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 It's Been A While [Pv Katarina]

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MessageSujet: It's Been A While [Pv Katarina]   It's Been A While [Pv Katarina] Icon_minitimeMer 29 Juin - 18:54

J'allais mieux, c'était un fait. J'avais eu beaucoup de mal à suivre les recommandations, que dis-je... Les ordres de Mathilda quant à ma convalescence mais finalement, j'avais accepté de m'effacer un peu pour pouvoir récupérer plus vite. Cela m'avait coûté, c'est évident, car il m'était insupportable de rester sans rien faire mais elle avait su trouver les mots justes pour me convaincre comme par exemple, aller dire à Alexander que je ne devais plus rien faire pendant... Eh bien pendant longtemps en fait. Plus que je n'en avais besoin pour récupérer mais ça avait été son moyen à elle de faire pression sur moi, et bien évidemment, ça avait marché. J'avais fini par abdiquer et j'avais moi-même été voir Alexander pour lui expliquer que ma blessure ne guérissait pas correctement et que je devais me reposer pendant quelques temps... Un temps qui n'était d'ailleurs pas défini par mon médecin... Un temps qui me parût horriblement long... L'avantage, quand on fait tout un tas de choses, quand on aide, quand on participe aux tâches, on pense uniquement à ce que l'on fait et non pas à toutes ces choses qui vont et viennent dans notre tête. Toutes ces choses auxquelles on voudrait arrêter de penser une bonne fois pour toutes... Eh bien, quand on bosse, quand on se donne, elles n'existent plus. Du coup, à mon grand regret, j'ai eu beaucoup de temps pour penser à tout ce que je ne voulais pas penser. A Ethan qui s'éloignait de plus en plus de moi et de tout le monde... A sa femme, à sa fille, à son enfant à venir qu'il surprotégeait beaucoup trop... A Liam, qui était toujours au plus mal et qui ne semblait pas prendre le chemin de la guérison. Et surtout à elles...

A Emma...
Et à Mathilda.

Pourtant, je n'aurais pas dû penser ne serait-ce qu'un seul instant à cette dernière. Penser à ma femme, c'était normal, mais penser de cette façon à Mathilda... Leurs visages à toutes les deux me hantaient jour et nuit, sans cesse. Je n'étais pas du genre très loquace et je ne parlais pas de mes problèmes, même pas à Alexander. Non, à personne. Je gardais tout pour moi, c'était ainsi que j'étais fait. Pourtant, il m'arrivait de me demander si je n'arriverais pas à me sentir mieux si je parvenais à parler de ce qui me tourmentait, de ces sentiments qui se faisaient violence en moi. Des sentiments dont je ne voulais pas et que je rejetais : En bloc. Pour moi, aimer Mathilda c'était tromper ma femme, c'était cracher sur ce qu'elle représentait pour moi, sur ce qu'elle représenterait toujours pour moi. C'était salir sa mémoire et nos souvenirs. Et à chaque fois que je pensais au fait que je me sentirais mieux en parlant de tout cela, je réalisais ce qu'on allait me dire « Ta femme est décédée depuis un moment maintenant... C'est normal de retomber amoureux, tu en as parfaitement le droit. » Non. Non. Non. Et non. Je n'arrivais pas à voir les choses de cette façon et plus les jours passaient, et plus ça empirait. J'évitais Mathilda comme la peste mais malheureusement, j'étais obligé d'aller la voir plusieurs fois par semaine pour qu'elle vérifie l'avancement de ma guérison qui était plutôt satisfaisante d'après elle. Sans rire ? Je passais mes journées assis ou allongé à lire, à dessiner des plans ou à dormir... Encore heureux que la guérison avançait bien. Il n'aurait manqué plus que ça... Ce qui était certain, c'était que ces brefs moments passés en sa compagnie m'étaient difficilement supportables car j'avais beau rejeter ce que je ressentais pour elle, mes sentiments ne cessaient de monter en puissance. Mes sentiments mais aussi mon désir de l'aimer, de la posséder, qu'elle soit mienne. Mathilda était celle que je désirais, celle que je voulais auprès de moi alors que j'aurais dû ressentir ces sentiments pour ma femme.

Rien que pour elle.

Mais il n'en était rien et moi qui n'était déjà, d'ordinaire, pas de très bonne compagnie, c'était encore pire. Le peu de personnes que je croisais, je les envoyais sur les roses ou leur lançais des plaisanteries de mon cru, encore pires que d'habitude et donc, que ces personnes n'appréciaient pas. Mais c'était très bien comme ça : Je voulais être tranquille. Je voulais qu'on me foute la paix, tout simplement. Je devenais de plus en plus irritable et ce, même avec Mathilda. En fait, avec elle, je faisais exactement l'inverse de ce que j'avais envie de faire. Je voulais la prendre dans mes bras mais essayais d'être le plus loin possible d'elle. Je voulais lui dire que je l'aimais mais la traitais avec froideur et parfois même avec agressivité, ce qu'elle n'appréciait pas, vous vous en doutez. En fait, entre nous, l'ambiance était de plus en plus électrique si bien qu'elle finit par m'annoncer que je pouvais reprendre mes activités. Est-ce que ma santé me le permettait vraiment ou est-ce qu'elle avait pris cette décision parce qu'elle ne supportait plus de se retrouver dans la même pièce que moi? Je n'en avais aucune idée mais le principal était que j'étais enfin libre : Libre de sortir de chez moi, libre de bouger, libre d'aider les autres. Donc, libre tout court. Mon premier réflexe fut de courir jusqu'à Alexander pour lui dire que j'étais enfin disponible et pour lui demander où on avait besoin de moi. A mon grand plaisir, il y avait une maison en piteux état qu'il fallait rénover et je ne perdis pas une seule minute pour m'y rendre. En arrivant devant, je réalisai qu'il fallait faire plus que la rénover et quand j'entrai, mon idée se confirma. Les fondations étaient vraiment très fragiles et les renforcer n'était pas une bonne idée. Mieux valait tout raser et la reconstruire à l'identique. Dix minutes plus tard, j'étais assis devant la maison et en traçais les plans pour faciliter les travaux.

J'avais enfin retrouvé ma place.
J'avais enfin l'esprit là où je voulais qu'il se trouve.

J'hésitais. J'étais devant la porte d'entrée, et j'hésitais. Pouvais-je me permettre de la déranger ? Je savais qu'Ethan avait quitté la maison avec Evan quelques minutes auparavant parce que je les avais croisés et c'était cela qui m'avait décidé à venir jusque chez eux pour pouvoir voir Katarina et le petit Sasha qui avait à peine plus d'une semaine. J'avais été leur rendre visite très brièvement deux jours après la naissance de Sasha mais je n'étais pas resté très longtemps : Katarina avait eu un accouchement difficile qui, heureusement, s'était bien terminé pour la maman comme pour l'enfant, mais elle était vraiment épuisée et surtout, particulièrement sur les nerfs. Elle ne quittait pas Sasha d'une semelle, et son comportement n'était pas sans me rappeler celui qu'avait eu Ethan vis à vis d'elle et de Lena encore très récemment même si, peut-être à tort, j'avais l'impression qu'il avait un peu plus pris sur lui ces derniers temps. Bref, je n'avais pas eu d'autre occasion de prendre des nouvelles directement auprès de Katarina et j'étais très inquiet pour elle. Elle avait vécu tant de choses mais finalement, elle avait réussi à garder la tête hors de l'eau, elle avait continué à se battre et elle avait été forte. Très forte... Forte à en imposer le respect. Mais la Katarina que j'avais vue juste après l'accouchement ne m'avais pas semblé forte : Elle m'avait semblé fragile, à fleur de peau, sur le point de craquer. J'aurais pu en parler à Ethan mais je n'avais pas envie de rentrer dans les détails avec lui parce que nous n'étions plus particulièrement proches depuis qu'il avait mis tout un tas de barrière entre lui, sa famille, et les autres dont je faisais partie. Il avait été correct avec moi, il n'avait pas été agressif mais il avait été distant, voilà tout. C'est pour cette raison que je n'osais pas lui demander des nouvelles de Katarina, de Lena ou de Sasha. J'avais envie que les choses reprennent leur cours normal et pour cela, je devais laisser du temps à Ethan. Lui laisser le temps d'accepter certaines personnes, certaines idées.

Pour toutes ces raisons, je me trouvais devant cette porte, le point levé, hésitant toujours à frapper. Puis, petit à petit, l'inquiétude pour Katarina l'emporta sur le reste : Je pouvais prendre le risque de la déranger. En fait, je me devais de prendre le risque de la déranger. Je voulais avoir de ses nouvelles et surtout, je voulais être là pour elle. Je n'avais pas été capable de la protéger alors que je veillais sur elle et que j'étais censé faire attention à ce qui ne lui arrive de rien. Oui, de loin, je veillais à cela et j'avais échoué, à de nombreuses reprises... Personne n'avait jamais rien su à quel point ce qui était arrivé à Katarina m'avait profondément touché et perturbé. Personne, de toute façon, ne savait jamais rien de ce que je ressentais. Sauf peut-être elle justement... Elle qui, j'en étais sûr, voyait à travers ma carapace parce qu'elle avait le don pour ça : Elle avait un don pour voir les gens tels qu'ils étaient réellement. Un don qui pouvait et lui avait déjà joué des tours par le passé et lui en jouerait sans doute encore beaucoup. Elle avait d'autant plus besoin d'être protégée, d'être soutenue et pas uniquement de la part de son époux. Voilà pourquoi je frappai quelques coups à la porte avant de rapidement dire à voix haute qui lui rendait visite. Après tout, peut-être avait-elle envie de voir certaines personnes, d'autres moins, allez savoir. Je n'obtins aucune réponse et me reculai doucement pour essayer de voir à travers la fenêtre mais ne vis rien. Peut-être était-elle sortie... En fait, non, c'était très peu probable. Peut-être dormait-elle... Ou peut-être ne voulait-elle pas me voir et je n'allais pas lui imposer ma présence. Je fis demi tour et fis quelques pas, décidé à retourner m'occuper des plans de la maison quand j'entendis un bruit de serrure. Je me retournai au moment où Katarina ouvrit la porte. Nos regards se croisèrent et, comme d'habitude, je ne fus capable que de lui adresser un sourire maladroit. Après quelques instants, je refis quelques pas vers elle et en m'approchant, je vis qu'elle avait un peu meilleure mine ce qui me rassura déjà. Certes, elle n'avait pas l'air au mieux de sa forme mais comparé à l'état dans lequel je l'avais vue à peine une semaine auparavant... Et elle tenait bien fermement Sasha dans ses bras, paisiblement endormi.

-Je passais par là alors...

Gros mensonge mais je ne me voyais pas lui dire : « Je m'inquiétais pour toi alors quand j'ai vu Ethan quitter la maison, j'en ai profité ». Non. Vraiment pas. Jamais je ne pourrais admettre ça. En tout cas, pas de manière aussi directe.

On salue à nouveau Monsieur l'Inversé du Ciboulot.

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Katarina K. Jones
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MessageSujet: Re: It's Been A While [Pv Katarina]   It's Been A While [Pv Katarina] Icon_minitimeJeu 30 Juin - 14:21

Détente. C'était le maitre mot de toutes mes journées depuis une semaine. Dé-ten-te. Je tentais au maximum de faire taire toutes mes angoisses et toutes mes craintes par rapport à Sasha. Ce n'était pas facile, mais je devais faire un gros travail sur moi même pour ne pas céder à la paranoïa. Je découvrais que faire taire une paranoïa était terriblement compliqué, presque douloureux. Compliqué parce que je devais me réfréner, réfréner mes instincts de mère qui me hurlaient de ne pas quitter Sasha une seule seconde, de ne jamais le poser, de ne jamais le quitter des yeux. C'était compliqué parce que lui même n'était pas à l'aise si je n'étais pas avec lui, s'il n'avait pas un contact physique ou visuel avec moi. Il ne dormait pas correctement si il n'était pas contre moi. Il mettait beaucoup plus de temps à s'endormir. Ce n'était pas une idée que je me faisais pour me convaincre que mes craintes étaient légitimes et justifiées, non. Sasha était un bébé nerveux qui avait besoin de sa maman. Je culpabilisais de devoir me forcer à le laisser un peu. Parce que lui n'était pas à l'aise avec cela. Et tout ce que je voulais, c'était qu'il aille bien, qu'il se sente bien. Quelques fois je craquais, bien évidemment. Je n'allais pas me "sevrer" de lui du jour au lendemain, d'une heure à l'autre, comme s'il n'y avait aucun problème et qu'il n'y en avait jamais eu. Il y avait un problème, et il ne disparaitrait pas comme par enchantement. J'allais devoir faire de gros efforts, j'en avais plus que conscience. Et ces efforts, je devrais les faire seule. J'étais la seule à pouvoir arranger les choses, à les faire revenir à la normale. Mais comme je l'ai dit, c'était douloureux. Ma culpabilité était douloureuse. Je ne comprenais toujours pas comment j'avais pu ne pas me rendre compte que j'étais enceinte tout de suite. Je ne comprenais toujours pas comment j'avais pu ne rien voir, comment j'avais pu être aussi naïve.... J'étais médecin, pourtant. Un médecin qui aurait pu devenir un grand chirurgien néo-natal. Un médecin qui n'avait pas su faire attention à sa propre personne. Je ne faisais jamais attention à moi, et j'avais subi un sacré retour de bâton. J'avais compris la leçon.

Ethan et moi avions très vite remarqué que Sasha ne supportait pas d'être porté par quelqu'un d'autre que nous, que moi particulièrement. Il ne se mettait pas forcément à hurler dès qu'il était dans les bras de son père, mais il arrivait presque toujours un moment où il semblait vouloir s'échapper. Il se mettait soudain à regarder tout autour de lui et à geindre dès qu'il entendait ma voix. Généralement je me forçais – oui, il s'agissait bien de cela – à le laisser à Ethan, m'occupant les mains et l'esprit du mieux que je pouvais. Arrivé à un moment Sasha se mettait à pleurer et se révélait impossible à calmer, quand bien même Ethan faisait tout ce qu'il fallait pour. Dépité il me le donnait ou me demandait de le prendre, parce que le pauvre trésor s'énervait. Le plus surprenant, c'était qu'il cessait de pleurer immédiatement quand il était dans mes bras. C'était surprenant et un peu effrayant. Il était dépendant de moi, complètement. Il dépendait de moi au même titre que quand j'étais enceinte de lui. C'était comme si le cordon n'avait pas été coupé. Comme s'il était toujours là, nous liant tous les deux. Sauf qu'il était né, et que physiquement le cordon avait été coupé, il y a plus d'une semaine de cela. Mais Sasha s'accrochait toujours à moi comme si ce n'était pas le cas. Je ne voulais pas le rendre encore plus dépendant de moi, je ne voulais pas qu'il ait besoin de moi en permanence. Mais qu'est-ce que je pouvais faire ? Je n'allais tout de même pas le laisser hurler et pleurer pendant des heures parce que je devais me raisonner. Ce n'était pas sa faute, le pauvre trésor n'avait pas à subir les conséquences de mes erreurs. Mais c'était un cercle vicieux. Je ne pouvais pas corriger mes erreurs tant en m'occupant de lui comme il en avait besoin. J'étais coincée. Si je voulais que Sasha adopte un comportement normal, il fallait que je cesse de me plier à ses demandes – il ne s'agissait en aucun cas de caprices. Mais quel genre de mère aurais-je été si j'avais laissé mon fils hurler encore et encore et encore "pour son bien" ? Une mère horrible...

J'avais besoin de temps, nous avions besoin de temps. Il fallait que les choses se tassent, que le choc de la naissance s'estompe. Cela irait mieux ensuite. Il fallait que je me fasse confiance, et que je fasse confiance à Sasha. Ce n'était qu'un petit bout de chou, mais un petit bout de chou qui était plus fort qu'il n'y paraissait. Il s'était accroché à la vie. Il n'aurait pas dû avoir à le faire mais il l'avait fait. Je lui avais répété mille fois merci, parce que si je l'avais réellement perdu je ne m'en serais jamais remise... J'avais besoin de temps, c'était tout. Après toutes les épreuves que j'avais dû traverser, je crois que l'on ne pouvait pas m'en vouloir d'être un peu nerveuse, paranoïaque et stressée. J'avais toujours été très calme, très positive. Jusque là je m'étais très bien remise de tout ce qui m'était arrivé. Ce n'était pas étonnant qu'il y ait un moment où la coupe était pleine et où elle débordait. J'avais craqué, purement et simplement, c'était tout. Je ne m'étais pas effondrée avant cela. Jamais.

Seule avec Lena et Sasha pour l'après midi, j'avais décidé de réorganiser un petit coin pour bébé dans le salon, pour les avoir tous les deux avec moi en même temps et ne pas faire des dizaines d'aller retour. Sasha s'étant endormi quelques instants après que je lui ai donné le sein, et pour des raisons pratiques je l'avais couché dans son lit, le temps de tout installer au moins. J'ai mis le petit parc de Lena dans le salon, devant le canapé, et j'ai mis plusieurs peluches dedans. Je n'avais pas l'intention de la limiter à cet espace si j'étais avec elle, c'était surtout au cas où je devrais m'occuper de son petit frère ou de quelque chose d'autre. Elle allait certainement vouloir jouer dans son trotteur, pour pouvoir jouer à l'auto-tamponneuse avec les meubles du salon. Mais au cas où je descendis ses jouets préférés, tels que ses cubes en bois ou la petite maison en bois où elle devait glisser des petites pièces en bois dans des petits trous dans le toit. Évidemment, ce n'était pas toujours facile pour elle. Pas facile pour un bébé de un an de comprendre pourquoi le petit coeur ne rentrait pas dans le trou de l'étoile. Cela finissait souvent par l'énerver, et elle passait à autre chose. Je descendis également son tapis rembourré de plumes, sur lequel elle adorait se rouler. Ceci fait, je retournai à l'étage pour aller la chercher, du moins voir si elle était réveillée. Elle l'était, et elle attendait sagement, debout dans son berceau, bien campée sur ces petites jambes. Lena ne tarderait plus à marcher toute seule. Elle le faisait déjà avec de l'aide. Me penchant au dessus du berceau, je la pris dans mes bras pour la descendre dans le salon. Je l'installai dans le parc, avant de remonter chercher Sasha, qui finalement ne dormait pas si bien que cela. Le temps que je descende, Lena avait entrepris de démolir le parc en se jetant contre les barrières de tissu. Je secouai légèrement la tête, devant son petit air acharné et convaincu qu'elle toute seule pourrait tout détruire.

« Tu peux essayer encore longtemps comme ça, mais à part t'assommer tu n'arriveras à rien... »

J'allais déposer Sasha sur un oreiller pour sortir sa soeur du parc avant qu'elle ne s'assomme quand quelqu'un frappa. J'eus un soupir. À tous les coups, Ethan avait oublié quelque chose et comme j'avais fermé à clé derrière lui... Ah, non ! J'affichai une mine surprise en attendant la voix d'Aaron. J'étais étonnée, c'était la première fois qu'il me rendait visite depuis... un moment, dirons nous. Je restai bête, plantée devant la porte avec Sasha dans les bras, sans trop savoir quoi faire, je l'avoue. J'ai fini par secouer la tête, me traitant d'idiote. Va donc ouvrir, Katarina, ne sois pas stupide ! De ma main libre je déverrouillai la porte, avant de tourner la poignée pour l'ouvrir. J'admets que je suis restée un peu stupide lorsque j'ouvris la porte, puisqu'il n'y avait plus personne devant. Levant les yeux pour voir un peu plus loin, je vis Aaron, qui avait commencé à s'éloigner. Il avait peur que je le mange, ou... ? Il fit demi tour et monta les quelques marches du porche, pour se planter en face de moi, avant de bégayer le premier mensonge qui lui passa par la tête. J'eus un sourire moqueur.

« Mon Dieu, pourquoi est-ce que tout le monde ressent le besoin de me mentir quand ils pourraient se contenter de dire "hey, comment tu vas, je voulais passer te voir un moment" ? Oh, allez, ne fais pas cette tête, tu sais très bien que je sens le mensonge à des kilomètres... »

J'eus un petit rire, avant de secouer légèrement la tête.

« Entre, je t'en prie. J'allais faire du thé pendant que Lena joue et que Sasha dort comme une petite marmotte. »

Je le laissai entrer dans la maison et je refermai la porte derrière nous, n'oubliant pas de verrouiller derrière nous au passage. Je lui désignai le canapé en grimaçant légèrement, ma grimace exprimant une piètre excuse par rapport au désordre de la pièce. Il y avait des jouets et des affaires de bébé absolument partout, et de toutes les couleurs. Oh d'ailleurs, Lena secouait toujours son parc dans l'espoir de le renverser pour pouvoir s'échapper de sa petite prison matelassée.

« Oh, Aaron, tu veux bien la sortir de son parc avant qu'elle ne se fasse mal ? »

Elle commençait à geindre en plus de cela. Je n'osais pas lâcher Sasha pour aller sortir sa soeur du parc, il s'était trop bien rendormi dans mes bras depuis que je l'avais sorti de son berceau pour le reprendre. Mais si je voulais préparer du thé comme je l'avais dit, j'allais devoir le poser, au moins cinq petites minutes. Et comme il dormait très bien, cela ne lui plairait certainement pas. J'eus un petit soupir. C'était dans ce genre de moment que je me rendais compte que la dépendance de Sasha, ainsi que la mienne, n'était pas très pratique... Quand Ethan était là, je ne m'en rendais pas trop compte, puisqu'il faisait tout pour me rendre la vie plus facile. Avec un profond soupir, j'allai m'asseoir sur le canapé, pendant qu'il sortait Lena de son parc. Ah oui, évidemment mademoiselle souriait de toutes ses dents, c'est à dire cinq. Et elle riait, babillait... Sachant pertinemment que ses tentatives de séduction marchaient à chaque fois. Oui, oui, à chaque fois.
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MessageSujet: Re: It's Been A While [Pv Katarina]   It's Been A While [Pv Katarina] Icon_minitimeLun 4 Juil - 9:19

Quand je vous ai dit que Katarina avait un véritable don pour voir à travers le masque des gens et voir qui ils étaient réellement, je savais de quoi je parlais. La preuve en fut de sa réaction lorsque je parvins jusqu'à elle, avec ce sourire maladroit aux lèvres avant de bredouiller mon mensonge qui, je l'espérais en vain, allait passer inaperçu. Sauf qu'avec Katarina, je pouvais toujours espérer : Ca n'arriverait pas. D'ordinaire, j'avais plutôt tendance à m'éloigner des personnes qui arrivaient à lire en moi mais pas d'elle. Je l'appréciais trop pour m'éloigner et surtout, je m'inquiétais beaucoup trop pour prendre mes distances et faire comme si elle n'existait pas. Elle m'avait percé à jour, encore une fois. Oui, je m'inquiétais, oui j'avais envie de passer un petit moment avec elle et elle ne se gêna pas pour le me le faire remarquer. Mon sourire n'en fut que plus crispé : C'était assez compliqué pour moi en réalité. J'avais tellement envie d'être là que j'essayais de passer outre mon malaise ce qui n'était pas une chose aisée. Finalement, alors que j'étais incapable d'ajouter le moindre mot, elle m'invita à entrer, m'annonçant qu'elle était sur le point de préparer du thé pendant que Lena jouait et que Sasha dormait. Oui, le petit bout était paisiblement endormi. Eh oui : Même moi j'étais attendri par ce petit être qui n'avait que quelques jours. Un petit être innocent, ignorant tout du monde, de ce qu'il s'y trouvait, de ce qu'il s'y passait, des souffrances et c'était très bien comme cela. Pour l'instant, il était dans les bras de sa mère, aimé, protégé, et il fallait que cela continue le plus longtemps possible. Lui éviter des souffrances, voilà quel allait être, entre autres, le rôle de Katarina et d'Ethan et ça n'allait pas être une mince affaire. Pas dans notre monde actuel en tout cas.

Elle me laissa la place pour entrer, ce que je fis, et lorsqu'elle referma la porte derrière moi avant de la verrouiller, cela attira mon attention mais je n'en dis rien : Il n'était pas nécessaire de s'enfermer ainsi à clef, en pleine journée. C'était un signe de plus de soit de la fatigue, soit une inquiétude beaucoup plus profonde qui travaillait Katarina. Elle me désigna le canapé afin que je puisse m'y installer en ayant une petite grimace avec un air qui ressemblait à un grand « Je suis désolée ». Mais de quoi ? En voyant son regard parcourir la pièce, je réalisai qu'il y avait un peu de désordre mais rien de terrible. Après tout, avec deux enfants, il était normal qu'il y ait autant de choses et puis elle n'avait sans doute pas beaucoup de temps pour ranger tout ça. J'allais m'avancer vers le canapé quand Katarina me coupa dans mon élan en me demandant de bien vouloir sortir Lena du parc avant qu'elle ne se fasse mal. Hein ? Quoi ? Je me retournai et vit la jeune demoiselle qui, effectivement, semblait très nerveuse dans son petit parc : Elle ne souhaitait apparemment pas y rester. Et Katarina me demandait de la prendre : A moi. J'adore les enfants, ils me font craquer et à une époque j'avais pensé à en avoir mais, comment dire ?... Je n'étais pas très doué avec eux. J'avais des manières et des gestes un peu trop brusques pour pouvoir m'en occuper et puis j'avais carrément deux bras gauches quand il s'agissait de s'occuper d'un enfant. Etait-ce la peur de leur faire mal ou peut-être n'avais-je tout simplement pas la fibre paternelle ? En tout cas, je n'étais pas doué, c'était un fait. Même si en général les enfants m'appréciaient, allez savoir pourquoi d'ailleurs, le contact n'était pas aisé. Mais je n'allais pas dire non à Katarina : Elle était occupée avec Sasha et... Non, je ne me voyais pas refuser une telle demande. Alors, je me suis approché du parc, j'ai tendu les bras et j'ai doucement pris Lena avant de la soulever et de la tenir dans mes bras.

Etrange sensation... Mais pas désagréable, au contraire.

La petite puce me regardait avec des yeux brillants et un sourire particulièrement rayonnant, et tout cela éveillait en moi des sentiments que je ne recherchais pas vraiment : La tendresse, l'amour... C'était plus fort que moi : Je les refusais en bloc, même vis-à-vis d'un enfant. J'étais particulièrement désespérant... Si seulement j'apprenais à en accepter quelques uns de ces sentiments, si seulement j'apprenais à vivre avec. Lena riait doucement et bredouillait des sons qui voulaient sans doute dire tout un tas de choses pour elle mais comme je ne parlais pas l'enfant... Enfin, façon de parler. Je m'explique : Les parents qui élèvent leurs enfants sont avec eux au quotidien, ils leurs parlent et les écoutent... Et, à force, ils comprennent ce qu'ils cherchent à leur dire : Ils ont un traducteur intégré en fait. Mais moi, en l’occurrence, le traducteur je ne l'avais pas. Cela dit, même si je ne saisissais pas le sens de ces mots, je ne pouvais pas m'empêcher de la trouver adorable. Et bien malgré moi, un sourire étira mes lèvres : Pendant un instant, j'en oubliais même que Katarina me regardait. Il n'y avait que moi et Lena, et un petit moment que nous partagions. Et quand la petite demoiselle tendit les bras vers moi pour essayer d'attraper mes cheveux je laissai échapper un petit rire avant de réaliser que je n'étais pas seul, que Katarina était assise sur le canapé avec Sasha dans les bras et qu'elle me regardait. Aussitôt, je me refermai comme une huître et cessai de rire. Je vous l'avais dit que j'étais désespérant... Je m'avançai vers le canapé avant de m'asseoir sur ce dernier aux côtés de Katarina. Puis, je posai doucement Lena sur mes genoux tout en gardant mes mains autour de sa petite taille pour éviter qu'elle ne tombe en arrière ce qui sembla particulièrement l'amuser. D'ailleurs, cette petite coquine gesticulait toujours pour essayer d'attraper mes cheveux : Oui, il est vrai qu'ils avaient énormément poussés et je n'avais pas pris la peine de les couper. Je tournai mon visage vers Katarina pour l'observer et quand je vis un large sourire étirer ses lèvres je lui souris à mon tour mais d'une façon bien plus crispée : Elle devait être contente de m'avoir vu si... Différent, en fait. Seulement, il ne fallait pas que cela devienne une habitude. J'étais gêné... Véritablement gêné qu'elle m'ait vu ainsi. Je toussotai avant de détourner le regard et de le reposer sur Lena qui me souriait encore de ses petites dents.

-Oui... Elle est hum... Elle a vraiment grandi...

C'est si difficile que ça de dire « Elle est vraiment mignonne comme tout. » ? Eh bien oui : Pour moi en tout cas. En voyant les petites mains de Lena toujours tendues vers moi, je décidai de la mettre debout sur mes cuisses et de la laisser s'approcher de moi pour pouvoir tirer un peu sur mes cheveux : Geste instinctif. Bon, finalement, je l'avais peut-être cette fibre paternelle qui, je le croyais, me faisait défaut. C'était bel et bien la peur de tout le reste qui me rendait si gauche d'ordinaire avec les enfants. D'ailleurs, pourquoi n'étais-je plus si gauche que d'habitude ?... Là, en cet instant, ça me semblait tellement simple et évident de tenir Lena dans mes bras et la laisser s'amuser à tortiller des mèches de cheveux autour de ses petits doigts. Peut-être qu'en continuant mes efforts... Je reportai mon attention sur Katarina qui souriait toujours elle aussi, puis j'abaissai mon regard vers le petit Sasha qui dormait toujours profondément. Et là, sans que je puisse le contrôler, une boule me noua l'estomac : Cette scène... Un homme, une femme, des enfants... Une scène à laquelle j'avais aspiré, il fut un temps. Et si le Ciel avait été plus clément, ça aurait pu être possible. Ca aurait pu être moi, Emma, et nos enfants assis sur ce canapé. Seulement, le Ciel n'avait pas été clément, il m'avait retiré ma femme et notre future. Et à présent, il n'y avait plus l'ombre d'un espoir à l'horizon. Même si mon cœur avait recommencé à battre pour quelqu'un d'autre, jamais nous ne serions ensemble, jamais nous ne formerions une famille. C'était exclu, impossible, impensable... La voix de Katarina me sortit de ces sombres pensées et je relevai le regard vers elle, esquissant un sourire qui dût lui paraître bien faux.

-J'étais ailleurs, pardon.

Vite, parler, expliquer ma venue avant qu'elle ne se mette à me poser des questions sur ce qui pouvait me passer par la tête

-Tu m'as percé à jour : Je ne passais pas dans le coin.

Plutôt avouer cela que parler du reste.

-En fait... Oui, bon, j'étais inquiet pour toi. Quand on s'est vus l'autre jour, tu m'as semblé vraiment épuisée... Pas que physiquement... Moralement, j'ai eu l'impression que quelque chose clochait mais je n'ai pas osé venir plus tôt. J'aurais pu en parler à Ethan... Mais bon, j'ai préféré attendre et venir te voir directement.

Je lui adressai un sourire quelque peu maladroit.

-Mais tu as l'air d'aller un peu mieux, c'est bien.

Enfin, justement : Elle en avait peut-être seulement l'air. Après tout, j'avais remarqué sa hâte à me faire entrer et surtout, sa hâte à verrouiller la porte derrière nous. Il y avait donc encore une certaine appréhension, ou même une crainte de ce qui pouvait se trouver à l'extérieur des murs de sa maison. D'ailleurs, je ne me souvenais pas l'avoir vue sortir depuis son accouchement. Donc, il était clair que quelque clochait toujours. Même si elle parvenait à sourire, même si elle avait l'air d'aller mieux, quelque chose devait la ronger à l'intérieur. Lena tira d'un coup sec sur mes cheveux ce qui attira mon attention sur elle pendant quelques instants : Elle ne m'avait pas fait mal mais elle avait de la force la chipie. Je la fis donc se rasseoir sur mes genoux et dès lors, ce fut à mes mains qu'elle s'attaqua. Je sentais ses petits doigts courir sur ma peau, plier mes phalanges : Un futur médecin comme sa mère ? Sa mère... Je relevai finalement mon regard vers Katarina. Bon, j'allais mettre les pieds dans le plat.

-Est-ce que tu vas vraiment mieux Katarina ?

J'affichais un air résolu qu'elle ne connaissait que trop bien : Tout comme elle arrivait à voir en moi, j'arrivais assez bien à voir en elle. Je savais qu'en cet instant, elle réalisait probablement que j'avais remarqué des choses qu'elle n'aurait pas voulu que je remarque. Seulement j'observais, je veillais de loin et en général, ces choses qu'on voulait cacher ne m'échappaient pas. Allait-elle seulement être assez prête pour en parler ? Pour m'en parler à moi ?
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MessageSujet: Re: It's Been A While [Pv Katarina]   It's Been A While [Pv Katarina] Icon_minitimeMer 6 Juil - 12:16

{ HJ : Désolée, ce n'est vraiment pas terrible, mais je n'ai pas eu beaucoup de temps pour répondre, et en plus je suis légèrement HS... Enfin, j'espère que ça ira, sinon je ferai mieux la prochaine fois ! xD }

Lena commençait sérieusement à craquer dans son petit parc. D'ordinaire, elle n'y était jamais, ou presque. Il n'y avait guère que moi pour la "torturer" de cette façon. Ethan lui s'arrangeait toujours pour ne pas la mettre dedans. Du coup, elle ne comprenait pas pourquoi elle se retrouvait dedans, d'un coup. Eh oui, que voulez vous, je n'avais que deux bras et ils étaient pris pour le moment. Quand on a deux ans en bas âge, on regrette presque de ne pas être une déesse indienne à huit bras. Pas esthétique, certes, mais bien pratique. Heureusement pour mademoiselle, son sauveur était arrivé. Elle eut d'abord une petite moue pincée en voyant que ce n'était pas son père, mais Aaron. Mais elle eut tôt fait de retrouver son air jovial et de sourire comme une bienheureuse. Lena aimait tout le monde, c'était presque effrayant. Ce n'était pourtant pas Ethan qui l'y encourageait, étant donné son caractère ! Aaron la regardait d'un drôle d'air, et on voyait qu'il était plus raide qu'un piquet. Il ne devait pas trop savoir comment la tenir. Il était tendu comme jamais. À voir sa tête, on aurait presque cru qu'il avait peur qu'elle ne le mange. Ma fille n'était pourtant pas si monstrueuse que cela... Elle était même plutôt drôlement mignonne, d'après ce que je savais. Surtout quand elle se mettait à babiller comme elle le faisait depuis maintenant plusieurs mois. Elle ne tarderait pas à parler. Pour le moment, cela ne ressemblait pas à grand chose, juste à des syllabes assemblés ensemble au hasard. Mais le fait que ses parents ne parlent pas la même langue avec elle ne l'aidait pas. La pauvre faisait de drôles de têtes parfois, quand nous passions d'une langue à l'autre. Ethan comprenait de mieux en mieux le russe et je n'avais plus peur de l'exclure en parlant ma langue natale spontanément avec Lena. Mais il est vrai qu'Aaron devait se demander ce qu'elle essayait de lui dire. C'est vrai que d'un point de vue extérieur, ce n'était pas très clair.

J'eus un petit regard de réprimande quand je vis Lena s'attaquer aux cheveux d'Aaron. Elle adorait tirer les cheveux. Enfin, pas vraiment les tirer, mais les prendre dans ses doigts. Elle ne les tirait pas volontairement, mais elle pouvait faire mal sans le faire exprès. Voilà pourquoi Ethan gardait les cheveux plus courts... Quant à moi, eh bien j'avais pris l'habitude... Je remarquai de ce fait qu'Aaron avait laissé pousser ses cheveux. Cela le changeait et lui donner un air un peu moins sévère. Quoique son petit air sévère il eut vite fait de l'afficher de nouveau lorsqu'il remarqua que je l'observais avec un petit sourire attendri. J'eus un soupir. Avec moi, il n'était pas nécessaire de jouer les gros durs. De toute façon, c'était trop tard, j'avais bien vu qu'il fondait devant Lena. Comment lui résister de toute façon ? Déjà que c'est très dur de résister à un bébé, alors lui résister à elle... D'autant qu'elle savait comment s'y prendre, la petite coquine. Elle faisait céder tout le monde avec ses sourires bien calculés et ses petites bouilles tristes. Il n'y avait qu'avec moi qu'elle avait un peu plus de mal. Forcément, il fallait bien que quelqu'un résiste un peu... Je me poussai un peu lorsqu'Aaron vint s'asseoir à côté de moi, Lena dans les bras. Elle essayait toujours de lui attraper les cheveux, et ce malgré mes petites réprimandes. Bon, tant pis. Si Aaron ne disait rien, autant la laisser s'amuser gentiment. Ce n'était pas comme si elle avait l'intention de lui arracher les cheveux non plus. Elle voulait juste s'amuser un peu. Et puis, elle était curieuse. Elle n'avait pas revu Aaron depuis un certain temps. Elle se souvenait bien évidemment de lui, mais elle n'avait pas eu l'occasion de passer du temps avec lui depuis la dernière fois. J'eus un petit rire.

« Oui. Mais tu sais, un bébé, ça grandit généralement ! »

J'étais hilare devant son petit air coincé et pincé qu'il tentait de garder en toute circonstance. Lena faisait la grimace devant son air. Elle devait se demander pourquoi il ne lui souriait pas béatement comme la plupart des gens le faisaient. Surtout son père. Parfois il lui souriait tellement fort et tellement longtemps que j'avais peur qu'il ne finisse par se coincer la mâchoire. Mais loin de moi l'idée de le lui faire remarquer. J'étais bien contente qu'il soit si heureux avec elle. Au moins, elle arrivait à le faire sourire en permanence, ce qui n'était pas forcément mon cas. Je baissai les yeux sur Sasha une minute. Il était toujours blotti contre moi, endormi comme un bienheureux. Il avait gardé son pouce, et de temps en temps avait le réflexe de se remettre à le sucer. Peut-être aurais-je mieux fait de le poser... Mais je ne voulais pas risquer de le réveiller et... Et il était très bien contre moi, c'était tout. Bon, certes, il faudrait bien que je le pose si je voulais faire ce thé. Mais j'avais cinq minutes, n'est-ce pas ? Oui, alors bon, pas de panique. Aaron se remit à jouer plus ou moins avec Lena, la mettant debout sur ses genoux. Il n'y avait qu'à voir comment elle se tenait pour comprendre que très bientôt elle se mettrait à marcher toute seule, sans aucune aide. Et là, ce serait le début des vrais problèmes... J'eus un petit soupir. Elle grandissait si vite. Elle avait pratiquement un an, à quelques jours près. Un an déjà. Je me revoyais pourtant la mettre au monde, la tenir dans mes bras pour la première fois... Il s'était passé tant de choses en un an. Tant de choses atroces... Jusque là nous avions su la préserver, mais est-ce que cela durerait ? Je voulais absolument qu'elle conserve son innocence et son âme d'enfant le plus longtemps possible. Dieu sait que ce serait compliqué dans un monde tel que le notre... J'en avais trop vu, des enfants traumatisés par la guerre et ses horreurs. Et qui continuaient à être traumatisés. Comme si perdre leurs proches n'avait pas suffi... Enfin, je touchais du bois, tout allait bien pour le moment. Pour le moment...

Je fronçai les sourcils en relevant la tête vers Aaron. Ma mine dû s'assombrir immédiatement, sans que je le veuille réellement. Je n'avais pas vraiment envie de parler de moi... Ni de moi, ni de mes problèmes. J'eus un petit soupir. Pourtant Aaron avait raison : je n'allais pas très bien, même si j'étais tout sourire. La dernière fois qu'il était passé, je n'avais pas su jouer la comédie et faire comme si tout allait bien. Parce que j'avais eu un accouchement terriblement difficile, que j'étais excessive et paranoïaque avec mon fils, que j'étais détruite physiquement et pratiquement coupée du monde. Je ne savais pas trop quoi dire, ni quoi répondre. Généralement, je détestais parler de moi, que ce soit avec Ethan ou avec quelqu'un d'autre. Parce que je me souciais tellement plus des autres que de moi, j'avais l'impression que c'était déplacé de m'étaler... Mais peut-être qu'une fois de temps en temps, cela me ferait du bien... Et qui sait ? Peut-être que parler à quelqu'un d'autre qu'Ethan m'aiderait à y voir plus clair. Le problème avec Ethan, c'était qu'il disait amen à tout ce que je disais ou faisait. Cela ne m'aidait donc pas vraiment à corriger mes erreurs, malheureusement. Oh, mais il ne le faisait pas exprès. Il voulait juste éviter de me blesser. Mais du coup, il me laissait un peu dans le brouillard, je ne savais pas trop où aller, ni comment avancer... Nouveau soupir.

Je grimaçai, détournant volontairement le regard. Est-ce que j'allais vraiment bien. La question qui fâche, la question à laquelle on ne veut pas répondre. Mais pourtant, on le fait, bon gré mal gré.

« Tout va bien. Je suis juste un peu fatiguée. Beaucoup fatiguée... Pour ne pas mentir, j'ai eu une grossesse franchement difficile, et l'accouchement ne s'est pas mieux passé. Ce n'est rien que de la fatigue... Et j'avoue que j'ai beaucoup de mal à laisser Sasha... Que ce soit à son père ou à quelqu'un d'autre... »

J'ai légèrement secoué la tête, avant de me passer la main dans les cheveux.

« J'ai failli le perdre en début de grossesse, alors je suis un peu... beaucoup, d'accord... protectrice avec lui. Cela ne m'aide pas à me détendre. Mais c'est tout. Je t'assure que je vais bien, je n'ai aucun problème... Je vais bien. »

Allez, on le répète encore une fois histoire de se persuader de ce que l'on dit. Mais je n'avais pas envie d'ennuyer Aaron avec tout cela, je le répète. Je n'aimais pas me confier, cela ne me ressemblait pas et me gênait. Je n'étais pas une grande bavarde. J'aurais bien aimé changer de sujet, mais je sentais le regard insistant d'Aaron sur moi. J'ai senti ma gorge se serrer, alors que je posai les yeux sur Sasha. Et puis brusquement, j'ai senti les larmes me monter aux yeux. Jurant intérieurement contre moi même, je tamponnai mes yeux avec ma manche, comme si de rien n'était. Mais c'eut été présomptueux de ma part de penser qu'il n'avait rien remarqué. C'eut été trop facile...

« Je vais bien. JE VAIS BIEN. »

Non, je ne vais pas bien.
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MessageSujet: Re: It's Been A While [Pv Katarina]   It's Been A While [Pv Katarina] Icon_minitimeSam 23 Juil - 18:54

J'étais comme elle... J'étais véritablement comme elle. Porter un masque, prétendre aller bien alors qu'en réalité on est dévasté à l'intérieur. Oui, au quotidien, même si je n'agissais pas exactement comme Katarina, notre attitude était pourtant similaire. Il était tellement plus facile de cacher ce qu'il y avait à l'intérieur plutôt que de le montrer et devoir le partager et, du coup, s'expliquer... Seulement, que moi je le fasse, ça n'avait pas d'importance. Au fond de moi, je savais que c'était mauvais et j'étais de plus en plus conscient que refouler tous ces sentiments de cette façon allait les faire resurgir d'une manière sans aucun doute violente à un moment donné mais je préférais garder mes œillères et faire semblant de ne rien voir, de ne rien savoir. En tout cas, en ce qui me concernait. Mais pour Kat, c'était différent. Je ne voulais pas faire comme si je ne voyais rien, je ne voulais pas la laisser dans cet état parce que justement, je ne savais que trop bien ce qu'elle risquait à tout ignorer de cette façon. Et quand je la vis détourner le regard, je sus que j'avais vu juste. Très vite, elle rentra dans des explications qui, bien sûr, ne valaient strictement rien et n'étaient que purs mensonges. Peut-être essayait-elle de se convaincre elle-même qu'il s'agissait de la vérité en prononçant ces mots à voix haute... Seulement voilà, ce n'était qu'une illusion : Elle n'était pas juste fatiguée. Elle prétendait l'être comme je prétendais ne rien ressentir pour Mathilda. Seulement, petit à petit, la vérité fit tout doucement son chemin dans son récit. Oui, il avait eu une grossesse difficile, ça, c'était le cas de le dire. Après tout, elle avait cru avoir perdu son bébé : C'est le genre d’événements qui vous traumatisent... Et puis il y avait eu l'attaque qui n'avait rien arrangé et d'autres événements encore bien terribles... Et finalement, l'accouchement avait été difficile pour elle : Encore en cet instant, je me souvenais parfaitement de l'état dans lequel elle était juste après avoir mis Sasha au monde. Elle m'avait semblé tellement fatiguée, fragile, détruite... C'était sans doute pour cela qu'elle avait du mal à laisser Sasha même à Ethan. Elle voulait essayer de protéger son enfant du mieux qu'elle le pouvait.

Qui aurait pu l'en blâmer ? Elle essayait d'être une bonne mère et y arrivait de manière exemplaire.

Lena continuait de tirer doucement sur mes cheveux mais mon regard ne quittait plus Katarina. Je n'aurais peut-être pas dû la fixer de cette manière, mais je ne parvenais pas à détourner le regard. Alors qu'elle s'enfonçait dans son illusion, je ne pouvais me décider à regarder ailleurs. Puis, je voyais son visage se fermer progressivement tout en affirmant n'avoir aucun problème et aller très bien. Au bout de quelques instants de silence, alors qu'elle prenait soin de garder son regard fixé sur son fils, je me penchai légèrement et vis qu'elle s'était mise à pleurer. Mon estomac se noua et ce fut à ce moment-là que je détournai enfin le regard. Mince... Alors ça... Enfin, je voulais l'aider comme je le pouvais mais pas la faire pleurer... Pendant une seconde, je pensai au fait qu'Ethan pouvait arriver d'un instant à l'autre et que s'il trouvait Kat en pleurs à cause de moi... Eh bien, le fossé creusé entre nous risquait de se transformer en canyon. Elle répéta encore qu'elle allait très bien et finit même par élever la voix, sans doute pour toujours essayer de s'en convaincre. Bon... Non, elle n'allait pas bien et c'était moi qui lui avait fait remarquer, et maintenant, elle était en larmes. J'étais mal à l'aise... Très mal à l'aise... Je m'étais tant coupé des autres... Trop... Beaucoup trop... Et en cet instant, je réalisai que j'étais redevenu un novice en matière de relations humaines : J'étais ceinture blanche dans ce domaine. Je ne savais pas quoi faire : La prendre dans mes bras ? Peut-être que ça aurait pu la réconforter mais je ne me sentais pas capable de ça, en tout cas, pas sur le moment. Alors, doucement, je fis asseoir Lena sur mes genoux avant de poser maladroitement ma main sur l'épaule de Kat et la tapoter un petit peu.

Pitoyable...

En plus, ça ne changea rien du tout : Kat se contenta de garder les yeux fixés sur Sasha tout en pleurant. Alors, rapidement, je retirai ma main. Puis, au bout de quelques instants supplémentaires, je pris Lena dans mes bras et me redressai.

-Je vais aller préparer le thé.

Je baissai mon regard vers Kat qui ne se risqua pas à relever le sien vers moi. Le petit Sasha dormait toujours à poings fermés.

-Il dort si bien. Autant que je le fasse moi-même comme ça on ne le réveillera pas.

L'instant d'après, je fonçai à la cuisine, gardant Lena dans mes bras pour éviter de la remettre dans son parc : J'avais peur qu'elle ne veuille encore en sortir et ne réveille son petit frère. Kat avait besoin de calme pour pouvoir... Quoi exactement ? Se confier ? Jusque là, ça ne lui avait pas réussi, la preuve en était qu'elle pleurait. J'installai Lena contre mon côté droit, mon bras l'entourant de façon à ce qu'elle ne puisse pas tomber en arrière. Du bras gauche, je me mis à fouiller dans les placards avant de trouver de quoi faire chauffer l'eau pour le thé. Je préparai des tasses, sortit le thé et les cuillères et restai à regarder l'eau chauffer, préférant laisser Kat toute seule, ou la fuyant, c'est au choix. J'avais envie de l'aider oui, mais je n'arrivais pas bien à gérer ce malaise que je ressentais en la voyant dans cet état : J'étais véritablement un piètre ami, et je m'en rendais à présent réellement compte. Lena se mit à gesticuler et je tentai de la calmer jusqu'à ce que je comprenne qu'elle avait vu son petit biberon d'eau et qu'elle voulait l'attraper. Je m'avançai donc pour le prendre, retirai le capuchon comme je le pus (j'étais un peu emprunté avec la princesse dans mes bras) et lui donnai : Elle se jeta dessus et but à grandes gorgées. Un petit sourire étira mes lèvres, sans que je puisse le contrôler, sans que je ne m'en rende compte en fait. Elle était tellement adorable. Le bruit de le bouilloire me ramena à la réalité et je terminai de préparer le thé avant d'amener nos tasses, les cuillères et le sucre sur un petit plateau. En retournant dans le salon, je pris soin de marcher doucement : J'avais le plateau dans une main, je tenais Lena avec mon autre bras et je risquais bien de faire une catastrophe. Heureusement, ce ne fut pas le cas et le thé arriva à bon port. Je retournai m'asseoir près de Kat et reposait Lena sur mes genoux qui tenait toujours son biberon entre ses petites mains, même si elle avait arrêté de boire. Elle semblait être un peu plus calme que tout à l'heure. Je risquai un regard vers Kat qui n'avait pas bougé.

Bon...

-Tu prends du sucre ?

Aucune réponse. Je relevai les yeux vers le plafond et soupirai, me trouvant de plus en plus stupide et incompétent. Elle n'avait pas besoin de boire un thé, elle avait besoin de réconfort. Allais-je seulement être capable de trouver les bons mots ? On allait rapidement s'en rendre compte.

-Écoutes...

Oui, elle t'écoute Aaron. Vas-y : Tu as plutôt intérêt à trouver les bons mots pour la rassurer et pour qu'elle arrête de pleurer si tu ne veux pas qu'Ethan essaye de te casser la gueule. Je reposai ma main sur son épaule et la serrai doucement : Aussi surprenant que cela puisse paraître, mon geste fut moins maladroit que précédemment.

-Tu as le droit de craquer et de ne pas aller bien Kat. Tu t'es toujours montrée si forte pour ta famille mais tu ne peux pas tout encaisser éternellement et...

Non, ça, elle ne pouvait pas tout encaisser éternellement. Qui le pouvait, franchement ?

-Tu as subi beaucoup d'épreuves et c'est normal qu'aujourd'hui tu sois mal. Tu as subi l'épreuve de trop, voilà tout. Et franchement...

Elle releva enfin son regard rempli de larmes vers moi : Elle était perdue. Je l'étais moi aussi et je savais qu'il ne fallait pas qu'elle continue sur cette voie. Il fallait qu'elle affronte ses angoisses, ses inquiétudes, qu'elle les accepte parce que sinon. Sinon... Elle allait finir comme moi, coupée de tout et de tout le monde et je ne voulais pas ça pour elle. Ni pour personne d'autre.

-Si tu continues à prétendre que tout va bien, ça ne fera qu'empirer et crois-moi, je sais de quoi je parle.

Attention : Tu commences à trop en dire sur ce que tu vis toi-même Aaron.

-Tu ne vas pas bien. Tu as vécu des événements terribles et traumatisants et tu ne peux pas aller bien. Pas si vite et surtout pas si tu continues à te mentir en prétendant que rien ne cloche et qu'il n'y a aucun problème.

Elle détourna une nouvelle fois le regard parce que j'avais sans aucun doute mis le doigt sur ce qu'elle ne voulait surtout pas affronter, mais il le fallait.

-Je comprends que tu ne veuilles pas inquiéter Ethan mais avec moi... Kat, tu peux te laisser aller, tu peux tout me dire. Il faut que ça sorte...
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MessageSujet: Re: It's Been A While [Pv Katarina]   It's Been A While [Pv Katarina] Icon_minitimeDim 24 Juil - 13:03

Je faisais exactement ce que je ne voulais pas faire. Je pleurais. Je pleurais, alors que je m'étais jurée d'être forte et de ne pas pleurer. J'avais honte, je me sentais minable. J'aurais voulu pouvoir passer un moment tranquille avec Aaron, entre amis. Sans cris, sans larmes. J'aurais voulu que nous puissions discuter tranquillement, sans prise de tête, sans questions, sans panique. Je regrettais presque de l'avoir rattrapé. Je ne voulais pas qu'il me voit comme cela. Je ne voulais pas que quiconque me voit comme cela. Je ne voulais pas que les gens aient davantage pitié de moi. J'étais suffisamment mal considérée. Depuis que j'avais été enlevée il y a de cela presque un an, les gens n'étaient plus les mêmes avec moi. Ils étaient moins souriants, moins ouverts... Moins gentils. Comme si ils craignaient que je sois maudite et qu'être mon ami serait comme une malédiction. Plus personne ne me demandait quoi que ce soit. Plus personne ne me faisait confiance en tant que médecin. Je n'avais presque plus de patients. À chaque fois que j'étais seule à l'infirmerie, j'avais le droit à ce genre de remarques : « Mathilda n'est pas là ? », « Ah il n'y a que toi ? » ou encore « C'est bon, je repasserai plus tard ! ». Rares étaient les personnes qui me faisaient encore confiance en tant que médecin. Mêmes les personnes qui me connaissaient bien hésitaient... Comme si le fait d'être mère ou le fait d'avoir subi d'horribles choses m'empêchait de savoir encore tenir un scalpel ou une aiguille à satures. Personne ne doutait des capacités d'Alexander à gérer la Communauté parce qu'il avait été trompé. Personne ne doutait des capacités de Mathilda à être un bon médecin alors qu'on avait manqué de l'assassiner. Personne ne doutait des capacités d'Aaron à épauler Alexander parce qu'il avait perdu sa femme pendant la guerre. Personne ne remettait en cause les capacités de Gabrielle à s'occuper des enfants alors qu'elle aussi avait été traumatisée. Alors pourquoi est-ce que JE subissais un tel traitement ? Pourquoi toujours MOI ? Allait-on encore se servir de ma nationalité et de mon extrême sensibilité comme excuse ? Ou mettrait-on tout sur le dos d'Ethan parce qu'il me surprotégeait ? Tous n'étaient pas terrifiés par lui et pourtant rares étaient ceux qui osaient encore seulement me dire « Bonjour » en me croisant. Ce n'était pas parce qu'on baissait les yeux ou qu'on regardait ailleurs que j'allais miraculeusement disparaître.

Pleurer devant Aaron, c'était tellement... bête. Aaron n'était pas très doué avec les gens. Oh, au fond c'était un ours mal léché avec un très bon fond. Mais il était maladroit. Je ne voulais pas le mettre mal à l'aise, mais c'était le cas. Que vouliez vous qu'il fasse avec une jeune femme en train de pleurer alors qu'elle serrait son bébé dans ses bras ? Une jeune femme qui s'était mise à pleurer sans crier gare. Tout ce qu'il pouvait faire c'était me tapoter l'épaule en prenant un air compatissant. Je relevai les yeux vers, un peu surprise, alors qu'il annonçait qu'il allait faire le thé. Je faillis me lever pour dire que je m'en occupais, mais il marqua un point en me faisant remarquer que Sasha dormait très bien dans mes bras. J'acquiesçai avec un pauvre sourire, avant de rebaisser les yeux sur Sasha. C'est vrai qu'il avait un petit air de bienheureux. Il suçait son pouce et sa main se crispait de temps à autre sur son petit pyjama en velours. Avec un sourire bienveillant, je caressai ses cheveux. Comme sa sœur, il avait de fins cheveux bruns, presque noirs, comme Ethan et moi. Il ressemblait déjà beaucoup à son père. C'était un peu cliché... La fille ressemblait à sa mère, et le fils à son père. Cliché, mais absolument adorable. J'étais fière de mes enfants, terriblement fière d'eux. Ils étaient encore minuscules, mais déjà si courageux... Ils méritaient d'avoir une mère à la hauteur. Pas une espèce de pauvre fille qui pleurait pour un rien. Un gros rien peut-être, mais ils ne le savaient pas. Ils n'avaient pas à le savoir. Même si nous vivions dans un monde de brutes, je voulais qu'ils conservent leur innocence le plus longtemps possible. Je m'employais de toutes mes forces à ce qu'ils aient une vie normale, une vie d'enfant. Pour le moment Sasha se fichait de tout cela, mais Lena grandissait. Elle grandissait et s'ouvrait au monde. Elle sortait, découvrait la nature, les autres enfants, devenait sociable... Je voulais qu'elle ait une vie de petite fille normale, aussi longtemps que possible. Le moment où elle se rendrait compte qu'elle n'avait pas une vie normale viendrait assez tôt. Trop tôt. Je comptais repousser ce moment aussi longtemps que possible.

Détachant mes yeux de Sasha, je me tournai vers Aaron pour le regarder préparer le thé. Pendant qu'il fouillait les placard pour trouver de quoi faire le thé, Lena s'accrochait à ses cheveux. Je ne savais pas pourquoi elle était si intéressée par les cheveux. À chaque fois qu'elle voyait des cheveux longs, il fallait qu'elle s'amuse avec. Lorsqu'elle me vit par dessus l'épaule d'Aaron, elle agita sa main en ma direction pour me faire coucou. Avec un sourire, je lui rendis son signe de la main. Elle fit une petite mine timide et babilla quelque chose à mon attention avant de se retourner vers Aaron. Elle repéra ensuite son petit biberon et tendit ses petites mains en sa direction. Elle avait soif. Et Aaron ne s'en rendant pas compte, elle tenta de l'attraper toute seule en gesticulant comme une anguille. Elle commença à geindre, et finalement Aaron le lui donna. Elle but de grandes gorgées d'eau, avant de se mettre à le secouer, éclaboussant un peu Aaron. Mais il n'y prêta pas attention, terminant de préparer le thé. J'eus une petite grimace en le voyant prendre le plateau d'une main. Il n'avait pas vraiment le choix avec Lena dans les bras, mais c'était une opération un peu risquée tout de même. Je ne lui connaissais pas de talents d'acrobates ! Il s'assit de nouveau à côté de moi, Lena toujours sur ses genoux. Je me contentai d'acquiescer avec un air un peu bête quand il me demanda si je prenais du sucre. Oui j'en prenais, même si je n'avais plus très envie d'un thé. Aaron soupira et leva les yeux au ciel. Je grimaçai. Je n'étais pas de très bonne compagnie aujourd'hui...

J'eus un profond soupir et je fermai les yeux un instant. Aaron avait tort, il avait tout faux sur toute la ligne. Non, je n'avais pas le droit de craquer et d'aller mal. Je ne voulais pas craquer. Pas encore. Je voulais me relever pour de bon, je voulais réapprendre à vivre. Je voulais être moi-même, je voulais être la Katarina que tout le monde appréciait, pas celle que tout le monde plaignait. J'en avais assez qu'on ait pitié de moi. J'étais un être humain, pas un drame ambulant ! Si je m'effondrais à chaque fois, je finirais par ne pas me relever. Je ne voulais pas rester par terre à me rouler en boule et à me lamenter sur mon sort. Je ne pouvais pas. Je devais m'occuper de mes enfants, faire attention à Ethan... J'avais trop de responsabilités pour pouvoir me laisser aller. Je secouai la tête. Traumatisée ou pas, je ne devais pas me comporter comme une victime. Pas encore une fois.

« Je n'ai pas le choix, Aaron. Je n'ai pas le choix. Si je craque... J'ai déjà craqué, d'ailleurs... Qu'est-ce que tu crois qu'il va se passer ? Si je craque, si je baisse les bras... Réfléchis juste une minute. Si je craque, qui est-ce qui va s'occuper de ma famille ? Ethan a autant besoin que moi de quelqu'un pour le soutenir. Et si je ne le fais pas, qui va le faire ? Personne, voilà la réponse. »

Je mis ma main sur ma bouche, avant de secouer doucement la tête.

« Personne ne serait là pour lui. Ne dis pas non, tu sais que j'ai raison. Tout le monde pense que ce n'est qu'un paranoïaque, un dingue qui ne mérite pas qu'on l'aide. Je suis la seule à le connaître réellement, la seule à savoir qu'il souffre terriblement. Je dois être là pour lui autant qu'il l'est pour moi. Je ne peux pas l'abandonner en me laissant aller. »

Non, je ne pouvais pas. Ethan allait mieux grâce à Evan, mais il allait encore mal, quoiqu'il en dise. Je l'ennuyais suffisamment avec ma paranoïa quant à Sasha, je ne voulais pas en remettre un couche en le laissant tout faire. Pas maintenant, alors qu'il remontait doucement la pente. Mes problèmes étaient mes problèmes, ils n'avaient pas à devenir les siens, quand bien même nous étions mariés. Il avait son fardeau et j'avais le mien, cela ne signifiait pas que nous devions les partager. Du moins, je n'avais pas l'intention de jeter le mien sur ses frêles épaules. Je pris une profonde inspiration.

« Je ne suis pas la seule à avoir vécu des événements traumatisants, Aaron. J'en ai peut-être eu plus à affronter que bien de personnes ici, mais ce n'est pas une raison... J'en ai sincèrement assez d'être la pauvre fille que l'on montre du doigt. C'est fatiguant. Plus personne ne me fais confiance, presque tout le monde pense que je ne suis même plus capable de soigner une coupure... C'est pourtant moi qui ai mis la main dans ta poitrine pour t'éviter de mourir ! Et personne, personne ne semble s'en souvenir... Ils semblent tous penser que j'ai les mêmes capacités de médecin qu'un fleuriste. C'est insupportable ! C'est comme si... Comme si je n'étais plus qu'une fille inutile ! »

Cela me pesait et ne m'aidait pas à positiver. Ce n'était certes pas le plus important de mes problèmes, mais si j'avais pu résoudre celui ci cela m'aurait ôté un certain poids des épaules. Simplement pour le moment je ne me consacrais qu'à mon fils, puisque j'avais accouché il y a très peu de temps. Je n'étais plus qu'une mère, sa mère. Une bonne mère, quoiqu'un peu trop protectrice... Je savais très bien que ce n'était pas bien, que c'était problématique. Mais pouvait-on me le reprocher ? Apparemment, oui... C'était simplement la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Un vase déjà bien plein. Il faudrait que je le vide, mais en aurais-je simplement la force ? L'occasion ? Pas pour le moment. Pour le moment, je ne me consacrais qu'à Sasha, bien que je tente d'être plus raisonnable et moins excessive. Ce n'était pas facile, je devais prendre sur moi... Cela jouait sur mes nerfs, mon physique, mon moral. J'étais épuisée, moralement et physiquement j'ignorais comment m'en sortir. Il n'y avait qu'Ethan qui savait pourquoi je me mettais dans un tel état à Sasha. Il avait promis de n'en parler à personne. Je ne voulais pas en parler, je ne voulais pas passer pour une folle. Même si cela me soulagerait certainement d'en parler à quelqu'un d'autre que lui. Mais je n'avais presque personne à qui en parler. Je n'avais pas d'amies assez proches... Et un homme ne comprendrait pas. Un homme ne pouvait pas comprendre. C'était bien mon problème. J'étais la seule à pouvoir comprendre ce qu'il m'arrivait. Même une femme ne comprendrait pas. Du moins pas une femme n'ayant jamais été enceinte ou n'ayant jamais perdu d'enfant. Une seconde, je songeai à Gabrielle et à ce qu'elle avait vécu. Sa fauche couche... Elle aurait certainement pu comprendre, même si elle n'avait pas voulu de cet enfant... Mais Gabrielle et moi n'étions plus amies. Plus vraiment. Alors nous ne pouvions pas parler. Soupirant, je baissai les yeux sur Sasha.

« J'ai peur pour lui. J'ai peur pour Sasha. J'ai peur qu'il lui arrive quelque chose de vraiment grave... J'ai failli le perdre deux fois. Quand nous voyagions pour venir ici aussi... Je n'ai pas dit à Ethan que j'avais failli faire une autre fausse couche sur le chemin... Ne lui dis pas, d'accord ? … Sasha est tellement craintif qu'il ne supporte pas que quelqu'un d'autre que moi ou Ethan le touche. Il a toujours peur, il faut que je sois toujours là... Je ne suis pas si excessive, d'habitude. Je ne suis pas comme ça avec Lena. Mais avec Sasha, c'est différent. C'est plus fort que moi. Je veux tellement être une mère parfaite pour lui... Ça ne fait pas de moi une folle, n'est-ce pas ? »
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MessageSujet: Re: It's Been A While [Pv Katarina]   It's Been A While [Pv Katarina] Icon_minitimeSam 3 Sep - 16:40

(C'est vraiment pas terrible, désolée, mais faut juste que je me remette dans le bain ^^)

A trop vouloir protéger les autres on en oublie de se protéger soi-même. C'est courageux, héroïque, généreux et tout ce qu'on veut mais aussi particulièrement stupide. Ces gens existent... Ces gens qui font passer les autres avant eux-mêmes quoi qu'il puisse arriver, ces gens qui sont là pour écouter, soutenir, aider ; ces gens qui ne plient jamais pour pouvoir supporter ceux qui en ont besoin alors qu'au fond, eux aussi on besoin d'être supportés et soutenus. Et ces gens, bien souvent, finissent écrasés sous le poids des autres. Ces gens souffrent, en silence, voulant être à tout prix ceux sur qui on peut compter et pas ceux qui se reposent sur les autres. Katarina faisait partie de ces personnes dévouées qui pensaient aux autres avant de penser à eux-mêmes. Le discours qu'elle me tenait en était la preuve flagrante : Elle se refusait de craquer parce qu'il fallait qu'elle s'occupe de sa famille. C'était tout à son honneur mais qui donc allait s'occuper d'elle, hein ? Ethan était là pour elle, je le savais mais j'avais pourtant l'horrible impression qu'elle était le pilier, celle qui supportait les difficultés, celle qui devait faire face pour éviter justement à Ethan de faire face. Il était pourtant capable d'affronter tout cela... Enfin, en tout cas, je le croyais : Je l'avais vu changer, parfois se dégrader mais il avait évolué, énormément évolué et il était plus fort, capable de prendre soin de sa famille. Pourquoi Katarina refusait-elle de le laisser faire ? Il n'était pas si faible ou en tout cas, il ne l'était plus. Elle avait raison sur certains points et en particulier sur le fait qu'il n'y avait finalement pas grand monde, voir personne pour prendre soin d'Ethan si elle ne le faisait pas. Il faut dire qu'il avait pris soin d'éloigner le peu de gens qui étaient proches de lui, et j'en faisais partie. J'aurais voulu être là pour lui, c'était juste qu'il ne me laissait pas faire...

Je fronçai les sourcils en entendant Kat dire qu'elle ne pouvait pas l'abandonner en se laissant aller. Mais où allait-elle chercher des idées pareilles ? Aller mal, accepter de l'aide ne voulait pas dire abandonner son mari. Il fallait que ça aille dans les deux sens : Elle était là pour lui mais il devait être là aussi pour elle et elle avait beau dire que c'était le cas, en réalité, elle ne le laissait pas être là pour elle puisqu'elle refusait de se laisser aller, de craquer... Alors oui, il était là pour elle, mais pas autant qu'elle était là pour lui. Attention, ce n'était pas la faute d'Ethan, oh non : C'était Kat la responsable puisqu'elle refusait de le laisser la voir ainsi... Erreur. Grave erreur. Les choses ne pouvaient que s'aggraver si elle continuait sur cette voie. Le problème était qu'elle était particulièrement têtue et elle continua à se justifier en m'expliquant qu'elle n'avait pas été la seule à vivre des événements tragiques et traumatisants. Je détournai le regard, de plus en plus contrarié parce que ce qu'elle me disait. Je ne parvenais pas à accepter son raisonnement : Parce que d'autres avaient vécu des choses difficiles elle n'avait pas le droit de craquer ? Qui avait décidé ça ? Et puis pourquoi s'imaginait-elle que les gens ne la voyaient plus que comme une victime et que nous n'avions plus confiance en elle ? Ça n'avait aucun sens. Elle doutait d'elle-même, avait l'impression d'être inutile alors qu'elle ne l'était pas du tout. Je ne pouvais pas parler au nom de tous mais ils étaient probablement comme moi : Ils essayaient sans doute de la ménager. Oui, elle m'avait sauvé la vie, oui, elle était un médecin exemplaire, mais elle était aussi une femme qui avait vécu des choses terribles. Elle était cette femme avant d'être un médecin : Je voyais les choses ainsi en tout cas. J'étais désolé de me rendre compte que notre comportement à tous lui avait à ce point fait perdre confiance en elle. Il fallait absolument qu'elle comprenne qu'on ne la voyait pas de cette façon, qu'elle se trompait. J'avais tant de choses à lui dire, mais je n'arrivais pas à former les mots, ni les phrases dans ma tête. Je n'étais pas habitué à ça : En général, j'étais plutôt du genre à être là, à soutenir, mais juste par ma présence. J'étais un peu bourru, j'avais du mal à trouver les bons mots et j'avais peur de me planter...

« J'ai peur pour lui. »

Je reportai doucement mon regard vers Katarina qui, elle, avait abaissé son regard pour regarder son fils. Son fils pour qui elle avait peur, son fils qu'elle avait failli perdre deux fois... Deux fois ? J'avais été au courant de la première fausse couche qui finalement n'en avait pas été une mais... Oh... Elle avait failli faire une deuxième fausse couche pendant le déménagement et elle ne l'avait pas dit à Ethan. Elle me demanda de ne rien dire et j’acquiesçai d'un bref hochement de la tête : Bien sûr que j'allais être muet comme une tombe. Il était hors de question d'ajouter encore plus de stress à Ethan et il était également hors de question de mettre Katarina dans une situation qu'elle ne souhaitait pas : Si elle gardait le secret, elle avait ses raisons et je n'allais pas aller contre. Comment aurais-je pu la trahir de cette façon ? Et si Sasha était autant craintif, il y avait sans aucun doute de nombreuses raisons à cela. Malheureusement, j'étais le dernier à pouvoir la conseiller concernant Sasha pour la bonne et simple raison que je n'avais pas d'enfants. J'aurais voulu pourtant. Oui, si seulement on ne m'avait pas enlevé Emma... Je soupirai avant de poser mon regard sur Lena : Cette petite demoiselle si adorable, si attendrissante. Je glissai doucement ma main sur sa joue avant de la rapprocher un peu plus de moi : Elle ne sembla pas contre puisqu'elle resta calme, m'observant toujours avec attention. J'aurais bien voulu savoir ce qui pouvait se passer dans sa tête. Mais j'avais d'autres chats à fouetter, enfin, si l'on peut dire. Katarina avait mis son cœur à nu et j'étais une nouvelle fois face à un problème : Comment trouver les mots justes pour la réconforter et la rassurer ? Comment lui faire comprendre que son comportement excessif ne faisait pas d'elle une folle mais simplement une mère très inquiète pour son enfant qu'elle avait failli perdre plusieurs fois ? Suffisait-il de lui dire ces mots-là ? Suffisait-il de lui dire ce qui me passait par la tête ? Je l'espérais parce que j'étais vraiment incapable de prendre des gants, de trouver des formules : J'étais franc, enfin, concernant certaines choses, et je n'arrivais pas à tourner autour du pot alors...

-Tu n'es pas folle. Loin de là.

Bravo Aaron. Comme si, ça, ça pouvait la convaincre. Mais parles bon sang... Je restai quelques instants silencieux avant de toussoter et de reporter mon regard sur Katarina et de reprendre.

-Tu as failli perdre ton enfant plusieurs fois et... Moi, je ne peux pas savoir ce que ça fait, j'en suis incapable parce que je ne suis pas passé par là. Mais...

Finalement, ce n'était pas si facile de dire ce qu'il me passait par la tête parce que là, j'abordais un sujet que je voulais éviter. Cependant, Katarina était mon amie, elle avait besoin de mon soutien et si ça voulait dire mettre sur le tapis des choses dont je ne voulais pas parler, tant pis.

-J'ai perdu Emma et si maintenant j'en suis là où j'en suis, si je n'arrive pas à avancer, c'est peut-être aussi parce que j'ai peur de perdre quelqu'un encore une fois...

Et lorsque ses mots sortirent de ma bouche, je réalisai à quel point ils étaient vrais. D'autres raisons me poussaient à ne pas écouter mon cœur et à ne pas me rapprocher de Mathilda mais la peur de la perdre faisait partie de ces raison et à présent, je le savais. Mais nous n'étions pas là pour parler de moi, ou de mes problèmes : Tout ce qui importait, c'était Katarina.

-Tu aimes ton fils, tu t'inquiètes pour lui et tu veux le protéger du mieux que tu peux alors, je te le répète : Ça ne fait pas de toi une folle. Tu as juste besoin de temps pour encaisser tout ce qui t'est arrivé.

Je la vis entrouvrir la bouche et relevai brièvement ma main pour lui faire signe de ne pas m'interrompre. Je savais ce qu'elle allait me dire mais elle me l'avait déjà dit et je ne voulais plus entendre cela. Je ne voulais plus l'entendre me dire que d'autres avaient vécu pire. Non : Terminé. Il fallait absolument qu'elle arrête ça... Je plantai mon regard dans le sien et posai, pour le moins maladroitement ma main sur son épaule. Un geste anodin pour certains, difficile pour moi.

-Tu vas m'écouter Katarina. Tu dis que tu dois être forte pour ta famille et c'est très courageux, c'est tout à ton honneur mais... A force d'essayer d'être forte, à force de tout garder et de prétendre être capable de faire face de cette façon, tout va t'exploser à la figure au moment où tu t'y attendras le moins et ça risque d'être encore plus difficile. Crois-moi... Tu crois faire ce qu'il y a de mieux mais tu te trompes.

Et elle ne se trompait pas que sur cela.

-Et puis tu dois arrêter de dire que d'autres ont vécu pire que toi. C'est peut-être vrai, oui, mais ce n'est pas pour ça que tu n'as pas le droit d'avoir mal, de te plaindre et de craquer ! Il ne faut pas... Comparer le malheur des uns et des autres parce que chacun est différent, chacun vit les évènements d'une façon ou d'une autre et...

Tu patauges Aaron, tu patauges...

-Ce que je veux dire c'est que tu n'es pas surhumaine et que tu as vécu des choses abominables qui t'ont forcément changée même si tu ne laisses rien paraître, même si tu arrives à te convaincre du contraire.

Je me penchai doucement pour m'approcher d'elle.

-Et je veux que tu arrêtes de te sentir inutile. Je ne peux pas parler pour les autres mais je pense ne pas me tromper en disant que tu es loin d'être inutile aux yeux des autres et surtout, tu es loin d'être juste une victime. Tu es une femme qui a vécu des événements traumatisants et je crois qu'on essaye juste de te protéger à notre façon, même si c'est maladroit...

J'esquissai un maigre sourire qui était sans aucun doute autant maladroit que notre façon d'agir.

-Tout ça se calmera. Pour l'instant, c'est vrai qu'on pense à ce qui t'est arrivé mais ça finira par passer. Mais... Ce que les gens voient en toi, c'est celle que tu es aujourd'hui. Cette femme qui prétend être forte et tout encaisser alors qu'à l'intérieur c'est chaotique. On a peur pour toi... J'ai peur pour toi alors... Je veux que tu saches que je suis là, et que je serai là, quoi qu'il arrive. Si je peux être là pour Ethan également, j'en serais très heureux. Pour l'instant, tu n'es pas prête à tout laisser sortir mais si un jour tu l'es, et que tu ne veux pas imposer ça Ethan, je serai là Kat.

Et sans crier gare, je me penchai un peu plus pour déposer un bref baiser sur son front. Un geste fraternel, mais un geste surtout très surprenant. Je n'étais pas du genre tactile et à l'aise pour ce genre de choses mais là, pour le coup, ça avait été naturel et pas si difficile que ça. Mon attention fut soudain reportée sur Lena qui venait de tirer plus vivement que tout à l'heure sur mes cheveux.

-Elle a de la poigne, comme sa mère.

J'observais ma chevelure avant de soupirer.

-Je devrais les couper finalement... Changer de tête, ça peut être sympa, qu'est-ce que tu en dis ?

Bon, d'accord, là je passais du coq à l'âne mais je n'avais pas envie d'en rajouter. En tout cas, pas tant que Katarina ne se sentirait pas prête.
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MessageSujet: Re: It's Been A While [Pv Katarina]   It's Been A While [Pv Katarina] Icon_minitimeSam 3 Sep - 21:42

{Désolée, ma réponse n'est pas bien mieux, j'ai eu du mal à me remettre dans le RP xD J'espère quand même que ça ira !}

Je faisais partie des gens qui ne se plaignaient pas. Je faisais partie des gens qui ne disaient rien, qui laissaient les choses leur arriver. Je faisais partie des gens qui prenaient sur eux pour que les autres n'aient pas à souffrir. Sans faire attention à ce qu'il fallait endurer pour que cela soit supportable. J'avais toujours agi ainsi. Depuis que j'étais petite. Parce que mon père n'avait cessé de me répéter qu'il valait mieux cacher ses émotions, parce que les émotions sont ce qui permet aux autres de vous atteindre. Je m'étais toujours protégée de cette façon. Enfin, j'avais cru me protéger. Je n'avais réalisé qu'il y a peu de temps que c'était tout le contraire. Je m'étais fait du mal en croyant me préserver. Le pire ayant été quand j'avais pris sur moi pendant des mois entiers pour Ethan. Je lui avais passé tout, absolument tout. Je ne regrettais pourtant pas. Évidemment, nous avions dû faire en sorte de faire changer les choses radicalement pour que notre couple puisse tenir, mais je ne regrettais pas... Je m'étais fait du mal, oui, mais au moins lui avait pu se remettre et profiter d'un peu de répit. J'étais ainsi. J'en ferais des tonnes pour les gens que j'aimais. Quitte à me faire du mal... Généralement, je réalisais que je souffrais de la situation quand il était presque trop tard. Mais j'étais absolument incapable d'avoir le moindre regret. J'avais l'impression de faire ce qu'il fallait. Et puis parfois, je n'avais pas réellement le choix. Si je ne prenais pas soin de ma famille, qui le ferait pour moi ? Si je ne faisais pas attention à Ethan, qui le ferait ? Personne. Alors que ce soit bon pour moi ou non, je n'avais pas vraiment le choix. J'avais depuis longtemps compris que ce serait à moi de le faire. Et puisqu'il s'agissait de personne que j'aimais, que j'adorais, je ne pouvais pas y aller à reculons. Les aider, les aimer et les protéger était mon devoir. Et je le remplissais avec joie.

Ou presque.

Ces derniers temps, j'avais du mal à tout mener de front. J'avais du mal à remplir correctement mon rôle d'épouse et de mère. Parce que j'étais trop accaparée par ma paranoïa... Je ne pouvais pas quitter Sasha du regard, je ne pouvais pas être dans une pièce différente, je ne pouvais pas le laisser avec quelqu'un d'autre, sans le surveiller... J'en faisais trop, beaucoup trop, j'en avais pleinement conscience. Mais c'était encore plus fort que moi pour le moment. Sasha était tellement sans défense, tellement petit... Il avait encore trop besoin de moi pour que j'ose l'abandonner, ou seulement m'éloigner de lui. Cela n'avait aucun sens, je le savais. Mais je n'arrivais plus à être rationnelle. À chaque fois que je tentais de me détendre, je me souvenais brutalement que j'avais failli le perdre, et que cela ne devait certainement pas se reproduire. Maintenant qu'il était là, maintenant qu'il était né, j'avais plus de moyens de le protéger. Je devais m'en servir. Plus de moyens... Car plus de dangers. Maintenant qu'il n'était plus dans mon ventre, il était susceptible de lui arriver tout un tas de choses... Ah, voilà, je recommençais. C'était à cause d'un raisonnement de ce genre que je faisais des choses folles. Aaron ne me pensait pas folle ? Il ne m'avait pas vue avec Sasha. Il était presque tout le temps avec moi, tout le temps dans mes bras... Comme maintenant. J'avais trop de mal à le lâcher. J'aurais même certainement renoncé à faire du thé s'il avait fallu que je le pose pour cela. Pourtant, il n'irait nulle part si je le laissais dans son berceau. Il dormirait peut-être même mieux que dans mes bras, puisque je bougeais tout le temps et faisait du bruit. Mais c'était un fait, il semblait plus rassuré dans mes bras.

J'ai affiché un air désolé en entendant Aaron parler de sa femme. Je savais qu'il l'avait perdue durant la guerre, mais je n'avais jamais osé poser des questions, jugeant que cela ne me regardait pas. Et je n'étais pas du genre à réveiller les souvenirs douloureux. Je n'osais songer à ce qu'il avait dû ressentir... Je ne pouvais même pas l'imaginer. Je ne voulais pas l'imaginer. C'était trop dur. Comment aurais-je pu vouloir imaginer une vie sans Ethan ? Ce ne serait même pas une vie. Ce serait un cauchemar sans fin... Je soupirai. J'avais besoin de temps ? Oui, sans doute. Une fois que j'aurais compris que Sasha était en sécurité, je serais certainement plus en mesure de me laisser aller. J'avais sans doute simplement besoin d'être rassurée sur le long terme. Après tout, Sasha n'avait que quelques semaines. On n'efface pas tout un problème en quelques semaines. Tout du moins, pas un problème de cette taille. Du temps et de la patience, voilà ce qu'il me faudrait. À moi et à Ethan, qui supportait mes excès sans rien dire.

Je n'aurais jamais cru entendre un jour Aaron parler autant. D'ordinaire, il ne disait pas grand chose, il ne parlait pas très longtemps... Et il était sarcastique la plupart du temps. Rien à voir avec le Aaron que j'avais en face de moi. Ce qu'il me disait m'aidait, pourtant. Il m'aidait à voir les choses différemment. En effet, chacun vivait les choses différemment, chacun supportait les choses différemment. Mais justement, est-ce que cela ne me poussait pas un peu plus à ne rien dire ? Si je souffrais, je ne devais pas être la seule. Il y avait certainement d'autres personnes dans mon cas. Des personnes qui souffraient en silence pour n'inquiéter personne, ou des personnes qui ne disaient rien parce qu'elles avaient compris que cela ne servait à rien de se plaindre... Ou peut-être que ces personnes avaient la chance d'être passées à travers les mailles du filet de la souffrance. Ce n'était pas impossible non plus. Les personnes chanceuses existaient toujours – Dieu merci !

« J'aimerais que ce soit aussi simple... Mais tu te trompes, Aaron. Beaucoup de ces personnes n'essaient pas de me protéger, parce que beaucoup ne me connaissent pas... Les autres... Comment dire... Il y en a beaucoup qui ne croient plus en mes qualités de médecin depuis que je suis tombée enceinte de Lena. Comme si être mère faisait de moi un moins bon médecin... Je suis pourtant douée, Mathilda te le dira. Mais... Je ne sais pas. Je ne sais vraiment pas. »

J'avais bien remarqué que les gens me faisaient moins confiance. C'était pire depuis que j'avais été enlevée. Comme si je n'étais plus capable de rien... Pourtant j'avais toujours très vite repris le travail, et je n'avais jamais commis aucune erreur. Je faisais attention, mais ce sentiment de méfiance ne disparaissait pas. Pas complètement... C'était dommage.

« On ne dirait peut-être pas, mais tu manques à Ethan... Il a du mal à dire les choses, mais je suis sûre qu'il aimerait que vos relations soient un peu plus.. détendues ? Il ne faut pas se fier à son air faussement dur. Lui aussi, il a bien besoin de soutien... C'est d'ailleurs un peu pour ça que je ne veux pas risquer de l'accabler avec des problèmes qui n'appartiennent qu'à moi. Oh tu me diras, il les supporte déjà... Mais je veux le laisser tranquille, tu comprends ? Le laisser... Se reposer un peu. Il le mérite bien. »

Lui aussi, il était fatigué. Nous étions fatigués tous les deux... J'eus un petit rire quand Aaron déposa un baiser sur mon front. Tiens, un geste affectueux ? Mon ours bourru se transformerait-il en Winnie l'Ourson ? En tout cas, c'était agréable de le voir se comporter ainsi. Sans compter qu'il faisait preuve de beaucoup, beaucoup de patience avec Lena depuis le début... Pourtant, elle s'appliquait à lui tirer les cheveux et à l'ennuyer du mieux qu'elle pouvait, avec son petit ait innocent. On pouvait au moins lui accorder cela, elle était drôlement mignonne. Néanmoins, j'eus une grimace lorsqu'elle tira les cheveux d'Aaron un peu plus fort. Heureusement, il semblait plus amusé qu'agacé.

« Disons que si tu veux éviter de te faire arracher tous les cheveux, tu ferais mieux de les couper... Après que Lena lui ait arraché quelques poignées, Ethan a renoncé à garder les cheveux longs. Du coup, ce sont les miens qu'elle arrache. »

J''eus un petit rire, caressant les cheveux de Lena, qui lâcha ceux d'Aaron. Retombant sur ses petites fesses, elle glissa sur le canapé pour venir contre moi. Afin qu'elle ne se sente pas rejetée, j'ai calé Sasha d'un bras contre moi, et ai passé l'autre autour de Lena, qui avait posé la tête contre moi en souriant. Ah, oui, le sourire de papa. Absolument irrésistible.

« Mais, sinon, pourquoi ce soudain besoin de changement ? »
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MessageSujet: Re: It's Been A While [Pv Katarina]   It's Been A While [Pv Katarina] Icon_minitimeMer 14 Sep - 20:22

Têtue... Elle était encore et toujours aussi têtue. Etait-ce cependant un défaut ? Non. Je ne le pensais pas. Et puis, je n'étais sans doute pas le mieux placé pour la « juger » parce qu'elle ne voulait pas se confier à Ethan, parce qu'elle ne voulait pas craquer. Après tout, n'étais-je pas le premier à cacher mes sentiments et à tout refouler ? Si, justement, j'étais sans doute bien pire qu'elle à ce niveau là. Il y avait tant de « non dit » dans ma vie... Tant de choses que je gardais tout au fond de moi. C'était cependant pour cette même raison que j'essayais de la faire parler et de lui faire comprendre qu'il fallait qu'elle craque parce qu'il ne fallait pas, encore une fois je le pensais sincèrement, qu'elle ne termine comme moi : Un homme seul, distant, bourru, maladroit, incapable de se lier aux autres d'une manière relativement normale même si, à ma grande surprise, je parvenais à parler un peu plus librement avec Katarina moi qui était d'ordinaire si peu loquace. Enfin, c'était toujours plus facile de parler des autres que de parler de soi de toute façon. En tout cas, Katarina restait persuadée que la plupart des gens n'essayaient pas de la protéger tout simplement parce qu'ils ne la connaissaient pas. Oui... Peut-être avait-elle raison... Peut-être voyaient-ils en elle la femme agressée et rien d'autre et ce, justement parce qu'ils ne la connaissaient pas. Cela me désolait car Katarina était une femme admirable et c'était triste que les gens ne s'arrêtent qu'à ce qu'elle avait pu vivre comme tragédie. C'était triste de s'arrêter juste à ça sans chercher à voir plus loin qui elle était et tout ce dont elle était capable car oui, elle était capable de beaucoup de choses : De grandes choses. Et c'était finalement bel et bien cela qui la blessait le plus, ce que je pouvais parfaitement comprendre. Malheureusement, je ne pouvais rien faire pour elle. J'aurais pu prendre sa défense, essayer de parler aux autres mais je savais qu'elle l'aurait mal pris car cela l'aurait d'autant plus fait passer pour cette victime qu'elle ne voulait plus que l'on voit en elle. Alors, quelle était la solution ? Je n'avais pas la réponse et j'aurais réellement voulu l'avoir.

J'aurais voulu faire plus pour elle comme elle avait tant fait pour moi.

Subitement, elle changea complètement de sujet je me figeai quand je l'entendis me dire que je manquais à Ethan. Bien malgré moi, un sourire triste se dessina sur mes lèvres. Il avait du mal à dire les choses et moi je n'arrivais pas à lui parler parce que j'avais peur de ses réactions : On pouvait tourner longtemps en rond de cette façon alors que pourtant, d'après Katarina, il aurait voulu que les choses s'arrangent. Lui aussi avait besoin de soutien. Je le savais... Je ne le savais que trop bien mais Ethan nous avais presque tous coupé de sa vie, pour des raisons qui lui avaient semblé justes certes, et qui pouvaient être compréhensibles mais le résultat était là : Ce n'était plus du tout comme avant et j'étais tellement maladroit que je ne savais pas du tout comment m'y prendre. Soudainement, je comprenais mieux les raisons qui poussaient Katarina à rester silencieuse sur ses problèmes. Ethan avait déjà beaucoup à faire avec ses propres démons, c'était vrai. Pourtant, au fond de moi, je restais persuadé qu'il aurait été bon de tout partager avec lui. Mais après tout, comment pouvais-je en être sûr ? Et si j'avais été dans ce cas-là ? Si j'avais vécu les mêmes choses qu'eux avec Emma ou avec... Non, je ne devais pas penser à « elle ». Cela dit, je ne pouvais pas m'en empêcher : Aurais-je réagi avec autant d'extrémité qu'Ethan ? Serais-je devenu paranoïaque au point d'éloigner mes propres amis pour protéger ma famille ? J'avais beau essayer de trouver la réponse, rien ne me venait et ce, parce que tant que l'on n'a pas vécu ce genre d’événements traumatisants, on ne peut pas comprendre. Je ne pouvais pas comprendre Ethan, ni Katarina, je ne pouvais donc pas me permettre de dire ce qui était bon ou non pour eux. Ce qu'ils se devaient de faire ou pas. J'avais certes perdu ma femme et ma réaction à moi, face à cet événement, avait été de me fermer aux autres. Finalement, n'était-ce pas ce qu'avait fait Ethan ? Si, sauf que lui, il n'avait pas décidé de se protéger lui-même en agissant de la sorte : Il avait décidé de protéger sa famille. Et moi, je n'avais plus de famille, alors...

Non. Je ne pouvais pas imposer mon point de vue. Je n'aurais pas dû essayer de le faire du tout d'ailleurs. En fait, je regrettais déjà d'avoir dit autant de choses à Katarina car je craignais de lui avoir fait plus de mal que de l'avoir réellement aidée. Mais si j'avais fait une erreur, Katarina ne laissa rien paraître, bien au contraire. Elle resta fidèle à elle-même et bientôt, notre conversation reprit le chemin de la petite demoiselle qui se trouvait toujours sur mes genoux et qui s'amusait toujours avec mes cheveux. Mes longs cheveux que j'avais dans l'idée de les couper. J'eus un petit sourire lorsque Katarina m'avoua qu'Ethan avait fini par faire couper les siens parce qu'il n'en pouvait plus de se les faire tirer tout le temps et que du coup, la petite Lena se rattrapait en s'amusant avec la belle chevelure de sa mère. Sa mère qui caressa doucement les cheveux de sa fille et aussitôt, Lena retira sa main de mes cheveux avant de glisser du canapé pour venir tout contre sa mère. J'eus un pincement au cœur, encore une fois : Les voir ainsi, toutes les deux... Une image à la fois si belle, heureuse et pourtant si triste et difficile à supporter pour moi parce que cela me renvoyait, encore et toujours, l'image de ce que je n'aurais jamais et que j'avais tant voulu à une époque. Mais j'étais heureux pour Katarina et Ethan, Lena et Sasha. J'étais heureux que malgré les épreuves, ils soient toujours réunis et heureux malgré les difficultés. Ca, c'était une chance dont tout le monde ne disposait effectivement pas et encore une fois, les paroles de Katarina prirent encore plus de sens : Oui, elle avait vécu des choses terribles mais au moins, elle n'était pas seule. Elle avait sa famille à ses côtés et c'était sans doute le bien le plus précieux. Oui, sans aucun doute même.

Puis, venant de nulle part, la question tomba. La question que j'avais finalement tant redouté : « Mais, sinon, pourquoi ce soudain besoin de changement ? ». Je me figeai et en perdis même ce bref sourire qui avait étiré mes lèvres. Et, comme j'avais l'habitude de le faire, je me refermai comme une huître et me mis à bafouiller.

-Ah... Ca... Euh... Hum... C'est...

J'allai jusqu'à me frotter nerveusement la nuque.

-Je ne sais pas.

Menteur !

-Ils sont très longs et me gênent maintenant en fait... Et puis, changer de tête c'est pas mal parce que... Parce que... Tout le monde le fait de toute façon. On se coupe les cheveux, on les teint, bref, il n'y a rien d'exceptionnel là-dedans en fait.

Ah, que ça a l'air con un homme qui essaye de se justifier...

Je soupirai, cessant de parler de peur d'en rajouter et de dire un peu plus de bêtises. Katarina avait un petit sourire : Je savais qu'elle était loin d'être stupide et qu'elle avait sans aucun doute compris que je n'avais pas tout dit mais elle me connaissait assez pour également savoir que je n'allais pas en dire plus. De toute façon, je n'allais pas lui en laisser l'occasion. Je me redressai subitement et esquissai un sourire plus que maladroit. Le plus maladroit de toute notre entrevue en fait.

-Je vais te laisser te reposer. Et puis, j'ai des plans sur lesquels je dois travailler.

Ca, par contre, c'était vrai. Mais ces plans tombaient très bien car j'avais véritablement envie de m'isoler très vite et de ne plus parler.

-Alors... Prends bien soin de toi surtout Katarina.

J'esquissai un geste vers elle et ses deux amours mais rebroussai chemin au dernier moment. Le Aaron bourru et complètement flippé des autres était bel et bien de retour. Un dernier sourire et je m'éloignai vers la sortie. J'ouvris la porte et m'arrêtai une fois dehors avant de me retourner.

-Ce que je t'ai dit tient toujours : Si tu as besoin, je suis là.

Elle acquiesça d'un bref mouvement de la tête et je me retournai pour finalement refermer la porte derrière moi. Je restai un instant là avant de soupirer : J'avais fui, encore une fois. J'aurais pu essayer de lui parler de Mathilda, de ce que je ressentais parce qu'elle m'en avait donné l'occasion mais je n'avais pas pu. Non, j'étais toujours incapable de partager cela avec qui que ce soit. Seulement, le moment allait venir où j'allais vraiment avoir besoin que ça sorte. Le moment allait venir où j'allais craquer et où j'allais vraiment avoir besoin d'un ami.

Ou d'une amie.

Je souris brièvement à cette pensée en m'avançant dans la rue.
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