This Is War
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 Hier encore [Alexeï]

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MessageSujet: Hier encore [Alexeï]   Hier encore [Alexeï] Icon_minitimeLun 15 Nov - 0:59

C’était impossible. Je ne voulais pas y croire. Mais le doute avait fait son chemin en moi, je songeais avec ironie, encore, que là était quelque chose dont Alexeï était capable. Une partie de moi s’accrochait a l’illusion d’une tromperie d’Ethan, malgré les clichés, malgré ce que mes yeux avaient put voir. L’autre, l’autre partie distillait son venin, corrompant mes pensées, envenimant mon sang.

Je passais une main lasse sur mon front. Je n’en pouvais plus. Emotionnellement, physiquement. J’étais épuisée, fatiguée, limite malade même. Je me sentais emportée dans un tourbillon que je n’arrivais pas vraiment a contrôler. Il me semblait perdre pied un peu plus chaque minute. Je n’avais de cesse de luter contre ce qu’il m’avait dit, ce qu’il m’avait montré. Sa violence a peine contenue, sa pitié aussi. Pitié. C’était risible. Que devenais je ? Je ne me reconnaissais pas. Je ne savais plus qui j’étais. Je n’arrivais plus a me comprendre…
J’avais envie de briser quelque chose, de me recroqueviller dans un coin, d’oublier…D’ignorer la douleur qui me mordait le cœur a chaque battement. J’étais stupide. J’aurais du passer mon chemin ce jour là…Oui, j’en venais a regretter de l’avoir sauvé. Idiote. Il allait me mentir, je le savais. Et peut être que pour une fois, je croirais a son mensonge. Sans doute même. En être consciente ne changeait pas vraiment la donne. Ce mensonge là, je m’y raccrocherais tout en sachant la vérité. Pourquoi continuais je ainsi ? A quoi cela servirait il ? Pourquoi espérer encore ? Ethan m’avait tuée. J’étais inerte depuis que je l’avais quitté. Sa main avait tenu le couteau mais le coup final viendrait d’Alexeï. Je n’arrivais même plus a faire semblant. La colère ? Pourquoi faire ? Je ne la sentais même pas couler dans mes veines. Il n’y avait que cette foutue douleur qui pulsait. La tristesse ? Noyée. Je n’arrivais même pas a pleurer. J’avais froid aussi. Mes doigts ne cessaient de trembler.

Folie. C’était une folie ! Mais j’avais besoin de savoir. Comme pour mieux m’achever. Peut être un espoir débile de tuer enfin ce que je ressentais pour lui. Sans doute. Il ne savait rien faire d’autre que provoquer des désastre autour de lui. Piétinant sans remords...Entre mes doigts, cette foutue photo. Je l’avais arrachée a Ethan, je la rendrais…mais je ne pouvais m’empêcher de la regarder. Encore et encore. Essayant de nier cette ressemblance. Non le vert de mes yeux n’était pas le même. Mes cheveux étaient plus foncés. Non je n’avais pas ce sourire aux lèvres…Et pourtant…Je n’arrivais pas a m’arracher a cette contemplation et pourtant, elle faisait mal. Assise dans un coin de ma chambre a même le sol, je ne pleurais pas et je ne sais pas si je pourrais encore le faire. Idiote.

Je ne sursautais même pas quand la porte s’ouvrit, je savais que c’était lui. Et pourtant, je levais les yeux, comme pour mourir encore un peu. Débile. Je n’ai rien dit, pas un mot, mais la photo s’échappa soudainement de mes doigts pour finir par atterrir a ses pieds. Je n’avais pas besoin de parler en fait, et je ne savais pas si j’en étais capable. Poser une simple question devenait impossible, les mots refusaient de passer mes lèvres, alors ils restaient coincés dans ma gorge a la lacérer de ce qu’ils étaient.

Crétine.

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MessageSujet: Re: Hier encore [Alexeï]   Hier encore [Alexeï] Icon_minitimeLun 15 Nov - 1:41

[Alors oui, je sais, cay mal, je dois travailler, j'avais promis d'autre RPs avant... Mais... Voilà quoi <3]

J'avais perdu ma fille, je m'étais trouvé un fils junkie né d'une aventure en France avec une pauvre idiote déjà mariée qui voulait simplement s'amuser, Ethan et Katarina étaient totalement détruits à cause de la fausse couche de cette dernière, et moi qui aurais voulu soutenir ma fille, la consoler, lui raconter ce qui m'étais arrivé, maintenant je l'avais définitivement perdue. Je lui avais dit que je ne voulais pas d'elle, que je n'avais jamais voulu d'elle, qu'elle n'avait été qu'une intruse dans ma vie. Comment, à présent, pourrait-elle croire que j'avais été touché moi aussi par une fausse couche ? Il était trop tard pour se dire ces vérités. Je me pris à penser que j'aurais voulu que ce soit cette garce de française qui fasse une fausse couche plutôt que Sonja. Au lieu d'un enfant que j'aurais aimé et élevé moi-même, je me retrouvais avec un garçon déjà adulte sur les bras, et drogué jusqu'à l'os, bien plus durement qu'Ethan que je condamnais déjà.

Et maintenant, mon seul refuge, c'était ma femme. Enfin… Inessa. Mon Inessa, la seule qui me supportait encore, celle qui me connaissait le mieux, celle qui savait au mieux toutes mes vérités, et qui persistait à m'aimer, envers et contre tout. Je ne la comprenais pas, mais je n'allais pas m'en plaindre. J'avais besoin d'elle en ce moment, et pas pour la manipuler, essayer de l'atteindre une énième fois, simplement besoin de ses bras, de son réconfort, de sa présence muette et solidaire. Elle m'aimait et me détestait à la fois, mais je ne voulais pas admettre ça. Je voulais me persuader que l'on pourrait rester simplement ensemble, sans parler, que je puisse absorber sa présence et m'en nourrir, et m'en guérir. Le seul problème était que, bien que je l'oubliasse de plus en plus, j'avais encore un secret pour elle. Un dernier secret, un ultime mensonge. Il y avait toujours un dernier mensonge. Je te jure que je t'ai dit toute la vérité, sauf que, sauf que, sauf que… Toujours. On n'y coupait jamais. Ça peut aller si on ne l'oublie pas. Mais avec Inessa, tellement persuadé que c'était finalement passé, je l'avais bel et bien oublié. Cela me revint brutalement, trop brutalement, lorsque j'entrai dans sa chambre et que mon regard tomba sur une photo abîmée tombée à terre.

Je m'assis sur son lit, l'entourai d'un bras, m'alanguis contre son épaule, profitant un peu de sa chaleur. J'allais pousser la photo du bout du pied pour ne pas la piétiner lorsque les personnes que j'y discernais me tapèrent soudain dans l'œil. Je connaissais cette photo, et je connaissais ceux qui étaient dessus.

J'avais la même, sensiblement plus abîmée, qui était systématiquement dans la poche arrière de mon pantalon, et ce depuis déjà vingt-deux ans. Je la lâchai, me détachai d'elle, me penchai pour ramasser le bout de papier glacé et restai fixé sur mon image, souriante, enlaçant d'un bras ma femme disparue, exactement comme je venais de le faire avec son sosie, ma femme qui tenait un bébé au sourire éclatant dans ses bras. Le même sourire que sa mère. J'avais toujours aimé retrouver Sonja dans le sourire de Katarina, et j'avais remarqué avec un pincement nostalgique que Lena l'avait aussi. J'ignorais encore qu'Ethan avait appris cette particularité physique à Inessa, j'ignorais que c'était lui qui lui avait montré cette photo, en revanche, je savais très bien ce qu'Inessa pouvait en avoir conclu – et vu son expression, elle avait certainement compris. Je voyais mieux à présent pourquoi elle n’avait pas réagi lorsque j’étais entré dans la chambre – cela dit, cela n’arrangeait pas mon problème. Mon énorme problème. Je regardai son visage figé, fermé, m’efforçant d’y déceler une étincelle d’indulgence, de compréhension, n’importe quoi qui puisse me laisser une chance.

- Où est-ce que tu as eu cette photo ? murmurai-je d’un ton consterné.

De nouveau, je contemplai l’image figée que je connaissais si bien. J’eus un léger choc en ayant pendant une fraction fugitive l’impression d’avoir Inessa en photo. J’eux envie de la froisser, la déchirer, la jeter au loin, loin de nous deux, mais je ne pouvais pas, je ne pouvais que rester là à la regarder stupidement. C’était Sonja, et je vénérais tout ce qui me restait d’elle comme un chrétien adorait la croix du Christ. Mais Sonja était partie, alors qu’Inessa était là. Peut-être plus pour très longtemps. Je me crispai à cette idée.
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MessageSujet: Re: Hier encore [Alexeï]   Hier encore [Alexeï] Icon_minitimeLun 15 Nov - 9:30

En fait, qu’est ce qu’il venait chercher auprès de moi ? Une illusion perdue depuis plus de vingt ans ? J’étais quoi au final ? Un gentil paliatif ? Un pis aller ? Hein ?

Et je n’osais pas poster la question, c’était franchement pathétique. En fait, il avait raison Ethan, je faisais pitié. Il avait peut être été cru, brutal, peut être que ces raisons profondes restaient l’envie de faire mal et je dois dire qu’il avait réussit au-delà de ses espérances. Mais cela avait été salvateur d’une certaine façon.

Je ne bougeais même pas quand son bras de posa sur mon épaule. Je ne le repoussais pas, mais je ne l’accueillais pas non plus. Je retins un éclat de rire amer en le voyant pousser du bout du pied la photo. Il aurait réalisé plus tôt qu’il se serait certainement jeté a genoux pour la ramasser. La seule capable de le faire plier était un fantôme. Risible. Je ne sais pas ce que j’avais véritablement attendu, mais j’avais espéré, comme une idiote. Que peut on espérer de quelqu’un pour lequel il n’y a plus d’espoir de toute manière ?

-C’est réellement important dis moi ?

Je n’avais pas haussé la voix et de toute façon, je n’en avais plus la force. En fait, les mots sortait avec un vide palpable. Ils n’étaient pas porteur d’émotion, de musique. Non, en fait, ils étaient creux, sans rien. Nus.

-Tu sais ce qui est pathétique quand tu te bas contre un fantôme ? C’est que tu n’as aucune chance de l’emporter. C’est couru d’avance. Alors autant arrêter.

Je ramenais mes genoux contre moi, posant mon menton sur eux. Le vide, je ne regardais que le vide, même pas lui, même pas cette foutue photo, juste le vide parce que c’était comme ça que je me sentais. Pire que la colère ou la haine. Pire que la tristesse et les larmes. Juste un vide intense, glacial et quelque part étrangement apaisant. Ne plus rien ressentir, comme anesthésiée. Ou morte peut être. Oui, surement. En fait, il aura réussit a me tuer sans même me toucher.

-C’est ça que tu cherchais ?

Toujours ce ton atone, ce regard fixe et vide. Pourquoi posais je encore la question. Je connaissais la réponse, parce qu’il était assez salop pour l’avoir fait. Mais quelque part, je ne pouvais m’en prendre qu’a moi, je n’avais pas vraiment imaginé … Marrant, j’avais atrocement mal mais je sentais tout ça avec un détachement absent, comme si ce n’était pas moi. La crétine vient de se manger un mur et pas sur qu’elle s’en relève. Mais qu’importe, c’était joué d’avance de toute manière. Les dés étaient pipés depuis le départ et je n'avais rien vu.

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MessageSujet: Re: Hier encore [Alexeï]   Hier encore [Alexeï] Icon_minitimeLun 15 Nov - 9:58

Non, ce n'était pas tellement important. La seule chose importante, finalement, c'était qu'elle l'avait vue, qu'elle savait, qu'elle avait compris de quelle manière abominable je m'étais joué d'elle. Elle était sans forces, ne bougeait pas, parlait d'une voix à peine audible et vide d'émotions, elle qui était toujours prête à exploser sous les sentiments qui l'assaillaient. C'était pour le coup que j'avais vraiment l'impression d'être face à un fantôme, avec ce teint pâle et cette voix chuchotante, comme un souffle de vent traversant la pièce. Elle se recroquevilla sur elle-même, alors que je l'écoutais parler sinistrement, incapable de réagir, incapable de chercher une excuse, incapable de trouver une explication. Alors quoi ? Ton célèbre cerveau est en panne sèche, Alexeï ? Ça y est, tu es enfin arrivé au bout de ta réserve de mensonges ? Il faut dire que si chacun en a une réserve limitée pour le reste de ses jours, tu les as usés un peu rapidement. Et maintenant, que feras-tu ? Tu ne t'abaisserais tout de même pas à dire la vérité ? Toi, le plus grand menteur de la Terre, allons bon !

Je détestais l'ironie. Surtout quand elle me concernait. Sa question me déstabilisa un peu. Ce que je cherchais ? Que voulait-elle dire par ça ? La détruire ? Je ne cherchais pas à la détruire, je cherchais à me réconforter. Moi, moi, toujours moi. Elle me confirmait mon égoïsme une nouvelle fois.

- J'ai essayé, pourtant, murmurai-je. J'ai essayé d'ignorer ça pendant deux ans. Comment pouvais-je deviner que je te blessais tellement en t'oubliant perpétuellement ? Comment pouvais-je deviner à quel point tu m'aimais ? Personne ne m'a jamais vraiment aimé, à part... à part...

Le nom ne parvint pas à franchir mes lèvres. C'était vrai ce que je disais là, même si cela pouvait paraître absurde. Combien de filles avais-je séduit ? Beaucoup, énormément, mais aucune ne s'était consumé d'amour pour moi comme Inessa le faisait. Elles m'oubliaient toutes assez rapidement lorsque je les abandonnais, peut-être parce qu'elles se doutaient que ce ne serait qu'éphémère et voulaient seulement profiter de ce que je leur octroyais pendant un temps. C'était ce qu'Inessa avait fait, simplement profiter de moi tant que je m'offrais à elle.

- Et tu m'as embrassé, repris-je d'une voix amère qui me sembla soudain très lointaine.

On s'était déchirés, sous notre abri, j'avais failli la tuer et je crois même que si j'avais été jusqu'au bout, elle se serait laissé faire avec grand plaisir, jouissant de mourir par la main de celui qui l'avait tellement fait souffrir. Et oui, elle m'avait embrassé, et c'était à ce moment-là que j'avais lâché prise, cédant à une envie qui me harcelait depuis deux ans sans que j'en eus seulement conscience, effaçant Inessa chaque fois que je m'éloignais d'elle, par prudence. Pour ne pas en arriver là. J'avais perdu. Elle m'avait perdu, elle nous avait perdus. C'était la première fois que je pensai à nous comme une seule identité, un couple, réalisai-je soudain. Il était peut-être trop tard. Je ne savais pas encore. Resterait-elle ainsi sans réaction pour toujours, finirait-elle par me pardonner envers et contre, ou bien s'enfuirait-elle pour ne plus jamais me revoir ? De toute façon, à présent qu'elle était consciente de ce fantôme entre nous deux, il ne s'effacerait plus jamais. Il valait sans doute mieux qu'elle s'en aille finalement.

Ce fut en pensant cela que je réalisai que je ne voulais surtout, surtout pas qu'elle s'en aille.

Moi non plus, je n'avais jamais vraiment aimé, à part Sonja. Mais peut-être qu'un deuxième nom allait compléter la liste. Je ne savais plus. Je savais que j'aimais bel et bien Inessa à présent, simplement je ne savais plus pourquoi. A cause d'une ressemblance ? Ou pour ce qu'elle était, elle, et seulement elle ?

Je m'agenouillai devant elle, la prit par le menton, la forçai à me regarder dans les yeux.

- Réagis, je t'en prie ! Pardonne-moi ou abandonne-moi, mais ne reste pas comme ça, s'il te plaît !

Je voulais savoir comment elle réagirait, parce que ça me permettrait de savoir ce que moi je devais faire pour la garder. Je voulais la garder. J'avais besoin d'elle !
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MessageSujet: Re: Hier encore [Alexeï]   Hier encore [Alexeï] Icon_minitimeLun 15 Nov - 10:35

N’était il donc même pas capable de dire son prénom ? Se battre contre des moulins a vent, s’épuiser a le faire. J’étais morte et finalement…Personne ne me plaindrais vraiment. Je n’avais pas envie de ça, je n’avais en fait, plus envie de rien. Respirer était un automatisme physique, non une envie. Le cœur qui bat, juste un reflexe conditionné, non un désir de vivre. Mécanique. Tout cela n’était que mécanique. Plus rien n’avait réellement d’importance. Le monde était gris. J’étais grise. Une ombre. Parce qu’en fait, je n’avais jamais cessée d’être cela. J’aurais aimé hurler, exploser de colère, de haine. Pleurer, sangloter jusqu'à plus pouvoir s’arrêter. Pourtant, rien ne venait. Juste un vide. Creux et douloureux. J’aurais voulu lui cracher au visage. Le frapper aussi. Planter mes ongles dans ses joues pour effacer ce faciès. Mais je ne voulais plus rien.

Je l’écoutais. Comprenais le sens des mots, mais était incapable d’y réagir. Ils coulaient sur moi sans s’arrêter, sans s’imprimer dans leur égoïsme. Qu’il ai raison, tord, je m’en fichais. Il ne m’avait jamais désiré pour moi. Il avait cherché une femme disparue a travers moi. Quand il me faisait l’amour, c’était vers elle qu’il se tournait. Pas vers moi. Je n’avais même pas été une femme, réalisais je. Je n’avais jamais été véritablement désirable a ses yeux. Et j’aurais aimé éclaté d’un rire amer a ce constat. Mais c’était inutile. J’étais comme éteinte, même le vert de mes yeux devenait terne. Sans vie. Comme ce que j’étais finalement. Sans vie.

-Tu trouve toujours le moyen de retourner une situation hein Alexeï.

Je constatais, atone. Je m’en fichais en fait. Je me fichais de tout. Comme une libération au gout de cendre. Se moquer de tout. Ne plus s’accrocher a rien. N’espérer plus rien.
Mon regard effleura son visage, mais passa au travers, comme si il ne le voyait pas vraiment. Je ne me dégageais pas de son étreinte, je m’en foutais. C’était mieux ainsi. Morte.

-A quoi ça servirait ?

Je ne pouvais pas réagir. Réagir a la torpeur était impossible et j’étais si bien. Creuse. Bientôt, je n’aurais plus mal.

-Je vais rentrer chez moi.

Voilà, rentrer chez moi. C’était idiot, débile. Mais c’est la première chose qui m’est venu a l’esprit. Rentrer chez moi. Pourquoi faire ? Je ne sais pas. Pour rien sans doute. C’était inutile. Pourquoi ne pas rester ici ? Aucune idée. J’allais rentrer chez moi, c’est tout. Juste pour y resté comme ça, inutile. Je ne savais pas quoi faire, je n’avais envie de rien faire. Juste peut être fermer les yeux. Il faudrait que je me lève, que je prépare mes affaires. Que je dise au revoir peut être ? Non ? Je savais plus. A quoi ça servirait que je le fasse ? De toute façon, tout le monde s’en moquait. Voilà, j’allais me lever, faire mon sac, partir. C’était simple, si simple, alors pourquoi je ne bougeais pas ? J’étais comme dissociée de moi-même, c’était étrange. Me voir comme un reflet terne. Il fallait que je bouge.

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MessageSujet: Re: Hier encore [Alexeï]   Hier encore [Alexeï] Icon_minitimeLun 15 Nov - 12:25

J'avais l'impression d'être en face d'Ethan. Mon beau-fils était resté ainsi, amorphe, sans réaction, depuis la fausse couche de Katarina, plus rien ne l'intéressait, le choc l'avait totalement déstabilisé et il n'était plus capable de rien. Etait-il possible que le choc qu'avait subi Inessa ait été aussi violent ? Katarina avait eu un semblant de période où elle avait été comme ça, mais elle s'était vite reprise, au moins en apparence. J'aurais voulu qu'Inessa bouge, s'énerve, j'aurais préféré qu'elle me hurle dessus et m'insulte et s'en aille plutôt que cette attitude qui ne portait plus aucun intérêt à rien, et même pas à ce que je lui avais fait, finalement. Mais je la voyais glisser sur le même chemin qu'Ethan, alors qu'elle disait qu'elle allait partir, sans même que cela m'effraye puisqu'elle ne fit pas le moindre mouvement pour aller préparer ses affaires, ou simplement échapper à ma prise. Elle n'avait pas essayé de me résister quand je l'avais forcé à me regarder, mais je n'avais pas eu l'impression qu'elle me voyait. Son regard me traversait en m'ignorant. Un fantôme. Elle était vraiment devenu un fantôme, glacial, amorphe et sans vie.

Réagis, réagis ! Soudain, je me sentis prisonnier sous l'afflux des sentiments qui me submergèrent comme pour pallier à son indifférence. J'eus envie de la gifler, violemment, mais je parvins à me contenir. J'en avais assez de la violence qui avait brusquement envahi ma vie, à l'instar d'Armando, j'avais encore en mémoire celle que je lui avais donné lorsqu'elle m'avait craché la vérité sur moi - sa lèvre en était restée enflée pendant trois jours - et surtout celle que Katarina m'avait infligée, sans remords. Ce n'était pas maintenant qu'elle allait venir pour effacer ce geste. Elle aurait plutôt eu tendance à m'en donner une autre. Alors je parvins à retenir mon geste. Ce n'était pas en la giflant que j'allais la convaincre de rester avec moi - mais je voulais qu'elle fasse quelque chose, n'importe quoi, même si c'était pour m'en donner une en retour ! Je la pris brusquement par les épaules et la secouai comme un prunier.

- Réponds-moi ! Bouge ! Fais quelque chose ! Tu veux vraiment rentrer chez toi ? Tu veux me laisser ? Tu serais capable de me laisser ?

Ma voix se calma soudain, plus enjôleuse, plus tendre, plus doucereuse, sans que je sache trop si c'était volontaire ou pas.

- Tu m'aimes et tu veux m'abandonner ?

Je pris son visage entre mes deux mains, caressant sa joue, laissant mes doigts légers comme des papillons s'égarer dans sa nuque.

- Je ne veux pas que tu m'abandonnes, soufflai-je.

J'étais moitié sincère dans mes gestes, moitié tricheur. Je les faisais presque naturellement, presque, mais au fond je comptais sur le fait qu'elle ne résistait jamais à mon contact. Je comptais sur le fait que lorsque mon visage était ainsi à quelques centimètres du sien, elle ne résistait jamais au besoin de m'embrasser. Mais les choses n'étaient pas comme d'habitude, ne seraient jamais plus comme avant. Penserait-elle que j'essayais de nouveau de la manipuler ou me croirait-elle ? Elle aurait tort et raison dans les deux cas. Mais si l'on est capable de réfléchir un tant soit peu pour réussir à récupérer sa femme, était-ce vraiment mal de le faire ?
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MessageSujet: Re: Hier encore [Alexeï]   Hier encore [Alexeï] Icon_minitimeLun 15 Nov - 21:43

Ma tête cogna légèrement contre le mur derrière moi. Bizarrement, je n’eus pas mal. Je sentais ses doigts s’enfoncer dans la chair de mes épaules et je ne ressentais rien a leur contact. Avaient ils perdu tout pouvoir ou étais je définitivement terne ? Sans doute un peu des deux. Je ne savais même pas si je l’aimais ou pas. J’avais oublié, je crois. Certains parleraient d’état de choc, d’apathie. Mais je savais confusément que c’était pire que cela. J’avais l’impression que jamais je ne pourrais revivre, comme ce souffle qui glissait entre mes lèvres, seul signe que le cœur battait encore.

Pouvait on mourir d’amour ? C’était une question que je m’étais souvent posée avant. Aujourd’hui, j’avais une réponse. Amère et douloureuse qui n’éveillait rien en moi. Constat réaliste qui je réalisais avec une absence bienheureuse. Il posait des questions, j’étais incapable d’y répondre. Le verbe vouloir semblait avoir perdu de son sens.

« Ce que je veux…Tu t’en moques. »

Nulle rancœur dans mes mots. Encore une fois, une constatation inébranlable. Après tout, il c’était servit de moi, mentait comme il respirait, trompait, manipulait. Pourquoi m’aurait il traitée différemment ?

Je sentais la pulpe de ses doigts sur mes joues. Légers. Doux. Ils n’eurent aucun écho. Je me contentais de lui saisir les poignets, de l’éloigner de moi. Il me gênait, je ne pouvais pas me lever. Il fallait que je me lève. Que je marche jusqu'à mon armoire. Que je l’ouvre. Que je prenne mon sac. Que je le remplisse. Je ne me demandais même pas si j’allais me faire arrêter. Peut être même que sortir serait impossible, mais je rentrerais chez moi. C’était comme une idée fixe qui s’imprimait, martelée au burin. Rentrer chez moi. J’avais un but. Dérisoire oui, mais quand même. Mon regard vacilla, je ne sais même pas ce que je lui répondis. En même temps, je m’en moquais.

« T’aimer ? Même ça tu as réussis a le détruire. »

Je le lâchais, glissais sur le coté et fini par me lever. Mon armoire me paraissait si loin et si prêt. Rentrer chez moi. Je ne voulais que ça. Sa prière ne rencontra qu’indifférence. L’avais je seulement entendu ? et quand bien même y aurais je cru ? Finalement, il était bon de ne plus rien sentir. Ni colère, ni haine, ni amour, ni tendresse, ni rancœur…rien. Juste une douleur lancinante qui nous rappelle que l’on est en vie, sinon, tout a perdu ses couleurs, terne et rassurant. Voilà comment je voyais le monde en cette minute.

« Je rentre chez moi. »

Répétais je en ouvrant mon armoire, les gestes mécaniques, saccadés presque. Rentrer chez moi. C’était pathétique. Pelle mêle, je jetais toutes mes affaires dans un sac, roulées en boule, chiffonnées, je m’en fichais. J’étais morte de toute manière. Euthanasiée. Indifférente a tout. Pourtant, je voulais vivre encore, me réveiller. Mais je n’y arrivais pas. Je n’y arrivais plus. Je ne savais plus comment faire. Un nouveau né qui ne sait plus marcher, qui doit apprendre a le faire. Ridicule n’est ce pas ? Ethan devait bien rire finalement.

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MessageSujet: Re: Hier encore [Alexeï]   Hier encore [Alexeï] Icon_minitimeMar 23 Nov - 14:30

Plus elle s'obstinait à rester indifférente, plus la frayeur et la colère montaient en moi. A cet instant, j'aurais tout donné pour qu'elle fasse quelque chose. N'importe quoi ! Je ne savais plus quoi lui dire, je ne pouvais plus qu'agir. Si bien que le seul réflexe que j'eus lorsqu'elle se leva et me tourna le dos pour récupérer ses affaires fut de la prendre par le bras, de la forcer à se retourner, et de plaquer mes lèvres sur les siennes. Je l'embrassai violemment, la maintenant contre moi sans qu'elle puisse se libérer, forçant l'entrée de sa bouche avec ma langue, sentant un frisson électrisé me traverser tout entier. Le violent tremblement qu'il provoqua dans mon corps me fit la lâcher plus sûrement que si elle m'avait frappé. Je m'éloignai brusquement sans plus la toucher et la regardai, furieux. Furieux qu'elle ait déclenché cette sensation oubliée en moi, furieux d'attacher autant d'importance à ce qu'elle veuille partir. Frustré de constater à quel point cela m'atteignait. Jaloux de voir que cette fois, c'étaient ses yeux qui étaient froids et les miens qui flamboyaient, sous l'effet du désir que j'avais d'elle. Désir permanent, désir de sa présence, désir de son visage et de son corps. Et elle, elle partait sans un regard en arrière. Très paradoxalement à ma réaction précédente, je la giflai. Je voulais l'étreindre contre moi, l'obliger à rester, mais son expression impassible et la peur de cette sensation frissonnante me tenaient très efficacement à distance. Je ne voulais plus ressentir ça. C'était ce que j'avais éprouvé, il y avait si longtemps, dans les bras de Sonja. Mais je n'aimais pas Inessa, enfin, du moins, je ne voulais surtout pas l'aimer. Non, elle n'avait pas réussi à renverser la situation. Non, je n'étais pas dépendant d'elle !

- Reste avec moi, lui ordonnai-je.

Tu m'appartiens. Tu t'es damnée toute seule, toute seule ! Tu as choisi, maintenant tu restes. Tu es à moi !

- Tu oserais prétendre que tu ne m'aimes pas ? Tu n'es qu'une menteuse ! Tu ne peux pas te passer de moi, depuis le premier jour ! A ton niveau, ce n'est même plus de l'amour, c'est de l'obsession. Je t'ai demandé de me suivre, tu as accepté. Tu assumes ton choix, maintenant, et tu restes avec moi !

Je criais. J'étais cruel dans mes paroles et je m'en fichais. Exit la subtilité, exit la finesse, exit la manipulation. Je la voulais pour moi, à moi, possessif que j'étais, et cela jaillissait de mes paroles sans masque. Elle ne me croirait pas, elle sentirait que j'étais devenu aussi accroché à elle qu'elle l'était à moi. Je m'étais fait avoir en beauté et je ne pouvais plus revenir en arrière. Tu as voulu jouer, Alexeï, et tu as perdu. Félicitations. Vaincu pour la première fois, ça fait quel effet ?

Je ne savais plus si je l'aimais ou si je la haïssais. Je crevais d'envie de la reprendre dans mes bras, l'embrasser, lui faire l'amour, la garder contre moi à jamais. Et je tremblais encore de ce désir déchirant, alors qu'elle était à la fois à deux pas et aussi inaccessible que sur la lune.

Cède-moi. Une dernière fois.
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MessageSujet: Re: Hier encore [Alexeï]   Hier encore [Alexeï] Icon_minitimeVen 26 Nov - 9:56

J’avais l’impression de n’être qu’insensibilité, néant et abysses. Le choc sans doute, la destruction de ce que j’avais, contre toute logique, espéré quand même. Pourtant, j’avais essayé de ne pas perdre la tête, la raison, sans me rendre compte que cela faisait un moment que je les avais égaré quelque part dans la glace de ses yeux. Je n’arrivais pas vraiment a réagir a ses paroles, ou alors avec un décalage étrange.

Je le sentis m’attraper le bras, sentit mes pieds tenter de garder l’équilibre alors qu’il me retournait avec violence. J’avais souvent rêvé qu’il m’embrasse comme ça, avec cette perte de contrôle qui, avant, m’aurait déchainée. Avant. Parce que là, je ne sentais que sa brutalité, passive, je subissais sans réellement répondre, peut être un reflexe oublié, conditionné. Je ne sais pas. J’ai attendu la réaction de mon corps au sien. En vain. Quelque chose était bel et bien brisé. Il me relâcha brusquement et je faillis perdre l’équilibre, mais je tins bon.

Puis la douleur sur ma joue. Comme un électrochoc. Cela faisait la seconde fois qu’il me frappait. La première fois m’avait laissé une marque durant une semaine. Le vert tendre de mes yeux s’enflamma soudainement et la paume de ma main s’abattit a son tour sur son visage.

« Plus jamais ! »

Il pouvait hurler tout ce qu’il voulait, la colère m’aveuglait, rejetait en bloc ce qu’il disait.

« Tu ne me toucheras plus jamais ! JAMAIS ! »

Ma voix déchira mes cordes vocales et mes yeux me piquaient. Le sel de ma colère irritait mes iris aussi surement que ma joue me faisait mal.

« Tu t’es assez servit de moi ! Ca suffit ! Je m’en vais et tu ne peux rien y faire ! Tu n’as qu’a dormir avec une photo si elle te manque tant que ça ! Mais je ne te servirais plus de substitut ! Je me fichais que tu ne m’aimais pas, mais CA ! Non ! »

J’aurais voulu lui arracher les yeux, griffer son visage pour l’effacer de ma mémoire, le détruire comme il me détruisait. Mais cela était impossible n’est ce pas ? On ne peut pas détruire ce qui est intouchable. Je l’écrasais d’un regard furieux, blessé aussi, terriblement meurtrit parce que j’avais mal, horriblement mal. Je refermais mon sac d’un geste rageur avant d’aller ramasser la photo. Je la regardais un instant, serrant si fort les dents que je cru me les briser, avant d’aller la lui coller sur la poitrine.

« Tiens ! Elle te tiendra chaud la nuit ! Moi, j’arriverais a vivre sans toi ! »


Mensonge, me hurla une voix dans mon esprit, mais je ne reculerais pas. Je fis volte face, jetant mon sac sur l’épaule et quittait cette chambre. J’y laissais une partie de moi, c’était inéluctable, moi qui avait parfois rêver de m’arracher le cœur, je venais de le faire enfin et ce trou béant dans ma poitrine n’avait pas fini de saigner.

Je marquais un temp d’arrêt sur le seuil de la pièce.

« Je te l’avais dit, tu finira seul… »

Murmurais je sans me retourner avant de continuer mon chemin sans un regard au risque de m’écrouler, de revenir vers lui, de faire fi de mes blessures. Au risque de me perdre complètement en acceptant ça…


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MessageSujet: Re: Hier encore [Alexeï]   Hier encore [Alexeï] Icon_minitimeMar 30 Nov - 10:51

Action. Réaction. Ça y est. J'avais réussi. Elle revivait, elle me parlait... elle me frappait. Mais finalement, ce n'était pas grave, cela me rassurait. Je ne voulais qu'elle, si vivante et si pleine d'émotions, se comporte à jamais comme un robot ! J'étais tellement en colère contre elle - et moi-même - qu'elle ne me fit même pas mal. En revanche, malgré mon soulagement premier, je fus choqué qu'elle, qui avait été si douce, si attentive à moi pendant si longtemps, me fasse du mal et me frappe physiquement. L'entendre hurler contre moi me fit plus mal que je ne saurais le dire. Je la fixais, les yeux grands ouverts, figé à mon tour, prisonnier dans cette explosion incontrôlable de colère que je ne pouvais absolument pas gérer. « Trop émotif, Alexeï. Cela t'empêche de bien voir les choses... Cela te freine face à certaines personnes... » Ta gueule, Armando, salopard, j'ai pas besoin de tes pseudo-conseils pour le moment. J'avais réussi à réveiller Inessa. Deuxième étape : l'obliger à rester. Troisième étape : la persuader que cette ressemblance n'était qu'une coïncidence. Ben voyons ! Comme si je pouvais lui faire croire ça ! Non, c'était fini, désormais, elle ne me croirait plus jamais, ne me ferait plus jamais confiance - et je ne trouvais pas normal que cela me blessât autant. Je savais que je l'aimais, désormais. Le problème, c'était de savoir pourquoi. Pour elle ou pour une ressemblance à laquelle je m'étais laissé prendre ?

Bon. Nous disions donc, deuxième étape, l'obliger à rester. Mais l'obliger comment ? Je ne pouvais pas la ligoter à son lit. Et je n'étais plus en état de faire preuve de séduction, ou de manipulation. J'étais dans une colère noire et je ne pouvais que lui hurler dessus à mon tour :

- Je ne veux pas de photo, je n'en ai rien à faire ! criai-je à tue-tête. Ce que je veux, c'est toi, toi et toi seule, Inessa, avec moi ! Qu'est-ce que tu vas faire, dehors toute seule ? Tu as besoin de moi ! Tu dois rester avec moi !

Je déformais la réalité en enchaînant des phrases sans rapport. Elle n'avait pas besoin de moi pour survivre seule, elle m'avait toujours été plus utile que l'inverse lorsque nous étions dehors. Elle avait besoin de moi simplement parce qu'elle ne pouvait résister à l'attraction de ma présence, et j'aurais voulu que cela reste toujours ainsi. Pourquoi partait-elle, comment était-elle capable de partir ? Moi... moi, maintenant que je sentais quelles chaînes me retenaient à elle, j'en aurais été incapable.

Je frémis de nouveau lorsqu'elle plaqua la maudite photo sur ma poitrine, et tentai de lui saisir le poignet pour l'attirer à moi, mais elle fut plus rapide que moi et se dirigea d'un pas vivace vers la porte. Je me levai, prêt à lui courir après et à la ramener de force s'il le fallait, mais elle me coupa dans mon élan en me jetant cette phrase au visage.

- Je te l’avais dit, tu finiras seul…

Je fus incapable de répondre à ça, la regardant choqué de sa cruauté. Mais après tout, depuis qu'elle m'avait enfin avoué tout ce qu'elle ressentait vis-à-vis de moi, et tout ce qu'elle pensait de moi, elle n'avait jamais pris de gants pour tout me cracher à la figure. D'hypocrite professionnelle, elle était passée à spécialiste en douches écossaises. Et je me rendais compte qu'elle avait raison. Sonja était morte. Katarina me haïssait. Je ne pouvais pas voir Lena. Et je venais de perdre Inessa, qui avait tourné au bout du couloir et était à présent hors de ma vue.

Je réalisai que des larmes coulaient de mes yeux, des larmes de désespoir et de rage. Je frappai le mur du poing, de toutes mes forces, tentant puérilement de faire passer ma frustration et ma colère. Je respirai profondément pour me calmer, et retournai au centre de la chambre, impersonnelle et vide, pour reprendre la photo. Je ne savais pas à qui elle était - ce n'était pas la mienne, en tout cas, beaucoup plus abîmée et qui était toujours dans ma poche. Mais j'aurais volontiers étranglé celui qui la lui avait montrée.
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MessageSujet: Re: Hier encore [Alexeï]   Hier encore [Alexeï] Icon_minitimeJeu 16 Déc - 9:21

Partir sans me retourner, parce que si je l’avais fait, j’aurais vu ces larmes, ou ces prémices de larmes. Peut être même me serais je laisser piégée a nouveau, parce que j’aurais tellement voulu qu’elles soient sincères ces larmes. Pourtant, il jouait, il avait toujours joué. Le jeu c’était sa vie, la manipulation un sacerdoce. Sans doute avait il espéré que je le fasse, espérant encore avoir cette emprise indéfectible sur moi. Oh il l’avait, mais pour ça, il aurait fallu que je me retourne et je ne le fis pas. Sinon, aurais je été courir dans ses bras ? Aurais je cherché ses lèvres et son étreinte dans un instant totalement fou où je me serais laissé prendre. Aurait il réussit a me faire croire ce mensonge qu’il venait de me servir ? M’aimer…Ben voyons. J’aurais pu supporter beaucoup de lui, mais pas cette comédie, lorsque l’on se rend compte que même votre corps n’était pas ce qui l’attirait en fait. Non, il n’avait vu que ce reflet haït d’une femme que j’avais beau detesté, jamais je ne pourrais remplacer. On ne se bat pas contre un fantome, il est sur de gagner. Idiote.

Je me sentais engourdie, presque anesthésiée maintenant que j’avais explosée. Est-ce que cela me fit du bien ? Peut être dans un sens. Je n’avais plus mal, non, plus rien en fait. Mon cœur était resté avec lui. Pathétique. Méprisable. Risible. Tout ces mots qui tournaient dans ma tête sans aucun sens, aucun. La voix d’Ethan qui hurlait a mes oreilles, cette photo qui ne cessait de danser devant mes yeux. Je le haïssais pour ce qu’il me faisait penser de moi, parce que oui, il avait réussit a me faire douter, a détruire ce que je pensais acquit depuis des années. Même Jeff ne m’avait pas autant détruire que ça.

Je le haissais…Et je l’aimais aussi. Je ne pouvais pas ignorer ce que je ressentais, parce que c’était là, comme un poison qui me rongeait de l’intérieur. L’oublier ? Impossible. Vivre sans lui, oui, sans doute, un ersatz de vie alors. Je me laisserais porter par la vague de la vie sans réellement y participer. En même temps, c’était comme une délivrance quelque part. Ne plus lutter continuellement contre lui, contre ses mots si empreints de mensonge, si terrible de vérité.

Crétine.

Je traversais les couloirs sans rien voir, mon sac sur l’épaule, je partirais et personne ne m’en empêcherait. D’ailleurs, qui me regretterait réellement en fait ? Pas grand monde. Puis soudain, je m’arrêtais. Je stoppais net ma marche tandis qu’une violente nausée me secouait l’estomac. Je retins un hoquet et me mit a courir vers les toilettes que je savais proche. J’entrais comme une tornade, ne prenant pas garde a qui se trouvait là…Mon estomac se retourna, brutal, violent, me laissant épuisée, hagarde…

Dire que je voulais juste qu’il m’aime…

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