This Is War
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 Horror is everywhere ( Pv Alexander)

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Ethan Jones
I'm forever blindEthan Jones


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MessageSujet: Horror is everywhere ( Pv Alexander)   Horror is everywhere ( Pv Alexander) Icon_minitimeMer 27 Juil - 10:59

La nuit était tombée et Katarina dormait enfin. Soit les antidouleurs donnés par Jackson, soit la fatigue avait eu raison d’elle. Et j’avoue que je m’en moquais. Tant qu’elle dormait et qu’elle oubliait un peu et la douleur et l’horreur que cela avait été, j’étais satisfait. Parce que je ne pouvais pas dire que j’étais heureux. Je ne l’étais plus, et j’avais peur de ne plus l’être avant longtemps. La crise d’hystérie qu’elle avait fait m’avait fait déserter l’infirmerie pendant deux heures. C’était Lizzie qui m’avait convaincu de retourner prés de ma femme. Même si Katarina ne m’avait pas accueillie à bras ouverts, elle ne m’avait pas repoussé. J’avais rechargé mes batteries alors j’avais fini par rester prés d’elle et les enfants. Evan était passé nous apporter le berceau de Lena, et nous avions peu à peu pris nos aises. Et j’avais laissé Mathilda surveiller ma petite famille. Maxim montait la garde de toute façon.

J’avais besoin de souffler et de me retrouver seul. Je ne voulais voir personne pour le moment. Pas même Evan, qui n’avait pas insisté. Je voulais qu’on me laisse seul. Je ne voulais pas parler non plus. Lizzie avait essayé mais je ne voulais pas parler. Je voulais pouvoir digérer ce qui s’était passé. Je voulais pouvoir rassembler toutes mes forces pour supporter ces prochains jours. J’avais peur que Katarina ne refasse une crise. J’avais peur de craquer et d’être méchant avec elle. Je suis allé m’isoler dans un coin de l’église et j’ai prié. Je ne me rappelais plus la dernière fois où j’étais entré dans cette église et que j’avais fait ce pourquoi elle avait été construite. J’ai prié pendant prés d’une heure. J’ai demandé à mes parents de m’aider à trouver la force de soutenir ma femme. J’ai demandé à la mère de Katarina de veiller sur elle, parce que je n’y arrivais pas vraiment. Et j’ai pleuré…Les genoux ramenés contre ma poitrine, j’ai fondu en larmes. JE venais seulement de réaliser vraiment que si Katarina n’avait pas tiré sur cet homme, il aurait tiré sur elle et je l’aurais perdu…Et il aurait certainement amené avec lui nos enfants. Et je me serais retrouvé vraiment seul… Pour toujours…

Je me suis repris au bout de dix minutes et me suis essuyé le visage avec mon tee -shirt avant de prendre une grande et profonde inspiration et je suis sorti dehors. Bien sûr, je savais qu’Alexander voudrait surement qu’on en parle et qu’on décide de ce qu’il y aurait à faire. Mais pour le moment, je voulais débarrasser ma maison de ce cadavre. Evan m’avait dit qu’il ne l’avait pas fait parce qu’ils s’occupaient des enfants. Mais quand je suis arrivé, il était sur les marches de la maison, une bière à la main, et une autre posée à côté de lui. Il m’a souri et nous avons bu en silence. Je ne sais pas comment j’aurais fait sans lui. Il m’a seulement dit s’être occupé du cadavre avant de me serrer dans ses bras et de partir chez lui.

Avec de multiples précautions, je me rendis jusqu’à chez Alexander. Il partageait sa maison avec Riley et Cassandre, et visiblement la cohabitation se passait bien puisqu’ils étaient tous les quatre dans le salon lorsque je frappai à la porte. C’est Cassandre qui m’ouvrit et me pria d’entrer. Je refusai poliment et demandait à ce qu’Alexander me rejoigne dans notre quartier général d’ici une dizaine de minutes. J’aurais aimé qu’Aaron soit là, mais je comptais bien lui en parler après. Pour le moment, je voulais parler avec Alexander de ce qu’il s’était passé, et de ce que nous allions faire. J’étais nerveux. Pas seulement parce que je devais lui demander de nous laisser déménager, mais parce que je ne savais pas s’il allait se décider à faire enfin quelque chose. Nous n’avions rien fait après l’assassinat de cette femme.

J’attendais dans notre salle de réunion quand Alexander entra et alluma la lumière.

-Avant qu’on commence à parler, je voulais te remercier pour ce que tu as fait.

Sans Alexander, j’aurais sans doute été pris de folie. Si Aaron était sa conscience, il était la mienne.
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MessageSujet: Re: Horror is everywhere ( Pv Alexander)   Horror is everywhere ( Pv Alexander) Icon_minitimeVen 5 Aoû - 17:30

La journée avait été éprouvante. Riche en horreur, comme nous n'en avions pas vécu depuis des mois. Il semblerait que quoique nous fassions, où que nous allions, nous étions poursuivi par le malheur. Fallait-il fuir aux confins du monde pour avoir la paix? Je n'en étais même pas certain. Que quelqu'un ose s'en prendre à Katarina... Elle avait eu raison de tuer cet homme pour sauver son bébé, mais il était évident qu'elle mettrait du temps à se remettre du traumatisme d'avoir tué un homme. On ne pouvait pas voler une vie si facilement, même en étant dans son bon droit, même si c'était une ordure, même si on voulait protéger les siens. Il n'y avait que les psychopathes pour ne pas avoir ce meurtre sur la conscience.

Parfois, je me demandais si je n'étais pas à la limite de cet état. Car désormais, tuer la racaille, tuer les assassins, les violeurs, les voleurs d'enfants, ne me faisait pas sourciller, ne revenait pas me hanter la nuit. Peut-être devenais-je un monstre insensible... Un monstre qui avait tenté de calmer Ethan quand on s'était occupé de Katarina, alors que son cœur s'arrêtait, alors que j'empêchais son mari, mon ami, de la voir, de la toucher une dernière fois avant qu'elle ne meurt peut être. Mais dans ces cas là, je gardais la tête froide. Quand tout le monde paniquait autour de moi, je savais verrouiller mes propres affects et tenir la situation sous contrôle. Les médecins avaient besoin de calme pour soigner Katarina, je le leur avais offert, retenant Ethan et Alexeï, jusqu'à ce que ce dernier ai la mauvaise idée de me coller son poing dans la figure. Je n'aimais déjà pas cette raclure de russe, cela n'allait pas s'arranger.

Enfin, Katarina était hors de danger, Ethan s'était un peu remis et je l'avais laissé aux bons soins d'autres. Je profitais ce soir du calme de la maison, même si c'était une image de bonheur familial quelque peu faussé. Avec Gabrielle, rien n'allait plus. Nous n'avions pas retrouvé notre complicité d'antan et je ne surmontais pas sa trahison. De toutes mes forces, j'avais voulu lui pardonner, mais l'image d'Aristide s'imposait toujours à moi. Surtout qu'ils étaient restés en bons termes, ce que je ne tolérais pas.

On frappa à la porte. J'avais mis de la glace sur l'hématome qui fleurissait sur ma joue. Le russe n'y était pas allé de main morte. Ce n'était rien et dans quelques jours, il n'y paraitrait plus. Cassandra revint en m'annonçant que c'était Ethan et qu'il voulait me parler, qu'il m'attendait à notre quartiez général d'ici une dizaine de minutes. Je me levai, et le rejoignis plus vite que prévu, échappant ainsi à ma femme qui ne l'était plus et à l'amour trop évident de Cassandra et Riley qui me rappelait ce que j'avais perdu.

Quand j'arrivai, j'allumai la lumière et vis Ethan qui m'attendait. Il aurait du se trouver près de Katarina, non? Il était étonnant qu'il demande à me parler au lieu de la couver et de refuser de la lâcher. Connaissant son caractère excessif... Il me remercia de but en blanc et je haussai les épaules, m'asseyant.

- "Je n'ai rien fait, sinon te retenir de te jeter sur elle alors qu'on la soignait et qu'elle risquait de mourir, me faisant encore l'impression d'être sans cœur..."

Je comprenais ses élans désespérés. Ethan et moi étions aussi différents que le jour et la nuit, mais il savait pouvoir compter sur moi, même si nous nous étions déjà brouillés pour ces mêmes différences.

- "Tu sais que je serais toujours là..."

Je marquai un pause, avant de lancer :

- "Je suppose que tu veux qu'on parler de tout cela et qu'on y remédie."
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Ethan Jones
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MessageSujet: Re: Horror is everywhere ( Pv Alexander)   Horror is everywhere ( Pv Alexander) Icon_minitimeMar 23 Aoû - 12:56

Je n’étais pas facile à vivre pour mes amis. Je les repoussai souvent, et le premier que j’avais l’habitude de repousser c’était Alexander. Et pourtant, depuis qu’il m’avait recueilli, il avait toujours eu à cœur de me montrer le bon chemin, et de m’y remettre quand je m’égarai. Et j’avais l’impression d’abuser parfois de sa gentillesse. Parce que même s’il était relativement froid en apparence, je savais qu’a l’intérieur se cachait un cœur en or. Alexander était un soldat, un vrai. Un de ceux comme on en fait plus. Il faisait son travail et rien que son travail, s’oubliant quand il devait faire ce qu’il avait à faire. Moi, je n’arrivais pas à être aussi détaché que lui. J’étais un sanguin, quelqu’un qui réagissait avant d’agir. Je me laissai toujours porter par mes émotions. Et ce qui s’était passé quelques heures plus tôt en était la preuve. J’avais cru ma femme morte alors j’avais perdu toute notion de ce qui était bien ou mal, j’avais oublié le monde qui m’entourait parce que j’avais cru que mon monde s’écroulait.

J’étais toujours étonné de la façon dont Alexander trouvait que ce qu’il faisait était normal. Non, ce n’était pas normal. Il était le seul à toujours être la pour moi. Quoique je puisse lui dire, quoique je puisse lui reprocher, il était toujours là. J’avais même mal au cœur pour lui. Parce que je me rendais compte que finalement il souffrait de l’image que les gens avaient de lui. Je n’avais jamais remarque jusque là que mon ami souffrait de cette image. Mais là, dans le huis clos de cette pièce, je voyais les sillons sous ses yeux. Ce n’était pas seulement de la fatigue…C’était comme si le monde était sur ses épaules et que cela devenait trop lourd.

Il changea de sujet mais je voulais faire ce que j’avais à faire. Je voulais enfin être son ami, et lui apporter mon soutien.

-Je sais que tu es un homme de cœur Alex…Même si tu ne le montres pas, et même si depuis un moment je te donne l’impression de me moquer de ta peine, c’est juste que je ne sais pas quoi te dire pour alléger ta peine. Tu sais bien que parfois je suis maladroit quand je parle…

Je ne savais pas exactement les tenants et les aboutissants de sa rupture avec Gabrielle, mais je me doutais que cela devait être douloureux pour lui. Il n’avait pas du prendre cette décision, si jamais c’était lui qui l’avait prise, de gaieté de cœur. Je ne savais pas si Gabrielle allait finalement retrouver son amant, et j’avoue que pour le moment je ne voulais pas y penser, de peur d’aller la trouver et d’aller la chasser elle et son grec de malheur. Ce que je voulais pour le moment c’était être l’ami dont Alexander avait besoin.

Seulement je ne savais pas très bien si j’avais raison de lui dire ça comme ça. Je n’avais même pas osé prononcer les mots fatidiques, tournant autour du pot. J’espérais peut-être au fond m’en sortir comme ça, je ne sais pas…Mais je pensais aussi à la pauvre petite Emma qui n’avait rien demandé à personne. Katarina adorait Emma et elle m’avait parlé du changement opéré chez la petite fille, mais je ne la voyais pas assez. Gabrielle l’avait souvent avec elle, et je ne voulais plus vraiment parler avec elle.

Je m’approchai alors de mon ami, et posai ma main sur son épaule.

-Tu es et tu resteras un frère pour moi.

Mais une petite lueur dans son regard m’intima de changer de sujet. Pour le moment, Alexander semblait ne pas vouloir parler de sa vie privée, alors je n’allais pas le brusquer. Peut-être même que toutes mes maladresses et mes rejets avaient ternis notre amitié et qu’il ne voulait pas en parler avec moi. Au moins voulait-il toujours de moi à la tête de la communauté. C’était tout ce qu’il m’importait finalement. J’avais besoin de m’occuper et d’aider à ma façon.

-Oui..on doit réfléchir à ce qu’on va faire mais avant j’ai une requête qui ne va sans doute pas te plaire.

C’était sans doute le moins que l’on puisse dire. Je fis un pas en arrière en m’adossant au mur le plus proche et prit une profonde inspiration. La tension semblait palpable dans l’air.

-Je sais que je te demande toujours beaucoup, et je vais encore te demander un énorme sacrifice.

Enfin…techniquement je le demandais à la communauté entière. Mais la décision revenait à Alexander et à Aaron, et je savais que souvent ils prenaient toutes les réflexions des gens et qu’ils devaient garder la tête froide.
Je refusais de dire à Alexander que cette fois-ci ce n’était pas vraiment moi qui voulait ce service. Je préférais qu’il s’en prenne à moi, plutôt qu’a Katarina. Mais c’était Katarina qui voulait déménager. Je savais qu’Alexander accepterait sans doute avec plus de facilité si je lui disais que nous partagerions une maison, mais le problème était que Katarina ne voulait pas partager sa maison avec d’autres. Je préférais qu’on pense que c’était ma paranoïa qui parlait pour moi et que j’abusais. Je ne voulais pas qu’on montre Katarina du doigt…Alors je préférais faire penser que tout venait de moi…De toute façon c’était ce que les gens attendaient de moi.

-Je voudrais faire déménager ma famille. Il y a bien cette maison juste à côté et qui est encore inhabitée…
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MessageSujet: Re: Horror is everywhere ( Pv Alexander)   Horror is everywhere ( Pv Alexander) Icon_minitimeMar 30 Aoû - 18:28

Je jetai un regard aigu à Ethan. Je ne m'attendais pas à ce qu'il aborde le sujet de mes propres problèmes. J'étais beaucoup trop habitué à traiter des siens, nombreux et qui m'empêchaient de trop me pencher sur ma vie privée. Vie privée qui était devenue catastrophique, chaotique, même. Un cauchemar. Je ne contrôlais plus rien. Moi qui avais l'habitude de diriger les hommes d'une poigne de fer, je ne pouvais commander à mon cœur de pardonner. J'avais essayé, j'avais vraiment essayé, mais toute ma volonté n'avait pas suffi. Sans doute avais-je eu tort de vouloir gérer ma vie comme on gère une base. Il s'était passé trop de choses et même si j'avais beaucoup de difficultés à l'admettre, j'avais été dépassé par les évènements. Un soutien pour tout le monde, pour mes amis, mais pas même pour ma femme qui avait souffert et n'avait su trouver le réconfort près de moi. Une situation d'échec cuisant que je ressassais encore et encore. Je pensais qu'Ethan voulait simplement parler de Katarina. leur enfant avait failli être enlevé, sa femme avait failli être tuée, il était normal qu'il ai besoin de compagnie et de pouvoir exorciser sa terreur rétrospective. J'avais toujours été là pour lui, même quand il m'avait rejeté, même quand il était persuadé de ne pas avoir besoin d'aide. Je ne lui en voulais pas. Si à l'époque, j'avais pu concevoir quelque rancune, c'était terminé. Mais aujourd'hui j'étais las... Comme jamais encore je ne l'avais été. Je donnais l'impression d'être fort, de supporter vaillamment la situation, mais je leurrais tout le monde, à commencer par moi-même. Durant toutes ces années, Gabrielle avait été ma force, mon soutien, mon refuge. Quand j'étais loin, quand j'étais en mission, c'était dans l'attente de la revoir que je vivais. C'était pour construire un avenir meilleur durant cette guerre absurde que je m'étais battu, mais surtout pour un monde où Gabrielle et Emma auraient vécu en sécurité.

Il ne restait rien de cet espoir. J'avais perdu ma femme. Nous étions restés en bons termes, bien sûr. Malgré ma rancœur, je n'aurais su me montrer cruel avec elle. Et puis il y avait Emma... Nous ne pouvions nous déchirer pour notre fille. Notre fille qui ne comprenait pas ce qui se passait, mais qui sentait que quelque chose changeait. Nous ne voulions pas la perturber avec nos histoires. C'était une séparation qui s'était faite en douceur, dans les larmes, mais des larmes de regrets. Pas de colère, pas de haine. Juste la mélancolie de ce qui fut et ne sera plus.

Pouvais-je dés lors me confier à Ethan? Ethan, si prompt à s'enflammer, trop entier, qui avait prit Gabrielle en grippe dés qu'il avait su qu'elle en aimait un autre? Au moins pouvais-je compter sur son soutien indéfectible, bien que peu objectif. Et quelque part, cela faisait du bien de ne pas être jugé pat lui. Je savais que Gabrielle et moi avions formé un couple qui avait paru indestructible, un modèle. Ethan avait été profondément ébranlé par nos déboires, remettant en cause ce qu'il avait pensé acquis. C'était désormais Katarina et lui le couple modèle... Pour combien de temps? je ne doutais pas de Katarina, mais je n'avais jamais non plus douté de Gabrielle...

- "Il n'y a rien à dire pour amoindrir cette blessure Ethan. J'aimerais effacer 10 ans d'amour parfait, mais je ne le peux pas. Personne ne le peut. Il parait qu'il faut laisser le temps en temps..."

J'eus un petit sourire amer, prouvant que je n'y croyais guère.

- "Le principal, c'est qu'Emma n'en souffre pas. Ou le moins possible."

Je ne voyais pas comment éviter une déchirure à ma fille, même en prenant énormément de précautions. Nous ne pouvions empêcher Emma de souffrir de voir ses parents ne plus vivre ensemble, ne plus s'aimer. Bien que je sois toujours épris de Gabrielle... Et elle de moi. Mais cela ne suffisait pas, malheureusement. Ethan posa une main compatissant sur moi, m'assurant que je resterais son frère. Je hochai la tête.

- "Et toi le mien."

Nous avions vécu beaucoup trop de choses ensemble pour que nos liens se brisent. Même nos désaccords, nos crises, n'avaient pas entamé ce lien d'amour fraternel, de confiance et de respect. Et pourtant, nous revenions de loin tous les deux. Il s'était enfermé dans une spirale paranoïaque, auto-destructrice. Il isolait Katarina et lui-même des autres, filtrant les entrées. Mais ce n'était pas de l'intérieur que venait le danger. Quand comprendrait-il qu'à plusieurs, on était plus fort? On ne pouvait se défier de tout le monde... J'étais trop prompt à accorder une chance aux gens, Ethan, trop rapide à condamner.

Je ne voulais pas pleurer sur mon sort. Ce n'était pas une habitude chez moi et je détestais montrer cette faiblesse. Aussi ne m'étendis-je pas sur le sujet, préférant parler de ces intrusions, enlèvements, tentatives et autres joyeusetés qui nous mettaient en danger. Il fallait prendre des mesures. Des mesures que je voulais radicales et tant pis si cela ne plaisait pas. On ne pouvait se permettre de rechigner quand le danger rôdait si près. Je dédirais en parler avec Ethan, mais lui souhaitait me soumettre une requête auparavant. Qui n'allait pas me plaire d'après ses dires. Je fronçai les sourcils, vaguement inquiet de ce qu'il avait encore bien pu inventer. Surtout qu'il faisait durer le suspens l'animal. Un sacrifice? Je me retins de lui demander de cesser de tourner autour du pot et d'accoucher sa demande. Ce qu'il finit par faire, demandant à déménager.

- "Ah, ce n'est que ça. Tu as l'art de faire un foin de pas grand chose Ethan."

Déménager... Katarina avait tué un homme dans sa maison, elle avait failli y perdre la vie... Je doutais qu'une jeune femme aussi sensible qu'elle puisse jamais retourner dans cette chambre... Le sang souillait le plancher. Des tâches impossibles à ravoir, des souvenirs trop vifs.

- "Katarina ne sera pas capable de vivre de nouveau dans cette maison, n'est-ce pas?"

Je soupirai, assombri. Je comprenais parfaitement.

- "Une maison rien que pour vous... encore... Crois-tu que ce soit la bonne solution, Ethan? Vos amis ne sont pas des étrangers. La preuve est faite que le danger vient d'ailleurs, à plusieurs, il y a moins de risques."

Je ne cherchais pas à lui imposer mon point de vue, juste à lui offrir de nouvelles perspectives. Qu'il rejetterait sans doute.
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MessageSujet: Re: Horror is everywhere ( Pv Alexander)   Horror is everywhere ( Pv Alexander) Icon_minitimeVen 9 Sep - 9:58

C’était dur de faire comme si sa souffrance ne m’atteignait pas. Mais Alexander n’était pas un homme à s’épancher. De nous deux c’était moi qui montrait mes sentiments. Je me sentais parfait dans ce rôle, bien qu’avec le temps je m’y sente un peu à l’étroit. Alors je préférais ne pas continuer à parler de ses difficultés familiales. J’étais touché bien entendu mais je ne savais pas comment je pouvais l’aider. J’étais père aussi et je savais à quel point le bien-être de mes enfants m’importait, mais une petite voix en moi me soufflait que je ne serais jamais dans sa situation. Gabrielle et Katarina étaient différentes. Ma femme, bien qu’éprouvée avait toujours gardé en tête qu’elle m’aimait. J’étais fier d’elle, et c’était parce que j’étais fier de ce qu’elle avait accompli, de ce qu’elle avait surmonté que je voulais tout prendre sur moi. Je ne voulais pas qu’on la catalogue ou qu’on la montre du doigt. Les mauvaises langues avaient fini par se taire sur ses origines et s’étaient déliées sur moi mais je m’en fichais. Tout ce qu’ils pouvaient dire sur moi glissait comme de l’eau. Parce que la seule opinion qui m’importait était celle de Katarina. Et je voulais qu’elle soit fière de moi. Fière que j’ai réussi à nous faire déménager. Je ne vivais que pour la rendre fière de moi.

Bien que je sois un brin vexé par la remarque acerbe de mon ami, j’ai encaissé comme un homme et je l’ai laissé prendre sa décision seul. Je n’avais pas conscience d’en faire trop pourtant. Pourtant, tant qu’Alexander acceptait de nous laisser emménager dans une nouvelle maison, j’étais prêt à accepter beaucoup. Même qu’il pense que j’en demandais trop, que j’en faisais trop. Il me voyait comme un homme excessif, ce que j’étais peut-être un peu, mais j’aurais aimé qu’il voie que je ne le faisais pas pour moi.

Pourtant, il n’avait pas tort. Et si j’allais encore devoir passer pour un égoïste paranoïaque en mentant effrontément, je le ferais. Parce qu’au fond, j’étais d’accord avec lui. Avant, je ne voyais pas les choses comme ça. Et j’étais heureux d’emménager dans une maison que nous ne partagerions avec personne. Mais ce soir, j’avais eu terriblement peur. Est-ce qu’on aurait enlevé mon fils si nous avions habité avec d’autres personnes ? Est-ce que Katarina se serait vidé de son sang si nous n’avions pas entendu ce coup de feu et si nous n’étions pas intervenus. Oui, ce serait plus facile et plus sécurisant de partager notre maison et j’avais pensé à demander à Evan de venir habiter chez nous mais Katarina ne voulait personne. Elle ne voulait personne d’autre que moi pour la protéger et je ne pouvais pas lui planter un coup de poing dans le dos en décidant pour nous de partager notre maison. Elle ne voulait pas, alors je ne voulais pas. C’était aussi simple que ça. Mais je n’arrivais pas à être aussi sûr de moi face à Alexander.

-Je… Je… Je sais que tu n’es pas d’accord avec moi.

En réalité, ce n’était pas avec moi qu’il n’était pas d’accord sur le fait de vivre seul, mais je savais qu’il fallait que je le garde pour moi. Je ne voulais pas qu’on aille ennuyer Katarina alors qu’elle avait failli mourir, en lui demandant de revenir sur sa décision. Je préférais tout prendre sur mes épaules, parce que c’était mon rôle d’époux.

Après une longue inspiration, je plantai mes yeux dans ceux de mon ami et lui offrit le plus beau mensonge dont j’étais capable. Je ne savais pas mentir. Mais pour Katarina, je m’étais découvert de multiples attitudes. Si je n’arrivais jamais à lui mentir à elle, je pouvais essayer avec les autres. J’espérais seulement avoir convaincu Alexander parce que sinon je n’avais aucune idée de la manière avec laquelle je pourrais m’y prendre pour obtenir ce que Katarina désirait le plus.

-Mais je ne veux pas vivre avec d’autres personnes. De toute façon, personne ne me supporte et j’ai du mal à supporter les gens alors c’est mieux pour tout le monde non ?

Ce n’était pas faux d’ailleurs. J’avais du mal à accepter de fréquenter certaines personnes et je nous avais renfermé dans une espèce de bulle en repoussant tout le monde. Mais ce qui me blessait c’était qu’on dise de moi que je n’aimais personne. Ce n’était pas vrai. C’était seulement que j’aimais ma femme plus que tout, et que face à ces gens qui pourtant n’étaient pas tous infréquentables loin de là, le calcul était vite fait. Et puis, on avait dit tant de choses sur moi, on avait médit tant de fois sur notre histoire d’amour à Katarina et moi, on s’était moqué d’elle tellement de foi seulement parce qu’elle était russe que j’avais acquis ce système de défense pour nous protéger elle et moi.

-Je te le demande pas pour moi, mais pour Katarina et les enfants. S’il te plaît Alex…Je travaillerai encore plus s’il le faut, je ferais ce que tu veux mais laisse-nous déménager dans une maison où on sera seuls. C’est tout ce que je te demande. Après je te demanderais plus rien c’est promis.

J’étais prêt à tout pour arriver à satisfaire ma femme. Même à vendre mon âme s’il le fallait. Je savais qu’Alexander ne me le demanderait jamais et qu’il avait bon cœur sous ses airs de gros dur. Le plus difficile à convaincre serait Aaron. Mais en utilisant Katarina et les enfants comme moyen de pression, je savais que j’aurai cette nouvelle maison pour nous tout seuls.
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MessageSujet: Re: Horror is everywhere ( Pv Alexander)   Horror is everywhere ( Pv Alexander) Icon_minitimeDim 11 Sep - 22:14

- "Non, je ne suis pas d'accord. Je ne comprends pas ton raisonnement cette fois."

Cela dit sans animosité aucune. Mais il était vrai que je trouvais cela excessivement idiot d'aller s'isoler alors qu'il y avait des cinglés qui s'infiltraient partout et agressaient les gens. Enfin, il me paraissait logique qu'en vivant à plusieurs, en restant groupé, on était plus fort contre les agressions. Même Ethan, tout excessif et paranoïaque soit-il devait bien s'en rendre compte. J'avais l'impression de voir le doute dans ses yeux bleus, mais je n'aurais pu en jurer et il avait été trop éprouvé aujourd'hui pour pouvoir réflechir sereinement et que je me fie à ce que je pouvais voir sur son visage. Ethan reprit, disant ne vouloir vivre avec personne et que de toutes façons, personne ne le supportait. Je le scrutais attentivement, avant de répondre calmement :

- "Moi, je te supporte."

Je ne m'invitais pas chez lui. Quand bien même je ne dormais plus chez moi toutes les nuits, je ne cherchais pas à aller habiter ailleurs et surtout pas m'inviter dans l'intimité de Katarina et Ethan. Pourtant, j'avais toujours soutenu Ethan, toujours supporté, j'avais vu ses plus noires facettes, j'avais été un ami fidèle. J'étais militaire, je savais me battre, me défendre et défendre les autres. Si j'avais été là, l'homme qui tenait Sasha entre les bras serait mort d'une balle dans la tête sans avoir compris ce qui lui arrivait.

- "Ethan..."

Je soupirai, me passant une main sur le visage. Je ne supportais pas de l'entendre me supplier. Il n'avait pas besoin de le faire. Je ne lui interdirais surement pas cette maison, mais je trouvais que c'était une mauvaise idée. Pas de déménager, mais de déménager dans une maison, tous les 4. Seulement tous les 4.

- "Pas la peine de faire vibrer ma corde sensible et de brandir Katarina et les enfants pour m'émouvoir, idiot."

Je marquai une pause, avant de finalement rendre les armes.

- "Tu as ma permission, même si je n'approuve pas. Réfléchis-y juste Ethan... La solitude finit par tuer. Il y a des gens ici qui vous aiment, Katarina et toi, si seulement vous pouviez le voir."

Lui, Katarina... Je ne savais pas lequel je devais convaincre en définitive. Katarina avait beaucoup souffert, elle avait toujours été la plus ouverte, mais là... On s'en était prit à ses enfants, il y avait de quoi craquer et basculer dans la paranoïa.

- "Seulement, j'émets une condition Ethan. Que Katarina et toi ne vous enfermiez pas dans une bulle, loin de tous. Crois-moi que si ça arrive, je saurais vous secouer."

Pourquoi me souciais-je encore de leur vie, de ce qu'ils faisaient? Pour ne pas songer au propre fiasco de ma vie? parce que je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter pour mes amis? Ethan était comme mon frère et j'adorais Katarina. Elle me touchait comme personne n'y parvenait. Sa douceur, sa fragilité, sa détermination, étaient un mélange qui m'allait droit au cœur.
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MessageSujet: Re: Horror is everywhere ( Pv Alexander)   Horror is everywhere ( Pv Alexander) Icon_minitimeJeu 22 Sep - 19:12

C’était de plus en plus dur de jouer les hommes plein d’assurance. J’vais l’impression de mentir à mon ami et pour quelqu’un comme moi qui détestais plus que tout le mensonge, c’était réellement difficile. Je connaissais assez bien Alexander pour savoir qu’il avait du mal à me croire quand je disais que c’était la meilleure solution. Je voyais bien qu’il décelait mon manque d’assurance, et que mes excuses ne le satisfaisaient pas vraiment. J’avais envie de me jeter à ses pieds et de lui dire que j’avais peur et à quel point j’étais terrifie qu’il nous arrive encore quelque chose. Je lui mentais effrontément en pensant à Katarina et aux enfants. Je me disais que je faisais cela pour eux. Si Katarina ne voulait personne, après avoir failli la perdre aujourd’hui, je ne voulais pas aller contre sa volonté.

J’essayais de soutenir le regard d’Alexander et j’avais de plus en plus de mal. J’ai été touché lorsqu’il m’a dit qu’il me supportait. Oui, il ne comprenait pas mon raisonnement. Mais cette fois ci ce n’était pas le mien. Seulement j’étais toujours tellement craintif de tout et de tous que cela ne semblait guère l’étonner. De nous deux, c’était Katarina qui était le plus sociable c’était indéniable. Sauf que personne ne semblait avoir remarqué que la tendance s’était inversée. A croire que nous donnions le change à la perfection. D’un côté ce pouvait être rassurant. Mais de l’autre ça voulait dire que personne ne faisait attention. Enfin…Alexander semblait réfléchir et je voyais bien à son regard qu’il allait céder. Il cherchait encore une raison pour contrer mon peu d’arguments, mais je voyais bien qu’en ayant invoqué Katarina et les enfants, il allait se laisser convaincre. Et effectivement…

Ma gorge se serra encore plus lorsqu’il me dit que la solitude allait nous tuer. J’aurais aimé lui dire à quel point je le savais. J’aurais tellement aimé lui dire que j’étais à bout. Mais je ne pouvais pas. Je devais garder le secret. Coute que coute. Et lorsqu’il émis sa condition, je ne réussis pas à me retenir. Je fondis sur lui, et le serrait dans mes bras. Et je me mis à pleurer comme un enfant, m’accrochant à lui comme à une bouée de sauvetage.

-Merci ! Merci !!

Pendant plus de cinq minutes, je me laissais aller au chagrin sans réussir à me détacher de mon ami. J’attendais peut-être au fond qu’il me dise qu’il m’imposait quelqu’un. J’espérais sans doute qu’il comprenne que cette fois ci je réclamais de l’aide. Mais je me repris vite en repensant à Katarina. Je ne pouvais pas flancher, c’était elle qui avait le plus besoin d’aide. Et je savais qu’encore aujourd’hui, je pouvais compter sur Alexander. Même si je savais parfaitement que je ne le ferais pas. Pas parce que je ne voulais pas, mais parce que lui aussi avait besoin d’aide et que je voulais changer. Je voulais vraiment apporter mon aide aux autres. Je voulais rendre à ceux qui avaient été la pour moi tout l’amour qu’ils avaient eu pour moi. Je voulais me faire pardonner parce que je savais à quel point ils avaient souffert de mes rejets permanents. Et je voulais être un bon leader. Et ce soir, être un bon leader c’était trouver une solution pour qu’on ne tente plus d’enlever qui que ce soit. Deux morts, et une tentative d’enlèvement engendrant une autre tentative d’assassinat, c’était trop. Il fallait que nous fassions cesser cela. Le plus vite possible.

-On fait comment alors ? Pour sécuriser la communauté, on fait comment ? On se calfeutre tous chez nous ?

Ce n’était selon moi, pas la bonne solution. Parce qu’il fallait voir la vérité en face : nous étions éparpillés, et je n’avais pas pensé à ces problèmes là en répartissant les maisons. Et je ne me voyais pas tout recommencer. Et puis comment le faire pour que tout le monde soit en sécurité ? Parce que c’était mettre en danger certains groupes.

Mais ce qui m’inquiétait le plus, c’était de me dire qu’il y avait forcement quelqu’un qui nous voulait du mal dans la communauté. Et je pensais plus facilement aux nouveaux venus, arrivés pour la plupart lors des voyages de chaque groupe pour arriver jusqu’ici. Pour moi, le problème venait de cette habitude qu’avait Alexander de tendre la main à tout le monde. Pourtant, sans cette main tendue je serais déjà mort je le savais. Mais certains n’avaient pas de bonnes intentions. J’étais certain qu’Alexander le savait pourtant…mais il réagissait toujours en soldat. Et c’était peut-être là qu’il fallait que ça change. Oui nous étions en guerre, mais notre ennemi était invisible. Parce que je doutais fortement que ce soit l’œuvre d’Armando Venezzio…Les morts et les enlèvements lui ressemblaient oui, mais pas ceux là. Ceux là n’avaient ni queue ni tête…A moins que…je ne voulais pas y penser trop, mais c’était nos enfants qu’on avait visé, pas ceux des autres…

-Je sais que tu veux aider tout le monde Alex, mais on doit arrêter d’accueillir des gens. On sait pas d’où ils viennent…
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MessageSujet: Re: Horror is everywhere ( Pv Alexander)   Horror is everywhere ( Pv Alexander) Icon_minitimeVen 30 Sep - 19:37

J'avais tendance à être plus coulant avec Ethan et cette fois-ci ne fit pas exception. Malheureusement, je cédais à ses caprices. Ce n'était pas une demande tellement extravagante, mais si tout le monde venait à formuler la même, ce serait vite ingérable. Lui et Katarina avaient déjà eu des passe droits en pouvant vivre seuls et on voyait bien ce que cela avait donné : elle avait été agressée, avait frôlé la mort, alors que dans une maison remplie d'autres personnes, cela ne serait peut-être jamais arrivé. Il n'y avait aucun moyen de le savoir ou d'en avoir une quelconque certitude, évidemment. Et maintenant, il voulait déménager, emmener Katarina loin de cette maison qu'elle avait adoré et qu'elle craignait maintenant, trop chargée de mauvais souvenirs. Chose que je concevais bien évidemment. Alors naturellement, ma réponse ne fut pas longue à venir et j'acceptai, mais sous certaines conditions.

La joie d'Ethan explosa et me prit totalement au dépourvu alors qu'il me sautait presque au cou et me manifestait de façon très enthousiaste sa satisfaction. C'était lui tout craché. Nerveux une seconde plus tôt, délivré la fois d'après. J'avais l'impression de lui avoir fait le plus beau cadeau du monde, alors qu'en réalité, je n'avais fait que satisfaire à une demande un peu spéciale mais qui ne me coûtait pas grand chose et ne dérangeait réellement personne. Il fondit en larmes, dans mes bras et je ne pus que lui tapoter le dos, légèrement maladroit devant un tel abandon de sa part. Ce n'était pas comme si je n'y étais pas habitué, j'avais supporté Ethan dans l'un des pires moments de sa vie, j'avais été là quand il avait complètement perdu les pédales, le ramassant à la cuillère quand Katarina n'avait plus eu la force de le faire seule. Nous avions traversé bien des épreuves, nous nous étions fâchés, pour mieux nous retrouver, notre relation évoluant ainsi par ac-coup mais se retrouvant toujours plus forte au final.

Je restai un long moment à recueillir les pleurs d'Ethan, des pleurs que je ne comprenais pas totalement. Évacuait-il seulement l'angoisse de la journée ou bien le malaise était-il plus profond que cela? J'avais tellement envie de l'inciter à me parler, mais je n'osais rompre le silence, n'osais interrompre le processus qui s'était enclenché. Si je ne devais être que celui qui recueillerais sa faiblesse alors soit, j'acceptais, quand bien même il ne se confierait pas à moi. Il se détacha alors de moi et changea de sujet, reprenant son rôle de leader sous mon regard acéré. Pourtant, je ne lui demandais pas ce qui clochait exactement. Ce qui clochait, c'était que sa femme avait failli mourir, que son fils avait manqué d'être enlevé. Qu'il n'était pas en sécurité ici, que personne ne l'était, comme à New-York. La paix aura été de courte durée, songeais-je avec amertume.

- "Il faudrait organiser des tours de garde, surveiller les allers et venues aux portes de la ville... Empêcher les gens de se déplacer seuls, ne pas sortir la nuit... Bref, il faudrait une rigueur toute militaire pour que cette ville soit davantage un camp de réfugiés qu'un petit village. Mais je doute que cela satisfasse tout le monde."

C'était pourtant par la discipline que régnaient l'ordre et la sécurité. Selon moi. C'était bien pour cela que j'en discutais avec Ethan, que j'en discuterais avec Aaron et avec d'autres. Je n'étais pas du genre à imposer mon joug, sauf en cas de crise extrême quand on n'arrivait pas à trouver une solution. Cependant, je me tendis quand Ethan avança qu'il fallait cesser d'accueillir tous ceux que l'on trouvait, ne pouvant faire confiance à personne. Mon regard s'assombrit, signe qui montrait qu'il touchait là un point sensible et quelque chose qui me tenait à cœur. Lui et Aaron auraient laissé crever bien des gens pour assurer leur sécurité. Des gens surement aussi bien qu'eux, peut-être même meilleurs. Oui, il existait un risque important de se tromper. Devait-on pour autant condamner les innocents?

- "Alors on fait quoi? On les abat à vue pour être certains qu'ils ne nous nuiront pas par la suite? Comment peux-tu proposer cela Ethan? Toi, mieux que personne, tu devrais comprendre que tout le monde a le droit à sa chance. A plusieurs même."

C'était peut-être un peu brutal, mais Ethan était un junkie, que j'avais accueilli malgré l'avis général, que j'avais pris sous mon aile et à qui j'avais décidé d'accorder une chance. Il en avait eu une seconde quand il avait replongé et jamais je ne l'avais jugé.

- "Je sais que tu as à cœur la sécurité des tiens, et moi aussi, ne pense jamais le contraire, mais je ne conçois pas de laisser de pauvres gens seuls, se débrouiller et crever dans ce monde pourri. Tu le pourrais, toi?"
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MessageSujet: Re: Horror is everywhere ( Pv Alexander)   Horror is everywhere ( Pv Alexander) Icon_minitimeSam 22 Oct - 17:45

Je me doutais évidemment qu’Alexander ne serait pas très heureux que je mette en doute la règle fondamentale de l’existence de la Communauté. C’était pour aider les gens qu’il avait fait tout ça. J’étais stupide sans doute de croire que parce qu’on nous attaquait et parce que nous en étions à prendre des mesures quasi militaires pour nous protéger d’un ennemi sans visage que le leader qu’il était allait décider d’arrêter d’accueillir des gens. Mais j’espérais qu’il se calme un peu, qu’il fasse plus attention en somme.
Alexander faisait des efforts pour satisfaire toujours tout le monde malgré les apparences et c’est vrai que jusque là nous ne lui rendions pas vraiment la pareille. Moi pour commencer. Je l’avais souvent rejeté alors qu’il ne cherchait qu’à m’aider et à me soutenir.

Mais je me rendais compte que je l’avais blessé en le qualifiant de bon samaritain. Non pas qu’il ne le soit pas ou ne veuille pas l’être mais Alexander se considérait toujours avant tout comme un militaire, et il m’avait dit que l’aide à la population faisait partie de sa mission de militaire. Je comprenais oui, mais je n’adhérais pas forcement. Oui j’aurais sans doute fait un piètre soldat parce que je me battais toujours essentiellement pour ma propre cause : ma famille ; alors qu’Alexander voyait bien plus loin que ça. Mais même si dans un monde comme le nôtre il fallait s’entraider, je ne pouvais m’empêcher de penser que la bonté avait ses limites. Et là, nous les avions atteints.

-Il y aider et aider Alexander… Et toi tu veux trop aider.

Je ne lui demandais pas de cesser d’aider les gens, ce n’était pas ça. Oui, sans son aide je ne serais pas là et je n’aurais pas tout ce que j’avais aujourd’hui. Mais je persistais à penser que si moi je méritais dans un sens cette aide parce que je n’avais pas un mauvais fond, il n’en était pas de même pour d’autres. La preuve était qu’on ne peut pas aider à tour de bras : Aristide. Même si je savais que je n’en parlerai pas à mon ami parce que je ne voulais pas le blesser, le réintégrer était à mon sens une erreur. Même si j’avais appuyé cette décision et que je le regrettais amèrement aujourd’hui, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’avec notre déménagement à Elizabethtown il aurait du le mettre dehors. Enfin…puisqu’il avait parlé de moi, j’allais parler de mon cas et lui expliquer mon point de vue, en espérant qu’il y adhère.

-Je sais que sans toi je ne serais pas là Alex et que si tu ne m’avais pas tendu la main je serais sans doute mort et je n’aurais pas tout ça dans ma vie. Je te dois toute ma vie Alexander. Seulement…quand tu m’as trouvé on n’était pas dans une situation aussi critique que celle dans laquelle on est en ce moment.

Pas du tout même. Lorsque j’étais arrivé dans la communauté, à part quelques petits affrontements dans la rue avec les hors-la-loi et une vigilance extrême, nous n’avions encore jamais attaqué. Et même si les attaques des hommes de Venezzio lorsque nous étions à New-York avaient été violentes et tragiques, cela ne semblait pas être aussi simple pour ces attaques là. Parce qu’il n’y avait pas de visage sans doute. Nous n’avions pas encore mis réellement un visage sur ces actes inqualifiables. A part cet homme que Katarina venait de tuer bien sur. Mais personne ne semblait le connaitre. Et mort, il ne nous serait d’aucune utilité. Nous ne tirerions aucune information de lui.

-Je veux juste que pour le moment on cherche à se protéger les uns les autres, et qu’on fasse plus attention à qui on ramène. Je te dis pas d’arrêter définitivement mais pour l’instant vaut mieux arrêter non ?

Je trouvais que ce n’était plus le moment d’être accueillant. Je ne dis pas qu’il fallait définitivement cesser d’ouvrir la communauté à qui le demanderait mais nous avions des responsabilités vis-à-vis des gens qui faisaient déjà partie de la communauté. Notre travail c’était de les mettre et de les garder en sécurité, et pas de leur faire craindre le pire à chaque seconde. Si nous ne trouvions pas le sommeil c’était triste mais pas dramatique, mais je ne voulais pas que les autres deviennent aussi insomniaques et prudents que nous. A commencer par les enfants. Je persistais à penser que les enfants devaient continuer à rester insouciants. J’étais père de famille et je ne voulais pas ça pour mes enfants en premier lieu. Ce qui me faisait penser à tous les autres.

Mais j’avais trop peur qu’Alexander pense que je ne pensais encore qu’à moi et à ma famille. Alors j’ai essayé de parler du problème en biaisant un peu.

-Pour l’instant on s’en sort bien pour les vivres, mais on sera bientôt à court si on peut plus aller e expédition comme avant.

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MessageSujet: Re: Horror is everywhere ( Pv Alexander)   Horror is everywhere ( Pv Alexander) Icon_minitimeJeu 10 Nov - 14:50

Je soupirai, alors que la discussion qui se profilait n'avait rien de nouvelle. Ethan, Aaron et moi ne serions jamais d'accord sur ce que voulais dire aider. Tous les deux me reprochaient d'accueillir n'importe qui, d'aider tout le monde, sans la plus élémentaire des prudences, sans me méfier, sans chercher à savoir qui pouvait-être cette personne seule et démunie. Alors quoi? Fallait-il laisser crever tous les inconnus, de peur que ce soit un psychopathe en puissance ? Une taupe des hors la loi? C'était cela leur solution? Désolé, mais non, jamais je n'y adhérerais et ils pourraient bien me seriner que j'étais trop gentil, je ne changerais pas d'avis, dusse-je le regretter plus tard. Je ne pouvais tout simplement pas laisser crever les gens. Et qu'Ethan le conteste me dérangeait profondément, parce qu'à l'époque il n'était qu'un junkie paumé, sans avenir, qui n'apportait rien à la Communauté, mais que j'avais aidé tout de même. Si je l'écoutais, ou si j'écoutais Aaron, des gars comme lui, on devait les laisser dans leur misère, les vouer à la mort... C'était donc ça leur idée de l'entraide entre survivants ? Nous étions dans un monde qui s'était effondré, on ne pouvait survivre sans s'aider les uns les autres, j'étais certain de cela, comme on ne pouvait vivre sans des règles élémentaires. Le chaos, l'anarchie, ne menaient pas à une société.

Ethan reprit, me remerciant de l'avoir sorti de son marasme, de lui avoir accordé une chance. Plus d'une d'ailleurs. n'avait-il pas replongé dans la drogue il y a quelques mois? n'avait-il pas infligé cette faiblesse, cette déchéance à sa femme? J'avais été là, je l'avais secoué, soutenu, traversé le pire avec lui, alors qu'il n'était qu'une loque qui tremblait, pleurant, geignant, se mettant en colère, pour un peu de rêve en poudre. Je n'avais pas cédé. Je n'avais pas non plus ébruité l'affaire, permettant à Ethan de conserver sa dignité. Mais je savais qu'il était toujours susceptible de replonger. Devais-je le jeter dehors pour autant ? Parce qu'il était potentiellement dangereux avec sa putain de dépendance à la came?

- Donc, si je tombe sur un Ethan, je le laisse crever, on ne sait jamais, au cas où il irait nous vendre à Venezzio pour avoir sa came...

Mes paroles étaient sans doute dures, mais je ne tolérais pas qu'il me demande de cesser d'aider quiconque pour le moment... Même s'il avait sans doute raison dans un sens. Il était facile d'introduire ainsi un de ces illuminés parmi nous... Si ce n'était déjà fait d'ailleurs. Comment passaient-ils nos défenses? Comment pouvaient-ils se promener et pénétrer dans les maisons sans se faire repérer? il y avait une faille et l'idée que nous ayons un des leurs parmi nous ne me quittait pas. Une hypothèse que je ne pouvais rejeter.

- Si tu es capable de vivre avec ça sur la conscience Ethan, tant mieux.

Je l'étais aussi, j'avais trop tué, vu trop de choses pour me tourmenter pour cela, même si je ne le ferais pas de gaieté de cœur. Mais ce serait la décision d'Ethan et Aaron, de laisser crever ceux qui avaient besoin d'aide, même les innocents. Ils le voulaient, ils l'assumaient. Il attaqua sous un autre angle, en parlant des vivres et mon regard étincela un instant d'une colère contenue, qui disparut aussitôt.

- Très bien. C'est votre décision, à Aaron et toi, pas la mienne.

Deux contre un, c'était la démocratie, je n'avais rien à y redire. Je ferais donc ce que la majorité avait voté. A regrets cependant. Une nouvelle maison pour Ethan et Katarina donc. Un arrêt de l'accueil des réfugiés.

La suite fut dédiée à l'organisation de nouvelles défenses, un renforcement de la sécurité et de la discipline. Je n'avais nulle rancœur contre Ethan, comprenant son point de vue. Voyons donc voir si cela nous sauve... Si cela servait au moins à cela, alors ce serait un mal pour un bien, sinon... Nous aviserions.

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