This Is War
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 Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }

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Katarina K. Jones
In the shadow of your heart.
Katarina K. Jones


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MessageSujet: Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }   Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN } Icon_minitimeDim 24 Jan - 20:31

Tic. Tac. Tic. Tac. Cela faisait une bonne dizaine de minutes que je regardais les aiguilles de la pendule tourner. Comme si j'espérais qu'elles puissent tourner plus vite. Mais force était de constater que ce n'était pas le cas. Avec un petit soupir, j'ai baissé les yeux. Il ne servait à rien d'être impatiente. C'est ce que je me répétais encore et encore. Sans succès, je dois dire. Je me suis laissée retomber sur le lit et j'ai fermé les yeux. Je cherchais désespérément quelque chose à faire. Il était plutôt tard et la majorité des gens dormaient. Sauf moi. Cela faisait deux jours que je ne dormais pas. J'étais toujours terriblement inquiète à chaque fois qu'Ethan sortait. Alexander avait beau me dire de ne pas m'inquiéter, j'en étais incapable. C'était comme demander à une mère de ne pas s'inquiéter pour son enfant qui joue avec un couteau de cuisine. Pour autant, je faisais tout pour ne pas y penser. J'avais rangé l'infirmerie à fond ( comme si Mathilda ne l'avait pas déjà fait cent fois ) et j'étais allée donner un coup de main à Gabrielle avec les enfants. Et une fois que je m'étais retrouvée seule, j'avais déniché un livre pour passer le temps. Un gros livre...

Que j'avais vite jeté contre le mur, agacée. J'avais supplié Ethan de ne pas sortir. J'avais horreur de ça et il le savait très bien. Pourtant c'était très égoïste de ma part. S'il prenait des risques, ce n'était pas pour me rager. C'était la communauté toute entière. Il m'avait dit qu'il n'avait pas le choix. J'avais répondu qu'on avait toujours le choix et que Riley n'avait qu'à y aller, lui. Il avait soupiré, m'avait embrassée, et était parti. Si ça n'avais tenu qu'à moi, je serais partie avec lui. Mais puisqu'il refusait catégoriquement que je sorte... Eh bien j'avais dû rester, seule avec mes angoisses. Il m'avait promis qu'il reviendrait dans deux jours au maximum. Alors évidemment je comptais les heures, les minutes, les secondes. J'avais l'impression que la pendule se moquait de moi. J'ai fini par me relever et n'en tenant plus, j'ai quitté ma chambre. J'ai d'abord pensé à aller à l'infirmerie, mais j'ai fini par me diriger vers ce qui nous servait de salon. En gros une grande pièce avec des meubles récupérés par ci, par là. J'ai allumé une petite lampe de chevet et je me suis installée dans un fauteuil. Je n'avais absolument aucune idée de ce que j'allais faire, mais peu importe.

Il faisait un peu plus chaud que dans les autres pièces ici. Pourtant, j'avais attrapé une couverture et je m'étais emmitouflée dedans. Et j'ai décidé d'attendre que le temps passe... J'étais inquiète, mais j'étais heureuse aussi. Heureuse d'avoir retrouvé Ethan, après toutes ces semaines douloureuses. Heureuse d'avoir accepté d'être sa femme, aussi. Surtout, même. Nous n'avions encore rien dit à personne. Cela ne faisait qu'une semaine. Je me disais que tout allait bien, que nous n'allions pas tarder à être définitivement heureux tous les deux. Pour une fois, j'avais envie de croire qu'une vie agréable était possible, malgré des temps difficiles. Nous en avions assez bavé. Il était temps que cela s'arrête, non ? Et puis nous avions bien le droit de recommencer à sourire... J'ai sursauté légèrement. J'avais fermé les yeux sans m'en rendre compte et j'avais été à deux doigts de m'assoupir. Il faut croire que ces pensées rassurantes m'avaient apaisée, au point de pouvoir m'endormir. J'ai soupiré, avant de resserrer la couverture autour de moi. La fatigue commençait à faire son effet, et j'avais de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts.

Et ce qui devait arriver arriva. Je me suis endormie. Presque sereinement. Je n'ai pas rêvé du tout. Je ne sais pas combien de temps j'ai dormi. Certainement pas très longtemps, parce que quand je me suis réveillée, j'étais presque aussi fatiguée qu'avant. Je ne m'étais pas réveillée toute seule. C'est une caresse, toute simple, délicate et tendre qui m'a réveillée. J'ai ouvert les yeux et j'ai souris presque tout de suite en rencontrant ces grands yeux bleus qui me regardaient.

« Tu es rentré. »

C'était une simple constatation. Tu es rentré, tu es vivant, tu es entier. C'était bien tout ce qui comptait. Je me suis redressée légèrement. C'était comme si un énorme poids avait quitté mes épaules tout d'un coup. J'étais soulagée. Je me suis levée pour l'enlacer étroitement. Cependant, quelque chose m'a coupée dans mon élan, net. Il ne réagissait pas comme il aurait dû... Au lieu de m'enlacer avec fougue comme il aurait dû, Ethan m'a serrée doucement, presque timidement. L'espace d'un instant, j'ai cru qu'il n'allait pas bien. Je me suis écartée légèrement, pour le regarder de haut en bas. Il avait l'air d'aller bien... Un froid glacé m'a saisie, brusquement.

« Il y a un problème, Ethan ? Quelque chose ne va pas ? »
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Ethan Jones
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MessageSujet: Re: Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }   Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN } Icon_minitimeLun 25 Jan - 20:21

Fiancé…. J’étais fiancé ! Je n’en revenais toujours pas. La plus belle femme au monde avait accepté de m’épouser. Moi ! Ethan Jones ! J’étais vraiment sur un petit nuage, et j’avais un mal de chien à en redescendre. Pourtant il a bien fallu qu’au bout d’une semaine j’en redescende. Et pas de la manière la plus douce qui soit. Bien au contraire.

J’avais du quitter mon ange pour deux jours maximum. Une mission périlleuse dans une ville fantôme. Chercher de nouvelles sources d’approvisionnement. En tout…. La communauté ne cessait de s’agrandir. Les enfants étaient nombreux et il fallait les nourrir, les vêtir, les instruire. Les adultes faisaient avec ce qu’ils avaient, mais des enfants….Un enfant a des besoins autres. Surtout que ces enfants là n’avaient pas la chance de sortir dehors, de jouer. Certains ne se rappelaient sans doute même pas à quoi ressemblait le soleil, ce que la chaleur du soleil provoquait comme sensation de bien être sur votre peau. Ils étaient comme séquestrés dans les bas fonds d’une ville qui n’en était plus une.

Il fallait faire quelque chose pour eux. Alexander semblait désemparé face à tout ça. Heureusement qu’avec Aaron nous nous efforcions d’être de solides épaules sur lesquelles se raccrocher. Enfin moi j’essayais de l’être. Mais je n’avais aucune connaissance à apporter. Tout ce que j’avais à apporter à Alexander c’était mon envie d’aider mon prochain. Parce qu’ils m’avaient tendu la main quand j’en avais le plus besoin. Et cela je ne pouvais l’oublier.

Katarina avait essayé de m’en dissuader. Elle semblait craindre quelque chose. Elle avait même voulu m’accompagner. Mais cela c’était tout simplement impossible. Pourtant elle le savait. Elle me connaissait. Si je sortais, c’est qu’il le fallait. J’aurais vraiment préféré rester en sécurité auprès d’elle. Oh oui j’aurais préféré….

Je cherchais désespérément un endroit qui n’avait pas été complètement dévasté par les bombardements depuis prés de cinq heures. Le soleil commençait à se coucher, et la nuit ne tarderait pas à tomber. Mieux valait pour moi que je trouve un abri. Et il me faudrait être très prudent. Même si j’avais un revolver dans la poche, il ne me serait d’aucune utilité si je me faisais surprendre dans mon sommeil.

J’avais fini par trouver, enfin je croyais. Quand j’ai croisé deux types. Dont un qui ne m’était pas inconnu. J’ai senti presque tout de suite que les choses allaient mal tourner. Je ne m’étais même pas rendu compte que je m’étais aventuré aux limites des quartiers où il valait mieux ne pas se trouver. J’étais bien trop absorbé par tout un tas de choses. J’espérais juste m’en sortir indemne. Et pouvoir tenir ma promesse faite à l’aube à Katarina : rentrer dans deux jours au plus tard.

-Jones…. Quelle joie de te croiser ! Ton amie va bien ?

Il a souri largement et j’avais bien envie de lui faire ravaler son sourire. L’autre a croisé les bras sur sa poitrine et a souri tout aussi niaisement. Je n’ai pas pu m’empêcher de reculer d’un pas et de mettre la main à ma poche. On ne sait jamais….Je n’aimais pas me servir d’une arme mais je savais…et je n’hésiterais pas à le faire s’il le fallait.

-Qu’est ce que ça peut te faire Alan ?

-Ne le prends pas sur ce ton là Jones. Tu n’es pas en mesure de jouer les insolents.

Malheureusement oui…

-Et tu sais pourquoi….

Oui…Pourtant j’aurais aimé ne plus me rappeler, j’aurais aimé avoir oublié, mais c’était impossible.

-Demain, ici. Tu m’amènes ton amie !

-Non !!

-Non ??? Mais ce n’était pas une suggestion mon cher Ethan. C’est un ordre.

-Non. Tu ne la rencontreras pas. Ni demain, ni jamais. Lâche-moi Alan…

Jamais il ne rencontrerait Katarina. Jamais !!! Moi vivant, une chose pareille n’arriverait jamais. Je savais parfaitement ce qu’il avait en tête. Lui faire subir le même sort que Lucy. Et ça, même l’imaginer m’était impossible. Je refusais qu’il la salisse déjà….et je refusais d’autant plus de la voir mourir devant mes yeux….Je savais que c’est ce qu’il avait en tête. Et ça….Je préférais me sacrifier plutôt que ca n’arrive.

-Comme tu veux mon cher…. Alors en échange….je t’offre de quoi te shooter. Je suis grand seigneur tu vois.

-Je ne touche plus à ça.

-Teu teu teu….Toi ? ne plus te droguer ? J’ai du mal à y croire.

-Il va falloir t’y faire alors.

-Tu as le choix Ethan. C’est un shoot ou la fille.

Je ne voulais plus me droguer. J’avais eu tant de mal à arrêter. Katarina avait trop souffert de me voir comme ça. J’avais déjà tellement honte de moi et de ce qu’elle avait vu alors que nous n’étions pas encore ensemble. Je ne pouvais pas faire ça, je ne pouvais pas lui faire ça.

Pourtant, le regard d’Alan ne trompait pas, je n’avais pas le choix. Il a sorti ce qu’il fallait d’une poche intérieure et il m’a tout tendu : cuillère, aiguille, seringue, garrot, came et fiole d’eau. Il me l’a tendu en riant.

-Alors?

Et j’ai fini par le prendre. Je n’avais pas le choix, il ne me le laissait pas et je ne me le laissais pas. Si je ne me shootais pas, je savais qu’il trouverait un moyen de trouver Katarina, et il me ferait assister à sa chute. Alan était un sadique notoire. Et il avait envie de me faire payer cette nuit là. Trois ans plus tôt.

Je me suis assis sur un pilonne tombé au sol et j’ai préparé mon shoot sous les yeux amusés de deux salops. Je me haïssais déjà. Pourtant les gestes me sont revenus automatiquement. J’ai eu un instant d’hésitation où j’ai failli tout balancer mais un seul regard vers Alan m’a suffit.

J’ai fermé les yeux quand je me suis piqué. Et quand je les ai rouverts, j’étais affalé sur des gravats avec un petit mot accroché sur le front : « Je n’en ai pas fini avec toi, le petit jeu ne fait que commencer Jones. »

Je l’ai mis en boule et je l’ai lancé au loin en pleurant. J’avais failli. Failli à ma promesse de ne plus y retoucher. Et pourtant je n’arrivais pas à m’en vouloir. S’il fallait recommencer, je recommencerais. Parce que la vie de Katarina m’importait plus que la mienne.

Je me suis ressaisi après de longues minutes où j’ai séché mes larmes. Je sentais que plus rien ne serait comme avant. Une longue bataille s’annonçait. Et il me fallait la gagner. Coute que coute.

J’ai fait demi-tour en cherchant encore et toujours de nouveaux lieux où nous pourrions nous ravitailler. Sans succès. Le jour s’est couché et je cherchais encore et toujours. JE retardais sans cesse le moment de rentrer. J’avais trop honte de moi. Honte de ce que j’avais fait, et honte de n’avoir rien trouvé. D’être sorti pour rien. D’être sorti pour ça…

Pourtant j’avais fait une promesse à Katarina….et je voulais la tenir. Je n’en avais pas tenu une, alors celle là je voulais la tenir. Je suis rentré en me demandant comment j’allais faire pour dire à Katarina qu’il fallait qu’on fasse une pause, et comment j’allais lui avouer mon passé et ce que j’avais fait. J’aurais aimé avoir plus de temps. Mais je n’en avais pas. JE ne pouvais pas me résoudre à la quitter, pas maintenant que je l’avais retrouvé et que je l’avais demandé en mariage. JE ne pouvais pas faire ça. Tout ce que je pouvais faire c’était lui demander du temps. Du temps pour que je trouve une manière de faire cesser tout ça.

Quand je suis arrivé, je suis passé par la salle commune. J’ai remarqué que quelqu’un semblait y dormir. Quand je me suis approché et que j’ai vu de qui il s’agissait. Mon cœur a fait un bond. Elle était si belle. Et je la faisais tant souffrir. Je me suis penché pour caresser son visage. J’espérais au fond de moi qu’elle ne se réveille pas. J’aurais peut être eu le temps de parler avec Alexander et d’y voir plus clair. Peut être qu’il avait une idée pour me sortir de là. Je l’espérais vraiment, parce que moi je n’en voyais aucune.

Katarina s’est réveillée tout doucement, et elle m’a souri.

« Tu es rentré. »

Oui j’étais rentré… Mais il aurait peut être mieux valu que je ne rentre jamais. JE savais que j’allais encore la faire souffrir et je me haïssais. Elle s’est levée et m’a enlacé. Je l’ai serré contre moi mais pas comme j’aurais du. J’avais honte et mon étreinte n’était pas ce qu’elle aurait du être. Elle n’était pas franche. Elle avait un arrière gout de je ne sais quoi.

J’ai baissé les yeux automatiquement quand elle s’est écarté e t m’a regardé de pied en cap. Je ne voulais pas qu’elle voit la honte dans mes yeux. Je ne savais pas comment j’allais réussir a lui dire tout ça.


« Il y a un problème, Ethan ? Quelque chose ne va pas ? »

J’ai foxé le sol pendant que je prenais ses mains dans les miennes.

-Pardonne-moi…

Je l’ai senti se crisper alors j’ai osé affronter son regard.

-Katarina…. Mon ange…. Pardonne-moi…..

Je me suis écarté d’elle et j’ai remonté ma manche, et je lui ai tendu mon bras sans un mot.


Dernière édition par Ethan Jones le Ven 5 Fév - 11:57, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }   Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN } Icon_minitimeLun 25 Jan - 21:16

Il a baissé les yeux. Et ça, ce n'était pas bon signe. Il baissait toujours les yeux avec ce petit air coupable quand quelque chose n'allait pas bien. Et cette fois ci, ça semblait être encore pire. Je me suis demandée d'où lui venait ce petit air là. Il ressemblait un peu à un petit chien pris en faute. D'accord, je n'avais jamais eu de chien, mais tous les enfants de la communauté me regardaient comme ça quand ils voulaient quelque chose. Sauf que l'effet n'était pas le même venant d'un homme de vingt-huit ans. Cela ne présageait rien de bon. J'ai essayé de me souvenir de la dernière fois où il m'avait regardée comme ça. C'était la dernière fois qu'il avait fait un cauchemar, et qu'il m'avait réveillée par la même occasion. Il était toujours gêné de me réveiller, alors que moi, je m'en fichais complètement. Je préférais nettement le rassurer plutôt que de le laisser se recroqueviller tout seul dans son coin. Sauf que cette fois, je doutais que les choses soient si simples... Quelque chose me disait que cette fois ci, tout ne se réglerait pas avec une étreinte et quelques mots doux.

Déjà, il ne m'avait pas serrée dans ses bras. Ou alors, pas assez fort. C'était le signe que quelque chose clochait. D'habitude, Ethan n'aurait jamais rechigné à me serrer dans ses bras. Même quand il était plus épuisé que jamais, il m'enlaçait si fort qu'il aurait pu m'étouffer. Je me suis donc écartée pour le regarder et pour le voir baisser les yeux. Mon coeur s'est serré presque tout de suite. Les retrouvailles n'étaient pas telles que je les avais espérées... Cela faisait tout juste quelques minutes qu'il était là, et déjà cela tournait mal. Je n'ai pas pu m'empêcher de soupirer tout bas. Il s'est approché et a pris mes mains dans les siennes. J'ai eu un petit sursaut. Elles étaient glacées et j'aurais juré qu'elles tremblaient. J'ai relevé les yeux vers lui, étonnée. Cette fois si j'en étais certaine, quelque chose n'allait pas bien. Il n'allait pas bien. Je le sentais. Je ne sais pas si c'était parce que j'étais médecin, ou parce que je le connaissais mieux que quiconque. À moi que cela ne soit un mélange des deux peut-être ? Je ne le savais pas... Et cela m'était complètement égal.

Je me suis raidie et j'ai serré les dents quand il m'a demandé de le pardonner. Mais de lui pardonner quoi ? La dernière fois qu'il m'avait demandé de lui pardonner, je m'étais retrouvée seule à pleurer toutes les larmes de mon corps. Le retour de cette question ne présageait rien de bon. Il a relevé les yeux. J'ai à peine osé le regarder que déjà je détournais le regard. Mon angoisse et mon malaise grandissait et grossissait à mesure que les secondes passaient. Je priais pour qu'il soit en train de culpabiliser pour une petite chose de rien du tout. Une petite chose de rien du tout, qui se pardonnait en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire... Il s'est écarté de moi et à remonté sa manche. J'ai hésité une seconde à regarder son bras. Mes yeux se sont écarquillés et je suis devenue blême. Mes bras sont retombés le long de mon corps. J'étais pétrifiée. J'ai ouvert la bouche pour dire quelque chose, mais je n'ai pas pu, les mots sont restés bloqués dans ma gorge.

J'ai attrapé son bras et je l'ai tiré vers moi. Je me suis demandée comment il avait réussi à se piquer, vu l'état de ses veines. J'aurais certainement dû m'y reprendre à dix fois si j'avais voulu lui faire une prise de sang ou quelque chose du même genre. Je l'ai repoussé un peu brusquement.

« Comment as-tu pu... »

J'ai secoué la tête avec une grimace dégoutée. J'étais littéralement mortifiée. Il avait osé... Il l'avait fait, en fin de compte. J'avais été bien présomptueuse de croire que j'avais réussi à le sortir de la drogue définitivement. Ou trop rêveuse... J'avais mis des semaines entières à le sevrer. J'avais passé des semaines entières avec lui, patiemment. J'avais passé des nuits avec lui, à le serrer contre moi alors qu'il tremblait comme je ne sais quoi. Tout ça pour quoi ? Pour ça... J'ai eu un petit rire nerveux.

« Et dire que je me suis inquiétée pour toi... »

J'ai ris, complètement hystérique. Je m'étais fait un sang d'encre pour lui, alors qu'en fin de compte, il avait juste passé un petit moment agréable, à planer... Je n'étais qu'une imbécile. Et dire que j'avais cru à toutes ses jolies promesses, pleines d'espoir... Comme j'étais naïve !

« Finalement, c'est ce que tu es et ce que tu restes, un junkie... Alors, c'était comment ? Tu t'es défoncé pendant deux jours, ou tu as juste passé un quart d'heure sympa ? »

Et puis, qui lui avait fourni sa foutue dose, hein ? Il ne l'avait pas trouvé tout seul, et il ne l'avait pas fabriquée ! Et dire qu'il était censé rechercher de quoi aider la communauté... Ah ! J'étais prête à parier qu'il allait faire une crise de manque très prochainement. J'ai levé les yeux au ciel.

« Est-ce que tu cherches à perdre ma confiance définitivement ? Parce que tu es sur la bonne voie. Encore un peu et je ne croirais plus un mot de ce que tu me diras. »
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MessageSujet: Re: Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }   Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN } Icon_minitimeMar 26 Jan - 17:23

J’ai senti mes muscles trembloter quelques secondes quand j’ai croisé le regard de Katarina. Je me doutais qu’elle ne sourirait pas ni qu’elle me sauterait dans les bras. Je n’avais pas espéré qu’elle soit heureuse et fière. Loin de là. Mais son regard m’a fait bien plus mal que ce à quoi je m’étais préparé. Elle était choquée, terriblement choquée. J’aurai voulu lui épargner ça. Mais je refusais de lui mentir ou de lui cacher quoi que ce soit. Je ne voulais pas de ça entre nous, je ne voulais plus.

J’étais prêt à affronter les conséquences de mes actes. Même si je savais que cela ne se ferait pas sans heurts. J’espérais juste qu’elle ait le courage de me pardonner et de comprendre.

Elle a pris violemment mon bras et je me suis laissé faire. J’étais honteux. Honteux de l’avoir blessé. Mais je n’avais pas honte de ce que j’avais fait. Car je l’avais fait pour elle, pour sa vie à elle. La mienne ne représentait pas grand-chose par rapport à la sienne.

« Comment as-tu pu... »

Je ne sais pas pourquoi mais j’ai senti que pour le moment il valait mieux que je ne dise rien. Katarina a secoué la tête et je me suis mordu la lèvre. Comment j’avais pu ? Je ne savais même pas en réalité comment j’avais pu. Tout ce que je savais c’est que j’avais ressenti le chantage d’Alan comme un revolver posé sur ma tempe. Sauf que là il ne s’agissait pas de ma propre vie, mais de celle de ma fiancée.


J’étais tellement persuadé que j’avais raison à ce moment là. Mais les mots de Katarina m’ont quand même blessé. Parce qu’il s’agissait d’elle. Elle avait craint pour moi. J’aurais aimé qu’elle ne souffre pas à cause de moi. Je ne voulais que son bonheur. Et pourtant je ne faisais que son malheur. Quoique je fasse je la rendais toujours malheureuse. Je ne savais plus a quel saint me vouer. J’étais littéralement perdu.


« Et dire que je me suis inquiétée pour toi... »

Je m’étais attendu à tout sauf à ça. Je m’étais attendu à des cris, à des larmes. Pas à ce rire qui m’a fait frissonner. Ca ne lui ressemblait pas. Non pas qu’elle avait l’habitude de crier. Mais rire de cette façon….il y avait tellement de désespoir dans ce rire que j’aurai voulu mourir à l’instant même.


« Finalement, c'est ce que tu es et ce que tu restes, un junkie... Alors, c'était comment ? Tu t'es défoncé pendant deux jours, ou tu as juste passé un quart d'heure sympa ? »


J’ai fait un pas vers elle et tendu ma main mais je n’ai pas osé. Ma main est retombée le long de mon corps et je me suis mis à genoux.


« Est-ce que tu cherches à perdre ma confiance définitivement ? Parce que tu es sur la bonne voie. Encore un peu et je ne croirais plus un mot de ce que tu me diras. »

J’ai inspiré à fond pour réunir le peu de fierté ou d’aplomb et j’ai levé la tête vers elle. Je ne savais pas quoi lui dire alors je me suis laissé aller.

-Tu as raison. .. Je suis et je resterais un junkie Katarina.

Que je ne me drogue plus importait peu. J’avais été un junkie et rien n’effacerait cela. J’avais pourtant essayé de l’oublier mais cela m’était revenu en pleine face comme un boomerang. Chasser le passé et il revient au galop comme on dit.

-Je ne peux pas changer ce que je suis. Je voudrais tellement fort mais je ne peux pas.

Non je ne pouvais pas changer ce que j’avais été. Je le voulais mais c’était impossible. Même si mon passé faisait de moi ce que j’étais maintenant, j’aurais aimé tout recommencer à zéro. J’aurai aimé avoir la force de surmonter la mort de mes parents. J’aurai aimé ne pas avoir fait ce que j’avais fait. Parce que j’avais enfin trouvé la femme de mes rêves et que c’est ce passé qui gâchait tout. C’était ce passé qui se mettait en travers de notre route.

J’ai avancé sur les genoux jusqu'à elle et je l’ai serré contre moi. Les larmes ont roulé sur mes joues, ma voix tremblotait et je sentais la crise de manque faire surface. Il m’avait fallu d’un seul shoot pour repartir à zéro et tout fiche en l’air.

-J’ai juste cherché à te préserver. Tu ne comprends pas que je ne voulais pas Katarina mais je n’ai pas eu le choix….Il ne m’a pas laissé le choix. C’était ça ou toi….

J’étais tellement déboussolé. Je ne voyais pas ce que j’aurai pu faire d’autre. Je connaissais Alan, il ne s’en arrêterait pas là. Ce n’était que le début. J’étais prêt à subir tout ce qu’il fallait pour ne pas qu’il la touche ne serait ce qu’un cheveu.

- Et je préfère me détruire plutôt qu’on te fasse du mal.

J’en mourrais de savoir qu’il l’avait approché, qu’il lui avait parlé. Je ne voulais pas qu’il la salisse comme il l’avait fait avec tant de filles avant. Sans doute n’avait il jamais arrêté d’ailleurs. Mais il ne toucherait pas à Katarina. Il en était hors de question.

Je me suis relevé et j’ai tenté de lui caresser la joue mais elle s’est dérobée.. Et mon cœur s’est serré. Je sentais que les choses étaient arrivées à un point critique. Elle ne me pardonnerait pas. Alors j’ai abattu ce que je pensais être ma dernière carte. J’espérais qu’elle comprenne combien je souffrais de l’avoir blessé et trahi, mais je voulais aussi qu’elle arrive à me comprendre.

-Si c’était à refaire je le referais sans hésiter cette fois-ci. Parce que je t’aime Katarina. Je t’aime comme un fou. Mais je te mets en danger. Je suis un danger pour toi.

Au fond de moi je savais qu’il valait mieux qu’on se sépare définitivement. Alan ne s’arrêterait pas. Pour lui le jeu ne faisait que commencer. Et je savais qu’il pouvait aller très loin, et je ne savais pas jusqu’ou il irait. Je pouvais mettre ma vie en danger, ca ne lui suffirait pas. Il voulait Katarina. La seule solution c’était le tuer, je le savais. Mais Alan avait des « amis ».Et si je le descendais, je mettais bien plus que Katarina en danger….

Je me sentais dans une impasse, acculé à un mur. Et je ne savais pas quoi faire.

-Pourtant je n’arrive pas à renoncer à toi. J’ai essayé mais je n’y arrive pas.


Dernière édition par Ethan Jones le Dim 7 Fév - 12:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }   Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN } Icon_minitimeMar 26 Jan - 18:23

J'ai baissé les yeux et j'ai détourné la tête quand il a tendu la main vers moi. En faisait cela, je lui signifiais clairement que je ne voulais pas qu'il me touche. Je n'ai pas pu m'empêcher de soupirer. Ce n'était pas censé se passer ainsi. J'étais censée me jeter dans ses bras, lui dire qu'il m'avait manqué, que je m'étais fait un sang d'encre pour lui... Et lui, il était censé me serrer fort contre lui, me rassurer, me murmurer à l'oreille que tout allait bien, m'embrasser... Au lieu de cela, j'avais l'impression qu'un mur s'était dressé entre nous en une seconde. Le genre de mur qu'on abat pas avec le poing. Ni même avec une masse... Comme avant. C'était comme un brusque retour en arrière. J'étais complètement horrifiée. Il avait osé se droguer de nouveau. Alors qu'il m'avait juré qu'il n'en serait plus jamais question. Je me suis demandée une seconde s'il n'avait pas un petit côté masochiste. Il allait bientôt ressentir les effets du manque, j'en étais certaine. Et une petite voix me disait que cette fois ci, je ne serais pas là pour le rassurer et le calmer. Avant même qu'il ne se soit passé quoi que ce soit, j'avais déjà mal. J'avais envie d'enfermer mon coeur dans une boite pour le mettre à l'abri de la douleur, de la torture... Si seulement j'avais pu !

Je me suis efforcée de rester de glace quand il est tombé à genoux. Pour qu'il en arrive là, les choses devaient être pire que ce qu'elles semblaient être. Il a relevé les yeux vers moi et je me suis efforcée de le regarder aussi froidement que possible. À défaut de pouvoir enfermer mon coeur, je pouvais néanmoins tout faire pour empêcher mes émotions de se manifester. Si je ne les laissais pas prendre le pas sur moi, je pourrais toujours essayer de m'en sortir vivante. Pas entière, mais vivante. Je n'ai pas pu m'empêcher de soupirer. Il n'était pas censé reconnaître qu'il ne changerait jamais. Il aurait dû s'offusquer et me dire qu'il pouvait changer, ou au moins essayer. Mais Ethan n'était pas un grand combattant. Il n'était pas aussi fort qu'il semblait l'être. Moi, je le savais. Peut-être même plus que lui même. J'avais l'impression qu'il ne voyait pas ses propres limites. Il allait finir par se tuer. Ou par me tuer. J'allais finir par craquer. Il m'épuisait. J'étais à bout de nerfs, à bout de forces.

« Bien sûr que si tu peux. Seulement, tu ne veux pas. »

Je n'ai pas bougé quand il s'est approché de moi. Je n'ai pas bougé quand il a passé ses bras autour de moi avant de poser sa tête contre mon ventre. Pourtant, j'avais failli passer ma main dans ses cheveux, j'avais failli le rassurer, lui dire que tout allait s'arranger. Mais je ne l'ai pas fait. Cette fois ci, je refusais de craquer. Je refusais devant ses larmes et devant sa faiblesse. Je n'avais que trop cédé... Il était temps que je me prenne en main. Il était temps que la raison écrase le coeur.

Une bonne fois pour toutes.

J'ai inspiré à fond avant de poser mes mains sur ses épaules. J'étais prête à le repousser sans aucune délicatesse quand il a parlé. Ça a été comme un électrochoc. J'ai retiré mes mains et j'ai croisé mes bras sous ma poitrine. Mais ça n'avait rien à voir avec mon réflexe habituel. Là, je voulais juste ne plus le toucher. J'ai secoué la tête doucement. Je n'en pouvais plus, de cette éternelle excuse... Je n'étais tout de même pas si en danger que cela ! Je ne risquais rien, tant que je restais à l'intérieur. Et cela il le savait très bien. Il n'y avait qu'une seule chose qui me mettait en danger...

« Moi, je crois que tu cherches un prétexte pour te détruire. Tu te sers de moi parce que je suis l'excuse parfaite, Ethan. Combien de temps est-ce que tu as résisté ? Regarde toi, tu es déjà en manque... »

Il tremblait déjà. En une journée, il avait foutu en l'air toutes ces semaines de désintoxication. Comme s'il était prêt à revivre l'enfer une seconde. Et ça, je ne le comprenais pas... Il s'est relevé et je l'ai laissé faire sans bouger le petit doigt. Néanmoins je me suis reculée d'un pas quand il a essayé de caresser ma joue. Je me suis écartée... Et je l'ai regardé d'une façon affreuse. Je l'ai regardé comme je regardais Riley. Sauf que j'avais accordé à Ethan une importance que Riley n'aurait jamais. J'aurais lui planter un couteau dans le coeur que c'eût été la même chose. Quoiqu'en y réfléchissant mieux, il aurait peut-être eu moins mal. Je me suis retenue de lui dire qu'il avait raison, qu'il était un danger pour moi. Mais je ne l'ai pas fait. Je refusais d'être cruelle, même si une toute petite part de moi même criait vengeance. Je me suis dépêchée de la faire taire. J'ai inspiré à fond. Je m'apprêtais à faire la chose la plus difficile de toute ma vie. Pire que de dire à une mère que son enfant n'a pas survécu à l'intervention chirurgicale. J'allais arracher et briser un coeur. Et ça, ça ne se répare pas, même avec toute la volonté du monde.

« Puisque tu ne veux pas renoncer à moi, alors moi, je vais renoncer à toi. Je ne veux plus de toi, Ethan. Ça suffit. Il faut que ça s'arrête. Alors puisque tu en es incapable, c'est moi qui mets le point final. »

J'ai eu l'impression d'entendre un petit crack. Ça, c'était mon coeur à moi.
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MessageSujet: Re: Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }   Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN } Icon_minitimeMer 27 Jan - 13:03

J’ai cru mourir à chaque mot qu’elle prononçait. Mais c’était bien pire. Parce que si j’étais mort sur le champ, je n’aurais souffert qu’une fois. Là c’est comme si je mourrais à chaque seconde. J’avais tellement mal, je me sentais tellement honteux de lui avoir fait de la peine comme ça. Mais ce qui faisait encore plus mal c’est qu’elle n’essayait même pas d’avoir un geste tendre. Au contraire elle me fuyait. Elle fuyait mon regard, elle fuyait mes tentatives de la toucher. Comme si je pouvais la salir. Je n’arrivais pas à croire que je puisse la salir. Pourtant c’est ce que je faisais. Et elle avait peut être raison. Je me cherchais des excuses. Je ne l’avais pas fait pour elle au fond. Je l’avais fait pour moi. Pour croire que je pouvais effacer ce passé, que je pouvais oublier. Mais je n’y arrivais pas. Je n’arrivais pas à assumer le fait que Lucy soit morte à cause de moi. Je n’arrivais pas à assumer celui que j’avais été. Parce que j’avais l’impression que cette personne ce n’était pas moi. Celui qui se tenait devant Katarina était le vrai Ethan. Sans armure. Sans fards. Et j’aurais donné ma vie pour qu’elle comprenne à quel point j’aurais aimé changer les choses.

J’étais partagé entre mon envie de la protéger par n’importe quel moyen et mon envie de faire confiance au destin. Seulement le destin s’était joué de moi tellement de fois, que je n’arrivais pas à m’abandonner.

Katarina a fini par mettre l’estocade finale. Et je me suis mis à trembler. Je ne contrôlais plus rien. Même pas mon propre corps. Mon corps appartenait à la drogue, mon cœur à Katarina et mon cerveau….même lui il ne m’appartenait plus.

« Puisque tu ne veux pas renoncer à moi, alors moi, je vais renoncer à toi. Je ne veux plus de toi, Ethan. Ça suffit. Il faut que ça s'arrête. Alors puisque tu en es incapable, c'est moi qui mets le point final. »

Je suis resté bouche bée devant elle pendant une ou deux minutes. Incapable d’accepter ce qu’elle venait de me dire. Elle ne voulait plus de moi dans sa vie. Je me suis précipité sur elle, j’ai pris son visage dans mes mains et je l’ai forcé à me regarder.

-Non Katarina je t’en supplie. Ne me quitte pas.

Je ne voulais pas qu’elle me quitte. Je l’aimais comme un fou. J’allais trouver une solution. Je ne sais pas comment mais j’allais en trouver une. Peu importe le temps que cela prendrait. Mais je refusais de vivre sans elle. Elle était tout ce que j’avais au monde. Elle était mon monde.

-Laisse moi du temps de trouver un moyen de ne plus être un danger pour toi, laisse moi du temps je t'en supplie.

C’est tout ce que je lui demandais. Du temps…Il fallait qu’elle me donne ce temps, qu’elle nous le donne. Il le fallait. Je me suis mis à sangloter, et à trembler de plus en plus. Mais le manque n’était pas le seul responsable. C’était la perspective d’être séparé d’elle. Elle fuyait mon regard. J’avais beau chercher son regard. Elle le fuyait.

-Je n’ai pas résisté longtemps c’est vrai. Mais je ne me sers pas de toi. Je n’ai pas résisté longtemps parce que c’était ça ou alors je devais t’amener à lui.

Il fallait qu’elle sache. Que je ne me servais pas d’elle. Mais j’étais prisonnier de mon passé. Et je n’avais pas les clés pour me détacher de ces liens. Je repensais à Lucy et à tout ce qui s’était passé. Les nuits à se shooter, les nuits qu’elle passait tantôt dans mes bras, tantôt dans ceux d’Alan. Et cette après midi là, où on s’est retrouvés tous les deux, et le shoot de trop, celui que son corps n’a pas supporté. Je ne pensais pas qu’Alan ait pu l’aimer, pourtant il l’aimait. Mais il avait été trop fier pour lui dire et pour se l’avouer a lui-même. Il m’avait menacé de me faire payer. Et mon heure était venue. Si j’avais su qu’il avait survécu aux bombardements, et que je le reverrais, et qu’il me rappellerait sa promesse, jamais je n’aurai fait le premier pas vers Katarina. Je m’étais jusque là refusé à tomber amoureux. Parce que je savais ce que risquerait celle qui partagerait ma vie.
Je n’avais jamais parlé de tout ça à Katarina, j’avais enfoui ça au plus profond. Espérant sans doute que comme ca j’effacerais tout… Mais je m’étais trompé.

-Je ne veux pas qu’il pose ses yeux sur toi, je ne veux pas qu’il pose ses mains sur toi. Rien que d’y penser….

Ca me rendait fou rien que d’y penser. Et je me connaissais. J’étais capable du pire. Je serais capable de le tuer si je le voyais ne serait ce qu’effleurer Katarina.

-Je ne veux pas qu’il te fasse subir ce qu’a subi Lucy. Je ne veux pas Katarina !

Je me suis mis à la secouer sans le vouloir. Je ne contrôlais plus rien, je ne me contrôlais plus. Le manque était là. Mais une once de raison m’habitait encore. J’ai réussi à la lâcher et je me suis jeté à ses pieds.

-Mon ange, mon amour. Ne me quitte pas ! Laisse moi du temps je t’en supplie mais ne me quitte pas.


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MessageSujet: Re: Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }   Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN } Icon_minitimeMer 27 Jan - 15:36

J'ai soutenu son regard. Je ne sais pas comment j'ai fait, mais j'ai soutenu son regard. Je n'étais plus une enfant, il fallait que j'assume ce que j'avais fait. Et pourtant, le regarder me faisait mal, terriblement mal. Je savais pertinemment ce que j'allais voir. Il tremblait, bien sûr. Mais ça n'était pas le pire. J'aurais presque pu entendre son cœur se briser et tomber en miettes. Et moi j'étais là, prête à piétiner ses restes. Une toute petite part de moi même, la plus faible, s'est mise à hurler. Elle a protesté violemment. Elle me disait, me criait d'arrêter ça tout de suite. Elle donnait des coups de pieds à mon cœur, pestait contre ma cruauté. J'ai inspiré à fond. La cruauté a fini par étrangler la fragilité. Je savais qu'Ethan allait protester. Je savais aussi qu'il allait me supplier. Et moi j'étais prête à le repousser. À l'achever. C'était un peu comme si mon cœur avait cessé de battre après s'est battu comme un diable pour survivre. Maintenant il était mort, lacéré de milliers de petites piques. Il n'était plus bon à rien. J'ai chassé hors de moi tous mes sentiments. Seules restaient la détermination et la colère. Il fallait que je sois en colère contre lui pour pouvoir le quitter. Je refusais de céder encore une fois. Ce serait une fois de trop. Et il ne fallait pas... Non, non, non, il ne fallait pas.

Il est resté figé devant moi pendant un temps qui m'a paru interminable. Plus vite il réagirait, plus vite nous en aurions fini. Il fallait que cela aille vite. Très vite, même. Il s'est précipité vers moi et a pris mon visage entre ses mains. Il voulait que je le regarde, encore... Je l'ai fait, assez difficilement. Et il a commencé à me supplier. Il fallait bien qu'il le fasse à un moment où à un autre... Cependant, je ne m'étais pas attendue à lire toute cette peur dans ses yeux. C'était horrible. Définitivement pire que si je l'avais poignardé de mes propres mains. En faisant un gros effort de volonté, j'ai posé mes mains sur les siennes et je les ai repoussées. Je me disais que c'était pour notre bien à tous les deux. Que nous allions souffrir un bon coup, et que cela irait mieux ensuite. Cela irait mieux, n'est-ce pas ? J'ai fini par fermer les yeux. Je ne pouvais plus le regarder tellement j'avais honte de ce que j'étais en train de faire. Je lui faisais du mal en connaissance de cause et ça... C'était impardonnable. J'ai secoué la tête doucement. Je me suis retenue de m'en aller tout de suite. C'eût été lâche.

« Non, Ethan. Tu n'auras pas une minute de plus. Je t'ai donné ce que je pouvais. J'ai cessé de vivre pendant près de deux mois. J'ai fait de mon mieux pour te comprendre. Vraiment j'ai fait de mon mieux. Mais je ne peux pas t'attendre éternellement. »

J'avais attendu, encore et encore... Je lui avais cherché toutes les excuses possibles et imaginables. Mais là, je n'en trouvais plus. J'avais en tête l'image de son bras piqué, et je le revoyais en pleine crise de manque. Il avait raison de dire qu'il était un danger pour moi. Même s'il ne le voulait pas, il me faisait du mal, jouait avec mes nerfs. Et il se faisait du mal en s'accrochant à moi comme un désespéré. Il croyait que j'étais sa bouée de sauvetage, mais il se trompait. J'avais fait tout ce que je pouvais pour lui. Je ne pouvais plus le sauver cette fois ci. Pas s'il ne voulait pas être sauvé. Il venait de sauter tête la première dans son passé. Je me suis écartée de lui quand il a commencé à pleurer. Ça, c'était le summum de l'insupportable. S'il y avait bien une chose que je ne supportais pas, c'étaient ses larmes. Je lui ai tourné le dos. Parce que j'avais une folle envie de sécher ses larmes et de lui dire de se calmer. De lui dire que tout allait s'arranger... Mais tout allait empirer.

Je suis restée silencieuse tandis qu'il parlait. Toujours cette même excuse... Mais de quoi voulait-il me protéger ? On aurait dit que la terre entière me menaçait. J'ai fermé les yeux en soupirant. Je refusais d'en entendre plus. Cela suffisait. C'était plus que je ne pouvais en supporter. J'aurais voulu lui dire de se taire. Néanmoins, j'ai fini par me retourner, avant de lui lancer un regard noir.

« Qui est Lucy ? Et que lui est-il arrivé ? Tu ne m'as jamais parlé de cette fille ! »

Voilà une chose qui ne me plaisait pas du tout. Je ne voyais pas du tout ce que cette fille faisait au milieu de notre rupture. Cela ne me disait rien qui vaille. Pour qu'elle atterrisse dans la conversation, il devait s'agir de quelque chose d'important. Ou de dangereux. Voire les deux. J'ai sursauté quand il a posé ses mains sur mes épaules, avant de me secouer un instant. Il a fini par me lâcher, avant de se jeter à mes pieds. Oh, pourquoi rendait-il les choses si difficiles ? J'ai de nouveau reculé. Il fallait qu'il comprenne que je ne voulais plus continuer avec lui. Il fallait qu'il comprenne que cette distance que je mettais entre nous n'était pas là pour rien. Il n'y aurait plus d'étreintes, plus de mots tendres...

« Non. Rien ne sera plus jamais pareil, et tu le sais. Tu n'es plus le même. Tu as changé à un point que tu n'imagines même pas. Tu n'es plus celui que j'ai aimé. »

J'avais parlé au passé. Comme si je ne l'aimais plus. Alors qu'en réalité je le quittais parce que je l'aimais trop, et parce que ses absences et sa façon de se comporter maintenant m'insupportaient. J'ai inspiré à fond.

« Je préfère mille fois vivre sans toi, plutôt qu'à moitié avec toi. »

Je me suis laissée retomber dans le fauteuil, alors que la tête me tournait. J'ai posé mes yeux sur lui. Comme si c'était la dernière fois que je le voyais.

« Ne me supplie plus, je t'en prie. Je ne reviendrais pas sur ma décision. »
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MessageSujet: Re: Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }   Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN } Icon_minitimeMer 27 Jan - 20:23

J’espérais qu’elle ait un sursaut et qu’elle me serre contre elle. Je voulais qu’elle me dise qu’elle attendrait. Qu’elle nous laissait du temps. Mais visiblement j’attendais pour rien. Et j’avais l’impression de mourir lentement. De mourir à chaque seconde. Même la première fois ou je l’avais quitté, je n’avais pas eu si mal.

« Non, Ethan. Tu n'auras pas une minute de plus. Je t'ai donné ce que je pouvais. J'ai cessé de vivre pendant près de deux mois. J'ai fait de mon mieux pour te comprendre. Vraiment j'ai fait de mon mieux. Mais je ne peux pas t'attendre éternellement. »

Je refusais d’admettre les choses. Je ne pouvais pas croire que notre histoire s’arrêtait là. Je l’aimais ! Et à ce moment là j’étais persuadé qu’elle m’aimait aussi. Il ne pouvait en être autrement. Elle me fuyait, encore et toujours. Et je n’avais plus la force de la toucher. Je n’avais plus la force de rien. Je sentais mon cœur se casser encore et encore. Et j’étais incapable du moindre mouvement. Comme si je me plaisais à souffrir. Je devais être masochiste.

Elle ne m’attendrait pas….Et ce qui me faisait mal c’est qu’elle parlait au passé. Elle parlait de nous au passé. Et elle m’a tourné le dos. J’ai esquissé un geste pour la retenir, mais mon bras refusait de m’obéir. J’étais comme cloué au sol, essayant de comprendre la scène qui se jouait devant moi. J’étais spectateur et acteur en même temps. Je ne comprenais plus rien. Ou alors si je comprenais très bien.

Je l’avais perdu. Et cette fois ci pour de bon.

Mais je ne voulais pas l’admettre. Je ne l’admettais pas non. Parce que j’étais fou d’elle.

« Qui est Lucy ? Et que lui est-il arrivé ? Tu ne m'as jamais parlé de cette fille ! »

Non je ne lui avais jamais parlé de Lucy. Je lui avais dit peu de choses sur ma vie de junkie. J’avais voulu changer, mettre ca derrière moi mais j’en étais incapable. J’avais essayé et j’avais échoué. Comme dans tout ce que j’entreprenais.

Je ne savais pas par où commencer pour Lucy, je n’arrivais plus à penser de manière logique. Je me contentais de regarder Katarina, le souffle coupé, le cœur déchiqueté.

Je lui ai jeté un dernier regard implorant. Mais elle a à nouveau piétiné mon cœur. J’aurai aimé hurler mais je n’y arrivais pas. J’avais froid, je tremblais. Mais je ne pleurais plus. C’est comme si en brisant mon cœur elle m’avait privé de ce qui m’aurait peut être un peu soulagé.

« Non. Rien ne sera plus jamais pareil, et tu le sais. Tu n'es plus le même. Tu as changé à un point que tu n'imagines même pas. Tu n'es plus celui que j'ai aimé. »

J’ai fermé les yeux et j’ai essayé de respirer, mais j’avais l’impression d’être mort. J’étais comme mort à l’intérieur. Elle ne m’aimait plus ! Elle ne m’aimait plus !

« Je préfère mille fois vivre sans toi, plutôt qu'à moitié avec toi. »

Elle est tombée dans le fauteuil et je ne bougeais toujours pas. J’aurai aimé, mais je n’y arrivais pas et j’avais bien trop peur qu’elle me rejette.

« Ne me supplie plus, je t'en prie. Je ne reviendrais pas sur ma décision. »

Je me suis mis à suffoquer et j’ai porté ma main à ma bouche. J’en avais des nausées. Mais je me suis retenu. J’ai pris une longue inspiration avant d’aller m’asseoir à mon tour et de mettre ma tête dans mes mains. Je sanglotais, mais je ne pleurais pas.

Je n’arrivais plus à la regarder. Ca faisait bien trop mal.

-Tu ne m’aimes plus…C’est ça hein ?

J’avais besoin qu’elle le dise. J’étais vraiment maso. Elle m’avait brisé le cœur et j’en redemandais. Elle me frappait et je tendais l’autre joue.

- Dis-moi que tu ne m’aimes plus.

Dis-le moi mon ange. Que j’arrive à me le mettre dans le crâne. Dis-le-moi….

Non ne me le dis pas. Dis –moi que tu m’aimes. C’est ça que j’avais envie de lui dire. Mais je lui disais tout le contraire. Ma voix tremblait maintenant presque autant que tous mes membres.

-Moi je t’aime encore Katarina. Je t’aimerai toujours. Je t’aimerai jusqu'à mon dernier souffle. Je ne renoncerais jamais à toi.

Mon masochisme n’avait pas de limites….Pour elle je n’avais aucune limite. J’étais prêt à tout. Je me battrais pour qu’elle m’aime à nouveau. Je me battrais pour qu’elle ne soit plus en danger. Peu importe le temps que ce la prendrait, peu importe le temps que je mettrai à trouver une solution pour me débarrasser d’Alan. Je ne renoncerais pas à l’amour de ma vie. J’avais tant erré sans but.

J’étais sur de peu de choses. Cela se résumait à deux choses : je l’aimais et jamais plus je ne me redroguerais. Je trouverais une solution !!!

-Je préfère me bercer d’illusions plutôt que de t’oublier. Je ne te supplierai plus…..mais c’est la seule chose que j’arrête de faire.

Tant que je vivrais, je me battrai pour qu’on soit à nouveau réunis. Il fallait que je retrouve celui qu’elle avait aimé. Il me fallait juste du temps. Mais elle refusait de m’en donner. Il fallait qu’elle me le donne. Il fallait que je comprenne ce qui m’était arrivé. J’avais toujours essayé de tout lui dire, de ne rien lui cacher sur ma vie d’avant. Mais je ne lui avais jamais dit pour Alan et Lucy. J’avais tellement refoulé ces mois là que je ne lui avais pas dit. J’y avais pensé bien sur mais j’avais trop honte.

Mais elle m’avait demandé qui était Lucy et je refusais maintenant de le lui cacher. Elle ne m’aimait plus, mais moi je l’aimais. Et je voulais qu’elle sache tout de moi….parce que j’espérais qu’un jour elle me pardonne et qu’elle réussisse à m’aimer. C’était la seule chose qui me tenait en vie. La seule façon que j’avais de me sentir vivant.

-Je sais que j’aurai du t’en parler avant. Que j’aurais du tout te dire de mon passé, mais je ne l’ai pas fait. Parce que j’avais honte, et que j’ai toujours honte. Lucy était une fille avec qui j’ai eu une aventure. Une junkie…comme moi….Alan l’aimait….sans doute autant que moi je t’aime….


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MessageSujet: Re: Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }   Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN } Icon_minitimeMer 27 Jan - 21:18

Je m'étais laissée aller dans le fauteuil, parce que j'avais commencé à trembler. Et je n'avais pas envie de m'effondrer bêtement, pour rien. La dernière fois que je m'étais effondrée devant lui, ça n'avait pas été beau à voir. Et puis je n'avais pas envie de perdre la face. Je n'avais pas envie d'être trahie par mon corps. Parce que mon corps, lui, protestait, et pas qu'un peu. J'allais me rendre malade si cela continuait. Et c'était bien hors de question. J'ai réprimé un tremblement. Ça n'allait pas se passer comme ça. J'étais bien plus forte que cela tout de même. Je refusais de perdre cette bataille. Il ne fallait pas que je perde. Sinon, je ne serais plus bonne à rien. J'avais besoin de rester maitresse de moi même maintenant pour ne pas céder plus tard. J'étais capable de résister à la douleur. J'y étais habituée. Mais c'était sa douleur à lui qui était insupportable. Alors il ne fallait pas que je me focalise dessus. Ce serait du suicide de le regarder avoir mal. Parce que j'aurais forcément cette envie furieuse d'aller le réconforter. Et je ne devais pas le faire. Pas cette fois...

J'ai gardé les yeux baissés. Malgré tout, je le voyais encore, pétrifié au milieu de la pièce. J'ignorais jusqu'à quel point je l'avais blessé. Et je n'étais pas certaine de vouloir le savoir. Il ne fallait pas que je culpabilise en plus de cela. Mais j'avais du mal à me dire que tout était de sa faute. Je savais qu'il avait fait des efforts pour s'en sortir. Mais néanmoins, c'était son passé à lui qui nous empêchait de vivre tous les deux. Mais ce n'était pas sa faute... N'est-ce pas ? Je n'arrivais pas à le rendre coupable de tous nos maux. Après tout, j'aurais très bien pu lui accorder ce temps qu'il me demandait. Mais ça, je ne pouvais pas. J'étais allée au delà de mes limites. Un pas de plus et la chute serait assurée. Or, je savais que si je tombais, je ne me relèverait pas. J'étais persuadée qu'une rupture nous aiderait tous les deux à aller mieux. On devait cesser de s'aimer, puis de s'éloigner de nouveau. Ça, c'était comme une torture lente et destructrice. J'ai relevé les yeux vers lui quand il a bougé. Il allait se rendre malade, lui aussi... Pendant une seconde, je me suis demandée s'il n'allait pas s'effondrer. J'ai été rassurée de le voir s'asseoir. Au moins, il ne tomberait pas, lui non plus.

Je me suis mordue la lèvre. C'était la deuxième fois qu'il me demandait de lui dire que je ne l'aimais plus. J'ai soupiré en laissant ma tête retomber sur le dossier. Je ne pourrais pas lui dire ça. Jamais. Même si, au fond, cela arrangerait les choses. Il n'aurait plus rien à quoi s'accrocher si je lui disais que je ne l'aimais plus. Mais c'était au dessus de mes forces. J'ai fermé les yeux.

« C'est parce que je t'aime trop que je renonce à toi. Parce que cette situation m'est insupportable et parce que je n'en peux plus... Il faut croire que nous n'étions pas faits pour vivre ensemble, en fin de compte. Mais ne crois pas que je ne tiens pas à toi. »

J'ai ramené mes jambes contre ma poitrine. J'étais recroquevillée comme une enfant perdue. S'il voulait que je lui dise que je ne l'aimais plus, moi j'aurais voulu qu'il cesse de me dire qu'il m'aimait. Cela rendait les choses encore plus dures à vivre. Cela devait cesser. Rapidement. Nous nous faisions vraiment trop de mal. Il ne vivrait jamais tranquillement avec moi. Parce qu'au fond, j'étais sa source principale d'ennuis. Il n'arrêtait pas de s'en faire pour moi. Et pourtant, il voulait s'accrocher à moi... Je ne savais pas quel était son moteur, mais si c'était l'amour, il fallait vraiment qu'il cesse de trop penser avec son cœur. Parce qu'un coeur dans un état pareil ne conduisait jamais à rien de bon. Ce n'était qu'en muselant le mien que j'avais réussi à lui dire que je ne voulais plus de lui dans ma vie. Parfois, il fallait mieux se servir de sa tête...

Il y a eu un long silence entre nous. J'étais à deux doigts de m'en aller, quand il a parlé. J'ai ouvert de grands yeux étonnés. Ça, c'était tout de même une part non négligeable de son passé. J'ai rapidement assimilé cette fille, cette Lucy, à tous nos problèmes et surtout au répertoire des filles qui étaient passées dans les bras d'Ethan avant moi. Mon coeur s'est réveillé tout d'un coup. J'ai secoué la tête. J'ai souris, mais c'était un sourire très, très ironique.

« Tu es en train de me dire que tu as couché avec la petite amie de ton dealer ? Plusieurs fois ? Tu devais vraiment être sur une autre planète... »

Il fallait vraiment être défoncé un maximum pour faire un bêtise pareille. Peut-être que j'allais pouvoir tout lui mettre sur le dos, en fin de compte. J'ai serré les poings, pour ne pas me mettre à hurler. Mais comment avions nous pu en arriver là...

« Mais qu'est-ce que tu as fait à cette fille pour qu'il veuille se venger ? Tu ne l'as tout de même pas tuée ! »
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MessageSujet: Re: Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }   Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN } Icon_minitimeJeu 28 Jan - 20:57

J’ai serré les poings et la bouche pour étouffer le cri de douleur qui ne demandait qu’à sortir de ma gorge. Elle me faisait tellement mal. Finalement j’aurai préféré qu’elle me dise qu’elle ne m’aimait plus. Cela aurait été dur à entendre, mais peut être qu’avec le temps j’aurai fini par admettre. Mais là….qu’elle me dise qu’elle m’aimait toujours comme avant, mais que son amour pour moi lui faisait tellement mal qu’elle préférait se séparer de moi.
Je ne savais même plus qui j’étais à cet instant. J’étais Ethan Jones oui. Mais qui était vraiment Ethan Jones ?
J’étais focalisé sur ma douleur à moi. Sans doute aussi parce que maintenant je refusais de voir la sienne. Voir sa souffrance sans rien pouvoir faire pour la soulager parce qu’elle refusait même que je la touche c’était au dessus de mes forces. Alors je préférais l’ignorer.

J’étais rien de plus qu’un lâche en fin de compte.

Le silence s’est alors installé, insidieusement tout d’abord. Et ensuite nous l’avons laissé s’installer pendant plusieurs minutes. Sans doute parce qu’il était bien plus facile d’agir ainsi. Parce qu’on était épuisés de se déchirer. En tout cas moi je l’étais. J’en avais pour le moment assez de me battre et de chercher une solution pour nous sortir de là. Je ne voyais plus d’issue. Enfin si j’en voyais une, mais je doutais qu’elle soit possible. Alors je la refoulais. Parce que je préférais me réfugier dans mon malheur pour le moment.

C’est Katarina qui a encore une fois brisé ce silence. J’ai tourné la tête vers elle en pensant qu’elle allait partir et me laisser là mais elle n’a pas bougé. Elle a juste ri ironiquement et je sentais qu’elle allait me reprocher tout un tas de choses. En commençant par le fait que ce qu’elle avait fait pour me sortir de mon enfer quotidien n’avait servi à rien puisque j’avais replongé la tête la première.

« Tu es en train de me dire que tu as couché avec la petite amie de ton dealer ? Plusieurs fois ? Tu devais vraiment être sur une autre planète... »

Qu’est ce que je pouvais répondre à ca ? Je ne pouvais pas lui mentir tout de même et je ne le voulais pas. Je ne voulais plus qu’il y ait de mensonges entre nous. Même si nous ne formions plus un couple, je ne voulais plus lui cacher des choses. Je lui avais caché tant de choses qui nous avaient amené à cette situation. Et je le regrettais amèrement. Si j’avais su…. Je lui aurais tout dit la première fois. Tout….
Mais encore une fois j’avais pensé qu’en lui cachant la vérité je la protégerais. Mais ce n’était pas d’Alan qu’il fallait a tout prix la protéger… C’était sans doute de moi…

« Mais qu'est-ce que tu as fait à cette fille pour qu'il veuille se venger ? Tu ne l'as tout de même pas tuée ! »

J’ai fait comme elle un peu plus tôt. J’ai eu un rire ironique. Mes mains tremblaient, mes jambes aussi. J’étais en manque. J’étais un junkie en manque. Mais je refusais de céder. J’allais me battre pour lutter contre ce manque. Je ne voulais plus de toute cette merde. J’aspirais à redevenir celui que mes parents avaient connus. Même si Katarina refusait de nous accorder une nouvelle chance, je voulais pouvoir me regarder dans une glace à nouveau sans plus éprouver une honte immense. Pourtant je savais que le chemin serait long. Bien plus long que ce à quoi je pensais sans doute.

-Oui je l’ai tuée. En quelque sorte je l’ai tuée….j’aurai préféré que tu ne connaisses pas cette facette de moi et de ma vie mon ange. Mais peut être qu’il vaut mieux que tu saches tout de moi.

Je me suis tu un instant et j’ai soupiré. Je ne m’étais même pas rendu compte que je l’avais encore appelé mon ange. J’étais tellement happé par le contrôle que j’essayais d’exercer sur mon propre corps.

-Je n’ai plus rien à perdre maintenant. J’ai déjà tout perdu….

Elle ne voulait plus de moi…Je l’avais perdu cette fois ci. En la perdant je perdais tout . Et je ne savais vraiment pas ce que j’allais devenir sans elle.

J’aurai tant aimé ne jamais lui faire de mal. Mais je lui en faisais depuis des semaines. Elle ne méritait pas ça. Je ne la méritais pas. J’avais été fou de croire que je puisse être aimé par une femme comme Katarina. Alors je n’avais plus rien à perdre. Je préférais tout lui dire. Je n’espérais plus rien. Je voulais juste vider mon sac.

-J’en ai terriblement honte mais je ne peux pas effacer. Je dois vivre avec chaque jour que Dieu fait. Avec toi j’arrivais à croire que je pouvais redevenir celui que j’étais avant. Avant la mort de mes parents. Je l’étais redevenu. Mais tu l’as dit toi-même je suis un junkie. Je pensais vraiment que tu avais fais fi de ça et que tu avais compris a quel point je souffrais. Mais il faut croire que non….

Je tremblais de plus en plus. Et j’avais de plus en plus de mal à contrôler ce manque.

-Alors tu as peut être raison…On a beau s’aimer, nous ne sommes pas faits pour vivre ensemble…

Quelle ironie tout de même….

-Lucy était en quelque sorte la petite amie d’Alan. Mais ils ne se comportaient pas comme ça devant les autres. Je n’ai compris que lorsqu’elle était morte qu’il l’aimait. Je suppose qu’elle l’aimait aussi…à sa manière. J’ai couché avec elle oui…Plusieurs fois….Mais Alan le savait…On a….On a….On a partagé Lucy….Elle amenait souvent de quoi nous occuper, et elle m’attirait….Donc en quelque sorte oui… J’étais sur une autre planète. Mais je préfère celle-ci.


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MessageSujet: Re: Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }   Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN } Icon_minitimeJeu 28 Jan - 21:52

Si j'avais su que la réponse à ma question follement ironique serait positive, je me serais abstenue. Mon petit air moqueur s'est effacé presque tout de suite. J'ai ouverts de grands yeux. Parce que si je n'avais pas été sérieuse, lui il l'était. J'avais l'impression qu'il n'avait jamais été aussi sérieux... Une seconde, je me suis demandée s'il ne délirait pas complètement. Mais visiblement non. J'aurais préféré, je crois. J'ai frissonné. S'il y avait une chose que je ne parvenais pas à imaginer, c'était Ethan en tueur, quel qu'il soit. C'était impossible à croire. Un homme comme lui ne pouvait pas avoir tué quelqu'un, en le faisant exprès ou non... Brusquement, certaines images me sont revenues en tête. J'avais vu son regard quand il s'était jeté sur Riley. Il l'aurait tué... Il aurait tué quiconque m'aurait approché de trop près. Sa jalousie était assez extraordinaire, tout de même. Mais cette fois ci, cela n'avait rien à voir. Il parlait d'une fille qu'il avait connue avant, dans sa sale période...

En fin de compte, je n'étais pas certaine de vouloir tout savoir de lui. Son passé n'allait pas me plaire, je le devenais sans trop de mal. Quand on est un véritable junkie, on ne peut pas avoir une vie toute propre et bien rangée. Je m'en doutais. Pour autant, je ne voulais pas avoir les détails de l'histoire. J'avais décidé de ne jamais le juger la dessus, mais pour autant je ne voulais pas en apprendre trop. J'aurais voulu garder en tête l'image de lui que j'aimais tant. Quand il m'attendait avec impatience tous les soirs, quand il souriait encore, quand il se montrait si prévenant avec moi... C'était comme s'il ne se souvenait plus de tout cela. Comme s'il n'était plus le même. Il n'était plus le même, ce n'était pas qu'une impression. Je le connaissais assez bien pour m'en rendre compte. J'ai relevé les yeux vers lui quand il a soupiré. J'ai secoué la tête. Je n'étais pas d'accord avec lui. Il n'avait pas tout perdu. Il fallait qu'il comprenne qu'il y avait tout un monde autour de lui. Qu'il arrête de croire que j'étais l'étoile autour de laquelle il gravitait. Parce que j'étais une piètre étoile.

Je me suis rapidement mise à culpabiliser. J'allais finir par croire que j'étais un monstre qui refusait de voir sa souffrance. Et pourtant c'était le cas. C'était comme si j'étais aveugle à toute autre chose. Il avait mal. Certainement bien plus mal que moi. Le manque ne devait pas l'aider à se sentir mieux.

« Ne dis pas ça, je t'en prie. Je ne t'ai jamais jugé sur ton passé, et ça tu le sais très bien. Et ne crois pas que j'ignore ta souffrance. Je la vois. Mais je ne peux plus continuer... Il ne le faut pas. Tu souffres à cause de moi et pour moi. Je ne peux pas l'accepter. Tu dois vivre, Ethan. Mais sans moi. Avec moi, tu ne peux pas. »

Je me suis détournée de lui. Nous n'étions pas faits pour vivre ensemble... C'était dur à entendre venant de lui. Pourtant ce n'était que le reflet de mes propres paroles. Je savais que j'aurais du mal à remettre de notre séparation. Parce qu'il était tout pour moi... Mais je m'éloignais de lui pour le préserver. Il fallait qu'il le comprenne. Ou qu'il essaie au moins. Il finirait bien par se remettre de notre séparation, non ? Il le devait. J'ai soupiré tout bas. Avant de me redresser légèrement. Je m'étais complètement laissée glisser dans ce fauteuil. J'allais finir par terre à ce rythme là.

D'ailleurs, heureusement que j'étais assise. Parce qu'avec ce qu'il m'a lancé à la figure, il y avait de quoi s'écrouler. J'étais choquée, et cela se voyait ? J'avais les yeux écarquillés, la bouche grande ouverte et j'étais pâle comme je ne sais quoi. Alors ça... J'ai secoué la tête, incrédule. C'était pire que tout ce à quoi je m'étais attendue. Par réflexe, j'ai plaqué ma main sur ma bouche tandis que les larmes, incontrôlables, ont commencé à couler sur mes joues. J'étais à la fois scandalisée et choquée. Partager une fille en toute connaissance de cause, et se défoncer en permanence, et... Ça a été plus fort que moi. Je me suis levée et je me suis appuyée contre le mur. J'avais l'impression de suffoquer, littéralement. J'étais perdue entre colère, horreur et... jalousie. Je me suis retournée vers lui et je l'ai foudroyé du regard.

« Cette fille, tu l'aimais ? »

Il avait tout intérêt à répondre à cette question là. Il m'avait toujours dit qu'il n'avait jamais aimé que moi. Mais je crois que je m'attendais à tout venant de lui, maintenant.

« C'est pour ça qu'il veut se venger alors ? Parce que tu l'as tuée, hein ? Il veut qu'il m'arrive la même chose qu'à elle ? Je n'ose même pas imaginer ce qu'il pourrait... ce qu'il pourrait...»

Je me suis étouffée dans un sanglot.
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MessageSujet: Re: Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }   Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN } Icon_minitimeVen 29 Jan - 16:47

Katarina ne semblait pas comprendre ce que je ressentais. En tout cas c’est comme ça que je ressentais les choses. Si tant bien que je puisse encore ressentir quoi que ce soit. Je me sentais anesthésié. Elle avait brisé mon cœur en mille morceaux. Et sans lui, je me sentais vide. C’était ça en fait qui dominait finalement. Cette impression de vide en moi.

« Ne dis pas ça, je t'en prie. Je ne t'ai jamais jugé sur ton passé, et ça tu le sais très bien. Et ne crois pas que j'ignore ta souffrance. Je la vois. Mais je ne peux plus continuer... Il ne le faut pas. Tu souffres à cause de moi et pour moi. Je ne peux pas l'accepter. Tu dois vivre, Ethan. Mais sans moi. Avec moi, tu ne peux pas. »

J’ai soupiré et j’ai souri ironiquement en secouant la tête. Non elle ne comprenait pas. Pour la première fois depuis que je la connaissais, j’avais l’impression d’être sur une autre planète qu’elle. C’est comme si un mur d’incompréhension s’était érigé entre nous. Elle ne me reconnaissait plus, et j’avais la même impression qu’elle. Ce n’était pas la Katarina que je connaissais qui se tenait à moins de cinq mètres de moi. C’était une autre femme. Physiquement elle semblait toujours la même, mais à l’intérieur, elle était froide et cruelle.

-Je ne peux pas vivre sans toi Katarina. J’ai essayé pendant deux mois, j’ai essayé de toutes mes forces. Et regarde où ça m’a mené. Pourtant là….j’ai l’impression de ne plus te connaitre, de ne plus te reconnaitre.

J’ai poussé un énième soupir avant de me passer une main dans les cheveux.

-Je ne souffre pas à cause de toi. Enfin pour être honnête si. Je souffre de devoir admettre l’évidence. Tu ne veux plus de moi….

J’ai levé les yeux au ciel, et j’ai pris une grande inspiration. Comment en étions nous arrivés là ? Comment le rêve s’était-il transforme en cauchemar ?

Son visage s’est transformé radicalement lorsque j’ai commencé à lui parler de Lucy. Elle n’arborait plus ce masque d’indifférence froide. Je l’ai vu blêmir et j’ai compris qu’elle avait honte de moi lorsqu’elle a porté sa main à sa bouche. Je devais sans doute la dégoûter. J’ai esquissé un mouvement vers elle lorsque je l’ai vu pleurer et se lever. Mais j’ai rapidement abandonné l’idée. Cela n’aurait fait que compliquer les choses. Je l’aimais toujours, et je ne l’abandonnerai pas. Mais je voulais retrouver celle dont j’étais épris. Je ne voulais pas de cette Katarina que j’avais vu me dire qu’elle ne voulait plus de moi dans sa vie.

J’ai replié mes jambes sous moi et je l’ai regardé s’adosser au mur. J’aurais du avoir mal lorsqu’elle m’a fusillé du regard. Mais j’avais l’impression de n’éprouver plus rien d’humain. C’est comme si elle avait emporté ce soir toute trace d’humanité en moi. Elle m’avait arraché le cœur. Et elle l’avait piétiné.

Pourtant je n’ai pas réussi à être aussi froid qu’elle. Elle semblait désemparée, et malgré tout, je ne pouvais m’empêcher d’avoir mal pour elle.

« Cette fille, tu l'aimais ? »

J’aurai pu lui mentir. Cela aurait sans doute facilité les choses. Elle m’aurait haï. Mais je n’arrivais pas a faire ca. Mentir…je n’aimais pas ca. Alors j’ai répondu sincèrement à sa question. Même si au fond, je n’arrangeais rien du tout en lui disant ca.

-Non je ne l’aimais pas. C’est horrible ce que je dis n’est ce pas ? Tu es la seule personne que j’ai aimé et que j’aimerai toujours. Sinon pourquoi crois-tu qu’il m’a fallu autant de temps pour faire un pas vers toi et repousser toutes tes avances alors que je mourrais d’envie de t’aimer ?

J’avais mis des semaines entières a admettre que je l’aimais. Et j’avais mis des semaines à lui avouer. Et lorsque je lui avais enfin avoué mes sentiments, elle avait été prête a se donner a moi. Mais je l’avais repoussé. Chaque nuit pendant deux semaines, j’avais repoussé ses avances. J’en mourrais d’envie mais je ne voulais pas qu’elle se sente obligée. Et je voulais attendre le bon moment. Je l’avais finalement trouvé le soir où elle m’avait dit qu’elle m’aimait. Elle semblait tellement vulnérable ce soir là que je n’ai pas pu m’empêcher de l’embrasser et que rapidement mes baisers sont devenus plus fougueux et que peu à peu nous nous sommes retrouvés nus sur mon lit et que nous nous sommes aimés.

« C'est pour ça qu'il veut se venger alors ? Parce que tu l'as tuée, hein ? Il veut qu'il m'arrive la même chose qu'à elle ? Je n'ose même pas imaginer ce qu'il pourrait... ce qu'il pourrait...»

Je n’ai pas pu m’empêcher cette fois ci de me lever et d’aller vers elle. Elle sanglotait et je ne supportais pas de la voir comme ça. Finalement mon cœur battait encore un peu…. Mais il ne battait que pour elle. Mon ange était revenu. La Katarina vulnérable que je connaissais était là. Je n’ai pas osé la toucher, je me suis juste adossé au mur à coté d’elle.

-C’est en partie pour ça oui. Mais c’est bien plus compliqué que ça. Et je ne sais pas si j’ai raison de tout t’avouer. S’il arrive à t’avoir il te fera la même chose oui, peut être même plus. Tu comprends maintenant pourquoi j’ai fait tout ça ? Je ne l’ai pas fait contre toi mon ange. Je l’ai fait pour toi.

Je voulais juste qu’elle comprenne que je l’aimerais toujours et que j’étais toujours le même Ethan qui s’inquiétait pour elle, et aurait donné sa vie pour elle.


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MessageSujet: Re: Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }   Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN } Icon_minitimeVen 29 Jan - 18:28

Nous qui étions si fusionnels... Pourquoi ne pouvions nous plus nous reconnaître ? J'avais l'impression qu'on m'avait arraché l'homme que j'aimais pour le remplacer par un autre, qui s'il lui ressemblait n'était pas lui. Mon Ethan me manquait. À chaque instant je priais pour qu'il me dise que ce n'était rien, qu'il était désolé, que ça allait passer, que ça allait s'arranger. J'aurais aimé qu'il me prenne dans ses bras, qu'il me serre contre lui et qu'il me caresse les cheveux comme il avait l'habitude de le faire. Il avait été mon refuge pendant de nombreuses semaines et aujourd'hui je me retrouvais sans abri. J'étais gelée, aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur. J'aurais vendu mon âme contre la chaleur de ses bras. J'aurais tué même... J'avais envie de détruire ce mur entre nous. Je voulais avancer vers lui, mais je ne pouvais pas. C'était comme si quelqu'un me retenait contre mon gré. J'aurais beau me débattre, je ne parviendrais pas à me dégager. J'avais envie de hurler. Pour évacuer d'un coup toute cette rage et toute cette peine. Mais je ne pouvais pas. Quelque chose m'en empêchait encore, mettant mes nerfs à rude épreuve. Je me forçais à respirer correctement. Mais j'avais l'impression de suffoquer un peu plus à chaque respiration. Et rien ne m'aurait aidé à reprendre mon souffle. J'étais destinée à 'affaiblir encore et encore, petit à petit...

J'ai senti mon coeur se tordre et se déchirer. C'était l'apothéose. Il croyait que je ne voulais plus de lui. De toute mon existence je n'avais jamais voulu quelqu'un comme je l'avais voulu lui. Si on m'avait proposé d'être soudée à lui pour l'éternité, je n'aurais pas hésité une seule seconde. Pourtant, c'était moi qui avais brisé le lien qui nous unissait. Je l'avais déchiqueté à grand coups de ciseaux, pour qu'il n'en reste que de tout petits lambeaux irréparables. J'avais frappé là où cela faisait mal. Sciemment. Je ne pouvais pas le nier. Alors je n'ai rien dit. Je n'ai pas cherché à le détromper. Qu'il croit que je ne l'aimais plus. Qu'il croit que je ne voulais plus de lui. Cela valait certainement mieux... Pourtant, c'était terrible. Je n pouvais qu'imaginer ce qu'il ressentait. Il devait me trouver terriblement cruelle. Il y a encore une semaine, j'acceptais d'être sa femme. Là, j'aurais eu une bague de fiançailles que je la lui aurais certainement jetée à la figure, un peu plut tôt, de colère.

J'ai fait de mon mieux pour refouler ce sentiment de jalousie qui m'avait assaillie un peu plus tôt. Je n'avais pas le droit d'être jalouse. Encore moins d'une morte. Pour autant, l'imaginer avec une autre réveillait en moins des sentiments qui m'étaient inconnues. Je n'avais jamais été jalouse avant. Voilà que je me découvrais un nouveau trait de caractère. Ça avait été plus fort que moi, je lui ai demandé s'il avait aimé cette Lucy. Je n'étais pas idiote, alors je me disais qu'il aurait tout aussi bien pu l'aimer. C'était douloureux d'envisager une telle hypothèse. D'autant plus qu'il m'avait juré qu'il n'avait aimé que moi. Reviendrait-il sur ses paroles ? J'espérais que non... Non. Il ne l'avait pas aimée. Je me suis sentie soulagée, pour une raison qui m'était inconnue. Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire bêtement à sa déclaration. Quelques souvenirs me sont revenus. De beaux souvenirs. C'est vrai, les premiers jours que nous avions passés tous les deux, il ne m'avait pas touchée. J'étais prête à lui donner tout ce que j'avais, tout ce que j'étais, mais il m'avait prouvé qu'il ne voulait pas que cela. Le romantisme à l'état pur. Néanmoins, j'avais été très heureuse ces deux semaines là. J'ai fini par soupirer doucement, et par chasser ces pensées de mon esprit. Mon sourire s'est effacé.

Cette fois ci, je n'ai pas pu m'empêcher de me mettre à pleurer. Je m'appuyais au mur, mais j'étais à deux doigts de me laisser glisser au sol. J'avais envie de me laisser aller. Je ne savais pas être dure bien longtemps. Ce n'était pas dans mes habitudes. Je ne savais pas être injuste non plus. Or, j'avais été cruelle et injuste, le tout en un temps record. Je m'en voulais déjà. S'il y avait une chose que je ne supportais pas, c'était lui faire du mal. J'avais essayé de faire abstraction de mes sentiments, pour raisonner correctement. J'avais l'impression que c'était mon coeur qui dégoulinait sur mes joues. J'ai été étonnée de le voir soudain devant moi. C'est à peine si j'ai osé relever les yeux vers lui. Je ne voulais pas qu'il me voit comme ça. Et surtout je ne voulais pas croiser son regard. C'était encore une chose susceptible de me faire céder. J'avais décidé que je ne changerais pas d'avis. J'étais convaincu qu'il s'en sortirait mieux sans moi.

« Il ne faut pas que tu te détruises pour moi. Je te l'interdis, tu entends ? Et puis, puisque nous ne pouvons pas rester ensemble, tu n'as plus aucune raison de t'en faire pour moi. Je veux que tu arrêtes, Ethan. »

J'ai pointé son bras du doigt. S'il retombait dans la drogue, il ne s'en sortirait pas cette fois. Son corps ne mettrait pas longtemps avant de se souvenir de tout ce qu'il lui avait infligé. Là, il ne lui avait pas fallu très longtemps avant de se retrouver en manque. J'ai remarqué qu'il tremblait toujours. J'étais sûre qu'il avait de la fièvre. J'ai fini par avoir un réflexe de médecin. Je me suis redressée et j'ai posé ma main sur son front. J'avais vu juste. Et puis j'ai posé ma main sur sa poitrine juste là où battait son coeur. Ça c'était peut-être un peu trop. Je suis restée figée. J'avais l'impression de ne plus pouvoir bouger. Je me suis avancée d'un pas. Puis d'un autre. Avant de réaliser brusquement que j'étais trop près de lui. Je me suis écartée très soudainement, avant de sortir rapidement en claquant la porte. Le pauvre n'avait rien dû comprendre.

Je suis allée directement à l'infirmerie. Je n'avais pas envie de voir sa crise s'accentuer. J'ai fouillé les placards pour trouver quelque chose qui puisse le calmer. Il devait penser que je l'avais abandonné sans un mot. Mais ce n'était pas mon genre. J'ai fait aussi vite que possible. J'espérais qu'il n'avait pas bougé. Il allait certainement être étonné de me voir revenir. Quand j'ai poussé la porte, je l'ai cherché. Bizarrement, il n'avait pas bougé. Je me suis approchée. Dans une main j'avais un verre d'eau et dans l'autre quelque chose qui pourrait peut-être un peu le calmer. Je lui ai d'abord tendu le verre. Puis, les cachets. J'espérais qu'il ne penserait pas que je lui faisais une blague de mauvais goût. J'avais trop souffert pour lui pour oser faire une chose pareille.

« Prends ça. Ça ne va pas faire passer le manque, mais ça va l'atténuer, et peut-être te calmer un peu. »

J'étais à deux doigts de lui dire que s'il me promettait d'aller mieux, je lui donnerais une autre chance. Une quatrième. J'ai repoussé cette idée au plus profond de moi même.
Surtout, ne pas craquer.
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MessageSujet: Re: Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }   Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN } Icon_minitimeSam 30 Jan - 14:06

J’ai cru mourir pour la millième fois quand je l’ai vu pleurer. Pourtant je n’ai rien fait pour la consoler. Je ne l’ai pas prise dans mes bras comme j’aurais du le faire, je ne l’ai pas bercé, je n’ai pas séché ses larmes. Je suis resté stoïque. Je l’ai laissé pleurer. Parce que c’était sans doute plus facile que de faire ce que j’avais envie de faire. Je sentais que si je la prenais dans mes bras, je ne pourrais pas faire ce qu’elle attendait de moi. Si je faisais ça, je savais que je la supplierais encore et encore. Jusqu'à ce qu’elle cède.

Mais je savais aussi qu’elle ne céderait pas parce qu’elle en aurait envie, mais simplement parce qu’elle aurait pitié de moi. Et c’était bien la dernière chose au monde que je souhaitais. Je ne voulais pas qu’elle ait pitié de moi.

« Il ne faut pas que tu te détruises pour moi. Je te l'interdis, tu entends ? Et puis, puisque nous ne pouvons pas rester ensemble, tu n'as plus aucune raison de t'en faire pour moi. Je veux que tu arrêtes, Ethan. »

C’était bien plus facile à dire qu’à faire. Mais ce dont j’étais sur c’est que j’en avais fini avec la drogue. Cela ne m’intéressait plus. Je voulais redevenir l’Ethan qui sommeillait au fond de moi. Pour mes parents, pour Katarina mais surtout pour moi. Je voulais a nouveau pouvoir e regarder dans une glace sans avoir honte. Bien sur j’avais un passé peu glorieux. Mais il fallait que j’apprenne à vivre avec et il fallait que mon passé reste mon passé.

-Je n’ai pas l’intention d’en reprendre tu sais.

Je voulais qu’elle le sache. Si je n’avais pas croisé Alan, jamais je ne me serais shooté à nouveau. Cependant…il fallait que je lui dise ce que j’avais sur le cœur. Je ne pouvais pas faire autrement.

-Je ne pourrais jamais arrêter de m’inquiéter pour toi Katarina. Ne me demande pas l’impossible.

Qu’on soit ensemble ou pas je l’aimait comme un fou. Et qu’elle le veuille ou non, je voulais qu’elle soit heureuse. Et si cela impliquait que moi je sois malheureux, alors soit…Elle voulait peut être me protéger, mais elle ne pouvait pas. Me protéger était bien trop dangereux, et je refusais qu’elle courre le moindre risque pour moi.

Sans le vouloir, j’ai recommencé à trembler. Mais cette fois ci je n’arrivais pas à me contrôler. J’essayais déjà de contrôler mon envie de la serrer contre moi. Et c’était bien plus dur…J’ai fermé les yeux pour trouver le moyen de partir, de quitter cet endroit. De trouver un endroit où je ne sentirais pas son parfum partout où j’irais, où je ne l’imaginerais pas. Il me fallait un ailleurs pour arriver à faire ce qu’elle attendait de moi. Mais je n’avais nulle part où aller. La communauté était mon seul refuge.

J’ai frémi lorsqu’elle a posé sa main sur mon front et j’ai essayé de bloquer ma respiration au fur et à mesure qu’elle avançait vers moi et qu’elle posait sa main sur moi. J’essayais de trouver la force de la repousser. Mais mon amour pour elle était plus fort. Je ne pouvais pas la repousser. Parce que je l’aurais blessé. Et je ne voulais pas la blesser. Elle était toute ma vie. Même si elle m’avait lacéré le cœur, elle était et resterait l’amour de ma vie.
Quand j’ai rouvert les yeux, elle s’éloignait. Puis elle est partie. Et au moment où elle a claqué la porte derrière elle, j’ai eu l’impression de mourir. Elle avait emporté mon cœur avec elle. J’ai porté une main à l’endroit où elle avait posé sa main. Comme pour m’imprégner d’elle. Mais je ne ressentais plus c’était chaleur. J’étais glacé.

Et pas seulement parce qu’elle n’était plus là, non. Mon corps réclamait un shoot. Je ne tremblais presque plus. Mais je ressentais les effets du manque encore davantage. J’avais froid, puis j’avais chaud, et j’avais encore froid…..Je suis resté immobile en espérant que comme je l’avais fait quand elle avait été là pour moi, l’immobilité m’aiderait à supporter le manque.

Peu importe le temps que ça prendrait, il fallait que je tienne le coup.

Et puis j’ai entendu la porte se rouvrir. Et à nouveau elle était là. Elle m’a tendu un verre d’eau et des cachets et je l’ai regardé sans comprendre. Je ne comprenais plus rien. Je ne savais plus qui j’étais, ce que je faisais là. J’étais perdu….

« Prends ça. Ça ne va pas faire passer le manque, mais ça va l'atténuer, et peut-être te calmer un peu. »

Comme un enfant sage, j’ai fait ce qu’elle m’a dit. Je me suis laissé aller. Peut être voulais je revivre ces merveilleux instants où elle avait pris soin de moi et ou j’étais tombé fou amoureux d’elle. Mais ce que nous nous étions dit m’est revenu en mémoire rapidement. Elle m’avait quitté. Ou je l’avais quitté. Peu importe, le résultat était le même.

-Pourquoi tu fais ça Kat ? Pourquoi tu rends les choses aussi compliquées ?

Je me suis abstenu de lui demander pourquoi elle ne me laissait pas une dernière chance. Je ne l’ai pas fait car je n’étais pas prêt à supporter une nouvelle fois un refus ou qu’elle brise encore davantage mon cœur.

-Mais merci Katarina….Je ne mérite pas tout ça. Merci….

J’ai commencé à sangloter. Parce que je ne supportais plus d’être en manque. Je me dégoutais. J’avais tout gâché. Finalement, j’avais tort. Si c’était à recommencer, je ne recommencerais pas. J’aurais du trouver un moyen de la protéger autrement. Il faudrait que j’en trouve un…

J’ai tendu un bras vers elle. Je lui laissais le choix.

-Juste pour cette nuit, tu veux bien me laisser te serrer contre moi. ? Je te promets de ne pas essayer de te faire changer d’avis.


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Katarina K. Jones
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MessageSujet: Re: Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN }   Your silent whispers, my silent tears... { ETHAN } Icon_minitimeSam 30 Jan - 15:36

Pourquoi est-ce que je faisais ça ? Parce que je n'avais pas envie de te voir t'effondrer et hurler à la mort, imbécile. Et parce que je ne supportais pas de te voir souffrir. Autant de choses que je ne lui dirais pas. Cela gâcherait probablement tout. J'avais fait des efforts monstrueux pour ne rien gâcher, pour ne pas craquer une nouvelle fois. Si je lui disais cela, il allait se faire des idées. Forcément. Je savais qu'il était prêt à se raccrocher à n'importe quoi. Et je n'avais pas envie qu'il se fasse des faux espoirs. J'avais pris une décision et j'étais décidée à m'en tenir. J'étais têtue, moi aussi. C'était à mon tour de croire que la séparation était le meilleur moyen pour lui d'aller mieux. Il ne pouvait pas aller mieux en pensant sans cesse à moi et à ce qui pourrait m'arriver. Je ne devais pas rester sa préoccupation principale. Et puis j'étais lassée de cette situation... Je n'en pouvais plus de souffrir, je n'en pouvais plus de le voir souffrir. Si pour que cela cesse je devais construire un mur entre nous, alors j'allais le faire, quitte à m'en mordre les doigts plus tard. J'ai inspiré à fond.

« Je fais ça parce que je suis médecin, parce que je ne peux pas laisser qui que ce soit souffrir. Que ce soit toi ou un autre, c'est la même chose. On ne laisse personne souffrir. »

Mieux valait qu'il croit que je faisais ça par pur éthique et par pure morale. Pas par amour. Alors qu'en fin de compte, c'était bien par amour que je faisais ça. Je faisais tout pour le cacher, mais je me sentais affreusement coupable. Je savais très bien ce que cela faisait d'être abandonné par la personne qu'on aime le plus au monde. Ça fait très, très mal. On aurait presque pu croire que j'avais fait cela par vengeance. Pour qu'il souffre autant que j'avais souffert. Mais cela ne me ressemblait pas. Je n'étais pas aussi cruelle que cela... Même si je préférais qu'il le pense. Avec un soupir, j'ai passé une main dans mes cheveux. Maintenant, je ne savais plus trop quoi faire. J'avais l'impression que nous nous étions dit tout ce que nous pouvions nous dire. Il ne restait plus rien, sinon un grand vide en moi. Je n'étais plus en colère, ou triste... J'étais lasse et épuisée par tout cette mascarade.

J'ai légèrement sursauté quand il a recommencé à pleurer, à sangloter. Oh non, non, non... Moi je m'étais calmée et il recommençait. J'avais l'impression que c'était un cercle vicieux, que nous n'allions jamais réussir à nous en sortir. Je me suis mordue la lèvre. Je n'ai pas bougé quand il a tendu un bras vers moi. Je n'avais pas la force de le repousser une autre fois. Puis j'ai ouvert grand la bouche. Oh, voilà qu'il me demandait l'impossible. Je suis restée muette un moment. Mais qu'est-ce que je pouvais bien lui répondre ? J'ai secoué doucement la tête. Il ne voulait peut-être pas me faire changer d'avis, mais me demander ça, c'était bel et bien me supplier une dernière fois. J'ai soupiré une fois de plus. C'était finement joué... Pour la simple et bonne raison que la dernière fois, c'était moi qui lui avais demandé de me prendre dans ses bras. Il avait accepté. Il ne m'avait pas fait de mal. En secouant doucement la tête, j'ai pris sa main.

« D'accord. De toute façon nous ne pouvons pas rester là toute la nuit. Allez, viens. »

Sa main était aussi glacée que la mienne. J'ignorais encore si je prenais la bonne décision. Passer la nuit avec lui n'était peut-être pas une bonne chose... Ah, je le savais, il avait gagné. J'allais le rassurer, le calmer... Je devais être bien naïve et bien faible pour céder à chaque fois. À croire que j'aimais souffrir.
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