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 Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )

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Katarina K. Jones
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MessageSujet: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeSam 26 Fév - 10:33

GROUPE RP NUMERO 1 :

Ordre de postage : KATARINAALEXEICASSANDRE ( - ETHEN ? )

Présence d'une dizaine de PNJs à prendre en compte pour plus de réalisme. Le premier groupe part avec ses propres affaires, ainsi qu'une partie des armes et du matériel de survie. Ce groupe est en majeure partie composé de femmes et d'enfants ( les personnes les plus fragiles ) avec environ cinq hommes pour les défendre.

Le trajet jusqu'à Elizabethtown prend un peu moins d'une semaine à pieds.

Détails à prendre en compte : La température à l'extérieur de la ville est basse, et la neige couvre encore une bonne partie des lieux.
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeSam 26 Fév - 16:30

C'était officiel. Nous partions, nous déménagions. C'était aussi simple que cela. Nous partions. Après plus de deux années passées à vivre sous la ville, nous allions enfin nous en aller d'ici. Plus de lumière artificielle, plus de couloirs glacés, plus de dangers... J'aurais pu être très contente de m'en aller si les choses avaient été différentes. Après tout je n'attendais que ça : que nous nous en allions, que nous quittions cet endroit. Dès le moment où j'avais posé les pieds ici j'avais voulu m'en aller. Et pourtant c'était dans cet endroit lugubre que j'avais rencontré mes meilleurs amis, mon mari, c'était dans cet endroit que j'avais mis ma fille au monde... Cela ne rendait pas ce lui attachant pour autant. C'était aussi l'endroit où j'avais vu des gens mourir, l'endroit où j'avais failli mourir, l'endroit où l'on l'avait enlevée... Cet endroit était loin d'être paradisiaque, même si nous avions été à l'abri pendant un certain temps. Pourtant, je ne ressentais rien. Nulle joie, nulle peine. Nous partions, c'était tout. Trop de choses s'étaient passées ces derniers temps pour que je puisse me réjouir à l'idée de m'en aller. La seule chose qui me réjouissait un tant soit peu c'était de savoir que Lena aurait bientôt une vie normale. Enfin. Il était temps... Mais pour le moment, je ne savais même pas où nous allions, alors je ne pouvais pas non plus sauter de joie. J'avais l'impression de partir à l'aveugle... La seule personne qui aurait pu me rassurer n'était pas là. J'aurais au moins aimé savoir où nous allions mettre les pieds. Je n'avais que les informations données par Alexander et Riley. Ethan ne m'avait pas dit grand chose au sujet de la petite ville d'Elizabethtown, sinon que c'était un endroit charmant, une petite banlieue bourgeoise entourée de verdure. C'était tout. J'aurais aimé en savoir un peu plus avant de partir, mais je n'avais pas le choix. Ethan avait insisté pour que Lena et moi fassions partie des premiers à partir. Ce que je pouvais comprendre. Mais je n'étais pas rassurée pour autant. Nous allions devoir traverser New-York. Et si avant j'adorais me promener dans les rues de la ville, ce n'était plus le cas. J'avais peur de ce que nous pourrions trouver à l'extérieur. La dernière fois que j'étais sortie... Eh bien je n'avais pas fait que de bonnes rencontres. Et là il y aurait Lena... Ce serait la première fois qu'elle verrait l'extérieur, mais les conditions ne seraient pas idéales. Nous devrions faire vite... Ce ne serait pas le temps des découvertes.

J'avais rassemblé nos affaires et je m'étais rendue compte que notre vie se résumait à peu de choses. Beaucoup de vêtements, quelques souvenirs, des photos... Rien de plus. Ce qui prenait le plus de place en fin de compte, s'étaient les affaires de Lena. Les miennes et celles d'Ethan rentraient dans deux sacs de moindre importante, il en avait fallu un énorme pour Lena. Mais là encore, je ne pouvais m'empêcher de me dire que cela ne représentait rien. Rien de ce que cela aurait dû être... Lena n'avaient que des vêtements récupérés, des jouets qui n'étaient pas neufs... Loin de moi l'idée de me plaindre, mais je rêvais de tellement mieux pour ma fille, pour mes enfants. Peut-être qu'ils auraient tout ce dont ils avaient besoin, là bas... Une jolie chambre peinte, un joli berceau, des peluches, des tonnes de jouets... Des jouets en plein air... Un jardin dans lequel ils pourraient jouer... Oui, peut-être qu'ils auraient tout cela. Il fallait au moins essayer qu'ils aient tout cela. De toute façon, nous ne pourrions pas rester toute notre vie ici. Une fois que les sacs furent au milieu de la pièce, j'ai regardé autour de moi, et je me suis rendue compte que de toute façon nous ne perdions rien. Des murs gris, c'est tout... Encore que le mur qu'Ethan avait repeint pour moi me manquerait... Et peut-être le berceau de Lena, aussi. Notre lit ? Peut-être un peu aussi. Mais ce n'étaient pas des choses introuvables. J'étais sûre qu'Ethan ferait tout pour que nous ayons une parfaite petite maison. C'était étrange de se dire que nous pourrions enfin toucher notre rêve du bout des doigts. C'était tout ce que je voulais. Avoir une vie normale. Je ne demandais pas grand chose. Juste une vie normale. Dans un monde parfait, nous aurions eu une petite maison de banlieue, avec un jardin, peut-être un chien... Était-ce qui nous attendait ? Ou allions nous avoir le droit à une vie dangereuse et difficile à l'extérieur ? Je ne pouvais m'empêcher de douter et de m'inquiéter. Mais je devais mettre mes doutes de côté pour me préparer au départ. Nous partions bientôt.

Tout de suite, même. J'avais su hier que nous partions aujourd'hui. Autant dire que cela m'avait laissé peu de temps pour me faire à l'idée et pour me préparer. Mais je m'étais empressée de préparer nos affaires. Je ne désirais rien plus fort que de retrouver Ethan, de m'assurer qu'il allait bien. S'il allait bien. Impossible de savoir dans quel état il était. C'était le plus frustrant. En plus de ce terrible sentiment de culpabilité qui m'agitait parce que je n'avais pas été capable de le prévoir. Mais l'idée de le revoir bientôt me redonnait courage et espoir. J'aurais moi même insisté pour faire partie des premiers à partir s'il l'avait fallu. Je voulais enfin retrouver mon mari et sa présence réconfortante. Rien ne comptait plus. Ma terreur était peu à peu remplacée par une forte détermination. Je voulais revoir Ethan, coute que coute et le plus vite possible, quitte à tout porter moi même, quitte à ramper sur les quarante kilomètres qui nous séparaient. Je ne supportais plus ces périodes d'éloignement que la vie nous imposait. J'en avais assez, d'autant plus qu'il était l'unique personne sur laquelle je pouvais compter en permanence. Il ne fallait pas compter sur mon père...

Mon père, mon cher père qui était revenu comme une fleur avec sa jolie poupée ! J'avais refusé de lui parler, refusé de le voir même. Encore plus quand j'avais appris ce qui serait le choc de ma vie : sa nouvelle poupée, sa nouvelle « compagne » était enceinte. ENCEINTE ! Elle était à peine plus vieille que moi, mon père avec plus de cinquante ans et elle était ENCEINTE ! Enceinte, en même temps que moi. C'était une blague. Une mauvaise blague, mais c'était une blague. Ce ne pouvait qu'être une blague. Je n'arrivais pas à y croire. Il l'avait mise enceinte ! Et allait-il me dire que cet enfant aussi était une erreur dans sa vie ? C'était plus que je ne pouvais en supporter. Comment aurais-je pu ? Je serais mère en même temps que je serais sœur... C'était risible. Risible. Et j'avais beau être très ouverte d'esprit je ne parvenais pas à l'accepter. C'était plus que je ne pouvais en supporter. J'avais l'impression d'être un lot de consolation. J'avais l'impression d'être la personne qu'il venait voir lorsqu'il n'avait plus personne. Et maintenant qu'il avait retrouvé sa charmante Inessa, je ne passerais plus qu'au second plan. Je le savais, j'avais déjà vécu cela. Il m'abandonnait, me retrouvait, m'abandonnait, me retrouvait. Encore et encore. Mais jusque là j'avais été trop naïve pour m'en rendre compte. Il avait fallu que je me retrouve seule et enceinte pour le comprendre. Mais là, c'était terminé. Je n'en pouvais plus. Je ne voulais plus pardonner, je ne voulais plus lui donner de chance. Jamais. J'en avais assez d'être la gentille petite fille conciliante. Il ne méritait plus que je fasse le moindre effort pour lui. Il ne méritait pas que qui que ce soit fasse le moindre effort.

J'ai rassemblé nos affaires, j'ai jeté un dernier coup d'œil à notre chambre et je suis sortie. Il était convenu que nous partirions à onze heures du matin, il est était dix heures et demi. Comme prévu je me suis rendue à l'entrée de la communauté avec nos affaires. J'avais improvisé un porte bébé pour Lena avec une écharpe, sachant parfaitement que je ne serais pas capable de la porter à bout de bras pendant quatre jours. J'étais enceinte de plus de cinq mois. Porter Lena et nos affaires toute seule ne serait peut-être pas une bonne idée mais je n'avais pas le choix. À chacun sa croix. Et je refusais que mon père touche Lena. S'il voulait faire bonne figure, qu'il porte mes sacs ! Arrivée devant la porte, j'ai posé nos sacs avec ceux des autres personnes qui attendaient là. On m'expliqua que chacun porterait ce qu'il pourrait porter, que ce soit ses affaires ou non. Je n'étais pas contre être débarrassée d'un peu de poids... Je berçai Lena, qui se demandait quelle était la cause de tout ce boucan autour d'elle. Elle s'accrochait à ma veste, la mâchouillant doucement. Elle commençait à faire ses dents, alors pour éviter d'avoir trop mal, elle mordillait et mâchouillait tout ce qu'elle pouvait. Elle était adorable, avec ses trois couches de vêtements, son bonnet et ses petites moufles. Les gens déjà là étaient en grande conversation. Tout le monde était inquiet et surexcité. Il y avait beaucoup d'enfants avec nous. J'avais cru comprendre que les personnes les plus fragiles partaient en premier, avec une bonne escorte... Enfin, bonne, c'était relatif. Alors que je relevai la tête pour saluer Cassandre, je vis apparaitre mon père, avec des sacs sur les épaules. J'ai perdu mon sourire. Il venait vers moi, et je n'avais pas vraiment les moyens de le fuir. Je soupirai.

« Voilà le père modèle... »

Je secouai la tête. Comment se pouvait-il qu'il fasse le voyage avec nous ? À mes yeux il n'était ni une personne fragile, ni une merveilleuse escorte. Et il n'avait personne à protéger. Non, sa jolie petite blonde n'était pas là.

« Qu'est-ce que tu as fait de la... la quoi déjà ? Ah oui, la troisième mère de tes enfants ? Étonnant que tu ne tiennes pas à ce qu'elle vienne avec toi pour notre promenade de santé. »

J'eus un petit rire, en secouant la tête. Le voyage ne serait pas te tout repos avec mon père dans les parages. Je le connaissais assez bien pour savoir que ces quatre jours seraient insupportables, qu'il tenterait par tous les moyens de s'expliquer, qu'il n'aurait de cesse de me demander de lui pardonner... Et je n'en avais pas la moindre envie.

« Écoute moi bien. Ces quatre jours promettent d'être éprouvant, et la dernière chose que je veux c'est passer mon temps à t'écouter. Je n'ai pas envie de t'écouter, alors fait toi tout petit. Ou reste ici avec ta précieuse Inessa ! »

{ NB : RP d'introduction pour chacun, je mets en place le départ dans le prochain. }
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeLun 28 Fév - 14:03

Partir. Partir loin dans un endroit que nul ne connaissait, un endroit qui serait prétendument sécurisé, loin des Hors-la-Loi, où nous pourrions vivre normalement. Pour l'instant, ce que je retenais surtout, c'était que ce petit paradis d'après-guerre était à quatre jours de marche, quatre jours durant lesquels nous pourrions nous faire tirer comme des lapins, ou nous faire suivre à loisir. Et la distance rendrait certes une attaque plus difficile, mais compliquerait aussi l'approvisionnement en denrées rares telles que les médicaments. En bref, je n'étais qu'à moitié convaincu par cette idée, peut-être aussi parce qu'elle venait d'Ethan, je devais me l'avouer, mais force m'était de regarder le fiasco qui régnait encore dans les souterrains après l'attaque pour admettre que c'était malgré tout la meilleure chose à faire. Avions-nous vraiment le choix, finalement ? Non. C'était bien le problème dans cette maudite guerre, c'était que nous n'avions jamais eu le choix de rien. Ou alors, quand on me laissait l'opportunité de me décider, je prenais le mauvais.

Par exemple, quand j'avais le choix entre ma femme et ma fille, au moment où il aurait fallu choisir Katarina, je l'abandonnais pour aller vers Inessa.

Elle n'avait pas été très satisfaite - et c'était un doux euphémisme, pour ne pas dire une litote - que je la laisse seule alors qu'Ethan était déjà parti. Elle avait été encore moins contente quand elle m'avait vu revenir, je crois. Mais le summum avait sans doute été lorsqu'elle s'était rendue compte qu'Inessa était enceinte. Cela se voyait déjà, et je n'avais guère pu le cacher, pas plus qu'Inessa n'aurait pu me le dissimuler longtemps, berceau ou pas. Elle ne m'avait rien dit, pas encore, pour la simple et bonne raison que dès que j'avais vu son regard frondeur posé sur moi, j'avais su qu'une énième dispute m'attendait, et je la fuyais de nouveau, reculant sans cesse l'échéance. L'échéance de quoi ? Il faudrait crever l'abcès, tôt ou tard, mais rien ne me déplaisait tant que ces affrontements avec ma fille, et je repoussais celui-ci, sans cesse, me demandant quand est-ce que je me déciderais un jour à assumer mes erreurs avec elle. Je n'étais pas censé avoir peur d'elle, c'était elle qui aurait dû avoir peur de moi ! Non ? Certes, il fallait dire aussi que je faisais beaucoup plus de sottises qu'elle. Elle ne m'aidait pas dans ma tâche, m'échappant elle aussi les rares fois où j'avais pris mon courage à deux mains pour tenter de lui expliquer. Lui expliquer pourquoi j'étais parti, et éventuellement ce qu'il en était vraiment de cette foutue grossesse. Même si j'avais trop de mal à m'y faire moi-même pour réussir à lui avouer, en tout cas pas tout de suite.

J'avais eu une envie irrésistible de faire taire Alexander, peu importe par quel moyen, lorsqu'il nous avait annoncé les groupes de départ définis par ses soins et les diverses demandes qu'il s'était efforcé de respecter au mieux. Moi, je n'avais rien demandé, j'étais franchement mal placé pour ça, et d'ailleurs je me disais que ça ne pouvait pas être pire que ce que je vivais en ce moment, à essayer d'un côté de faire cesser l'indifférence suprême d'Inessa et de l'autre à éviter les regards emplis de reproches de Katarina. J'avais oublié, bien sûr, que le pire serait sans doute d'être confronté justement en presque tête-à-tête avec ma fille pendant quatre jours où je serais censé la protéger.

Ha ! C'est que sans en avoir l'air, Alexander ne manquait pas d'humour ! Protéger une personne qui refusait de me laisser approcher ! J'avais été plus que surpris lorsque j'avais appris que je ferais partie de l'escorte censée protéger les enfants et les plus fragiles. Depuis quand me faisait-on confiance à ce point ? Peut-être était-ce plus simplement que l'on me faisait confiance vis-à-vis de Katarina. Ni Ethan ni Alexander n'étaient encore au courant que j'avais été absent plus ou moins en même temps qu'eux. En tout cas, j'avais jeté un rapide coup d'œil à son expression lorsqu'elle avait entendu nos noms, et j'avais parfaitement vu sa grimace. Voir que ma fille était dégoûtée à l'idée de voyager avec son père n'était pas quelque chose qui m'enchantait, assez curieusement. Ceci dit, ma première réaction avait été de réfléchir à une solution pour que je puisse changer de groupe. Avant de réaliser que finalement, disputes ou pas, je n'avais pas envie de laisser ma fille enceinte sous la tutelle de quelqu'un d'autre. Pratiquement tous les autres hommes de la Communauté étaient de parfaits inconnus pour moi. Et après réflexion, peut-être que je pourrais profiter de ce voyage justement pour qu'elle digne enfin m'entendre. Il fallait bien que nous réussissions à nous parler un jour.

Mes affaires avaient été préparées rapidement, d'une parce que nous avions appris ce déménagement soudain la veille même de notre départ, de deux tout simplement parce que je n'avais pas grand-chose à part des vêtements, et un ou deux livres que je connaissais par cœur à force de les relire lorsque j'étais désœuvré. Un bien maigre sac sur les épaules pour un déménagement, je poussai un long soupir en songeant à Katarina qui avait certainement plus d'affaires. Ethan ne serait pas là pour emmener les siennes propres, et Lena avait besoin de beaucoup de choses.Elle n'arriverait jamais à tout porter toute seule. Du moins aurais-je une excuse pour lui rendre service... J'espérais que cela la rendrait plus conciliante - même si en vérité je craignais de me bercer d'illusions.

J'avais hésité en voyant le groupe de loin, alors qu'elle était déjà arrivée. Faire comme si de rien n'était ou alors aller la voir pour essayer de lui parler dès maintenant ? J'optai pour un compromis, à savoir me diriger vers elle en attendant de voir ce qu'elle ferait. Même si elle m'ignorait, j'aurais quatre jours pour essayer de la convaincre de se tourner un peu plus vers moi. Je sentis dès qu'elle ouvrit la bouche que ça n'allait pas être une partie de plaisir.

J'avais une petite idée du point jusque auquel elle m'en voulait, et je ne fus pas déçu. Je me pris une claque mentale dès ses premiers mots. Et que pouvais-je répondre à ça ? Ces derniers jours, la laissant seule, j'avais été tout sauf un père modèle. Elle qui clamait toujours qu'elle n'était pas une poupée fragile, j'avais naïvement cru qu'elle ne s'en offusquerait pas, ou du moins pas autant. J'avais oublié qu'un traumatisme tel que celui que nous avions vécu lorsque les Hors-la-Loi nous avaient envahis avait pu quelque peu changer la donne. Ses mots me blessèrent plus que je ne l'aurais imaginé.

J'aurais voulu le lui dire, mais je n'y parvenais pas, et encore moins devant autant de monde. Est-il seulement possible d'avouer à sa fille que la compagne de son père, qui accumulait déjà beaucoup de défauts involontaires - comme par exemple son âge ou une malencontreuse ressemblance avec une personne que je ne citerai pas - était enceinte du tortionnaire de ladite fille ? Non, mon trésor, je suis navré, tu n'auras pas de petit frère ou de petite sœur. Simplement l'héritier d'Armando ! Mais ne t'inquiète pas, tu ne seras pas obligée de le voir, moi par contre, je me suis engagé à l'élever... Eh oui, c'était ça ou Inessa restait avec l'autre imbécile de Shannon. Ah ! Toi aussi tu as remarqué qu'elle m'ignorait ? Eh oui mais que veux-tu, il fallait bien que je prenne le risque ! Quel risque ? Eh bien, le risque de me retrouver à m'occuper d'un enfant dont je ne veux absolument pas sans même avoir la récompense du pardon de la femme que j'aime par exemple. Non, je ne pouvais pas vraiment lui dire ça. Je lui répondis en me retenant d'afficher une expression narquoise - j'étais parfois un peu obtus [*tousse, tousse* fait la joueuse], mais je n'étais pas suicidaire.

- Si tu as bien vu comment elle se comporte depuis son retour, je crois que ça ne changera pas grand-chose qu'elle voyage ou pas avec moi.

Je n'avais pu empêcher ma voix d'avoir un accent blessé, trop blessé à mon goût, même si je ne savais pas en réalité s'il lui avait été audible. Quand bien même ç'aurait été le cas, je me doutais qu'elle s'en ficherait. Inessa n'avait eu aucune réaction visible lors de l'annonce des groupes, comme d'habitude, elle jouait les indifférentes partout et pour tout. Je m'étais rendu compte après coup que cela valait peut-être mieux comme ça. Au moins n'aurais-je pas à me couper en deux pour les deux femmes de ma vie, qui présentement me détestaient autant que je les aimais. Cependant, la laisser sans moi alors qu'elle était enceinte, plus vulnérable, ne m'enchantait pas.

Je devais avouer que le fait qu'elle soit enceinte d'Armando au lieu de moi avait grandement contribué à me faire passer la pilule. Mais passons. Pourquoi avais-je réussi à me satisfaire de ce voyage, déjà ? Parce que cela me donnerait l'occasion de parler à Katarina ? Elle brisait déjà cet espoir. Tentative d'humour maladroite, je ne sus que lui répondre :

- Et ai-je le droit de porter tes sacs pour te soulager un peu ?

Je ne savais pas si c'était une très bonne idée de le présenter comme ça, mais bon. J'eus un malheureux sourire à l'adresse de Cassandre, qui lui disait bonjour l'instant d'avant. Je savais peu de choses d'elle... sinon que c'était elle qui gardait Lena depuis que Lilly n'y avait plus droit. Mais trop d'événements s'étaient produits depuis entre Ethan, Katarina et moi pour que je tente de revoir ma petite-fille en manipulant un tiers.
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeLun 28 Fév - 19:50

A peine nous nous étions retrouvés que nous nous séparions. Riley n’était revenu que depuis 24h à peine qu’il nous fallait déjà être séparés…Quand je l’avais vu vivant et en bonne santé devant moi dans le couloir la veille, j’avais cru rêver. Mais quand il m’avait souri et qu’il avait ouvert grand ses bras pour m’inviter à m’y blottir alors que le couloir était noir de monde et que tout les regards étaient rivés sur nous, je n’avais pas réfléchi une seule seconde. Je savais que nous avions promis d’être discrets mais je m’en fichais. Je m’en fichais parce qu’il avait tenu parole. Il était revenu. Sain et sauf ! Et c’était tout ce qui comptait. Je me suis jetée contre lui et je l’ai étreint alors que mes lèvres se posaient partout, et que mes mains caressaient son visage. Je pleurais de soulagement, me moquant des murmures autour de nous.

Mais nous fûmes rapidement séparés par Alexander qui me salua et me dit qu’il allait devoir me prendre encore quelques heures mon amoureux. Je retournai alors chercher Lena pour la ramener à ses parents quand Riley me dit qu’Ethan n’était pas rentré avec eux. Il m’expliqua brièvement la situation et me conseilla d’aller passer un peu de temps avec Katarina qui semblait difficilement accuser le coup. Et pour cause, son mari était dans un état grave. Pas critique selon Riley, mais grave. Je ne savais pas très bien ce qu’était un pneumothorax, mais le mot donnait à réfléchir sur la gravité.

Je tentai bien que mal pendant prés de deux heures d’être une épaule réconfortante pour Katarina jusqu'à ce que le moment de coucher Lena arrive. Je la laissais alors, lui disant que j’étais là si elle avait besoin de parler.

Lorsque je retournai dans la salle à manger, je pus entendre les conversations et j’eus de la peine d’entendre les gens plaindre Katarina maintenant qu’elle était veuve. Elle n’était pas veuve. Son mari n’était pas mort ! Je ne pouvais pas rester à les entendre dire de pareilles inepties et je préférais m’éloigner. Riley me sauta carrément dessus et je me mis à rire. Sans plus de cérémonies, il m’emmena dans sa chambre. Et alors que je connaissais sa position sur nos relations intimes je me mis à l’embrasser à pleine bouche, et lui demandai de me faire l’amour. J’avais eu si peur de ne jamais le revoir, que je ne voulais plus attendre. Pendant quelques minutes, il refusa mais quand je me déshabillai un peu maladroitement et me glissai dans les draps, il accepta de me donner ce dont j’avais besoin. Ce fut lent, amoureux, câlin, doux, sensuel. J’aurais aimé qu’il soit le premier.

Avant de m’endormir dans ses bras, ses doigts caressant mon bras inlassablement de haut en bas, Riley me dit que nous allions devoir être encore séparés un petit peu. Demain, nous prendrions la route avec quelques enfants pour nous rendre à Elizabethtown. Je me mis à sangloter. Je ne voulais pas être séparée de lui, je ne voulais plus. J’avais peur. J’étais terrifiée même. Il avait beau me dire qu’il partirait dix jours après moi dans le groupe suivant, je le suppliais de venir avec moi. Mais Riley se contenta de me serrer contre lui. Réponse silencieuse… Alors je profitai de cette nuit et de ces instants pour me saouler de son odeur.

La nuit fut entrecoupée de nombreux réveils et nous dûmes nous lever. Nous partirions dans la matinée, et je devais prendre mes affaires. J’aurai pu ne rien prendre que cela aurait été la même chose. J’avais peu de choses auxquelles je tenais réellement. Maintenant que Riley était entré dans ma vie, les choses matérielles n’avaient pour moi aucune réelle valeur. Mais je mis les vêtements que j’aimais le plus, et quelques petits souvenirs que j’avais. Tout tenait dans un grand sac à dos. Je savais que je ne regretterais pas cet endroit. J’y avais certes trouvé l’amour mais les derniers jours avaient été trop éprouvants pour que je regrette cet endroit.

A dix heures et demie, je me décidai à rejoindre l’endroit que nous avait indiqué Alexander lors du petit-déjeuner. Je savais avec qui je voyagerais. Ce serait le père de Katarina qui serait chargé de nous mener tous sains e saufs jusqu'à notre prochain lieu de résidence. Elizabethtown… Je connaissais cette bourgade de nom mais je ne savais pas trop où elle se trouvait. Déjà six ou sept personnes se trouvaient là, et je cherchais des yeux mon petit-ami qui n’était pas là. Je me dirigeai alors vers Katarina et Lena qui voyageraient avec moi, mais alors que je la saluai, son père arriva et je me tendis alors qu’ils échangeaient des paroles assez dures. Je ne connaissais pas très bien leurs liens, et je ne comprenais pas. Mais ce n’étaient pas mes affaires, et je refusais de m’y mêler. Alors je me fis toute petite, en attendant un peu.

Je priai intérieurement pour qu’ils ne se disputent pas pendant le voyage. Pas seulement pour eux (même si je trouvais fort triste qu’un père et sa fille soient autant en froids) mais pour Lena surtout. Katarina avait noué une écharpe pour tenir Lena contre elle, alors je me doutais qu’elle ne me confierait pas la petite. Et puis de toute façon je serais sans doute assignée à prendre en charge un ou deux enfants.

J’adorais les enfants et j’étais heureuse qu’on me fasse assez confiance pour me les confier. La petite Beth me prit la main et je m’agenouillai pour me mettre à sa hauteur. Elle avait perdu sa mère lors de l’attaque des hors-la-loi, et elle semblait encore ne pas réaliser qu’elle ne reverrait plus jamais sa maman. J’étais triste pour elle mais j’essayai de lui faire penser à autre chose.

-Papa il dit que c’est avec toi que je dois rester. Parce qu’il reste encore un peu ici. Tu veux bien hein ?

Je ne pus que lui sourire. Elle n’avait que quatre ans et elle était adorable avec ses longues boucles auburn et ses yeux gris. Je ne savais pas qui je devrais garder avec moi, mais j’étais déjà heureuse de savoir que j’aurais Beth avec moi.

-Bien sûr. Mais tu feras tout ce que je te dis hein ?

Pour réponse, je n’eus qu’un large sourire qui suffit pour me convaincre. Oui, Beth était une gentille petite fille. Son papa arriva avec un petit sac alors je m’écartais pour les laisser un peu d’intimité. Me rapprochant à nouveau de Katarina, j’essayai de prendre une voix la plus douce possible, parce que je sentais à quel point la proximité avec son père devait lui couter.

-Katarina…Je ne sais pas encore qui j’aurais avec moi, mais si je ne suis pas très chargée, je veux bien te prendre un sac si tu en as trop.

Elle était enceinte de quelques mois, et elle devait ainsi être relativement fatiguée. Sans compter qu’elle devrait porter Lena qui commençait maintenant à avoir un poids relativement élevé pour être porté pendant tant de kilomètres. Je ne savais pas vraiment ce qui nous attendait mais je voulais l’aider.
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeMar 1 Mar - 20:31

Oh ! Pauvre petit papa ! Attendait-il sérieusement que je sois désolée pour lui ? Non, je ne l'étais pas. Si sa nouvelle petite femme avait décidé de le bouder, eh bien je serais probablement la dernière à pleurer sur son sort. Il ne méritais plus que je m'apitoie sur son sort. J'en avais assez fait. Je n'avais définitivement plus envie de m'en faire pour lui, pas plus que je ne voulais faire d'efforts. Le problème c'est que cela promettait d'être particulièrement difficile de l'ignorer totalement pendant plusieurs jours. Surtout si c'était lui qui était censé veiller sur nous... La belle affaire. Je n'étais pas réellement rassurée à l'idée de savoir que c'était lui qui serait en partie responsable de notre sécurité. Il n'avait même pas été capable de se débarrasser de son ancien associé pour me protéger. Alors j'avais du mal à avoir confiance en lui, plus encore parce qu'il serait certainement distrait par l'absence d'Inessa. Sa précieuse Inessa pour laquelle il n'avait pas hésité à abandonner sa fille et sa petite-fille. Au moins c'était tout à fait clair : il avait fait son choix. Et quand bien même j'étais terriblement blessée et déçue, au moins, c'était tout à fait clair. Je n'étais pas aussi précieuse à ses yeux qu'il l'avait dit. Ethan avait raison, mon père ne m'aimait pas autant que je le croyais, autant qu'il avait voulu me le faire croire. Si j'avais été seule j'aurais pu m'apitoyer sur mon sort, mais je ne l'étais pas et de toute façon je n'avais pas l'intention de me morfondre. J'avais ma Lena, et Ethan qui m'attendait. Je n'avais besoin de personne d'autre pour vivre et surtout pas de mon père. Lui, il m'avait empêchée de vivre. Je n'avais pu m'épanouir que pendant ces deux années où je l'avais cru mort. C'était vrai. Durant ses deux années d'absence, j'avais rencontré mes meilleurs amis, mon mari. J'avais eu ma fille et enfin j'étais retombée enceinte. Tout cela en son absence.

Je manquai de lui balancer mes sacs à la figure lors qu'il me demanda si il pouvait au moins porter mes sacs pour me soulager. Néanmoins, je me baissai et pris deux sacs que je lui collai dans les bras avec un regard tout de même un peu dur.

« Les affaires de Lena. Tâche d'y faire attention, ce sont les seules qu'elle a. »

J'aurais pu lui laisser mon sac ou celui d'Ethan, mais je préférais ne pas tenter le diable. Les affaires d'Ethan, il se serait débrouillé pour en prendre la moitié à tous les coups. Je me disais qu'il ferait plus attention à celles de Lena. Et puis mes affaires étaient moins lourdes à porter, alors autant en profiter. Par contre, hors de question de lui laisser Lena. Ce n'était pas avec ma fille qu'il apprendrait à pouponner. Et puis tout cela ce serait tout nouveau pour elle, je préférais qu'elle soit avec moi, tout comme elle le préfèrerait sans doute. Peut-être même aurait-elle préféré Ethan. Je n'étais pas jalouse, j'avais compris depuis longtemps que ma fille préférait être avec son père pour certaines choses. Elle adorait s'endormir dans ses bras tandis qu'il marchait. J'espérais sincèrement qu'elle ne me fasse pas de crise, qu'elle ne réclame pas son père... Parce que si elle voulait Ethan, que pourrais-je faire ? Il n'était pas là, je ne pouvais pas l'inventer ou le faire apparaître par magie. Malheureusement. Moi aussi, je voulais Ethan. Je rêvais qu'il me prenne dans ses bras, je rêvais de coller ma tête contre sa poitrine, de respirer son odeur, de sentir sa chaleur... Il me manquait, mais je tentais de me rassurer : dans quatre jours, nous serions réunis. Dans quatre jours nous serions ensemble et je pourrais prendre soin de lui comme j'aurais dû le faire avant qu'il ne s'en aille. Je prendrais soin de lui comme je l'avais toujours fait. Ce n'était pas parce que j'étais enceinte que je ne pouvais pas le faire. Il avait mis sa vie en danger pour nous offrir une vie meilleure, le moins que je puisse faire c'était prendre soin de lui le temps de sa convalescence.

Je manquai de sursauter quand j'entendis la voix de Cassandre dans mon dos. Surprise, je me retournai, en profitant pour tourner le dos à mon père. J'eus un sourire. Cassandre était toujours extrêmement serviable. Surtout avec moi. J'avais l'impression que c'était l'une des rares personnes à se rendre compte que j'étais terrifiée et fatiguée. Terrifiée parce que j'avais peur pour Ethan, fatiguée parce que je ne pouvais plus supporter ces épreuves et que j'étais enceinte. Un voyage de ce genre n'était peut-être pas une très bonne idée dans mon état, mais nous n'avions pas le choix. Je ferais tout mon possible pour que cela se passe bien. La marche ne devrait pas poser de problèmes, il fallait surtout que je fasse attention, si j'avais la moindre douleur dans le bas ventre. Je m'arrêterai dans ces cas là, quitte à ralentir le groupe. Je me fichais que nous prenions un peu de retard, du moment que je ne perdais pas mon bébé. Et puis les enfants auraient forcément besoin de se reposer. J'en profiterais en même temps qu'eux. J'espérais sincèrement que Lena ne serait pas trop excitée ou apeurée. Les pleurs d'un bébé pouvaient vite agacer, je le savais. Mais je ferais en sorte que cela n'arrive pas, je détestais entendre Lena pleurer, surtout quand je ne savais pas pourquoi elle pleurait et quand je n'étais pas en mesure de la calmer.

« C'est gentil. Pour le moment, je pense que ça va aller. Mon père se chargera de porter les affaires les plus lourdes. »

J'eus un sourire, avant de rajouter, un peu gênée :

« Par contre, je... Est-ce que cela te dérangerait, si de temps en temps je te laissais Lena ? Si elle est calme, bien sûr... »

Non, je ne voulais pas laisser à mon père. Non, je ne voulais pas la confier à qui que ce soit. Mais il fallait que je pense à ma santé et à celle du bébé, même si cela ne me plaisait pas. Lena avait pris beaucoup de poids et elle avait grandi. Elle n'était plus ce petit nourrisson de un mois que je pouvais emporter partout avec moi sans fatiguer. J'aurais adoré avoir une poussette... Encore que, il paraissait qu'il avait neigé, alors...

Alexander vint enfin nous informer. Nous allions partir immédiatement après qu'il nous ait donné ses instructions. Il donna un plan détaillé à plusieurs d'entre nous, des vivres, et il confia des armes à ceux qui devaient se charger de notre protection. Mal à l'aise, je grimaçai lorsqu'il m'en tendit une. Je lui avais rendu celle d'Ethan en espérant qu'il ne me la rendrait pas, raté. À contre coeur je la glissai dans mon jean, en vérifiant bien qu'elle était déchargée et sécurisée. Je détestais ça, mais je me rendis compte qu'il en donnait à tous les adultes. Ce n'était pas vraiment rassurant... Enfin, nous étions prêts. J'enlaçai Alexander, écoutai ses recommandations et finalement je m'éloignai avec mon groupe, un sac en bandoulière et l'autre sur l'épaule. Traverser l'ancienne voie du métro fut éprouvant. Il faisait noir, nous n'y voyions presque rien et les enfants n'aimaient pas ça. Lena était étonnamment calme, toute blottie contre moi. J'hésitai à lui enlever ses petites moufles, remarquant qu'elle semblait chercher à sucer son pouce. Je changeai d'idée lorsque j'eus mis le pied dehors. Un vent glacial me fouetta le visage, et mon premier réflexe fut de protéger le visage de Lena, qui venait de sursauter. Je clignai des yeux plusieurs fois, n'étant plus habituée à la lumière du jour. Mais mes yeux s'y raccoutumèrent plus vite que je ne le pensais. J'attendais un peu avant de retirer ma main des yeux de Lena. Elle se frotta le nez avec sa petite main gantée, avant de regarder partout autour d'elle, toute surprise. C'était la première fois qu'elle voyait le jour... La première fois qu'elle sentait le vent sur sa peau et les rayons du soleil. Ce devait être surprenant. Mais elle avait l'air d'aimer ça. Tout était blanc, et nous nous enfoncions dans plusieurs centimètres de neige. Je souriais comme une gamine, et si j'avais osé j'aurais ri et je me serai roulée dans la neige.

Mais un peu de sérieux. Nous devions bouger rapidement, on nous le rappela très vite. Et avant même d'avoir pu pendre une profonde inspiration d'air frais, je me mis en marche, suivant de près nos guides et évitant soigneusement de jeter un seul regard à mon père.
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeDim 6 Mar - 3:33

[Marf, navrée, je suis un peu en mode euh... bizarre >.<]

Son regard m'emprisonne et me fait connaître toute sa rancœur. Tous les reproches du mondes sont dans ses prunelles bleues, et me sont exclusivement réservés. Si je continue comme ça, je vais réussir à être plus bas dans son estime qu'Armando. Comment puis-je réussir à toujours me mettre mal avec elle ? Pourquoi fais-je toujours systématiquement la chose qu'il ne faudrait surtout pas faire ? J'ai accumulé plus de gaffes en quelques mois qu'en quarante-neuf ans. Je ne sais pas vraiment si elles sont réparables. Toujours nous nous sommes réconciliés, pour parvenir à mieux nous disputer l'instant d'après. Mon abandon serait-il la faute de trop ?

J'ai l'impression que oui.

Je prends les deux sacs de Lena, un peu surpris par leur poids. Normal, en même temps, les affaires d'un bébé prennent toujours tant de place pour une si petite personne... Je parviens à les porter de façon à ce qu'ils ne me gênent pas trop. Je suis l'un des plus forts du groupes, je dois porter plus d'affaires, c'est normal, mais si je m'empêtre dedans, je ne risque pas d'être efficace. Et il y a des femmes, des enfants, si fragiles, si apeurés... Ma fille et ma petite-fille sont dans le lot. Peu importe combien Katarina m'en veut, je les ferai arriver à bon port. Mes lèvres esquissent un sourire sans joie.

- Ne t'inquiète pas. Je ferai attention.

Je m'éloigne légèrement alors que la timide Cassandre reprend la parole. Je crois que je n'ai jamais entendu sa voix. Elle est passe-partout, le genre de fille invisible qui est là sans que nulle ne la remarque. Je sais que je ne l'aurais jamais vue si elle n'avait pas été la nouvelle baby-sitter de Lena, lorsque par miracle Ethan et Katarina ne peuvent la garder. Je regarde un instant aux alentours, compte rapidement les personnes qui sont là. Nous sommes douze, Lena comprise. Peut-être que ce nombre sera de bonne augure après tout. A une personne près, nous aurions bien eu un superstitieux qui nous aurait fait une crise de panique au moindre problème. Tout le monde est là. Alexander a fini de distribuer les armes, donne quelques ultimes recommandations, et enfin nous partons.

Nous ne sommes que trois hommes. Je marche devant à côté de John, le troisième reste en queue de file en cas de problème - même si pour l'instant, nous sommes encore à l'intérieur. Je n'ai pas hâte de sortir. Le voyage sera éprouvant, il doit rester beaucoup de neige, il fera froid, et je sais d'avance que nous avancerons beaucoup trop lentement à mon goût. Je prie pour que mon sang-froid, de plus en plus erratique depuis la guerre, tienne le coup pendant ces quatre jours qui risquent fort de se transformer en six ou sept pour nous. Mais je n'ai jamais été accro aux enfants, et les gémissements de certains, effrayés par les ténèbres qui règnent, me tapent déjà sur les nerfs. C'est mal parti. Tout ce que je veux, c'est que dehors, ils ne nous empêchent pas d'entendre les bruits alentours qui pourront nous alerter d'une éventuelle embuscade. Il n'y a pas que les Hors-la-Loi, il y a aussi tous ceux qui se débrouillent seuls comme je l'ai fait pendant deux ans, ceux-là doivent bien trouver des solutions pour survivre... Nous n'avons aucun matériel très important, puisque nous devons déjà assurer la protection des enfants, mais rien que la nourriture pour plus d'une dizaine de personnes pendant quatre jours est une véritable aubaine. De quoi tenir un bon mois si l'on est seul. Enfin, il y a peut-être peu d'hommes, mais certaines femmes savent se débrouiller toutes seules aussi. J'espère que notre nombre suffira à décourager les parias tentés par nos vivres. Pour les Hors-la-Loi, ce sera autre chose, mais je préfère ne pas m'attarder sur cette éventualité.

Et puis c'est le dehors.

Déjà que nous sommes habitués à l'obscurité, en plus, la neige réverbère la lumière et est éblouissante à en faire mal aux yeux. Heureusement, la joie des enfants atténue leur douleur oculaire. Je grimace. Peut-être devrions-nous leur mettre des bandeaux pour être sûr qu'ils n'aient pas de problèmes ? Et puis je décide tout à trac que nous n'avons pas le temps. Je ne veux pas m'attarder à cette entrée, je me sens terriblement vulnérable. Je siffle à l'attention de Cassandre, qui s'occupe plus ou moins des enfants privés de leurs parents :

- Fais-les taire, maintenant ! La neige c'est bien beau, mais on n'a pas le temps de s'amuser. Maintenant, on ne souffle qu'à Elizabethtown.

Je regarde toujours Katarina du coin de l'œil. Je sens à présent que ce n'est pas une bonne idée, elle ne fera que me déconcentrer, mais tant pis. La voir sourire m'attendrit, je sais qu'elle adore la neige. J'aimais ça aussi autrefois, mais aussi stupide que cela puisse paraître, la neige new-yorkaise n'est définitivement pas la même que la neige russe, et me rend mélancolique et nostalgique plus qu'autre chose. Et pendant le voyage, elle ne sera qu'un obstacle. Alors je ne vois pas pourquoi il faudrait s'extasier. Énième grimace alors que je songe aux traces que nous allons laisser. Seigneur, personne n'y a pensé... Notre route se verra comme le nez au milieu de la figure ! Mais ce n'est même pas la peine d'essayer de s'organiser pour réussir à les effacer. Nous sommes beaucoup trop nombreux, nous allons la tasser et la faire fondre, jamais nous ne pourrons dissimuler totalement notre avancée. Autant ne pas perdre de temps dans des tentatives futiles et aller le plus vite possible ! De toute façon, nous aurons forcément le réflexe d'aller là où elle est le moins abondante, question élémentaire de pratique, il va falloir que l'on se fatigue le moins possible en marchant.

Et nous nous remettons en route. Je suis censé être devant, mais je m'attarde et je traîne, tentant vainement de me rapprocher de Katarina.
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeLun 7 Mar - 16:41

Je n’étais pas sortie depuis deux ans et j’avais l’impression de ne plus savoir ce qu’on ressentait à être dehors, de sentir l’air nous fouetter le visage, de se laisser bercer par la chaleur ou alanguir par le froid. Alors j’imagine que la plupart des enfants qui voyageraient avec nous, même s’ils avaient connu ça, auraient l’impression de le vivre pour la première fois. Il fallait dire qu’ici, tous les jours se ressemblaient. Il n’y avait plus de saisons…et si les enfants apprenaient grâce à Gabrielle ou Isaac ce qu’était les saisons, la nature, les animaux, c’était sans doute pour eux de jolies histoires mais rien de plus. Alors je n’imaginais même pas ce que ce serait pour Katarina de voir Lena ouvrir grand ses yeux et s’éveiller au monde. J’enviais de temps en temps Katarina d’avoir tout cela, même si j’étais consciente qu’elle n’avait rien d’enviable avec tout ce qui lui arrivait.

Je savais qu’elle n’était jamais contre un coup de main. Et puis, ce n’était pas si cette fois là elle pouvait refuser l’aide de quelqu’un. Elle était enceinte et n’était donc pas forcément toujours en pleine forme. Elle devait s’occuper de sa petite fille de 8 mois qui commençait à se forger un petit caractère même si c’était une adorable petite fille. J’espérais que cette fois encore, elle me fasse confiance. Et j’avais eu raison. Très gentiment, elle m’a remercié et m’a assuré qu’elle n’hésiterait pas si cela s’avérait être le cas, mais qu’elle donnerait ses affaires à son père. Il est vrai que c’était plus son rôle en tant que père et grand père de prendre soin de sa famille. J’oubliais souvent, trop habituée à la savoir sans parents, que son père était là. Je ne connaissais pas très bien Monsieur Kuryenko, et je ne pouvais donc pas dire si je l’appréciais autant que des gens comme Aaron ou Isaac. Mais je ne doutais pas que ce voyage allait renforcer les liens de tout le monde et qu’après nous serions tous très proches.

Très complices, nous échangeâmes un sourire et je fus très heureuse qu’elle me propose de garder Lena. Je savais ce que cela lui couterait de ne pas l’avoir avec elle alors que nous serions dehors. Je savais aussi que sans Ethan, elle avait très peur. Et pourtant, elle me confiait ce qu’elle avait de plus cher, c'est-à-dire sa petite Lena. Et j’en étais absolument reconnaissante. J’acquiesçai bien sûr. J’adorais garder Lena. Elle était toujours très amusante et curieuse de tout, et quand elle avait ce petit sourire qui illumine tout son visage j’en oubliais a quel point la vie était dure pour nous tous.

-Oh oui, bien sûr. Je serais contente de la prendre un peu, elle est tellement adorable.

On aurait certainement pu penser que moi aussi je voulais un enfant étant donné que j’adorais m’occuper d’eux. Mais il n’en était rien. Enfin, si. Je voulais des enfants bien entendu. J’aurais été même très malheureuse de ne pas en avoir. Mais j’étais encore bien trop jeune. Et puis, même si j’étais sure de mes sentiments et de ma relation avec Riley, il était encore bien trop tôt pour penser à cela. Peut-être que lui y songerait plus vite que moi vu qu’il avait prés de dix ans de plus que moi. Mais pour moi, c’était clair. J’étais trop jeune. Je n’y penserais sans doute très sérieusement que dans quatre ou cinq ans.

Et en parlant de Lena, cette petite poupée était absolument adorable emmitouflée comme elle l’était. On aurait vraiment dit une petite poupée russe avec ce gros manteau, et ce bonnet en laine qui lui couvrait les oreilles et dont elle semblait s’amuser. J’allais lui caresser la joue lorsqu’Alexander arriva sur ces entrefaites. J’eus un regard alentour pour voir si je ne voyais pas Riley, mais il n’était pas là. Je savais pourtant qu’il ne serait pas là. Il m’avait dit au revoir dans l’intimité, et je savais qu’il n’aimait pas faire preuve de ses sentiments en public. Mais j’avoue que j’aurais volontiers aimé qu’il soit venu. J’avais tellement peur de ne plus jamais le revoir. Mais je devais montrer l’exemple aux plus jeunes. Eux aussi allaient être séparés de leurs parents et les au revoir étaient déchirants. Je sus alors que je devrais tenir les mains de Beth et Oscar. J’avais un peu plus de réserve pour Oscar qui parfois était dans la lune. C’était un gentil petit garçon de sept ans, mais il lui arrivait souvent de se poser dans un coin et de rester les yeux dans le vague à rêvasser. C’était amusant dans une salle de classe, mais cela le serait très certainement un peu moins pour notre voyage. J’espérais qu’il reste concentré et qu’il ne s’arrête pas en chemin pour observer le monde alentour. Je doutais que les adultes apprécient d’être freinés ainsi.

Nous nous mîmes enfin en route à l’heure dite. Je tenais avec le plus de force possible Oscar et Beth alors que nous nous engouffrions dans ce qui était avant une ligne de métro. Les voies étaient dangereuses alors il fallait faire très attention dans le noir. Il y avait heureusement ici et là des rais de lumière qui nous permettaient de ne pas avancer totalement à tâtons. Pour le moment, les enfants étaient sages. Et nous n’entendions rien à part le bruit de nos pas. Pourtant lorsque nous fumes à l’extérieur, les choses changèrent brusquement. Nous passions du noir au blanc immaculé. Il neigeait a gros flocons et le ciel était blanc. C’était certes beau, mais je savais qu’il serait difficile d’atteindre rapidement Elizabethtown si nous étions freinés par la neige. Les enfants poussèrent évidemment des cris de joie. Certains n’avaient jamais connus la neige. Ou ne s’en rappelaient pas.

Lena par exemple, que sa mère calmait alors qu’elle semblait devenue toute heureuse de sentir des choses encore ici inconnues. Elle ne connaissait ni le froid, ni la neige, ni le soleil. J’étais tout simplement émerveillée de redécouvrir le monde a travers les yeux des enfants. Plaisir pourtant gâché par le père de Katarina bien vite. Il paraissait en colère de voir les enfants s’émerveiller et j’avoue que je pris aussi pour moi qui une seconde avant souriait, et me retenait d’aller courir dans la neige en riant.


-Ce ne sont que des enfants ! Ils n’ont jamais vu la neige !


J’étais très en colère mais son visage fermé et son regard dur me firent rapidement regretter ma petite rébellion. Il n’était décidément pas aussi avenant que sa fille visiblement. Mais comme je savais qu’il était notre guide et l’homme que l’on devait écouter pendant notre voyage, je me confondis alors en excuses en baissant les yeux. Il me faisait soudain assez peur. Et j’avais l’impression qu’il parlait a une enfant. Ce que je refusais qu’on pense de moi.


-Oh excusez-moi Monsieur Kuryenko, je ne voulais pas vous crier dessus. Je vais les calmer d’accord.


Je repris les mains des deux enfants et je m’agenouillais pour les regarder. Je savais qu’un enfant a toujours besoin qu’on se mette à sa hauteur pour lui parler ou le gronder.


-On y va les enfants. Calmement d’accord ?


Ils acquiescèrent poliment mais je savais que maintenant ils auraient peur de Monsieur Kuryenko et qu’ils se souviendraient de la façon dont il m’avait parlé. Les enfants n’oublient jamais, et ils sont souvent rancuniers. Une chance que j’ai grandi.

Leurs petits sacs à dos sur les épaules, un sac de randonnée sur le mien, nous faisions très attention de ne pas tomber alors qu’il y avait déjà presque vingt centimètres de neige et que nous nous enfoncions. Je sentais que ce voyage allait être très long et très épuisant. Mais si au moins, nous avions la chance d’avoir une meilleure vie c’était un risque à prendre. Il fallait prier maintenant pour que nous quittions Ne-York sans croiser personne mais j’avais confiance en Alexander. Il nous faisait prendre le meilleur chemin je n’en doutais pas.
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeMer 9 Mar - 8:55

J'espérais sincèrement que le froid n'empire pas. J'avais l'impression d'avoir enfilé autant de couches de vêtements qu'il était humainement possible de le faire. Enceinte, cela rendait les choses encore plus compliquées. À cause de mon ventre et de ma poitrine je me sentais à l'étroit dans mes vêtements. J'avais la sensation d'avoir toute ma garde robe sur le dos, je me sentais engoncée et je n'aimais pas du tout cela. En revanche cela ne semblait pas déranger Lena, trop admirative de la neige pour remarquer son (in)confort. C'était la première fois qu'elle voyait la neige. Elle semblait beaucoup aimer. Je me demandais si elle aimerait toujours autant après avoir découvert que c'était froid. Elle ne connaissait pas non plus le froid, mais je doutais qu'elle trouve cela très agréable. Nous avions fait de notre Lena une petite frileuse, à force de la couvrir à l'outrance. Mais au moins n'était-elle jamais tombée malade. Là encore, préférant prévenir que guérir, je l'avais habillée très chaudement, et je lui avais donné quelques antibiotiques pour renforcer ses défenses immunitaires. Je n'oubliais pas qu'elle n'était qu'un bébé, et qu'elle n'avait eu aucun vaccin. Non pas que je sois parfaitement paranoïaque, mais je savais que la santé d'un bébé était fragile. Surtout dans des conditions de vie comme les nôtres. Je ne voulais même pas qu'elle attrape un petit rhume ! Ni elle, ni qui que ce soit d'autre, d'ailleurs. J'étais aussi le médecin de notre petit groupe, c'était à moi de veiller à ce que personne ne tombe malade. J'espérais n'avoir à soigner personne pour quelque chose de grave. Je voulais que nous fassions le trajet vite et sans encombres. Il était important que nous arrivions tous entiers à Elizabethtown. Alexander m'avait affirmé que tout serait prêt pour nous à notre arrivée. Ils avaient laissé à Ethan une liste avec la répartition des personnes dans les maisons. Comme si de rien n'était, nous aurions tout à coup un endroit où vivre, un endroit parfaitement normal, comme si rien n'était jamais arrivé. Pour le moment j'avais encore du mal à y croire.

Je fusillai mon père du regard lorsqu'il demanda à Cassandre de faire taire les enfants. Et puis quoi encore ? Ce n'étaient que des enfants ! À quoi s'attendait-il de leur part ? Ces enfants n'étaient pas sortis depuis deux ans et la plupart d'entre eux n'avaient encore jamais vu la neige. Quel rabat-joie ! Bien évidemment, Cassandre s'excusa. Je levai les yeux au ciel, déjà agacée par le comportement de mon père. Le supporter pendant quatre jours serait certainement plus difficile que je ne le pensais. Levant les yeux au ciel, je rajustai mon sac sur mon épaule. Plus vite nous serions partis, plus vite nous serions arrivés, et plus vite je serais débarrassée de mon père. Je n'aspirais qu'à retrouver les bras d'Ethan. Plus que quelques jours à tenir. Ce n'était pas infaisable, il fallait juste que je parvienne à supporter mon père jusque là. En l'évitant autant que possible et en ne lui parlant pas, ce devait être faisable. S'il décidait de me laisser tranquille, bien évidemment. C'était déjà moins certain, mon père étant mon père. Je ne voulais pas me disputer avec lui en présence de tout le monde. Alors j'imaginais que ce serait très certainement à moi de faire des efforts. Ce ne serait pas la première fois, j'étais capable de recommencer. Courage, Katarina, courage !

Nous nous sommes donc mis en marche. Notre rythme n'était guère très élevé, en particulier à cause des enfants. Mais c'eût été mentir que de dire que cela ne me convenait pas. Je craignais de fatiguer rapidement, aussi ce rythme était-il parfait pour moi. Je craignais déjà de me fatiguer, alors je profitais de ce rythme. Nous n'allions pas à vitesse d'escargot, mais les enfants avaient besoin de nombreuses pauses, ce qui avait tendance à agacer les hommes avec nous. Mais de toute façon, j'aurais demandé les mêmes pauses. J'étais enceinte de plus de six mois, il ne fallait pas l'oublier. La dernière chose que je voulais c'était mettre en danger la santé du bébé, ainsi que la mienne. J'étais déterminée à arriver entière à Elizabethtown. J'avais l'impression d'être encore plus énorme que la première fois. Normal, me direz vous, avec mes trois couches de vêtements. Mais c'était aussi normal de prendre un peu plus de poids pour une seconde grossesse. Je ne serais jamais énorme, je n'aurais que quelques rondeurs après l'accouchement. Et l'allaitement m'aiderait à les perdre sans trop faire d'efforts, comme pour la première fois. Quoique la première fois, j'avais été enlevée juste après, et j'avais eu droit à un superbe régime à base de privations et de coups. Très efficace.

Nous avons véritablement marché pendant des heures entières. Et sur la fin de la journée, les enfants ne cessaient de se plaindre du froid et de leur fatigue. En ce qui me concernait je me taisais, même si je devais bien avouer que je partageais leurs sentiments. Je n'avais pas voulu lâcher Lena, souhaitant la garder avec moi toute la journée, et j'en ressentais les conséquences. Loin de moi l'idée de m'en plaindre véritablement, mais je n'aurais pas été contre une pause, ou même un arrêt définitf pour la nuit. Hors de question que nous marchions toute la nuit. C'était trop dangereux, et en plus nous avions tous besoin de repos. Lorsque les plaintes des enfants sont devenues trop difficiles à supporter, il a été décidé que nous chercherions un abri pour la nuit. Nous avons trouvé refuge au deuxième étage d'un immeuble encore miraculeusement debout, mais complètement vide. Il n'y avait personne pour nous chasser. Ou en tout cas, personne ne s'était encore montré. Nous nous sommes tous installés dans une grande pièce, qui devait être autrefois une salle de réunion, ou quelque chose du même genre. Les petits se sont écroulés, et je n'étais pas en reste. Nous avons entassé nous sacs dans un coin, pour dégager l'espace et préparer la nuit à venir. Les hommes s'étaient répartis des tours de garde pour la nuit. Mieux valait être prudent. Le repas ne fut guère fameux, nous n'avions que quelque réchaud pour faire réchauffer des conserves. Mais véritablement épuisés, les enfants n'ont pas fait les difficiles. Nous les avons ensuite couchés, les emmitouflant chaudement dans leurs sacs de couchage et leurs couvertures. Je me serais bien couchée aussi, mais il fallait que je m'occupe de Lena en premier lieu.

J'ai donc rejoint notre petit groupe d'adultes, débarrassée de mes couches de vêtements, et je me suis littéralement laissée tomber par terre avec un soupir. En ce qui concernait nos chers amis les hommes, ils n'avaient pas l'air d'avoir envie de bavarder, un air morose affiché sur le visage. Seul mon père semblait chercher à croiser mon père, mais je l'ignorais ostensiblement. J'ai donné son biberon à Lena, qui semblait commencer à fatiguer elle aussi. Elle n'a pas voulu le terminer, le repoussant avec une grimace. Je n'ai pas insisté, préférant la changer et la préparer pour la nuit. Je lui ai improvisé un berceau pour la nuit, fait avec une veste pliée et plusieurs couvertures. Elle a semblé trouver la place très agréable, puisqu'elle s'est immédiatement endormie, suçant son pouce comme à son habitude. Je l'ai regardée un moment, avant de me glisser moi même dans mon sac de couchage, épuisée par cette journée. Je ne me suis pas endormie tout de suite, le bébé ayant décidé de se manifester à moi pendant plusieurs minutes. Mais ensuite, bizarrement rassurée, je me suis endormie presque immédiatement. Mieux valait prendre des forces pour cette nouvelle journée qui nous attendait.

{ HJ : je vous laisse gérer le réveil ainsi que le début de la journée ! }
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeVen 18 Mar - 22:41

La réplique de Cassandre me fit grimacer. Je savais que j'avais été trop brusque, et en temps normal j'aurais fait partie de ceux qui les auraient regardé s'ébattre avec un sourire indulgent – les souvenirs de Katarina batifolant dans la neige avec sa mère inquiète lui criant de bien se couvrir étaient encore bien présents dans mon esprit. Mais je voulais vraiment en finir avec ce voyage le plus vite possible, et ma crainte la plus grande était clairement que nous nous fassions repérer. Plus nous mettrions longtemps à avancer, plus les chances de se faire intercepter étaient grandes. Et plus les enfants crieraient, plus nous serions repérables de loin. J'eus un petit soupir aux excuses de Cassandre et fis un geste du genre « Ce n'est rien, allez, on se bouge. » Je m'en voulais déjà de ce petit éclat – ce n'était pas ainsi que je réapprivoiserais Katarina. J'avais parfaitement vu son regard de reproche.

Mais enfin, nous nous mîmes en route, tant bien que mal, et je fus soulagé de voir que nous n'avancions pas si lentement que cela. Le froid nous faisait accélérer le pas plus ou moins automatiquement, les enfants voulaient se réchauffer et marchaient spontanément plus rapidement. C'était encore trop lent pour mon rythme, mais au moins cela permettait-il aux adultes d'être plus attentifs à ce qui se passait aux alentours. Ils se parlaient de temps en temps tout bas, et je me sermonnai intérieurement pour mon éclat de tout à l'heure. Voilà que j'avais traumatisé ces pauvres gamins, non mais vraiment... Enfin, je préférais encore ça, de toute façon je n'avais pas spécialement envie d'une bande d'enfants accrochés à mes basques. Malgré tout, ils ne pouvaient s'empêcher de gémir à intervalles plus ou moins réguliers lorsqu'ils étaient trop fatigués, et chercher une cachette suffisamment grande pour nous tous devenait alors une priorité, pour qu'ils puissent se reposer sans danger. Heureusement que Katarina était enceinte, ou cela m'aurait passablement énervé. Mais chaque fois que je sentais le stress me reprendre à la gorge, je tâchais de me souvenir que ma fille avait elle aussi besoin de repos.

Lorsque la nuit tomba, j'aurais voulu continuer encore, mais les plaintes des enfants étaient désormais à peine adoucies par les pauses, nous avions tous faim, et l'épuisement commençait à me prendre aussi. De toute façon, le temps s'était rafraîchi brutalement – comme si nous n'avions pas suffisamment froid comme ça – et il était loin le temps où l'on y voyait comme en plein jour dans New York ; la nuit était bien trop noire pour que nous puissions avancer sans danger.

Nous avons par une chance miraculeuse trouvé l'emplacement idéal pour la nuit, un immeuble encore en bonne forme avec de grandes salles largement assez vastes pour nous abriter sans que nous soyons obligés d'être collés les uns aux autres. Je n'étais pas superstitieux, mais dans une situation pareille, tous les succès et les échecs en cours de route devenaient plus ou moins synonymes de l'aboutissement de ce que nous cherchions à faire ; Alexander, Ethan et Riley avaient trouvé Elizabethtown très rapidement et facilement grâce à cette camionnette, et nous avions beaucoup avancé ce premier jour, sans obstacles, et trouvé un abri idéal pour la nuit. Peut-être qu'enfin, la roue tournait, peut-être qu'enfin tout allait bien se passer à nouveau. J'essayais de réprimer ce sentiment d'espoir et cette fausse impression de sécurité, mais il n'était pas si facile que cela de refuser un bonheur, même minuscule, si bien annoncé.

Ce qui m'effrayait le plus concernant mes capacités à assurer la protection du groupe était justement la nuit. Je ne savais que trop bien à quel point mon besoin de sommeil était grand depuis les séquelles laissées par les bombardements, et c'était également pour cela que je voulais arriver le plus vite possible à destination ; au bout de quatre jours ou plus à assurer des gardes nocturnes, je ne serais plus bon à rien. J'avais prévenu John et Marc, les deux hommes qui m'accompagnaient et avec qui je partageais cette tâche délicate de protecteur, mais ce n'était pas cela qui me rendrait efficace. La perspective de la nuit à venir me rendait déjà maussade. J'aurais voulu me changer les idées en essayant de parler à Katarina, mais elle évita savamment mon regard en se concentrant sur Lena. Elle quitta le groupe des adultes rapidement, allant l'installer pour la nuit pour se coucher pratiquement tout de suite après. Je suivis ses gestes mesurés du regard, avant que John ne me fasse revenir au présent d'un coup à l'épaule.

- Hé, Kuryenko. Tu prends le premier quart ?

- Oui, oui, répondis-je d'un air absent, le regard toujours fixé sur mes deux filles.

Il fronça les sourcils.

- On compte sur toi, hein. Alexander a dit que c'était toi le responsable. Tu ne t'endors pas, et tu ne rêvasses pas sur Katarina.

- Ça va, elle dort, Katarina, je ne vais pas aller lui parler dans son sommeil ! Je te réveille dans trois heures.

Il me jeta un regard peu amène avant d'aller se coucher à son tour. Un quart d'heure plus tard, tout le monde sommeillait. Je m'en voulus d'avoir été agressif avec lui. Il fallait absolument que je me calme si je voulais réellement être efficace. M'écrouler trois heures après lorsqu'il prit son tour de garde fut une véritable bénédiction.

Je me réveillai sans difficultés le lendemain matin, à mon grand soulagement. Les enfants ne se plaignaient plus du tout, ayant déjà oublié leurs souffrances de la veille et ravis à l'idée de pouvoir revoir la neige. Bien, je devais avouer que si tout repartait de zéro ainsi tous les matins grâce à leur enthousiasme pour cette maudite neige, elle serait certainement plus appréciée que prévue. Le petit déjeuner fut plus consistant que le dîner, afin de nous donner des forces pour la longue marche qui s'annonçait. Le froid était encore plus violent que la veille, mais le soleil serait dans notre dos pendant un long moment, un bon point. Au moins nous réchaufferait-il un peu sans nous éblouir. Je me surprenais moi-même à constater le moindre détail qui serait positif ou non, et je me demandai fugitivement si Alexander, en bon ancien militaire qu'il était, pensait systématiquement ainsi. Personnellement, je trouvais cela énervant au possible, cela ne faisait que me stresser davantage. Alors que j'avais déjà fini de manger, je me rapprochai de Katarina, tentant une offensive dérisoire :

- Ça ira aujourd'hui, trésor ? Tu ne te sens pas trop fatiguée ?

J'eus un petit soupir.

- Tu as porté Lena toute la journée, hier. Tu devrais peut-être la confier à Cassandre aujourd'hui, non ? Même pas longtemps. S'il te plaît.

Je jetai un regard significatif à la jeune fille, qui se tenait juste à côté et terminait de donner leur petit déjeuner à deux enfants. Sois gentille et approuve-moi. Si je pensais réellement ce que je lui disais là, je ne pouvais m'empêcher de me dire aussi qu'elle serait moins encline à s'éloigner de moi durant notre marche, si Lena n'était pas avec elle. Ce n'était malheureusement pas parce que nous voyagions ensemble que j'avais davantage le droit de voir ma petite-fille.


Dernière édition par Alexeï Kuryenko le Jeu 24 Mar - 12:15, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeDim 20 Mar - 15:50

Les enfants furent de véritables amours pendant trois bons kilomètres. Pas un des quatre enfants que j’avais avec moi ne dirent un seul mot. Pas un seul ne se plaignit, ni ne fit d’autres vagues. Je les soupçonnais même d’avoir peur du père de Katarina maintenant qu’il avait été un peu dur à leur encontre. Pourtant, j’étais sure qu’il ne l’avait été que parce qu’il essayait de se concentrer sur la tache qu’Alexander lui avais assignée. C’était vraiment un grand poids sur ses épaules. Mais les enfants en veulent souvent à quiconque les empêche de s’amuser. Et ceux là ne dérogeaient hélas pas à la règle. Nous avancions donc avec d’infimes précautions en faisant attention à ne pas nous faire remarquer. Un groupe de quatorze personnes est déjà assez repérable comme cela pour ne pas augmenter nos chances. Je me disais qu’une fois hors de New York, nous pourrions a nouveau respirer normalement et ne pas marcher en silence.

Les plus grands étaient devant moi, veillant à ne pas accélérer le pas pour les plus petits, ni à freiner pour risquer de faire ralentir tout le groupe. J’eus un moment un regard vers Katarina et Lena. Lena semblait dormir à poings fermés et je voyais bien que si Katarina semblait vouloir en faire autant, et c’était plus que compréhensible dans son état, elle n’en dit mot à personne. Elle était forte et résistante et je la trouvais simplement honorable. Elle devait être un modèle pour bien des femmes. Le mien en particulier. Elle craquait rarement. Et même si dans sa tête j’imaginais a quel point elle devait être inquiète, elle n’en montrait aucun signe. Moi, j’essayais de toutes mes forces. Mais sans Riley…sans lui, oui, je sentais que j’allais finir par craquer. J’espérais qu’il me rejoigne bientôt et qu’il soit sain et sauf. C’était tout ce que je désirais le plus au monde.

Mais alors que nous pouvions constater que le jour baissait, les enfants ont commencé à s’agiter. Beth ne cessait de me tirer la manche en me demandant si c’était encore très loin, ce a quoi bien sur je ne pouvais répondre. Et puis, Andrew a fini par s’asseoir, refusant d’avancer plus. Il avait froid. Damian avait faim… Bref…ils n’en pouvaient plus. Je ne sais pas combien de temps nous avions pu marcher mais la neige était un inconvénient de taille. Elle nous ralentissait. Parce qu’il fallait sans arrêt lever le pied qui s’enfonçait dans cette neige poudreuse. S’ils avaient été contents au départ, maintenant je doutais qu’ils aimassent autant la neige. Serait-elle a jamais synonyme de ce périple dans leurs mémoires ? J’espérais que non….

Les hommes finirent par se retourner et après une demi-heure de négociations entre eux, il fut convenu que nous n’irions pas plus loin pour aujourd’hui. Quelle heure pouvait-il être ? Six heures tout au plus…Il nous faudrait attendre le lendemain que le jour se lève pour reprendre la route. Et dieu sait si le lendemain nous trouverions un abri aussi confortable que celui que nous avions trouvé. L’immeuble était toujours debout et c’était presque un miracle à l’heure actuelle. Bien sûr il avait été pillé. Mais cet immeuble accueillant sans doute autrefois des bureaux possédaient de grandes pièces. Il nous fut donc aisé de choisir la plus grande et de nous débarrasser de nos vêtements. Chacun s’installa alors comme il put.

Nous prîmes avec les six enfants le fond de la pièce en recouvrant le sol de sacs de couchages que les enfants avaient emportés avec eux dans leurs sacs. Je les dissuadai d’enlever toutes leurs couches de vetements parce qu’il n’y avait aucun chauffage ici. Et même si nous étions du côté opposé aux fenêtres et que nous ne serions pas aux courants d’air, il fallait quand même que nous ne prenions pas froid. Que quelqu’un tombe malade était sans doute la dernière chose à faire. Je m’assurai qu’aucun des enfants n’ait de fièvre avant de les ramener vers le groupe qui s’était formé. Nous avons mangé en silence, même si le repas fut mince. J’avais l’estomac noué, ne pensant qu’à Riley et à mon envie d’être dans ses bras. Mais, coulant un regard vers Katarina et Lena, je repris un peu contenance et me dit que si Katarina y arrivait, je devais y arriver. Il fallait que j’apprenne à me renforcer.

Revenus dans notre petit coin, je bordais chaque enfant et me mit à leur chanter des chansons. Ils aimaient particulièrement « A la claire fontaine » et ne se lassaient pas de me l’entendre chanter. Ils s’endormirent pourtant bien vite tous. Emmitouflée dans une couverture, je me créai un petit cocon et serrai contre moi un tee-shirt que j’avais volé à Riley. Il s’était moqué de moi, mais j’avais besoin de le savoir prés de moi.

Ce fut Beth qui me réveilla. Elle était encore la seule à être réveillée, et je dus prendre des précautions pour en réveiller certains. Damian par exemple... Mais ils furent très gentils, et rangèrent leurs sacs de couchage en prenant soin de ne rien laisser derrière eux avant de rejoindre Katarina qui avait préparé un petit déjeuner pour tout le monde. Ce serait sans doute le seul repas de la journée, avant le diner frugal du soir alors il fallait que chacun fasse des efforts même si je savais que Beth par exemple ne déjeunait quasiment jamais. Nous aidâmes à ranger tout ce qui nous avait servi et lorsque ce fut fait, je pris soin avec chaque enfant de les rhabiller chaudement et de vérifier que les pulls soient bien pris dans les pantalons, que les chaussures soient bien lacées.

Lorsque nous quittons l’immeuble, je pense que chacun de nous a eu la même pensée. Est-ce que ce soir on aura la même chance ? Parce que même s’il n’y avait pas de lit, et qu’on a du manger comme on le pouvait, nous avions un endroit sec et sécurisé. Nous avions un toit au dessus de nos têtes et finalement c’était quelque chose de vraiment luxueux de nos jours. Je laissai aux enfants deux minutes pour se défouler parce qu’ils ne pourraient pas le faire de la journée. Enfin…tant qu’on serait encore à New York je pense.

Je m’approchai alors de Katarina qui portait Lena en écharpe. Son père était prés d’elle et je ne sus que lorsque je fus à leur hauteur de quoi ils parlaient. Monsieur Kuryenko proposait que je prenne Lena pour la journée pour soulager Katarina et passer du temps ensemble, mais je préférais ne rien dire. Bien sur j’aurais été ravie de prendre Lena et de m’occuper d’elle, mais je respectais Katarina. J’attendis alors, et lorsque nous échangeâmes un regard, je sus qu’elle ne voulait pas. Je ne le pris pas personnellement. J’avais su déchiffrer dans son regard qu’elle ne voulait pas se retrouver seule avec son père. Et puis, elle avait surement besoin de sentir sa fille prés d’elle. Après tout, elle devait angoisser avec l’état de santé précaire d’Ethan…. Je lui souris et m’éloigna. Je ne voulais pas que son père insiste plus, et je respectais la décision de Katarina. Les enfants se calmèrent instantanément au moment où j’arrivai. C’étaient vraiment de gentils enfants. Je savais qu’ils allaient se surpasser encore aujourd’hui.

La neige était tombée a gros flocons pendant la nuit et nous devions encore faire des efforts pour marcher. Mais nous avions de la chance finalement. Il ne neigeait plus, et le soleil était même là. C’était tout de même une bonne journée, et je mis à sourire en voyant Lena regarder partout autour d’elle en babillant. C’était le deuxième jour où elle voyait enfin le monde et j’aurais donné tout l’or du monde pour être dans sa tête de petite fille. Katarina l’amusait avec ses mains, mais Lena repoussait les mains de sa maman. Elle voulait pouvoir voir. C’était si beau…

Mais toute belle chose semble avoir une fin. Alors que nous étions sas doute sortis de New York depuis dix minutes et que le danger semblait être passé, Andrew trébucha les mains en avant et en voulant le rattrapper, je me tordis la cheville. Je lâchai alors la main de Beth et tombai de tout mon poids dans la neige.
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Katarina K. Jones
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeLun 21 Mar - 14:31

Ce fut dur de se réveiller. Non pas qu'il soit particulièrement tôt, mais j'étais épuisée. Cependant je ne voulais nullement me plaindre. Je n'avais que quelques courbatures, rien de grave. Ce qui me dérangeait plus encore, c'était de réveiller ma petite Lena. Elle dormait si bien, dans son petit cocon. Mais il fallait que je la change, il fallait qu'elle mange. Étant de nouveau enceinte, je savais que j'aurais de nouveau pu l'allaiter. Mais elle avait plus de six mois, pour moi c'était la limite. Même si je n'avais guère envie de rompre ce lien si fort avec ma fille, je préférais arrêter maintenant. Et puis elle ne rechignait pas trop à boire au biberon. Quand elle repoussait la tétine, j'arrivais toujours à l'amadouer avec un gâteau ou un fruit. Elle adorait les fruits, et j'avais hâte que le printemps arrive pour qu'elle puisse goûter à de nouvelles choses. Elle était avide de découvertes, comme n'importe quel bébé de son âge. J'avais hâte que nous soyons arrivés... Nous serions en sécurité. Je retrouverais mon mari, Lena retrouverait son papa, et tout irait pour le mieux. Seulement le tout était d'arriver là bas. La seconde journée de notre périple venait de commencer, et j'en étais fatiguée d'avance. J'avais hâte que tout cela soit terminée, car j'étais sincèrement épuisée. Mais je m'efforçais de ne rien montrer de tout cela, pas plus à mon père qu'aux autres hommes qui nous accompagnaient. Je ne voulais pas être un poids. Pour autant, je refusais d'aller au delà de mes capacités. Je refusais de faire une bêtise. J'étais enceinte, il ne fallait pas que je fasse attention à moi. J'étais très attentive à mon bébé. J'avais appris à interpréter ses mouvements. S'il s'agitait trop, je comprenais qu'il était temps que je m'arrête. Ces coups là n'avaient rien à voir avec ceux qu'il me donnait pour me montrer qu'il était là. Au contraire, j'avais l'impression de pouvoir sentir la frayeur dans ces coups là. Alors je m'arrêtais, je l'apaisais, je lui parlais... Dans ces moments, Ethan me manquaient. J'aimais par dessus tout quand il collait sa tête contre mon ventre, qu'il embrassait. L'entendre parler au bébé me faisait toujours rire et sourire. J'avais hâte de l'entendre de nouveau...

Nous avons fait déjeuner les enfants assez rapidement. Ils semblaient assez reposés, et Dieu merci ils avaient l'air d'être de bonne humeur également. Du moins pour le moment. J'étais étonnée qu'aucun d'entre eux ne se soit encore plaint de courbatures ou d'autre douleur. Certainement parce que nous en étions encore au début du voyage. Sans doute auront-ils changé d'humeur dans un jour ou deux. À moins que ce ne soit moi qui décide de me plaindre ? Qui sait, si mes hormones me jouaient des tours, je serais encore plus insupportable que les enfants ! Ce que je ne souhaitais à personne, car généralement, en cas de crise de nerfs de ma part, le seul à pouvoir me calmer était Ethan. Mon dieu, je me rendais compte bien malgré moi à quel point j'étais dépendante de lui, même pour des choses aussi futiles. J'imagine que c'était cela, l'amour fusionnel... Mieux valait cesser d'y penser, sous peine de devenir complètement folle de chagrin. J'eus un frisson, il me semblait qu'il faisait plus froid que la veille. J'ai enfilé un pull plus chaud que le précédant, et j'ai fait de même pour Lena. J'ai embrassé son petit nez, la faisant sourire, avant de la réinstaller dans son porte bébé improvisé avec une longue et épaisse écharpe. Cela me permettait de la porter sans trop faire d'efforts, et la proximité avec moi l'aidait à rester calme et détendue. Le seul problème, c'était qu'elle appuyait un peu sur mon ventre. Si j'avais été enceinte d'un mois de plus, j'aurais dû renoncer à la porter de cette façon. Mais là, hors de question de la laisser à qui que ce soit d'autre pour le moment. J'avais conscience d'avoir une attitude un peu trop protectrice, car nous n'étions qu'avec des personnes de confiance. Mais je n'étais qu'une mère avec sa fille. Mieux valait que je la protège trop que pas assez, n'est-ce pas ? C'est pourquoi, lorsque mon père s'adressa à moi, je le rejetai, lui et sa proposition.

« Non, ça ira pour le moment. Je ne suis pas fatiguée, je peux la porter. Cassandre a bien assez à faire avec les enfants pour le moment. Je ne suis pas idiote, je n'irais pas au delà de mes limites, tu peux me faire confiance là dessus. »

Combien de fois devrais-je le répéter ? J'étais pourtant connu pour mon bon sens. Certes, en temps normal j'étais du genre à me pousser dans mes derniers retranchements, mais ce ne serait pas le cas ni aujourd'hui, ni demain. Pour mettre un terme à la conversation, je mis mon sac sur mon épaule, et me détournai. Nous sommes sortis, et nous avons rapidement constaté qu'il avait encore neigé cette nuit. Mais nous étions en plein mois de mars, pourquoi continuait-il à faire si froid et à neiger ? À croire que la nature même était décidée à nous mettre des bâtons dans les roues ! Heureusement que j'étais russe, et que j'avais l'habitude du grand froid ! Et j'étais bien contente d'avoir des bottes et une écharpe autour du cou. Si nos chers gardes du corps paraissaient plus ennuyés qu'autre chose par la neige, les enfants en revanche semblaient très heureux de la retrouver. Au moins seraient-ils de bonne humeur. Nous nous sommes donc remis en route, toutefois avec un peu moins d'entrain que la veille, je trainais un peu en arrière, j'en avais conscience. La petite Annabelle s'était accrochée à ma main, les deux mains de Cassandre étant prises, et les hommes l'impressionnaient trop. Cela ne m'ennuyait pas. Elle ne posait pas de questions, elle voulait juste quelqu'un pour la rassurer. Elle n'avait que quatre ans, et avait perdu sa mère dans l'attaque des Hors La Loi. La pauvre qui n'avait déjà plus son père s'était retrouvée toute seule. Mais une famille s'était portée volontaire pour s'occuper d'elle, fort heureusement. Elle avait déjà subi tant d'épreuves, un abandon définitif de la part de ses compagnons et amis auraient été le coup de grâce pour cette pauvre petite.

Nous marchions depuis des heures et des heures lorsque les abords de la ville sont apparus. Je fus étonnée. Il me semblait que nous mettrions plus de temps que cela. Il faut dire que j'avais l'impression de ne pas avancer, tous les immeubles se ressemblants, la neige n'aidant pas à se repérer. Mais nous y étions. C'était logique, et cohérent avec l'itinéraire que nous avions. Avec un moyen de transport, nous aurions mis un peu moins de cinq heures à arriver jusqu'à Elizabethtown. À pieds, c'était plus cinq jours que cinq heures, malheureusement. Mais nous étions sortis de la ville en entier et sans le moindre problème. Aucun Hors La Loi ne s'était dressé sur notre chemin. Bien sûr nous pourrions toujours rencontrer des gens mal intentionnés en chemin, mais les chances étaient assez réduites. Normalement, à moins d'être vraiment malchanceux... Ah, la chance, parlons en. Alors que je demandais à Annabelle si elle n'avait pas froid, si elle n'était pas fatiguée, j'ai vu Andrew trébucher et partir en avant les deux mains en avant, et Cassandre tenter de le rattraper, trébucher à son tour et finir par s'étaler de tout son long dans la neige. Il y eut un long, comme si personne n'osait dire ou faire quelque chose. Je suis même restée coite une minute avant de réagir.

« Cassandre, est-ce que ça va ? »

Il me semblait l'avoir vu se tordre la cheville en tentant de se rattraper. Par réflexe, je glissai la main d'Annabelle dans celle de mon père, juste à côté de moi. J'ai retiré Lena de son porte bébé improvisé et, second réflexe, la lui collai dans les bras. Sans doute ne se plaindrait-il pas ! Mais qu'il ne profite pas, j'allais vite la lui reprendre. Je m'approchai alors de Cassandre, m'agenouillant à côté d'elle.

« Laisse moi jeter un coup d'oeil à ta cheville. »

C'était plus un ordre qu'une demande polie, en réalité. Mais c'était moi le seul médecin qu'ils avaient, c'était par conséquent à moi de prendre le contrôle de la situation. Avec des gestes experts, je retroussai le pantalon de Cassandre pour regarder dans quel état était sa cheville. Après l'avoir examinée, j'eus un petit soupir, et je me redressai.

« Elle n'est pas cassée, juste un peu enflée. Tu as peut-être une petite foulure, rien de trop grave. Mais il serait préférable que tu ne fasses plus d'efforts pour aujourd'hui. Je devrais te soigner ça, néanmoins. Il faut que nous nous arrêtions là pour aujourd'hui. De toute façon, il va bientôt faire nuit, et les enfants commencent à être fatigués. »

Je me suis relevée, aidant Cassandre à faire de même. Puis je récupérai Lena, qui semblait pourtant très bien dans les bras de mon père. Mais une fois blottie contre ma poitrine, elle se calme automatiquement. Je repris également Annabelle avec moi et demandai à mon père, en faisant un effort de politesse non négligeable, de soutenir Cassandre le temps que nous trouvions un abri pour passer la nuit. Un peu moins d'une heure après ce petit accident, nous avons trouvé un vieil entrepôt encore debout. Il n'était pas très grand, et était encore encombré de sa marchandise, mais il y avait assez de place pour nous tous. Les enfants se sont littéralement laissés tomber par terre, en se plaignant d'avoir mal partout. Je ne fus pas mécontente de déposer mon sac, j'avais l'impression qu'il pesait aussi lourd qu'un âne mort. J'assis ensuite Lena à côté de moi, avant de prendre sur moi de m'occuper de Cassandre. Nos charmants compagnons discutaient déjà des tours de garde à prendre. J'étais soulagée de ne pas devoir en prendre, car j'étais réellement épuisée. J'avais droit à ce traitement de faveur parce que j'avais un ventre aussi rond qu'un ballon, bien sûr. Je me félicitai d'avoir emmené quelques médicaments et pommades. Je m'étais dit que j'aurais mon lot de petits bobos à soigner, avec les enfants. Pas de chance, mon premier patient était un adulte ! Je passai une crème anti-inflammatoire sur la cheville de Cassandre, avant de la bander très légèrement. Normalement l'inflammation ne serait que provisoire, et cela irait mieux dès le lendemain.

Ceci fait, je retirai ma veste et celle de Lena, pour nous mettre un peu plus à l'aise. Nous avons entassé nos sacs dans un coin, et nous nous sommes rassemblés autour d'un petit feu ( il nous fallu un bon moment pour l'allumer d'ailleurs, personne n'avait fait l'école des scouts ) pour nous réchauffer. John et Marc s'étaient plantés devant l'entrée, à discuter de je ne sais quoi, leurs armes sur les genoux. S'ils n'avaient pas été volontaires pour nous accompagner on aurait presque pu penser que cela les ennuyait d'être ici avec nous. Mais j'imagine qu'ils étaient simplement inquiets à l'idée qu'il ne nous arrive quelque chose. Mais il faudrait vraiment être dérangé pour s'attaquer à un groupe d'enfants, n'est-ce pas ? Il fallait l'espérer... Assise en face de Cassandre et de mon père auquel je ne faisais plus très attention, j'aidais Lena à se tenir debout. J'avais l'impression qu'elle marcherait rapidement, peut-être même avant ses un an. Elle marchait déjà à quatre pattes, et me faisait tourner la tête lorsque je la quittais des yeux un peu trop longtemps. Là, je voyais bien qu'elle aurait eu envie d'explorer tout autour d'elle, mais tout était sale, plein de microbes, et je ne voulais surtout pas qu'elle s'approche trop près du feu. Pour l'occuper, je l'ai assise sur une couverture à côté de moi, et je lui ai donné son ours en peluche. Elle babillait et le tapotait joyeusement. Lorsque je fus certaine qu'elle était occupée, j'osais me détourner d'elle. Prenant une profonde inspiration, je posai mes deux mains sur mon ventre. J'eus un petit sursaut lorsque le bébé me donna un coup de pied. Il ne s'était pas beaucoup manifesté aujourd'hui. Oui, IL. Je voulais un garçon, et j'avais presque la certitude que j'attendais bel et bien un garçon. Mais ça, il ne fallait même pas essayer de le faire avaler à qui que ce soit. Surtout pas à Ethan, qui me voyait comme une « usine à filles ».

Je fus sortie de mes pensées par Lena qui semblait m'appeler en me montrant quelque chose. Tournant la tête, je me rendis compte qu'elle tendait impérieusement son petit doigt vers mon père. Puis elle secouait la main, comme pour être bien sûre que je comprenne. J'eus un soupir.

« Je vois très bien où tu veux en venir, petite maligne. »

Je me levai et la saisis dans mes bras qu'elle tendait vers moi à présent. Mais je n'étais pas dupe de ses grands sourires mielleux. Ah, Ethan avait raison de dire qu'elle me ressemblait ! Quand je devais le faire craquer, j'employais le plus beau de mes sourires pour arriver à mes fins. Comme le faisait madame, avec sa petite dent de lait. Avec un soupir, j'allai vers mon père, qui me regardait avec un air interloqué. Et je lui ai tendu Lena, un peu comme je lui aurais tendu un sac de pommes de terres, je l'avoue bien volontiers.

« Je ne veux pas qu'elle pleure. »

Et je veux bien céder à tous les caprices de ma fille, aussi. Seigneur, Ethan avait déteint sur moi !
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeLun 4 Avr - 11:55

Je me doutais que j'allais essuyer un refus, mais la déception n'en fut pas diminuée pour autant. Quelles chances me resterait-il une fois que nous serions arrivés à Elizabethtown ? Si nous y arrivions bien sûr... Elles seraient pratiquement nulles. Non seulement Katarina aurait retrouvé Ethan qui s'emploierait à m'éloigner davantage, ravi à l'idée que ma fille m'ignore, mais en plus, nous vivrions désormais dans des maisons séparées. Plus d'horaires communs, rien. Et si nous n'avions pas encore eu la répartition des gens dans les diverses habitations, je savais que jamais Ethan n'aurait voulu que l'ex-mafieux vienne interférer avec leur parfaite petite famille américaine. Quel cliché, vraiment. Un troisième enfant, un chien, et ce serait complet. Ce ne seraient pas des prénoms russes qui changeraient quelque chose au pays où ils vivaient, à la manière dont ils vivaient, à la langue qu'ils parlaient. Ceci, je craignais malheureusement ne plus pouvoir y changer grand-chose, je devais seulement faire confiance en la nostalgie de Katarina envers son pays natal. Mais néanmoins, cela ne m'empêchait pas de vouloir rester avec ma fille et connaître ses enfants ! Et si je voulais y parvenir, il fallait que je me réconcilie avec elle. Avant notre arrivée.

Cassandre ne m'aida pas. Non, la jolie Cassandre, la gentille Cassandre n'allait certainement pas interférer en ma faveur, l'adorable Cassandre prenait fait et cause pour la courageuse et vaillante maman harcelée par son méchant paternel. J'avais conscience d'être injuste avec elle, principalement de part ma mauvaise humeur qui était plus ou moins permanente depuis notre départ ; après tout, elle n'avait rien dit, rien fait, elle s'était simplement pliée au souhait de Katarina. Mais c'était ainsi, sa naïveté m'énervait au plus haut point, elle n'était encore qu'une gamine. Jamais je n'aurais pu apprécier une fille comme elle, même dans un contexte différent, tout juste l'ignorer et la laisser se faire avoir par les aléas de la vie. Je ne connaissais pas son histoire, mais elle avait eu de la chance de trouver la Communauté. Comment aurait-elle pu survivre sinon, cette jolie brebis, dehors au milieu des loups, qu'ils soient solitaires ou dans la meute d'Armando ?

Le rangement des affaires et les préparatifs de départ furent rapidement expédiés. Nous en avions déballé le moins possible pour partir très rapidement le lendemain. Nous devions absolument profiter de la lumière du soleil, puisqu'il semblait clair que nous ne pourrions avancer la nuit à cause de la peur des enfants et de leur fatigue. Je consultai le plan que m'avait laissé Alexander, dessiné le plus précisément possible, et fis un rapide calcul en fonction de la distance que nous avions parcourue hier. Si je ne me trompais pas, nous pourrions sans doute réussir à sortir de New York aujourd'hui, du moins si les enfants ne traînaient pas davantage la patte, mais ils ne semblaient pas être spécialement démotivés. Pas aujourd'hui du moins. Atteindre la sortie de la ville présentait un avantage et un inconvénient majeurs : au moins serions-nous, normalement, à l'abri des Hors-la-Loi, mais cependant il serait beaucoup plus difficile de nous trouver un toit convenable pour les nuits à venir. Comme d'habitude, mon pessimisme reprenait le dessus. Nous serions peut-être à l'abri d'attaques, alors que nous devrions à coup sûr dormir dehors. Cependant je tins ma langue, inutile de partager mon moral en berne.

La journée là encore se déroula très bien. Nous avancions aussi rapidement que la veille, dans la mesure du possible en raison du rythme des enfants et des nombreuses pauses qu'ils nous imposaient, tout comme l'état de Katarina, et personne ne nous avait surpris, encore aujourd'hui. Cependant, si hier cela m'avait détendu et soulagé, maintenant, cela ne faisait que me stresser davantage. C'était décidément beaucoup trop beau pour être vrai. Je n'étais pourtant pas en train de rêver. Alors c'était beaucoup trop beau pour durer.

Nous atteignîmes la sortie de la ville plus rapidement que je ne l'aurais cru, et malgré les nouvelles difficultés qui pouvaient s'annoncer pour ce soir, je ressentis tout de même un très lourd poids en moins sur mes épaules. Nous n'aurions plus besoin d'être à l'affût du moindre bruit, ni de devoir surveiller sans cesse les alentours, ce qui était épuisant. La végétation commençait déjà bien à reprendre ses droits, et alors que les immeubles s'espaçaient, moins de cachettes étaient disponibles. Le danger que nous craignions le plus s'était largement amenuisé. Considérant cela, je lâchai la tête du groupe et ralentis vers Katarina. Vu le regard de côté qu'elle me lançait, elle s'était clairement rendue compte de mon approche maladroite, ceci dit, elle ne chercha pas à s'en aller, aussi restai-je à ses côtés, marchant en silence. Cela devait faire une dizaine de minutes que nous étions ainsi lorsque je pris mon courage à deux mains et me décidai enfin à ouvrir la bouche pour tenter d'engager une conversation avec elle.

Évidemment, ce fut précisément à ce moment-là que Cassandre se blessa la cheville en tentant de rattraper le petit garçon à qui elle tenait la main.

Avant d'avoir eu le temps de dire ouf, je sentis une petite menotte agripper ma main gauche, puis un poids soudain sur le bras droit. Je louchai sur ma petite-fille d'un air complètement interloqué alors qu'elle me fixait avec une expression interrogatrice dans ses grands yeux bleus. Elle leva sa main et toucha mon nez du bout de son petit index, l'air de se demander qui était cet inconnu qui avait soudainement l'autorisation de la tenir dans ses bras. Elle était portée par si peu de monde que chaque nouveau visage devait beaucoup l'étonner, plus que chez un autre bébé. Annabelle tiraillait ma main, cherchant à se rapprocher de Cassandre pour voir ce qui n'allait pas, et je me laissai entraîner sans résistance, trop fasciné par le joli visage si proche de ma petite Lena. Je lui adressai un sourire malicieux et elle promena son doigt sur mes lèvres d'un air grave, comme cherchant à retenir mes traits pour la prochaine fois qu'elle les verrait. Et puis soudain, le vide, une légèreté trop brutale sur mon bras alors que Katarina me reprenait sa fille. Hélas, je me doutais qu'il n'y aurait pas de prochaine fois. Lena me quitta rapidement du regard, de nouveau toute blottie contre sa maman.

Cet intermède m'avait laissé totalement absent. Et alors qu'en temps normal j'en aurais terriblement voulu à Cassandre d'avoir brisé la tentative de dialogue que j'avais voulu opérer, je ne réagis même pas lorsqu'elle s'appuya sur moi pour pouvoir continuer à avancer, à la demande de Katarina, après que celle-ci ait déclaré d'un ton sans équivoque que nous nous arrêterions là pour la nuit.

Cette fois encore, nous fûmes chanceux, sans doute même encore plus qu'à New York puisque les bâtiments se faisaient rares à présent. Je lâchai Cassandre à peine entrés, daignant cependant l'aider à s'asseoir à la seconde où quelques regards interloqués se tournèrent vers moi. Par chance, Katarina ne faisait pas partie du lot, alors qu'elle déposait Lena et cherchait de quoi soigner la cheville plus sérieusement. Je m'écartai immédiatement et rejoignis les deux autres hommes. Je ne voulais plus que quoi que ce soit me fasse penser à ces infimes minutes où j'avais pu tenir Lena dans mes bras. Cependant, je ne participai qu'à moitié à la conversation, alors que j'aurais mieux fait de profiter de cette responsabilité qu'Alexander m'avait assignée pour avoir quelque chose sur lequel me focaliser au lieu de perdre mon temps avec Katarina. Je savais bien que le geste qu'elle avait eu tout à l'heure n'était qu'un réflexe ; j'étais tout proche, et de plus, malgré les réticences d'Ethan, j'étais encore celui à qui ils étaient le mieux à même de faire faire confiance lorsqu'il s'agissait de Lena, ce qu'elle savait parfaitement. Ce n'était pas une raison, toutefois, pour m'empêcher d'espérer stupidement. Et je n'avais jamais pu en profiter autant. Quand avais-je tenu Lena dans mes bras, contre moi ? La première fois, c'était avec l'adrénaline due à l'illégalité, ce nœud au ventre qui, sans être dérangeant, se rappelait sans cesse à moi et ne pouvait réellement me permettre d'en profiter vraiment. La deuxième fois était sans doute pire encore, et un frisson me traversa alors que je me souvenais des menaces d'Armando à l'encontre de mes filles. Et quand Katarina s'était occupée de son bébé devant moi, je m'étais gavé de son image, mais je n'avais pu la porter.

En réalité, j'étais surtout déconcentré par Lena que je voyais du coin de l'œil. Je m'étais à peine rendu compte que la conversation était fini, assis en tailleur légèrement en retrait du feu pour laisser les plus jeunes mieux profiter de sa chaleur, je regardais de plus en plus franchement ma petite-fille qui semblait m'observer et vouloir venir vers moi. Elle semblait prête à s'avancer vers moi toute seule campée sur ses quatre pattes, mais n'osait visiblement pas trop s'éloigner de Katarina. Si j'avais osé, je l'aurais appelée, mais ma fille risquait la crise cardiaque lorsqu'elle se retournerait pour la voir, ne pas la trouver et finalement la dénicher dans mes bras. Aussi m'efforçai-je d'oublier le bleu regard de Lena posé sur moi. Tout en continuant à la surveiller inconsciemment du coin de l'œil.

Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis Katarina la prendre dans ses bras et marcher résolument vers moi. Elle me la tendit sans aucune considération pour sa capricieuse fille, et à vrai dire, je m'en moquais très largement. Je n'hésitai qu'une seconde avant de saisir l'occasion au vol - puisque ses parents cédaient à tous les désirs de mademoiselle la princesse, je n'allais pas me priver d'en profiter. J'esquissai un léger sourire :

- Elle ne pleurera pas, promis.

Je tendis presque timidement les bras, comme si je m'attendais à ce qu'elle reculât soudain en éclatant de rire et en me signifiant que ce n'était qu'une plaisanterie. Cependant, elle ne dit rien - encore que je crus voir son air grognon si semblable au minois de sa mère lorsque je faisais quelque chose de travers s'accentuer quelque peu - et je finis par prendre Lena qui se mit à rire aux éclats, tendant une menotte vers mon front en essayant de saisir une mèche de cheveux qui s'était égarée là. Je lui embrassai ses fins cheveux, elle fit un mouvement brusque vers le haut et parvins à saisir la mèche qui la narguait, la tirant violemment à elle. Aïe. Je défis doucement ses petits doigts et la posai devant moi. Elle tint debout quelques secondes, vacilla, s'agrippa à mon genou et s'écroula sur moi en éclatant de rire à nouveau. Le son de sa voix était divin, son sourire absolument craquant et adorable - le même que celui de Sonja, mais c'était bien la seule chose qu'elle avait gardé de ma défunte épouse. Je ne ressentais pas vraiment la même chose qu'envers Katarina. Katarina, je l'aimais, je l'adorais, parce qu'elle était la dernière trace qui me restait de sa mère. Mais en Lena, il ne restait plus trace de Sonja, ou alors seulement via les traits de ma fille. Le lien était trop vague, le lien était rompu. J'aimais Lena comme ma petite-fille, et pas comme un souvenir.

Tout ce qui se passait autour de moi s'effaça. Je me fichais d'où nous étions, du dangereux voyage que nous étions en train de faire, des gens que j'étais censé protéger, plus rien ne comptait que cette petite bouille aux grands yeux bleus - ceux d'Ethan, mais j'étais bien loin de remarquer ce si léger détail - qui me regardait pleine de joie. Je ne pouvais m'empêcher d'espérer ; Katarina était plus encline qu'Ethan à me laisser leur fille, je le savais, mais Ethan cédait davantage à sa petite princesse. Qui l'emporterait si Lena désirait me revoir à nouveau ? Sa haine à mon égard ou l'amour qu'il portait à sa fille ? Cette question me taraudait alors que je jouais avec Lena, sans même remarquer que je sautais le dîner. Le temps aurait pu s'étirer ainsi indéfiniment si ma petite-fille, elle, ne s'en était pas souvenue. Quand elle commença à geindre, je me tournai vers Katarina, et je vis qu'elle attendait, légèrement à distance, un biberon dans les mains.

Je poussai un léger soupir. L'interlude était terminé. Le lendemain, le souvenir de la chaleur que je ressentais se serait estompé et ce serait comme s'il ne s'était rien passé.

Non, Alexeï, me morigénai-je. Tu auras vu ta petite-fille et tu sais désormais comment il est possible de faire céder ton beau-fils.

- Tu feras tourner ton père en bourrique pour me revoir, hein ? chuchotai-je en russe à l'oreille du bébé. Je t'aime, ma petite princesse. On se reverra, n'est-ce pas Lena ?

Je la tendis à Katarina, un peu gêné, sans savoir réellement quoi lui dire. Un simple merci semblait pauvre et décalé. Aussi préférai-je me taire, me contentant de lui adresser un léger sourire, presque un sourire d'excuse. A peine l'eut-elle récupérée que je reculais de nouveau, et me préparai un emplacement pour dormir loin de la lueur du feu. Je n'avais pas l'intention de devoir m'en occuper à la fin de ma garde. Je pris mon arme et allai dans le froid, à la porte de l'entrepôt, surveiller les alentours même si pratiquement personne encore n'était couché, occupation ô combien moins agréable que celle que j'avais juste avant. Mais je n'avais pas envie de me mêler aux autres, préférant encore me les geler dehors, invoquant le souvenir de ma petite-fille pour me réchauffer. J'y pensais encore lorsque John prit ma place et que je m'écroulai de sommeil.

Le réveil fut beaucoup plus dur que la veille. Ce fut une gifle bien appliquée qui me fit émerger, mais je n'en voulus pas spécialement à Marc - je les avais prévenus et on avait d'autres chats à fouetter que de se disputer pour un rien. Pourtant, en ce troisième jour, les nerfs étaient encore davantage à rude épreuve, et la tension régnait beaucoup plus que la veille. Cela venait sans doute des enfants, qui, s'ils avaient été enthousiastes hier matin à l'idée de retrouver la neige, étaient bien moins vaillants aujourd'hui. La fatigue était désormais trop grande pour être complètement effacée par une nuit de sommeil dans le froid et l'inconfort. Deux enfants en particulier, Annabelle et Andrew, qui s'était un peu écorché les mains dans sa chute de la veille, ne cessaient de pleurer, refusant de se remettre à marcher. Leurs cris me rendaient dingue. En plus, je voyais que Cassandre, malgré tous ses efforts, avait mal en marchant, et même si elle faisait tout pour ne pas le montrer, cela nous ralentirait forcément. On ne pouvait pas la faire forcer, au risque de perdre encore davantage de temps si sa blessure s'aggravait. Mon humeur acheva de tomber au fond du trou lorsque je constatai qu'un vent glacial soufflait dehors, créant des tourbillons de neige. J'aurais voulu rester protégé dans ce bâtiment, et pourtant je maudissais les gamins de refuser de partir. Je ne savais plus ce que je voulais. Ma colère explosa lorsque Annabelle, qui avait moins peur de moi que les autres enfants du fait que je l'avais tenue même seulement quelques secondes la veille, vint s'agripper à moi en levant des yeux pleins de larmes sur moi. L'air de dire « S'il vous plaît, je vous en supplie, dites qu'on ne partira pas aujourd'hui. » Après tout, l'on aurait pu - nous n'étions plus en ville, nous avions un abri, et le temps n'était guère clément à la marche - et j'aurais peut-être proposé une pause d'une journée si elle ne s'était pas suspendue à ma main droite, encore bandée, les os de mes doigts brisés à peine ressoudés. La douleur explosa, se répandit dans tout mon bras, et je parvins par je ne sais quel miracle à ne pas retourner une gifle à la petite.

- Cassandre ! criai-je. Je te jure que si tu ne fais pas taire ces gosses dans la minute, je te laisse ici avec eux, et on reviendra te rechercher dans un mois quand ta cheville sera guérie et qu'on ne devra plus supporter la neige ! Tu es censée les gérer, oui ou non ? Je ne veux plus les entendre !

Annabelle s'était éloignée de moi, plus vive qu'une souris. En l'occurrence, Cassandre n'avait plus rien à faire, mon éclat de colère avait fonctionné plus sûrement que n'importe quelles paroles d'apaisement de la part de la jeune fille. Le regard de reproche de Katarina me frappa de plein fouet, et je lâchai à mi-voix un chapelet de jurons dans toutes les langues que je connaissais, du russe à l'anglais en passant par le français et l'italien. Je respirai profondément, une fois, deux fois, et me rapprochai des adultes, m'arrangeant pour que les enfants ne m'entendent pas, peu désireux de leur faire de faux espoirs.

- Katarina, s'il te plaît, tu peux me remettre mon attelle ?

La prise d'Annabelle avait à moitié défait le bandage. J'avais pris la voix la plus diplomate possible, mais ce n'était guère concluant. Je me tournai vers les autres et marmonnai d'une voix basse :

- Finalement, peut-être qu'on ne devrait pas partir aujourd'hui. On n'est pas en retard, au contraire, on a un abri, et le voyage va être infernal aujourd'hui avec le temps qu'il fait. Ça reposerait les enfants. La cheville de Cassandre.

Ma foutue main qui, du même coup, n'était plus en état de maintenir une arme, songeai-je intérieurement. J'avais conscience d'être totalement contradictoire dans mon comportement et mes desseins mais je n'en avais rien à foutre. Qu'ils décident, eux, si nous devions avancer aujourd'hui ou non.
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeMar 12 Avr - 9:09

J’étais tellement focalisée sur la douleur, et l’impression d’avoir eu pendant quelques secondes ma respiration qui s’arrêtait, que je n’ai pas vraiment fait attention à ce qu’il se passait autour de moi. Les enfants auraient pu courir autour de moi ou s’enfuir, ou nous aurions pu être attaqués que je ne m’en serais très certainement même pas aperçu.
Lorsque je repris contact avec la réalité, Katarina était devant moi, et j’avais le pantalon à mi genoux. Et le diagnostic tomba : je m’étais foulée la cheville. J’avoue que sur l’instant je voulus fondre en larmes. Je me sentais tellement idiote. Nous n’étions partis que depuis deux jours et déjà je les ralentissais et les ennuyait. Parce que je savais ce qu’ils allaient penser.

Mais je pensais alors à Riley et je ravalai mes larmes et mes sanglots. Et puis, je devais me montrer solide devant les enfants. Si je ne leur donnais pas l’exemple, ils trouveraient bien un moyen de se plaindre en citant mon exemple plus tard. Non, je ne pouvais pas me plaindre. Alors je me suis accrochée au père de Katarina, qui solide comme un roc me soutenait du mieux qu’il pouvait.

Il nous fallait maintenant trouver un abri pour la nuit un peu en avance et prier encore et encore que le lendemain matin, ma cheville ait désenflée et que je puisse à nouveau marcher. Parce que je me voyais vraiment très très mal remarcher autant avec cette cheville foulée. J’essayais de poser le pied par terre le moins possible pendant que nous cherchions un abri. Et j’avoue avoir béni le ciel lorsqu’un des hommes, Stephen je crois, désigna un bâtiment du doigt. C’était le seul bâtiment encore debout aux alentours, et nous aurions au moins un peu de place.

Je m’installai alors dans un coin, oubliant complètement les enfants qui avaient été pris sous leur aile par Stephen et Andrew. Katarina vint alors vers moi, et posa Lena à côté de nous, et tandis que Lena jouait et gazouillait, Katarina me passait un gel glacé censé faire désenfler ma cheville et me la banda. Je la remerciai d’un sourire, mais bien vite Lena accapara toute notre attention. Elle adorait être le centre de toutes les attentions et elle y arrivait toujours. Elle était si jolie.

Je regardai alors tout le monde évoluer autour de moi avec ordre de rester tranquille. Et pour une fois, j’obéis alors que j’aurai voulu les aider. Mais si je ne me rétablissais pas très vite, j’allais les ralentir le lendemain, alors mieux valait être raisonnable des maintenant. Je ne mangeais même pas et m’endormit rapidement. Pourtant, je fus la dernière à me réveiller…Et ma cheville me faisait toujours mal. Moins mais encore un peu. Les enfants étaient déjà relativement bien excités, et couraient partout. Je ne savais pas comment j’allais gérer tout ça. Surtout que le pére de Katarina était nerveux. Et il a commencé à s’en prendre à moi sans que je ne comprenne.
Il en avait assez d’entendre les enfants pleurer et crier et me menaçait de me laisser ici s les enfants ne se taisaient pas. Maintenant c’était moi qui avait envie de fondre en larmes. Je regardai alors Stephen, mais il détourna le regard et je sus que les enfants agaçaient tout le monde. Je n’eus même pas besoin de calmer les enfants, parce que la colère de Monsieur Kuryenko leur avait fait peur et ils étaient venus se refugier prés de moi. Annabelle s’était blottie contre moi et n’osait même plus faire un geste. J’étais triste pour eux. Ce n’étaient que des enfants après tout. Et on leur demandait déjà tant de choses…

Et alors que j’allais essayer de me relever en me tenant au mur, Stephen annonça qu’ils avaient pris une décision. Nous resterions là jusqu’au lendemain. Jusqu'à ce que ma cheville soit entièrement rétablie. Je m’en voulus de les freiner, mais peu importe de qui venait la décision j’étais bien contente. Je n’aurais su comment gérer et la douleur et les enfants.

Ils furent gentils une bonne partie de la journée, et j’en profitai alors pour me reposer, attendant que Katarina ait fini avec Lena pour venir me remettre un peu de pommade et refaire mon bandage. Annabelle dans les bras, je me mis à lui raconter une histoire et vit rapidement que Lena s’agitait dans les bras de sa maman et tendait les bras vers nous.


-Tu peux me la laisser un peu si tu veux Katarina.

J’espérais qu’elle dise oui. J’aimais beaucoup Lena.

-S'il te plat Katarina…

Ce n’était pas mon genre de supplier, mais je voyais bien aux traits tirés de Katarina qu’elle avait besoin de repos. Peut-être que le bébé prenait de plus en plus de place et bougeait toute la nuit. Et sans compter qu’elle devait s’inquiéter pour Ethan. Son mari était malade et elle n’était même pas avec lui. Je n’arrivais pas a imaginer combien elle devait être inquiète.
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Katarina K. Jones
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeJeu 14 Avr - 22:08

Sans avoir totalement confiance en mon père, je savais néanmoins que Lena ne risquait rien avec lui. Pour une raison qui m'échappait totalement, je ne pensais pas que mon père puisse un jour faire du mal à Lena, volontairement ou non. Et de toute façon, il n'avait pas intérêt, s'il ne voulait pas que je me transforme en véritable furie. Lena était la prunelle de mes yeux depuis qu'elle était née. Et je l'aimais un peu plus chaque jour, comme si le lien qui nous unissait se renforçait quotidiennement. Elle était ce que j'avais de plus cher au monde, et son innocence et sa naïveté m'incitaient à la protéger plus encore. Elle avait bien grandi, mais était encore tellement petite ! Elle commençait à se mettre debout toute seule, même si elle retombait presque immédiatement sur ses fesses. Elle avait beau n'avoir que huit mois, quelque chose me disait qu'elle marcherait très tôt. Elle nous causait déjà bien du souci, à courir à quatre pattes partout. Mais je n'allais pas m'en plaindre. Ma petite fille était en pleine santé. Parce que ce n'était pas forcément aisé, d'avoir un enfant en bonne santé de nos jours. Tant que je l'allaitais, j'étais sûre qu'elle ne manquait de rien. Mais aujourd'hui, j'avais toujours peur qu'elle n'ait pas assez, même si pour le moment tout allait pour le mieux. J'espérais sincèrement que la vie à Elizabethtown serait plus aisée, et pour tout le monde. Nous avions tous enduré tellement de privations... Quelque part, je me disais que les enfants avaient été bien plus courageux que nous. Ils s'étaient rarement plaints, alors que les adultes ne faisaient presque que cela. Cela n'avait été facile pour personne. Et nous battre avec les Hors La Loi ne nous avait nullement aidé à mieux nous en sortir. J'espérais que nous n'aurions plus de problèmes de ce genre à Elizabethtown. Pourquoi viendraient-ils nous chercher là bas ? New York était à eux, que demander de plus ? Nous n'avions jamais causé de tort à personne. Nous n'avions fait que riposter pour nous défendre. Je détestais la violence, à tous les niveaux. Je ne supportais pas cela, et j'avais transmis cela à ma fille, qui se mettait à pleurer dès que quelqu'un haussait le ton. C'était compréhensible, à son âge on ressent encore le stress tout autour de soi. Encore que, je le ressentais également, certainement parce que j'étais très empathique. Je n'avais pas de mal à deviner quels sentiments ressentaient les gens. J'étais de très bonne écoute, et je savais apaiser. Parfois, je me disais que j'aurais dû faire psy au lieu de faire médecin. Encore que, on a souvent besoin de médecins empathiques. C'était toujours moi que l'on envoyait annoncer les décès des patients, même alors que je n'étais qu'une petite interne. Autant dire que ce n'était pas une tache facile, mais généralement, j'étais celle qui limitait la casse. Et évitait des procès à l'hôpital...

Je me suis assise dans un coin, gardant un œil sur Lena, qui semblait beaucoup s'amuser avec son grand-père. Elle avait un rire absolument adorable. Ses yeux pétillaient de bonheur, tandis qu'elle s'amusait à se mettre debout et à se laisser retomber. Je ne cessais de m'émerveiller devant ses grands yeux bleus, qui me donnaient l'impression d'être ceux d'Ethan à cent pour cent. Et puis ses jolies bouclettes brunes la rendaient encore plus adorable. Elle avait vraiment l'air d'être une petite poupée. Une petite poupée très fragile et dont il fallait prendre grand soin. Pour autant, je n'avais pas hâte qu'elle grandisse. Elle était si jolie, si adorable bébé... Mais je ne pourrais pas l'en empêcher, et heureusement d'ailleurs. Mais Ethan et moi aurions bien aimé pouvoir la garder dans une bulle. Était-ce si étonnant ? Tous les parents rêvent, un jour ou l'autre, de garder leurs enfants tous petits. Parce que plus l'innocence est conservée, mieux c'est. Et dans un monde comme le notre, je craignais de voir mes enfants grandir trop vite. Je voulais voir Lena se demander si elle pourrait se construire une cabane dans un jardin au lieu de la voir se demander si oui ou non, nous aurions de quoi nourrir tout le monde. Je voulais qu'elle grandisse comme n'importe quelle petite fille. Je voyais bien que les enfants qui avaient directement vécu la guerre n'étaient plus vraiment enfants. Ils avaient vu trop d'horreurs pour rester les mêmes après cela. Mais c'était étonnant de voir que parfois, ils s'en remettaient mieux que nous. On dit que les enfants oublient vite... J'eus un petit sursaut lorsque le bébé me donna un petit coup de pied. Avec un sourire, je posai ma main sur mon ventre, suivant ses mouvements. Ce devait être dur pour lui aussi, ces derniers temps. Plus personne ne posait sa tête contre mon ventre pour lui parler. Et toute cette agitation devait l'agacer. Pauvre petit ange. J'avais tellement hâte de le prendre dans mes bras. Si j'aurais voulu garder Lena au chaud et en sécurité dans mon ventre éternellement, ce n'était pas le cas pour lui. J'avais envie de le protéger plus étroitement, de le bercer, de le serrer contre ma poitrine et de l'embrasser. Enfin, je ne voulais pas non plus qu'il arrive trop tôt. À temps serait le mieux. Je voulais un bébé en bonne santé. Et né à terme, cette fois ci. Hors de question de glisser bêtement sur quelque chose pour accoucher en catastrophe et manquer d'y laisser la vie. J'avais mis un moment à le réaliser, mais j'avais compris que j'aurais pu mourir en accouchant de Lena, si cela s'était un tout petit peu prolongé. J'aurais pu ne pas me réveiller après mon évanouissement. Mais alors, je me fichais de ce qu'il pouvait m'arriver, ne songeant qu'au bien être de mon tout petit bébé.

Avec un soupir, je finis par me lever pour aller préparer le biberon de Lena, qui ne tarderait pas à avoir faim quand bien même elle semblait bien s'amuser pour le moment. Quand son estomac se rappellerait à elle, nul doute qu'elle ne s'intéresserait plus très longtemps à son grand-père et réclamerait de nouveau sa mère. Elle savait très bien vers qui se tourner quand elle avait faim. Elle était maligne, très maligne et quand il y avait son père, attention, elle lui faisait vraiment faire n'importe quoi. Dans cinq ans elle nous demanderait un poney, et son père ferait le tour des USA pour lui en trouver un. Mais heureusement, tout ce qu'elle voulait pour le moment c'était son biberon. Lorsqu'elle commença à geindre et à me chercher du regard, je m'avançai pour aller la récupérer. Je la pris dans mes bras sans un mot pour mon père et allai m'asseoir dans un endroit un peu plus au calme. Si Lena savait maintenant tenir son biberon parfaitement, elle semblait pourtant vouloir être chouchoutée et câlinée ce soir. Le voyage étant rude pour elle aussi, je cédai à sa demande sans réfléchir, la calant contre ma poitrine tout en lui donnant son biberon. Elle ne semblait plus très étonnée de la place que prenait mon ventre. Maintenant elle réclamait un fruit ou un gâteau après son biberon, mais cette fois ci elle s'est endormie en le buvant, avant même de l'avoir terminé, sa petite main posée sur ma poitrine. Je lui ai retiré le biberon doucement, puis je l'ai bercée un long moment, pour être sûre qu'elle était bien endormie. Je l'ai déposée dans son berceau improvisé, avant d'aller manger rapidement un morceau. Je me forçais à manger, étant nettement plus fatiguée qu'affamée. J'aidais ensuite Cassandre à coucher les enfants un par un, avant de faire de même. J'étalai mon sac de couchage près du feu, étant quelque peu frigorifiée. Je m'improvisai un oreiller avec une pille de pulls pliées dans une petite couverture. Je retirai ensuite ma veste, mes chaussures et mon jean avant de me glisser dans le sac de couchage. J'allais fermer les yeux lorsque j'entendis Lena gigoter. Elle finit par ouvrir les yeux, en faisant la grimace. Elle s'est redressée tout à coup et a tendu les bras vers moi. Je n'ai pas dû réagir assez vite car elle s'est littéralement mise à hurler et à pleurer, tout en cherchant à sortir de son petit cocon. Un peu paniquée, et de peur qu'elle ne réveille les enfants je l'ai rapidement prise contre moi. Tout ce qu'elle voulait c'était sa maman. Elle ne devait pas se sentir en sécurité. Je me suis allongée sur le dos et je l'ai allongée à côté de moi, sa tête contre ma poitrine et son petit bras autour de mon ventre. Elle s'est mise à sucer son pouce pour se calmer, tout en même temps que je lui caressais les cheveux et lui murmurais des choses rassurantes. Je ne me suis autorisée à m'endormir qu'une fois qu'elle, elle l'était, et profondément. J'avais peur qu'elle ne se réveille à chaque fois que je bougeais un peu trop.

A mon réveil, Lena était toujours profondément endormie, toute recroquevillée contre moi. Le plus précautionneusement du monde je me suis glissée hors du sac de couchage, en faisant attention à ne pas trop la secouer, pour ne pas la réveiller brusquement. Je me suis étirée en baillant, une main sur le ventre, avant de me rendre compte que beaucoup étaient déjà réveillés et agités. Lena et moi avions profondément dormi, et personne n'avait jugé bon de nous réveiller. Je jetai un coup d'oeil à mon père, avant de faire plus attention à tous les enfants autour de moi. Ils n'étaient pas de bonne humeur, ils étaient agités et vraisemblablement encore très fatigués. Ils ne cessaient de geindre. Ils ne voulaient pas se remettre à marcher aujourd'hui. À cause de la fatigue et du mauvais temps. J'eus un soupir. Bientôt, les plaintes se transformèrent en cris. Quand je me retournai vers Lena, cette dernière s'était réveillée et elle se frottait les yeux de ses petits poings. Avant qu'elle ne se mette à pleurer je suis allée la prendre dans mes bras. Elle s'est blottie contre moi, et je suis allée dans un coin plus ou moins tranquille pour lui donner son biberon. Nous avons sursauté en même temps lorsque mon père s'est mis à hurler brusquement. Manquant de lâcher le biberon, je me suis retournée vers lui pour voir ce qui lui prenait. J'ai manqué de jurer en comprenant qu'il hurlait sur la pauvre Cassandre qui n'y pouvait rien si les enfants n'écoutaient rien. Je l'ai foudroyé du regard, en secouant légèrement la tête. Puis je me suis détournée, reportant toute mon attention sur mon bébé. Je sentais que Lena était tendue et nerveuse. C'est pourquoi je l'ai installée un petit peu à l'écart, sur mes couvertures et mon sac de couchage. Pour l'occuper, je lui ai donné sa peluche étoile de mer et son ourson Paddington. Comme à son habitude elle s'est mise à mordiller son étoile de mer, oubliant tout le reste. Je m'étais mis en tête d'aller donner un coup de main à Cassandre, lorsque mon père apparut devant moi. J'eus un profond soupir. Un autre lorsqu'il me demanda si je pouvais lui remettre son attelle. Oh, pauvre petit papa...

« Seigneur, ce que tu peux être hypocrite ! Tu crois que je ne t'ai pas entendu hurler sur Cassandre ? C'est à elle qui fallait dire que nous ne sommes pas obligés de partir aujourd'hui, qu'elle et les enfants pourront se reposer. Pas à moi parce que tu as besoin que je soigne tes petits bobos. »

Pourtant, après un énième soupir, j'ai consenti à remettre en place son attelle. Cela faisait presque un mois, et on ne pouvait pas dire qu'il avait fait ce que je lui avais dit. Ses doigts seraient déjà guéris si il m'avait écoutée. Mais non, il ne m'écoutait pas... Oh, et puis je m'en fichais bien. Mon père n'était pas mon problème. Je me fichais de ces pauvres doigts cassés. Je ne pouvais pas compatir. Pas après avoir eu les côtes brisées, le genou démis, la peau écorchée, l'épaule presque fracassée par sa faute. Il ne saurait pas ce qu'était la douleur tant qu'il n'avait pas eu le dixième de ce que j'avais dû endurer par sa faute. Je ne voulais pas me plaindre, mais je ne pouvais pas le laisser dire qu'il avait mal alors que ce n'était que deux pauvres doigts abimés.

« Cette fois, fais attention. Je ne jouerai pas les infirmières indéfiniment, j'ai d'autres chats à fouetter. »

Sans un regard, je me suis détournée et je suis allée jouer avec ma fille. Je n'ai plus fait attention à mon père. Au bout d'un moment, on nous a annoncé que nous resterions dans l'entrepôt pour la journée. Si j'étais heureuse de pouvoir me reposer, je ne pouvais m'empêcher d'être déçue. C'était un jour de plus loin d'Ethan. Si cela n'avait tenu qu'à moi, je n'aurais pas attendu. Mais je n'étais pas folle, je ne pouvais pas partir seule avec Lena, enceinte jusqu'aux yeux. Je ne pouvais pas me permettre de prendre des risques. Si j'avais été seule, j'y aurais été en courant. Mais c'était à peine si je pouvais marcher quelques heures sans être épuisée. Autant en profiter un peu pour me reposer aussi. La plupart des enfants ont choisi de se reposer. Certains se sont rallongés, alors que d'autres ont préféré jouer calmement. Voilà, il ne fallait pas se mettre en colère pour si peu, il suffisait de leur expliquer les choses calmement. Ils étaient fatigués, mais ne savaient pas gérer leurs nerfs. Vous me direz, tous les adultes ne savaient pas le faire non plus. Mon père se plaignait d'Ethan, mais il ne valait certainement pas mieux que lui. Il était ridicule, lui n'avait absolument aucune excuse. Ethan ne prétendait pas être quelqu'un de modéré, au moins. Et il se permettait encore de le jalouser. Comprendrait-il seulement un jour qu'Ethan était celui qui me rendait vraiment heureuse ? Pleinement heureuse ? Je ne comprenais pas qu'il ne puisse pas le comprendre et l'accepter. Jamais j ne lui avais présenté aucun homme, jamais. Jamais je ne lui avais parlé d'un homme, jamais. Le seul homme que j'avais jamais aimé, mon père le rejetait et le traitait comme un malpropre. C'était le père de mes enfants, bon sang ! Ce n'était pas un petit ami de passage. C'était mon mari. Et il ne faisait pas le moindre effort. Et pourtant, combien pariez-vous que mon cher papa me demanderait d'accepter son Inessa chérie et son nouvel enfant, hum ? Il ne fallait pas être devin pour deviner que je serai encore celle qui devrais faire des efforts pour lui. Sauf que cette fois ci, ce serait hors de question. Non, je ne ferais pas d'efforts pour accepter la nouvelle compagne de mon père, autrement dit le sosie de ma mère. Sans compter qu'elle avait presque mon âge. Je ne savais pas trop si je devais rire ou pleurer à l'idée d'être mère et sœur pratiquement en même temps. Risible.

Je suis allée m'asseoir près de Lena, qui jouait encore avec ses peluches. Aussitôt que je me suis assise près d'elle, elle est venue près de moi, me tendant ses peluches de ses petites mains.

« Na na. »

J'eus un petit rire. Elle avait toujours l'air très sérieuse lorsqu'elle tentait de parler par monosyllabe. Je savais qu'elle ne faisait que « s'entrainer », qu'elle était encore loin de pouvoir dire de longs mots. Ou des mots tout court. Cela ne m'empêchait de tenter ma chance, et de l'encourager.

« - Мама, моя принцеcа, мама.*
- Na na. »

J'éclatai de rire, parce qu'elle me regardait très sérieusement, comme si elle avait répété parfaitement ce que je venais de lui dire. Avec un sourire, je me baissai pour embrasser son crâne tout couvert de bouclettes brunes. Elle eut un petit rire absolument adorable, tout en passant ses petits bras autour de mon cou. J'eus l'impression de fondre. Elle se détourna ensuite, retournant à ses jeux. Je restai presque tout l'après midi avec elle. Elle fut très sage, ne réclamant que très peu de choses, sinon d'être changée ou d'avoir quelque chose à manger ou à boire. Puis je me rappelai qu'il fallait que je refasse le bandage de Cassandre. Je pensais le faire un peu plus tard, mais c'était sans compter sur Lena qui tendait ses petites mains vers Cassandre et les enfants. Évidemment, elle voulait jouer avec eux. J'hésitais une minute, du moins jusqu'à ce que Cassandre insiste pour que je lui laisse Lena. J'eus un soupir, mais lorsque Lena commença à geindre, je consentis à la laisser rejoindre Cassandre, à quatre pattes évidemment. Elle se salirait mais tant pis, elle ne s'en rendrait même pas compte. Je pris une profonde inspiration, avant de me lever précautionneusement.

« Je vais aller chercher de quoi te refaire ton bandage. »

Je tendis les peluches de Lena à Cassandre, avant d'aller chercher la pommade dans mon sac. Enfin, c'est ce que j'ai fait en pensée. En pratique, je n'ai pas fait trois pas. À peine m'étais redressée que je me suis figée, avec un drôle de pressentiment. Une drôle de sensation qui s'est vite transformée en douleur vive dans le bas ventre. J'ai poussé un cri, plaquant mes mains sur mon ventre en un geste de panique. Je n'avais aucun mal à mettre un nom sur ce genre de douleur, que j'avais déjà ressenti par deux fois. Quand j'avais cru accoucher de Lena, et quand j'avais bel et bien accouché de Lena. Je venais d'avoir une contraction. Une putain de contraction. Oh oui, je suis vulgaire, mais c'était le seul adjectif qui m'était passé par la tête. À sept mois et demi, ce n'était pas le moment d'avoir des contractions. Vraiment pas. Figée, je n'ai pas bougé pendant plusieurs secondes, nerveuse, attendant que cela passe. Et c'est passé, effectivement. J'ai pris une profonde inspiration, en secouant légèrement la tête. J'étais trop nerveuse, vraiment trop nerveuse, et une fois encore, mon corps me prévenait que j'avais besoin de repos. Mais je ne pouvais pas me reposer, je devais m'occuper de Lena, de Cassandre, des enfants... Alors j'ai fait un autre pas. Tout à coup, des étoiles se sont mises à danser devant mes yeux, et j'ai eu l'impression que le sol tanguait sous mes pieds. Et brusquement, mes jambes se sont dérobées sous mon poids, et j'ai fermé les yeux avant même d'avoir perdu connaissance. J'ai entendu le son de mon corps tombant au sol plus que je ne l'ai ressenti.

Après cela, ce fut le blackout total. Le noir complet, l'inconscience totale.

*Maman, ma princesse, maman.
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeSam 16 Avr - 15:06

Que pouvais-je bien répondre à Katarina ? Je savais que je m'y prenais mal. Je savais gérer des travailleurs, pas des femmes et des enfants effrayés à amener à bon port d'un point A à un point B. Pendant vingt ans, j'avais manipulé et fait du chantage pour que tous les hommes qui étaient à mes ordres fassent leur boulot correctement. Mes compétences pour gérer un groupe s'arrêtaient là, et elles n'étaient guère glorieuses. Ce que je savais faire après se résumait à de la gestion et du travail administratif, rien de plus inutile dans le contexte présent.

Mes doigts n'étaient presque plus douloureux - à moins évidemment de se suspendre à eux comme l'avait fait Annabelle - et étant donné le regard de fureur de Katarina, je me serais volontiers passé de lui demander ce service. Mais malgré l'amélioration de la blessure - amélioration beaucoup trop lente à mon goût mais je l'avais cherché en repartant de zéro lorsque j'avais frappé Shannon - je ne pouvais pas me servir de ma main s'il n'y avait pas d'attelle, et je ne pouvais pas me le permettre pendant ce voyage. nous devions tous être au maximum de nos capacités. Je supportai les reproches de ma fille sans rien dire, et après une discussion rapide nous décidâmes finalement de bel et bien rester ici pendant la journée.

J'agis mécaniquement durant toute la journée, sans vraiment avoir conscience de ce que je faisais, donnant un coup de main de-ci de-là lorsque c'était nécessaire. Pour la première fois depuis deux jours nous fîmes trois repas, et cela fit sensiblement du bien aux enfants. ils avaient de toute façon arrêté de geindre dès que nous leur avions dit que nous ne marcherions pas aujourd'hui, et je m'étais bien rendu compte que même si aucun adulte ne l'aurait avoué, tout le monde était bien soulagé d'avoir une journée de repos, moi également. Finalement, la journée s'était très bien passée, tout le monde avait pu reprendre des forces, se reposer, rester au chaud - dans la mesure du possible. Et tout aurait été parfait si je n'avais pas vu Katarina se plier en deux, le visage crispé.

Tout le monde avait tourné la tête vers elle au cri qu'elle avait poussé, et elle avait à peine semblé s'en rendre compte. les plus jeunes enfants l'avait ignorée, continuant à jouer, et pendant quelques secondes nous n'entendîmes plus qu'eux. Puis Katarina reprit un peu de couleur, se redressa, fit un pas... et sombra dans l'inconscience.

Je suis resté figé sur place, alors que la moitié des adultes se précipitaient sur elle, l'entourant, lui tapotant les joues, s'écriant son nom avec une note désespérée dans la voix qui ne représentait que le dixième de la terreur que je ressentais. Ma fille, ma fille enceinte de plus de sept mois, qui venait de marcher deux jours en supportant le poids d'un bébé de quarante semaines, qui n'avait cessé de travailler, de présumer de ses forces, d'en faire toujours plus malgré les perpétuelles mises en garde que tout le monde lui avait faites. Je me reposerai, je ferai attention ! Tu parles ! Je le savais pourtant, je savais qu'elle était trop confiante, je savais que j'aurais dû plus la surveiller ! Une pensée complètement saugrenue me vint à l'esprit : Ethan allait m'égorger si je ne lui ramenais pas son épouse en bonne santé. un rire nerveux me secoua et plusieurs expressions interloquées se tournèrent vers moi. je suppose que les pères qui rient alors que leur fille vient de tomber dans les pommes ne sont pas très courant, mais c'était une pure réaction de défense contre la panique pour moi. Qu'est-ce que je m'en foutais de toute façon, des réactions d'Ethan ? Pas besoin de lui pour m'en vouloir s'il arrivait le plus minuscule souci à Katarina ou à son bébé ! Ou les deux, dans le pire des cas. Je respirai profondément, m'efforçant de chasser cette pensée, appelant le calme en moi, et je me dirigeai enfin à grands pas sur ma fille.

- Dégagez ! aboyai-je brutalement. Laissez-la respirer ! Allez-vous-en !

Tout le monde recula de deux mètres. Je retins seulement une jeune mère d'une trentaine d'année dont j'avais oublié le prénom par le bras.

- Plus de couvertures. Là où elle a dormi cette nuit, mettez plus de couvertures pour qu'elle soit le mieux installée possible. Vite, s'il vous plaît !

Je ne savais même pas par quel miracle je parvenais à garder mon sang-froid. La peur suintait dans ma voix, et devant mon regard effrayé et mon ton pressant, elle s'exécuta immédiatement. De vagues souvenirs me revenaient en mémoire, comment installer les gens lorsqu'ils sont inconscient, veiller à leur respiration, leur pouls, je mélangeais tout. Je passai ma main sous le nez de Katarina, fus tout de suite soulagé en sentant un souffle sur ma paume, comptai les battements de son coeur, un peu faible, mais rien de grave. Le plus important fonctionnait, au moins. Emma - son prénom venait tout juste de me revenir - revint à cette seconde avec une serviette humidifié d'eau fraîche et j'humectai le visage de ma fille, murmurant son prénom à voix basse d'une voix pressante, chuchotant des mots sans suite en russe, quelque chose qui ressemblait à « J'ai besoin de toi, ne me laisse pas, ne me laisse pas... » Je la pris dans mes bras, la soulevai sans difficultés, et la portai jusqu'à son lit de fortune. Je la vis papilloter des paupières et je crois que je ne fus jamais plus soulagé qu'en cet instant.

J'allais la tuer. Juste le temps que ma peur finisse de s'effacer et j'allais la tuer pour ne pas avoir fait plus attention à elle. Déjà, il était clair qu'elle ne porterait plus Lena du voyage, et peu m'importait les envies que ma petite-fille aurait. Ensuite... Ensuite, je ne savais pas. Mais que Katarina mette sa vie en danger avait toujours été la seule et unique raison pour que je dispute ma fille pourrie-gâtée. Ça n'avait pas changé aujourd'hui.

Allez, respire, Alexeï.
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeJeu 21 Avr - 14:31

Si jusque là tout s’était bien passé à part ma cheville tordue et encore un peu douloureuse, malgré les bons soins de Katarina et ses conseils, la roue semblait avoir tournée pour notre petit groupe. Les enfants avaient été heureux de cette journée de repos, mais cette fin de journée venait soudainement de tourner au cauchemar.

Alors que nous venions de coucher les enfants et que Lena avançait a quatre pattes pour me rejoindre, et que je lui tendais les bras en riant de la façon coquine qu’elle avait de sourire, un cri assourdissant s’est fait entendre. Quand j’ai relevé les yeux, Katarina se tenait le ventre et nous la regardions tous. Lena venait d’arriver prés de moi et s’était retournée vers sa maman qui était livide tout à coup. J’ai pris alors Lena dans mes bras et j’allai demander à Katarina si elle se sentait bien lorsqu’elle s’est évanouie. Oh mon Dieu !

J’ai installé Lena comme j’ai pu sur la couverture en demandant à Beth de la surveiller, et malgré ma cheville enflée, je me suis levée, ne faisant presque plus attention aux dégâts que je causais sans doute dans le long terme. Katarina était allongée au sol, et elle ne semblait pas reprendre connaissance malgré les hommes qui se massaient autour d’elle. Je ne comprenais pas ce qui avait pu se passer. Cinq minutes avant, elle semblait aller bien. Et maintenant elle était évanouie, et je pressentais quelque chose de grave. Ce n’était pas normal de s’évanouir comme ça. Et me vint alors une pensée affreuse. Et si elle perdait vraiment son bébé ? Non, je devais arrêter de penser au pire. Elle allait avoir ce bébé. Dieu ne pouvait pas être aussi cruel.

Son père joua alors des coudes pour arriver jusqu'à sa fille. Je n’osais bouger ni dire quoi que ce soit. ? J’étais terrifiée. Et les enfants enrouaient tous Lena, sentant certainement qu’il était en train de se passer quelque chose d’assez grave. Ils ne pleuraient pas, ils avaient tous la bouche grande ouverte, et je voyais leurs mines défaites. J’étais tiraillée entre mon envie de les protéger et de prendre soin de Katarina. Je me suis demandé ce qu’elle voudrait. Et c’est que je m’occupe de Lena sans nul doute. Et puis, il y avait tant de gens autour d’elle.

Je suis revenue sur mes pas, et je me suis penchée pour prendre Lena dans mes bras. Elle était si insouciante qu’elle ne comprenait pas toute cette attention. Et que je l’ai arrachée à toute cette bande d’enfants autour d’elle ne semblait pas lui plaire. Elle pleurait, et m’écartait de ses petits poings en regardant Beth et Andrew qui baissaient la tête. Je ne pouvais pas laisser une petite fille de moins d’un avec eux. Non pas que je ne leur fasse pas confiance. Mais on ne peut décemment pas demander a des enfants de prendre soin d’un enfant. Je savais ce qu’il me restait à faire si je voulais mettre Lena en sécurité et aller voir si je pouvais venir en aide à Katarina.

J’ai regardé tout autour de moi à la recherche de ce qui pourrait constituer une enceinte parfaite pour Lena. Il y avait un grand carton à l’autre bout de la pièce. J’ai déchiré ce qui me gênait et j’en ai fait un petit parc improvisé que j’ai posé par terre en mettant la couverture à l’intérieur. J’ai pris quelques peluches de Lena et je l’ai mise dedans. Elle semblait si heureuse qu’elle n’a pas réclamé sa maman. Tant qu’elle ne la réclamait pas, c’était déjà ca de gagné. Mais lorsqu’elle se rendrait compte que sa maman n’était pas là, je ne sais pas trop comment j’allais pouvoir faire. Pour le moment, elle ne pensait a rien d’autre qu’a jouer, et tant mieux.

Lorsque je revins vers eux, ils avaient installé Katarina de façon à ce qu’elle soit le plus confortablement installée. Elle semblait revenir à elle, et son père était à ses côtés. Je suis restée à l’écart quelques minutes avant d’aller vers eux. Je savais que la première chose que demanderait Katarina, c’était des nouvelles de sa fille, alors j’ai pris les devants. Je me suis accroupie prés d’elle et j’ai pris sa main dans la mienne.

-Lena va bien, ne t’inquiète pas. Elle joue.

J’essayais de me montrer rassurante mais je ne l’étais pas du tout. J’avais peur pour Katarina. Très peur même. J’ai regardé le père de Katarina, en murmurant.

-Est-ce qu’elle saigne ?

Mais il semblait pas savoir lire sur les lèvres. Enfin, je ne pouvais pas lui en vouloir. Monsieur Kuryenko était russe, il ne devait pas maitriser l’anglais assez bien pour lire sur les lèvres. Je ne l’avais jamais vu aussi inquiet. Et je me disais que les gens voyaient en lui le diable et que c’était certainement pour ça qu’il se renfermait sur lui-même et paraissait encore plus taciturne. Il avait l’air vraiment inquiet pour sa fille. Et je pensais aussi à Ethan…Rien ne leur serait décidément épargné…

Mais comme le père de Katarina ne réagissait pas, je me suis retournée vers Katarina, qui les mains sur son ventre tentait visiblement de rester éveillée. J’ai caressé sa joue en étant le plus calme possible.

-Il bouge toujours ?

J’espérais vraiment qu’elle dise oui. Je redoutais qu’elle me dise qu’elle ne sentait plus le bébé. Pendant que j’attendais qu’elle me réponde par l’affirmative, j’ai glissé ma main jusqu'à ses jambes et je les ai écartés. Il n’y avait rien de sexuel ou sensuel dans ce geste. J’essayais simplement de savoir si elle avait pu perdre les eaux ou si dans le pire des cas, elle faisait une hémorragie. Il fallait vraiment espérer que ce n’était ni l’un ni l’autre parce qu’aucun d’entre nous n’était médecin. Et je doutais que quelqu’un sache comment l’accoucher…
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Katarina K. Jones
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeVen 22 Avr - 20:47

Depuis quand ne m'étais-je pas évanouie ? Depuis des mois, et cela ne me m'avait franchement pas manqué. Je détestais ce petit moment qui précédait la perte de conscience, celui où vous perdez totalement le contrôle de votre corps, où vous sentez que vous ne pourrez rien faire pour lutter contre cet évanouissement. Pendant cette toute petite seconde, la seule chose à laquelle j'avais pensé, c'était mon bébé. Mon tout petit bébé, qui allait encore en voir de toutes les couleurs. Dieu merci, je ne suis pas tombée directement sur le ventre. Pourtant, juste avant de perdre connaissance, j'ai clairement senti le choc se répercuter dans tout mon corps. Et ensuite ce fut le noir total. Comme si quelqu'un avait éteint la lumière brusquement. Comme si je devenais aveugle en moins d'une seconde. C'était une sensation étrange. Étrange et terrifiante. Car une seconde j'allais bien, la suivante j'étais étendue au sol sans connaissance. Un petit évanouissement, ce n'est pas grand chose, mais direz vous. Ce n'est qu'un coup de fatigue, on s'en remet vite... Mais quand on est enceinte de sept mois et demi, le moindre petit souci peut vite devenir un gros problème, surtout dans les conditions de vie qui étaient les nôtres. J'étais le médecin du groupe, et ironie du sort, c'était moi qui risquait d'avoir besoin d'aide. Personne ici ne saurait quoi faire en cas de problème. Ce n'étaient pas les enfants qui donneraient un coup de main si quelqu'un avait besoin de soins. Moi en l'occurrence... Encore que, évanouie, je ne pouvais pas vraiment me préoccuper de la situation, puisque techniquement j'étais... absente. Peut-être était-ce mieux ainsi, d'ailleurs. Je n'aurais pas aimé voir les gens autour de moi paniquer. Finalement, ce fut mon père qui eut la réaction la plus censée, repoussant les gens pour me faire de l'air, puisque de toute façon ils étaient inutiles. Évidemment, je ne sentis absolument pas mon père me prendre dans ses bras et m'allonger sur ce qui m'avait servi de lit la veille. Dommage, car j'aurais pu lui être très reconnaissante pour ce geste. Oui, au fond, quand bien même j'étais toujours très remontée contre lui, il restait mon père et j'éprouvais toujours beaucoup d'amour pour lui, même si c'était maintenant mêlé à la colère et l'amertume. Il faisait toujours partie de ma famille, ma toute petite famille, ma précieuse famille.

Je ne sais pas vraiment combien de temps je suis restée évanouie. Certainement pas très longtemps, quelques minutes tout au plus. Pas assez pour que ce soit grave, mais suffisamment pour que cela suffise à me faire paniquer. J'ai repris conscience petit à petit. J'ai d'abord entendu du bruit autour de moi, mais je n'ai pas ouvert les yeux tout de suite. Il fallait tout d'abord que je m'adapte à ce que j'entendais. C'était comme se réveiller après très longtemps. C'était loin d'un réveil ordinaire. Puis j'ai rouvert les yeux, mais je n'ai pas bougé tout d'abord. Il a fallu que je me réadapte à la lumière particulière qu'il y avait dans cet entrepôt. Et puis, inévitablement, j'ai commencé à paniquer. J'ai pris une profonde inspiration, avant de me redresser brusquement. J'ai regardé partout autour de moi, notant à peine la présence de mon père à côté de moi. Je cherchais Lena des yeux, et panique, je ne la voyais pas. J'ai failli me mettre à hurler, mais Cassandre, qui venait de surgir devant loi, me rassura en m'annonçant que Lena allait bien, qu'elle jouait. Je l'ai dévisagée une seconde, avant de soupirer. Puis, j'ai posé mes mains sur mon ventre. Une fois éveillée, je ne savais pas vraiment que je n'étais pas tombée sur le ventre. J'avais mal partout. Pas étonnant, j'étais tombée par terre de tout mon poids et de toute ma hauteur. Enceinte, j'étais d'autant plus fragile. Je le savais, je n'avais pas présumé de mes forces... Du moins je l'avais pensé. J'avais eu tort, visiblement. Pourtant, je n'avais pas eu l'impression d'être épuisée outre mesure. J'avais fait attention. Et puis, nous ne repartions pas aujourd'hui. Alors je ne trouvais pas la cause de mon évanouissement. À part le stress. Sans doute étais-je vraiment trop angoissée par ce voyage, par ma grossesse, par l'absence d'Ethan...

« Quoi ? »

J'ai froncé les sourcils, en dévisageant Cassandre. Puis j'eus un sursaut. Si le bébé bougeait ? J'ai glissé mes mains un peu partout sur mon ventre, à la recherche d'un mouvement du bébé. Je ne le sentais pas. Je ne le sentais pas ! J'ai écarquillé les yeux, me redressant brutalement.

« Je... Je ne le sens pas ! Je ne le sens pas ! Oh mon Dieu ! »

Je ne le sentais pas. Non, non, non, non, NON. Ce ne pouvait pas être cela. Ce n'était pas si grave. Il arrivait que le bébé ne bouge pas pendant un certain temps. Ce n'était rien. Il devait dormir, se reposer... Ce n'était pas grave. Si il y avait quelque chose de grave, d'important, j'aurais saigné, j'aurais eu mal, j'aurais... Je faillis repousser Cassandre d'un geste violent lorsqu'elle s'agenouilla près de moi, avant de glisser sa main entre mes cuisses. Certainement pour vérifier qu'il n'y avait pas de sang. Elle retira sa main, et même s'il n'y avait pas de sang, je ne m'autorisai pas à respirer pour autant. Je détestais ne pas sentir mon bébé. Oh, comme j'avais hâte d'accoucher ! Ce bébé m'aurait fait tant de frayeurs ! Et j'avais dû lui en faire tant ! Pauvre petit Sasha. S'il n'était pas le bébé le plus nerveux du monde après cela, eh bien c'était vraiment un petit amour. Je ne le quitterais pas d'une semelle une fois que je l'aurais enfin dans mes bras. Je prendrais soin de lui à tel point que cette fois ci ce serait Ethan qui devrait me dire de le lâcher un peu. Mais j'aurais tellement de raisons de prendre soin de lui... Mais pour le moment, ce qui m'inquiétait surtout c'était de ne pas le sentir bouger. Prenant une profonde inspiration, je me suis forcée à me calmer. À tous les coups, le bébé ressentait mon stress et ma peur. Je les lui communiquais très certainement. Il fallait que je me calme. Ce n'était pas négociable. Il fallait que je prenne sur moi. Et puis j'ai soudain eu une idée stupide. Enfin, pas si stupide que ça, quand on y repensait.

Sans crier garde, j'ai donné une claque à mon ventre. J'ai vu mon père me dévisager, ainsi que Cassandre. Mais quand le bébé me faisait mal, ou quand il bougeait dans tous les sens c'était ce que je faisais pour le faire bouger de façon à ce qu'il ne me dérange plus. Nerveuse, j'ai attendue quelques secondes. Et puis j'ai poussé un long soupir lorsque j'ai senti un petit pied – ou un petit poing – appuyer contre mon ventre. J'ai remonté mon tee-shirt sous ma poitrine, et pendant quelques instants j'ai appuyé un peu partout sur mon ventre, pour faire bouger le bébé. C'était pour me rassurer surtout, lui je devais l'embêter. J'ai fini par m'arrêter, et j'ai soupiré. Cassandre et mon père me regardaient toujours avec de grands yeux ébahis.

« Ça va... Il... Il bouge... Ce n'était rien. »

Ce n'était rien, non. Et pourtant, sans prévenir, j'ai fondu en larmes. Tout le monde devait me regarder en se demandant ce qui n'allait pas chez moi. Mais je m'en fichais, je n'y pensais absolument pas. Je n'ai pas tout de suite compris pourquoi je me suis mise à pleurer. Ce n'est qu'après une bonne minute – et une minute peut sembler durer une éternité parfois – que j'ai compris pourquoi je pleurais. Je pleurais parce que je me sentais seule. J'ai pleuré parce qu'Ethan me manquait terriblement. Cela faisait plus de deux semaines que je ne l'avais pas vu. Et deux semaines dans de telles conditions, lorsque l'on est enceinte, c'est terriblement dur. Ses bras me manquaient. La chaleur de son étreinte, la chaleur de ses bras, sa voix... Il me manquait. Mon mari me manquait. Ce n'était pas un petit éloignement de rien du tout. Si j'avais eu un moyen quelconque de communiquer avec lui, peut-être aurais-je été rassurée. Mais ce n'était pas le cas, je ne savais pas où il était exactement, comment il allait. Tout ce que je voulais, c'était Ethan. Comme Lena qui le réclamait, c'était à mon tour. Sauf que moi, on me calmerait certainement moins facilement que Lena. Il ne suffirait pas de me donner un biberon ou une peluche pour me calmer. Je ne savais même pas ce qui pourrait me calmer. Si je pourrais me calmer.

Je savais qu'enceinte, il m'arrivait d'être un peu bizarre, d'avoir des réactions sacrément étranges et inattendues. Je n'ai moi même pas vraiment compris pourquoi je me suis tournée vers mon père, avant de me jeter plus ou moins dans ses bras. J'étais probablement à la recherche d'une étreinte rassurante et masculine, et tout de suite le seul homme à portée c'était mon père. Évidemment, j'eus mille fois préféré qu'il s'agisse d'Ethan. Mais en attendant, je devrais me contenter de mon père. Oui, à chacun son tour d'être le lot de consolation. Et puis j'imagine qu'il se réjouirait intérieurement d'avoir été là quand Ethan était absent. Il pourrait faire le fier... Oh et puis de toute façon, c'était bien son rôle de prendre soin de moi, non ? J'étais encore sa fille, même si je n'existais que quand il avait besoin de moi, où quand il s'agissait de piquer une crise de jalousie. D'ailleurs, il risquait fortement de ne pas apprécier ce que j'allais lui dire. Ou plutôt, lui hurler.

« Je veux Ethan ! Papa, je veux Ethan... »

Je ne m'étais jamais montrée aussi faible devant mon père. J'avais déjà pleuré, hurlé, mais dans une certaine mesure. J'avais toujours fait preuve d'une certaine retenue, je ne m'étais jamais effondrée. Ou du moins pas à ce point là. Je ne m'étais jamais montrée aussi vulnérable. Sans doute prendrait-il pleinement conscience d'à quel point j'aimais Ethan, et à quel point je pouvais être dépendante de lui. Oui, j'aimais Ethan. Avait-il encore des doutes à ce sujet ? J'espérais sincèrement que non. Parce qu'à ce stade, je ne voyais absolument plus quoi faire pour le lui prouver.

{ Désolée c'est over nul --' }
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeMer 4 Mai - 5:10

[Tu arrêtes de dire des bêtises >.<]

Quand Cassandre nous rejoignit, je fus un instant tenté de l'envoyer paître mais allez savoir pourquoi, je ne dis rien et la laissai venir à nos côtés. De toute façon, si je devais laisser une seule personne s'approcher de ma fille évanouie, c'était bien elle, celle en qui les parents de Lena avaient assez confiance pour lui laisser leur bébé. Et puis je me doutais que ce maudit malaise venait de la grossesse de Katarina, ce en quoi j'étais totalement incompétent. Cassandre était jeune, bien plus que moi, et sans doute complètement inexpérimentée dans le domaine, mais rien que par le fait d'être une femme, elle pouvait certainement agir moins maladroitement que moi. Naturellement, un médecin aurait été l'idéal, mais notre seul médecin était enceinte, évanouie, et aurait interdiction de travailler jusqu'à son terme, c'était son père qui le garantissait. Et qu'elle n'essaye pas de s'en sortir à Elizabethtown parce que nous ne vivrions plus ensemble. Ethan et moi avions beau nous détester, j'étais à peu près certain qu'il m'écouterait si je lui contais ce malaise. Tu ne vas plus faire la maligne longtemps, Katarina Kuryenko Jones !

Je fus incapable de comprendre ce que Cassandre me murmurait d'une voix inaudible. Je posai la main sur le ventre de ma fille, attendant avec un désespoir certain un signe de vie de la part du bébé qui y grandissait bon an mal an, malgré tout ce que sa mère subissait. Rien, rien, rien du tout. Alors que Katarina remuait un peu plus et passait à son tour les mains sur son ventre, je retirai la mienne comme si je m'étais brûlé. C'était par peur, pour vérifier que le bébé n'avait rien, que j'avais fait cela. Mais toucher son ventre me faisait presque le même effet que de voir Lena sans qu'elle ne le sache ou le veuille. Je regardai avec angoisse le bras de Cassandre glisser délicatement entre ses jambes et détournai le regard. Voilà précisément pourquoi j'étais content qu'une femme me rejoigne.

Et Katarina s'est mise à crier. Voire à hurler. En disant que le bébé ne bougeait pas. Je ressentis un drôle de vertige, comme si je chutais à vitesse grand V, sauf que j'étais agenouillé solidement sur le sol, ce qui provoquait une sensation particulièrement désagréable. Un bébé ne bouge pas tout le temps, Alexeï. Il peut être fatigué, se reposer, dormir, ne pas avoir envie de chahuter. C'est simplement Katarina qui te communique sa panique, tu ne dois pas paniquer, tu ne dois pas avoir peur ni pour elle ni pour son enfant si tu veux être capable de la rassurer ! Je respirai profondément et au moment où j'allais ouvrir la bouche, elle donna soudainement une claque à son ventre.

Retenant une forte envie de lui demander si tout allait bien, je jetai un regard déboussolé à Cassandre qui ne semblait pas comprendre plus que moi. Et puis, à son soupir de soulagement, je compris. Nouveau vertige, moins effrayant, puisqu'au moins je ne craignais plus pour mon deuxième petit-enfant. Si Katarina continuait à me faire des terreurs pareils, c'était moi qui allais finir par m'évanouir. C'est bon, c'est fini. Nous pouvions tous nous calmer et... et...

Je fus complètement désemparé lorsqu'elle fondit d'un seul coup en larmes.

Sans le moindre préavis. Et ce n'est pas venu petit à petit. Non, brusquement, son visage s'est crispé et les sanglots ont jailli à flots, collant ses cheveux à ses joues.

- Oh, non, Katarina, je t'en prie ! m'écriai-je. Le bébé va bien, tu n'as rien ! Tu ne dois pas paniquer, tout va bien, tout va bien ! Je t'en prie, arrête de pleurer !

Pourquoi répétais-je que tout allait bien alors que j'avais l'exacte sensation inverse ? J'avais parlé en russe sans même m'en rendre compte. Je l'avais empoignée par les épaules, mais je doutais qu'elle eût conscience de mon contact. J'avais même l'impression qu'elle n'avait rien entendu de ce que je lui avais dit. Et je fus absolument interloqué lorsqu'elle se jeta dans mes bras.

Je la serrai contre moi, convulsivement, ayant vaguement conscience que ce n'était pas bon du tout pour son ventre. Cela faisait bien trop longtemps que je n'avais eu ma fille dans mes bras et je ne pouvais résister au besoin de la sentir réellement contre moi alors qu'elle se heurtait ainsi à moi. Mes bras se plaquèrent dans son dos, l'emprisonnant contre moi, mes doigts se mêlèrent à ses cheveux et je fermai les yeux pour mieux profiter de sa chaleur, haletant sous un maelström d'émotions conjugués. Égoïste, Alexeï, égoïste. Ta fille est en pleine crise de panique et tu ne songes même pas à la consoler. Ce n'est pas vrai. Je la console. Qu'est-ce que je peux faire d'autre que de répondre à son étreinte ? Tu as plus besoin de ça qu'elle. Tu en profites éhontément. Tu ne comprends pas, espèce d'idiot, que ce n'est pas son père qu'elle veut ? Que tu n'es qu'un substitut des bras de son mari ? Non. Non, ce n'est pas vrai. Ce n'est pas vrai !

Elle se mit à hurler. Mais vraiment hurler. Sa voix était douce et mélodieuse tout à l'heure à côté du cri déchirant qu'elle poussa. Je me sentis brisé en mille miettes, mais je ne cessai pas pour autant de la tenir contre moi. Et alors que j'aurais eu envie de tuer Ethan pour ça, je me contentai de lui répondre, de la rassurer, de lui promettre qu'elle le verrait. Alors que j'aurais cent fois préféré qu'elle l'oublie...

- Ethan n'est pas loin, trésor ! Deux jours, deux jours, je te le promets, il ne reste plus que deux jours avant que tu le voies ! Tu ne peux pas le voir maintenant... Tu dois encore attendre un peu... Juste un peu...

Je la berçais contre moi, une note désespérée dans la voix, dans mes gestes. Pourquoi ne suffisais-je pas à la rassurer ? Pourquoi lui fallait-il Ethan, encore Ethan, toujours Ethan ?

[Je sais que j'étais censée aller jusqu'au lendemain matin, mais allez savoir pourquoi, j'étais pas inspirée >.< Donc ce sera pour toi, Cass o/]
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MessageSujet: Re: Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN )   Départ pour Elizabethtown - GROUPE N°1 { KATARINA - ALEXEI - CASSANDRE ( - ETHEN ) Icon_minitimeSam 14 Mai - 9:37

Je ne sentais rien. Aucun liquide poisseux. Ouf !!! J’aurais aisément pousser un ouf de soulagement si je ne craignais pas d’envenimer la situation. Mais j’étais plus que soulagée de ne pas constater qu’elle saignait. Parce que je n’aurais pas su quoi faire, et parce que cela aurait signifié qu’elle perdait son bébé. Elle aurait pu accoucher oui, si elle avait perdu les eaux. Mais je ne voulais pas qu’elle accouche ici. Personne ne serait capable de l’aider à accoucher si c’était le cas. Et nous n’avions rien pour un nouveau né. Même si je me doutais qu’elle l’allaiterait et qu’elle s’en occuperait très bien. Je craignais vraiment que le bébé ne décide de montrer sa petite frimousse avant que nous soyons arrivés dans cette ville.

Katarina ne semblait pas comprendre ce que je lui demandais. Je me suis décomposée quand elle m’a dévisagé, et je craignais de devoir réitérer ma question. Mais alors que j’allais lui caresser les cheveux et prendre mon courage a deux mains et reposer ma question, Katarina a eu un geste assez vif et abrupt. Elle s’est redressée et a commencé à prendre une voix presque sortie d’outre tombe pour nous dire que le bébé ne bougeait pas. Oh mon dieu il ne bougeait pas. Si j’étais déjà pale, la je devais être aussi blanche qu’un linge. Peut-être que les saignements viendraient après si elle avait perdu le bébé.

Le temps était suspendu à cette révélation et tout le monde semblait à nouveau s’être agglutiné autour de nous. Les enfants nous regardaient et je ne savais pas quoi faire. Je leur demandais d’un regard de s’éloigner et de nous laisser. Ils étaient trop jeunes et innocents pour supporter une telle chose.

Alors que je me demandais ce que je devais faire, Katarina a semblé devenir folle. Elle a commencé à se taper sur le ventre. Oh pas très fort. Mais c’était tout de même choquant. Je la voyais blêmir et je sentais qu’elle pouvait passer très vite à l’hystérie. J’avais peur. Oui j’avais peur. Et j’aurais aimé que Riley soit là. Dieu qu’il me manquait. J’avais besoin de me laisser aller. J’étais épuisée, ma cheville me faisait souffrir et j’avais besoin de me laisser aller contre mon petit-ami. Je ne pleurais jamais devant les gens, j’essayais toujours de rester souriante et agréable et je n’imposai jamais ma tristesse ou mes doutes. Elle avait beau m’avoir rassuré en disant que le bébé bougeait, le temps semblait s’être suspendu et je sentais que quelque chose de grave allait se passer. L’air était lourd, nos visages étaient graves.

Et Katarina se mit alors à pleurer. En une seconde, ses mains entouraient son visage et elle sanglotait et tremblait de tout son être. Je coulai alors un regard vers son père pour lui demander conseil. Je connaissais Katarina, mais son père la connaissait sans doute bien mieux que moi, et il devait savoir quoi faire ou quoi dire. Il la prit alors dans ses bras et je bénis le Seigneur que Monsieur Kuryenko soit là. Personne n’aurait rien pu faire contre les larmes de Katarina s’il n’avait pas été là. A part Ethan bien entendu. Mais Ethan n’était pas là. Et c’était bien là le problème. Katarina réclamait son mari. Et personne ne pouvait le lui amener. J’étais désolée pour elle. Et pour Lena qui s’était mise aussi à pleurer dans son berceau de fortune. Je laissai alors Katarina aux bons soins de son père pour aller m’occuper de Lena. J’en oubliais alors ma cheville qui me faisait toujours un peu souffrir.

Lena n’avait jamais été un bébé pleurnichard, et là elle pleurait sans retenue. Elle en était même devenue rouge de colère. Pauvre petite chérie. Sa courte vie semblait déjà jalonnée de difficultés et de coups durs. Un enfant n’aurait du connaître que l’allégresse et l’amour. Je la pris alors dans mes bras et la berçait. Tout comme au loin je voyais Monsieur Kuryenko calmer Katarina. Si pour Lena, dis minutes semblèrent suffire et qu’elle s’endormit alors dans mes bras, ses petites mains s’accrochant à mon pull, il n’en fut pas de même pour Katarina qui mit prés d’une heure à se calmer. Les enfants furent pris en charge par Matthew et je proposai alors de trouver de quoi faire un traîneau pour y installer Katarina et Lena.

Katarina ne devant pas se fatiguer plus encore qu’elle ne l’était déjà, je me disais que ce serait la meilleure solution. Mais elle refusa catégoriquement. Elle voulait marcher comme tout le monde. JE n’eus pas le courage de m’interposer à elle. Et le reste de l’après midi se passa alors en silence. Nous nous endormîmes tous en espérant que demain nous aurions atteint Elizabethtown pour en finir avec tout ca.

Je rêvai alors encore de Riley. Nous étions en plein été. Il faisait chaud. Je prenais le soleil dans un hamac et j’entendais son rire résonner. Il n’avait ri qu’avec moi depuis que je le connaissais. Et ce rire me manquait. Et si je le perdais ? Je comprenais ce que pouvait ressentir Katarina. Rien ne me faisait plus peur à l’heure actuelle que de perdre Riley.

Ce fut lui que je vis pour la dernière fois avant d’ouvrir les yeux et d’espérer que ce soir nous serions tous dans cette nouvelle ville.

Nous préparâmes les enfants et je pris soin de leur demander d’être gentils et de leur expliquer que plus ils seraient calmes, plus vite nous arriverions à destination et qu’ils seraient enfin heureux et à l’air libre. Nul doute que la crise d’hystérie de Katarina d’hier leur avait fait si peur qu’ils me jurèrent tous qu’ils seraient des anges. Et ce fut le cas. Pas un ne pleura ou ne rechigna. Je ne cessai de regarder en arrière pour surveiller Katarina. Elle avait cédé à son père, et c’était lui qui portait Lena en écharpe. La pette puce semblait calme elle aussi. Ma cheville me faisait moins mal et de toute façon je préférai ne pas penser à la douleur. Je voulais juste arriver et en finir avec cet affreux voyage. En espérant que mon amoureux nous rejoigne bien vite.

Et alors que nous marchions depuis prés de cinq heures et que les enfants réclamaient une pause pour manger, j’aperçus le panneau indiquant que nous étions à Elizabethtown. Je ne pus m’empêcher de crier de joie.

-On est arrivés ! On est arrivés. Oh mon Dieu !!! On est arrivés.

Je fondis alors en larmes. De joie, de soulagement, de fatigue aussi. Nous étions arrivés. Sans réelle encombre si ce n’est ma cheville et le malaise de Katarina. Nous étions arrivés dans ce qui serait notre nouveau chez nous. Mes jambes cédèrent alors et je tombai à genoux, m’écorchant le genou droit au passage mais je m’en moquais. Nous étions enfin en sûreté. Nous allions bientôt pourvoir nous reposer. Les enfants allaient vivre en plein jour, et profiter du soleil, de l’oxygène pur, des arbres, des… Je ne pouvais pas y croire, je n’arrivais pas à réaliser. C’était comme si j’avais eu peur que nous ne soyons condamnés à marcher encore et encore. C’était pourtant fini.

Je n’entendais même pas les cris de joies de mes compagnons de route et des enfants, j’étais sourde à tout. J’aurais aimé partager ça avec quelqu’un. Avec Riley en réalité. Mais il n’était pas là. Et passé la joie, la peur m’étreignit et me serra le cœur. Et si je ne le revoyais plus jamais ? Et s’il n’avait pas la même chance que nous ? Je ne saurai le supporter.

Matthew dut me relever en passant ses mains sous mes aisselles, et me tenir le bras. J’étais ailleurs. Je n’avais conscience de rien, je me laissai guider par Matthew et ne comprit rien de ce qui se passait lorsque nous nous retrouvâmes entourés de gens qui nous serraient dans leurs bras et nous souhaitaient la bienvenue. Je m’écroulai alors dans un lit et lorsque je me réveillai en pleine nuit je m’en voulus de n’avoir pas pris soin des enfants jusqu’au bout.

Un lit ! J’étais dans un vrai lit ! Dans une maison ! Oh mon Dieu…
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