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 It happens unfortunately... (Pv Katarina)

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Ethan Jones
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MessageSujet: It happens unfortunately... (Pv Katarina)   It happens unfortunately... (Pv Katarina) Icon_minitimeJeu 27 Oct - 12:43

Même si je n’avais pas dormi plus de deux heures cette nuit, je m’en moquais bien. J’étais habitué maintenant à avoir un sommeil entrecoupé et peu quantitatif. Tant que je dormais bien, rien ne m’importait plus. Et pour bien dormir, je dormais très bien. Enfin, tant que je ne pensais pas à ce qui pouvait se passer à l’extérieur de chez nous je dormais bien. Si avant j’avais du mal à me défaire de ce que je savais et des choses qui me faisaient peur, je refusais de faire rentrer cette peur chez moi. Pour le bien de ma femme et de mes enfants. Pour l’innocence de Sasha et Lena avant tout je l’avoue. Parce que même si je voulais toujours protéger Katarina, je savais que je ne pouvais pas toujours lui éviter de chuter ou d’être atteinte. Tout ce que je pouvais faire pour ça c’était de faire mon travail le mieux possible et de faire confiance à ceux qui nous aimaient et qui avaient à cœur de nous garder en sécurité. C’était sans doute ça qui avait le plus changé chez moi : je faisais un peu plus confiance aux autres. Bien sûr cela m’avait couté et je n’avais pas accordé ma confiance à tout le monde non plus, mais c’était déjà un pas énorme de fait pour moi. Tous l’avaient sans doute remarqué mais je n’étais plus le même. Je ne savais pas quand ce changement s’était opéré en moi, et j’aurais sans doute dit que c’était Evan qui avait réveillé en moi tous ces sentiments, mais mes enfants étaient aussi à prendre en compte. Si Lena n’était pas aussi avide d’avoir sa petite cour autour d’elle et si je ne m’occupais pas autant d’elle, je n’aurais jamais commencé à la laisser un peu plus s’épanouir. Et puis, il y avait Sasha..J’avais l’impression que mon fils me ressemblait et sa peur de tout et de tous m’avait fait réagir. Je ne voulais pas non plus qu’il soit comme sa sœur, mais il ne pouvait pas constamment rejeter tout le monde comme ça. Je ne voulais pas ça pour lui. Sasha n’était pas non plus un bébé inquiétant, mais je voulais qu’il puisse se trouver dans les bras de son parrain ou de sa marraine sans que nous soyons, Katarina et moi, à portée de main parce qu’il se rendrait compte au bout de deux minutes qu’il n’était pas dans les bras de son papa ou de sa maman.

J’arrivais donc maintenant à cloisonner ma vie et quand j’étais à la maison, j’étais là et bien là. Je faisais confiance aux gardes et à nos amis et j’étais un père et un mari attentif. Lorsque je rentrais le soir, j’allais embrasser Katarina qui la plupart du temps était en train de jouer avec Sasha sur la couverture et je jouais ensuite avec Lena qui ne cessait de me tirer sur le pull pour que je m’occupe d’elle. Ensuite chaque soir après avoir couché Lena, je laissais Katarina donner la dernière tétée de la journée à Sasha et je préparais notre repas. Et puis nous mangions tous les deux en discutant. Nous avions convenu que nous ne parlerions pas de ce qu’il se passait à l’extérieur. Nous avions besoin de cesser d’avoir peur constamment. Et nous savions que nous aurions beau avoir peur, cela ne changerait rien. Il fallait que nous soyons soudés et que nous fassions confiance aux gens qui surveillaient nuit et jour la petite enceinte maintenant militarisée.
Nous avions tout fermé à part l’église qui contenait la bibliothèque et l’infirmerie. Les stocks étaient fermés et c’était désormais moi-même qui livrais chaque maison en demandant à chacun de faire attention. L’école avait été fermée et les enfants étaient plus que surveillés. Quant aux jardins, Cassandre y allait chaque jour trois heures et elle était toujours surveillée et sécurisée. De toute façon, Riley n’aurait certainement jamais voulu qu’elle y aille seule…Et je le comprenais. Je n’aimais pas trop que Katarina demande à aller travailler un peu. Jackson, Mathilda et Diane s’en sortaient très bien, et comme personne ne sortait ils n’avaient pas non plus tant de travail que cela. Toutes les allées et venues devaient etre demandées à Alexander qui passait chaque jour chez tout le monde, et nous décidions tous ensemble. Personne ne semblait réellement se plaindre de tout ce que nous avions mis en place. Et même s’ils le faisaient, j’étais persuadé qu’ils savaient qu’on le faisait pour eux.

Heureusement ce soir ne serait pas un jour chaste pour Katarina et moi. Non pas que je me plaigne du petit arrangement que nous avions trouvé puisqu’au contraire je me disais que c’était un moyen comme un autre et que c’était juste une habitude à prendre. Mais après cinq jours sans la toucher j’avais vraiment envie de la retrouver. Et nos retrouvailles furent réellement à la hauteur de mes espérances. Nous primes notre temps pour nous réapproprier des petits gestes que nous avions perdu et lentement nous nous débarrassâmes dans le salon de tous nos vêtements. Bien sûr nous avions pris la peine de tirer tous les rideaux pour être sûrs de ne pas être épiés. Nous fûmes pourtant pris d’un fou rire incontrôlable lorsqu’après un second ébat nous tombâmes du canapé tous les deux.

Katarina vérifiait que nous ne nous étions pas fait mal avant de décréter que nous avions assez fait les fous et que nous allions finir par réveiller les enfants. Faisant mine de bouder, je ramassais nos vetements et partit me coucher en prenant bien soin de mettre un boxer faisant tomber la pile dans l’armoire et me disant que je rangerais plus tard. Katarina elle, se pencha pendant deux minutes sur le berceau de Sasha et remonta la couverture sur lui avant de venir se coucher à mes côtés. Et alors que j’allais sombrer dans le sommeil, Lena a commencé à se manifester. Elle le faisait de plus en plus souvent la nuit et je savais qu’il ne s’agissait pas de cauchemars ou autres terreurs nocturnes. Non, Lena avait juste envie de dormir avec nous. Depuis cette nuit où j’avais pris notre fille avec nous, Lena nous faisait bien sentir qu’elle voulait dormir avec nous chaque nuit. Cela n’aurait été que moi, j’aurais cédé. Mais Katarina refusait explicitement de laisser Lena envahir notre espace intime. Je savais que je pourrais lui reprocher de laisser Sasha dormir dans notre chambre, mais elle me répondrait avec raison qu’elle allaitait encore Sasha et que dés qu’il ferait toutes ses nuits, il irait lui aussi dans sa chambre. Alors, quand je me suis levé pour aller voir Lena qui, assise dans son lit, m’attendait de pied ferme avec un large sourire, j’ai failli céder. Elle était tellement convaincante et adorable. Elle s’était nichée dans mon cou et m’avait enlacé et j’avais vraiment du mal à me dire qu’il faudrait que je la rendorme. Alors évidemment, quand je l’ai reposé dans son lit après un câlin de dix minutes elle m’a regardé et s’est tournée pour bouder. Ca m’a serré le cœur, mais j’ai tenu bon et je suis finalement retourné me coucher. J’ai lutté pendant une heure pour ne pas aller le rechercher mais je me suis rendormi. Pour me relever plusieurs fois dans la nuit. Finalement à cinq heures du matin, sachant pertinemment que je ne me rendormirais plus et que je me sentais assez reposé, je me suis levé et suis allé prendre ma douche.

On aurait pu penser que je me serais ennuyé mais il y avait un tas de choses à faire à la maison. Je savais que Katarina objecterait que je n’étais pas obligé de faire tout ce que je faisais et qu’elle pouvait le faire dans la journée, mais je préférais qu’elle passe du temps avec les enfants plutôt qu’elle soit sans cesse en train de courir à droite et à gauche. Tranquillement j’ai alors commencé à faire quelques petites choses et j’ai fini par sortir dehors quand j’ai entendu de l’agitation sur le perron. Et là, je crois que je suis resté sans voix. Personne n’avait encore voulu nous réveiller et ils cherchaient vraisemblablement des indices pour savoir comment ça s’était produit. Sur le coup, je cherchais avec eux, mais je me dis que j’avais mieux à faire que de trainer dans leurs pattes. J’avais confiance en eux et je voulais me dépêcher de nettoyer toute trace de cette intrusion chez nous. Le plus étonnant c’était qu’en regardant autour de moi, notre maison n’avait pas été la seule à être taguée. L’église avait subi le même sort, le QG aussi. Mais je savais que les messages ne blesseraient pas Katarina comme celui qu’il y avait sur la façade de devant.

« Planque tes enfants, on est pas loin »

Je ne pouvais pas laisser ça à la vue de Katarina. Même si elle ne mettait pas vraiment le pied dehors avec tout ce qu’il se passait, je ne voulais pas qu’elle puisse le voir. Alors je suis allé chercher un seau d’eau chaude et de produit que je savais abrasif. Je n’avais aucune idée de l’efficacité du mélange mais je n’avais pas le choix. Je devais me dépêcher et je ne pouvais pas aller demander conseil à Katarina.

Seulement au bout d’une heure, j’ai du admettre que je ne réussirais pas à masquer les méfaits de ces inconnus. J’avais beau frotté et frotté encore, ça ne partait pas. Alors, j’ai mis en action la seule solution que j’entrevoyais : repeindre. Je suis donc monté à pas feutrés à l’étage et suis allé chercher discrètement un pot de peinture. Et je me suis installé sur le perron avec tout mon matériel ne me rendant même pas compte que j’avais fait bien plus de bruit dans le couloir que je ne l’aurais voulu.
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MessageSujet: Re: It happens unfortunately... (Pv Katarina)   It happens unfortunately... (Pv Katarina) Icon_minitimeVen 28 Oct - 14:37

Je détestais cette manie qu'avait Ethan de se lever aux aurores. Si je voulais avoir une chance de me réveiller à côté de lui, il fallait que je m'arrange pour le piéger dans la nuit en m'allongeant à moitié sur lui ou en le forçant à me prendre dans ses bras. C'était une tactique un peu fourbe, je le reconnaissais bien volontiers. Quand je dormais dans ses bras, il n'osait pas me réveiller, et c'était de cette façon que j'étais sûre et certaine de me réveiller quand il serait toujours là. Mais souvent il ne tenait pas en place, et je me réveillais avec un oreiller, beaucoup moins séduisant que mon mari. Ce matin ne ferait pas exception. Lorsque j'ouvris les yeux, je lançai un coup d'œil au réveil. Cinq heures du matin ? C'était beaucoup trop tôt pour moi. Soupirant, je plongeai la tête dans mon oreiller. Non, je n'étais pas décidée à me lever de si bonne heure. Je ne trainais pas très tard au lit, mais cinq heures du matin... Non. Sasha ne faisait pas encore ses nuits, il se réveillait régulièrement, soit parce qu'il avait faim, soit parce qu'il voulait simplement être rassuré. J'avais l'impression qu'il lui arrivait d'avoir des terreurs nocturnes, et cela m'inquiétait, parce qu'à à peine cinq mois, ce n'était pas normal, c'était vraiment tôt pour un bébé. Quand il peinait vraiment à se rendormir je le prenais discrètement dans mes bras, évitant de me faire remarquer par Ethan.

Avec un soupir je me suis recroquevillée sous les couvertures, espérant pouvoir me rendormir pour deux ou trois heures. Juste le temps que les enfants ne se réveillent parce qu'ils auraient faim. Parfois je regrettais de ne pas pouvoir sortir du lit quand bon me semblait. C'était l'un des désavantages lorsqu'on était parent... Les enfants d'abord. Encore que je ne me plaignais pas, ils nous réveillaient rarement à l'aube. Je crois que je n'aurais pas tenu le coup si cela avait été le cas. Quoique, j'aurais laissé Ethan s'en charger, puisque de toute façon il était toujours réveillé avant tout le monde. Cependant, ce matin, je n'aurais de toute évidence pas droit à un peu de sommeil en plus. Je ne savais pas ce qu'Ethan faisait, mais finalement, à six heures trente, j'ai abandonné et je me suis levé. J'étais un peu vaseuse et mes yeux se fermaient tous seuls. À tâtons dans la chambre, j'ai attrapé mes vêtements et je me suis habillée rapidement. Je suis passée rapidement à la salle de bain pour me rincer la figure, et je suis descendue au rez de chaussée, d'où me parvenait de l'agitation. Si tôt ? Mais qu'est-ce que les gens faisaient dehors, à une heure pareille ? D'ordinaire, il n'y avait pas de bruit dehors avant environ huit heures. Cette agitation était anormale. Brusquement inquiète, j'ai attrapé la veste d'Ethan qui trainait sur le divan et je l'ai enfilée avant de sortir sur le perron. Il y avait tout un rassemblement devant chez nous, et devant d'autres maisons. On aurait dit que tout Elizabethtown avait été tiré de son lit.

La première chose qui me sauta aux yeux, ce furent ces inscriptions peintes à la va-vite sur les façades des maisons et des bâtiments. Il s'agissait de messages de menaces... J'ai senti mon cœur et ma gorge se serrer. C'était tout à fait le genre de chose que j'avais craint, après cette longue période de calme... Pétrifiée sur le perron, j'hésitais à me retourner pour regarder la façade de ma propre maison. Les gens me regardaient avec un petit air désolé, et ils ont commencé à s'éloigner, ne voulant certainement pas être là au moment où je piquerais une véritable crise de nerfs. Je ferais une crise de nerfs, j'en avais l'absolue certitude. Quand je voyais ce qu'il y avait d'écrit sur les autres maisons, j'avais peur de découvrir le message qu'on nous avait laissé. Je savais d'avance que c'était quelque chose qui allait me blesser et me terrifier totalement. Je finis par remarquer Ethan à côté de moi. Ou plutôt, planté devant moi, comme pour m'empêcher de regarder. Sans dire un mot je l'ai poussé doucement, pour lire. Quand j'ai vu, je n'ai pas pu m'empêcher de faire un pas en arrière, les mains plaquées sur la bouche pour étouffer un cri. Le message était court, clair, précis. Affreux : Planque tes enfants, on est pas loin. Tout m'est revenu en mémoire si vite que j'ai cru que j'allais m'évanouir d'effroi. Ils avaient déjà essayé de nous enlever Sasha. Ils avaient failli réussir. À une minute près, cet homme aurait réussi et moi je serais morte. J'avais cru que c'était fini, qu'ils n'essayeraient plus d'enlever personne... Il n'y avait plus eu aucune tentative de meurtre ou d'enlèvement après l'attaque de la maison de Jackson. J'avais cru, naïvement, que nous avions réussi à les convaincre que nous étions plus forts qu'eux, que... De toute évidence, ils n'avaient pas dit leur dernier mot. Mais pourquoi est-ce qu'ils ne nous laissaient pas tranquilles ? Qu'est-ce que nous avions fait pour mériter cela ?

J'ai vu le pot de peinture ouvert aux pieds d'Ethan, et ça a été plus fort que moi. Je m'en suis saisi et d'un geste j'ai jeté la peinture sur le mur, pour recouvrir le tag. J'ai éclaboussé le perron et la fenêtre, mais je m'en moquais. Tout ce que je voulais, c'était recouvrir cette affreuse menace. Tout le travail que j'avais fait sur moi même pendant tous ces longs mois venait de s'envoler purement et simplement. Ils n'avaient pas le droit de nous faire une chose pareille ! Ils n'avaient pas le droit !

« Ils n'ont pas le droit de nous les prendre ! Ce sont nos enfants, NOS ENFANTS ! »

Mes enfants, mes bébé, la chair de ma chair, la prunelle de mes yeux, ce que j'avais de plus cher au monde. On n'arrachait pas des enfants, si jeunes qui plus est, à leurs parents. C'était inhumain ! Pourquoi est-ce qu'ils ne nous laissaient pas tranquilles ? Nous ne leur avions rien fait. Nous n'avions jamais rien fait à personne. Nous essayions simplement de survivre, mais nous ne faisions de mal à personne. Au contraire, nous étions toujours prêts à aider ceux qui avaient besoin d'aide ! Pourquoi est-ce qu'on nous faisait ça ? Est-ce que nous n'avions pas assez souffert ? Il ne pouvaient pas nous enlever nos enfants, comme ça ! Ils n'avaient aucun droit sur eux, AUCUN ! Ils ne savaient pas de quoi ils avaient, quand il en avaient besoin, et pourquoi. Personne ne connaissait Sasha mieux que moi, et personne ne connaissait Lena mieux qu'Ethan. Nous étions leurs parents, personne n'avait le droit de nous enlever cela. C'était barbare ! Ces gens là n'étaient que des barbares, des brutes, des sauvages ! Je ne pouvais même pas les traiter d'animaux, car aucun animal ne pouvait faire tant de mal intentionnellement. Ces gens là... Ils méritaient de mourir ! C'est tout ce qu'ils méritaient ! Et dans d'atroces souffrances, pour qu'ils payent pour ce qu'ils nous avaient fait !

Je me suis retournée vers Ethan brusquement, blême et tremblante. Je devais donner l'impression d'avoir vu un mort. J'aurais nettement préféré avoir vu un fantôme, cependant.

« Tu ne les laisseras pas faire ? Tu ne les laisseras pas nous les prendre, n'est-ce pas ? Ils ne peuvent pas, ils ne peuvent pas ! »

J'aurais pu continuer longtemps ainsi, mais j'ai fondu en larmes subitement. Je me suis laissée aller contre Ethan en sanglotant. C'était plus que je ne pouvais en supporter. C'était comme si on venait de rouvrir une blessures à peine cicatrisée et qu'on l'avait saupoudrée de sel.
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MessageSujet: Re: It happens unfortunately... (Pv Katarina)   It happens unfortunately... (Pv Katarina) Icon_minitimeDim 30 Oct - 22:58

Ce n’est que quand j’ai entendu la porte s’ouvrir, comprenant qu’elle s’ouvrait de l’intérieur et que Katarina avait été réveillée par le raffut que j’avais fait en cherchant un pot de peinture et le nécessaire pour masquer les tags sur la façade. C’était tout ce que j’avais voulu éviter et c’était en train de se produire. Et je n’avais pas eu le temps de me planter devant pour qu’elle ne voie rien. Il faut dire que les gens sur le trottoir lisant les inscriptions et me regardant chercher à faire comme si la façade n’avait pas subi le même sort que les autres, n’aidait en rien. Je leur en voulus un instant, me disant que sans eux, le regard de Katarina n’aurait pas été attiré aussi vite vers ce qu’eux même fixaient en dodelinant de la tête. Mais finalement, c’était à moi que j’en voulais. J’aurais du être plus discret, plus prompt aussi. Mais c’était trop tard. Katarina avait vu. Et l’espace d’une seconde, j’ai compris qu’elle n’avait pas vu alors je me suis relevé le plus rapidement possible et ait essayé de me tenir entre ma femme et la façade. Avec un peu de chance j’allais réussir à la raisonner, et lui mentir. Avec un peu de chance elle rentrerait chez nous oui. Mais la chance avait tourné. Et pas de mon côté. Puisque Katarina a compris que les horribles inscriptions sur toutes les façades ne nous avaient pas épargnées.

J’ai pourtant usé de tout mon équilibre pour ne pas me laisser déstabiliser lorsqu’elle a commencé à chercher à me pousser mais elle a fini par réussir à profiter d’un faux mouvement de ma part pour se frayer un chemin sur ma droite et pouvoir enfin voir ce que je cherchais tant à lui cacher. Et inexorablement, ce qui dut arriver arriva…Elle était choquée par ce qu’elle pouvait lire. Je l’avais été aussi, mais je n’avais pas été celui qui avait failli mourir pour protéger son enfant. Ce n’était pas moi qui avait du tuer cet homme qui tentait de me prendre mon fils. Même si je pouvais m’imaginer ce qu’elle avait ressenti quand elle avait vu cet homme dans notre chambre, je ne pouvais que me le représenter. Elle, elle l’avait vécu. Alors je ne pouvais pas lui reprocher de reculer et d’être retournée émotionnellement par ces quelques mots. Je fis un pas vers elle mais elle ne faisait plus attention à moi. C’était comme si l’espace d’un instant j’avais cessé d’exister et qu’il n’y avait plus que cette façade taguée. Un frisson de peur parcourut ma colonne vertébrale du bas de mes reins jusqu'à ma nuque quand avec une violence sans nom et peu caractéristique de ma femme elle jeta littéralement le pot de peinture sur la façade. Pourtant, elle ne réussit qu’à en masquer la moitié. Mais je n’allais pas lui faire remarquer que si elle m’avait laissé faire, il n’en paraitrait déjà plus. Je ne pouvais pas faire ça, et je n’en avais pas envie. Je comprenais qu’elle soit dans cet état. Mais je ne savais pas comment y faire face.

Je fus touché par le désarroi et la souffrance de sa voix et je m’avançais vers elle cherchant à la prendre dans mes bras. Mais j’avais bien trop peur qu’elle pique une crise de nerfs telle qu’elle me repousserait. Tout le monde nous regardait mais ce n’était pas ça qui m’inquiétait. J’avais seulement peur qu’on dise du mal de ma femme. Pourtant, sa réaction était tout à fait normale. Elle était une mère comme les autres. Elle aimait ses enfants et ne supportaient pas l’idée qu’on puisse vouloir leur faire du mal. Certains voyaient sans doute en Katarina la jeune femme qu’ils avaient connue avant la naissance des enfants. Mais je savais qu’ils se trompaient sur elle. Katarina n’était pas la jeune femme naïve, trop gentille, courageuse qu’ils avaient connue. Bien sur elle était d’une gentillesse extrême et elle avait du faire preuve de courage et en faisait toujours preuve, mais la maternité l’avait changé. Pour moi qui vivais à ses côtés chaque jour, j’avais vu comment elle avait changé après la naissance de Lena. Et davantage après la naissance de Sasha. C’était comme si depuis cela, elle était sur une espèce de corde raide. Elle me faisait penser à une funambule qui n’aurait ni filet de sécurité sous elle, ni système de sécurité pour la tenir. Un tout petit rien pouvait la faire basculer. Et si pour le moment j’étais arrivé à ce qu’elle ne tombe pas, aujourd’hui changeait tout.

On menaçait de nous prendre des enfants. C’était sans doute la pire menace qui pouvait être faite à des parents. J’avais peur aussi. Horriblement peur même. Mais peut-être parce que je ne les avais pas portes moi-même je ne pouvais pas comprendre à quel point Katarina avait peur. Mais elle avait raison. On ne pouvait pas nous prendre nos enfants. Personne n’avait ce droit. C’était nos enfants à nous…

J’ai ouvert mes bras pour lui montrer qu’elle pouvait venir se blottir contre moi. Et elle s’est précipitée contre moi, fondant en larmes. L’espace d’une minute j’ai laissé mes doigts se crisper dans ses cheveux et je me suis mordu la lèvre jusqu’au sang tellement je me retenais de tout casser autour de nous. J’avais besoin de laisser s’extérioriser cette violence que je ressentais. J’étais furieux contre ces gens. Et j’étais furieux contre moi de ne pas réussir à trouver les mots justes pour calmer ma femme. J’étais seulement capable de la soutenir et de la laisser pleurer tout son saoul

-Non, personne ne nous prendra nos enfants je te le promets.

Pendant que je tentais de la rassurer, Maxim s’avança dans l’allée, et d’un rapide coup d’œil nous nous mîmes d’accord. En faisant le plus attention possible, je nous fis reculer le plus loin possible des tags, nous rapprochant de la porte d’entrée qu’Elizabeth finit par ouvrir comprenant sans que je n’ai besoin de lui dire quoi que ce soit que je lui demandais d’aller vérifier à l’étage que les enfants allaient bien.
Je n’avais aucune idée de combien de temps cela prendrait à Katarina pour se vider de ses larmes, ni combien de temps cela me prendrait à moi pour réussir à la calmer et à l’apaiser. Si tant est que je réussisse maintenant à lui faire entendre raison. Jusque là, je pouvais faire mouche en lui répétant inlassablement que nous avions renforcé le système de sécurité et que plus personne ne viendrait s’en prendre à nos enfants. Mais ces inscriptions sur notre façade ainsi que celles sur toutes les autres maisons prouvaient bien que nous avions sous estimé l’ennemi. Je savais qu’Alexander me réclamerait bientôt et que j’allais devoir passer du temps au Quartier General et que nous multiplierions les réunions et les missions de surveillance et de vérification de nos mesures internes de sécurité. Sans compter que nous allions encore chercher à savoir s’il n’y avait pas une taupe parmi nous.

-Je te le promets mon ange.

Je tentais d’y mettre toute la conviction dont j’étais capable mais même moi je n’y croyais pas vraiment. J’allais essayer de toutes mes forces, ça oui. Mais je n’étais même pas sur que cela suffise. Pourtant, même en sachant que je mentais implicitement, j’étais sûr que c’était ce qu’elle avait besoin d’entendre. Elle n’avait besoin d’entendre que cela pour le moment.
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MessageSujet: Re: It happens unfortunately... (Pv Katarina)   It happens unfortunately... (Pv Katarina) Icon_minitimeMar 1 Nov - 18:33

Non, non, non et non. Hors de question de les laisser prendre nos enfants, hors de question ! Mais à quoi s'attendaient-ils ? À ce que nous les laissions nous les prendre sans rien faire, sans réagir ? De toute évidence, ils n'avaient peur de rien et étaient bien sûrs d'eux ! Mais je ne les laisserais pas faire, nous ne les laisserions pas faire ! Ils avaient échoué face à une pauvre mère paniquée sachant à peine se servir d'une arme, alors qu'est-ce qui leur faisait croire qu'ils réussiraient cette fois ci, surtout maintenant qu'ils nous avaient prévenus ? Ces gens là n'étaient rien d'autre que des fous furieux. Pourquoi ne pouvaient-ils pas nous laisser en paix ? Qu'ils s'en prennent à des gens qui le méritaient ! Pourquoi ne s'attaquaient-ils pas aux Hors La Loi ? Au moins, ils seraient à forces égales. New-York n'était plus peuplée que par des gens de ce genre là, qui avaient des armes, qui savaient se défendre et qui étaient sans pitié. Nous, nous n'avions rien demandé à personne. Était-ce trop demander de vouloir vivre une vie tranquille, une vie normale ? Pourquoi rendre les choses si compliquées ? Ce genre de personnes me faisaient perdre foi en l'être humain. Je ne comprenais pas comment on pouvait être aussi cruel intentionnellement. Je ne parvenais pas à comprendre comment on pouvait vouloir être aussi cruel. Quel intérêt pouvait-on trouver à torturer des gens ? Peut-être que j'étais beaucoup trop douce et altruiste pour comprendre comment on pouvait en arriver là. Aucune justification n'était valable pour moi. La guerre était terminée, nul besoin d'en relancer une. Et puis, dans quelle genre de guerre volait-on des bébés, des enfants qui ne marchaient même pas ? Si leur tactique c'était de traumatiser des parents, c'était efficace. Nombre d'entre nous étaient complètement terrifiés, et pratiquement tout le monde craignait pour la sécurité de leurs enfants. C'était légitime. Certains enlèvements n'avaient pas pu être évités, et nous savions malheureusement que certains parents ne reverraient jamais leurs enfants. Je crois que je me serais tuée si c'était arrivé. Je n'aurais jamais pu supporter qu'on m'arrache mon nouveau né. Dieu seul savait ce qu'ils faisaient à ces pauvres enfants. À mon humble avis, ils ne leur offraient pas une vie de rêve. Survivaient-ils seulement ? Je ne voulais même pas le savoir, pas plus que je ne voulais seulement imaginer ce qu'ils pouvaient leur faire. Ce devait être digne d'un film d'horreur.

C'était pour cette raison que nous ne devions surtout pas les laisser s'en prendre à nos enfants. Je me moquais de ce que je devais faire pour les protéger. J'avais déjà tué un homme, qu'est-ce qui pouvait être pire, de toute façon ? À mes yeux, c'était ce que je pouvais faire de pire, et c'était déjà fait. J'étais fatiguée d'avoir peur constamment, mais je ne pouvais pas cesser d'avoir peur alors qu'on me menaçait de m'enlever mes enfants. Je ne dormirais plus sur mes deux oreilles, peut-être même que je ne dormirais plus du tout. Je ne pourrais plus rester loin des enfants, quitte à ne plus sortir de la maison, quitte à rester enfermée dans la même pièce, quitte à ne plus aller à l'infirmerie. Ce serait totalement égoïste de ma part, mais qui viendrait me critiquer ? J'agissais comme n'importe quelle mère recevant un message de ce genre le ferait. Je n'imaginais pas une seule mère rester calme après avoir découvert un tel message sur la façade de sa maison. J'avais déjà vécu ce cauchemar une fois, je refusais que cela arrive encore une fois. Je n'aurais peut-être pas autant de chance si on nous attaquait encore une dois. De plus, j'avais tué l'un des leurs, alors ils ne devaient pas être très contents. S'ils s'en prenaient à notre famille une fois encore, j'avais bien peur de ne pas en réchapper. J'avais d'ailleurs survécu de justesse la première fois. Sans l'intervention rapide de Jackson, je serais morte. J'avais vu la mort de très près, et ce n'était pas une chose que je voulais revivre. Pourtant, je me savais prête à mourir pour protéger Lena et Sasha. Si je n'étais pas prête à faire ce genre de sacrifice pour eux, qui le ferait ?

Je n'allais sans doute pas m'arrêter de pleurer de si tôt. Tant que je ne saurais pas nos enfants en sécurité, j'allais verser des larmes en grande quantité. Mais que pensait-on que j'allais faire ? Je n'étais pas un soldat, je ne savais pas rationaliser les situations. J'avais perdu cette capacité il y avait bien longtemps. Ces moments où je me comportais comme Ethan étaient de plus en plus fréquents. Je me comportais maintenant facilement comme lui il y a encore moins d'un an. J'avais tellement peur que je me réfugiais dans ses bras comme l'aurais fait Lena à un cauchemar. À ceci près que j'étais adulte et que je n'aurais pas dû paniquer aussi facilement. J'espérais bêtement que les paroles d'Ethan seraient en mesure de me rassurer. Mais c'était tout le contraire. Il avait beau me promettre que personne ne nous prendrait nos enfants, il semblait si peu sûr de lui que cela rendait sa tentative de me rassurer totalement inefficace.

« Et si tu ne peux pas tenir ta promesse ? Et si ils nous les prennent ? Tu as vu de quoi ces gens sont capables ! Regarde ! Ils sont entrés dans Elizabethtown cette nuit, et ce malgré notre surveillance accrue ! Ils étaient LA, Ethan ! Ils auraient sans doute pu les prendre cette nuit, sans même que nous ne nous en rendions compte ! »

Cette idée me fit tressaillir. Mais c'était vrai. Ils avaient tagué la façade de notre maison et de celles des autres sans même se faire prendre, qu'est-ce qui les aurait empêché de s'introduire chez nous ? S'ils n'avaient pas voulu nous faire paniquer en nous prévenant, ils auraient pu prendre les enfants. Qui est-ce qui me disaient qu'ils n'étaient pas entrés, qu'ils ne s'étaient pas penchés au dessus de leurs berceaux, d'ailleurs ? Rien ne me pouvait me prouver le contraire. Quand je repensais à la façon dont cette homme avait regardé Sasha, de façon tellement perverse, j'en avais la nausée. Je refusais de laisser des gens pareils poser leurs yeux sur mes enfants. C'était me donner une merveilleuse raison de vouloir leur arracher les yeux. Et le reste d'ailleurs. Il était absolument hors de question que je laisse nos enfants à la merci de ces monstres. S'ils pouvaient entrer chez nous à leur guise, c'était pire que tout. Hors de question de laisser Lena seule dans sa chambre. J'avais trop peur de me réveiller un matin et qu'elle ne soit plus là. C'était beaucoup trop dangereux.

« Je veux que tu déplaces le berceau de Lena dans notre chambre ! Il est absolument hors de question qu'elle dorme toute seule ! Je ne veux prendre aucun risque, Ethan, aucun. Elle est toute seule et... Non, non, non, et non ! Je me fiche qu'elle prenne une mauvaise habitude. Je préfère avoir une fille avec une mauvaise habitude que plus de fille du tout ! »

Il y a peu, rien ne m'énervait plus que Lena qui faisait un caprice pour dormir avec nous. Mais la situation avait changé, et maintenant rien ne m'aurait plus rassurée que de la savoir endormie dans notre lit, en sécurité entre ses deux parents. Je me disais que, si on essayait de nous la prendre, nous serions réveillés, et nous pourrions empêcher le pire d'arriver... Je me moquais de redevenir la Katarina insupportable et un brin excessive. Je me moquais de redevenir insupportable, si cela pouvait me permettre de protéger mes enfants. Rien n'était plus important, rien ne comptait plus que cela. Ethan pouvait crier, pester, protester, je ne changerais pas d'avis. Je ne voulais pas me disputer avec lui, mais si il fallait cela pour le faire plier, alors j'étais prête à prendre le risque. Une dispute me paraissait futile en comparaison de ce que nous pouvions risquer.

« S'il te plait, Ethan. J'ai peur... »
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MessageSujet: Re: It happens unfortunately... (Pv Katarina)   It happens unfortunately... (Pv Katarina) Icon_minitimeSam 5 Nov - 16:08

A ce moment là, je me demandais réellement si la scène était bien réelle. Katarina et moi étions ensemble depuis trois ans maintenant, et notre couple avait fonctionné jusque là avec la même dynamique : j’étais le jeune homme un peu perdu et Katarina était la femme forte qui prend tout à bras le corps. Mais là je comprenais que cette dynamique n’existait plus. Pour autant, notre couple était toujours aussi solide et nous nous aimions toujours. En y réfléchissant bien, les relations devenaient exactement ce qu’elles auraient du être depuis le début. C’était plus…conventionnel. Mais je n’aimais pas ça… Pour autant, je ne voulais retourner en arrière pour rien au monde. Je ne voulais plus être ce même Ethan que Katarina avait du prendre dans ses bras chaque nuit pour qu’il ne fasse pas de cauchemar, ou cet Ethan qu’elle avait du sevrer pendant des mois. J’avais changé, mûri…Et j’étais désormais fier de l’homme que j’étais devenu. L’homme que j’étais maintenant était finalement celui que j’avais toujours voulu être.
Ce qui me gênait plus c’était que la femme que je tentais de rassurer et que je tenais dans mes bras me semblait inconnue. Je savais pourtant que c’était ma femme. Et cela n’enlevait en rien le fait que je l’aimais inconditionnellement. Mais si je ne me reconnaissais plus vraiment, je ne reconnaissais plus Katarina non plus.

Lorsque je l’avais rencontrée, j’étais tombé sous son charme immédiatement. Et ce n’était pas seulement parce qu’elle était belle. Mais la première chose que j’avais croisé chez elle, c’étaient ses yeux. De beaux et grands yeux d’un bleu gris acier. Et c’était comme si j’avais réussi à percer son âme à nue. Mais les épreuves de la vie semblaient l’avoir meurtrie. C’était cela en réalité. Katarina avait perdu une espèce d’insouciance et de générosité qu’elle avait en elle. Et j’étais totalement impuissant face à ça. Et ce sentiment était bien plus dévastateur que la colère que j’avais ressentie en lisant les menaces que ces inconnus avaient tagués sur notre mur. Tout ce qui touchait ma famille me blessait cent fois plus que le mal qu’on pouvait me faire à moi personnellement. Je n’avais pas l’attitude adéquate et je le savais. Mais je savais aussi qu’il n’y avait pas d’attitude adéquate à cette situation. Je ne leurrais personne en disant que personne ne s’introduirait à nouveau dans notre petite communauté. Mais qu’est ce que je pouvais dire d’autre ? Est-ce que j’aurais du dire à ma femme qui était en train de faire une véritable crise de nerfs que si on voulait nous enlever nos enfants, je ne pourrais rien faire contre ? Non…je ne pouvais pas faire ça.

J’aurais du savoir que Katarina ne serait pas dupe sur ce que je lui promettais mais j’avais vraiment cru qu’elle se calmerait. Et le moins que l’on puisse dire c’est que je m’étais lourdement trompé. Cela n’avait fait qu’alimenter la crise de nerfs naissante que Katarina était en train de faire. Le plus difficile c’est que jusque là elle avait perdu pied à la maison, sans que personne n’assiste à cela. Ce n’était pas que j’en aie honte parce que ca n’était pas le cas. Mais je ne voulais pas qu’on pense du mal de ma femme. Je savais que certains pouvaient comprendre, mais je ne voulais pas qu’on montre ma femme du doigt. Je voulais à tout prix la protéger du jugement des autres. Mais je savais que je ne pourrais pas. Je ne lui rendais certainement pas service en la protégeant ainsi des autres mais qu’est ce que je pouvais faire d’autre ? Montrer à tout le monde à quel point Katarina avait changé ? Non, ça c’était hors de question. Moi je savais qu’elle avait changé, qu’elle était profondément meurtrie mais je ne voulais pas qu’on dise que ma femme était devenue folle. Peu pouvaient comprendre ce que Katarina vivait au quotidien. Parce que si les bombardements et les attaques avaient concerné tout le monde, Katarina était la seule à avoir souffert autant. Personne n’avait vécu tout ce qu’elle avait vécu. Elle avait été violée, battue à mort, enlevée, elle avait fait une fausse couche enfin elle l’avait cru. Et encore…je n’avais même plus en tête tout ce qu’elle avait du vivre. Alors oui, Katarina était devenue plus solitaire, plus dure, plus paranoïaque. Mais personne n’avait le droit de la juger.

Seulement si j’avais envie de la soustraire a ces regards que je sentais sur nous, je savais que je devais la laisser un peu évacuer sa peine et sa peur. Je tentais de l’amener discrètement le plus prés de la porte. Je voulais que nous rentrions et qu’elle vienne se loger dans le creux de mes bras. Je voulais qu’elle puisse se laisser aller. Elle casserait peut-être encore de la vaisselle mais je m’en moquais. Bien sur que nous n’étions pas en sécurité et qu’il fallait admettre que nous avions échoué. Nous avions été idiots de penser que toutes nos mesures de sécurité suffiraient. Nous avions sous estimé nos adversaires. Oui, je le savais. Mais même si je ne pouvais pas réellement promettre qu’il ne nous arriverait rien, ce que je pouvais promettre c’était que je ferais tout mon possible pour que cela n’arrive pas. Mais Katarina ne me laissa pas le temps de lui dire. Déjà elle s’emportait.

Ne serait ce que de penser que j’allais accepter de faire ce qu’elle me disait était pour moi la preuve que Katarina venait de mettre le pied dans un engrenage terrible. Et c’était justement parce que je l’aimais que j’allais m’opposer à ce qu’elle me demandait de faire. Peu importe qu’elle me supplie, je ne me laisserais pas cette fois là avoir par un ton suppliant. Je devais me montrer autoritaire et je devais lui montrer que ce qu’elle voulait était totalement malsain. J’allais le faire gentiment mais fermement. Pourtant, je savais que cela ne me ressemblait pas. Si Sasha était encore trop petit pour que j’aie quoi que ce soit à recadrer, il était parfois nécessaire de le faire avec Lena qui gambadait maintenant dans toute la maison et qu’il fallait recadrer plusieurs dizaines de fois par jour. C’était parfois difficile de lui interdire certaines choses et je cédais souvent. Mais quand il s’agissait de son bien ou de sa sécurité, je savais aller contre elle. Et l’installer dans notre chambre allait à l’encontre de ce qui était bien pour elle. Ce n’était pas seulement pour nous que c’était mal mais aussi pour elle.

-Il en est absolument hors de question Katarina.

J’étais ferme en le disant. Et même si je la sentais en proie à des sentiments violents qui l’envahissaient toute entière je ne voulais pas plier. Lena ne viendrait pas dans notre chambre, c’était un non ferme et définitif. Je ne déplacerais pas son lit et ses affaires dans notre chambre. Nous avions la chance d’avoir une maison, une vie presque normale. Lena avait ses habitudes, son insouciance et l’installer dans notre chambre serait une terrible erreur. Elle ne comprendrait pas pourquoi du jour au lendemain pour une raison qui lui échapperait elle allait être déracinée de son petit univers. Et c’est là qu’elle commencerait à avoir peur. Oui, Lena aimait venir dormir avec nous mais je savais aussi qu’elle aimait sa chambre. Elle s’y sentait bien. Et ce n’était pas parce que nous, nous avions peur qu’il fallait faire peur aux enfants aussi.

-Tu m’entends ? On ne déplacera pas le berceau de Lena dans notre chambre. Ni toi, ni moi !

Je préférais que ce dernier détail soit clair entre Katarina et moi. Je l’en savais capable de faire comme si je n’avais rien dit. J’avais décidé qu’on ne déplacerait rien et qu’on ne changerait rien à nos habitudes de vie, et c’était ce qui allait se passer. Seulement, le plus dur restait à le faire comprendre à Katarina. Pour qu’elle l’accepte, il fallait que je lui donne des arguments. Ce n’était pourtant pas dans ma nature d’expliquer les choses mais j’avais fini par apprendre à dialoguer.

-Tu as peur, je le conçois et je partage ta peur. J’ai peur aussi ! Mais je refuse que Lena et Sasha deviennent craintifs. Je me moque que nos enfants deviennent capricieuses. Mais je ne laisserais personne leur enlever leur insouciance. Pas même toi ! Parce que c’est ce que tu vas faire. Ils ressentent déjà assez notre peur comme ça. Alors si tu en rajoutes en nous faisant tous dormir dans la même pièce, si tu leur communiques ta propre angoisse ils vont manquer des étapes essentielles à leur développement. Et ça je ne l’accepte pas ! Ils méritent d’être des enfants pleins de vie.
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MessageSujet: Re: It happens unfortunately... (Pv Katarina)   It happens unfortunately... (Pv Katarina) Icon_minitimeSam 5 Nov - 21:30

Sans doute m'attendais-je naïvement à ce qu'Ethan cède à mon désir. C'était une mauvaise habitude que j'avais très vite prise avec lui. Mais pouvait-on m'en blâmer ? Il n'y encore pas si longtemps, Ethan disait oui à tout ce que je disais, et cédait à tout ce que je demandais. Il m'aurait même décroché la lune, et les étoiles avec, si je le lui avais demandé ! Il était censé me rassurer, céder à cette folie passagère, au moins le temps que je me calme. Pourquoi ne le comprenait-il pas ? Certes, j'étais loin d'être la femme parfaite, ces derniers temps, mais j'avais encore assez d'esprit pour me rendre compte de mes propres erreurs ! Et pourquoi essayer de me faire rentrer chez nous... ? Oh, voilà, j'y voyais enfin clair ! Je lui faisais honte, maintenant ? S'il ne voulait pas que l'on me voit en état d'hystérie, c'était qu'il avait honte de moi, n'est-ce pas ? J'avais la drôle d'impression que depuis peu, il ne me voyait plus que comme une folle hystérique. C'était simplement qu'il ne me comprenait pas. Plus. Il aurait beau faire ce qu'il voudrait, dire ce qu'il voudrait, rien ne changerait le fait que presque à chaque fois que j'avais souffert, il n'était pas là, il était absent. Je ne le lui avais jamais reproché et je ne le ferais jamais, mais il fallait qu'il voit les choses en face. Il ne pouvait pas comprendre ce que j'avais ressenti, seule, toutes ces fois où il n'était pas là. Il ne pouvait qu'essayer d'imaginer les choses, de se les représenter du mieux qu'il le pouvait. Mais il ne pouvait pas comprendre ce que j'avais ressenti ! Il ne pouvait qu'essayer de me rassurer, sans même savoir exactement quelle était la nature de ma peine. Que nous le voulions ou non, nous étions deux êtres différents, et non pas une seule personne, comme nous nous plaisions à l'imaginer. Là, ma peur n'était pas la sienne, mes craintes n'étaient pas les siennes, pas plus que mes souvenirs. Il ne savait pas quel effet cela faisait de voir un inconnu penché au dessus du berceau de son fils. Il ne savait pas non plus quel effet cela faisait d'entendre ce même inconnu vous dire qu'il va vous prendre votre enfant, que vous le vouliez ou non. Moi si, et ces souvenirs me hantaient depuis chaque jour. Le temps qui passait ne rendait en aucun cas cette mémoire floue et imprécise. Non, ces images et ces mots étaient gravées dans ma mémoire, de même que les pleurs de Sasha, les hurlements de Lena, et le son de mon propre cœur qui battait de façon désordonnée jusqu'à s'arrêter finalement. Ce jour là j'étais morte, aussi bien au propre qu'au figuré. Et jamais Ethan ne pourrait le comprendre, jamais.

J'aurais voulu continuer à hurler, à le supplier, à pleurer, mais il venait littéralement de me poignarder en étant aussi dur avec moi. Il choisissait toujours le mauvais moment pour jouer à l'homme, au dur, au sans cœur. Non, je n'étais pas tendre avec lui, mais il ne l'était pas plus avec moi. Je ne voulais pas faire mine de déclencher une guerre froide entre nous, mais il était hors de question que je plie aussi facilement. Ce n'était peut-être pas le moment de laisser mon caractère russe refaire surface, mais s'il voulait jouer au jeu du plus fort, nous allions y jouer. Et j'étais presque certaine d'avoir autant de chances que lui de gagner. C'était horrible à dire et à penser, mais avec le temps, j'avais appris comment le faire plier. Je savais parfaitement quels étaient ses points sensibles. Il ne pouvait tout de même pas avoir changé à ce point là, n'est-ce pas ? Maintenant je n'étais plus seulement terrifiée, j'étais aussi en colère. Je ne comprenais pas pourquoi il ne faisait pas preuve d'un peu de douceur et de clémence dans un tel moment. J'avais fait tant d'efforts ces dernières semaines ! Comment pouvait-il être soudain si dur avec moi ? Allait-il me reprocher ma peur, je l'avoue, peut-être un peu insensée ? Il n'avait pas à être si dur et si brusque. Pas plus qu'il n'avait à me parler sur ce ton. Pour qui me prenait-il, une gamine capricieuse, peut-être ? J'étais terrifiée, simplement terrifiée ! J'avais peur pour mes enfants, NOS enfants !

Et maintenant, en plus, c'était moi qui mettait en danger l'insouciance de nos enfants ? C'était donc moi la méchante sorcière ? Je savais parfaitement que je pouvais leur communiquer ma peur et mon angoisse. Mais ce n'étaient que des enfants, ils s'en remettraient. Et au cas où il ne s'en serait pas rendu compte, leur innocence était déjà sacrément abimée. Alors ce serait un comble que leur mère soit celle qui leur fasse du mal ! Tout ce que je voulais, c'était les protéger. Ce n'était pas moi la méchante de l'histoire, c'étaient ceux qui voulaient et menaçaient de nous les enlever.

« Tu veux que je te dise qu'ils méritent d'être ?! Ils méritent d'être avec leur parents. Ils méritent de grandir avec leur père et leur mère, et pas avec des sauvages qui les traiteront comme des animaux de compagnie. Qui sait ce qu'ils font aux enfants, aux petites filles ? Tu sais ce qu'ils leur font ! Tu veux que cela arrive à Lena ? Tu veux la voir disparaître ? Tu veux savoir que tu ne la verras plus jamais, alors qu'elle souffrira ? C'est que tu veux, Ethan ? C'est que ton instinct de père désire pour ta fille ? Parce que c'est ce qu'il va se passer si ils nous la prennent ! »

Secouant la tête, folle de rage, je suis rentrée chez nous. Cela devait bien l'arranger, puisqu'il avait honte que je me donne en spectacle à l'extérieur. Pour autant, je n'en avais pas fini avec lui. J'avais encore des choses à lui dire, que cela lui plaise ou non de les entendre. Me rapprochant de lui, j'ai pointé un doigt accusateur vers lui que j'ai fini par planter dans sa poitrine.

« Si ils entrent chez nous, nous ne nous en rendrons même pas compte. Personne ne les as jamais vu entrer chez qui que ce soit ! Tu sais pourquoi j'ai pu sauver Sasha ? Parce que ce type a fait tomber un vase en ouvrant la fenêtre. Sans ce vase posé un peu trop près, il aurait pris Sasha ! Il aurait pu pleurer, mais cela aurait été trop tard ! Et qui sait, peut-être même Lena ! Tu connais suffisamment ta fille pour savoir qu'au contraire de son frère, elle n'aurait pas pleuré. Tu veux vraiment te réveiller un matin et trouver son berceau vide, parce que tu m'as jugée trop excessive ? Si cela devait arriver je ne te le pardonnerais jamais, Ethan, tu entends, jamais ! »

C'était dur, mais c'était vrai. Je ne pouvais pas supporter cette simple idée. Je ne m'en remettrais jamais si un de mes enfants devait disparaître. Je retournerais certainement ciel et terre pour les retrouver. Hors de question de laisser ces fous leur faire quoi que ce soit. Et hors de question de laisser Ethan et ses problèmes de conscience augmenter les risques. Ce n'était plus une question d'éducation ou de je ne sais quoi d'autre. C'était une question de sécurité, voire de survie, même.

« Je suis désolée, Ethan, mais je ne te laisserai pas avoir le dernier mot cette fois ci. »

Je lui ai tourné le dos et sans un mot je suis montée à l'étage. Elizabeth était là, elle s'occupait de Lena qui s'était réveillée. Sasha lui dormait toujours, miraculeusement. Je lui ai gentiment demandé de la descendre au salon, car je risquais de faire du bruit. Beaucoup de bruit. Je suis entrée dans la chambre de Lena, et j'ai pris mon courage (et mes maigres forces) à deux mains pour pousser son berceau hors de sa chambre jusqu'à la notre. J'allais certainement réveiller Sasha, j'en avais parfaitement conscience, mais cela ne m'a pas arrêtée pour autant. J'ai poussé le berceau jusque dans le couloir, jusqu'à ce que je heurte quelque chose. Quelqu'un. Ethan avait posé les mains sur le rebord du berceau pour m'arrêter dans ma course.

« Pousse toi ! »

Il ne croyait tout de même pas qu'il allait réussir à faire peur, en plus ?
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MessageSujet: Re: It happens unfortunately... (Pv Katarina)   It happens unfortunately... (Pv Katarina) Icon_minitimeLun 7 Nov - 18:37

Si moi, le grand paranoïaque de base, j’étais capable de comprendre cela, Katarina pouvait le comprendre aussi non ? C’était pourtant ce dont j’étais convaincu. Parce que quiconque de censé aurait dit ce que je venais de dire à Katarina. Bien sûr au fond, si je ne pensais qu’à moi et au père que j’étais, je n’avais jamais envie d’être séparé de mes enfants et j’aurais constamment peur pour eux. Mais c’était parce que j’étais leur père, parce que j’avais pour mission de les élever et de leur offrir la meilleure éducation possible que je m’oubliais pour ne penser qu’a leur bien-être et à leur bonheur. Ils ne méritaient pas de vivre dans la peur. Ils apprendraient bien assez tard que la vie est dure. Pour l’instant ce n’était que deux petits bambins de respectivement 15 et 5 mois. Et la seule chose qu’ils désiraient c’était une vie stable. Chambouler absolument tout ne ferait que les stresser. C’était une chose que j’avais appris tout seul et pas dans les livres ou de la bouche des autres, mais les enfants ont besoin que leurs journées soient rythmées par les mêmes habitudes. Ils ont besoin de s’endormir chaque nuit de la même façon, ils ont besoin que chaque réveil soit le même. Parce que c’est ces petites habitudes qui font qu’un enfant se sent bien et en sécurité. Et Katarina menaçait leur équilibre. J’espérais vraiment avoir les bons arguments…mais hélas ça n’a pas suffi.

Je ne prétendais pas être moins égoïste qu’elle, mais j’avais vraiment l’impression qu’elle se moquait bien de ce que les enfants et moi pouvions ressentir. C’était sa peur qui prédominait. Je voulais qu’elle admette ce fait. Je ne lui reprochais pas d’avoir peur. Parce que j’avais peur moi aussi. Et si je m’écoutais, je condamnerais chaque issue de la maison et nous nous enfermerions comme si nous étions dans un bunker. Mais je n’avais pas le droit de n’écouter que moi. Je devais penser aux enfants.
Ce qui était précisément tout le contraire de ce que faisait Katarina. Bien sur que nos enfants méritaient d’être avec leurs parents, et que personne n’avait le droit de nous les prendre. J’étais d’accord avec tout ça. Parfaitement d’accord. Mais ce sur quoi je n’étais pas d’accord c’était sur la façon d’élever nos enfants. C’était bien la première fois que nous semblions en désaccord là-dessus. Et elle n’avait pas le droit de me reprocher d’enfin relâcher la pression. Parce qu’elle avait été la première à me reprocher de ne pas laisser Lena vivre sa vie d’enfant. Cela nous avait même amené à la presque rupture. Et maintenant que j’avais réussi à changer ce qu’elle me reprochait, ca n’allait encore pas ? Je ne savais vraiment pas sur quel pied danser avec elle. Je comprenais qu’elle soit effrayée, mais pour moi cela n’excusait en rien son comportement actuel.

De mes bras avec une peine indescriptible, nous étions passés à une vraie crise de nerfs et d’hystérie. Elle rentra chez nous sans pour autant me fermer la porte au nez, mais elle ne semblait pas pour autant avoir oublie que j’existe. Elle me pointait du doigt et je savais qu’elle n’allait pas s’en arrêter là. J’étais certain d’être dans mon bon droit et j’avais pourtant la nette impression d’être un mari et un père irresponsable. Elle arrivait presque à me faire culpabiliser. Et c’était ça le plus étrange, j’étais à deux doigts de céder. Pas pour les bonnes raisons d’ailleurs… La seule raison qui allait me faire céder c’était que je ne supportais pas d’être fâché avec elle. Je me sentais toujours aussi mal quand nous nous disputions. J’aurai donné n’importe quoi pour que les choses reviennent à la normale. J’aurais vraiment tout donné pour que ce soit moi qui soit dans cet état et que Katarina réussisse à me raisonner. Je n’aimais pas la position que j’occupais actuellement. J’étais le grand méchant loup…

Et elle faisait tout pour me faire céder. C’était même de la mesquinerie…Utiliser Lena pour me faire plier était parfaitement mesquin…Parce que je savais qu’elle faisait exprès de me dire qu’on pouvait enlever Lena sans problème tellement elle était sociable et qu’elle ne protesterait pas si un étranger venait à la prendre dans ses bras ; pour que je plie. Depuis quand Katarina était aussi mesquine ? Je savais qu’elle avait souffert mais je ne lui pensais pas ce trait de caractère. Non…dans son état normal Katarina n’aurait jamais fait ça. C’était bien la preuve qu’elle n’était plus tout à fait elle-même.

J’étais en pleine analyse de ses réactions, et je l’avoue encore sous le choc des reproches de Katarina et j’avais été tellement soufflé que j’ai à peine remarqué que Katarina s’était soustraite à ma vigilance. Ce n’est que quand j’ai vu descendre Lizzie avec les enfants que j’ai compris que Katarina n’abandonnerait pas. S’il y avait un trait de caractère qui n’avait pas changé chez elle c’était bien sa détermination. Quand elle avait une idée en tête, ile tait impossible de la faire changer d’avis. Et là, elle s’était mis en tête de déplacer le berceau de Lena dans notre chambre. Ha oui ? Elle voulait jouer à cela ? Ok…

Je montais alors quatre à quatre les marches de l’escalier qui menait à l’étage et me précipitait dans la chambre.
Katarina avait du faire appel à toute sa force, et le berceau était à moitié dans la chambre et à moitié dans le couloir. Je bloquais l’avancée du meuble mais Katarina ne s’en rendit compte que quand elle sentit une plus forte résistance et qu’elle daigne lever la tête. Assez pour me voir. Et assez pour me dire sur un ton courroucé qu’elle voulait que je me pousse. JE secouai la tête et je compris que je ne gagnerai pas. Enfin…pas comme ça.

-Je vais le faire Katarina. Laisse-moi le faire, tu vas te faire mal.

Elle voulait déplacer le berceau dans notre chambre ? Ok…j’allais le faire. J4allais le mettre dans notre chambre. J’allais déplacer TOUTE la chambre de notre fille dans la nôtre et ensuite je lui ferais envisager les choses à ma manière. Je n’avais pas changé d’avis. Je ne voulais pas pour autant imposer ma vision des choses, et c’est pour cela que je n’avais pas refusé de me pousser et que j’avais fait ce qu’elle voulait. Mais j’allais utiliser les mêmes armes qu’elle avait utilisées. Elle avait essayé de me faire culpabiliser ? Eh bien j’allais faire la même chose. Et on verrait bien qui gagnerait à ce petit jeu là.

Dix minutes plus tard, notre chambre se vit meublée du berceau de Lena, du rocking-chair, de la table à langer, de la plupart de ses vêtements. Et notre chambre, bien que grande, se retrouva finalement encombrée de tout un tas de choses. Et cela ne ressemblait plus du tout à notre chambre à nous. J’avais l’impression d’être revenu en arrière. C’était comme quand nous habitions les sous terrains. Et ca me révoltait autant que ca me donnait envie de pleurer. J’avais au péril de ma vie voulu donner une meilleure vie à ma famille, et Katarina ne semblait pas apprécier. Pourtant, c’est ce qu’elle avait voulu aussi non ? Nous en avions pourtant parlé des dizaines de fois, et c’est ce que nous voulions : une vraie maison et pas un espace de vie où il n’y aurait aucune séparation.
Je m’assis alors sur le bord du lit et je la fixai alors que je voyais qu’elle avait sa mine conquérante.

-Et maintenant hein ? Tu comptes ne pas lâcher les enfants des yeux, les amener partout avec toi, et ne pas dormir pour t’assurer que personne ne viendra nous les enlever ? C’est cette vie là que tu veux ?
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MessageSujet: Re: It happens unfortunately... (Pv Katarina)   It happens unfortunately... (Pv Katarina) Icon_minitimeMar 8 Nov - 21:27

Je ne m'attendais évidemment pas à gagner du premier coup. Je connaissais trop bien Ethan pour savoir qu'il n'abandonnerait pas si facilement. Mais hélas, moi non plus je ne laisserais pas tomber. J'avais beaucoup trop peur pour cela. Je faisais peut-être preuve de folie, mais cela ne m'importait pas. Pas pour le moment. Je faisais certainement une erreur, j'en avais conscience. Mais c'était en quelque sorte une erreur qui valait le coup. Et puis, aussi stupide cela puisse être, je préférais me disputer avec Ethan plutôt que de perdre l'un de mes enfants. Nous nous remettrions d'une dispute, nous l'avions toujours fait, mais pourrions nous jamais nous remettre de la disparition de l'un de nos enfants ? Certainement pas. J'avais déjà eu envie de mourir pour la (pseudo) disparition d'un enfant qui n'était pas né, alors celle d'un que j'aurais connu, aimé, adoré, vu grandir... ? Non, jamais. Si je perdais l'un d'entre eux, je me savais capable du pire. Déjà, je savais que je remuerais ciel et terre pour le ou la retrouver, quitte à fouiller les États-Unis entiers, voire tout le continent. Mais cela signifiait pas que j'avais envie de le faire pour autant. Je n'avais rien d'une super héroïne, je n'avais aucun super pouvoir, ni rien de ce genre là. Je ne voulais pas être poussée par la force du désespoir. Encore une fois. Je ne supportais plus d'être désespérée. Ni effrayée. Passer pour folle n'était peut-être pas une meilleure chose, mais au moins je serai s une folle avec ses deux enfants. Une chose que je ne voulais surtout pas devenir, c'était une folle désespérée. Le désespoir faisait faire des choses folles aux gens, je le savais, parce que j'avais été désespérée plus d'une fois dans ma vie.

Alors non, je n'allais pas renoncer à pousser, voire à trainer, ce berceau dans notre chambre. J'étais bornée, mais simplement quand c'était absolument nécessaire. Et la protection de ma fille semblait être une chose absolument nécessaire. Il ne s'agissait pas de notre quotidien, il ne s'agissait pas de normalité ou de je ne sais quoi d'autre. De toute façon, qu'est-ce qui était normal dans la vie que nous menions ? Rien du tout. Rien n'était normal. Si notre vie avait été absolument normale, nous ne devrions justement pas en arriver à de telles extrémités pour rester en sécurité et pour garder nos enfants en sécurité. La seule chose normale, c'était finalement l'anormalité ! Avoir peur, le jour, la nuit, c'était ce qui était considéré comme étant normal ! C'était dormir avec une arme sous l'oreiller, se barricader chaque nuit, avoir des tours de garde, ne plus avoir le droit de sortir seul de chez soi... C'était ce qui était normal à Elizabethtown. Et ce quasiment depuis le début. C'était loin d'être la vie dont nous avions rêvé en venant vivre ici ! Et pourtant c'était notre quotidien. Alors déplacer le berceau de ma fille dans notre chambre, c'était la chose la plus normale dans toute cette anormalité !

Je ne m'attendais pas à ce qu'Ethan cède, et c'était exactement pour cette raison que je restais méfiante alors qu'il me proposait de déplacer le berceau à ma place, pour que je ne me fasse pas mal. Je savais très bien que je n'avais pas gagné la partie, et ce même s'il finit par déplacer le berceau dans notre chambre. Je ne fis même pas mine d'adopter un air victorieux, car je savais qu'il n'en avais pas terminé avec moi, et que de toute évidence, j'allais encore devoir faire les frais de sa colère. Il fallait toujours qu'il complique tout à l'extrême ! Ce n'était jamais assez grave, il fallait toujours qu'il en remette une couche, comme si ce n'était pas si suffisant. J'étais tellement en colère que je n'aurais même plus été capable de lui hurler dessus. Je me suis contentée de rester contre la rambarde des escaliers, les bras croisés, à le regarder déplacer le reste de la chambre de Lena dans la notre. Espérait-il me prouver que j'avais raison en faisant l'enfant ? Il croyait que parce qu'il allait dans les extrêmes, j'allais revenir sur mon avis et céder à son caprice ? Je savais depuis longtemps comment il fonctionnait, et il ne me ferait pas craquer en essayant de me prouver de la plus stupide et méchante des façons que j'avais tort. Tout ce qu'il réussirait à faire, c'était me contrarier davantage. Il ne croyait tout de même pas que j'allais avoir un grand sourire, que je dirais « oh oui, c'est bête, je suis stupide, tu as raison ». Il savait que je n'étais pas tout à fait du genre femme soumise. Que je ne cédais pas non plus au chantage. Car qu'est-ce qu'il me faisait sinon du chantage ? Levant les yeux au ciel en secouant légèrement la tête, je me suis plantée dans l'embrasure de la porte, les bras toujours croisés. Faute de pouvoir entrer dans notre chambre, à cause de tout ce qu'il s'était senti obligé de déplacer pour prouver qu'il avait raison et que j'avais tort.

« Tu sais pertinemment que ce n'est pas de cette vie là que je veux. Mais j'ai peur, et ça tu ne le comprends. Tu ne sais pas à quel point j'ai regretté ce soir jour là d'avoir laissé Sasha seul dans sa chambre, et Lena aussi. J'étais toute seule ce jour là, et la dernière chose dont j'ai envie c'est de revivre ce cauchemar une autre fois. Tu sais comme ces gens là sont malins, silencieux, et je ne sais quoi d'autre. Est-ce que tu peux me jurer qu'ils ne sont pas entrés chez nous cette nuit ? Est-ce que tu peux me le jurer, Ethan ? »

Oh non, il ne le pouvais pas, et c'était exactement ce que j'essayais de lui faire comprendre.

« Dis ce que tu veux, pense ce que tu veux, mais tant que tu ne pourras pas me jurer que nos enfants sont en sécurité dans notre maison, je ne les laisserai pas sans surveillance. J'ai peur ! J'ai juste... Il faut que tu cesses de prétendre que tu n'as pas peur, Ethan ! Je sais que tu as peur, que tu es terrifié, et ce même si tu essaies de prétendre le contraire ! Et ce n'est pas parce que tu voudras que les choses restent comme elles sont que tout va s'arranger miraculeusement. Ces gens là ne vont pas disparaître parce que tu refuses de voir qu'ils sont là et qu'ils nous veulent du mal. Tu vas juste leur faciliter les choses en laissant ta fille à portée de main. »

Tous les enfants qui avaient été enlevés dormaient tranquillement dans leurs chambres parce que leurs parents ne voulaient surtout pas les inquiéter, ni changer leurs habitudes. Maintenant, c'étaient certainement des enfants malheureux et maltraités (si ils étaient encore en vie...) et les parents n'avaient plus que leurs yeux pour pleurer. Je ne les blâmais pas, parce que moi aussi à un moment donné j'avais voulu faire comme si de rien n'était et comme si il ne nous arriverait rien. Mais j'avais fini par comprendre que non, nous ne serions pas épargnés parce que nous jouions aux aveugles. Si cela avait été aussi simple, tout le monde vivrait une vie tranquille, sans le moindre problème, sans le moindre enfant ou femme disparus, sans le moindre mort. C'était la vie dont nous rêvions tous, la vie que nous ne touchions même pas du bout du doigt tellement elle semblait irréelle.

« Peut-être que je ne devrais pas laisser la peur me guider, non. Mais j'écoute mon cœur, et il me dit que j'ai raison d'avoir peur. Je ne peux pas rester de marbre alors qu'on menace de nous prendre nos enfants. Dieu seul sait ce qu'ils leur font ! Je ne te demande pourtant pas grand chose, Ethan. Juste de garder notre fille en sécurité près de nous, le temps de trouver un autre moyen... C'est tout ce que je te demande. S'il te plait. S'il te plait. »
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Ethan Jones
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MessageSujet: Re: It happens unfortunately... (Pv Katarina)   It happens unfortunately... (Pv Katarina) Icon_minitimeSam 12 Nov - 0:18

Si vivre comme cela ne dérangeait pas Katarina, moi ça me dérangeait. Je ne voulais pas de cette vie pour nous tous. Je ne voulais pas continuer à vivre comme dans les tous-terrains new yorkais. Et quand je regardais désormais notre chambre, j’avais l’impression d’asphyxier. Nous n’aurions plus aucune intimité et les enfants devraient vivre ensemble en permanence. Je ne savais pas réellement comment expliquer la façon dont ça me dérangeait. Je n’avais pas les mots pour décrire ce que je ressentais. Mais ce que je pouvais affirmer, c’était que je trouvais que c’était un gâchis phénoménal.
Et j’avais envie d’hurler. Envie de secouer Katarina aussi. Mais je l’avais fait une fois, et je ne voulais plus revivre cela. Pourtant cela lui aurait sans doute été bénéfique. Elle avait besoin qu’on la secoue. Qu’on lui montre à quel point elle était devenue tout à fait la personne qu’elle me reprochait d’être. Mais j’avais tellement de fois masqué les exigences de Katarina auprès des autres que personne ne comprendrait. Ou voudrait me croire. Et pourtant c’était bien le cas…Depuis des mois, Katarina avait changé. Mais je l’aimais toujours autant…Seulement je voulais que ma Katarina, mon ange revienne. Je ne voulais que ma tendre épouse.

Mais si je ne cédais pas, Katarina ne cédait pas non plus. Pis encore, mes questions n’avaient fait que renforcer son idée. Je le voyais dans ses yeux. Il y avait de la détermination dans son regard. Une détermination sans faille. Et j’avais beau la défier du regard, je me rendais compte que peu à peu elle gagnait. Je savais à quel point elle s’en voulait pour le presque enlèvement de Sasha. Elle s’en voulait sans doute encore plus que d’avoir tué cet homme. Bien sur, ce meurtre lui pesait sur la conscience mais ce n’était rien en comparaison avec le fait qu’elle avait failli dans sa mission de mère. Et je n’avais aucun pouvoir sur ce sentiment de culpabilité. Peut-être parce que si je me mettais à sa place, je ressentirais sans doute la même chose. Elle commençait lentement à me faire plier. Je voyais bien au fur et à mesure ou elle me posait des questions sur l’attitude que j’aurais eu ou bien sur ces gens, qu’elle se rendait compte que ma détermination faiblissait. Elle avait aperçu la brèche qui s’était ouverte dans mon regard et elle n’avait pas tardé à s’y engouffrer. Alors je m’en voulais d’être aussi transparent pour ma femme. Parce que si j’avais réussi à lui mentir, je savais que je serais arrivé à lui faire réaliser qu’elle allait trop loin. Mais j’étais toujours le même Ethan avec elle. Faible…

Non, je ne pouvais pas promettre que personne ne s’était infiltré chez nous alors que nous dormions. Pas plus que je ne pouvais affirmer que je n’avais pas peur. Parce que oui j’avais peur moi aussi. J’avais peur à chaque minute, à chaque seconde où je n’avas pas Lena, Sasha ou Katarina dans mon champ de vision. J’avais à nouveau peur de fermer les yeux et qu’à mon réveil ils ne soient plus là. Le spectre de mon récent cauchemar était encore trop vivace et montrait bien à quel point cette peur me tenaillait. Oui j’avais peur de les perdre aussi. Mais je ne voulais pas succomber à cette peur. Jusqu'à aujourd’hui j’avais réussi à me tenir à cette promesse que je m’étais faite. Mais face à Katarina, je n’y arrivais plus vraiment.

Je serrais les poings aussi forts que la mâchoire et je tentais de ne pas exploser de rage ou bien de fondre en larmes. Oui, j’avais peur !!! Je crevais de trouille même. Mais je ne pouvais pas communiquer ma peur à mes enfants. C’était la dernière chose qui me retenait de ne pas céder. Cela a duré une minute. Une longue minute durant laquelle j’ai vraiment cru que j’allais tenir bon. Une longue minute qui aurait pu tout changer. Mais il a fallu que Katarina dise que c’était une solution temporaire en attendant d’en trouver une adéquate et que c’était pour la sécurité de Lena pour que je cède. J’avais beau savoir au fond que la solution ne serait sans doute pas temporaire, je m’y accrochais de toutes mes forces.

J’ai baissé la tête pendant cinq minutes, évitant ainsi le regard de Katarina qui elle n’avait pas bougé d’un centimètre quand j’ai relevé la tête, et j’ai seulement pu dire un seul mot.

-D’accord…

J’étais d’accord pour que nous fassions de notre chambre le lieu de vie de toute notre famille. Katarina avait gagné. J’avais cédé….Inutile de dire qu’elle affichait alors un sourire victorieux. Et elle tourna les talons, redescendant au rez-de-chaussée pour aller s’occuper à nouveau des enfants. Moi, je restais prés d’une heure dans la chambre, l’air hagard à regarder tout autour de nous et à réaliser à quel point nous étions revenus loin en arrière. J’avais voulu que cette nouvelle ville soit un nouveau départ. Je m’étais battu pour que nous soyons seuls dans cette maison, et que nous soyons confortablement installés et Katarina venait en une seconde de balayer tous mes efforts.

Qu’est ce que j’allais dire cette fois ci pour justifier que nous vivions tous dans la même pièce désormais et que pourtant je ne voulais personne d’autre chez nous ? Nous avions quatre chambres et nous n’en occupions qu’une alors que certaines maisons étaient surpeuplées…Je savais que Katarina se moquait de cela. Et je préférais ne même pas essayer de lui dire qu’il nous fallait accueillir des gens chez nous. Elle refuserait et nous nous disputerions. Et j’en avais assez de me disputer avec ma femme.
Lorsque je quittai la chambre, je ne savais toujours pas ce que j’allais dire à ceux qui viendraient chez nous… La seule chose que je savais c’était que j’allais encore défendre Katarina en prétextant que l’idée venait de moi. Et encore une fois, j’allais passer pour un paranoïaque notoire.
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