement, entretien des armes. Tout avait été préparé minutieusement sous mon œil attentif. Puis, le jour était venu. Mes instructions étaient très claires et je savais que mes hommes les respecteraient à la lettre. S’ils rencontraient un homme qui n’appartenait pas aux Hors-la-loi, ils lui plantaient une balle entre les deux yeux pour faire éclater la petite cervelle qui avait cru échapper à mes bons soins. Pour les femmes, le traitement différait. J’avais beau être un parrain, j’avais été élevé selon le principe qu’on ne tuait pas des innocentes... enfin, je respectais cela jusqu’à un certain point. Donc, mes hommes, s’ils voyaient une femme, devaient la faire prisonnière et la confier aux gardes. De bonnes prostituées en devenir, rapportant plein d’argent. Si elles refusaient d’obtempérer, si elles faisaient des misères, si elles clignaient des yeux à un moment inopportun, elles n’auraient qu’à rejoindre leurs maris ou je ne savais quoi. Peu m’importait, tant que j’avais Sarah pour réchauffer mon lit et calmer mes ardeurs. Ah ! Ne pas penser à ces plaisirs pour l’instant. Il restait les enfants. Petites choses toutes mignonnes aux joues roses et aux piaillements joyeux. Faiblesse, aussi, qu’on laisserait pour morts s’ils ne pouvaient suivre.

Nous étions tous dispersés aux coins de leur refuge. J’entendais déjà des cris résonner et des coups de feu. Nous allions gagner, évidemment. Je m’assurai que mon revolver, caché dans la poche intérieure de mon veston, était bien chargé et prêt à tirer. À la suite de quoi, je m’enfonçai à mon tour dans l’entrée à présent déserte. Je découvrais les tunnels avec une sorte d’émerveillement, mais aussi avec une certaine colère. Tout avait été si bien conçu ! Là, je devinais des latrines. De l’autre côté, une chambre peut-être – ou alors une cuisine ? Mais ça me choquait de savoir que ça avait échappé à ma vigilance, qu’on avait construit une véritable ville sous mes pieds même alors que nous essayions sans succès d’exterminer les rats qui grouillaient dans toute la ville – et je ne parlais pas des rongeurs, loin de là. Donc, oui, j’étais content en un sens d’avoir enfin la chance d’en finir. D’un autre côté, je m’en voulais. Ou plutôt j’en voulais aux incapables qui étaient à mes bottes.

Je tournai dans un nouveau couloir, plus éclairé cette fois, mais n’eut pas le temps de faire grands pas avant qu’une petite silhouette me rentre dedans. Je jurai, prêt à engueuler celui de mes larbins qui ne regardait pas où il allait, avant de me rendre compte que ce n’était qu’une petite femme. Je lâchai un rire sec, essayant de l’empoigner, mais la peste se sauva entre mes doigts. Sa voix, sa voix claire et poignante, déchirante, que je connaissais si bien. Oh oh oh ! Ça allait être intéressant, dans le coin. Je m’avançai vers la petite et vers la deuxième silhouette qui l’avait rejointe.

- Je vais te tuer, Armando

- Moi aussi ça me fait plaisir de te voir, Alexeï.

Mon ancien meilleur ami. Celui pour qui, à une époque, j’aurais tout donné. Un homme de confiance qui partageait mes bonheurs et mes peines, qui avait regardé mon fils – mon Vitali qui allait se marier, mon grands garçon que, malgré sa faiblesse légère, j’aimais, il fallait bien l’avouer – grandir et dont j’avais vu la petite fille devenir une femme. Cet homme qui s’était confié à moi et pour qui j’avais de grandes ambitions. Ce même homme qui un jour avait disparu, comme ça, sans un mot sans un adieu. J’avais voulu le retrouver, mais il fuyait. Alors j’avais fait la seule chose que je pouvais faire, même si j’avais légèrement hésité, parce qu’au fond ça me faisait mal à moi aussi.

Mais je l’avais fait, parce que je ne reculais devant rien. Sa Katarina si précieuse que j’avais torturée jour et nuit dans l’espoir qu’il me revienne, ce qu’il n’avait pas fait. Depuis, je n’avais revu ni Alexeï ni Katarina, enfin jusqu’à aujourd’hui. J’hésitais entre sortir mon revolver pour l’abattre froidement ou lui demander de revenir à mes côtés, que Katarina devienne une héritière au même titre que Vitali. Mon regard se posa sur le petit bout que sa fille tenait entre son corps et le sien.

- Quel magnifique bébé, fis-je sur un ton mielleux.
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MessageSujet: Re: Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }   Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO } Icon_minitimeSam 18 Déc - 9:40

Le peur m'envahissait à la façon d'un parasite. Ce n'était même pas de la peur, c'était de la terreur. J'étais terrifiée à l'idée de devoir refaire face à cet homme que je haïssais tant. La panique me gagnait, m'empêchant de respirer correctement. Je sentais mon rythme cardiaque accélérer rapidement, mes mains se mettre à trembler. Je devais redoubler d'efforts pour garder Lena blottie contre moi. Lena, qui s'agitait, me repoussant de ses petites mains, secouant la tête, et geignant tout bas. Elle ne m'avait jamais vue dans un tel état de stress et de panique. Là, je n'étais plus maitresse de mes sentiments. Ces choses, ces souvenirs que j'avais cru avoir occultés, me revenaient brusquement et violemment en plein visage. J'avais envie de hurler, de pleurer, de me recroqueviller dans un coin, de me boucher les oreilles et de fermer les yeux pour me couper de tout et attendre que cela passe. Mais je ne pouvais pas, je n'en avais pas le droit... Je devais protéger Lena. Lena, qu'Armando avait menacé de tuer si je ne lui donnais pas d'informations quant à la Communauté. Lena, qui à cette époque était à peine née. Aujourd'hui, elle avait grandi, oui, mais n'avait pas cinq mois. Elle restait un bébé. Comment pouvait-on être assez cruel pour menacer de tuer un bébé ? Ce n'était qu'un bébé ! Elle n'avait jamais fait de mal à personne ! Moi non plus d'ailleurs... On a bien raison de dire que ce sont toujours les innocents qui paient pour les erreurs des autres. Je n'avais qu'une envie, c'était fuir. Parce qu'il y avait Lena, et l'enfant que je portais. Je n'avais pas le droit de prendre le moindre risque. Pourtant, je n'aurais peut-être pas le choix. J'étais malade rien qu'à cette idée. Il ne fallait pas être un génie pour deviner qu'Armando ne me laisserait pas m'en sortir ainsi.

Mais c'était sans compter sur mon père.

A peine m'avait-il vue que déjà il m'attrapait, me trainant derrière lui. Complètement paniquée, j'étais loin d'être en pleine possession de mes moyens. Il allait trop vite pour moi, à tel point qu'il me trainait pratiquement derrière lui. Je sentais les larmes brouiller ma vue tandis que Lena se mettait à pleurer pour de bon. J'aurais été bien en peine de la rassurer, parce que j'étais aussi effrayée qu'elle. Je heurtai mon père brusquement lorsqu'il s'arrêta soudainement, comprenant soudainement que je n'arrivais pas à le suivre. Suffoquant à moitié, je peinais à reprendre mon souffle tandis qu'il nous serrait dans ses bras Lena et moi. Je n'avais qu'une envie, redevenir cette petite fille qui avait terriblement besoin d'être réconfortée, j'avais envie d'enfouir ma tête tout contre sa poitrine pour ne plus rien voir, comme venait de faire Lena. Je ne pus que hocher la tête quand il me rassura en me disant qu'il était là cette fois et qu'il ne me lâcherait pas. Cependant, cette information rassurante fut balayée par une autre qui me fit carrément perdre les pédales. Écarquillant les yeux, je me mis à hurler, avant de fondre en larmes subitement.

« Ethan ! Il faut que je retrouve Ethan... Papa, papa ! Ethan ! Oh mon dieu, Ethan... »

Je sentis mon cœur se tordre et se détordre, se serrer, se réduire lui-même en miettes. J'avais mal au cœur, réellement, ce n'était pas une métaphore. Je tremblais de peur et d'effroi à l'idée de perdre Ethan, tout simplement. Il était dans les sous sols avec Aaron. Je gémis, incapable de retenir mes larmes, incapable de me maitriser. S'il lui arrivait quoi que ce soit... Je ne me faisais pas d'illusions, enceinte ou pas, si jamais il disparaissait, je n'y survivrais pas. Rien que cette idée me donnait la nausée. J'avais beau savoir qu'il pouvait se transformer en bête à tuer, tant qu'il n'était pas près de moi, je n'étais pas rassurée. Il fallait que je sois près de lui. Mais pour le moment il n'était pas là. Il n'y avait que moi, mon père et son ex associé. Mon père, qui n'avait visiblement qu'une envie, le tuer. Évidemment, l'autre s'en amusa. Je faillis me dérober pour m'échapper et les laisser se débrouiller tous les deux, mais j'en étais incapable. Je me détournai et serrai Lena plus contre moi quand Armando la remarqua. Mes doigts se crispèrent sur le petit pyjama de Lena, qui avait cessé de pleurer, je le remarquai seulement. Je ne voulais pas qu'il pose ses yeux sur elle. J'essayais de la cacher de mon mieux, mais il était évident qu'il l'avait déjà vue. Je ne le laisserais pas lui faire le moindre mal. Me menacer moi, me torturer moi, c'était une chose. Envisager seulement de toucher à ma fille, c'en était une autre. Je ne savais pas si Armando savait ce que pouvais faire une mère pour protéger son enfant, aussi frêle et fragile soit cette mère. Lena était ce qu'il y avait de plus important à mes yeux avec Ethan. J'allais la protéger, coute que coute. Je ne savais pas encore comment, mais j'allais le faire, comme l'avait toujours fait Ethan. Le problème, c'est que je n'étais pas du tout comme Ethan, je ne savais pas faire preuve de violence, je ne savais pas m'en prendre aux gens sans raison. Pire encore, j'étais bien incapable de tuer de tuer froidement sans sourciller.

Seulement voilà, je me souvenais de plus en plus clairement de cette semaine de torture interminable. Armando avait d'abord laissé Alan me torturer. J'avais été menacée, frappée, violée, humiliée sans cesse. Et puis lui s'était amusé à me torturer psychologiquement, tentant désespérément de m'arracher des informations que jamais je ne lui avais donné. Alors il m'avait lui aussi frappée, me brisant des côtes, manquant de me briser l'épaule. Il m'avait presque fallu deux mois pour me remettre de tout cela. Et j'en avais gardé des cicatrices, aussi bien physiques que morales. Quand je repensais à l'état dans lequel Ethan m'avait trouvée, j'étais horrifiée. J'étais étonnée d'être encore en vie. Il m'avait détruite. Il avait menacé de détruire ce que j'aimais, mes amis, ma famille... Je ne sais pas ce qui m'a pris. J'ai vu rouge. J'ai abandonnée Lena dans les bras de mon père ( je suis sûre qu'il en aurait été très heureux si la situation avait été toute autre ), je me suis écartée d'un pas, et j'ai brusquement sorti l'arme que j'avais glissée dans mon jean. Je l'ai chargée et je l'ai pointée vers Armando sans l'ombre d'une hésitation. Ni l'un ni l'autre ne s'y étaient attendus, à en juger par leur expression. Mes mains tremblaient, mais l'arme était bel et bien pointée vers Armando.

« Donnez moi une seule bonne raison de ne pas vous tuer sur l'instant ! »

J'avais pratiquement hurlé. J'étais loin d'être calme et détendue. Je tremblais et continuais à pleurer. Mais pour le moment, c'était moi qui tenait l'arme. Que je sache m'en servir correctement ou non n'avait pas la moindre importance. Si Armando était malin, il ne tenterait rien. Je me savais assez nerveuse pour tirer s'il faisait le moindre geste.

« Je vous interdis de poser les yeux sur mon enfant vous entendez ? Je vous l'interdis ! Vous ne la toucherez pas ! Jamais ! »

Je savais que je devais avoir l'air complètement hystérique. Mais j'étais hystérique. C'était comme si je tenais enfin l'occasion de me venger, moi qui n'y avais jamais songé jusque là. Mais j'avais peur, j'étais complètement paniquée, et voir cet homme en face de moi m'effrayait à un point inimaginable. Et il était clair que je ne maitrisais absolument pas la situation.
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MessageSujet: Re: Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }   Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO } Icon_minitimeSam 18 Déc - 22:45

Je me sentais comme détaché de moi-même, alors que tout mon corps frémissait pourtant de colère et de tension. Je pressentais ma respiration hachée, mon cœur battre la chamade, mais j'éprouvais tout cela comme si ç'avait été le fait de quelqu'un d'autre à côté de moi. Comme anesthésié. J'étais figé sur place, incapable de bouger, étouffant Katarina contre moi et fixant Armando avec un air de pur haine. Pourtant, ce calme impromptu me permit de réfléchir à peu près correctement au cul-de-sac dans lequel nous étions ; une quelconque tentative de vengeance serait stupide, je le savais. Il était forcément armé, et nous ne l'étions pas. Qu'espérais-je donc pouvoir lui faire ? Nous ne pourrions même pas nous enfuir. Il nous achèverait dès qu'il aurait le dos tourné. Je ne pouvais même pas penser qu'il serait possible de sauver Katarina et ma petite Lena, la pauvre Lena que je n'avais tenue qu'une seule fois dans mes bras avant qu'on ne me la reprenne au bout de cinq minutes à peine. J'eus un rictus un peu tordu en songeant soudain que si par miracle je me tirais de ce pétrin, c'était Ethan qui allait me tuer pour n'avoir pas su protéger ma fille, sa femme. Bon, en somme, j'étais fichu, quoi. C'était bien le moment de faire de l'humour grinçant alors que nous étions tellement coincés ! Parfois, être cynique était quelque chose de particulièrement agaçant.

Le cri de Katarina éclata ma bulle, et je la serrai davantage contre moi lorsqu'elle fondit en larmes sans aucun signe avant-coureur - sauf si l'on considérait que la présence de son tortionnaire en face d'elle était un signe avant-coureur. Oh non, oh non, je t'en prie, Katarina, ne pleure pas ! Mais que pouvais-je lui dire ? Que je la protégeais, que nous nous en sortirions ? Ce serait probablement faux. Bien sûr que je voulais la protéger, mais ce n'était pas vraiment dans mes moyens, là, tout de suite. Et à part la maintenir contre moi dans le cocon rassurant de mes bras... Mes bras qui n'arrêteraient pas une balle. Je balançais, à présent : est-ce que je devais tenter de lui échapper pour mieux le retrouver plus tard ou est-ce que, quitte à devoir en finir maintenant, je ferais mieux de foncer sur lui pour lui faire le plus de mal possible avant qu'il ne m'achève ? J'aurais sans hésitation opté pour la deuxième solution si je n'avais pas eu la chair de ma chair contre moi. Mais si c'était pour qu'Armando les tue après en avoir fini avec moi... Oh, oh, oh, non, il ne fallait surtout pas qu'il les tue ! Il n'avait pas le droit de toucher à un cheveu de leurs têtes ! Katarina commençait à me communiquer sa panique, de la même manière qu'elle l'avait communiquée à Lena. Et réaliser cela me mettait sur les nerfs encore davantage, infernal cercle vicieux qu'il avait toujours été très doué à créer. Que nous avions toujours été très doués à créer.

- On va le retrouver, on va le retrouver ! m'écriai-je avec une note de désespoir dans la voix. Il va s'en sortir, il va s'en sortir, ne t'inquiète pas ! On va le retrouver, je te le promets...

Je doutais de parvenir à la rassurer comme cela. C'était une fausse promesse, ce qu'elle comme moi savions pertinemment. Je ne pouvais en aucun cas lui garantir qu'Ethan s'en sortirait, encore moins que nous pourrions partir à sa recherche, et je ne savais pas du tout où nous pourrions le rejoindre. Et encore, aurions-nous seulement la possibilité de le rejoindre ? Il était probable que dès que nous lui tournerions le dos, Armando nous tirerait dessus. Je le connaissais autant qu'il me connaissait, et je savais qu'il était beaucoup moins tolérant que moi. Mais... Un espoir me vint soudain. Peut-être qu'il n'était pas venu là uniquement pour nous tuer. Peut-être espérait-il que je revienne vers lui. Certainement, même, ou sinon Katarina et moi serions déjà morts. Cette idée n'était pas faite pour me rassurer, mais je la préférais nettement à l'autre alternative. Parce que brusquement, les chances de nous en sortir augmentaient sensiblement. Et alors que j'allais ouvrir la bouche pour tenter de gagner du temps et voir ce qu'il en était, je me retrouvai soudain avec un bébé dans les bras.

J'ouvris de grands yeux surpris quand Katarina s'avança vers Armando en pointant résolument une arme sur lui. Eh bien finalement nous n'étions pas totalement désarmés ! Cela me déprimait de voir que pour la première fois que l'on me confiait volontairement Lena, c'était uniquement parce que Katarina avait besoin de ses mains pour menacer un enfoiré. Mais c'était franchement le cadet de mes soucis en ce moment. La situation venait de bien évoluer, mais elle ne me plaisait pas davantage qu'avant. Parce que je ne voulais pas que ma fille ait du sang sur les mains, même celui d'Armando Venezzio. Je m'avançai, passai Lena sur un bras et abaissai son poignet en abattant ma main sur la sienne, dirigeant le canon vers le sol.

- Tu ne voudrais pas que Lena ait une meurtrière pour mère ? demandai-je brutalement. Elle en a déjà un pour grand-père et pour père. On va peut-être arrêter les frais, maintenant, non ?

Je m'avançai entre elle et Armando, sans réaliser que j'avais ma petite-fille dans les bras, sans réaliser que celui qui avait menacé de la tuer n'avait qu'à étendre les doigts pour la toucher. J'étais trop furieux, furieux contre lui d'une quantité de choses trop longues pour que je puisse toutes les citer. A commencer par le fait que tu n'aies pas été foutu d'accepter que je t'abandonne, mon ami. Que tu aies osé enlever ma fille pour m'attirer à toi. Que tu l'aies frappée, battue, humiliée, menacée, traumatisée. Et que même maintenant, tu continues à la faire souffrir, en l'avilissant, en la poussant à commettre ce qu'un ange pur comme elle n'aurait jamais dû seulement envisager une seul fois dans sa vie. Tu as sali ma fille, Armando ! Et pour moi, cela suffisait à justifier toutes les trahisons du monde.

- J'espère, sifflai-je d'une voix cinglante, j'espère que tu n'as pas été trop déçu que ton plan ne marche pas. C'est dommage, on se connaît si bien... Tu avais exactement deviné ce qui me ferait revenir. Tu as dû te demander ce que je foutais, hein ? J'étais à l'autre bout de New York, bien loin de tes manigances. Fais plus de publicité à tes immondices, la prochaine fois.

Un peu plus et je lui aurais craché à la figure. Qu'est-ce que j'essayais de faire ? Gagner du temps, ou simplement entamer un combat de coqs ridicule et inutile ? Il fallait que l'on gagne du temps. Juste le temps qu'un peu de soutien arrive. Juste quelques minutes... Et l'on pourrait en finir avec lui sans risque. Juste un peu de temps...


Dernière édition par Alexeï Kuryenko le Lun 20 Déc - 17:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }   Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO } Icon_minitimeDim 19 Déc - 23:59

Un bien magnifique bébé, oui. Un enfant qui aurait eu un merveilleux avenir si son grand-père n’avait pas agi en idiot. Cette petite fille aux joues de pêches aurait grandi près de mon héritier futur, les deux se seraient entendus à merveilles. Ils auraient grandi dans le meilleur environnement possible, protégés et aimés, adulés. On les aurait instruits et ils auraient bénéficié d’un entraînement intensif. Ils auraient joué ensemble toutes ces années, travaillé ensemble à l’adolescence pour se marier à l’âge adulte, réunissant nos deux familles, amies depuis si longtemps. Ils auraient été de parfaits successeurs. Mais Alexeï avait fui et j’avais détruit sa pauvre fille, laissant sa petite fille à sa mort lente. De sa vie, elle ne connaîtrait que la peur.

La peur. L’outil merveilleux que j’employais depuis si longtemps. Qui fonctionnait souvent mieux que n’importe quelle torture, même si cette dernière rappelait parfaitement aux idiots qui me désobéissaient quelles raisons ils avaient de me craindre. La peur que je lisais dans les yeux de Katarina, l’hésitation dans son regard, son visage crispé, ses lèvres asséchées par l’ambiance froide qui régnait dans la pièce. Je ne savais aucune façon plus facile d’accéder à ce que l’on désirait. Un doute, un simple doute, et on n’osait plus agir. Une petite question surgissait toujours dans l’esprit des gens. Et si c’était vrai ? Et le tour était joué.

Alors quand Katarina pointa son arme sur moi, je fus victime de ma propre technique. Je ne pensais pas vraiment qu’elle sache se servir proprement d’une arme, mais savait-on jamais ? Hésitation. Je ne tenais pas à risquer ma vie. Pas s’il existait la moindre chance qu’elle puisse appuyer sur la gâchette – mais oserait-elle ? – et qu’elle soit apte à viser comme un homme. Je ne voulais même pas être blessé. Rien ne l’arrêterait, cette petite, après les menaces et le mal que je lui avais fait. Quitte à tirer à vingt reprises, elle continuerait jusqu’à avoir satisfaction. Quant à son père… ce serait encore pire. Sauf qu’il se ferait mal à lui-même en me tuant, parce qu’il était faible et qu’il m’avait apprécié si longtemps. Mais on pouvait tuer en aimait, les crimes passionnels existaient. Oh, j’allais leur en donner de la passion. Le meurtre, l’ultime crime passionnel.

Je sortis mon arme pour la pointer directement sur son petit bébé, profitant aussi de la confusion de l’instant pour reprendre contenance et réafficher un sourire courtois. J’hochai de la tête pour remercier le si gentil Alexeï qui m’avait donné un instant de répit.

- Tu veux des réponses, Kat, et je peux te les offrir.


Je me tournai quand même vers mon ancien meilleur ami, pour lui faire comprendre que le moindre geste de sa part entrainerait la mort immédiate de ses deux petites chéries. Je revins ensuite à sa fille, jouant négligemment avec mon pistolet.

- Tout d’abord, ton papa a raison. Il ne sied pas aux si jolies dames de se couvrir de sang, allons.

Une si jolie dame au regard effarouché, aux yeux hystériques, à la main blanchie par la force avec laquelle elle tenait son arme. Elle me rappelait presque Sarah, à ceci près que je n’éprouvais pas le même désir qu’envers ma lionne en cage. Katarina était une fillette. Je l’avais regardée grandir.

- La bonne raison que je peux te fournir, Kat, c’est qu’en ce moment, il y a des hommes tout autour de nous qui visent ton père et ta fille. Si tu oses même tirer sur moi, les deux mourront devant tes yeux et tu ne pourras absolument rien faire. Ensuite, ils te traineront avec eux pour aller tuer ton… comment déjà ? Ethan ? Et ils te laisseront en vie, pour que tu souffres bien de ton erreur. Vitali sera si fâché…

Menaces en l’air. Il n’y avait personne d’autre que moi. Mais le doute, encore, le simple doute que tout cela pourrait lui arriver allait surement suffire. On ne prenait jamais le risque de tout perdre pour la simple satisfaction de peut-être blesser un ennemi.

- Du reste ma chérie, je doute fortement que tu saches te servir d’une telle arme. Ton père par contre… Ah, c’était le bon temps, hein, Alexeï ?

Je me tournai de nouveau vers lui, l’évaluant du regard, essayant de voir s’il ne restait pas un espoir en cet homme qui avait été mon frère. Du reste, que risquais-je ? Si la réponse était négative, je laisserais tomber et l’abattrais de sang-froid. Pour le reste, je pense qu’il valait bien la peine de quelques minutes d’attentes.

- Je ne regrette absolument rien, sinon que la rumeur ne te soit parvenue. Tu sais, il n’est pas trop tard, on pourrait de nouveau régner tous les deux. Faire trembler les autres, avoir tout ce qu’on veut au moment où on le veut. La sécurité pour sa petite famille. Katarina, sa fille, le père. Oh, bien entendu, Kat me déteste, mais ton père n’était pas mieux que moi, à une époque. Et il aurait fait la même chose.



Je regardai le canon de leur arme pointé vers le sol, hésitant à tirer dessus. Si je réussissais, cela garantirait ma sécurité, mais en cas d’échec, je risquais beaucoup. La perte totale de leur confiance, leur vie, ma sécurité.


- Je vous offre une vie de merveilles, comme avant.

La vie ou la mort.
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Katarina K. Jones
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MessageSujet: Re: Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }   Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO } Icon_minitimeLun 20 Déc - 12:42

Ethan, Ethan, Ethan. ETHAN. Je ne savais pas où il était, mais en cet instant j'avais besoin de lui plus que jamais. J'étais terrorisée. J'avais besoin qu'il me sorte de là, lui et lui seul. Pourquoi ? Parce que la première fois, c'était lui qui m'avait sortie des griffes d'Armando. Je l'avais vu agir. J'avais beau savoir que mon père ne laisserait pas son ex associé me faire du mal ou en faire à Lena, je ne l'avais jamais vu autrement qu'en parfait homme d'affaires. Je ne l'avais jamais vu être violent. Ce qui n'était pas le cas d'Ethan. J'avais beau être tout à fait effrayée par la violence qui pouvait émaner de lui, en cet instant j'en aurais bien eu besoin. Il n'était pas comme moi, ni comme mon père, je savais que lui n'aurait pas laissé à Armando le temps de dire un mot. Il aurait déjà vidé son chargeur sur lui. J'aurais aimé avoir son courage et sa détermination, ne pas trembler ni même hésiter. Ethan n'avait pas hésité à tuer tous ceux qui avaient tenté de m'approcher. Et il avait massacré Alan, responsable d'une partie de mon supplice. La seule chose qui l'avait empêché de faire subir le même sort à Armando, c'était mon état... J'étais à moitié morte, détruite à l'extérieur, à l'intérieur. Je serais morte s'il était arrivé ne serait-ce que quelques heures plus tard. Quelques heures plus tard, Alan aurait achevé ce qu'il avait commencé. Il m'aurait tuée. Armando n'aurait certainement rien retrouvé à dire puisque de toute façon, j'étais incapable de lui donner la moindre information quant à mon père. J'étais totalement ignorante... C'est ce que l'on m'avait reproché. Mon ignorance. Parce que j'ignorais tout des anciennes activités de mon père, j'ignorais même qu'il était encore vivant à cette époque... Finalement, c'était Armando qui avait marqué des points sur ce coup ci. En mettant son fils au courant de ses activités dès le début, il lui avait évité bien des désagréments... Ma vision innocente de mon père avait bien failli me couter la vie, je n'étais pas prête de l'oublier.

Mes mains tremblaient mais je ne quittais pas Armando des yeux. J'aurais aimé tirer sans hésiter. Mais j'hésitais à presser sur la détente. J'exerçais une légère pression dessus, mais je ne pouvais pas appuyer dessus tout à fait. Je tremblais de tous mes membres, et les larmes de cessaient d'affluer. Qu'est-ce qui m'empêchait de tirer ? Peut-être que le fait de porter la vie en moi m'empêchait de vouloir donner la mort. Pourtant, Dieu sait que cet homme l'aurait mérité. J'aurais pu et j'aurais dû tirer, pour tout ce qu'il avait fait, à moi, à ma famille, à mes amis... Son oublier ce qu'il avait fait à son propre fils. Oh, Vitali ! J'espérais que son père n'avait pas découvert sa traitrise. Qu'il ne lui avait rien fait, ni à lui, ni à Eden, ni à leur enfant qui était certainement né maintenant. Pourquoi ne pouvions nous pas avoir des relations normales ? J'aurais aimé pouvoir voir Vitali quand j'en avais envie, ne pas être obligée d'attendre des mois, des semaines pour passer quelques minutes avec lui. La dernière fois que nous nous étions vus, il était venu aider Ethan à me sauver. Depuis je ne l'avais plus revu... Je n'avais même plus entendu parler de lui. Mon cœur se serra. Je tentai de résister et de relever la main, que mon père avait abaissé sèchement. Est-ce que je voulais que Lena ait une meurtrière pour mère ? Ce ne serait pas un crime de tuer cet homme ! Au contraire, ce serait une bonne action, de débarrasser le monde d'un être pareil. La question était : avais-je envie d'être celle qui l'en débarrasserait ? Aurais-je assez de cran pour faire cela ? Je n'étais certainement pas assez forte... Psychologiquement, je n'aurais jamais la force de faire cela. J'en serais incapable...

Pourtant, dès que mon père s'est éloigné, j'ai de nouveau pointé le canon de l'arme vers Armando. Mais mon père venait de se mettre entre nous et... Oh, non ! Il tenait toujours Lena dans ses bras... Je poussai un cri quand je vis Armando sortir son arme et la pointer sur Lena. Non ! Non ! Je me mordis la lèvre, mes tremblements s'intensifiant.

« C'est vous qui m'avez couverte de sang ! Vous et seulement vous ! »

J'avais tellement envie de tirer... Et pourtant je ne pouvais pas... Je ne pouvais pas... Mes doigts se crispèrent sur l'arme. Je ne pus m'empêcher de jeter un regard autour de nous. Croyait-il me berner en me disant que d'autres hommes nous entouraient. Ses couloirs ne donnaient sur aucune cachette... Cette fois ci, c'était lui qui était sur mon territoire. Ce qui n'empêchaient pas de terribles images de se former dans mon esprit. Lui, n'avait qu'à presser la détente pour tuer ma fille... Mon tout petit bébé... Non ! Il n'avait pas le droit ! Il n'avait pas le droit ! Je ne le laisserais certainement pas faire. Pas ma fille... Il pouvait me menacer moi, mais ma fille... Non, jamais. Et il sous estimait Ethan. Énormément.

« Vous vous méprenez Armando. Vous ne toucherez pas un seul cheveux de ma fille. Et vous pourriez lâcher votre petite armée d'esclaves sur Ethan qu'aucun d'entre eux n'en réchapperait. Vous vous souvenez de votre cher Alan, votre dealeur minable ? Vous croyez peut-être qu'il s'est défoncé à coups de barre de fer tout seul ? Vous croyez que les dix hommes que vous avez retrouvé une balle dans la tête se sont suicidés ? Redescendez sur terre... Quant à votre fils, la seule chose qui puisse le fâcher, c'est de faire partie de la même famille que vous. »

Vitali valait mille fois mieux que lui... Comme il détestait son père. Il m'avait promis de le tuer. Et Vitali tenait toujours ses promesses... Et Ethan avait promis de le tuer... Et mon père... Et Alexander... Et tellement de gens avaient promis de tuer Armando Venezzio. Sa tête était mise à prix, et de chasseur il passerait bientôt à animal traqué. Dommage que je ne puisse pas le tuer moi-même...

« Vous avez raison, je ne sais pas me servir d'une arme. Mais tirer et rater votre tête ne m'empêcherait en aucun cas de vous éclater un genou ou de vous trouer l'estomac, disons, par mégarde. Ce serait tellement dommage... »

Je m'étonnais moi même de la violence de mes paroles. Mais c'était comme si tout ressortait brusquement et subitement. Je le menaçais, mais c'étaient des menaces en l'air, direz vous... Ou pas. On ne sait jamais à l'avance ce que peut vous faire faire le stress ou la colère, ou même la panique. Je ne pus m'empêcher de lancer un regard inquiet à mon père quand Armando fit miroiter les promesses d'un nouvel avenir, un avenir rappelant un terrible passé. Je secouai la tête. Croyait-il sincèrement que cela effacerait tout ce qu'il nous avait fait ? Ces innocents qu'il avait tués, moi, qu'il avait torturée... Et toutes ces menaces... S'il pouvait menacer un bébé, torturer une femme innocente, alors ses promesses ne valaient rien... J'espérais sincèrement que mon père ne tombe pas dans son piège. Sa sécurité ne valait pas un clou. Il mentait comme il respirait. Encore mieux que mon père, visiblement. Non, je ne pouvais tolérer cela. D'autant plus qu'il nous menaçait toujours...

« Comment pouvez vous faire de telles promesses en menaçant un bébé d'une arme à feu ? »

Je fis un pas vers mon père et je lui arrachai Lena des bras, avant de lui coller l'arme entre les doigts. Je serrai Lena contre moi, très fort, et je sentais son petit cœur battre à tout rompre dans sa petite poitrine. Elle enfouit son visage au creux de mon cou, et je caressai ses cheveux, me voulant rassurante. J'avais envie de m'enfuir, mais j'avais trop peur qu'Armando me prenne pour cible. J'aurais pris le risque si j'avais été seule. Mais j'avais Lena dans les bras, et j'étais enceinte. Quand bien même j'avais envie de courir retrouver Ethan, je devais me contenir... Mais j'étais terrifiée. D'autant plus que cris étouffés et des coups de feu sourds me parvenaient. Je ne pouvais que prier pour que nous nous en sortions tous. Vivants. Et entiers. Pour Armando et ses acolytes, je ne pouvais souhaiter qu'une mort lente et douloureuse. Mais je me contenterais aussi d'une balle dans la tête pour ce cher Armando.
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MessageSujet: Re: Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }   Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO } Icon_minitimeLun 20 Déc - 17:59

Je réalisai instantanément qui j'avais dans les bras lorsqu'Armando pointa son arme sur moi. Non, pas sur moi... Sur Lena. Je reculai brutalement, me cognant presque à Katarina. Je savais ce qu'il allait faire, maintenant. Je le connaissais par cœur, moi aussi. Un long discours pour bien montrer qu'il était maître de la situation, des menaces implacables pour que l'on se rende sans prendre le risque de résister d'une quelconque manière. D'habitude, j'étais à ses côtés - c'était même généralement moi qui usais de la parole pour écraser nos adversaires. Non, décidément, être en face de lui au lieu de le soutenir ne me plaisait absolument pas. Pourquoi ne pouvais-e pas tout simplement en finir ? C'avait été très facile de le haïr tant que je ne l'avais pas vu. Mais maintenant qu'il était en face de moi, nécessairement, nos souvenirs communs remontaient dans ma mémoire. Maudits souvenirs heureux. Comment avais-je pu être heureux d'une telle vie ?

Il m'adressa un regard d'avertissement avant de répondre à Katarina. Je ne voulais pas qu'il lui adresse la parole, je ne voulais même pas qu'il pose les yeux sur elle. Mais je ne pouvais rien faire, rien ! Pas alors qu'il tenait ma petite-fille en joue. Je serrai Lena plus fort contre moi. J'étais prisonnier entre eux deux qui tenaient une arme, mais je savais lequel visait le mieux. Et ce n'était pas celui qui était de mon côté. Parce que oui, j'étais bien du côté de Katarina. Il était strictement hors de question que je rejoigne celui qui l'avait torturée !

Un frisson me traversa lorsqu'il se tourna vers moi. Je détestais ce sourire, je ne savais que trop bien ce qu'il signifiait. J'arborais le même lorsqu'il fallait arriver au moment critique de la conversation, au moment où la mouche qui s'est trop rapprochée de la toile se prend dedans. Au moment où elle bascule de votre côté, change d'avis et devient votre dévoué serviteur. Je ne m'étais pas trompé. Je devins pâle comme un linge lorsqu'il me rappela notre passé commun. Je n'avais qu'à le repousser, prendre l'arme de Katarina et m'en servir à sa place. Je n'avais qu'à l'ignorer. Était-ce si difficile ? Oui.

Parce que je m'ennuyais, ici. Et je me languissais de ma vie d'avant, de celui que j'étais autrefois. J'aurais voulu que tout soit aussi facile qu'auparavant. J'aurais voulu garantir une vie facile et sécuritaire à ma fille, et au lieu de cela, je m'en remettais à cette Communauté, qui venait de se faire infiltrer, d'ailleurs. Je voulais pouvoir la choyer comme avant, je voulais la protéger. Bien sûr que non, ce n'était pas en l'emmenant chez Armando que je la protégerais - comme si elle accepterait. Mais il n'empêchait que je savais que nous serions en sécurité là-bas. Comment pouvais-je seulement envisager une telle idée ? Je me haïssais, je me cachais encore derrière de faux prétextes. Je voulais y aller pour la protéger, peut-être, mais aussi et surtout pour retrouver mon ancien ami et retrouver celui que j'étais avant, celui qui me manquait de plus en plus souvent, celui que je contrôlais parfaitement. Pas cet être fait d'émotions erratiques qui ne savait plus rien faire.

Et je ne disais rien. Je ne répondais pas. Je ne voulais pas répondre, je ne voulais pas faire de choix. Assez de dilemmes. Je me refermai sur moi-même, incapable de seulement réfléchir à la question. C'était tout simplement impossible. Il avait fait la pire chose qui soit en s'en prenant au trésor de ma vie, quel besoin avais-je de réfléchir ? Bloqué. Coincé. Piégé. Je reculai encore un peu pour me placer aux côtés de Katarina, sans trop savoir si cela sinifiait un choix ou simplement une nouvelle faiblesse de ma part. Je penchais davantage pour la seconde solution. Et puis soudain, ce fut Katarina qui prit les choses en main. Je la regardai d'un air halluciné alors qu'elle listait tous les morts qu'avaient fait Ethan pour la libérer.

Chapeau bas. Sa liste était bien plus longue que la mienne. Et puis massacrer un homme à coups de barre de fer, il fallait être franchement haineux. Mais je le comprenais. Jamais je ne l'avais aussi bien compris qu'en cette seconde. Un instant suspendu dans l'air qui arracha ma décision. Évidemment que je ne retournerais pas vers Armando, et je me dégoûtais déjà de l'avoir seulement envisagé, évidemment que je protégerais à jamais ma fille et ma petite-fille, quitte à m'allier au salopard qui avait détruit Inessa. Inessa était floue dans mes souvenirs, absente, je n'avais pas encore eu le temps de l'aimer vraiment. Et j'avais Lena dans les bras. Katarina à mes côtés. Katarina qui se battait plus sûrement que moi-même et j'en eus honte. C'était à moi de la défendre, pas à elle de réagir. J'étais son père !

Et quand elle me prit Lena des bras et me colla l'arme dans la main, je redressai aussitôt le bras, visant le cœur d'Armando - si seulement il en avait un - et m'avançant de nouveau immédiatement, la dissimulant à sa vue.

- Mon très cher ami - et de ma vie jamais je n'avais été plus ironique - il me semble que de nous deux, j'ai toujours été celui capable de décrypter les situations. Alors peut-être que mon analyse de celle dans laquelle nous sommes t'intéresse ? Je crois que tu n'aurais pas confié ta vengeance à n'importe qui, pas ta vengeance sur quelqu'un à qui tu as été allié pendant vingt ans, aussi insensible sois-tu. Question de fierté sans doute, tu n'as jamais pu avaler que je te laisse tomber pour Katarina. Je crois que tu es tout seul, que personne ne nous guette - ils manqueraient de cachettes ici, non ? Je crois que quand bien même nous sommes armés tous les deux, la situation est en ta défaveur, parce que je suis prêt à tout pour que ma fille et ma petite-fille puissent s'en aller, y compris à leur servir de bouclier et à te retarder ici par tous les moyens possibles. Ca implique aussi de renoncer à une mort lente et douloureuse pour toi et à me contenter d'une balle dans la tête. Je survivrai, je l'ai déjà fait, me passer d'une véritable vengeance. Finalement, tant qu'elle est accomplie, je peux t'assurer que la manière dont ça a été fait importe peu.

Je repris mon souffle. J'avais parlé trop vite, même si je l'avais dit sur un ton désespérément calme. Je venais probablement de signer mon arrêt de mort, mais je m'en fichais.

- Qu'en penses-tu ? ajoutai-je avec un sourire moqueur.

Me moquer de lui, c'était tout ce qui me restait maintenant. Je comptais bien le mettre en rogne le plus possible durant les derniers instants de notre vie. Tant qu'à faire...
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MessageSujet: Re: Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }   Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO } Icon_minitimeMar 21 Déc - 22:17

Katarina. À quel point l’avais-je sous-estimée ! Fille de feu, sortir tout droit de mon enfer personnel, pour me ramener à mes propres démons. Si pleine de ressources, des menaces plein la bouche et une sauvage violence qui cohabitait avec autant de beauté. Peut-être m’étais-je trompé, finalement, peut-être que Katarina en valait plus la peine que son idiot de père qui avait tout laissé tomber par amour. Amour, amour. Ce mot que tout le monde avait à la bouche, comme s’il était le nouveau messie. L’amour mourrait, l’amour blessait et l’amour n’avait jamais sauvé personne. Une arme, si. Mon fusil m’avait sauvé des dizaines de fois, la mère de mon fils était morte. Choix assez simple. Nul besoin de rappeler dans quelles circonstances son âme avait rejoint celles de ses parents.

Mais Alan ! Ainsi donc, voici sa seule faute. Avoir rencontré cette jeune fille et l’homme qui partageait son lit. Intéressant. Il fallait peut-être songer à recruter le petit également, finalement. Un tueur aussi instinctif ne pouvait qu’être une merveille dans une organisation telle que la mienne. J’avais rarement vu des massacres aussi empreints de tristesse. Les crimes avaient tous des signatures : la sienne était la mélancolie. Un homme qui était prêt à tout pour sauver l’unique femme de sa vie. Tout mon contraire. Moi qui avait tué froidement la mère porteuse de mon enfant, qui avait passé si près de détruire Sarah.

- Et toi, petit chat, qui déteste tant la violence, tu parviens à rester auprès d’un meurtrier ? Quelle belle hypocrite tu fais !

Je me retins de rire. C’était une envie ridicule, signe que je me contrôlais toujours parfaitement et que je les prenais de haut. Kat ne tirerait pas, je la savais incapable de le faire. Même en ayant en mémoire tout ce que je lui avais fait, elle restait sans malice véritable. Une chatte dégriffée, voilà tout. Un beau joujou à ranger près de son père et de son mari qui eux seraient de parfaits acolytes.

- Vitali me remplacera. Ne parle pas de ce que tu ne connais pas.

Elle mentait ! Elle n’avait aucun moyen d’avoir pu parler à mon fils ! D’ailleurs, elle ne savait pas ce qu’il ressentait, n’avait aucune idée de ce qu’il pouvait bien faire. Je m’efforçais d’apprécier son épouse et d’être heureux pour l’enfant qu’il allait avoir, cet enfant qui serait maître un jour. Un enfant à mon image, riche comme Crésus, dangereux comme Zeus. Le dieu régnant sur New York, la belle cité endormie sous la cendre.

« Comment pouvez vous faire de telles promesses en menaçant un bébé d'une arme à feu ? »

C’est simple ma belle, je n’ai ni morale ni sentiments. Peu m’importe tes états d’âme si je parviens à mes buts, d’ailleurs peu m’importe un bébé faible et pleurnichard. Si tu ne viens pas avec moi. Par contre, viens, accède à mes désirs et ta petite fille deviendra une reine en son royaume, elle épousera mon héritier et nous vivrons ensemble comme la plus grande famille régnante de tous les temps. Refuser, c’est signer son arrêt de mort.

- Oh, c’est simple. Mon enfance a été bien malheureuse, surtout quand ma mère est morte et que j’ai dû vivre avec mes affreuses belles-sœurs qui m’ont maltraitées, jusqu’au jour où je suis sorti au bal pour rencontrer… Ah, non, désolé, ça c’est Cendrillon. Moi, je suis simplement avide de pouvoir et de souffrance.

Elle passa son arme à son père et je reculai en fronçant les sourcils. Je ne pensais pas qu’il oserait me tuer, mais il suffisait parfois d’une seconde pour que tout se décide. Je montai mon arme en même temps que lui, préférant viser sa tête que son cœur. Il n’y avait pas de risques d’erreur avec le cerveau, tandis qu’une balle pouvait heurter une côte et dévier sans problèmes. Je souris nonchalamment à ses paroles.

- Je pense que tu n’as pas changé d’une miette, malgré tes belles paroles. Tu essaies de te faire croire à toi-même que tu vas me tuer pour laisser une chance à ta fille alors que tu vas me tuer pour le simple plaisir de me tuer. Comme avant. On pourrait faire de grandes choses, toi et moi. J’ai fait une erreur, certes, mais tous les hommes en font. Si Dieu pardonne tout, tu devrais au moins faire un effort, non ? Baisse ton arme, mon ami, mon frère. Qu’on parle librement. Viens, ta place est encore toute chaude à la maison. On s’arrangera. Kat n’aura plus jamais à se soucier d’avoir mal. Et qu’elle amène son amoureux et sa si jolie petite fille. Viens, ô mon meilleur ami.


Allez, viens, qu’on règne de nouveau.
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MessageSujet: Re: Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }   Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO } Icon_minitimeMer 22 Déc - 11:07

Je ne fus pas surprise de voir la stupéfaction naitre sur le visage de mon père. Oui, j'imagine qu'il ne s'était pas imaginé qu'Ethan avait été jusque là pour me sauver. Aujourd'hui encore je ne savais pas jusqu'où il avait été pour me retrouver. J'avais été témoin des meurtres commis pour me sortir de ma prison, mais je ne savais rien du reste... Je crois que si je n'avais pas eu Lena dans les bras, je me serais jetée sur Armando pour le gifler. Comment osait-il me traiter d'hypocrite ? Parce que je restais avec un « meurtrier » ? Mais c'était lui qui avait transformé mon mari en meurtrier. Sans lui, Ethan n'aurait pas de sang sur les mains. Si je n'avais pas été enlevée par ses soins, jamais Ethan n'aurait dû prendre des vies pour sauver la mienne. Et il osait me traiter d'hypocrite ? Le plus hypocrite des deux, ce n'était certainement pas moi. Et moi je n'avais jamais manipulé personne pour arriver à mes fins, pas plus que je n'avais fait preuve de violence. Oh oui, je me demandais encore comment j'avais pu devenir celle que j'étais, entourée de deux hommes pareils. Il en était de même pour Vitali... Comment avait-il pu devenir un homme respectable avec un homme pareil en guise de père ? C'était à n'y rien comprendre... Moi encore, je n'avais jamais rien su des activités de mon père, cela expliquait en partie les choses... Mais Vitali avait toujours tout su... Peut-être Armando l'avait-il dégouté dès le début de toutes ces choses. Vitali n'avait jamais eu les mêmes ambitions que son père. Mais il n'avait eu d'autre choix que de les suivre...

J'éclatai d'un rire nerveux et moqueur quand Armando annonça fièrement que son fils le remplacerait. Oh ! Ainsi donc il ne savait toujours pas quel rôle avait joué son fils dans ma libération... J'en étais heureuse. Je m'en serais voulu s'il lui était arrivé quoi que ce soit par ma faute. Et j'étais d'autant plus heureuse qu'Armando tomberait de haut le jour où il s'en rendrait compte... Il ne savait très certainement pas que son fils avait juré de le tuer. Moi je le savais, et je n'étais pas prête de l'oublier. Et j'espérais sincèrement que Vitali parvienne à ses fins. Armando ne méritait rien d'autre que de mourir de la main de son fils. Au fond, Vitali était un peu comme Ethan. Prêt à faire n'importe quoi pour ceux qu'il aimait. Et il ne laisserait jamais personne faire du mal à sa famille... Armando avait tort de prendre l'amour et les sentiments de haut, ce serait ce qui causerait sa perte. Si je n'avais pas craint de mettre mon presque frère en danger, j'aurais tout craché au visage d'Armando. Mais je me suis tue, ne préférant pas courir le risque. Sait-on jamais, qu'il s'en sorte vivant. Même si cela avait peu de chances d'arriver... Visiblement, lui et ses hommes n'étaient pas si nombreux que cela, et si ils avaient eu l'avantage de la surprise, ce n'était plus le cas et les miens sauraient certainement comment les mettre dehors... Sans trop de pertes je l'espérais. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, j'étais terrifiée à l'idée qu'il arrive quoi que ce soit à Ethan. Je ne le supporterais pas. Comment ferais-je sans lui ? Seule, avec deux enfants... Non, je n'y survivrais jamais... J'avais déjà cru mourir quand il était parti quelques semaines. Alors s'il paraît et ne revenait jamais... C'était impossible, inconcevable, inimaginable... Contre nature.

Je déglutis, serrant Lena contre moi tandis que mon père fit remarquer à son ami que nous avions bien compris qu'il n'y avait personne de plus autour de nous. Et il lui fit aussi remarquer qu'il était prêt à tout pour nous sauver ma fille et moi, quitte à mourir. J'eus un sursaut. Non ! Je ne voulais pas ! Si quelqu'un devait mourir ici c'était Armando, pas lui !

« Papa, non... »

J'avais envie de lui demander de tirer, de le tuer, de ne lui laisser aucune chance. Je ne voulais pas qu'ils risquent de s'entretuer. Un seul devait mourir, et ce n'était pas mon père... Pourtant, je ne pouvais pas prendre le risque de m'interposer. Si seulement je n'avais pas été enceinte et s'il n'y avait pas eu Lena, j'aurais pris le risque... Mais là... La situation était terrible. Je ne pouvais rien faire d'autre que rester derrière mon père à attendre. Et évidemment, Armando lui faisait miroiter un avenir radieux. Et il essayait de m'influencer, de rendre ses promesses si attirantes. Il pensait sincèrement qu'Ethan et moi accepterions de nous joindre à lui, à eux ?

« Visiblement, vous n'avez pas peur de mourir dans votre sommeil... »

La liste de ceux qui voulaient sa mort était longue. Et jamais de ma vie je n'accepterais de le suivre nulle part. Croyait-il sincèrement que je pourrais oublier mon enlèvement, ma torture ? Ce genre de choses ne s'oubliaient pas. Il m'avait torturée, menacée... Il avait menacé mon mari, mon bébé, mes amis... Jamais je ne pourrais oublier. Mon corps portait toujours les cicatrices de ses coups. Ces marques étaient indélébiles. Et la cicatrice psychologique était plus importante encore. Jamais je ne serais en mesure de pardonner, d'oublier ce qu'il m'avait fait.

« Je ne viendrais pas. Je préfère mille fois rester ici avec mes amis, ma famille. Je refuse de suivre celui qui a ruiné la vie de tellement de personnes, la mienne y compris. Vous croyez que je pourrais oublier ce que vous m'avez fait ? Vos menaces ? Vous avez brisé mes os, vous m'avez menacée de tuer ma fille et vous osez croire que je vais vous suivre docilement ? Vous vous mettez le doigt dans l'œil, et jusqu'au cerveau, si bien sûr vous en avez un. »

Mon choix était fait. J'étais peut-être folle, mais peu m'importait. J'avais choisi mon camp depuis longtemps, et mon camp c'était celui de la justice et de l'honnêteté. Celui de mes amis et de ma famille. Les deux hommes se menaçaient toujours mutuellement, visant chacun un point stratégique. Mon père visait le cœur, Armando la tête. Le premier qui tirerait aurait gagné, en somme. Je n'avais plus qu'à prier pour que mon père ait le courage de le faire en premier. C'était étonnant que les deux soient toujours vivants d'ailleurs... A croire qu'aucun n'avait le courage de tirer. Ou bien tous les deux regrettaient-ils leur vie passée ? Si c'était le cas, je n'avais plus qu'à prier pour que mon père se rappelle ce qui était le plus important.

« Papa, je t'en prie... Il faut que je retrouve Ethan... S'il te plait... »
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MessageSujet: Re: Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }   Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO } Icon_minitimeJeu 23 Déc - 17:16

C'était terminé. Il n'y avait plus grand-chose d'autre à faire que tirer, tous les deux - parce que même si l'un de nous réagissait avant l'autre, le deuxième aurait tout de même le réflexe d'appuyer sur la gâchette avant que la balle ne l'atteigne. Ce n'était plus qu'une question de secondes, juste le temps que l'un d'entre nous se décide, mais à terme, nous y resterions tous les deux, c'était obligé. Ce n'était pas bien compliqué. Pourquoi ne tirais-je pas, alors ? Armando et moi nous toisions du regard, les yeux dans les yeux, et lui avait toujours son sourire mesquin accroché aux lèvres - je savais parfaitement pourquoi. Parce que voir que c'était Katarina qui rejetait ses offres tandis que je ne disais rien, acquiesçant à peine à ses paroles, lui prouvait que je pensais encore à notre vie d'avant. Et il se fichait de voir le cul-de-sac dans lequel nous nous étions enfoncés, parce qu'il savait que si je n'avais toujours pas tiré, c'était que je ne le ferais pas.

Rien ne m'énervait davantage que cette preuve évidente de ma faiblesse. Cependant, j'essayais de me consoler comme je le pouvais : lui non plus n'avait pas tiré. Mais un affreux soupçon me déchirait l'esprit. Était-ce pour la même raison que moi ou... parce qu'il pensait qu'il y avait encore une chance que je revienne vers lui ?

Je ne savais pas. Je m'étais toujours trop menti à moi-même pour bien me connaître, je m'étais toujours trop bien contrôlé pour me poser des questions sur mes envies, ma route avait toujours été trop droite pour que j'aie à me poser des questions de ce genre ; il me connaissait peut-être mieux que moi-même, finalement - mais il pouvait se fourvoyer, après tout, et je l'espérais de toutes mes forces. Je sentais la présence de Katarina dans mon dos, mais cela ne suffisait pas ! J'avais besoin d'entendre sa voix, encore. C'était sa voix qui me maintenait à la surface.

J'avais imaginé cet instant des dizaines, des centaines de fois. Et je n'avais eu aucun mal à me venger d'Armando dans mon imagination. Tire, m'exhortai-je. Allez, tire, qu'est-ce que ça a de si difficile ? Rien. Appuie sur la gâchette. Finis-en avec le salopard qui a torturé et traumatisé ta fille. Finis-en avec ce connard. Il n'a pas été ton meilleur ami pendant vingt ans, pas s'il a pu faire ça.

Évidemment que si, il avait été mon meilleur ami, je ne pouvais pas effacer cela aussi facilement si j'avais son visage en face de moi. Et il avait fait les choses que Katarina avait subies à bien d'autres personnes sans que cela me dérange. J'avais envie de le blesser, de le laisser pourrir ici bras et jambes cassés, je n'en savais rien, mais pas de le tuer purement et simplement. Stupide. Tellement stupide ! Mais je ne pouvais rien faire, je ne pouvais pas faire ça parce que cela signerait ma fin et surtout, sans doute aussi celle de Katarina. De Lena, ma petite-fille... De l'enfant qui attendait paisiblement sans se douter dans quel pétrin nous étions... Et les secondes s'étiraient, interminables, alors que nous continuions à nous regarder, immobiles, à l'exception de mon cœur qui battait frénétiquement dans ma poitrine.

- Papa, je t'en prie... Il faut que je retrouve Ethan... S'il te plait...

- Ethan ? balbutiai-je.

Oui, Ethan. Ethan qui en aurait certainement déjà fini avec Armando s'il avait été ici. Je réagis sans même réfléchir. Ma main, toujours serrée sur l'arme, alla frapper celle d'Armando avec une telle force qu'il ne put s'empêcher de la lâcher, étendant ses doigts blessés. Nous criâmes tous les deux sous la douleur, mais je parvins à être plus rapide que lui, ramassant son arme et la lançant à Katarina, m'efforçant d'ignorer la souffrance qui irradiait dans mes doigts. L'auriculaire et l'annulaire bleuissaient déjà et je les soupçonnais d'être cassés. Je lui donnai un violent coup de coude dans les côtes au passage en me relevant.

- Désolé, raillai-je. Ce que je peux être maladroit !

Je fis volte-face et saisis Katarina par le bras.

- On s'en va. Katarina, viens !

Retrouver Ethan, retrouver les autres, et s'en aller d'ici, le plus loin possible d'Armando ! Qu'il pourrisse ici ou s'en aille dans son antre, je n'en avais plus rien à faire. Je ne voulais simplement plus le voir pour l'instant et peu m'importait ce qu'il ferait.
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MessageSujet: Re: Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }   Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO } Icon_minitimeVen 24 Déc - 0:57

Faible ! Tellement faible, ridiculement faible. On aurait dit un enfant qui s’obstinait devant sa mère qui lui ordonnait de rentrer au plus vite. Parfaitement, deux gosses qui refusaient de voir la vérité telle qu’elle était. Ah et pourtant, je savais quelle était leur force. Je savais mieux que quiconque qu’Alexeï n’avait pas son pareil pour menacer les gens. Même moi, à l’occasion, j’avais cru céder devant son regard insistant. Et Kat, la si petite fille, enfermée dans un corps de soie qui savait endurer tant de choses. J’avais réussi à la mettre au seuil de la mort et elle s’était relevée.

Il était facile de lui offrir des excuses. J’avais pleins de raisons d’être ce que j’étais. Oui, je pourrais leur dire toutes sortes de choses. J’aurais pu dire que je pensais que Dieu m’avait abandonné. Que j’y croyais, pourtant, j’y croyais si fort, comme tout le monde. Mais Dieu lui n’en a rien fait. Il m’a enlevé des personnes chères avant même que je puisse les connaître et d’eux je n’ai que les souvenirs des autres. Des photos en noir et blanc qui ne veulent rien dire. Il ne s’est pas contenté de ça, non. Il m’a enlevé d’autres gens, que j’aimais si fort. Alors j’ai cessé d’y croire. On m’avait dit que Dieu était bon, qu’il aimait ses enfants et que seuls les péchés étaient condamnés. Mais je n’avais pas pêché, Seigneur, je n’avais rien fait. Je n’étais qu’une enfant. Et on m’avait encore puni. On a encore arraché mon cœur.

Dieu était partout, mais il m’a quitté.

C’était une bonne excuse. Les orphelins étaient si tristes parfois qu’il prenait aux gens de toute leur pardonner. Oui, c’était facile d’avancer la désillusion et d’exposer mes péchés devant le Dieu tout puissant. Sauf que je n’y croyais pas. Le vrai seigneur, c’était moi et moi seul.

Un seigneur aux doigts brisés par son ancien meilleur ami. Mes doigts plièrent d’une façon tout sauf naturelle, ce qui m’arracha une grimace de douleur, même si je semblais avoir mon souffert que le soviet.

- C’est tout ?

Je m’avançai en ricanant dans ma barbe. Certes, une légère blessure, mais ni lui ni moi n’avions eu le courage d’appuyer sur la gâchette. Lui, c’était une faiblesse. Pour ma part, c’était plutôt l’espoir de pouvoir retrouver mon meilleur associé. Les autres étaient des mauviettes qui ne savaient rien faire. Je regrettais seulement de n’avoir tirer avant. C’était trop tard maintenant.

- Toi, le grand Alexeï qui a juré ma mort, tu te contentes de faire craquer mes doigts ? De me désarmer ? Comme tu es faible ! Je retire ce que j’ai dit, je ne veux rien avoir à faire avec une famille de gay en tutu.

Qu’est-ce que j’aurais donné pour ne jamais avoir à vivre ça. Ne pas avoir à y penser, vivre simplement, mortellement. C’aurait pu être le plus beau cadeau à m’offrir. Le moment est venu et la terre porte mes traces. Certains s’interrogent, certains me maudissent. Pour d’autres, je ne suis qu’une étoile de plus dans le ciel immense qui nous est offert. Je n’écrirai pas mes mémoires. Ma Légende se contera si elle le veut bien ; les faits parleront d’eux-mêmes ou on m’oubliera. Je ne pourrais pas supporter de revoir tout ça une seconde fois.

Je crains par ailleurs que les mots ne soient pas suffisants pour exprimer la profondeur des sentiments, la brûlure et l’urgence du moment. Je suis empli d’émotions, de vie, de savoirs et de tant d’autres choses encore, tout cela prenant source à des temps immémoriaux. Les images, la couleur ; c’est la seule façon de raviver les souvenirs avec la même teneur. Votre esprit cependant me dégoûte et je dois dire que cela le détruirait probablement que de déverser une telle dose de pouvoirs, de douleurs, de connaissances. Ou peut-être est-ce seulement la folie.

Ma main tremble. Il m’est facile d’aborder les exploits qui furent mien ; plus difficile cependant de narrer la perte de ceux qui me sont chers. Mes défaites, peu importe. Nous en connaissons tous et la dernière devrait nous mener à la mort. Quelle erreur que de se relever. Quelle erreur que d’avoir cru, encore, envers et contre tous. Je me maudis de ce geste.


Jamais je n’offrirai mes souvenirs. Je peux cependant transmettre ceci ; je ne veux pas l’emporter avec moi, je veux qu’au moins quelqu’un, quelque part, soit au courant.
J’ai aimé Alexeï. Plus fort que l’idiote génitrice de mon fils. Plus fort que mon fils. J’ai aimé Katarina, comme ma propre enfant.

Et j’allais tout faire pour les tuer.

- Et c’est tout ?

Je ramassai une grosse pierre sur le sol que je tirai dans leur direction, manquant de peu la tête de Lena et frôlant les côtes d’Alexeï.

- Connard.
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MessageSujet: Re: Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }   Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO } Icon_minitimeVen 24 Déc - 11:42

La situation n'avait que trop duré. Trop longtemps nous étions restés à faire la conversation à Armando. Il n'aurait même pas dû dire un mot. Et pourtant ses petits discours prenaient de plus en plus d'ampleur et d'importance, ce qui était intolérable. Il n'aurait pas dû pouvoir dire un seul mot ! Chaque seconde passée avec Armando était une seconde de gâchée. Je me demandais pourquoi il respirait encore. Pourquoi était-il toujours vivant ? Pourquoi mon père n'avait-il pas encore tiré ? Ce n'était absolument pas dans mes habitudes de souhaiter la mort de quelqu'un. Mais je n'avais jamais autant désiré la mort de quelqu'un qu'aujourd'hui. Cet homme méritait de mourir, et il ne méritait même pas le statut d'être humain. Pas après touts les crimes perpétrés en son nom. Surtout pas après ça... Je le revoyais me frapper, encore et encore, sans me laisser le moindre répit. Me menacer, menacer les miens... Oh, si seulement mon père avait été là pour voir ça... Oh, si seulement il s'était rendu compte à quel point j'avais souffert... Quand il était arrivé, mes blessures étaient guéries, et on ne voyait plus aucune trace des sévices qui m'avaient été infligés. Ethan, lui, avait tout vu et je doutais qu'il puisse un jour oublier ces images. Je regrettais presque qu'il ne puisse les partager avec mon père. Pour que ce dernier se rende véritablement compte des souffrances qui avaient été les miennes. Pour lui, cela n'avait pas existé, parce qu'il n'avait été témoin de rien...

J'eus un sursaut quand je vis mon père frapper Armando brusquement. Un second quand je vis l'arme de ce dernier tomber par terre sans plus de cérémonie. J'ouvris de grand yeux choqués et étonnés. Alors, mon père se décidait enfin à agir ? Je me rendis compte que les doigts d'Armando s'était pliés d'une façon peu naturelle, de même que ceux de mon père. Cependant, je faillis lâcher la même phrase qu'Armando lui même. C'est tout ? Il se contentait de le désarmer ? Malheureusement, Armando avait raison... Mon père était faible... Il ne parvenait pas à faire ce qu'il aurait dû faire depuis déjà longtemps. C'était... J'étais tellement déçue. Je m'attendais à autre chose. Oui, je l'avoue, je m'attendais à une vengeance monstrueuse et terrible, sans pitié. Pas à ça... Il lui laissait la vie sauve, il le graciait en quelque sorte. Il ne se rendait pas compte, ou quoi ? Armando allait continuer à nous persécuter, c'était évident. Il ne nous laisserait pas nous en sortir, jamais. Il n'aurait de cesse de tous nous tuer et d'anéantir notre communauté. Je n'osais pas croire que mon père ait pu se comporter comme lui. Combien de personnes étaient mortes par sa faute ? Quelque chose me disait qu'il avait autant de sang sur les mains que son associé.

Je lui lançais un regard navré et déçu lorsqu'il m'attrapa par le bras en m'annonçant tout bêtement que nous nous en allions. Alors oui, c'était tout... Je me détournai de mon bourreau et commençai à m'éloigner avec mon père, quand je vis quelque chose frôler la tête de Lena et retomber par terre avec un petit bruit sourd. J'écarquillai les yeux en me rendant compte que c'était une pierre. Oh mon dieu ! Il avait failli tuer mon bébé avec une énorme pierre ! Oh mon dieu ! J'ai carrément vu rouge. J'ai collé Lena dans les bras de mon père presque violemment et j'ai fait volte-face. J'ai fait un pas vers Armando, armant mon arme d'un seul mouvement. Je visai d'abord la poitrine, avant de descendre le bras, pointant l'arme vers le genou. Sans hésiter plus d'une seconde, je tirai. Le coup de feu résonna dans le couloir et le recul de l'arme me fit faire un pas en arrière.

« Vous aviez raison, je ne sais pas me servir d'une arme. Oups, il me semble que j'ai explosé votre genou. Oh, je suis tellement désolée ! »

J'aurais pu l'achever, mais j'étais trop contente de voir la souffrance naitre sur son visage. Oh, pauvre homme ! J'espérais que quelqu'un vienne l'achever ou qu'il souffre le martyr en essayant de sortir d'ici. J'approchai de lui, et voyant qu'il se tenait la jambe, en grimaçant, je n'ai pas résisté à l'envie de lui donner un coup de pied pour le faire tomber à genoux.

« Me torturer, me menacer, c'est une chose. Mais touchez encore une seule fois à ma fille et cette fois ci je vous jure que je vous tue. À moins que quelqu'un ne s'en charge avant moi... Allez pourrir en enfer. »

Je le regardai de haut avant de m'éloigner, sans un regard. De toute façon, je pouvais lui tourner le dos, il n'avait pas d'arme. Sans plus de de cérémonie j'arrachais Lena des bras de mon père.

« Tu n'es qu'un lâche. »

Je glissai l'arme dans la poche de mon jean avant de partir droit devant moi. J'allais retrouver mon mari, avec ou sans son aide. J'espérais qu'il ait au moins le courage de m'aider à faire cela au lieu de partir en courant. Moi, tout ce que je voulais c'était retrouver Ethan au plus vite. J'avais compris que mon père n'était peut-être pas prêt à faire n'importe quoi pour me protéger.

[ Voilà, désolée, c'est pas terrible mais c'est pour achever :p Voilà, encore un post pour chacune de vous, et ce sera terminé ]
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MessageSujet: Re: Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }   Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO } Icon_minitimeJeu 30 Déc - 18:34

J'avais cru pendant un instant que Katarina résisterait, mais elle finit par me suivre, après m'avoir lancé un regard plein de déception qui me creva le cœur. Oui, je n'avais pas été capable de tuer Armando. Malgré ma promesse. Oui, j'avais été faible, et c'était sans nul doute la première fois que je l'étais devant ma fille. Je lâchai le bras de Katarina et passai mon arme dans la main gauche. J'allais être très utile, tiens, maintenant que la droite était inutilisable. Je me crispai lorsque je l'entendis parler dans mon dos et ralentis le pas. Il était presque en train de me faire changer d'avis, là. Il aurait franchement mieux fait de la fermer. Je n'étais pas encore parti, et j'étais toujours armé alors que lui ne l'était plus. Je savais à peu près viser de la main gauche ; sans être très doué, je ne doutais pas d'avoir assez de balles pour réussir à en finir avec lui.

Mais Katarina avançait, et je ne voulais pas la quitter. Sans me rendre compte qu'elle aurait cent fois préféré que je me retourne et que j'achève son tortionnaire. Je me cherchais de nouveau de fausses excuses, comme à mon habitude. Je n'aurais pas voulu commettre un meurtre devant ma fille, n'est-ce pas ? Je n'aurais pas voulu qu'elle voie ce côté-là de mon être. Ce côté vengeur implacable qui m'avait poussé à tuer sans une once de regret le meurtrier de ma femme. Douce illusion, encore une fois, je ne l'avais pas tué uniquement à cause de notre ancienne amitié, même si je me refusais à l'admettre. Et peut-être, après tout, que je n'étais tout simplement pas assez courageux pour tuer quelqu'un. Après tout, à part ce maudit chauffard, jamais je n'avais commis de meurtre. Ah certes, j'en avais été responsable de beaucoup, je ne pouvais le nier. Mais jamais sous mes yeux. Jamais je n'avais été témoin de ce que je provoquais. Alors oui, peut-être que j'étais plus lâche qu'Ethan, peut-être que je n'aimais pas autant Katarina que lui.

Oh mon Dieu. Penser cela me tuait. Et je me serais sans doute retourné pour tirer sur Armando sans plus réfléchir si je n'avais pas senti précisément à ce moment-là un choc contre mes côtes. Un bruit sourd résonna et l'éraflure que m'avait fait la pierre qu'il venait de nous lancer commença à me brûler à travers mon T-shirt déchiré par la dernière arme qu'il s'était déniché. Simplement, Katarina fut plus rapide que moi et me colla de nouveau Lena dans les bras avant que je puisse faire quelque chose. Et si je sursautai lorsque le tir résonna dans le couloir, je ne pus m'empêcher de sourire lorsqu'elle fit écho à mes paroles de sa voix ironique. Alors qu'une petite voix me murmurait que même ma fille enceinte et face à son tortionnaire était plus courageuse que moi. Magnifique.

Elle me crucifia sur place lorsqu'elle me reprit Lena des bras, en lâchant cette phrase en suspens depuis que j'avais désarmé Armando. Et je sentais le rire de mon ancien meilleur ami naître sur ses lèvres malgré sa blessure, je l'imaginais très bien se moquer allégrement de cet Alexeï faible et émotif qui n'était même pas capable de tuer un homme qu'il détestait, simplement parce qu'ils avaient été amis auparavant. Et lui alors, il n'avait pas tiré, tentais-je puérilement de me rassurer. Mais je savais pourquoi, et je savais que ce n'était pas pour la même raison que moi. Lui voulait retrouver son allié, moi je ne pouvais simplement... pas tuer celui qui avait partagé ma vie pendant si longtemps. Quand je le voyais, les images de Katarina humiliée et torturée s'effaçaient automatiquement, parce que je n'arrivais pas à croire qu'il eût pu lui faire une chose pareille. Pas quand je le revoyais et qu'il m'abreuvait de paroles pour me persuader qu'il la protégerait désormais. Quel naïf, Alexeï, pauvre crétin ! A présent c'était trop tard.

Je ne le regardai pas une dernière fois avant de partir. Je me contentai de rattraper Katarina, visage fermé, furieux contre moi-même comme je ne l'avais jamais été.

J'avais eu l'occasion de tout effacer, de tout me faire pardonner, par un simple geste qui m'aurait valu la reconnaissance de beaucoup de monde et surtout, surtout, de celle de ma fille, la seule personne qui m'intéressait. Et j'avais réussi à échouer. Faible, oui, j'étais faible. A présent je ne pourrais plus m'en cacher.
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MessageSujet: Re: Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO }   Pleasure to meet you but prepare to bleed { ALEXEI & ARMANDO } Icon_minitimeLun 3 Jan - 20:07

Le rictus n’était pas encore effacé de mon regard. Je me moquais de cette faiblesse qui les caractérisait tous les deux. Un centimètre. Un tout petit centième de mètre, c’était tout ce qu’il avait manqué à mon tir pour tuer son enfant. Je n’avais pourtant pas de remords. Cette petite fille n’était pas des miens – d’ailleurs, je n’aurais pas eu de remords à liquider mon propre fils s’il l’avait fallu.

C’était ma seule faute avec Alexeï. Son sang russe était impur. Il n’avait rien d’un homme fort Italien. Mon éducation, mon sang, ma patrie ; tout ça coulait en moi pour m’offrir la dureté nécessaire à ce monde. C’était aussi pourquoi je survivrais plus longtemps qu’eux. Les gens me détestaient, mais je leur faisais peur. J’aimais mieux me savoir hais que d’avoir de faux amis qui prétendaient m’aimer pour mieux me planter un couteau dans le dos l’instant suivant. Au moins, je savais à quoi m’en tenir. Comme on savait toujours aussi où on en venait avec les gens malhonnêtes. Les francs, voilà qui m’énervaient. Ces empathiques qui essayaient de vous venir en aide et qui, au final, faisait quelque chose d’absolument stupide qui vous faisait honte.

Alors oui, les coins de ma bouche étaient toujours plissés lorsque je me sentis tomber, comme au ralenti. Tout s’était passé très vite, à un tel point que je n’avais pas eu le temps de réagir. J’avais bien vu pourtant, avais observé l’arme que Katarina levait vers moi. Elle l’avait abaissé et je pensais qu’elle se dégonflerait, comme son trouillard de père. Kat était femme à me plaire : elle ne reculait devant rien. Je vécu donc la douleur de nouveau, intensément. Cette souffrance qui menaçait de me terrasser avant même que je n’atteigne le sol.

Puis, je m’écroulai et tout redevint normal. L’adrénaline ne gommait en rien mon supplice. Le simple fait de porter ma main à ma jambe me confirma ce que je savais déjà. J’étais poisseux de sang, l’os n’était cependant pas fracturé, ce qui était une chance. Le mauvais point, c’était que la balle était toujours prise dans mes chairs.

Je relevai les yeux vers mes deux malfaiteurs en herbe qui s’enfuyaient dans le couloir alors qu’un de mes hommes arrivait pour m’aider. Il me demanda s’il devait les poursuivre, mais je l’en empêchai. J’allais le faire moi-même, les torturer et les étouffer lentement de mes propres mains.

Ce n’était que partie remise.
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