Runaway, runaway I'll attack ( Pv Riley)

Depuis trois jours, ma vie, notre vie….semblait prendre un tournant qui ne me plaisait pas. Alors que dans quelques semaines, quatre tout au plus, j’allais être père. J’allais vivre la plus incroyable et enrichissante expérience qui soit, et ma joie était parasitée par la peur qui me tiraillait et ne me quittait pas. J’avais beau essayer de ne pas communiquer mon angoisse à Katarina, j’y arrivais très peu. J’étais extrêmement nerveux.

Deux jours avant, nous avions mis Alexander et Aaron au courant de la venue de Vitali et ce qu’il avait dit à Katarina. Nous étions menacés, quelqu’un nous épiait….et nous courrions un danger énorme. Alexander refusait de céder à la panique, mais en secret avec Aaron nous nous étions retrouvés et nous avions décidés de passer outre les recommandations d’Alexander. Nous courrions un danger et il fallait qu’on fasse quelque chose. On ne pouvait pas fermer les yeux….on ne voulait pas surtout.

Alors après une heure à en discuter à l’abri des oreilles indiscrètes dans la réserve de couvertures après le diner, nous nous étions mis d’accord. Dés demain nous fouillerions déjà toutes les chambres et nous mènerions nos enquêtes. Aaron préférait s’occuper de chercher ceux qui semblaient coupables de quelque chose. Et moi j’allais fouiller les chambres. Qui sait ce que cette personne ou ces personnes avaient pu ramener. Bien sûr nous commencerions par les hommes. Ceux qui sortaient parce que mine de rien c’était ceux qu’il faillait soupçonner en premier.

Les enfants ne représentaient pas un danger, et les femmes non plus. Mais les hommes si….. Surtout ceux qui sortaient. Mais il y avait peu d’hommes qui ne sortaient pas en fin de compte. Ils étaient une poignée….mais ils étaient déjà sortis a un moment ou à un autre. Et puis…il y avait déjà Evan…Lui il me semblait suspect…..Il faudrait qu’Aaron commence par lui.

Les fouilles de chambres étaient programmées pour le lendemain matin. Apres les douches du deuxième tour. On ferait évacuer les chambres pendant toute la matinée…. J’avoue que j’étais nerveux toute la soirée. J’avais hâte de savoir enfin d’où venait le danger. Si on trouvait rapidement qui nous trahissait, peut être que ma fille serait vraiment en sécurité. J’avais dit à Katarina que je serais obligée de laisser Aaron fouiller notre chambre, en lui expliquant brièvement pourquoi….Et elle semblait bien le prendre. Mais moi, je bouillais…..Pas qu’on fouille ma chambre….mais qu’on trouve enfin qui était coupable….Fouiller la chambre d’Alexander serait plus difficile, nous ne savions pas comment il le prendrait…. Mais il fallait qu’on le fasse. Il nous remercierait plus tard….

J’ai peu dormi cette nuit là….mais j’ai essayé de ne pas réveiller Katarina. Je me suis contenté de caresser son ventre pour passer le temps et m’apaiser, et vers trois heures sans doute, j’ai réussi à m’endormir. Sans doute que les mouvements de ma fille dans le ventre de sa mère et la respiration régulière de Katarina y étaient pour quelque chose…. Mais au moins je dormais.

Quand nous nous sommes réveillés, j’ai embrassé Katarina, avant d’être de plus en plus nerveux. Je sentais que la clé était la devant moi, et que le cauchemar serait terminé ce soir. Il le fallait, je voulais y croire.

Je suis allé déjeuner avec Katarina, mais rien ne passait alors après un rapide baiser, j’ai fait signe à Aaron que j’y allais. C’était à lui de jouer. Il fallait qu’il empêche Alexander de rôder vers les chambres.

Et j’ai commencé par les chambres du fond. Et la première était celle de… Riley. Dans un sens je jubilais. Parce que je savais qu’il n’était pas tout blanc. Un type comme lui ne pouvait que cacher des choses.

Alors comme je ne l’avais pas vu à la salle à manger j’en déduisais qu’il devait être dans sa chambre. J’ai pourtant été poli. J’ai frappé à la porte.

-Riley ! C’est Ethan !

Au moins personne ne me reprocherait ma politesse. Bien sur le ton de ma voix n’était pas des plus amical. Je grognais plus que je ne parlais.

-Ouvre moi ou je défonce ta porte.

Et j’en étais capable. Et ca me ferait un bien fou….. Oui j’avoue ! Commencer par Riley n’était pas anodin. J’avais besoin de me défouler sur quelqu’un. Et Riley était un parfait exutoire.

Invité

Note à moi même : le rhum à trois heures du matin c'est une mauvaise idée. Mais alors VRAIMENT une très mauvaise idée. J'avais la tête à l'envers. Au sens propre du terme. Ça faisait un moment que je n'avais pas eu une migraine pareille ! Et on ne peut pas vraiment dire que cela m'avait manqué. Mais entre une migraine due à l'alcool et une migraine due aux piaillements incessants de Stella, j'avais fait mon choix... Celle due à l'alcool durerait certainement moins longtemps en plus. Je devais vraiment me débrouiller pour qu'elle m'oublie, elle commençait à me taper sur le système. Si seulement cet imbécile d'Ethan voulait bien d'elle, les choses auraient été plus faciles pour tout le monde ! Enfin, pour moi quoi. Et avouons le cela me ferait un bien fou de voir Katarina le quitter. Dommage, elle était accrochée à lui comme une moule à son rocher. Enfin, à son caillou plutôt, étant donné le type. Mais bon, peut-être qu'il avait une superbe qualité que je ne pouvais pas voir... Attendez une minute.

…

Non, probablement pas. Il était un peu trop paumé à mon goût pour avoir une quelconque qualité. Et si qualité il avait, je m'en fichais royalement. Je le détestais, point barre. Et je n'avais pas envie de faire un quelconque effort pour l'apprécier. On n'apprécie pas quelqu'un qu'on jalouse. C'est incompatible. D'autant plus que son attitude de petit chef me sortait carrément par les yeux. Chacun ses problèmes, c'était mieux pour tout le monde. Mais allez donc pisser sans qu'un de nos trois Saint Bernards soit au courant. C'était carrément du domaine de l'utopie, surtout ces deniers temps. J'avais l'impression d'être en prison depuis quelques jours. C'était pire qu'Alcatraz. Ils avaient viré paranoïaque et c'était épuisant. Encore que je ne suivais pas leurs consignes plus que ça. Je me contentais du strict minimum pour qu'on me foute la paix. Voilà ce que je voulais : LA PAIX.

Je n'avais pas pris la peine de me lever ce matin. Vu l'état de ma pauvre tête, les cris stridents des gamins et les gloussements des femmes me seraient fatals. J'avais aussi la flemme, accessoirement. Leurs pseudo réunions de famille je trouvais ça d'un ridicule... Et d'un niais ! Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil... Et Alice aux pays des merveilles aussi ? Et entre le vrai faux bonheur et le bonheur surpuissant, il y avait de quoi être malade... Je suis malheureux et je vous emmerde, okay ? Non, tout de même Riley, un minimum de politesse, que diable ! Je suis malheureux et je vous prie d'aller vous faire voir ailleurs. Oui voilà, ça passe mieux. Même si le message reste le même : vous me faites chier avec vos sourires et vos visages à la Disney... Ah tiens, voilà que ma réflexion philosophique est perturbée par un abruti qui frappe à ma porte. Mais quel est le con que viendrait me voir moi maintenant ? Ah non, pas besoin de poser la question.

« Va te faire foutre, Jones... »

Bon d'accord, c'est pas comme s'il pouvait m'entendre. Mais moi vivant, lui ouvrir ? Ah ah. L'existence du Père Noël et du monstre du Loch Ness est encore plus probable. J'ai attrapé un oreiller et je l'ai collé sur ma figure pendant qu'il continuait à cogner comme un abruti. Vas-y, fatigue toi, ça me facilitera la tâche... Oh et merde il est têtu l'animal. Je me lève d'un bon avant de réaliser que ce n'était pas une bonne idée. Wow, je l'ai connu plus droit ce sol... Je suis devant ma porte. Et si je ne l'ouvrais pas hein ? Non, allez un beau geste. Je n'ai pas pu m'empêcher de détailler ce cher Ethan une fois la porte ouverte. Oh tiens, les cheveux longs le retour... Génial, c'est tellement... Tellement... Bah tellement lui, quoi.

« Si tu cherches ta délicieuse femme, je suis au regret de t'annoncer qu'elle n'est hélas pas avec moi. Encore que j'adorerai... »

Frappera, frappera ? Je sais très bien qu'il déteste ça. Ça l'énerve. J'adore l'énerver. Mon sport favori.

« Ensuite, je te dirais volontiers d'aller te faire foutre – si c'est pas déjà fait, mais j'ai la désagréable impression que tu vas occuper une partie de ta matinée à me faire chier royalement. Non ? »

J’étais déjà relativement sur les nerfs alors le fait qu’il ne semblait pas m’ouvrir m’énervait encore plus. Et puis c’était Riley. Rien que le voir me rendait nerveux et facilement irritable. Tout était détestable chez lui : de son sourire à la façon dont il respirait. Et je me retenais chaque fois que je le voyais….Parce que je savais que Katarina m’en voudrait dans un sens. Elle n’aimait pas ma violence alors je me contenais….

J’étais donc là, bouillonnant, à tambouriner à la porte de Riley, prêt a la défoncer d’ailleurs quand j’ai entendu sa voix.

« Va te faire foutre, Jones... »

J’ai donné alors un coup un peu plus fort pour lui faire comprendre que je partirais pas aussi facilement. Qu’il aille se faire foutre lui-même ! Je n’allais pas m’exploser la voix quand même. Et je ne voulais pas ameuter les gens. J’étais là à la base pour fouiller sa chambre et faire ce que Aaron et moi avions décidés pour savoir qui nous devions punir ou davantage si besoin…. Mais maintenant qu’il me semblait récalcitrant, je donnais de grands coups de pieds dans sa porte. Franchement….je n’étais jamais venu le déranger, alors si j’étais là c’est qu’il y avait une raison. Mais bon c’était Riley….j’étais un leader, nous étions rivaux selon lui. J’avais sans doute ce que lui souhaitait : Katarina, une famille, des amis et des responsabilités. Mais moi au moins je m’en donnais les moyens !!!

Je ne passais pas mes journées comme lui à faire semblant d’aider la communauté. J’aidais !!!! J’avais risqué ma vie de nombreuses fois… Et lui il passait ses journées planqué bien au chaud, ca me rendait dingue…. Alexander ne voulait toujours pas taper du poing sur la table, alors je me vengeais. J’allais forcer la porte quand il a ouvert la porte. Il m’a détaillé des pieds à la tête et j’ai serré les poings en me tendant.

« Si tu cherches ta délicieuse femme, je suis au regret de t'annoncer qu'elle n'est hélas pas avec moi. Encore que j'adorerai... »

Je suis resté un instant scotché par son audace. Comme toujours, il savait me rendre fou. Là, il prétendait carrément que ma femme, enceinte de moi de surcroit, pouvait être avec lui. Je savais pourtant qu’il fantasmait sur elle, mais que l’attirance n’avait jamais été réciproque ca me mettait hors de moi. C’était plus fort que moi, il me mettait dans un tel état de fureur a chaque fois qu’il ouvrait la bouche.

-Je sais où est ma femme Riley ! Et arrête de penser que tu lui plais….ça devient ridicule.

J’ai fait un geste de la main pour lui montrer qu’il pouvait bien dire ce qu’il voulait, Katarina était ma femme et la mère de mon enfant. Et elle m’aimait. Même si je savais que nous n’avions jamais été réellement en concurrence lui et moi, j’avoue que je retirais un malin plaisir à lui rappeler qu’elle m’avait choisi moi. Et puis la façon dont il essayait encore de la séduire était assez ridicule. Lilly d’ailleurs me faisait rire quand elle l’imitait…..

« Ensuite, je te dirais volontiers d'aller te faire foutre – si c'est pas déjà fait, mais j'ai la désagréable impression que tu vas occuper une partie de ta matinée à me faire chier royalement. Non ? »

Je n’ai pas pu m’empêcher de me détendre. Enfin me détendre est un bien grand mot. Disons qu’un large sourire s’est étiré sur mes lèvres. Et j’ai dévoilé un sourire de carnassier. Il avait vu juste. Je comptais bien le faire chier une bonne partie de la matinée. Disons qu’à lui, même si franchement je ne le soupçonnais pas de grand-chose, je comptais lui sortir le grand jeu : l’interrogatoire, la fouille en laissant la chambre sans dessus dessous. Je savais que dans un sens c’était une perte de temps mais je savais que ça allait me faire un bien fou de tout balancer pour fouiller l’armoire et la commode. De le faire s’asseoir dans un coin en lui posant des questions en le menaçant.

-Gagné !

Oui c’est bien ce que je comptais faire.

La porte était légèrement ouverte et je ne comptais pas rester là pendant des heures alors j’ai glissé mon pied contre la porte pour le dissuader de me fermer la porte au nez, et j’ai forcé le passage pour pouvoir enfin mettre a sac la chambre de Riley.

-Allez pousse-toi ! Va t’asseoir sur le lit et bouge plus !

Mon ton n’était plus celui d’un rival, il était celui du leader. Implacable. Et je l’ai fait vaciller quand j’ai poussé la porte. Je n’avais pas de temps à perdre, et puis j’étais particulièrement sur les dents.

Je me suis mis à rire pendant quelques secondes en me dirigeant vers le lit, que j’ai complètement défait, faisant voler les draps dans la pièce.

-Mon pauvre….tu as dormi tout seul cette nuit…..

Invité

J'étais un emmerdeur. Je le savais et l'assumais. Mais dans le genre chiant, Ethan n'était vraiment pas mal non plus. D'autant plus que Monsieur était un leader. Autrement dit il avait le droit et même le devoir de nous casser les pieds à tous. Il pouvait faire tout ce qu'il voulait, personne ne lui dirait jamais rien. Génial. Non, vraiment. D'autant plus que je n'avais le droit de faire qu'une seule chose, techniquement. Fermer ma gueule et prendre sur moi. Dommage, ce n'était pas mon genre. Et si Aaron et Alexander avaient un minimum de mon respect, ce n'était pas le cas d'Ethan. Je le détestais trop pour ça. Et je me voyais mal respecter quelqu'un que je ne supportais pas. Que je ne supportais pas du tout. Rien que de voir cette alliance stupide à son doigt me donnait envie de l'étrangler. Mais je m'abstenais, préférant la violence verbale à la violence physique. Un coup de poing fait un bleu et puis ça passe. Alors que les mots vous transpercent et vous font y penser sans arrêt. J'avais été tellement blessé que je m'évertuais sans doute à faire souffrir pour me protéger. Et avouons le, rappeler à Ethan qu'il n'était qu'un moins que rien me plaisait beaucoup et je me sentais toujours mieux après l'avoir insulté et mis en colère une ou deux fois.

« Non, ce qui est ridicule c'est que TOI tu puisses lui plaire à ELLE. Non mais est-ce que tu t'es regardé, franchement ? »

D'accord, Ethan était loin d'être horrible ( c'était bien le problème d'ailleurs ) mais je l'avais toujours trouvé trop négligé et trop... maigre. Non mais regardez moi ces jambes, on dirait des piquets ! Même sa propre femme est plus épaisse ! Encore qu'elle avait une excuse, et de taille, l'excuse. Enfin bref, peut-être que les russes avaient des goûts particuliers... Je n'avais jamais couché avec une russe. Encore que je continuais d'essayer. Pour le rendre fou. J'aimais ça, définitivement... J'ai levé les yeux au ciel quand il s'est mis à sourire. C'est ça, continue à sourire comme un con... Je lui ai souri aussi, à ceci près que le mien était profondément ironique et qu'il sous entendait qu'il pouvait aller se faire foutre ou encore se jeter sous le métro. J'ai baissé les yeux et j'ai soupiré. J'avais très envie de claquer la porte un grand coup pour l'entendre hurler, mais je me suis contrôlé. Pas de violence, Riley. Surtout pas de violence, ce n'est pas drôle. Pas assez drôle.

« Pardon ? Tu te fous de ma gueule ? »

J'ai dû le regarder comme un con quand il m'a dit de me pousser et d'aller m'asseoir sur mon lit. Oh là, oh là le petit général il va se calmer vite fait... J'ai légèrement vacillé quand il est entré, m'écartant de son chemin brutalement. Quelle délicatesse... J'ai claqué la porte et j'ai croisé les bras, avant d'aller m'appuyer sur la commode. J'ai étouffé un bâillement. J'ai levé les yeux au ciel et j'ai secoué la tête une seconde tandis qu'il riait doucement. Bordel, il s'est remis à la coke ou quoi ? J'ai haussé un sourcil et je l'ai regardé avec un air profondément sceptique quand il a défait mon lit. J'ai eu un petit rire, avant de lui sourire de toutes mes dents.

« Mais non, mais non. J'ai passé une nuit brulante avec mon amie la bouteille de rhum. Et toi, tu as revu mademoiselle vodka dernièrement ? »

Même si cela faisait des semaines, voire des mois, qu'il s'était saoulé, à chaque fois que j'y pensais j'étais littéralement mort de rire. Ça avait été la chose la plus pitoyable que j'avais vu. Et dire qu'elle était retournée vers lui après ça... Soit elle l'aimait vraiment, soit j'étais passé à côté d'un détail. Et un putain de détail à mon avis ! Je n'étais pas une lumière, mais quand même, ça ça dépassait l'entendement. Enfin bon, j'avais bien compris que je ne pouvais pas rivaliser avec lui. Il avait réussi à avoir tout son amour et ça... Katarina me détestait très certainement.

« A moins que tu sois simplement venu pour changer mes draps et faire ma lessive, tu serais gentil de ne pas tout foutre en l'air. J'aime l'ordre, moi. »

Je n’avais pas répondu à sa pique mesquine. Je ne voulais pas y répondre. De toute façon il ne comprendrait jamais qu’il ne puisse pas plaire à tout le monde. Et j’aimais qu’il m’envie dans un sens. Katarina était la femme la plus désirable, la plus intelligente, la plus douce et gentille de la communauté. Et malgré mon passé, malgré mon caractère elle m’avait choisi moi. Et puis avant mon arrivée, elle n’avait cédé à personne. Comme si elle se conservait pour moi. Et ça c’était tout simplement touchant. Mais dans un sens Riley avait raison, elle était tombée amoureuse de moi alors que je ne ressemblais pas à grand-chose…. Mais bon…je ne voulais pas y penser. Nous nous aimions et c’est tout ce qui devait compter, c’est tout ce qui comptait.

Et inutile de lui répondre, il me suffisait de lui adresser un sourire qui en disait long. Non je ne me foutais pas de sa gueule, je voulais fouiller sa chambre et pour ça il devait se pousser et me laisser entrer. Mais finalement, si je me foutais de lui. Et pas qu’un peu en fait. Je savais que je ne serais pas aussi irrespectueux avec les autres. Mais lui….je me défoulais. Non je ne plaisantais pas. J’allais entrer dans sa chambre et en faire ce que je voulais.

-J’ai l’air ?

La porte avait claqué derrière moi et je défaisais son lit. J’aurai pensé trouver quelque chose de compromettant mais il n’y avait rien. Et quand je lui ai demandé où il avait couché son amante du jour, il a éclaté de rire. Un rire que je ne supportais pas.

« Mais non, mais non. J'ai passé une nuit brulante avec mon amie la bouteille de rhum. Et toi, tu as revu mademoiselle vodka dernièrement ? »

J’ai serré mes poings tellement forts que j’en ai eu très mal. Surtout il ne fallait pas que je réponde, il ne fallait pas. Parce que j’allais m’énerver et si je me laissais aller à ma colère et ma haine envers lui j’étais capable de lui refaire le portrait. Je n’étais pourtant pas violent à la base. Mais depuis la mort de mes parents, j’avais laissé mon côté sombre s’exprimer. Ce côté que j’aurais voulu enterrer a tout jamais mais qui faisait partie de moi si fort que je ne pouvais pas. Bien sur j’avais été un adolescent comme les autres, j’avais été saoul lors de soirées avec mes amis. Mais je me rendais compte que je n’avais jamais envie de boire quand tout allait bien. Si j’avais vidé cette bouteille de vodka c’est parce que je ne voulais pas me droguer, et que j’avais eu besoin d’oublier ma peine et ma souffrance. Mais ça allez expliquer à un type comme Riley qui n’a aucun sentiments….

-C’est pas mon genre de boire !!! T’as la haine parce que j’ai bu ta dernière bouteille de vodka ? Mon pauvre….
C’était sans doute le plus dur pour lui. Qu’on ait pu boire une bouteille de vodka alors qu’il aurait pu la boire lui… Pathétique….il était si souvent saoul que ça en devenait pathétique. Je me demandais vraiment comment il pouvait plaire. Non pas qu’il n’ait pas un physique avantageux, mais la façon dont il traitait les femmes…… il fallait être réellement stupide pour s’accrocher à lui ou penser une seule seconde que vous pouviez le faire changer. Riley était mauvais, il avait une âme mauvaise ; Je ne voyais rien de bon en lui. Et ma femme non plus fort heureusement.
Les draps étaient désormais à terre et je les ai roulés en boule et poussés contre le mur. Et j’étais en train de retourner le matelas quand il m’a adressé a nouveau une petite pique.

« A moins que tu sois simplement venu pour changer mes draps et faire ma lessive, tu serais gentil de ne pas tout foutre en l'air. J'aime l'ordre, moi. »

J »avoue que je n’ai pas pu m’empêcher d’éclater de rire. Je n’avais pas cette image là de Riley. Sa vie était un bordel sans nom, alors sa chambre aurait du être dans le même état. Et puis imaginer Riley avec un plumeau à la main, et des gants pour ne pas s’abimer les mains m’amusait au plus haut point. J’ai retourné violemment le matelas, en le laissant comme je l’avais mis. C'est-à-dire n’importe comment. Je n’allais tout de même pas lui faire le plaisir de tout ranger derrière moi. Il s’agissait de Riley tout de même.

-Bha si tu aimes l’ordre tu rangeras.

C’était clair…concis…et …sans appel. Je en comptais pas ranger, et il savait sans doute qu’il ne valait mieux pas qu’il me demande de le faire ou qu’il aille s’en plaindre à Aaron et Alexander. Aaron lui rirait sans doute au nez, et Alexander lui demanderait d’arrêter de lui casser les pieds avec des bêtises pareilles. D’un geste de la main je l’ai arrête tout de suite.

-Maintenant tu la fermes !

Je ne voulais pas l’entendre piailler. Sinon je sentais que mon calme apparent allait rapidement s’éteindre et que je lui foncerais dedans.

-Pousse –toi de là.

Il était adossé à la commode, et même si j’aurais pu commencer par un autre endroit pour fouiller. Je dois admettre que j’avais envie d’aller par là et de tout mettre à sac parce qu’il se tenait là. Et sans ménagements, je l’ai poussé puisqu’il semblait ne pas vouloir bouger et j’ai sorti un tiroir en fouillant et en vidant son contenu à terre. Puis un deuxième tiroir…

Invité

C'était très drôle de lu rappeler ses conneries passées. Je crois que de toute ma vie je n'avais jamais autant béni une bouteille de vodka. Rien que pour le spectacle qu'elle m'avait offert. Ce jour là j'avais presque eu de la peine pour Katarina qui avait fait tout son possible pour le calmer et pour éviter qu'il ne réveille tout le monde. La pauvre, Ethan n'était vraiment pas un cadeau... Je savais que l'amour rendait aveugle, mais là c'était carrément de la connerie. Il fallait tout de même être un tout petit peu stupide pour rester accrocher à ce type. Enfin, étant donné que j'avais perdu ma capacité à comprendre l'amour, ça me passait au dessus. C'était peut-être d'ailleurs pour cela que je prenais plaisir à lui rappeler qu'il n'était rien dès que j'en avais l'occasion. J'ai manqué de m'étouffer. Pas son genre de boire ? Pas son genre de se droguer non plus. Oui bien sûr, il avait certainement égaré son auréole et ses ailes aussi ? Quand on se drogue comme il l'avait fait, on est en général loin d'être un angelot innocent. Qu'il l'avoue, merde, on n'était plus à ça près de toute façon. Et puis, c'est pas comme si on trouvait plus de la vodka... Bizarrement l'alcool se vendait toujours très bien aujourd'hui. De même que la drogue, j'imagine... C'est drôle, j'avais beaucoup de mal à me dire qu'Ethan était totalement clean. C'était un peu trop utopique à mon goût. Trop facile, aussi.

J'ai levé les yeux au ciel tandis qu'il mettait mon lis sans dessus dessous. Il avait l'air de beaucoup s'amuser en tout cas. Évidemment il n'allait pas le remettre en place. Trop facile. Je me suis retenu de l'insulter quand il a dit que je pourrais ranger moi même ensuite. Il essayait de me mettre en colère – et même si c'était déjà fait, mais je n'avais pas l'intention de lui faire le plaisir de répondre à ses provocations. Si lui démarrait au quart de tour, ce n'était pas mon cas. Je savais me contrôler, et c'était certainement ça le plus énervant pour lui. J'ai haussé un sourcil. Il fallait que je la ferme ? Ah, la bonne blague ! Non mais il se prenait pour qui, pour Dieu ? J'étais encore libre de faire ce que je voulais, jusqu'à preuve du contraire.

« Je la fermerais volontiers, mais c'est trop amusant de voir que je t'énerve. T'adorerais me mettre ton poing dans la gueule mais t'en es encore à essayer de de contrôler. Non, vraiment, c'est très amusant. »

Il ne me supportait pas et c'était bien ça qui m'amusait. En tant que leader il ne pouvait pas vraiment se permettre de cogner sur tout le monde. Sauf que vu que c'était moi, il n'hésiterait pas s'il en avait l'occasion. D'autant plus que nous étions seuls tous les deux. Il m'avait déjà cogné dessus quelques fois et cela m'avait suffi pour constater qu'il n'y allait pas de main morte et qu'en plus ça partait facilement. Le self-control, c'était décidément pas son truc. Alors sans cesse je le repoussais dans ses derniers retranchements. Je voulais qu'il cède, quitte à m'en prendre une. De toute façon j'avais l'habitude ! À force j'avais appris à encaisser les coups. Et puis Ethan n'était pas Rambo non plus. Sans compter que moi aussi je savais frapper s'il le fallait. Et lui en coller une ne me déplairait pas. Mais je n'avais pas l'intention d'attaquer en premier. Je préférais répliquer.

J'ai daigné me décaler d'un pas quand il m'a demandé de me pousser. J'ai levé les yeux au ciel quand il a vidé le premier tiroir. Mais vas-y, je t'en prie ! J'ai croisé les bras et je l'ai laissé faire sans broncher. Autant lui faire croire que je me foutais de ce qu'il faisait. En fait, je me foutais de ce qu'il faisait, et royalement.

« J'imagine que tu ne pas pas me dire ce que tu cherches ? Au cas où je pourrais t'aider... Ah non j'oubliais, Ethan Jones n'a besoin de personne. Et surtout pas d'un pauvre type comme moi... Pourtant en tant qu'enfoirés finis, on devrait se comprendre, non ? »

Je me suis poussé pour éviter que le second tiroir ne me tombe sur le pied. J'ai laissé échapper un sifflement surpris et j'ai secoué la tête.

« Nom de Dieu, j'espère pour Katarina que t'es plus délicat que ça avec elle, sinon je la plains sincèrement. Se taper un type comme toi ça doit pas être facile tous les jours... »

J’avais le droit aux sarcasmes et aux piques acérées de Riley depuis prés de cinq minutes. Et plus il me cherchait, plus j’avais effectivement de mal a me contrôler et a ne pas lui envoyer mon poing dans la figure. Pourtant Dieu que ca me démangeait de plus en plus. Pour de multiples raisons, mais tout d’abord pour me soulager. Tout en lui était détestable : de sa voix à son attitude. Alors quand je l’ai poussé pour aller fouiller la commode, j’avoue sans honte que j’ai été brusque. J’ai jeté un regard par delà mon épaule et alors que je pensais qu’il remettrait son matelas en place et qu’il referait son lit lui qui aimait tant l’ordre que ça, il est resté à un mètre de moi les bras croisés a me regarder sans rien dire.

« Vas y mon grand observe comment on pourrit la vie des gens ? Ha non ça tu sais faire. Très bien même. » C’était ce que je me disais dans ma tête, et j’avais tellement envie de lui dire. Oui je n’étais pas aussi revanchard d’habitude, mais avec Riley c’est comme si je devenais dingue, je n’étais plus moi-même. Il faisait ressortir les plus mauvais cotés de ma personnalité.

Je me suis mis à fouiller le deuxième tiroir, et mis à part des sous vêtements et un livre je n’y ai rien trouvé. J’étais en train de m’acharner sur le tiroir pour le sortir de ses gonds quand l’autre s’est mis à la ramener à nouveau.

« J'imagine que tu ne peux pas me dire ce que tu cherches ? Au cas où je pourrais t'aider... Ah non j'oubliais, Ethan Jones n'a besoin de personne. Et surtout pas d'un pauvre type comme moi... Pourtant en tant qu'enfoirés finis, on devrait se comprendre, non ? »

Et pendant que je venais enfin de réussir à le sortir de son carcan et que j’allais le jeter à terre (en me débrouillant évidement pour qu’il tombe sur les pieds de l’autre abruti), je lui ai répondu. Ma voix était un mélange de moquerie et de supériorité. Oui je lui étais supérieur. En énormément de points d’ailleurs. Et là c’est moi qui avait le pouvoir. J’aurais pu mentir à Aaron et condamner Riley, il le savait sans doute.

-Non seulement je ne peux pas Riley, mais je ne veux pas aussi. Et t’as bien raison j’ai pas besoin de l’aide d’un fainéant comme toi.

Je ne l’aurai dit à personne, mais lui dire que je ne voulais pas me faisait un bien fou. Ca lui démontrait qu’il n’était rien, qu’il n’avait aucun pouvoir, qu’il n’avait rien aussi. Il était juste un bellâtre qui passe ses journées à feindre l’occupation….Mais pour moi-même s’il ne nous trahissait pas, il ne méritait pas sa place ici. Et je savais que je finirais par arriver à mes fins. Restait plus qu’a convaincre Alexander….. Je me suis retourné pour lui faire face, un petit sourire accroché à mes lèvres, et le regard mauvais.

-Très drôle Riley…Arrête de prendre tes désirs pour des réalités. En matière d’enfoiré personne ne t’égale tu le sais bien.

J’ai souri de toutes mes dents en ricanant. Tout ca ne me ressemblait pas oui….. Mais vraiment avec Riley je n’etais plus moi-même. Je n’avais jamais ce petit air supérieur, je ne souriais jamais comme ça, et je ne regardais jamais les gens avec une telle intensité de haine. J’avais découvert la haine envers une personne avec Riley…. Pourtant je savais que Katarina aurait aimé que je fasse comme si de rien n’était avec lui, mais c’était plus fort que moi. J’avais supporté tellement de mois les horreurs qu’il me balançait, j’avais tellement pleuré après des affrontements verbaux et physiques avec lui que maintenant où j’allais mieux dans ma tête, j’en profitais pour lui faire comprendre que maintenant j’aurai le dessus. Il pouvait me dire ce qu’il voulait sur mon passé, ca m’était egal. La seule chose qui me faisait sortir de mes gonds c’était quand il s’attaquait a ma femme. Je n’aimais pas qu’il parle d’elle parce que j’avais l’impression qu’il la salissait.

Et c’est ce qu’il a fait….. Quand le tiroir est tombé juste à côté de son pied. Mince…je l’avais raté !

« Nom de Dieu, j'espère pour Katarina que t'es plus délicat que ça avec elle, sinon je la plains sincèrement. Se taper un type comme toi ça doit pas être facile tous les jours... »

J’ai senti une vague de rage s’abattre sur moi qui m’a fait suffoquer. Je me suis avancé vers lui, e poussant du pied ce qui se trouvait à terre entre lui et moi. Si une minute avant, je souriais en montrant que c’était moi aussi qui décidait, la mon regard était celui d’un tueur. Il venait de dire que je maltraitais ma femme, d’une façon ou d’une autre. Et entendre ça m’était insupportable

-Ca ! Suffit !

Nos visages étaient désormais à cinq centimètres l’un de l’autre et je le tenais en joug. J’ai remonté le menton et je l’ai regardé droit dans les yeux.

-Tu parles pas de ma femme comme ça ! Tu n’en parles pas tout court aussi compris ?

Je ne voulais pas qu’il parle de ma femme, car il la salissait. Quoiqu’il dise il la salissait. Et ma femme était la créature la plus pure qui soit. Je m’efforçais chaque jour de la rendre heureuse contrairement à ce qu’il disait. Et jamais je n’aurai la moindre indélicatesse envers elle. J’ai rapidement pris la gorge de Riley dans ma main et je lui ai craché au visage. C’était pathétique je sais mais qu’est ce que ça faisait du bien.

-Si tu insinues encore une fois des choses sur ma femme je te colle mon poing dans la figure ok ?

Invité

Putain, mais quel con celui là ! Non mais franchement, si je ne volais pas haut, lui il rasait carrément les pâquerettes. Il n'était pas président, au mieux tout juste le sous fifre d'Alexander. Son larbin, en gros. Mais c'est qu'il prenait son rôle très à cœur en plus... Tu parles, depuis que sa chère e tendre était enceinte il n'avait pas mis un pied dehors. La bonne excuse. Et une fois que le bébé serait là il ne faudrait surtout pas sortir, non... Tous les pères ne restaient pas à l'abri comme des crétins. Certes je ne sortais pas beaucoup moi non plus ( parce que je ne voulais pas risquer ma vie pour celle des autres ) mais je ne prétendais pas le contraire. J'ai eu un sourire. Oui, j'étais un fainéant et un flemmard et je l'assumais complètement. Moi. Je ne savais pas ce qu'il cherchait, mais dans tous les cas il n'avait pas l'intention de me le dire. Il préférait mettre ma chambre sans dessus dessous plutôt de me dire quoi que ce soit. Je ne savais pas ce qu'il voulait et si cela m'énervait, je n'en laissais rien paraître. Ethan n'était peut-être pas une lumière, mais il n'allait pas non plus s'amuser à me rendre visite pour le plaisir. Je le haïssais et c'était réciproque. Non, il y avait autre chose... Mais quelque soit cette chose, j'étais sûr et certain qu'il ne la trouverait pas. Parce que même si j'étais un salaud, je prenais soin de ne rien avoir à cacher. Je ne tenais pas à être mis dehors. Alors je faisais attention, je couvrais mes arrières. Je n'étais pas si stupide...

« Tu flattes mon égo, Jones. Mais si je suis le numéro un, tu dois être le numéro deux. Pour se barrer un moi entier alors que ta copine est enceinte, faut avoir de la graine d'enfoiré. Même moi je ne l'aurais pas fait, ça ! »

Tiens, mange toi ça. Je savais que cela faisait mal. Oui, il était parti alors que Katarina était enceinte, au beau milieu de la nuit, sans prévenir personne. Les choses se savaient très vite dans la communauté. Presque trop vite, même. Quand untel couchait avec untel, ça se savait dans la minute. Alors quand Ethan avait disparu... J'avais presque eu de la peine pour Katarina à ce moment là. La pauvre était toute seule, et enceinte. Franchement, je n'aurais pas fait mieux. Il avait marqué des points ce jour là et un coup de salaud pareil l'avait fait remonter dans mon estime. Oh, juste une minute, rassurez vous. Ce jour là je m'étais dit que je n'étais peut-être pas le pire de tous. Parce que pour moi, les choses étaient toujours très claires : pas de sentiments. Je ne prétendais jamais que j'allais décrocher la lune à une fille. Je mettais les choses à plat dès le départ. Je ne voulais plus de sentiments. Jamais. Et bon sang, ce que je me sentais bien sans ! Aucune frontière, aucune limite. J'étais libre de faire ce que je voulais, quand je voulais. Ou presque.

J'ai vu que j'avais dépassé les bornes quand il a donné un coup de pied dans le tiroir. J'ai eu un petit sourire victorieux. Voilà, il avait perdu. Décidément, son self-control ne valait pas grand chose, il perdait les pédales très rapidement. Il était pire que moi. Il ne savait pas se contrôler quand il était en colère. Et ça me plaisait. Je l'avais poussé à bout, dans ses derniers retranchements. J'ai eu un petit rire moqueur.

« Jusqu'à preuve du contraire je suis encore libre de parler de qui je veux comme je veux. Et c'est pas parce que tu me menaces que je vais m'en empêcher. Au contraire, c'est d'autant plus amusant parce que tu es incapable de passer outre. Tu te sens obligée de la défendre et de marquer ton territoire. Tu as peur qu'au final elle ne t'ait pas pardonné toutes tes conneries ? Tu as peur qu'elle se rende compte de ce que tu vaut ? C'est bien que tu t'y prépares, ça fera moins mal quand elle te balancera ta putain d'alliance dans la gueule. »

Je me suis retrouvé collé au mur par cet abruti, et j'ai feint le dégoût quand il m'a craché au visage. Je n'avais encore eu aucun geste violent, et ce même si je mourais d'envie de lui refaire le portrait.

« Allez vas-y, frappe moi. Fais toi plaisir ! De toute façon te ne sais te défendre que comme ça, pas vrai ? De toute façon je suis presque sûr que ta femme chérie frappe plus fort que toi. »

Riley n’avait eu de cesse de parler de Katarina de manière assez vulgaire, enfin moi je le voyais comme ca. Peut être parce que j’avais tendance à ne voir que ça. Mais ce qui me faisait le plus mal dans tout ca c’est qu’il prétendait que j’avais quitté Katarina pour la blesser, que j’étais au courant de sa grossesse quand j’étais parti, et que j’étais un salaud. Non je n’étais pas un salaud. Si j’avais su qu’elle attendait mon enfant, jamais je ne serais parti. Mais ça ,ça devait être carrément inconcevable pour un mec comme lui.

Et puis quand il s’est moqué de mon mariage, en le qualifiant d’éphémère, je n’ai pas pu me contrôler plus. Qu’est ce qu’il y connaissait lui à l’amour ? J’étais sur qu’il n’avait jamais aimé. Un type comme lui ne peut pas avoir de sentiments, c’était tout à fait impensable. Tout ce qu’il aimait c’était blesser les gens, manipuler les femmes, faire le mal autour de lui, et abuser de la gentillesse des gens comme Alexander. Pour moi Riley était un fainéant, et un moins que rien. Même Lilly faisait plus pour la communauté que lui. Bien sur il lui était arrivé de sortir et d’aider au ravitaillement. Mais depuis que j’étais dans la communauté, jamais je ne l’avais vu donner le moindre coup de main. Pour moi Riley suer un peu faisait partie d’une légende urbaine.

Alors oui, je venais de lui cracher au visage, mais parce qu’il m’avait provoqué et parce qu’il ne méritait que ça. Il savait pourtant que je n’étais pas Alexander ou Aaron, il savait que moi je frappais. Combien de fous nous étions nous battus ? Je savais pourtant que Katarina détestait ça mais je ne pouvais faire autrement. Il fallait qu’il comprenne.

-Ne parles plus jamais de ma femme comme ça Riley !!! Tu n’as pas le droit de parler d’elle pigé ?

Je ressentais le fait qu’il parle d’elle comme une souillure. A mes yeux, quand il parlait d’elle, quoiqu’il dise, il la souillait. Et j’avais horreur de ca. Je ne pouvais plus refréner ma colère. Déjà lui cracher au visage était un signal. Le signal que j’avais fini de me contenir. Alors quand il m’a provoqué encore plus….

« Allez vas-y, frappe moi. Fais-toi plaisir ! De toute façon te ne sais te défendre que comme ça, pas vrai ? De toute façon je suis presque sûr que ta femme chérie frappe plus fort que toi. »

Il n’a pas fallu me le dire deux fois. Si tôt avait il fermé la bouche et qu’il arborait son petit sourire ironique et moquer, si tôt mon poing est parti. Et je savais frapper. J’avais placé mon pouce dans mon poing pour éviter de me briser les phalanges. Et j’ai cogné de toutes mes forces. J’ai eu mal bien sûr mais ce n’était rien sans doute par rapport à Riley. J’ai entendu sa tête cogner contre le mur et rebondir sous le choc. L’adrénaline était montée tellement forte que je souriais comme un psychopathe sans doute.

Mais le frapper m’avait soulagé. Alors je l’ai pris à la gorge et l’ait forcé à me regarder.

-C’est toi qui m’a demandé de te frapper alors comme je suis un mec sympa et serviable….

Il m’avait cherché, maintenant il récoltait ce qu’il avait semé. Et maintenant que j’avais cogné une fois, j’avais envie de le frapper encore. Et encore. J’étais grisé par la violence. Je n’étais plus le gentil petit Ethan. J’étais celui qui faisait peur à sa propre femme, je le savais….. Mais là je n’y pensais même pas. Je voulais juste lui briser la mâchoire, pour ne plus l’entendre dire des horreurs, pour ne plus qu’il salisse l’honneur de mon mariage.

-T’en reveux un ? Suffit de demander hein.

Invité

J'avais remarqué depuis longtemps qu'Ethan ne supportait pas qu'on parle de sa femme. Ou plutôt, il ne supportait pas que moi, je parle d'elle. J'avais également remarqué que notre rivalité avait pris d'énormes proportions. Surtout depuis qu'il avait gagné notre fameux « pari ». Très franchement, mon égo en avait pris un sacré coup quand j'avais appris que Katarina lui avait cédé. Et le pire dans toute cette histoire, c'était qu'il n'avait pas eu à la forcer, elle lui avait cédé rapidement, presque naturellement... Comme si c'était lui qu'elle avait toujours attendu. Ces élans de romantisme me donnaient mal au cœur. Toute leur histoire me donnait mal au cœur. Certainement parce qu'elle me rappelait trop la mienne, qui avait fini assez dramatiquement. Voir que pour d'autres tout allait parfaitement bien me rendait particulièrement jaloux. Très égoïstement, j'aurais voulu que tout le monde souffre comme j'avais souffert. Voir ne serait-ce qu'un tout petit peu d'amour autour de moi me donnait l'impression que je n'avais pas ma place. De plus, je détestais Ethan comme ce n'était pas permis, alors si en plus il avait d'un claquement de doigt tout ce que j'avais rêvé de posséder autrefois... Sa vie ressemblait trop à un conte de fée pour que je n'essaie pas d'être la méchante sorcière de l'histoire. C'était trop tentant...

Je sentais que ma provocation n'allait pas tarder à faire son petit effet. Je sentais la colère monter en lui lentement. Et plus il tentait de la réfréner, plus elle l'envahissait. Je connaissais très bien ce sentiment. J'avais moi même mis pas mal de temps à savoir contrôler ma colère. Au début j'explosais au quart de tour. Mais j'avais fait un formidable travail sur moi même pour arriver à ne plus m'énerver. Prendre toujours tout à légère n'était pas un comportement très naturel. Les choses sont censées nous toucher en permanence. J'avais mis plusieurs années à me couper de mes sentiments. Les foutre à la porte demande une certaine technique. Et maintenant que c'était fait, je n'étais pas prêt de leur ouvrir de nouveau la porte. Cela m'aurait même arrangé qu'ils me laissent tranquilles définitivement. Mais je n'étais qu'humain, et les choses auraient été trop faciles ainsi.

Je n'ai pas eu besoin de provoquer Ethan plus encore. Il a vu rouge, et avant même que j'ai pu afficher un petit air victorieux, il m'a collé la droite du siècle. D'accord, je ne m'étais pas attendu à ce qu'il frappe si fort. Sonné, je ne me suis même pas rendu compte que ma tête avait rebondi contre le mur. J'allais avoir le bleu du siècle... Un peu plus et il m'explosait la pommette. Note à moi même : on peut être un junkie ET avoir un minimum de force. Enfin, un minimum, façon de parler. Je n'avais pas encore repris mes esprits, que je me suis retrouvé plaqué contre le mur de nouveau. J'ai eu une grimace. Là, je me rendais compte que ma tête avait cogné contre le mur. À moi la bosse de l'année... J'ai pour autant affiché mon plus beau sourire.

« Trop gentil de ta part de répondre à ma demande... »

J'avais parfaitement conscience de jouer avec le feu, mais peu m'importait. Encore que je n'avais pas particulièrement envie de m'en reprendre une, honnêtement. Je savais qu'il n'hésiterait pas à me cogner de nouveau. Il était énervé et Ethan n'était pas célèbre pour sa capacité à retrouver son calme rapidement. Loin de là. J'étais presque sûr de pouvoir me calmer plus vite que lui, en cas de colère. Visiblement, j'avais sous-estimé Ethan. Mais pour autant, pas question de lui montrer que j'étais surpris. Je n'avais pas envie de voir un petit sourire victorieux s'afficher sur son visage. Je l'ai repoussé doucement et je me suis éloigné de lui. J'ai fait mine de remettre en place mes vêtements.

« J'adorerais ça, mais je m'en voudrais de donner trop de travail à nos médecins adorés...»

J'avais cette fois ci évité de parler de Katarina directement. Je savais qu'il n'avait qu'une seule envie, m'en coller une autre. Et moi je n'avais qu'une envie, conserver ma gueule d'ange. Sans compter que je ne voulais pas lui laisser le privilège de me transformer en elephant man. Trop facile. J'ai soupiré et j'ai levé les yeux au ciel.

« Bon, maintenant que tu t'es défoulé, dépêches toi de finir de transformer ma chambre en champ de bataille. J'ai pas que ça à faire et tu me fais perdre mon temps.. »

D'accord, théoriquement je n'avais que ça à faire. Mais la présence d'Ethan m'était carrément insupportable, alors tout ce que je voulais c'était qu'il dégage, avant que je ne décide moi même de le mettre à la porte. Même si l'exercice était risqué, je savais que j'avais assez de culot pour le faire.

J’aurais voulu continuer encore et encore. Parce que Riley n’était pas comme les autres. Je venais de lui en coller une assez cinglante et bien qu’il ait eu une petite grimace, quand il a reporté son regard vers moi, il me souriait encore. Ce mec était définitivement masochiste ! Il aimait les coups…..et j’adorais lui en donner. En fait il ne m’avait tapé qu’une seule fois depuis que j’étais arrivé dans la communauté. Les autres coups c’est moi qui les avait donnés en premier. Il le savait pourtant que je n’hésiterais pas….mais ca ne l’empêchait pas de me provoquer. Pourtant j’essayais vraiment de ne pas répondre, j’essayais de me contenir. Mais même encore aujourd’hui il arrivait à appuyer là ou ça faisait mal.

« Trop gentil de ta part de répondre à ma demande... »

Je soufflais de manière à me calmer, mais il n’y avait rien à faire. Lui en mettre une m’avait fait tellement de bien que je n’aurais voulu qu’une chose : le frapper encore et encore. Je savais que le voir perdre son sourire me calmerait. C’était sans doute la seule chose qui aurait pu me calmer en fin de compte. Mais Riley était bien trop idiot pour comprendre. Ou alors il savait comment faire. Mais à quoi ça le menait ? A part à prendre des coups inutilement. Surtout que même si j’avais un passé de drogué, j’avais de la force. Et depuis que j’avais réussi à me sevrer et que j’avais repris du poids et un peu de muscles, je ne doute pas que ma force était décuplée.

Si lui avait un sourire ironique accroché à ses lèvres, le mien était carrément sadique. J’ai refait un pas vers lui, j’attendais seulement une parole de sa part pour recogner. Il m’a repoussé et je me suis dit qu’il avait peut être compris que j’étais prêt à frapper à nouveau et que j’irais sans doute avec plus de force encore. Il a mis ses vêtements en place et j’ai souri. C’était bien lui ça. Toujours à chercher à plaire. Pourtant on était seuls…et j’étais pas de ce genre là…. Mais non, il avait tellement l’habitude de ne voir sa petite personne qu’il devait sans doute faire ça pour se plaire à lui-même.

« J'adorerais ça, mais je m'en voudrais de donner trop de travail à nos médecins adorés...»

La façon dont il avait dit « médecins adorés » m’énervait mais il s’était bien gardé de parler de Katarina. Mais ça l’incluait, alors…..

Et toujours cette fausse maitrise de lui-même, cette attitude arrogante et détestable….

« Bon, maintenant que tu t'es défoulé, dépêches toi de finir de transformer ma chambre en champ de bataille. J'ai pas que ça à faire et tu me fais perdre mon temps.. »

Il ne me mettait pas à la porte. Sans doute savait il que ce serait le meilleur moyen pour que je lui en retourne une qui cette fois ci le marquerait vraiment, et prouverait que je l’avais frappé. Il tenait vraiment à son image et je trouvais ca d’un ridicule….. Je n’avais jamais été bercé dans ce diktat de l’apparence et des faux semblants. Mes parents étaient des gens simples malgré leur réussite sociale et ils aimaient la franchise avant tout. Sans doute pour cela que je ne savais pas mentir, et que je l’avais en horreur.

Mais là il me proposait carrément de mettre sa chambre à sac. Et ca n’était pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Alors du revers de la main je l’ai repoussé en sifflant entre mes dents de manière assez sarcastique.

-Avec plaisir Riley !

Et je m’en suis effectivement donné à cœur joie. J’ai tout retourné ! J’ai sorti chaque tiroir de ses gonds avant de les laisser par terre et j’ai vidé entièrement sa commode sur le sol en prenant soin de déplier tout son linge. Hors de question que je lui fasse le plaisir de laisser des chaussettes enroulées aussi, J’aurais pu prétexter qu’il y avait quelque chose après tout. Et quand j’en ai eu fini avec sa commode, je suis allé dans l’armoire, et je lui ai fait subir le même sort. Il avait trois boites et j’ai tout retourné…..

Le lit….j’ai poussé le matelas en défaisant les draps, j’ai fouillé partout. Chaque recoin de la chambre a été passé au peigne fin. Même si je savais qu’il ne cachait rien ça me faisait un bien fou.

Malheureusement ca ne m’avait pas calme entièrement. J’aurais aimé trouver un petit détail qui le mette dans l’embarras. Et il n’y avait rien !!Rien du tout !! Pas même un petit truc….

Alors pour l’énerver et lui montrer qui j’étais et les pouvoirs que j’avais, je suis allé me planter devant lui en souriant. S’il croyait être le seul à être capable de sourire comme cela, il se fourrait le doigt dans l’œil.

-Prochaine sortie pour aller chercher des vivres, tu en es !

Je ne savais pas quand elle aurait lieu ni qui y participait mais je décidais sans ménagement qu’il allait sortir. Je savais qu’il n’aimait pas ça et qu’il trouvait toujours des excuses…..Alors je savais que j’allais l’énerver. Et je n’en étais pas peu fier.

-Et tâche de te faire tuer, ça nous débarrassera le plancher.

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