This Is War
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 Stairway To Hell [PV Liam]

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MessageSujet: Stairway To Hell [PV Liam]   Stairway To Hell [PV Liam] Icon_minitimeSam 25 Juin - 14:56

-Non merci, je n'ai pas faim.

C'était déjà la deuxième fois que je répétais cette phrase aujourd'hui mais c'était comme ça : J'étais incapable d'avaler quoi que ce soit. La seule chose que je pouvait faire c'était rester dans ma chambre à fixer l'extérieur à travers cette petite fenêtre, à attendre, et cette attente me paraissait horriblement longue. Peut-être que le temps serait passé plus vite si je l'avais passé en compagnie de Giulio et sa femme mais je ne voulais pas quitter cette chambre, cette chaise, cette fenêtre des yeux. Et cela faisait maintenant plusieurs heures que j'étais là. C'était aujourd'hui qu'il devait arriver, aujourd'hui que je devais le retrouver, aujourd'hui que j'allais enfin pouvoir m'expliquer sur certaines choses et recoller les morceaux car oui, j'avais de nouveau cet espoir. Ce qu'il s'était passé pendant notre voyage jusqu'à Elizabeth Town m'avait énormément ébranlé, plus particulièrement le moment où j'avais tenté de me tuer et où Riley m'en avait empêché. Le reste du voyage s'était déroulé dans d'étranges conditions : J'étais incapable de parler, incapable de me mélanger aux autres, obsédé par mon geste et surtout par mes peurs qui se faisaient de plus en plus présentes et imposantes. Finalement, nous avions fini par arriver à Elizabeth Town, je m'étais installé en compagnie de Giulio et de sa femme et après ça... Eh bien, petit à petit, j'avais repris du poil de la bête même si j'étais toujours dans un état pas vraiment très glorieux. J'avais passé des moments agréables en compagnie de mes deux colocataires, j'avais même réussi à me remettre doucement à rire et à parler d'avenir : D'avenir. Avec lui. Lui, et lui seul. Nous ne nous étions pas quittés d'une manière très douce ou agréable puisque finalement je n'avais même pas pu lui dire au revoir mais je n'avais plus qu'une seule hâte : Qu'il arrive. Je voulais lui parler, tout lui expliquer. Certes, j'aurais dû le faire plus tôt mais je n'étais pas prêt. Que voulez-vous ?... Ce genre de choses ne se contrôlent pas. Mais à présent, j'étais prêt. Je voulais lui dire ce qu'il m'était arrivé, ce qu'il m'était passé par la tête et ce qui me passait d'ailleurs toujours par la tête car oui, ce stress post-traumatique qui me ruinait l'existence était plus que jamais présent.

Mes nuits, quand j'arrivais à dormir, étaient encore peuplées de cauchemars tous plus terribles les uns que les autres. Mathilda m'avait redonné une boîte de médicaments, plus puissants que ce qu'elle m'avait donné à la communauté et certes, cela m'aidait à dormir un peu mais pas assez. Du coup, il m'arrivait de me sentir extrêmement fatigué la journée, il m'arrivait de ne pas entendre ce que l'on pouvait me dire, d'avoir des vertiges. Dans ces moments-là, j'allais m'allonger et me reposer : Même si je ne parvenais pas à dormir, je récupérais au moins quelques forces de cette façon. Et l'espoir de retrouver Liam, de lui donner les explications qu'il méritait d'avoir, de pouvoir de nouveau être à lui et de continuer là où nous nous étions arrêtés me permettait de mieux tenir le coup, de mieux faire face au reste. C'était lui ma vie, lui mon oxygène, lui qui faisait que je gardais la tête hors de l'eau : Il était clair que sans lui je ne pouvais pas vivre, pas même survivre. Alors voilà, ce matin-là, quand je m'étais éveillé, j'avais pris une douche vraiment très rapide avant de me planter sur une chaise, face à la fenêtre, et de me mettre à fixer la grande allée (enfin, façon de parler, disons la plus grande rue du village), attendant de voir les ombres d'un groupe se dessiner au loin. J'avais calculé, marqué les jours d'une croix et c'était bel et bien aujourd'hui qu'il devait arriver. Plus les minutes et les heures passaient et plus mon cœur battait plus fort : Impatience, appréhension, peur ? Sans doute tout ça à la fois. J'avais cependant cet espoir bien encré dans mon cœur et je m'y accrochai, ayant confiance en notre amour, en ce lien qui était si puissant et si intouchable malgré les difficultés. Après tout, nous avions vaincu la mort : Nous pouvions donc vaincre cette distance qui s'était installée par ma faute. Ensemble, nous étions invicibles.

Ensemble.

Malheureusement, les heures passèrent encore et rien, rien du tout. Petit à petit, ce fut l'inquiétude qui prit la place de tout autre sentiment : Pourquoi son groupe n'était-il pas encore arrivé ? Leur était-il arrivé quelque chose ? Après tout, nous, nous étions bien tombés sur un Hors-La-Loi alors qu'est-ce qui pouvait les préserver d'une attaque ? Rien. Absolument rien. La nuit commença à tomber et bientôt, je fus incapable de distinguer grand chose dehors. Pourtant, je ne trouvais pas la force de me lever de ma chaise et d'aller me coucher. Je restais là, à fixer le noir, le néant, dans l'espoir de voir ne serait-ce qu'une petite ombre bouger, un petit signe qui me montrerait qu'il était enfin arrivé. Mais il n'y eut aucun signe et doucement, une horrible sensation s'insinua en moi : Il lui était arrivé quelque chose. Sinon, pourquoi ne serait-il pas là ? Qu'il ait quelques heures de retard, d'accord mais là... La nuit était déjà bien avancée, j'étais debout depuis plus de 15 heures et ce retard ne pouvait qu'être mauvais signe. Tandis que cette idée faisait son chemin dans ma tête et dans mon cœur, je sentis ma gorge se nouer et fermai les yeux en posant mon front contre la vitre glacée. « Liam » Voilà ce que mon cerveau répétait silencieusement dans ma tête : Son prénom. Un petit bruit vint alors troubler ce moment terrifiant et douloureux. J'ouvris immédiatement les yeux et regardait dehors avant d'apercevoir Mathilda qui se tenait devant la maison et me regardait. Un instant plus tard, j'étais debout et fonçai jusqu'à la porte de ma chambre avant de l'ouvrir à la volée et de descendre les escaliers, me moquant bien du bruit que je pouvais faire. Si elle était là, à cette heure-ci, c'était pour m'annoncer quelque chose : Le groupe de Liam était arrivé, j'en étais sûr. Arrivé en bas, je fonçai dehors avant de m'arrêter face à elle, le cœur battant à tout rompre. Son visage était fermé et je lui connaissais bien cette expression : Ca n'augurait rien de bon. Ma peur n'en fut que plus grand et sans réfléchir je la saisis par les épaules.

-Il est arrivé, c'est ça ? C'est ça hein ? Dis-moi qu'il va bien. Mathilda, je t'en supplie dis-moi qu'il va bien... Dis-m...

Seulement, pour qu'elle le dise, encore fallait-il qu'elle puisse en placer une. Elle leva doucement la main pour me faire signe de me taire, ce que je fis. Il y eut un bref silence, un silence qui me tordit les entrailles. Les nouvelles n'étaient pas bonnes, maintenant, c'était certain.

-Il est arrivé, oui.

« Et il va bien » Pourquoi ne continuait-elle pas ? Pourquoi ne finissait-elle pas sa phrase?

-Mais il ne va pas bien : Il s'est remis à boire Samuel.

Je sentis mes épaules s'abaisser et mes mains quittèrent d'elles-mêmes les épaules de Mathilda. Mes bras tombèrent lourds le long de mon corps et je sentis un poids écraser mon estomac. Non... Pas ça... Surtout pas ça... C'était déjà une mauvaise chose pour un alcoolique de se remettre à boire, mais le faire quand on souffrait de la maladie qu'avait Liam... C'était signer son arrêt de mort, et il le savait alors pourquoi ? Etait-ce... A cause de moi ? A cause de ce qu'il s'était passé ou plutôt de ce qu'il ne s'était plus passé entre nous ? Je fermai les yeux, refoulant mes larmes : Je ne devais pas craquer. Je devais me montrer fort : Il avait besoin que je sois fort. Lorsque je rouvris les yeux, je vis que Mathilda me regardait avec un regard suspect.

-Où est-il ?

Je n'avais que faire de son regard suspect. Je devais aller le voir, maintenant, tout de suite, sans attendre. Cependant, elle ne l'entendait pas de cette oreille et attrapa mon poignet avec force.

-Tu n'as pas entendu ce que je viens de te dire ?

En fait non, dès l'instant où elle avait prononcé les mots « Il s'est remis à boire Samuel. », j'avais complètement déconnecté. Je secouai donc doucement négativement la tête pour lui faire comprendre que non, je n'avais pas entendu puisque je n'avais pas écouté.

-Il est complètement ivre. J'ai voulu l'ausculter parce que son état a vraiment empiré mais il ne m'a pas laissé faire. Il m'a insultée et il s'est même montré violent alors j'ai préféré le laisser seul un moment.

Liam ? Violent ? Non... Elle devait se montrer. Même s'il avait vu, même s'il était ivre comme elle prétendait qu'il l'était, Liam n'était pas quelqu'un de violent, loin de là...

-Non... Quand il va me voir il va se calmer, j'en suis sûr...

Ah oui ? Alors pourquoi ma voix tremblait-elle à ce point-là ? Si j'étais si sûr de sa réaction, pourquoi étais-je à ce point-là pétrifié ?

-N'y vas pas Samuel.

Ma main se posa sur sa propre main et doucement, je la fis lâcher mon poignet. Elle n'eut aucune résistance, après tout, elle ne pouvait que me conseiller de ne pas y aller mais elle ne pouvait pas me forcer. C'était ma décision, elle n'avait rien à y redire.

-Où est-il ?

Elle soupira.

-L'infirmerie.

Une seconde plus tard, j'étais en train de courir. Je voulais arriver vite là-bas, lui parler rapidement, le faire revenir à la raison. Pourquoi mes jambes me semblaient-elles si lourdes ? Pourquoi étais-je incapable de courir plus vite. Après des instants qui me semblèrent durer beaucoup trop longtemps, j'arrivai à l'infirmerie et m'arrêtai sur le seuil, la main sur la poignée, hors d'haleine d'avoir couru comme un dératé. J'étais au bord des larmes et j'avais une trouille bleue de ce que j'allais découvrir derrière cette porte. Mais je devais garder la tête hors de l'eau : Même si mon oxygène, lui, n'était pas en état de m'éviter la noyade, je devais garder la tête hors de l'eau. J'abaissai la poignée et entrai avant de refermer la porte derrière moi. Mon regard fit le tour de la pièce jusqu'à ce qu'il se pose sur Liam ou en tout cas, sur celui qui avait été Liam car l'homme que j'avais en face de moi n'avait plus rien en commun avec l'homme que j'aimais : Il était extrêmement pâle, plus maigre qu'il ne l'avait été lorsque je l'avais découvert sur son lit de fortune dans la réserve de l'infirmerie. Ses joues étaient affreusement creuses et il avait l'air littéralement épuisé. Il avait cependant assez de force pour tenir avec fermeté une bouteille presque vide dans sa main. J'avais envie de me jeter sur lui, d'exploser cette putain de bouteille contre le mur et de le prendre dans mes bras. J'avais envie de le rassurer, de lui dire que je l'aimais et qu'il allait s'en sortir, que j'allais l'y aider. Seulement, je ne fis pas un seul pas vers lui car le regard qu'il me lançait ne m'incitait pas à m'avancer : Il ne me reconnaissait pas, j'en étais certain. Il plissait les yeux, fronçait les sourcils comme pour essayer de se souvenir à qui appartenait le visage qu'il avait en face de lui. Il était donc ivre à ce point-là ?... Bien, alors ça allait être à moi de lui rafraîchir la mémoire.

-Liam...

Dieu que ma voix me sembla horriblement cassée, tremblante, véritable reflet de la frayeur qui animait mes entrailles toutes entières. Je fis un pas en avant, puis un deuxième et son expression changea : Il m'avait donc reconnu. Ou alors, peut-être me confondait-il avec quelqu'un d'autre parce que ce regard... Ce regard qu'il me lançait... Jamais il ne m'avait regardé avec autour de colère, de haine et de mépris. Jamais il ne m'avait regardé comme un être qu'il détestait. Son regard, jusqu'à ce jour n'avait été que tendresse et amour. Alors... Il devait me confondre avec quelqu'un d'autre, c'était sûr. Ca ne pouvait pas être autre chose. Je levai doucement les mains en signe de paix, comme je l'avais fait lorsqu'il avait eu ses hallucinations.

-C'est moi Liam. C'est Sam...

-Je sais.

Sa voix fut éraillée mais surtout tranchante. J'eus l'impression de recevoir un coup de poignard en plein cœur. « Je sais » comme « Je sais qui tu es et je te déteste. » parce que son regard ne changeait pas, au contraire, plus les secondes passaient et plus son il était assassin. Et là, en cet instant précis, à cette seconde précise, je compris que j'avais eu raison d'avoir peur et tort d'avoir espéré : Quelque chose était brisé, c'était ma faute et je n'allais pas tarder à en payer le prix fort.
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Liam Marsden
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MessageSujet: Re: Stairway To Hell [PV Liam]   Stairway To Hell [PV Liam] Icon_minitimeSam 25 Juin - 19:47

/!\ Propos à caractère pornographique. Âmes sensibles s'abstenir.


Snad nom tirpse en tiagnér sulp nu’uq esnemmi soach, nu sama ed srinevuos iuq tneialêmertne’s ruop en rennod nu’uq emâfni egnalém ed sevêr séhcrocé te ed snoissap setiudér à tnaén. Ej siadrager sel sneg, sruel segasiv, setuot sec snoisserpxe iuq tneialiféd sel senu à al etius sed sertua snas euq ej y’n ennerpmoc sulp neir. Ec eriruos tiaté-li fitacifingis ed ruehnob uo ed essetsirt ? Ec tnemeuqalc ed stned tiatnesérper-li al ruep uo el diorf ? Iouqruop en siatnesser-ej sulp neir sidnat euq suot sec sertua ruotua ed iom tneiaviv sruojuot, tneiaripser sruojuot, tneialrap sruojuot, tneiaegnam sruojuot, es tneiaval sruojuot, tneiair sruojuot, tneiaruelp sruojuors, sruojuot, sruojuot, sruojuot, sruojuot ? Tse-ec euq « sruojuot » eifingis « suot sel sruoj », nu’uq egagnal erialupop te edipar tiarua édalliat ceva esihcnarf ? Siarua-ej cnod lam sruojuot, suot sel sruoj, enu esod ed rueluod ruop sruojuot, ruop suot sel sruoj ? Enu erèinred esohc em tneitniam sroh ed eétrop ed ettec ecnarffuos elbongi, al rueluod edica, euqiruflus, em tnasiaf erocne sulp ed lam euq sec xued sfitcejda sinuér. Te elle tse àl, al rueluod, elle dnetta’m, em dnet sel sarb, em erumrum sed stom xuod tuot ne tnasserac sem xuevehc. Elle etrop enu elbirroh ruedo ed ellennac. Srola ej etrop al ellietuob à sem servèl ruop reyon sel seuqleuq sebirb ed rinevuos iuq tneutrevé’s à rehcorcca’s xua siorap ed nom neârc, tnaçnofen sruel selgon snad sem so nifa ed en sap es ressial rituolgne rap el sar ed eéram. Ed nom cas, sdnetne’j el tnemetnit sed sellietuob iuq tneuqalc sel enu etre sel sertuan el tnahc sed senèris iuq tnelleppa’m, tnof retnom al noiatnet à’uqsuj ec euq ej en sios silp elbapac y’d retsiér te edèce. Selle tnesiab snad nom cas sec sellietuob, ej el sias, ej sel sdnetne. Al tiun selle tnelruh nom mon emmoc is sem sniam tneiappirga sruel sehcnah te sel tneianerp tnemegavuas. Selle tnelruh : MAIL MAIL MAIL MAIL. Sdnerp iom sulp trof, MAIL ! Siaf reuqalc set selliuoc ertnoc som uaeb titpet luc, MAIL ! Y-sav, sneiv, sneiv, sneiv, essial iot rella rus am eugnal, y-sav, sneiv, sneiv, sneiv, ej et iarecus à’uqsuj al nif. Selle tnessiuoj snad nom cas sec sellietuob, ej el sias, ej sel sdnetne. Ej sius reul evalcse, écrof ed resop sem servèl rus sruel stoluog, écrof ed retnetnoc reul odibil, te uolg, te uolg, te uolg. Tse’c iom iuq inif rap relava reul emreps. Iouqruop li-t-a es niatup ed tûog ed ellennac ?

Un jour, deux jours, trois jours. Aucune idée. Depuis combien de temps étions nous partis ? Aucune idée. Si vous voulez savoir, je pense que je suis anormalement constitué. Mon anatomie a connu un bug, une erreur de fabrication, mais vous le savez déjà : Je suis une erreur de la nature, alors un peu plus ou un peu moins… Non, ce que je veux dire, c’est que mon cœur, cette chose gluante qui bouge et fait du bruit, eh bien figurez vous qu’elle ne se situait pas dans ma poitrine. Non. Les autres oui mais moi, non. Mon cœur se trouvait, à la base, entre mes doigts de pieds. Un tout p’tit cœur pas plus gros qu’un furoncle. Et à chaque pas, il remonte. Il remonte. Il remonte. Me donnant la nausée. A chaque fois qu’un de mes pieds distanciait l’autre pour former cette chose magnifique que l’on nomme communément la marche, j’avais un peu plus l’impression que j’allais vomir. Répandre mon alcool chéri par grands jets sur ces quelques restants de neige bien trop blanche, car mis appart de l’alcool, je n’avais absolument rien à rendre. On me força bien évidemment, m’obligea à me nourrir ou du moins un peu mais cela ne changeait absolument rien à mon état catastrophique : Un cadavre. Voilà ce à quoi je ressemblais désormais, ayant presque franchis cette infime frontière entre la vie et la mort, ou m’en approchant du moins de plus en plus. On m’obligeait également à marcher sans que je n’en comprenne la cause, sans que mon corps ne soit réellement capable de répondre à la demande et s’exécuter. Je me traînais plus que je ne marchais, si l’on veut être tout à fait franc. Et mes dents claquaient, si fort que ma langue s’en serait sans doute transformée en steak haché si jamais elle s’était mise en travers de leur chemin. Pourquoi est-ce que « jamais » et « j’aimais » se ressemblent tant ? Encore une erreur du plus grand nombre, qui, au fil du temps, serait passée dans le langage courant ? L’amour associé à l’absence de futur. Tuot tiatnes tnemellet al ellennac ruotua ed iom.

Il aurait pu se passer n’importe quoi que je ne m’en serais même pas rendu compte, trop absorbé par le tintement jouissif de mes bouteilles pour me préoccuper du monde environnant. Le Mail que tous connaissaient avait disparu, c’était certain. Je ne parlais plus, ne mangeais presque plus, ne dormais pas beaucoup plus, en somme je n’étais qu’un genre de fantôme à peu près là, bien plus ailleurs ceci dit. Et j’étais constamment ivre, ce détail ne sembla échapper à personne. Quand bien même je décuvais, au bout de longues heures, toujours je reprenais une de ces sulfureuses amies et en avalais une gorgée, répondant à leurs appels frénétiques. Je ne voulais pas décuver, je ne voulais pas me souvenir, je ne voulais pas penser à eux, et encore moins à lui. Si la sobriété signifiait la douleur, alors je n’en voulais pas, et malheureusement c’était bien ce qu’elle représentait. Dès que les effets de l’alcool s’estompaient, dès qu’ils se faisaient moins présents, moins imposants, son visage me revenait en mémoire et aussitôt, mon cœur criait au supplice. Des centaines de questions, toujours les mêmes, assaillaient mon cerveau sans que je ne puisse y trouver la moindre réponse, ou bien ne voulais-je justement pas les trouver. Je ne voulais pas me dire qu’en cet instant précis, Samuel se trouvait très certainement dans les bras d’un autre. Qu’il ne pensait plus à moi. Que je n’avais jamais existé. Qu’il m’avait définitivement abandonné, oublié, massacré. Pourtant, même lorsque j’étais complètement saoul je sentais les semral couler sur mes joues, incroyablement chaudes en comparaison de la température extérieure. Ces semral, ce fut bien la seule démonstration que je fis de ma souffrance toujours bien présente, seulement cachée derrière quelques gorgées de Muhr.

Quatre jours, cinq jours, six jours. Aucune idée. Depuis combien de temps étions nous partis ? Aucune idée. Parfois, il me semblait entendre certaines personnes se plaindre de mon rythme de marche, beaucoup trop lent apparemment. Je faisais ce que je pouvais et encore, je ne savais même pas pourquoi je le faisais. Ej ne’m siatuof. Cependant, on m’obligeait également à aller bien plus vite que ce qu’il ne l’aurait fallu et bien évidemment, j’en fus incapable sur le long terme. Incapable de maintenir le rythme, incapable de reprendre ma respiration, incapable de ralentir mon cœur qui battait la chamade. Il me semble m’être évanouis, peut-être, quelques heures ou même une journée. Ej ne’m siatuof. Seulement, on me força également à reprendre la route, qu’importe que je sois en mesure ou non de poursuivre et finalement, les plaintes devinrent plus distinctes, plus agressives, plus violentes. Nous étions en retard par ma faute ? Ej ne’m siatuof. A vrai je ne savais même plus quelle était notre destination, et ce que nous comptions y trouver. Je compris encore moins les soudains cris de joie lorsque nous arrivâmes à proximité de ce qui semblait être une ville. Les quelques points lumineux au loin dansaient devant mes yeux, étaient flous tant j’avais bu et tant je rencontrais de difficultés à me tenir debout, droit, sur mes deux jambes. La nuit était à présent tombée depuis quelques heures, mon corps tout entier tremblait comme une feuille à tel point que Gabrielle, l’un des seuls visages encore familier autour de moi, dût me soutenir afin que je puisse continuer à aligner un pas après l’autre. Un souffle de soulagement s’abattit sur notre groupe, les exclamations heureuses se faisant de plus en plus vives et finalement, nous entrâmes dans la ville. Ou du moins c’est ce dont j’eus l’impression, impossible d’en être véritablement sûr étant donné les quelques grammes d’alcool qui couraient dans mon sang, déchirant mes veines au passage. Pourquoi ne me laissait on pas m’écrouler là, aux portes de la ville, mourir comme je le désirais tant au fond de moi ? Pourquoi se bornait on à me soutenir et me faire avancer, à me forcer à avaler des cachets de temps à autres ? Pourquoi ne me foutait on pas la paix, bon sang ? Mon regard était si embrouillé, embrumé, comme si mes prunelles avaient été envahies d’une épaisse couche de gras, que je ne parvenais à le poser sur quoi que ce soit et ainsi distinguer ce qui m’entourait. J’avançai, c’est tout. Le monde autour de moi défilait sans que mes yeux n’y saisissent quoi que ce soit et finalement, el emêm soahc tiangér ruotua ed iom emmoc snad nom tirpse.

On s’arrête, annonce une liste de nom puis une direction à suivre. Je n’y comprends pas grand-chose, ferme les yeux en posant ma joue sur l’épaule de Gabrielle qui à présent me soutenait de tout mon poids, un poids ceci dit bien moins élevé que la normale. J’entends, oui, mais je n’écoute pas. Ej ne’m suof tnemellet.

« J’arrive, je vais d’abord essayer de trouver Mathilda pour lui confier Liam. »

Et là, mes yeux s’ouvrent d’un coup sous l’effet de l’horreur, de l’effroi, de la peur également. Pas Mathilda, n’importe qui mais pas elle. Pas Mathilda ! Je me redressai, secouant frénétiquement la tête en signe de négation, bredouillant des dizaines de mots qui, collés les uns aux autres, ne signifiaient absolument rien. Mon cerveau ne parvenait plus à réaliser les bons assemblages, et bien qu’elle n’y comprenne sans doute rien, Gabrielle tenta vainement de me rassurer en m’assurant que tout irait bien, que l’on allait bien s’occuper de moi. Mon corps cognait si fort dans ma poitrine que je dû me reculer pour de nouveau vomir, tombant à quatre pattes sur le bas côté de la route, crachant mon âme à grands coups de nausées. Comme à son habitude en ces cas là, Gabrielle s’approcha doucement de moi pour attraper mes cheveux et les maintenir en arrière le temps que je me calme, le temps que la nausée faiblisse et que je puisse me redresser. De tout le voyage, ce fut la seule personne qui pu s’approcher de moi ainsi que me toucher, la seule dont la présence ne me révulsait pas. Pourtant, en cet instant, je sentais qu’elle allait très rapidement me révulser également. Lorsque j’eus terminé de vomir mes tripes, elle m’attrapa par le bras et m’aida à me relever, répétant une nouvelle fois qu’il fallait que j’aille à l’infirmerie. Je me débâtis immédiatement, mes gestes devenant soudainement beaucoup plus vifs et brutaux.

« Lâche moi ! Lâche moi connasse ! »

Malheureusement, je ne possédais que de bien maigres forces, sans doutes faciles à maîtriser, même pour une femme. Elle commença à me traîner par le bras mais je forçai pour ne pas avancer.

« Fous moi la paix espèce de pute, grosse pute, grosse salope, va sucer ton amant au lieu de me faire chier ! »

Rien y fit et très vite, plusieurs autres personnes l’aidèrent pour me transporter jusqu’à l’infirmerie. Ma colère se dirigeait pourtant toute entière sur Gabrielle.

« T’es qu’une putain de connasse, Ethan avait raison, Ethan avait raison salope ! »

Lorsque nous fûmes arrivés à l’infirmerie, j’étais si épuisé que je n’avais plus que la force de bredouiller quelques insultes de nouveau incompréhensibles. Mathilda vint ouvrir la porte et aussitôt, son regard glacial se posa sur moi. Elle murmura un genre de « merci de me l’avoir emmené, vous pouvez y aller » et m’agrippa l’épaule pour me forcer à entrer. Une fois là, je me laissai tout bonnement tomber sur la première chaise venue et prit mon sac à dos, en sortant une bouteille au hasard. Mathilda s’approcha lentement de moi.

« Qu’est ce que tu fais ?
- Ca se voit, nan ? »

Sur quoi j’avalai une longue gorgée de Vodka, me moquant éperdument de son regard assassin.

« Pose la bouteille Liam.
- Va te faire foutre. »

Ses mains s’approchèrent aussitôt de moi, je bondis néanmoins avant qu’elle n’ait pu ne serait-ce qu’effleurer la bouteille, ma précieuse bouteille. Nous nous regardâmes quelques instants en silence avant qu’elle ne tente une nouvelle fois de me retirer la bouteille et cette fois, j’attrapai au passage son poignet et le tordis de toutes mes forces.

« Dégage ! »

Elle eut une grimace de douleur avant de se reculer vivement et finalement, après m’avoir observé encore quelques instants d’un regard que je ne lui connaissais pas, d’un regard mis inquiet mis déçu, elle reprit d’une voix beaucoup plus faible :

« Laisse moi au moins t’ausculter…
- J’ai dis non ! Dégage putain ! »

A bout de souffle, je l’observai de ce regard de dément, de drogué affolé lorsqu’il sent qu’une menace cherche à lui retirer sa dernière échappatoire. Sauf que j’y tenais à cette échappatoire, elle était mon dernier refuge, mon dernier foyer.

« Très bien. Calme toi, je te laisse une minute pour te calmer… Calme toi. »

Puis elle sortit de la pièce, m’y laissant totalement seul. Un long soupir de soulagement caressa mon corps avant que je ne me rasseye d’une fesse sur le bord d’un bureau qui devait être celui de Mathilda, buvant quelques gorgées brûlantes de plus. Le liquide délicieux réchauffait mon corps tout entier, semblait le ramener à la vie sauf que ce n’était qu’illusion, poussière aux yeux. Au fond, tout au fond de moi, je crois que je savais que je me trompais en imaginant que l’alcool me sauvait de la douleur, malheureusement le besoin était désormais bien plus puissant que ma volonté ou ma raison. Et puis, au bout de longues minutes, alors que j’avais levé les yeux vers le plafond que je fixai obstinément sans même réellement m’en rendre compte, la porte s’ouvrit de nouveau. Avec lenteur je tournai mon visage vers la personne qui se tenait debout face à moi, la dévisageant sans réellement comprendre ce qu’il se passait. Ce n’était pas Mathilda… Non, il s’agissait d’un homme, grand, qui me regardait avec une drôle d’expression. Mon cœur se mit à battre la chamade sans que je n’en comprenne la cause même si, tout au fond de moi, je sentais que cet homme, je le connaissais, que je connaissais ses traits. Ma vue se brouillait facilement et je dû plisser les yeux pour mieux l’observer, tenter de remettre un nom sur ce visage pour le moment inconnu, ou presque. Mais pourquoi me regardait-il de cette manière ? Et qu’est ce qu’il foutait là ? Sans doute était-ce un médecin d’ici, un homme que Mathilda aurait envoyé à sa place afin de me maîtriser en cas de problèmes. Je me crispai, serrant les doigts autour de ma bouteille, mon amante. Il suffisait qu’il pose un seul doigt sur moi pour que je devienne une vraie furie et sincèrement, mon sang commençait déjà à bouillir dans mes veines. Mon corps se crispa encore davantage et mon corps se mit à battre encore plus vite lorsque le type prononça mon prénom, d’une voix brisée par ce qu’il semblait être de la peur. Comment Diable ce con connaissait-il mon prénom ? Et pourquoi avait-il peur ? Je n’avais pas été agressif à ce point avec Mathilda, si ? Je ne savais plus très bien, cet épisode là commençant déjà à s’effacer de ma mémoire inondée d’un doux parfum de Vodka. Finalement, il avança avec précaution d’un pas, puis d’un deuxième et soudainement, je me figeai.


L.E.U.M.A.S

Ce ne fut ni son visage, ni sa voix qui me permit de le reconnaître, mais bel et bien son parfum : Cannelle. Comment sa peau pouvait-elle sentir à ce point la cannelle ? Je n’en savais rien mais en tout cas, je n’étais pas heureux de le voir, loin de là. Qu’on m’impose la réalité de son existence aussi brutalement me déplaisait au plus au point, moi qui avais tenté de fuir cette image de lui par l’alcool, moi qui étais déjà saoul à en vomir sur les murs. Alors pourquoi étais-je confronté à Samuel ? Dans mon monde, ce monde créé de toutes pièces grâce à l’appui de l’alcool, Samuel n’existait pas et n’avait jamais existé… Pourtant, il existait. Et tout ce qu’il m’avait fait également. Tout le mal qu’il m’avait infligé était à présent bel et bien présent dans mon esprit, scarification cruelle imposée de force. La plaie ne s’était pas refermée. Je l’observai avec froideur lever ses mains comme pour me rassurer, me montrer qu’il ne désirait me faire aucun mal. Se doutait-il seulement que moi, j’avais très envie de lui en faire, là tout de suite ? Que j’avais envie de lui sauter à la gueule et lui arracher les yeux ? Sans doute pas, sinon il n’aurait pas répété une nouvelle fois mon prénom, précisant cette fois sa propre identité. Snas rennocéd, drannoc ? Ma voix fut sèche, glaciale, à l’image de ce que je ressentais au plus profond de moi. Quelques secondes se passèrent sans que ni l’un ni l’autre ne prononce un mot de plus, se dévisageant mutuellement, jusqu’à ce que je me redresse et m’approche de quelques pas. Iul rehcarra sel xuey te sel iul eriaf reffuob. Sans le quitter des yeux, mes doigts se serrant de plus en plus autour de la bouteille afin de contenir mes pulsions meurtrières, je m’approchai encore jusqu’à ce qu’il n’y ai plus que quelques centimètres entre nos visages. Ma voix ne fut qu’un souffle.

« Je sais qui tu es… et je sais aussi ce que tu es

Je me reculai en éclatant de rire à la vue de son regard perdu. Comme il était mignon… Comme le piège était attractif… Il maîtrisait décidément parfaitement bien l’art de la tromperie. Je ris encore, et encore, retournant près du bureau où je m’assis une nouvelle fois, le regard avec un grand sourire réellement amusé sur les lèvres. Il m’amusait, oui, à vouloir tant se faire passer pour ce qu’il n’était pas. Aurais-je dû croire en sa peur, en sa crainte, en son inquiétude ? L’amoureux mort de trouille pour le pauvre con qu’il a abandonné sans un regret ? Apparemment… Malheureusement pour lui, je n’étais plus décidé à me laisser avoir. Même son parfum, il pouvait se le foutre où je pensais : Plus rien ne m’attirait chez lui. Il me révulsait, me répugnait, me dégoûtait au plus haut point. Mon regard ne quittait pas le sien, et ce fut avec ce même sourire aux lèvres que je lâchai d’une voix faussement légère :

« Un fils de pute. »

Doucement, ces doigts si fins, si gracieux qui jouaient autrefois pour lui, rien que pour lui, s’attelèrent à retirer le bouchon de ma bouteille. Ut em sennod eivne ed rebreg.


Spoiler:



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MessageSujet: Re: Stairway To Hell [PV Liam]   Stairway To Hell [PV Liam] Icon_minitimeDim 26 Juin - 9:04

Un horrible silence s'installa. Un silence pesant. Oppressant. Effrayant. Cela dit, je préférais finalement mille fois ce silence plutôt que d'entendre la voix tranchante de Liam. Ses yeux m'assassinaient toujours et c'était difficile à supporter : Comment avait-il pu en arriver à ce stade de haine à mon égard ? J'avais certes commis des erreurs mais... A ce point-là ? J'avais sans doute fait plus que je ne croyais, et en fait, j'avais fait beaucoup plus de mal que je croyais lui en avoir fait. Ce qu'il était devenu n'était que le reflet de mon égoïsme. Oui, j'avais été égoïste, je l'avais éloigné de moi sois-disant pour son bien mais en réalité, c'était moi que j'avais protégé. J'avais eu tant peur de le perdre s'il découvrait certaines parties de mon être que je m'étais fermé à lui. Tout ce que j'avais fait, je l'avais fait pour moi, non pour lui. Et tandis que je l'observais se redresser et s'approcher, cette vérité s'imposait de plus en plus à moi. J'étais pétrifié, ne bougeait plus d'un centimètre, je ne pouvais plus détacher mon regard du sien alors qu'il l'aurait fallu pourtant : Cela m'aurait évité bien des souffrances. Il ne s'arrêta que lorsqu'il fut à quelques centimètres de moi, nos visages presque collés l'un à l'autre : Il empestait l'alcool. C'était une odeur forte, agressive, bien loin de la douce odeur qui se dégageait de lui habituellement. De toute façon, ce LUI auquel je ne cessais de penser était bien loin à présent. Sa voix s'éleva tout doucement et j'y entendis une froideur qui ne fit que tordre un peu plus mes entrailles. Je ne comprenais pas où il voulait en venir, j'étais complètement perdu. Je sursautai lorsqu'il se recula en se mettant à rire comme un dément. Les larmes me montèrent aux yeux : Alors la situation était à ce point-là risible ? Pourtant, il n'y avait pas de quoi rire, oh non... Il retourna s'asseoir sur sa chaise, tenant toujours fermement cette maudite bouteille dans ses mains. Un sombre sourire étirait toujours ses lèvres lorsqu'il me dit enfin ce que j'étais pour lui.

« Un fils de pute. »

Je serrai la mâchoire, serrai les poings, non pas de colère ou de haine mais de douleur. Cependant, je n'eus pas le temps de m'arrêter sur cette insulte car je vis ses doigts glisser sur la bouteille pour tenter de l'ouvrir. Non. Hors de question. Il n'allait plus toucher à cette merde, j'allais y veiller. Je me précipitai sur lui et posai mes mains sur la dite bouteille, chose à ne pas faire car il trouva la force de me repousser en me hurlant dessus. Mais j'avais moi aussi de la force et je ne lâchai pas la bouteille, l'empêchant ainsi de boire pendant au moins quelques instants. Malheureusement, cela ne fit qu'amplifier sa colère et sa haine et, je fus finalement obligé de le lâcher : Non pas pour éviter qu'il ne me blesse mais pour éviter qu'il ne se blesse lui-même. Certes en buvant il se blessait mais en devenant trop violent... Il était tellement ivre qu'il pouvait se faire mal et je ne le voulais pas. Je ne voulais pas... Je ne voulais rien de tout ça... Je ne voulais pas de colère, pas de haine, pas de... Séparation. Parce que c'était bel et bien ça qui se profilait à l'horizon. La façon dont il me regardait, les mots qu'il avait à mon égard : Il ne m'aimait plus mais me détestait. Ou peut-être, qu'au fond de lui, il m'aimait encore mais qu'il préférait l'ignorer. Je ne pouvais que m'accrocher à ce petit espoir. Je ne pouvais qu'espérer que si je lui parlais, si je lui expliquais, il allait finir par changer d'avis. Alors, au moment où il parvint à ouvrir la bouteille et la porter à ses lèvres, je me mis à parler. Ma voix fut encore plus tremblante, encore plus brisée mais je ne pouvais pas la contrôler. Tout comme je ne pouvais pas contrôler les larmes qui coulaient à présent sur mes joues.

-Liam...

Un nouveau regard assassin de la part de celui dont je venais de prononcer le prénom. Il n'avait pas envie de m'entendre, pourtant, il allait m'entendre. Il allait m'écouter.

-Je suis désolé... Je ne voulais pas te blesser comme je l'ai fait... Il s'est passé toutes ces choses et j'ai tout gardé pour moi parce que... Parce que...

Non, je ne pouvais pas lui mentir, je devais lui dire la vérité.

-J'ai cru que je voulais te protéger mais en fait j'avais juste peur de te perdre si je te parlais de tout ce qui m'arrivait. J'avais peur Liam. Mais je te jure, je te jure que je ne voulais pas te faire de mal...

Il n'écoutait pas. Ou peut-être qu'il écoutait et qu'il se foutait de tout ce que j'étais en train de lui dire. Pourtant, c'était mon cœur que je mettais à nu devant lui. Malheureusement, c'était trop tard, et c'était beaucoup plus tôt que j'aurais dû le faire. Mais même si c'était trop tard, je n'allais pas abandonner, pas maintenant. Il fallait qu'il m'écoute. Il fallait qu'il m'entende.

-Liam... Liam, je t'aime...

Et c'est là qu'il éclata à nouveau de rire et croyez-moi, cela m'arracha le cœur. Imaginez, un seul instant, être à ma place. Imaginez être face à la personne que vous aimez le plus au monde et imaginez qu'elle vous rit au nez au moment où vous lui dîtes que vous l'aimez. Si vous arrivez à l'imaginer, alors peut-être que vous comprendrez ce que je ressentais en cet instant. Non seulement j'avais mal mais j'avais de plus en plus peur. Je ne pouvais pas le perdre, c'était impossible. Ma vie sans lui n'avait aucun sens alors, je n'avais pas d'autre choix... Je devais le supplier de me pardonner, le supplier de ne pas me quitter, de ne pas m'abandonner. Alors qu'il riait encore, je me jetai à terre, à genoux et posai mes mains sur ses cuisses où mes doigts se refermèrent avec force sur le tissu de son pantalon. Il cessa immédiatement de rire et me regarda à nouveau avec ce regard assassin à glacer le sang. Je n'allais cependant pas reculer, il allait m'en falloir plus. Il m'ordonna entre ses dents de me lâcher mais je ne le fis pas. Non. Je n'abandonnerais pas.

-Je t'en prie... Je t'en supplie ne fais pas ça Liam... Je te demande pardon... Je te demande pardon ! Je ferai tout pour que tu me pardonnes mais ne me regarde plus comme ça, ne me parle plus comme ça et ne me laisse pas... Je t'en prie... Ne me laisse pas...

Mais c'était peine perdue. Plus je lui parlais, plus sa colère grandissant et je le sentais... Oui, mes mains posées sur ses cuisses, mon corps blotti contre ses jambes sentaient toute la tension qui émanait de lui. Il bredouilla quelques mots que je n'entendis même pas tant je répétais mes supplications, encore, et encore. Jusqu'à ce que je ressente une douleur fulgurante sur le haut du front. Sous le choc, je fermai les yeux, me reculant un peu en vacillant légèrement : Le bruit avait été sourd et c'était quelque chose de dur qui m'avait touché. Sa bouteille, à n'en pas douter. Mais ce n'était pas ce coup qui allait me faire abandonner. Non. Je n'abandonnerais pas. Seulement, au moment où je fis un nouveau geste pour me rapprocher de lui, je le vis esquisser un geste et un instant plus tard, j'étais étalé sur le dos, le nez en sang. Il n'était pas cassé, je l'aurais senti sinon mais Liam était tellement ivre que son geste, même s'il avait été violent, avait été désordonné enfin, si l'on peut dire... Une chose était certaine, il venait de me donner un coup de pied et se tenait à présent debout, même si ses jambes vacillaient un peu : Savant mélange d'alcool et de colère. J'aurais dû avoir peur de lui, j'aurais dû me reculer mais au lieu de ça, je me contentai de tourner sur le côté avant de me relever doucement, ma main venant essayer d'un revers le sang mêlé aux larmes sur mon visage. J'ignorais si je saignais là où il m'avait frappé avec sa bouteille et je m'en foutais. Ca n'avait pas d'importance. L'homme que j'aimais n'avait pas écouté une seule de mes explications. L'homme que j'aimais ne voulait pas m'accorder son pardon. L'homme que j'aimais était prêt à tout pour pour me repousser. L'homme que j'aimais me détestais. Parce que oui, même si en cet instant il n'avait plus rien du Liam que j'avais connu, je savais que quelque part derrière ce masque d'ivresse et de violence, il était encore là. Il existait toujours... Non. Je n'abandonnerais pas.

-L...

Au moment où j'allais parler, je réalisai que j'avais plein de sang dans la bouche : Ma lèvre en avait pris aussi un sacré coup mais je ne m'en étais pas aperçu. Je crachai le sang par terre : C'était loin d'être propre de faire ça dans une infirmerie mais franchement, vous croyez vraiment que j'étais en étant de penser à la propreté des lieux ?...

-Liam... Dis-moi ce que je dois faire ?...

Oui, j'avais besoin que lui me dise ce que je devais faire parce que j'avais eu beau m'expliquer, j'avais eu beau le supplier, ça n'avait rien changé... Peut-être attendait-il quelque chose en particulier de moi ? Quelque chose qui ferait en sorte qu'il pourrait me pardonner mais que je n'arrivais pas à voir... Quelque chose qui m'échappait comme tant de choses m'avaient échappées. Ils étaient bien loin les moments heureux et insouciants que nous avions vécu ensemble. Ils étaient bien loin les mots doux. Elles étaient bien loin les promesses d'amour. Tout ça avait péri en même temps que ces Hors-La-Loi que j'avais tués...


Dernière édition par Samuel Brimstone le Dim 26 Juin - 17:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Stairway To Hell [PV Liam]   Stairway To Hell [PV Liam] Icon_minitimeDim 26 Juin - 15:32

Je détaillais son visage, ses expressions, son mensonge tandis que je tentai de retirer le bouchon de ma douce bouteille. J’admirais sincèrement sa faculté à dissimuler sa véritable identité derrière de tendres regards et une lèvre inférieure tremblante, joli petit minois pleurnichard que voilà. Chapeau l’artiste, comme on dit. Dire que j’y avais cru pendant des mois, et des mois, et des mois… Presque une année en réalité. Presque une année à gober chacun de ses mensonges, excuser chacune de ses erreurs, passer outre le moindre de ses petits défauts qu’il faisait toujours en sorte de très bien dissimuler de toute manière. J’estimais avoir été trompé, abusé par ce visage, ces traits d’une douceur extrêmement bien feinte tandis que les intentions de Samuel se révélaient des plus sombres. Et toutes ses promesses… J’en avais la nausée rien que d’y repenser. Tant de mots qui ne signifiaient absolument rien, envolés, sacrifiés, pour une raison qui me demeurait inconnue. Certes savais-je qu’il m’avait pris pour un con, mais pourquoi ? Pourquoi moi ? Pourquoi aussi longtemps ? Sans doute avait-il sentis ma fragilité en me voyant, ma douceur, mon incapacité quasi notoire à dire « non » à qui que ce soit. Sans doute s’était-il dit qu’une personne comme moi représentait la proie idéale, la souris parfaite pour tomber entre ses griffes. Comme j’avais été idiot d’y croire ! Aujourd’hui je savais, enfin à peu près, car soyons honnête : L’alcool déformait beaucoup de ce que je pensais réellement. La plupart des reproches que je lui adressai silencieusement tout en l’observant possédaient effectivement la même base que ceux que mon cœur ressassait en réalité, mais il y avait une grave, très grave extrapolation derrière… L’alcool rendait ce qui avait déjà été éprouvant, douloureux pour moi, encore plus difficile à gérer, encore plus profond, encore plus virulent. Et c’était sans doute cela qui me rendait si mauvais. Mon sourire amusé ne disparut que lorsque je vis Samuel s’avancer rapidement vers moi, ses mains cherchant immédiatement à effleurer ma précieuse bouteille. Tse’c al enneim, ériofne !

« LAISSE LA MOI, LAISSE LA MOI ! »

Et mes hurlements se faisaient de plus en plus puissants, de plus en plus plaintifs alors que ses mains s’évertuaient à m’ôter ma dernière issue de secours. Samuel était d’une cruauté sans limites. Non seulement il faisait de ma vie un calvaire, mais en plus il se croyait en droit de pouvoir me retirer la seule chose qui me permettait encore de tenir, plus ou moins, le coup. En clair, il m’arrachait le cœur et refusait qu’on m’en trouve un autre, même un faux, même une illusion, même un simple mirage : Il refusait m’accorder toute solution, qu’importe sa véracité. Il refusait qu’on soulage ma souffrance, il refusait qu’on m’épargne davantage de cris d’horreurs, de frissons d’épouvante… Il y opposait un refus catégorique même. J’étais condamné à errer dans ce désert de souffrances horribles sans un seul point d’eau, sans un seul refuge et qu’étais-je censé devenir ? Il s’en moquait éperdument, ce problème n’était pas le sien. Les semral de rage commencèrent à me monter aux yeux tandis que mes doigts serraient de plus en plus fort mon dernier espoir, cet espoir que Samuel tentait obstinément de me retirer. S’il avait su comme je le haïssais en cet instant, ne serait-ce que pour avoir voulu m’ôter ma dernière délivrance… Pourtant, il finit par abdiquer et se recula, me jetant un regard qui ne fit qu’accentuer mon dégoût envers lui. De l’inquiétude. Ma langue me brûlait, oui, il me brûlait de lui d’aller se faire foutre bien profond, qu’il ne pouvait plus compter sur son joli petit jouet, que je le méprisais et le détestais de toutes mes forces. Ceci dit, ma langue brûlait encore davantage de se faire caresser par mon amie Vodka, appréciant sa douceur, sa délicatesse, puis la délicieuse brûlure courant le long de mon œsophage. J’étais amoureux d’elle désormais, alors, sans plus attendre je défis son bouchon et l’effleurais de mes lèvres comme elle l’aimait tant, je la faisais frissonner de plaisir entre mes doigts par le simple frôlement de ma peau contre son goulot. Pur moment d’érotisme, de sensualité entre nous deux, de passion certes écorchée mais pas moins belle pour autant, non. Je l’aimais plus que de raison, et ces brefs moments que nous partagions, jamais beaucoup plus long qu’une ou deux gorgées, je ne voulais les briser pour rien au monde. Malheureusement, ce fut justement ce moment si précieux que choisis l’autre con pour m’appeler une nouvelle fois, déchirant le voile de mon doux repos, de ma jouissive délivrance.

Très lentement, mon regard se détacha de mon amante pour se poser sur le monstre d’égoïsme qui me faisait face, celui qui ne parvenait qu’à me rendre malheureux mais ne supportait pas que je puisse m’évader, m’échapper. Lui échapper. Il était pourtant trop tard, je ne lui appartenais déjà plus, aussi pouvait-il s’en aller sur le champ que cela ne m’aurait pas dérangé. Mais non, il demeurait là, devant moi, chialant comme un môme. Ou en tout cas, feintant à la perfection quelques semral qui me paraissaient n’être que honte, tromperie et sadisme. Je soupirai profondément, me lassant déjà de ses entourloupes, quand bien même je sois tombé dans le piège jusqu’à présent, désormais cela ne fonctionnait plus avec moi. Il me paraissait pathétique alors que durant des mois, je lui avais voué un amour sans tâche, un amour plein de fierté, d’admiration également, aujourd’hui Samuel ne valait guère plus que le premier clochard rencontré dans la rue. Et il m’avait privé de ce tendre moment d’amour entre moi et ma Chérie… Pendant qu’il parlait, blablatait dans le vide puisque je n’avais absolument plus l’intention d’écouter ses balivernes, j’observai le fond de ma bouteille, estimant jusqu’où le niveau du liquide pourrait m’emmener si jamais je l’avalais d’un coup. Parviendrais-je à anéantir de nouveau Samuel de ma mémoire, de ma vue ? Se pouvait-il qu’en buvant, encore, et encore, et encore, je puisse ne même plus le voir alors qu’il se trouvait à quelques centimètres à peine de moi ? Au-delà de mes questionnements, j’entendais ses paroles, ce qui ressemblait fort à des justifications, peut-être même des excuses, mais ne les écoutais pas. Pourtant, j’entendis relativement distinctement son « je te jure que je ne voulais pas te faire de mal », et me mis doucement à secouer ma bouteille, désireux de recouvrir la voix de ce connard par les délicieux cris d’extase de ma bien aimée. Elle, elle ne me voulait pas de mal, au contraire : Elle m’apportait le réconfort par l’oubli. Et c’était déjà une vieille amie… Je la connaissais depuis des années, jamais elle ne m’avait abandonné, ELLE. Jamais elle n’avait décidé de me lâcher du jour au lendemain, jamais elle ne m’avait mentis, jamais elle ne s’était éloignée de moi, ELLE. Oui, elle valait décidemment bien mieux que Samuel, quoi qu’il puisse dire ou faire il ne lui arriverait jamais à la cheville.

Evidemment, il m’aimait ! Comment avais-je pu passer à côté de cette info capitale, hein ? J’éclatai aussitôt de rire, crachant à ma manière sur son manque d’honnêteté et de franchise. Il ne servait à rien que de poursuivre dans la comédie, je ne jouais plus, inutile de faire durer le suspens, le rideau allait s’abaisser et les acteurs rentrer chez eux, comme si de rien n’était. La pièce qu’il me jouait, sorte de tragédie à l’eau de rose aussi infecte que minable me donnait la nausée et pourtant, je trouvai effectivement la force de rire de ses frasques. Comment réagir lorsque l’on sait très bien que quelqu’un vous ment et qu’on le voit s’enfoncer de plus en plus dans ses mensonges ? Comme ça, c’est tellement drôle. Ce qui fut moins drôle, c’est le moment où il se jeta par terre contre mes jambes. Aussitôt mon corps entier se crispa, à la manière d’un chat que l’on aurait jeté dans l’eau, je sentis soudainement la pression de mon corps s’élever d’un niveau et bientôt, elle allait empirer encore. Mon regard fut de paire avec ma voix : Froid, dur, sévère. « Lâche-moi immédiatement » sifflai-je, de plus en plus débordé par ce contact infâme. Cependant il n’en fit une nouvelle fois qu’à sa tête, ne prenant de toute façon jamais ce que je pouvais ressentir au sérieux, et se lança dans un nouveau monologue. Des supplications, des excuses, des promesses encore. J’avais envie de lui déchiqueter la langue afin d’être certain de ne plus jamais entendre ces traîtres paroles de sa bouche, ces paroles auxquelles j’avais tant cru et qui à présent me faisait tant de mal. « Menteur, menteur, menteur… » Voilà ce que je me répétais dans ma tête afin de ne pas prendre le risque de l’écouter réellement, de me laisser bercer par les illusions qu’il me servait sur un plateau d’argent. « Va te faire foutre », aussi. Mais l’un allait de toute façon avec l’autre.

« Ca suffit, lâche moi maintenant… »

D’ordinaire, ma voix n’avait pas cette froideur propre aux derniers avertissements : « Lâche moi, ou tu vas en payer le prix », mais comme toujours Samuel s’en fichait. Il n’écoutait que lui, que ses promesses afin de vérifier leurs formulations, vérifier que le mensonge fût parfait, réglé comme du papier à musique sans aucune possibilité d’y échapper. Alors je fis ce que n’importe qui à ma place aurait fait, ce qui me permettait d’enfin en terminer avec lui et bien lui faire comprendre qu’il me répugnait : Je le frappai. Certainement beaucoup moins fort que je ne l’aurais voulu, ma fidèle amie fut néanmoins d’un certain secours dans ma tâche. D’ailleurs, je parvins à le faire reculer. Enfin, presque. Quelques secondes à peine après l’avoir frappé sur la tête, il revint à la charge et commença déjà à se r’avancer pour agripper de nouveau mes cuisses. Je fulminai intérieurement, insupporté par son insistance, son culot : Je ne voulais plus le sentir près de moi, plus qu’il me touche, pour qui se prenait-il à la fin ? Croyait-il que j’allais céder pour quelques caresses, comme autrefois ? Ce temps était terminé, fini, abolis, et il fallait qu’il le comprenne. Le coup partit sans même que je m’en rende réellement compte, l’atteignant en plein visage et cette fois, il ne tenta rien pour se relever et me sauter de nouveau dessus. Me levant, je manquai de lui cracher au visage, lui jeter d’autres coups de pied, dans les cotes, en plein visage, dans le ventre… La haine courait en moi comme l’alcool parcourait mes veines, une haine qui pulsa de nouveau lorsqu’il s’apprêta à prononcer une nouvelle fois mon prénom, ou du moins essaya puisqu’il se contenta de cracher par terre, du sang en grande partie. Je n’avais même pas remarqué qu’il saignait. Quelques goûtes, plus ce qu’il avait recraché gisaient à présent sur ce sol si blanc, si immaculé, contraste parfait de la pureté et de l’horreur.

Et tandis qu’il reprenait la parole, moi, j’observai toujours ce sang. Je le trouvais beau. Une sorte de fascination macabre s’empara de moi et, durant de longs instants, je demeurai là, debout sans dire un mot, observant simplement ce sang par terre. Qu’exprimait mon regard ? Certainement pas grand-chose. J’ai beau vouer une adoration sans bornes à mon amie Vodka, il faut bien avouer qu’elle ne m’aide pas vraiment à réfléchir. Pourtant j’avais bel et bien entendu sa question, seulement tant de choses me venaient à l’esprit que je ne pouvais formuler seulement une réponse. Les mots s’emmêlaient dans mon crâne, se mélangeaient de sorte à ce que personne mis appart moi ne puisse les démêler et, malgré tout, je tenais à ce qu’il comprenne bien mon message car je n’avais pas l’intention de le répéter. Néanmoins, cette vision de son sang, son sang que j’avais tant voulu verser moi-même avait agis comme une douce caresser sur mon humeur et finalement, je me laissai aller à sourire. De ce sourire doux, ce sourire plein de tendresse que Samuel me connaissait bien et pourtant, il ne lui était plus destiné aujourd’hui : Je souriais à son sang, à l’idée de sa mort, de sa disparition. Pas à lui. Jamais plus à lui. Avec ce même sourire aux lèvres je finis par me laisser tomber à genoux face à lui, glissant mes mains sur les siennes je plongeai mon regard dans le sien.

« Tu veux vraiment le savoir ? Tu vas vraiment faire l’effort de répondre à ma demande ? »

Evidement, il acquiesça. Il me semblait apercevoir une douce lueur d’espoir dans ses yeux, qui ne me fit que sourire davantage.

« Suicide toi. Disparais définitivement de la surface de la terre… Tu as gâché ma vie enfoiré, tu m’as rendu aussi monstrueux que toi… Oui, oui, meurs. Meurs, ça ne pourra que faire mon bonheur. »

Tout en prononçant ces mots, mon sourire n’avait pas ternis une seule seconde. Comme j’aurais voulu qu’il meure… Comme j’aurais voulu qu’il disparaisse au fond d’un trou, qu’on le recouvre de terre et qu’on n’en parle plus… Plus jamais… Samuel ? Non, je ne connais pas, désolé. Il ne manquerait à personne de toute manière, et surtout pas à moi, surtout pas après tout ce qu’il m’avait fait… Surtout pas après ce qu’il avait fait de moi. J’ai finis par lâcher ses mains, mes yeux se posant de nouveau sur ce sang magnifique répandu sur le sol. Malgré moi, je me mis à chantonner de bonheur, sans même ouvrir la bouche je répétai, et répétai encore ces notes, que j’avais moi-même écrites, ces notes que j’aurais aimé pouvoir rejouer pour son enterrement afin d’en jeter la partition avec son cercueil. De toute manière ce morceau ne me plaisait plus, je ne lui trouvais plus aucune beauté, mais pour son enterrement… Surtout qu’il le connaissait parfaitement, ce morceau.

En admettant qu’il n’ait pas oublié la toute première mélodie que j’avais écrite pour lui.
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MessageSujet: Re: Stairway To Hell [PV Liam]   Stairway To Hell [PV Liam] Icon_minitimeMer 29 Juin - 19:04

Que pouvais-je faire d'autre à part lui demander la solution, à lui ? Rien de ce que je n'avais pu dire ou faire n'avait réussi à le satisfaire alors oui, il devait forcément avoir la réponse en lui. Il devait forcément avoir une idée de ce que je devais faire pour qu'il parvienne enfin à me pardonner. Je n'avais pas d'autre espoir que celui-là. Et lorsque je le vis se mettre à sourire doucement, l'espoir devint encore plus grand. Il avait la réponse. Il l'avait et il n'allait pas tarder à me la donner. J'allais enfin savoir ce que je devais faire pour tout arranger, pour pouvoir le retrouver. J'étais tellement obnubilé par cet espoir que je ne me rendais même pas compte qu'il souriait de cette façon à la vue de mon sang. Non, j'étais trop rempli d'espoir pour m'apercevoir de cela. Le voir sourire ainsi, avec tendresse, avec douceur, le voir redevenir celui qu'il était emplissait mon cœur de joie. Puis, il se laissa doucement tomber à genoux avant de prendre mes mains dans les siennes. Enfin un geste doux, un geste tendre, un geste rempli d'amour. Je serrai doucement les mains, et si lui était ivre d'alcool, moi j'étais ivre d'espoir. Nos regards se croisèrent et je fus tellement soulagé de ne plus voir de haine dans son regard que les larmes m'en montèrent une nouvelle fois aux yeux. C'est alors qu'il me demande doucement si je voulais vraiment savoir ce que je devais faire, si j'allais vraiment faire l'effort de répondre à sa demande. Mais bien sûr. Bien sûr que j'allais faire l'effort, bien sûr que j'allais faire ce qu'il voulait pour être pardonné. J'acquiesçai d'un hochement de la tête, plus que jamais désireux de connaître sa requête, plus que jamais rempli d'espoir quant à l'avenir : Il allait me dire quoi faire, j'allais le faire, et tout serait pardonné. Tout redeviendrait comme avant.

Comme avant quand nous étions heureux.

Son sourire s'élargit, le mien également et puis, il m'annonça enfin ce qu'il voulait que je fasse. Ce sourire qui avait pendant un bref instant éclairé mon visage disparut en un éclair. « Suicide toi. » Quoi ?... Que venait-il de dire ? « Disparais définitivement de la surface de la terre... » Non, il ne le pensait pas... « Tu as gâché ma vie enfoiré, tu m'as rendu aussi monstrueux que toi... » Alors comme ça, pour lui, j'étais un monstre ? Rien d'autre ? « Oui, oui, meurs. » Ca suffit... « Meurs, ça nje pourra faire que mon bonheur. » TAIS-TOI ! Plus un mot... Ne dis plus un mot je t'en prie... Parce que chaque mot est un coup de poignard en plein cœur, chaque mot m'approche de cette mort que tu souhaites tant me voir embrasser. Comment pouvait-il me dire des choses pareilles ? Comment pouvait-il souhaiter ma mort, et me le dire en face tout en souriant ? Comment avait-il pu passer d'un amour infini au désir de me voir disparaître de cette terre ? J'avais fait des erreurs oui, mais de là à souhaiter ma mort ? Lui qui avait tant voulu que je ne me suicide pas quand j'avais cru qu'il allait mourir et que je voulais partir avec lui... Lui qui m'avait supplié de rester en vie... Lui qui m'avait tant aimé... Oui, il m'avait aimé et ne m'aimait plus. Je me mis à trembler et quelques secondes plus tard, il lâcha mes mains avant de reposer son regard vers le sol. Cette fois-ci, mon regard prit la même direction que le sien et je m'aperçus enfin de ce qu'il regardait avec tant de douceur, avec ce sourire rempli de tendresse : Mon sang. Le sang que j'avais craché au sol... Voilà ce qui le faisait sourire de cette façon. Pas moi, pas l'amour qu'il avait pu ressentir pour moi... Mon sang. Ma mort. Ma disparition. Cette vérité me faisait horriblement mal. Savoir que l'homme que j'aimais me détestait à présent au point de vouloir ma mort était affreusement douloureux.

Et pourtant...

Pourtant, quand je l'entendis se mettre à chantonner cet air que je reconnus tout de suite, cet air qu'il avait composé pour moi, je ne pus m'empêcher de croire qu'il ne pensait pas réellement ce qu'il m'avait dit. Pourquoi chanterait-il cette chanson, notre chanson s'il ne m'aimait plus et qu'il voulait me voir mort ? Peut-être parce que finalement, c'était se montrer encore plus cruel ? Peut-être qu'il la chantait pour me rappeler ce qu'il avait fait pour moi, à quel point il m'avait aimé, mais qu'à présent, cette mélodie ne signifiait plus rien ? J'étais perdu. Je ne savais pas si je devais croire ce qu'il m'avait dit ou si je pouvais encore espérer... Doucement, je me mis à genoux, face à lui. Je restai quelques instants silencieux avant de trouver la force de parler.

-Est-ce que... Est-ce que tu parles du fond de ton cœur ?...

Il ne répondit pas et continua à chantonner. Alors, je décidai de l’interpeller, de parler plus fort.

-Liam ! Est-ce que tu parles du fond de ton cœur ?!

Il s'arrêta brusquement et releva de nouveau ce regard assassin vers moi.

-A ton avis connard?

Nouvelle insulte mais ce ne fut pas ce qui m'interpella. Non... Ce fut sa voix et son regard qui ne laissaient planer aucun doute : Oui, il avait parlé du fond de son cœur. Il reporta tout de suite son regard vers la tâche de sang et, quelques secondes plus tard se remit à chantonner, semblant se bercer tout seul avec cette mélodie qui, à présent, n'était plus que quelques notes ne voulant plus rien dire du tout. Alors c'était fini. C'était terminé. Il n'avait pas rompu, en tout cas, il n'avait pas employé les mots qu'on emploie dans ce genre de situation. Non, lui, il m'avait simplement dit que j'étais un fils de pute, un être monstrueux et qu'il voulait me voir mort. En matière de séparation, ça ne pouvait pas être plus clair. Alors, puisqu'il venait de me quitter, puisqu'il venait de réclamer ma mise à mort... Pourquoi continuait-il à chantonner cette maudite mélodie ? Pourquoi continuait-il à retourner le couteau dans la plaie dans cette façon ? Etait-ce sa vengeance ? Etait-ce un nouveau moyen qu'il avait trouvé pour me faire du mal ? En tout cas, ça fonctionnait. Ca fonctionnait même très bien... Si bien qu'au bout d'un moment, cette mélodie commença à me ronger de l'intérieur, à faire bouillir ce sang que lui rêvait de voir couler. Alors, ce fut plus fort moi, ce fut instinctif. Poussé par ma douleur, poussé par mon besoin qu'il arrête de chantonner cette mélodie, je le saisis par les épaules avant de me mettre à le secouer.

-Ca suffit... Liam ! LIAM ! TAIS-TOI ! ARRETE DE CHANTER CETTE CHANSON !!!

Mais aucune réaction, rien. Il continuait à fixer le sang tout en chantonnant, si bien qu'au bout de quelques instants, je finis par arrêter de le secouer et éclatai en sanglots avant de poser ma tête contre son épaule.

-Arrête... Je t'en prie... Ne la chante plus... Arrête de me torturer...

Oui, qu'il arrête. Cela dit, vous allez me dire que j'aurais pu le lâcher, quitter l'infirmerie et de cette façon ne plus l'entendre chanter. Alors pourquoi ? Pourquoi je restais là ? Parce que je n'arrivais pas à me relever et à partir. Ce geste, je ne pouvais pas le faire parce qu'il signifiait la véritable fin de notre relation et j'avais beau l'avoir compris, j'avais le savoir, je n'arrivais pas à m'y résoudre. Pas tant qu'il ne l'aurait pas dit. Pas temps qu'il n'aurait pas mis des mots sur cette rupture, des mots certes d'une banalité à pleurer mais que j'avais besoin d'entendre. C'est idiot, je sais. Le « Je veux que tu te suicides » avait été un message très clair et pourtant, j'avais besoin de l'entendre me dire que tout était terminé. Peut-être qu'au fond, cela me permettait d'espérer encore. Oui, j'étais tellement dingue de lui que j'arrivais probablement encore à espérer alors qu'il avait dit vouloir me voir mourir. Comment aurais-je pu arrêter d'espérer ? Comment aurais-je pu avoir la force de renoncer à tous mes rêves ? Comment pouvais-je abandonner l'espoir de vivre à ses côtés et aux côtés des jumeaux ? Comment ? C'était tout simplement impossible et inhumaine d'attendre de moi une chose pareille. Alors oui, je restais là à souffrir... Je restais là à pleurer la tête contre son épaule... Je restais là, près de lui, avant qu'il ne m'assène le coup fatal... Avant qu'il ne m'achève... Avant qu'il ne me retire mes dernières lueurs d'espoir... Avant que tout soit terminé... Pour toujours... Oh non... Pitié... Seigneur... Ne faites pas ça... J'ai prié pour qu'il s'en sorte et il a survécu... J'ai prié pour ne pas qu'il me soit enlevé et j'ai pu le garder près de moi... Ne me l'enlevez pas maintenant... Ne me faites pas affronter cette épreuve de plus... J'ai compris... J'ai compris mes erreurs... Je vous en prie, retenez-le... Empêchez le de s'éloigner... Empêchez-le de me quitter...

Pitié...

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Liam Marsden
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MessageSujet: Re: Stairway To Hell [PV Liam]   Stairway To Hell [PV Liam] Icon_minitimeMer 29 Juin - 23:28

/!\ Propos potentiellement choquants.

Il aurait été idiot que de penser que cette mélodie ne signifiait plus rien, car ce n’était absolument pas le cas. Ce qui autrefois représentait l’amour, la profondeur de mes sentiments, s’était transformé en une ode à la mort, un chant funèbre. Cela ne signifiait donc pas que ce morceau ne représentait plus rien pour lui ou pour moi, non… Il s’agissait seulement d’une évolution de sens, une métamorphose tout aussi importante aussi, déclarer qu’il n’eut plus raison d’être aurait été aberrant. Dans un même temps, il représentait également l’évolution de mes propres désirs, mes propres besoins et à présent, je ne dépendais plus de Samuel. Cette période était révolue, anéantie, enfin je parvenais à me détacher totalement de lui jusqu’à en souhaiter sa mort, sa disparition finale qui ne pourrait qu’alléger mon cœur. Terminé le temps où mon esprit ne s’habillait que de son visage, où mon corps entier vibrait à la moindre de ses caresses, le moindre de ses baisers. Aujourd’hui ne régnait sur mon cœur plus que Natacha qui, enfin, pouvait reprendre les pleins droits sur mon amour. Comment avais-je pu croire que Samuel m’apporterait ce bonheur perdu depuis tant d’années, qu’il parviendrait enfin à me combler ? Il n’avait apporté que souffrance, désolation et pleurs sur mon existence, comme si elle n’avait pas été suffisamment ravagée comme cela. Tout était terminé : Je voulais qu’il meurt. Je voulais qu’il se tue immédiatement, sous mes yeux afin d’être le premier à pouvoir me réjouir de sa disparition tant attendue. Je voulais pouvoir être le premier à déclarer : « Il est mort ! Le monstre est mort ! » et tous ensemble, nous aurions dansé autour de sa dépouille avant de l’enfermer une bonne fois sous terre, là où il se serait fait bouffer par les vers. Qu’il ne subsiste plus rien de lui ou de son passage sur terre, tout, tout effacer afin d’alléger le monde de ce poids, retirer à la nature cette erreur inadmissible et sordide. Qu’il meurt, comme cela serait doux, comme cela serait festif ! Aussi joyeux que ce pourpre tâchant le blanc, cette superbe lueur rougeâtre souillant l’immaculé : Exactement comme lui. N’étais-je pas si pur, si innocent avant de le rencontrer ? Ne m’avait-il pas tout bonnement souillé, salis de sa crasse intérieure, sa cruauté infâme ? Si… Avant lui je n’étais qu’un être de douceur, un être de bonté qui, jour après jour, s’était transformé en égoïsme à cause de lui. Tout était de sa faute, c’est pourquoi il méritait la mort. De toute manière son existence ne connaissait aucune note de positivité, rien d’utile à la race humaine, bien au contraire. C’était un monstre. Le monstre.

J’entendis ses mots, de loin, très loin, plongé que j’étais dans mon monde où il n’existerait enfin plus. Pourquoi l’aurais-je écouté ? Je voulais qu’il disparaisse à ma vue une bonne fois pour toutes, aussi lui accorder la moindre importance à présent aurait été purement illogique : Peut-être qu’en feignant son inexistence, il finirait tout bonnement par ne plus exister ? Les choses que l’on désire le plus ne finissent-elles pas par se réaliser lorsque l’on prie très fort pour cela ? Mais si, voyons… Prions très fort ce Dieu vengeur pour qu’il emporte définitivement le Tartuffe présent devant moi, faisons lui don de cette mélodie qui ne pouvait que lui plaire. Chantons, en cœur, afin que le monstre disparaisse enfin. Ce monstre qui s’évertuait à m’appeler, m’agaçant de plus en plus, m’empêchant de me persuader qu’il n’existait plus. Comment pouvais-je faire abstraction de lui s’il insistait aussi lourdement ? C’aurait été aussi difficile que de nier l’existence du Croquemitaine tout en le sachant pertinemment sous son lit. De plus en plus irrité je finis par relever mon regard sur lui, un regard soudainement beaucoup plus dur puisqu’une nouvelle fois, je n’avais pas été délicat, doux à son égard, mais bel et bien à son sang. Les mots fusèrent, caressant mes lèvres au passage de la même manière qu’un doux baume, une tendre pommade. « A ton avis, connard ? » Le pensais-je réellement selon lui ? Cela me paraissait pourtant d’une évidence limpide et pourtant, je comprenais sans mal son refus d’accepter la vérité. Lui qui fut toujours si sûr de lui, affichant sans faute une perpétuelle assurance qui avait le don de m’exaspérer aujourd’hui, il était normal que de refuser d’admettre que son masque était à présent bel et bien tombé. L’illusion ne prenait plus, la poudre aux yeux ne fonctionnait plus. Certes conservait-il sa gueule d’ange, son odeur abominable, sa gestuelle à la fois douce et terrible mais la seule différence venait de moi, de moi qui refusais d’y être réceptif un instant de plus. Qu’importe la beauté du Diable si personne n’y prête attention, aucune âme ne viendra plus se vendre à lui. Il suffisait de nier son existence. J’en étais capable.

Mes yeux n’eurent qu’à se poser une fois de plus sur ce sang superbe, chantant toujours mon envie de le faire couler un peu plus. Tellement plus. J’aurais pu m’en délecter tout comme je me délectais de ma ravissante amie Vodka, elle qui était pourtant si claire, si pure, comme de l’eau de roche. Totalement concentré sur ma prière, je parvins à ne même plus remarquer sa présence, son visage si proche, pas même lorsqu’il posa finalement ses mains sur mes épaules avant de se mettre à me secouer. Je le sentais, oui, mais m’en foutais éperdument. S’il désirait tant me voir cesser de chanter cette chanson c’était, je le savais, car il sentait sa fin venir, il sentait l’action de ce Dieu que je priais agir et forcément, cela ne lui plaisait pas. Il refusait de voir venir son trépas et pourtant, je ne cessais, incapable de renoncer si près du but, ce qui termina visiblement de le détruire. Voilà notre si grand, si beau Samuel tombé de son piédestal. Comme la chute devait être rude… Combien d’autres proies avaient fini par se dérober de lui avant moi ? Cet homme perdu à la guerre, comme il le prétendait ? Préférait-il le considérer comme mort alors qu’il n’avait finalement fait que le quitter, tout comme moi ? Cela ne m’aurait sans doute guère étonné. Ou bien l’avait-il tué de ses propres mains, blessé de voir que son piège ne fonctionnait plus… Il finit par arrêter de me secouer comme un prunier, fondant une nouvelle fois en semral alors que cela ne servait définitivement plus à rien puisque je savais qu’elles n’étaient que supercheries, mensonges. Mensonges. Tout chez lui n’était décidemment que mensonge, tromperie et trahison, rien n’avait de véritable consistance. Son visage se posa sur mon épaule sans que je ne réagisse, toujours absorbé par ma contemplation, jusqu’à ce qu’il ne lâche une phrase qui termina de me faire enrager. Quelques secondes à peine après, je cessai de chanter, cessai de respirer, mon regard toujours fixe sur cette tâche de sang et pourtant, mes pensées s’éloignaient bien de cette envie de mort à présent. Il me suppliait d’arrêter de le torturer… Comment osait-il ?... Sa laideur ne connaissait-elle donc aucune limite ?... Il se passa de longues secondes de silence avant que je ne réagisse réellement, posant ma main tout contre son torse afin de le faire reculer. Sans un mot, je me relevai, attrapant ma bouteille au passage puis l’ouvrit. Il fallait que je boive, immédiatement. En disant cela il repoussait de très loin mes limites de tolérance, ce qui entraînait mon besoin viscéral de boire. Et dès que je sentis l’alcool couler le long de ma gorge, dès que je sentis son goût si prononcé envahir ma bouche, un vent de calme s’empara de tout mon corps si bien que lorsque ma voix s’éleva, elle ne fut pas agressive.

« Tu ne sais rien de la torture si ce n’est la manière dont on l’inflige. Tu ne sais rien de la douleur mis appart les larmes de tes proies, tes jouets, tes marionnettes… Tout ceux auxquels tu as fait subir le même traitement qu’à moi. »

Debout face à lui, j’eus un profond soupir de lassitude en voyant ses semral couler avec toujours autant d’intensité. Il me répugnait tellement que doucement, je me suis accroupis face à lui avant de lui tendre ma bouteille, l’engageant apparemment à s’en enfiler une petite gorgée afin de tenir le coup. Il l’observa un moment avant de tendre la main vers cette dernière et aussitôt, j’eus un geste brusque, très brusque, qui lui éclaboussa le visage de Vodka. Ca faisait mal dans les yeux, la Vodka. Voilà qui lui donnait à présent une bonne raison de pleurer. Avec un rictus mauvais, je repris et cette fois, ma voix fut beaucoup moins calme.

« C’est toi qui torture les autres, tu veux que je te rappelle ? Tu veux que je te rafraîchisse ta putain de mémoire d’enfoiré ? J’étais heureux avant que tu ne débarques dans ma vie, tout allait bien pour moi ! TOUT ! Et toi, qu’est ce que tu m’as apporté, Samuel ? Réponds ! Qu’est ce que tu m’as apporté ?! »

Sanglotant, il ne parvint pas à m’offrir de réponse satisfaisante. Je réitérai le coup de la Vodka dans les yeux.

« Tu as créé un monstre à ton effigie, tu m’as poussé à faire des choses que je ne voulais pas. Rappelle toi ! Etais-je la même pédale que toi avant de te rencontrer ? Qui est-ce qui a fait de moi ce pédé que tu voulais tant que je devienne, à force de promesses et de mots rassurants ?! Qui est-ce qui m’a persuadé que ça ne faisait rien, que j’étais un être humain normal malgré tout ?! »

Voyant qu’il refusait une nouvelle fois de me donner la réponse, ce fut plus fort que moi : Je le giflai de toutes mes forces, si bien que je m’en fis mal à la main.

« TOI. TOI, TOI, TOI. Tu voulais que je sois la même suceuse de bites que toi ! Tu voulais que je sois le même monstre que toi ! Mais regarde moi… Je suis pas comme toi, je le serai jamais… On ne prie pas pour les sodomites, hein ? Pourtant, je prie si fort pour que tu meures ! »

Je me relevai, l’observant de toute ma hauteur.

« Et j’ai faillis perdre la vie pour toi… Tu m’avais si bien retourné le cerveau que j’ai presque perdu la vie pour ta gueule… C’est à cause de toi si je suis tombé malade, tu l’avais oublié ça aussi ? C’est à cause de toi que j’ai passé des semaines enfermé, mourant jour après jour ! Je ne t’aimais pas... tu m’as juste persuadé du contraire. »


Dernière édition par Liam Marsden le Dim 3 Juil - 12:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Stairway To Hell [PV Liam]   Stairway To Hell [PV Liam] Icon_minitimeSam 2 Juil - 19:28

Je ne pouvais plus le supporter... Je ne pouvais pas en supporter davantage. Cette mélodie... Ces notes qui s’échappaient de sa bouche étaient une torture : Il tailladait mon corps, mon cœur et mon âme. Il me taillait en morceaux, me mettaient en pièces et me rendait fou. Complètement fou. J'étais à la limite de craquer, de franchir un cap qu'il ne fallait pas que je franchisse, d'avoir des gestes que je ne voulais pas avoir. Son comportement me rendait tellement fou que j'avais réellement peur de finir par lui faire du mal. Et si à force de ne plus supporter de l'entendre chanter j'essayais de le faire taire ? Et si ?... Non. Je ne pouvais pas franchir cette limite. Je ne pouvais pas me laisser aller, me laisser submerger par ma douleur et être contrôlé par elle. Et la seule solution pour que cela n'arrive pas, il fallait qu'il se taise. Il fallait absolument qu'il arrête de chanter cette mélodie qui représentait tant pour moi mais qui me faisait beaucoup trop de mal. La délivrance arriva subitement, sans que je m'y attende. Il cessa de chantonner et le silence s'installa. On n'entendait plus que le bruit de nos respirations, la mienne me paraissait d'ailleurs horriblement forte comparée à celle de Liam. Doucement, mon cœur reprit un rythme normal tant j'étais soulagé de ne plus l'entendre chanter. Si seulement il avait pu continuer et m'épargner la suite. Si seulement je ne l'avais pas supplié d'arrêter... Je l'avais supplié parce que j'avais mal, parce que la folie me gagnait, parce que je pensais être libéré une fois qu'il aurait arrêté. Je ne l'avais pas supplié pour qu'il me porte un nouveau coup... Ou plutôt, de nombreux coups. Je sentis sa main se poser contre me torse et pousser pour me faire reculer : Je ne le forçai pas à rester contre moi. Sagesse ? Intelligence ? Intuition ? En tout cas, je me reculai doucement et l'observai se relever avant de boire une nouvelle gorgée. Mon cœur se serra : Le voir se détruire de cette façon me faisait tout autant mal que les paroles qu'il pouvait avoir à mon égard.

Et quelles paroles...

J'avais cru le pire derrière moi, qu'il avait dit tout ce qu'il avait à me dire : J'avais eu tort. Il estimait que je ne savais rien de la torture en dehors de savoir comment torturer les autres. Il estimait que je ne savais rien de la douleur en dehors de celle que j'apportais à mes... Proies... Jouets... Marionnettes ? Je ne comprenais pas. Je n'y comprenais rien. Depuis quand étais-je devenu cet homme-là pour lui ? Depuis quand étais-je devenu une pourriture qui utilisait les autres ? Je n'étais pas comme ça et il le savait mieux que personne alors pourquoi ?... Comment pouvait-il ?... Et la réponse tomba : « Tout ceux auxquels tu as fait subir le même traitement qu'à moi. ». Nous en étions toujours là : Mes erreurs me poursuivaient et n'allaient cesser de me poursuivre que lorsque j'aurais péri. Oui, je lui avais menti. Oui, je l'avais éloigné de moi. Et je pouvais comprendre ces reproches mais de là à penser que j'avais fait subir ça à d'autres... Pour le plaisir... Il avait beau avoir bu, il exprimait clairement l'opinion qu'il avait à présent de moi et je ne pus m'empêcher de pleurer encore, et encore... Une séparation brute, rapide, aurait été beaucoup plus facile à digérer. Mais tout ça... C'était trop difficile à supporter, à surmonter. Du coup, j'étais silencieux. Trop silencieux. J'étais incapable de dire quoi que ce soit, de m'expliquer et lorsqu'il se pencha vers moi pour me tendre sa bouteille, j'eus, l'espace d'une seconde, l'envie de le rejoindre dans son monde. Dans ce monde où tout semblait plus facile à dire, dans ce monde où plus rien n'était caché et où tous les secrets étaient dévoilés. Alors, doucement, après observé la bouteille, je tendis la main pour m'en servir. Liam eut aussitôt un geste brusque pour m'empêcher de l'attraper et je reçus de la Vodka en pleine figure.

Brûlant. La douleur physique s'ajouta au reste.

Je portai mes mains à mes yeux pour essayer d'essuyer l'alcool qui me brûlait : A présent, on ne pouvait plus distinguer mes larmes de tristesse des larmes provoquées par la délicate substance qui était en train de me brouiller la vue. Et pendant que je m'évertuais à essayer de calmer la brûlure, il continua doucement à m'achever, en prenant, je l'imaginais, un pied monstrueux. Comme si j'avais besoin qu'il me rappelle qu'il avait failli mourir à cause de moi, parce qu'il avait voulu me faire plaisir. N'avait-il donc pas compris que je m'en voulais et que je m'en voudrais toujours ? Avait-il perdu tout son bon sens ? Avait-il perdu la raison ? Nous avions eu cette discussion, plusieurs fois et c'était lui-même qui avait essayé de me rassurer pour que je cesse de me sentir coupable. Et maintenant, il faisait comme si je me sentais libéré de ce poids alors qu'il ne m'avait jamais quitté ? Non, ce poids ne m'avait jamais quitté et encore en cet instant, je m'en voulais terriblement d'avoir été le responsable de sa douleur, de ce qu'il avait traversé. J'aurais pu lui dire mais je n'en trouvais toujours pas la force et il était décidé à ne me laisser absolument aucun répit. Je sentis une nouvelle fois de la Vodka éclabousser mon visage et cette fois-ci je le baissai, étouffant un cri de douleur tant mes yeux me brûlaient. Avvec ma manche, je parvins à m'essuyer mais j'avais encore de l'alcool dans les yeux et il m'était impossible de l'enlever à part en les nettoyant correctement avec de l'eau mais je n'en avais pas à portée de main... Et finalement, je n'en voulais pas. Je n'en voulais plus. Parce que la douleur était doucement en train de me réveiller. Je relevai doucement mon regard aux yeux sans doute extrêmement rouges vers lui et l'observai sur le moment avec calme. Je ne pleurais presque plus. Petit à petit, ses mots me parvinrent avec un tout autre sens et une toute nouvelle façon de les voir.

Oui, je l'entendais d'une toute autre oreille à présent.

La douleur était toujours présente, tant physiquement que moralement, mais à présent j'étais plus calme et surtout plus capable de comprendre ce qu'il me disait. J'avais des torts. J'en avais énormément. Mais là, il était en train de tout retourner contre moi. Il était en train de me reprocher des choses qu'il n'avait pas à me reprocher. Et plus ses mots d'une pourriture extrême sortaient de sa bouche, plus je sentais la colère se mêler à la tristesse. Comment osait-il me parler de cette façon ? Comment osait-il me reprocher son homosexualité ? La gifle qu'il me donna fut le geste de trop. Je sentis mon corps se raidir : J'étais prêt à bondir. Il m'avait giflé de toutes ses forces mais je ne sentais même pas ma joue me chauffer tant j'étais aveuglé par cette colère et cette tristesse qui, laissez-moi vous le dire, formaient un cocktail explosif. Ses mots, leur agressivité, leur injustice s'accumulèrent... « On ne prie pas pour les sodomites, hein ? Poutrant, je pris si fort pour que tu meures ! » Encore... Et encore... Et encore... Et encore... Jusqu'au point de non retour. Jusqu'au point où je fus incapable d'en supporter davantage. Jusqu'au point où en un instant, je me redressai pour lui faire face et l'observer de toute ma hauteur avant de me jeter sur lui, mon avant-bras gauche trouvant sa place sous son menton en appuyant contre sa gorge et ma main droite attrapant son épaule avec force pour le pousser et le plaquer le mur. Je le sentis se débattre et forçai alors avec mon avant-bras, l'empêchant presque de respirer. Presque. Je sentis sa main se refermer sur mon poignet mais ne bougeai pas, mon regard de nouveau baigné de larmes planté dans le sien. Des larmes de tristesse, oui, mais surtout des larmes de haines... Des larmes de rage... Je sentis un coup violent dans mes côtes et une partie de moi comprit qu'il m'avait sans aucun doute encore frappé avec sa bouteille mais je n'allais pas le lâcher. Oh non... Pas si vite...

J'avais moi aussi des choses à lui dire.

-Qu'est-ce que tu crois ?... Que j'ai oublié ma responsabilité dans ce qui t'est arrivé ? Pas un seul jour... Tu entends ? Pas un seul jour ne passe sans que j'y pense et sans que je m'en veuille... Parce que si tu n'avais pas voulu me faire plaisir, tu ne serais jamais sorti tout seul et il ne te serait jamais rien arrivé. Jamais... Chaque jour de cette putain de vie j'y pense et jamais je ne me le pardonnerai : Jamais.

Un nouveau coup dans les côtes. Je forçai encore un peu plus avec mon avant-bras et sa main se serra un peu plus fort autour de mon poignet. Si je continuais à forcer, j'allais vraiment finir par l'empêcher de respirer.

-Maintenant, écoutes-moi bien : J'ai encaissé ce que tu m'as dis parce que je le mérite. Parce que j'ai fait des erreurs et tes reproches, pour ces erreurs, sont justifiés... Mais il y a des choses que je ne peux pas te laisser dire... Ou même insinuer...

Ses mots me revinrent en tête et sans que je puisse le contrôler, je me mis à trembler : A trembler littéralement de rage.

-Tu oses me reprocher ton homosexualité ?... Tu oses me reprocher d'avoir fait de toi ce que tu es ? TU OSES ?! Alors je vais te rafraîchir la mémoire Liam ! Qui m'a embrassé avant de me jeter comme une vulgaire merde ? Qui m'a ensuite ignoré ? Qui a fait comme si je n'existais pas ? Qui ai-je trouvé dans ma chambre en train de jouer cette PUTAIN DE MELODIE ?! Qui m'a fait sa déclaration d'amour ensuite ? QUI LIAM ? QUI ?! C'EST MOI PEUT-ETRE?!!!

Je plaquai un peu plus mon bras contre sa gorge et pendant un bref instant, il cessa de se débattre pour la bonne et simple raison qu'il avait la respiration coupée : Je n'avais pas réalisé à quel point j'avais mis de la force dans ce dernier geste, je n'avais même pas cherché à me contrôler. En le réalisant, je fus pétrifié et me reculai en titubant à moitié et en serrant mon bras contre mon torse. J'aurais pu le tuer... J'étais sur le point de le faire... J'avais eu tant mal que j'avais failli continuer à appuyer encore, jusqu'à ce qu'il s'étouffe. Je mis donc une bonne distance entre nous, par peur d'être de nouveau incapable de me contrôler et de me jeter encore sur lui. Et cette fois-ci, quand ma voix s'éleva, elle était de nouveau calme, mais encore plus brisée que quelques instants auparavant.

-Je ne vais pas le nier : Je t'ai aimé au premier regard. Je t'ai aimé comme un fou dès que j'ai croisé tes yeux... Mais à ce moment-là, je n'avais pas le moindre espoir pour nous... J'étais persuadé que tu n'étais pas attiré par les hommes... Tu avais tes enfants et...

Je me souvins de cette conversation avec Katarina alors que je n'avais aucun espoir, alors que je rêvais d'une vie aux côtés de Liam et des jumeaux sans pouvoir jamais parvenir à réaliser ce rêve.

-Je n'avais aucun espoir. Et je n'ai rien fait. Je ne suis pas allé vers toi... Je n'ai pas cherché à te séduire... Et puis tu m'as embrassé dans la cuisine et j'ai cru... Et puis plus rien et là encore, je t'ai laissé : Je n'ai pas cherché à reprendre contact ou à... Je t'ai laissé... Alors après oui, quand tu m'as fait ta déclaration je n'ai pas essayé de t'éloigner de moi... C'est toi qui l'a fait si tu te souviens bien... C'est toi qui avais peur de me faire du mal... Et je sais que c'est moi qui t'en ai fait... Beaucoup... Tu peux me reprocher ça... Tu peux me reprocher de ne pas t'avoir dit ce que je traversais... Mais tu ne peux pas me reprocher l'amour que tu éprouves pour moi et le fait que tu sois homosexuel. Parce que ça non plus, ça ne vient pas de moi.

Et alors que j'aurais dû m'arrêter là, une once de colère qui subsistait en moi me poussa à ajouter :

-Ca vient de toi, mais tu ne l'assumes pas. Tu ne l'as jamais assumé et tu ne l'assumeras jamais...

La frontière entre amour et haine est tellement infime.
Tellement fragile...
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Liam Marsden
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MessageSujet: Re: Stairway To Hell [PV Liam]   Stairway To Hell [PV Liam] Icon_minitimeDim 3 Juil - 6:34

[HJ : Je me suis couchée à 2h du matin parce que je voulais finir ta réponse avant aujourd’hui mais j’en ai pas eu le temps. MAIS, moi qui suis si gentille-adorable-généreuse-attentionnée-rayez-la-mention-inutile je me suis dit que tu apprécierais de lire cette réponse tranquillou dans ton lit ce matin ou au petit déjeuner DONC, je me suis levée à 6h30 pour avoir le temps d’écrire sans empiéter sur mes dernières révisions. En somme, j’ai dormis 4h30 pour ta bouille, pour te faire plaisir. Alors on pardonnera aussi bien les fautes d’orthographe, que de grammaire, que d’expression, parce que là… & Si ça te plait pas… GO SUICIDE. Ceci est donc un message préventif afin que même si cette réponse, assez étrange j’en conviens, te déplais, tu t’abstiennes de tout commentaire jusqu’à demain, c'est-à-dire jusqu’à ce que mes nerfs soient calmés sans quoi je risque de un peu péter un câble. Voilà, je vais retourner me coucher moi. Bonne lecture quand même ! ♥]

Souffre Liam, souffre. Passe plus de deux semaines enfermé dans une pièce minuscule, oppressante, à vomir tes tripes, presque t’étouffer tant l’air pénètre avec difficulté tes poumons. Chacune de tes respirations te semble être la dernière, chaque battement de ton cœur devient si douloureux que tu souhaites ardemment ta propre mort. Tu en arrives à te dire que rien ne pourrait être plus doux que ton trépas, t’apparaissant soudainement comme la délivrance absolue à ton malheur. Tu perds toute notion de dignité, on te baigne comme un bébé, te donne à manger car tu ne parviens même plus à tenir une cuillère bien que ceci se révèle de toute manière totalement inutile : Tu vomis sans cesse, maigris tellement que d’une silhouette plutôt fine tu passes à l’état de sac à os. Oui, on sent nettement tes os sous tes vieux vêtements à l’odeur de désinfectant. Seul un médecin frigide ose encore s’aventurer à tes côtés en évitant cependant avec soin d’apporter la moindre réponse aux centaines de questions qui t’assaillent, du moins tant que tu es éveillé car en plus de cela, tu ne parviens pas à tenir un état de conscience plus d’une heure ou deux. Vas-tu mourir ? On l’a pensé mais finalement, la vie tient encore à te faire du mal. Regarde Liam, cette vie, elle t’a prit, elle t’a réduit en miettes, te redonnant au bout d’une dizaine d’années de souffrances un nouvel espoir dans le but de te l’arracher avec encore plus de force. On te donne, on te prend. Sauf que lorsque l’on récupère le bien prêté, on te laisse encore plus pauvre qu’avant. Finalement, non, tu ne meurs pas, et pourtant tu aurais mieux fait de quitter ce monde avant de te faire encore davantage torturer. Viendra une attaque à laquelle tu réchapperas mais pas ta fille, ta précieuse fille, ta seule fille. Une balle dans l’épaule, et c’est de ta faute. Ton fils est traumatisé. Ton Amour aussi mais ça, tu ne le sais pas, tu ne t’en rends même pas compte. Il s’éloigne, te repousse, te laisse de côté et en vient même à te mentir, pour ton bien soit disant. Sans doute aurais-tu préféré qu’il te quitte mais au lieu de cela, votre relation se poursuit et devient une véritable comédie. Il part. Tes enfants également. Tout le monde t’abandonne, vois ! Tout le monde te délaisse, comment aurais-tu pu le supporter ? Tu sombres de nouveau dans ce torrent de souffrances dont tu ne peux t’échapper et c’est de cette manière que tu me retrouves. Je suis ton alcool, si précieux, si cher, ta seule échappatoire. Je suis là, je t’attendais depuis longtemps à présent, me demandant sans cesse quelle épreuve supplémentaire tu pourras surmonter avant de me revenir. Il y eut celle de trop, nous voilà de nouveau unis, à la vie, à la mort. Et crois-moi, je vais bientôt t’offrir cette mort que tu souhaites tant, cet apaisement : Tu ne le sais pas encore, ou peut-être t’en fiches-tu, mais je mange peu à peu les restes de forces que tu possèdes. Je les anéantis, et m’attaque à ton organisme. Le foie, ce foie déjà tant amoché par la maladie, je suis entrain de le détruire totalement. Le cerveau, en effaçant les souvenirs que tu désires expulser de ta mémoire, sais-tu seulement que je pourrais lui dicter tout ce qui me plait ? Cesse de commander l’appareil respiratoire, ne contrôle plus les mouvements, n’aie plus aucune analyse face aux différentes situations dans lesquelles tu te trouves. Tu pourrais très bien te faire écraser demain par une voiture pour n’avoir pas su faire le lien entre « voiture » et « danger ». Fort heureusement pour toi, il n’y a plus de voitures de nos jours. C’est toujours un risque en moins, non ?

Alors tu souffres, oui, décidemment tu souffres. Je constitue ta seule évasion, or elle se voit aujourd’hui piétinée par la cause même de tes souffrances. Et tu ne peux plus rien faire pour fuir la réalité, même moi je ne te suis d’aucun secours. Oh, ai-je oublié de le préciser ? Je ralentis également tes réactions, à tel point que lorsque l’homme qui te fait face se relève soudainement avec l’intention de te faire définitivement taire, tu mets beaucoup plus de temps que la normale à t’en rendre compte. Sans doute sans cela aurais-tu pu t’enfuir, ou du moins essayer, mais tu ne réagis réellement que lorsque tu sens son avant bras se coincer sous ta gorge, appuyant déjà sur ta trachée. On te pousse jusqu’au mur le plus proche tandis que tu tentes de te dérober à cette soudaine attaque, quand bien même j’agisse très nettement sur ton temps de réaction tu comprends tout même rapidement que tu aurais mieux fait de te taire. Pour toi, Samuel n’est qu’un monstre, tu sais très bien qu’il n’hésiterait pas une seconde à te tuer car désormais tu n’es plus son jouet. Tu sais très bien que son orgueil démesuré pourrait provoquer un événement malheureux, aussi te débats-tu. Malheureusement tes gestes sont désordonnés, imprécis, et ne font qu’agrandir sa colère : Déjà son avant-bras se presse-t-il avec un peu plus de force contre ta gorge, rendant ta respiration déjà difficile encore moins aisée. Tu ne veux pas qu’il te touche, pas même d’un doigt et pourtant il est là, si près de toi, son visage si proche du tien, son corps tout entier se collant à toi : Comme tu hais cela. Comme tu aimerais lui balancer un bon coup de pied dans ses couilles de pédé pour le calmer ! Mais tu ne le peux pas, il est bien plus fort que toi. Tes doigts se referment autour de son poignet dans l’espoir de lui faire sentir ta rage, ta haine en cet instant et que cela suffise à le dissuader de poursuivre sur sa lancée. Cet effort est pourtant vain. Ce que l’on peut lire dans tes yeux, c’est seulement la colère, la haine, l’amour que tu lui portes à bel et bien disparu pour le moment, et cette haine ne fait que se déchaîner encore plus fort en toi lorsque tu te rends compte qu’il pleure de nouveau. Tu détestes plus que tout ses larmes, l’estimant comme le bourreau dans cette histoire, or les bourreaux ne pleurent jamais auprès de leurs victimes. Il est odieux, n’est ce pas ? Nous y voilà : Tu es totalement coincé, alors tu t’en réfères une fois de plus à moi en lui donnant un coup de bouteille dans les côtes. Ce que tu sembles ignorer Liam, c’est que mon pouvoir n’est qu’illusion, mensonge, supercherie. Il n’y a que toi que je contrôle, n’ayant aucune prise sur les autres, ne pouvant décider de les obliger à te lâcher lorsqu’ils ont envie de t’étrangler. Je suis ton refuge, ta protection, ton issue de secours mais attention : Je ne mène nulle part.

Tu l’écoutes. Disons que tu n’es plus réellement en position de décider du contraire alors, oui, tu finis par écouter ce qu’il a à te dire quand bien même ses mots ne t’apparaissent que comme des preuves supplémentaires de sa cruauté. Il baratine, voilà ce que tu te répètes inlassablement de peur de te laisser de nouveau amadouer. Mensonge, mensonge, mensonge. Tu ne crois pas une seule seconde qu’il puisse se reprocher ta maladie ou qu’il y pense encore, après tout il s’en moque totalement de toi, tu ne représentes qu’un petit jouet avec lequel il s’est amusé, puis qu’il a jeté. La colère ne cesse de monter en toi, tu tentes une nouvelle fois de me faire intervenir dans cette agression en le frappant de nouveau avec la bouteille. Cesse, je ne peux rien pour toi. Son bras appuie un peu plus sur ta gorge, tu sens que bientôt il te sera impossible de respirer s’il continue de cette façon et cette fois, tes doigts se pressent plus fort autour de son poignet non pas pour lui exprimer ta rage intérieure mais pour lui demander de relâcher sa poigne : Au fond, tu ne veux pas mourir et pourtant, tu sais que tu le mérites. Qu’importe ! Il poursuit, admettant ses erreurs ou du moins feignant d’en avoir quelque chose à cirer mais tu es bien trop convaincu de connaître la vérité, aussi ignores-tu tout bonnement ses paroles. Même lorsqu’il se défend d’avoir mérité certaines de tes accusations, tu ne bronches pas, étant de toute manière dans une position de faiblesse à présent. Tu ne peux rien faire mis appart subir et attendre qu’il en ai fini avec toi, en espérant qu’il ne t’achève pas d’ici là. Qui sait ? Même moi, je n’ai absolument aucune réponse à t’apporter en cet instant. J’ai peur, en réalité. Peur que tu comprennes tout à coup que je ne suis pas un si doux refuge que cela, que tu t’aperçoives de mon emprise sur toi et décides de renoncer une nouvelle fois à ma présence. Seulement, tu es bien trop préoccupé par la situation dangereuse dans laquelle tu te trouves présentement pour avoir le temps de te questionner sur ma légitimité. Il tremble et toi avec, pas vraiment pour les mêmes raisons ceci dit. De nouveau j’ai peur : Il en vient aux passages que j’ai moi-même accentué de ta colère, au moment où j’ai tiré les ficelles pour toi, intervenant totalement dans ton sens de l’analyse. Ne te l’avais-je pas dit ? Je contrôle ton être tout entier à présent et si jamais, jamais, tu n’avais même pensé que ton homosexualité venait de lui, je l’ai fait pour toi. J’ai pris la vérité, la modifiant suffisamment pour que tu puisses gober le mensonge, t’en persuader, puis lui balancer en pleine gueule. Tu penses avoir raison mais tu as tort, c’est moi qui gère tout ceci. Alors j’interviens de nouveau en t’empêchant de réfléchir à ce moment précis, t’empêchant de réellement comprendre ce qu’il te dit et de toute manière, l’oxygène qui parvient à se frayer jusqu’à ton cerveau est en si faible quantité que tu es au bord de l’évanouissement, donc pas en mesure de comprendre grand-chose à ce qu’il se passe. Et à chaque fois qu’il se laisse aller à hurler, tu sursautes. Ton système nerveux est rudement amoché il faut dire. Encore un de mes tours. On ne t’a donc jamais dit que tout a un prix ?

Une dernière fois tu te raidis, et puis, vient la fin. L’oxygène ne te parvient plus, tu étouffes. Cela fait à présent quelques minutes que ta respiration se fait insuffisante et déjà, ta vision se brouille, tes doigts desserrent doucement leur étreinte autant autour de son poignet qu’autour de la bouteille. Tu vas mourir Liam, ça y est, il te tue de ses propres mains. C’est du moins ce que tu penses jusqu’à ce qu’il ne relâche finalement la pression exercée sur ta gorge puis se recule. La bouteille te glisse alors des doigts tandis que tu portes tes mains à ta gorge tout en tentant de reprendre ta respiration, suffoquant. Le verre termine par s’exploser au sol et toi, tu glisses le long de ce mur, t’écroulant finalement parmi les débris de verre qui coupent la peau de tes doigts alors que tu tentes d’amortir ta chute. Tu as mal, regarde ta main : Un morceau de verre s’est incrusté au creux de ta paume, le sang coule déjà, ce sang dans lequel je cours si vite. Tu trembles comme une feuille, tu as des vertiges, l’impression que tu vas tomber dans les vapes d’une minute à l’autre et pourtant tu demeures fermement encré dans cette réalité qui te terrifie soudainement. Alors, lorsque ton regard se risque à se reposer sur Samuel, il a perdu toute trace d’agressivité, toute trace de haine : tu es seulement perdu, déboussolé. Tu l’écoutes une nouvelle fois, reprenant peu à peu ta respiration bien qu’elle demeure saccadée, affolée. Certes as-tu loupé un bon bout de ce qu’il t’a dit mais cela ne fait rien, ses mots n’auraient de toute manière eu absolument aucun impact sur toi car malgré tout, tu restes certain d’avoir raison, de l’avoir démasqué. Tu l’écoutes. Lorsqu’il reparle de l’épisode dans la cuisine, puis dans la chambre, puis de la suite, tu l’écoutes. Même si tu ne parviens pas forcément à tout comprendre, tu n’as de toute manière plus d’autre choix que d’affronter ses paroles afin de trouver une solution pour te sortir de ce pétrin. Tout ce que tu désires c’est t’en sortir vivant, le reste n’a pas d’importance : Tu sais qu’il ne t’aime pas, ne t’a jamais aimé, que ce qu’il s’est passé entre vous n’a été qu’un coup monté, qu’un piège dans lequel tu es tombé. Néanmoins, une faille apparaît dans ton raisonnement : N’a-t-il pas raison lorsqu’il affirme n’avoir jamais fait le premier pas ? Je suis en danger, tu risques de prendre conscience de mon intervention. Alors, je te souffle la réponse, une réponse certes elle aussi fausse mais qu’importe ? Elle ne l’est pas totalement, tu parviens une nouvelle fois à t’en convaincre. Ma technique n’est-elle pas redoutable ? Mélanger le vrai et le faux de telle sorte que tu ne puisses plus démêler la vérité du mensonge, et finisse par abdiquer en admettant ce que je t’impose. Je peux te convaincre de n’importe quoi, c’est le chic d’être une drogue : Tu ne serais pas le premier à sauter par la fenêtre en croyant pouvoir voler ou foncer en voiture sur un arrêt de bus avec une femme et des enfants dessous en pensant qu’il s’agissait de la porte de ton garage.

Quelque chose te pique soudainement dans ses mots : « l’amour que tu éprouves pour moi ». Éprouve. Il doit y avoir erreur dans le temps de la phrase, car tu n’éprouves plus rien pour lui, ou du moins en es-tu persuadé. Le fait qu’il croie encore que tu l’aimes t’énerve, mais j’ai décidé d’attaquer autrement, n’oublie pas que je ne souhaite pas ta mort, or, si tu poursuis sur le chemin de l’agressivité il finira par te tuer. J’ai de toute manière plus d’un tour dans mon sac, je peux palier ce problème. Alors qu’il répète que ton homosexualité ne vient pas de lui toi, tu poses de nouveau ton regard sur ce morceau de verre incrusté au creux de ta paume, déversant encore ton sang hors de ton corps. Si le sien fut beau, ton propre sang ne t’inspire aucune affection et finalement, tu reposes ta main par terre : Erreur, le verre s’enfonce encore plus profondément dans ta chaire et, presque aussitôt, tu relèves ta main, ton système nerveux étant déjà à vif. J’ai décidé d’attaquer autrement et regarde Liam, il m’en offre l’occasion parfaite, servie sur un plateau d’argent. Tais-toi, et écoute moi : Tu vas faire ce que je te dis, très précisément ce que je te dis. Alors, lorsqu’il s’arrête de parler, ton regard rencontre de nouveau le sien et ce que l’on peut y lire cette fois, ce n’est plus de la rage ou de la colère, mais bel et bien du regret : Je sais, je sais. Jusqu’à il y a cinq minutes tu étais persuadé de le haïr mais je viens de changer les règles, n’oublie pas que c’est moi qui décide de ce que tu ressens ou pense, ton libre arbitre, tu lui as dit adieu lorsque tu as décidé de te remettre à boire. Tu regrettes, donc, ou du moins imite le regret à la perfection. Ce regard d’un bleu si pur, si innocent, toi tu ne le sais pas mais moi oui : Il l’aime. C’est de cette manière que nous allons le détruire. Tu te recroquevilles doucement sur toi, ayant soudainement l’aspect d’un pauvre petit animal pris au piège, tenant ta main ensanglantée bien en vue sans que cela ne paraisse trop suspect. Non, il n’y a rien de suspect dans ton attitude, on dirait simplement que tu es revenu à toi : De nouveau tu es ce Liam doux, gentil, craintif et pleurnichard que Samuel connaît et aime, Dieu seul sait pourquoi. Doucement, tes sourcils se froncent, ton regard s’emplit de larmes : L’innocence à l’état pur, tu finis même par ranger avec lenteur et d’une main tremblante une mèche de cheveux derrière ton oreille. Qui aurait pu douter de ta sincérité en cet instant ?

En réalité tu es sincère, c’est là toute la ruse. Que fais-je exactement ? Eh bien je diminue mes effets sur toi de manière à calmer ton agressivité et laisser davantage de place à ta personnalité profonde. D’une certaine manière on peut effectivement considérer que tu es revenu à toi et pourtant, ne t’y fis pas, je contrôle encore le moindre de tes mouvement, le plus petit mot que tes lèvres mimeront. Une larme roule sur ta joue. Même ça, c’est moi qui le gère, vois-tu ? Calmement ton regard s’abaisse, comme si tu n’osais même plus regarder Samuel dans les yeux, une étrange expression de honte apparaissant sur ton joli minois : Je pose mes pions à différents endroits stratégiques sur l’échiquier de manière à gagner le plus rapidement possible la partie. Finalement tu baisses les yeux sur la plaie de ta main et lorsque tes lèvres s’entrouvrent, c’est une voix douce, faible, bref ta voix normale qui s’en échappe.


« Pardon, je… Tu as raison… Excuse moi je suis allé beaucoup trop loin… »

C’est bien, mais pas encore assez expressif : Plus de conviction, plus de regret dans le regard. Il faut que le piège soit impeccable.

« Je ne pense même pas le trois quart des choses que je t’ai dite, c’est juste que… Enfin si, je les pense, mais l’alcool rend les choses beaucoup plus… Violentes et blessantes. »

Tu te mords doucement la lèvre inférieure avant d’essuyer les larmes qui glissent sur tes joues puis te relever comme tu le peux. Tu sembles déterminé, résolu, comme quelqu’un qui décide de réparer ses erreurs, le résultat est bluffant. En te relevant tu t’aperçois de l’humidité de ton pantalon, étant tombé directement dans cet alcool si précieux tu empestes à présent la Vodka. En te rendant compte de cela une expression de dégoût traverse ton visage avant que tu ne baisses de nouveau les yeux tout en avançant doucement, d’un pas légèrement déviant ceci dit, vers Samuel. Garde les yeux rivés au sol, surtout.

« Il y a des choses que je dois te dire maintenant et, ces choses, je sais qu’elles ne vont pas te faire plaisir mais il faut que ce soit dit, il faut que ce soit clair, alors… Ecoute moi, s’il te plait, jusqu’au bout… »

Et là, l’espace de quelques secondes tu relèves ce regard si bleu vers son visage, ce regard dont le bleu semble un peu plus clair à cause des larmes qui l’entourent, comme liquide.

« Avant que tu ne quittes la Communauté notre relation était déjà compliquée, changée… Tu me laissais de côté et finalement, je me suis éloigné aussi parce que… Parce que… »

Sanglot, tu plaques ta main contre ta bouche tout en évitant soigneusement de rencontrer son regard. Après quelques instants seulement, lorsque tu sembles avoir repris le contrôle, tu abaisses cette main et le regarde dans les yeux sans ciller.

« J’ai rencontré quelqu’un d’autre à ce moment là. Crois-moi, je ne voulais pas te tromper, tu ne mérites ça mais le fait est là… Nous nous sommes vu alors que toi et moi étions encore en couple mais ce couple, il s’auto détruisait progressivement, c’était… Je ne sais pas comment t’expliquer… Je me rendais peu à peu compte que finalement, mes sentiments n’étaient pas si forts que ça pour toi… Voire pas forts du tout. Au début j’ai essayé de me raisonner, de retourner vers toi mais rien ne m’incitait réellement à le faire de ton côté, tu étais si distant… Cette distance m’a poussé dans les bras de quelqu’un d’autre et finalement, j’en suis réellement tombé amoureux. »

Tu cesses de pleurer quand bien même ta respiration soit toujours difficile, et essuie les dernières larmes qui encombrent tes joues.

« Ce que je croyais ressentir pour toi s’est effondré, il n’y avait plus rien… Il n’y a jamais rien eu je crois, c’était seulement une erreur, une bêtise… Je ne t’ai pas dit au revoir parce que pour moi, ça n’avait plus aucun sens, je savais déjà que mes sentiments pour toi n’avaient jamais existé alors… Alors quand tu es parti j’ai fait comme si toi non plus tu n’avais jamais existé et finalement, j’ai débuté une relation avec… Avec elle. »

Un doux sourire prend place sur ton visage à la simple évocation de cette personne, tu baisses soudainement les yeux avant de secouer doucement la tête comme si tu réfléchissais aux mots à employer.

« Je suis fou d’elle, vraiment… Je ne sais pas quoi te dire, comment me justifier ? J’aime… Sa poitrine, son odeur, ses cheveux, ses hanches… J’aime la sentir se crisper lorsque je pénètre en elle, j’aime… J’aime les femmes Samuel. Il n’y a pas d’autre explication, je suis… Heureux avec elle, tout me semble plus facile, plus léger… Elle ne m’apporte le bonheur absolu… Je vais être papa, Sam. »

De nouveau un faible sourire éclaire ton visage.

« Oui, nous allons avoir un bébé… Elle ne connaît pas encore les jumeaux mais je suis sûr que tout se passera bien et nous formerons une belle famille, à cinq… Nous serons heureux mais… J’ai recommencé à boire… Je te l’avoue, j’avais… Peur de toi. Peur que tu réagisses comme tout à l’heure et essaies de me tuer parce que je sais que c’est injuste pour toi, mais je n’y peux rien… Je me suis trompé… J’avais tellement peur de toi… »

Petit soupir, il va falloir penser à terminer maintenant.

« Ecoute je n’ai rien contre les homosexuels, ni contre toi. Tu es quelqu’un de très sympathique seulement, il faut que tout ça cesse. Et ne se sache pas. Tu as raison, je ne l’assumerais jamais mais je ne vois pas à quoi cela servirait… Pour Natacha comme pour notre bébé à venir, j’aimerais que personne ne sache que quelques mois à peine avant sa naissance j’étais en couple avec… avec toi. Les jumeaux non plus n’ont pas besoin de ça, notre famille sera stable, équilibrée… C’est ce dont je rêvais depuis très longtemps… Par contre, j’assume mes erreurs, ou du moins certaines : C’est vrai que j’ai fait le premier pas vers toi dans la cuisine mais, à ce moment là je savais déjà que tu ne me correspondais pas et finalement, c’est Lilly qui m’a poussé à aller te voir. »

Mélange vérité/mensonge.

« Tu la connais et tu sais que lorsqu’elle veut quelque chose, elle ne lâche pas le morceau, elle m’en parlait tous les jours, n’arrêtait pas de me talonner pour que j’essaie d’arranger la situation même si je ne le voulais pas vraiment et au final, j’ai cédé. Je ne savais pas très bien où j’en étais mais non : Ce pas là ne vient pas de moi, ou en tout cas pas comme tu sembles le penser. Quant à ma déclaration d’amour… C’est à moitié moi qui m’en suis persuadé, l’autre moitié je l’attribue à Lilly, mais c’est vrai que tu n’as rien à voir là dedans non plus… Essayons juste… D’oublier tout ça maintenant. »

Tu observes un instant ta main ensanglantée avant d’en retirer en tremblant le morceau de verre et le laisser tomber au sol, plus pale que jamais.

« Je sais que tu m’en veux de t’avoir trahi et trompé, je le comprends. Comprends aussi que tu me rendais malheureux, ta distance me rendait malheureux et finalement, j’ai trouvé la femme qui me correspond réellement alors… J’espère que tu n’essaieras pas de gâcher ce bonheur parce que je ne pense pas le mériter non plus… J’ai été cruel avec toi ce soir et mon attitude, crois-le, me fait honte, mais je ne t’ai jamais fait de tort auparavant… J’aimerais qu’on tente de rester amis, tu pourrais… Tu pourrais avoir une toute petite place dans ma vie et dans la vie de cet enfant si tu le désires, il n’en tient qu’à toi… Pour ma part tout est terminé en tout cas. Je vais arrêter de boire, Natacha m’y aidera. Elle sait à quel point tu me tétanises, elle a comprit pourquoi j’avais cédé… Mais ça aussi c’est fini… Restons bons amis… »

Bien, très bien. En te regardant on ne peut distinguer que le véritable Liam, celui qui bredouille légèrement et hésite toujours un peu à dire des choses blessantes aux autres. Tu t’en sors bien. Vois-tu comme je suis puissant ? Je peux te faire dire ou faire n’importe quoi sans difficulté, je peux même te faire paraître sincère et franc alors que tu es plus que bourré. Demain, tu ne te rappelleras sans doute même plus de cet épisode mais une chose est sûre : Tu ne retourneras pas vers Samuel. La colère se trouve bel et bien en toi, tu ne sais toujours pas pourquoi il t’a mis à l’écart, pourquoi il a refusé d’être sincère avec toi alors que tu l’aimes tant, alors que tu aurais fait n’importe quoi pour lui… Au fond tu te sens vraiment abusé, tu n’envisages plus son amour de la même manière car après tout, ne t’aurait-il pas parlé s’il t’avait réellement aimé ? Tu doutes, et moi ces doutes, je leur apporte une confirmation qui te rassure : Non, il ne t’a jamais aimé, c’est un monstre, il a joué avec toi, etc… Sans moi tu serais arrivé ici en ne sachant toujours pas s’il allait te quitter ou non et au final, tu lui serais tombé dans les bras en oubliant tout pour la simple raison de ton amour, du fait que tu serais capable de supporter n’importe quoi pour l’avoir ne serait-ce qu’un tout petit peu à toi. Sans moi ces retrouvailles auraient pu être belles car il t’aurait enfin avoué son mal et au final, tu l’aurais pardonné sans même lui faire de remontrances car après tout tu l’aimes, et on ne peut pas en vouloir à un homme brisé par la guerre, surtout pas toi et ton cœur de guimauve. Tu aurais compris, tu aurais pardonné et votre vie aurait reprit son cours avec sans doute un peu de bonheur à la clef. Mais je suis là. Mais perdre l’homme de ta vie plus tes enfants en l’espace de deux semaines t’a fait tant de mal que tu as fini par vouloir t’enfuir de cette vie horrible. Comme la première fois, tu te souviens ? Tu n’avais pas tenu le coup non plus, c’est dingue comme la situation est ressemblante, à presque dix ans d’intervalle. Liam je suis désolé de te dire cela mais tu vas bientôt mourir à cause de ta lâcheté, pense à ton foie. Il va finir par lâcher, c’est inévitable. Pour le moment tu es cependant incapable de vraiment penser à quoi que ce soit parce que tu sens que tu vas bientôt tourner de l’œil : Tu es épuisé par le voyage, la maladie et l’alcool, et puis tu perds quand même beaucoup de sang, non ? Peut-être que tu mourras plus tôt que prévu finalement, et ce n’est pas plus mal… On t’avait dit que l’alcoolisme augmente les risques de dépression ?
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MessageSujet: Re: Stairway To Hell [PV Liam]   Stairway To Hell [PV Liam] Icon_minitimeLun 4 Juil - 10:35

[♥]

Avais-je dit les mots de trop ? Avais-je été trop loin ? J'avais eu tant mal que la douleur m'avait rendu agressif, mauvais, aussi venimeux qu'un serpent pouvait l'être. J'avais prononcé ces mots qui risquaient sans doute de le faire encore plus souffrir : Lui qui justement avait eu tant de mal à s'assumer... Lui jeter cela à la figure était vil, bas, cela ne me ressemblait pas. Mais je n'étais plus moi-même car me jeter sur l'homme que j'aimais pour le forcer à se taire en l'étouffant presque ne me ressemblait pas non plus. Liam avait dit que j'avais fait de lui un monstre mais lui, qu'avait-il fait de moi ? Un homme à fleur de peau, aimant à en mourir, aimant à en être capable de tuer ?... Cet homme-là ? Avais-je seulement envie d'être cet homme-là ? En toute sincérité, pour lui, rien que pour lui, je pouvais être n'importe quoi, n'importe qui. Pour lui, je pouvais être cet homme-là s'il voulait qu'il en soit ainsi. Pour lui, j'aurais tout fait. Tout. Mais pour lui, j'avais aussi perdu mes moyens, presque perdu la raison. Pour lui et à cause de lui, à cause de ses mots, de ses gestes, j'avais failli commettre l'irréparable et le tuer sans même m'en rendre compte et j'étais bien plus pétrifié par cela que par les mots que j'avais pu avoir envers lui. Le voir assis au sol, choqué, essayant de reprendre sa respiration, j'en avais la nausée. Comment avais-je pu aller jusque là ? Et heureusement... Seigneur, heureusement que j'avais repris mes esprits à temps. Mon regard toujours écarquillé d'effroi par ce que j'avais fait se posa finalement sur la main de Liam qu'il venait de soulever doucement : Il s'était baissé en tombant par terre sur les bouts de verre laissés par sa bouteille qui s'était brisée quand je l'avais lâché. Non... Sa main... Ses doigts... Il était pianiste, il avait besoin de sa main... Et si la blessure était grave ? Et s'il avait des séquelles ? Eh bien, j'allais pouvoir rajouter cela à la longue liste de ce dont j'étais responsable. Finalement, je sentis son regard sur moi et relevai doucement mon regard jusqu'à ce que je croise le sien et là, nouveau choc.

Plus de colère. Plus de haine. Plus d'agressivité dans son regard. Rien de tout ça mais autre chose qui me noua les entrailles. Qu'est-ce que c'était ? De la tristesse ? Non... De la pitié ? Non plus... Non, ce regard c'était... Non. Pas ça. Pas les regrets. Pas ce genre de regrets là. Ces regrets qui allaient être le point de départ de ma mort prématurée.

Je ne voulais pas de ce regard. Je ne voulais pas que ses yeux qui avaient été une invitation à l'aimer me regardent de cette façon. Je préférais la haine, la colère mais pas le regret. Je préférais qu'il me déteste après m'avoir aimé plutôt que regretter de m'avoir aimé. Cependant, j'avais tort sur un point et pas des moindres : Il ne m'avait pas aimé et je n'allais pas tarder à le découvrir. Un fait, une vérité qui allait s'ajouter à tout un tas d'autres qu'il aurait été plus humain de me cacher. Oh, comme j'aurais préféré entendre des mensonges, n'importe lesquels plutôt que ce qu'il était sur le point de m'avouer. Et c'était bien lui qui parlait, pas l'alcool comme il l'avait dit quelques secondes auparavant. Oui, il s'était excusé en pleurant d'avoir eu de tels propos à mon égard, en fuyant mon regard comme il l'avait fait si souvent. Si j'avais pu croire que l'alcool avait amplifié sa colère et sa haine à mon égard, à présent, je ne pouvais plus me rattacher à cela, parce que l'homme qui parlait en tremblant, en pleurant... L'homme qui se sentait honteux d'avoir eu cette attitude envers moi, c'était bel et bien l'homme que j'aimais. Et cet homme venait de se relever avant de s'avancer comme il le put vers moi, les yeux toujours rivés sur le sol, comme il avait tant l'habitude de le faire quand il était incapable d'assumer ce qu'il pensait ou ce qu'il disait quand il était avec moi. A chaque fois qu'il avait eu cette attitude envers moi, je lui avais demandé, presque même forcé, à relever le regard vers moi. Cependant, cette fois-ci, je n'en fis rien car je ne voulais pas croiser son regard, je ne voulais pas croiser ses yeux remplis de regrets. Je ne voulais pas de ça. Je ne voulais ni de ce regard, ni de ses aveux qu'il voulait me faire. Alors pourquoi n'ai-je rien dit ? Pourquoi n'ai-je pas pris mes jambes à mon cou avant que sa bouche ne s'ouvre pour prononcer ma sentence ? C'aurait été tellement plus intelligent et cela m'aurait évité ces dernières souffrances qui allaient surpasser les précédentes, et de loin. Seulement voilà, j'étais faible. Face à Liam, j'étais faible. Je l'aimais tellement que j'étais prêt à l'écouter puisqu'il me l'avait demandé. Il m'avait demandé de l'écouter jusqu'au bout et au fond, j'étais conscient que je lui devais cela : Je me devais d'être là et d'écouter ce qu'il avait à me dire car même si certains de ses reproches n'étaient pas justifiés, d'autres l'étaient amplement et voilà pourquoi je ne pouvais pas m'enfuir.

Il avait des choses à me dire. Je devais les écouter. Même si j'aurais préféré être sourd.

Je n'avais pas eu le temps de me préparer à la révélation qu'il me fit et que je reçus de plein fouet comme une balle en plein cœur : Il avait rencontré quelqu'un d'autre. Alors que je m'étais éloigné de lui, il avait rencontré un autre homme. J'eus tout à coup l'impression d'avoir une boule dans la gorge m'empêchant de déglutir, quant à mon cœur, son rythme avait atteint un tel seuil que si j'avais été fragile sur le plan cardiaque, j'aurais probablement déjà fait un infarctus. Et le monologue continua, un monologue digne d'une pièce dramatique où l'homme avoue de quelle façon il a fait cette rencontre, pourquoi il est allé vers cette personne et comment il en est tombé amoureux. Comment ses sentiments n'étaient finalement pas si puissants qu'il avait pu le croire. Si au moins, il m'avait épargné cela. Si au moins il m'avait juste dit que la distance l'avait rapproché de cet homme mais il fit bien pire en me disant que ses sentiments pour moi n'avaient en fait aucune véritable force. Alors quoi ? Il n'y avait jamais rien eu ? Oh non, il n'y avait jamais rien eu et il ne tarda pas à me l'avouer. Qui était la marionnette dans cette histoire alors ? Il m'avait accusé de m'être joué de lui mais qui s'était joué de l'autre ? Qui avait joué avec les sentiments de l'autre? Lui. Lui. Lui. Lui. Lui. Lui pour qui je n'étais qu'une erreur. Lui pour qui je n'étais qu'une bêtise. Lui. Lui. Lui. Lui. Tais-toi... « Alors quand tu es parti j’ai fait comme si toi non plus tu n’avais jamais existé et finalement, j’ai débuté une relation avec… » Cesse de parler et achève-moi vite, s'il te plaît. « Avec elle. ». Merci. Quel magnifique coup de grâce. Un sourire s'étira doucement sur ses lèvres, ce sourire qui d'ordinaire m'était destiné. Enfin, je l'avais cru, mais je m'étais trompé. Je m'étais trompé sur toute la ligne. Mon amour pour lui m'avait aveuglé au point de ne pas me rendre compte qu'il ne m'aimait pas. Comment avais-je pu me faire avoir de cette façon ? Pourquoi étais-je incapable d'apprendre de mes douleurs passées ? Et surtout, pour ce cycle recommençait-il inlassablement ? Pourquoi n'avais-je pas le droit au bonheur ? Pourquoi devais-je perdre ceux qui m'étaient si chers ? Dieu s'amusait-il de me voir souffrir ainsi ? Ce Dieu auquel je n'arrivais pas complètement à croire existait-il réellement et me punissait-il pour oser le défier et aimer un homme quand j'aurais dû aimé une femme ? Mais ce Dieu qui existait pour tant de personnes, n'était-il pas d'après eux miséricordieux ? Ne devait-il pas me pardonner mes fautes quand bien même je ne voyais pas mon amour comme une faute ou un péché à expier ?... Ce Dieu là, n'était-il pas censé m'apporter son soutien et le pardon ?

Non. Pas de soutien. Pas de pardon. Pas de paix. Pas en cet instant.

Vas-y Liam. Tu peux continuer... Parle-moi d'elle encore, et encore... Parle-moi de ce que tu aimes chez elle... Parle-moi de sa poitrine, de son odeur, de ses cheveux, de ses hanches, de la façon dont tu aimes lui faire l'amour, du bonheur qu'elle t'apporte et de l'enfant qu'elle va te donner. Comment, en cet instant, aurais-je pu être capable de contrôler mes larmes et de me montrer fort ? C'était me demander l'impossible. Je ne pouvais qu'encaisser, chaque mot ajoutant un poids supplémentaire à mon cœur, chaque syllabe rendant la souffrance plus brûlante que jamais, chaque sourire terminant de m'achever et de me rapprocher de mon repos éternel. Cette famille qu'il allait former avec elle, c'était mon rêve à moi, et après me l'avoir fait espérer, il me volait. Comme il était cruel... Comme il en savait lui aussi des choses sur la torture. Par exemple me dire, en me regardant droit dans les yeux, qu'il avait peur de moi. J'en aurais presque ri de nervosité si je n'avais pas eu la mâchoire autant crispée et la gorge à ce point nouée. Cela dit, n'avait-il pas eu raison d'avoir peur de moi ? J'avais prouvé à l'instant que je pouvais être violent si on me poussait à bout. S'il m'avait annoncé sa relation avec cette femme, sa grossesse, s'il m'avait quitté, aurais-je réagi violemment ? Aurais-je voulu le tuer ? Je me posais la question avec sincérité en cet instant mais la réponse était tout au fond de moi sans que je puisse la voir : Non. Jamais je ne lui aurais fait du mal. Si j'avais été violent, c'était parce qu'il l'avait été dans ses gestes et dans ses mots. S'il m'avait annoncé calmement qu'il avait rencontré quelqu'un d'autre, j'aurais passé mon chemin sans même penser à lever la main sur lui. Seulement, là, j'étais incapable de voir cela. Je pensais sincèrement être capable de violence et qu'il avait eu raison de se taire.

Comme je me méprisais... Comme je me dégoûtais... Comme je me maudissais...

Doucement, tout doucement, un triste sourire étira mes lèvres quand il termina par me dire qu'il n'avait rien contre les homosexuels, que j'étais quelqu'un de très « sympathique », Merci du compliment, mais qu'il fallait que j'arrête de lui courir après et surtout, qu'il ne fallait pas notre relation soit un jour découverte. A partir de là, je perdis plus ou moins pieds, me perdant dans son regard sans plus vraiment écouter ce qu'il me disait. Il me sembla l'entendre parler de Lilly mais ça n'avait pas d'importance. Tout ce qui comptait c'était ce qu'il avait dit auparavant : Il ne m'avait jamais aimé. Rien de ce qu'il s'était passé n'avait eu de sens pour lui. Rien n'avait été réel. Mensonge, illusions, voilà tout ce que j'avais aimé. Progressivement, je cessai de le regarder dans les yeux, mon regard se baissant doucement pour terminer sur sa main ensanglantée. Sa main que plus jamais je ne tiendrai dans la mienne... Tout comme je n'embrasserais plus jamais ses lèvres... Tout comme je ne me blottirais plus jamais dans ses bras... A ce moment-là, quand je le vis retirer d'une main tremblante le bout de verre, je revins un peu à moi et relevait mon regard vers son visage qui me encore plus pâle. Ce qu'il dit ensuite ne me toucha plus vraiment : Je l'entendis, le compris, mais mon cœur était de toute façon trop à vif pour pouvoir en absorber davantage. Et puis, il avait tort : Je ne lui en voulais pas de m'avoir trahi et trompé... Je m'en voulais à moi d'avoir été trop amoureux et donc trop stupide pour me rendre compte de tout cela... Mais à lui... Non, même encore en cet instant, je l'aimais beaucoup trop pour lui en vouloir. J'aurais pu avoir mal de me l'entendre me dire qu'il espérait que je n'allais pas gâcher son bonheur mais en fait, j'avais atteint un tel seuil de souffrance que même cela ne me toucha pas. De toute façon, il ne m'avait jamais réellement compris, il n'avait jamais réellement saisi quel genre d'homme j'étais : Il avait peur de moi, à un tel point que je le tétanisais, et il avait à présent peur que je ne raconte à tout le monde ce qu'il s'était passé entre nous juste pour le plaisir de gâcher son bonheur à lui et à cette femme, Natacha. Mais je n'étais pas comme ça : Il l'ignorait, voilà tout. Il ignorait tant de choses...

-Restons bons amis…

Je fermai les yeux et me retournai quelques instants : La lame venait de trancher la tête, la corde de me torde le cou, la balle de transpercer ma poitrine, le savant mélange de couler dans mes veines pour m'exécuter : « Restons bons amis... ». C'était terminé. C'était réellement fini et j'eus besoin de quelques instants pour être capable de me reprendre, d'essuyer mes larmes et de me retourner. Lorsque je fus face à lui, j'avais même réussi à accrocher un sourire rassurant à mes lèvres : Finalement, j'avais retrouvé mon masque qui m'avait été si fidèle et dont j'allais me servir pour la toute dernière fois. Il appréhendait ma réaction, je le voyais et ma voix fut aussi douce et rassurante que mon sourire : Même dans cet instant qui représentait pour moi les dernières minutes d'un long combat, j'étais capable de porter fièrement mon masque.

Ce masque, j'allais le porter jusqu'au bout, jusqu'à la dernière seconde.

-Tu n'as aucune inquiétude à avoir Liam. Je ne dirai rien à personne sur ce qui s'est passé entre nous. Contrairement à ce que tu penses, je n'éprouverais aucun plaisir à briser ton bonheur. Même si tu ne m'as pas aimé, j'aurais au moins voulu que tu comprennes ça... Que tu comprennes que je ne suis pas ce genre de type que tu crois que je suis mais, ça n'a pas d'importance. Plus maintenant.

Courage Samuel, plus que quelques minutes.

-Tu n'as pas à avoir peur de moi. Je sais que j'ai été violent et j'en suis sincèrement désolé mais ce que tu m'as dit m'a fait tellement de mal... Mais tu n'as rien à craindre de moi. Je ne t'en veux pas, ni pour ce que tu m'as dit ce soir, ni pour tes mensonges, ni pour cet amour que tu éprouves pour cette femme. Je n'ai pas à t'en vouloir pour ça : On ne contrôle pas ses sentiments, je suis bien placé pour le savoir.

Allez, tu dois tenir le coup.

-Tu dis qu'elle va t'aider à arrêter de boire et il faut vraiment que tu y arrives Liam... Tu es encore malade et tu te détruis avec l'alcool : Tu vas finir par en mourir. Tu dois penser à elle, à votre enfant qui va naître. Il va avoir besoin de son père vivant, pas d'un cadavre pourrissant six pieds sous terre...

Quelques instants... Juste quelques instants et ce sera terminé.

-Mais... Liam... Nous ne serons pas de bons amis... Nous ne serons pas amis. Je ne peux pas, j'en suis incapable. Je suis heureux que tu aies trouvé le bonheur, tu le mérites et vous allez former une belle et heureuse famille mais... Il n'y a aucune place pour moi dans cette vie là. Je ne pourrai pas être à tes côtés, être ton ami, te voir aimer cette femme, te regarder élever les jumeaux et ce bébé qui va naître... C'est au-dessus de mes forces, alors...

Plus que quelques secondes...

-On va s'en tenir là. Je vais quitter cette pièce et une fois que ce sera fait, on efface tout. Nous n'avons jamais été ensemble. Nous n'avons pas dépassé le stade du « bonjour » poli que nous nous adressions lorsque je te servais à manger. Il ne s'est rien passé. Rien de tout ça n'a jamais existé...

Le masque allait se briser d'un instant à l'autre. Je me retournai et m'avançai vers la porte de l'infirmerie. Une fois entrouverte, je tournai doucement la tête, la main posée sur la porte pour observer Liam qui semblait malgré tout toujours un peu perplexe. Ma réaction lui avait parût sans doute trop calme pour paraître sincère, et pourtant...

-Tu as ma promesse Liam : J'emporterai notre secret dans la tombe.

Qui allait être creusée d'ici quelques heures tout au plus. C'était la dernière fois que je le voyais, que je croisais son regard, et je le savais.

-Salut...

Je détournai le visage avant de me glisser dans l'ouverture de la porte et de la refermer derrière moi. Je ne restai pas une seconde de plus devant la porte et me mis tout de suite à marcher, connaissant ma destination sans pour autant réellement la visualiser. Je me sentais étrangement vide et perdu. Je ne pleurais même plus parce qu'en réalité, j'étais tout simplement sous le choc de ce qu'il venait de se passer. Tandis que je marchais dans la nuit noire vers cette maison où j'avais vécu et que j'avais commencé à considérer comme un foyer chaleureux, tandis que mes pas me menaient malgré moi vers cette avant dernière destination, je ne prenais pas encore pleinement conscience de ce qu'il venait de se produire. Je ne réalisais pas réellement que je venais d'être expédié, rayé de l'existence de l'être que j'aimais le plus au monde pour que cet être puisse poursuivre sa vie sans encombre. La réalité, quand elle allait me toucher de plein fouet, allait faire très mal et allait entraîner une fin prématurée mais tellement méritée. Dieu... Je t'ai demandé ton pardon et tu vas me l'accorder... En m'envoyant ton cher et tendre soldat, ce soldat qui obéit à tes ordres avec une fidélité inébranlable, ce soldat qui te ramène ces âmes qui te tiennent compagnie là où tu te trouve... En m'envoyant ton soldat pour qu'il emmène mon âme, tu m'accorderas ton pardon et la paix... Même si je ne m'en vais pas rejoindre les âmes que tu juges méritantes, même si je m'en vais brûler dans les flammes de l'Enfer. La paix. Ce sera la paix. Plutôt vivre éternellement dans les flammes que de supporter une vie aux côtés de celui qui a été le maître de mon Destin, auquel je viens de dire adieu à jamais.

A jamais.



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