Explosion de l'église - SUJET N°2 (ELIZABETH-EVAN-DIANE)

GROUPE N°2 :

Ordre de postage : ELIZABETH - DIANE - EVAN

Vos proches, ceux que vous aimez sont dans l'église... Comment allez vous supporter l'attente, voire les drames ?

Petite règle : si un membre du RP tarde trop à répondre, au bout de deux semaines, on peut sauter son tour (:

Intervention du PNJ possible, sur demande !

{Post d'introduction ! On attend pas de réponse RP de Katherine, on peut juste considérer qu'elle est là, et si elle veut, elle peut intervenir évidemment }

Ce que j'aimais chez Ethan, c'était sa spontanéité. À n'importe quel moment de la journée, il pouvait frapper à votre porte, vous donner ses deux enfants à garder en urgence, et repartir aussi vite qu'il était arrivé. À force, j'avais l'habitude. Me retrouver brusquement avec Sasha dans les bras et Lena accrochée au pantalon ne me surprenait plus vraiment. Cela ne m'ennuyait pas non plus. Je tournais en rond chez nous, et c'était dur depuis que nous avions été attaqués. Je ne me sentais plus très en sécurité, même si je n'étais jamais seule chez nous. Je bénissais n'importe quelle distraction. Et les enfants d'Ethan en représentaient une absolument parfaite. À force, Lena connaissait le chemin. Après avoir fait un petit signe de la main à son père, elle entra chez nous doucement, avançant sur ses petites jambes. Depuis qu'elle marchait, il fallait la surveiller davantage. Comme son père, elle avait tendance à bouger tout le temps. Elle ne restait jamais à jouer avec le même jouet très longtemps. Oh, et puis elle parlait aussi ! Enfin, elle commençait. Mais à part maman et papa, je ne comprenais pas grand chose, parce qu'elle parlait russe (ou alors, elle essayait) et moi, je ne comprenais strictement rien en russe. J'allais finir par demander à Katarina de me laisser une fiche avec les mots de Lena, histoire de ne pas frustrer la petite. Comme quoi, ce n'était pas parce que 95% des gens autour d'elle parlaient anglais qu'elle faisait comme eux. Eh non, mademoiselle avait son petit caractère. Pas de doute, elle était le portrait craché de son père.

J'ai profité qu'Evan soit dans le coin pour mettre Lena dans ses pattes. Bon, vous me direz, ce n'est pas comme si cela l'ennuyait... Il devait voir Diane ? Elle n'avait qu'à venir ici, oh ! Il n'aimait pas Jackson ? Eh bien qu'il se le dise pour dit, je n'étais pas hyper super méga fan de Diane non plus, mais je ne disais rien du tout, moi. Si il était heureux avec elle, alors j'étais contente pour lui ! Je ne me permettais pas de faire le moindre commentaire sur sa relation, alors il ferait mieux de ne rien dire sur la mienne. De toute façon, il pouvait bien dire ce qu'il voulait, ce n'était pas pour autant que j'allais quitter Jackson. Eh non ! Notre malheureuse mésaventure m'avait rapprochée de lui plus encore. Ce qu'il pouvait m'énerver avec son attitude de grand frère protecteur ! Je n'étais plus un bébé ! Et puis j'étais sûre et certaine que cela ne l'aurait pas dérangé si j'avais terminé avec Ethan. Un jour, peut-être, dans une autre dimension, cela aurait pu arriver, mais dans cette dimension là, NON ! C'était Jackson, un point c'est tout. Et si il n'était pas content, c'était pareil. J'étais majeure (si cela avait encore de l'importance) et je faisais bien ce que je voulais avec qui je voulais.

Tandis que Lena courait partout après Ethan, j'essayais d'occuper Sasha. J'étais toujours un peu nerveuse avec lui, parce que j'avais peur qu'il se mette à pleurer tout à coup. Il réclamait très, très souvent sa mère, et dans ces cas là, Elizabeth, eh bien elle ne pouvait rien faire du tout ! J'agitais des jouets devant lui, espérant l'occuper. De temps en temps il souriait, essayant de les attraper avec ses petites mains. À chaque fois que je voyais Lena et Sasha, je ne pouvais pas m'empêcher d'être un peu jalouse. Je n'aurais sans doute jamais l'occasion d'avoir des enfants, et pour moi, c'était tragique. J'adorais les enfants, j'aurais certainement fini institutrice si la vie m'en avait donné l'occasion... Je savais que Jackson aussi voulait des enfants, et quelque part j'avais l'impression de l'en priver...

Il y eut soudain une détonation effroyable qui fit trembler toute la maison. Je sursautai en même temps que toutes les autres personnes présentes dans la pièce, me demandant ce que diable il pouvait se passer. L'effet fut immédiat, Sasha et Lena se mirent à pleurer en même temps. Je pris Sasha contre moi et tentai de le bercer de mon mieux, en allant à la fenêtre. Je ne voyais rien. Je suivis Evan qui avait ouvert la porte pour aller jeter un coup d'œil dehors. À peine suis-je sortie qu'une fumée épaisse m'a fouetté le visage. J'ai couvert les yeux de Sasha en tentant de distinguer quoi que ce soit à travers le nuage de fumée. Je suis restée collée à Evan, le temps que le nuage se dissipe et que l'horreur de la situation nous apparaisse. Je suis restée totalement figée sur place, quand je me suis rendue compte que notre église venait purement et simplement de s'effondrer. Ou d'exploser, je n'avais pas la moindre idée de ce qu'il venait de se passer.

« Qu'est-ce que... »

Il me fallut quelques secondes pour me rappeler qu'il y avait des personnes dans cette église.

Isaïah, il ne quittait pas l'enceinte de son église.
Nous étions jeudi, c'était le jour du groupe de parole.
Il y avait certainement Katarina, qui y allait pour remplacer Jackson.

…

Jackson ! JACKSON ! Il était dans l'église ! Il était dans l'église ! Oh mon dieu, il était dans... J'ai fourré Sasha dans les bras de mon frère, déjà bien occupé avec Lena qui s'accrochait à son pantalon en geignant. Mais pour le moment, je ne me souciais pas des enfants. Ils n'étaient tout à coup plus ma principale préoccupation. Malgré Evan qui tentait de me retenir, je me suis précipité vers l'église, ce qu'il en restait, en hurlant le nom de Jackson. Mais je ne regardais pas où j'allais, et quand j'ai vu Diane devant moi, c'était déjà trop tard. Je l'ai heurtée de plein fouet et nous sommes tombées toutes les deux. J'avais vraiment mal choisi mon moment pour être maladroite.

Malheureusement, quand on se choisissait un copain, on récoltait la famille qui venait avec. Dans le cas d'Evan, ça signifiait une rousse qui me jetait des regards désagréables, un espèce de schyzophrène qui ne me faisait pas confiance et une folle productrice de bébés à la pelle. Cela dit, ils étaient tous gentils, c'était seulement qu'aucun d'entre eux ne semblait m'apprécier et qu'à force, c'était fatiguant de toujours devoir faire l'hypocrite. Je n'avais pas l'habitude d'être avec des gens qui ne m'aimaient pas, je ne savais pas comment réagir. Je me sentais mal à l'aise, aussi je préférais lorsque j'étais seule avec Evan. C'était pour ça que, normalement, il venait chez moi ou nous allions dans un lieu commun. Malheureusement, quelqu'un - une rousse qui se forçait pour me sourire - avait décidé qu'il gardait les enfants des russes, aussi je dus sortir et prendre mon courage à deux mains pour aller passer un moment avec ma belle-soeur et plus particulièrement son frère.

Peu importait, tant que j'étais avec Evan.

J'étais tout près d'eux lorsque l'Église s'est purement et simplement effondrée. Mes yeux devinrent ronds, mon coeur arrêta de battre, je ne savais même pas ce que je faisais. Je ne contrôlais plus mon corps, tout ce que je voulais c'était...non, je ne savais pas non plus ce que je voulais. Trop d'horreurs. Trop de malheurs. Après les viols, le mal, après Alexei, j'avais enfin trouvé un peu de répit avec Evan et Tomàs. Et Tomàs était dans l'Église. Mais il n'y avait plus d'Église. Alors que faire, que faire ? À l'instar de l'église, je tombai par terre lorsque quelqu'un me heurta assez durement. La soeur d'Evan. Evan ! Était-il dans l'église, lui aussi ? Dieu merci non, je l'apperçus, l'air de se demander ce qu'il devait faire. Je me tournai de nouveau vers les ruines, le coeur en miettes. S'il restait une chance pour qu'il ne soit pas mort, il ne serait pas capable de sortir seul. Il ne comprendrait même pas ce qui lui arrivait. Et personne ne l'aiderait, personne n'aidait les autres dans de pareilles situations. J'avais le coeur au bord des lèvres. Je ne voulais pas perdre mon frère, pas alors que la vie s'annonçait meilleure. Je voulu me relever et foncer dans l'église, mais un homme que je ne connaissais pas me retint en empoignant mon bras et jura qu'il s'en occuperait. Je ne le croyais pas. Mais je ne pourrais pas entrer. J'étais perdue, piègée. Je me demandai vaguement si je n'allais pas être malade, du reste.

Alors que Lizzie criait après je ne savais pas qui - c'était moins important que mon frère, à mes yeux - je restai comme une idiote par terre, à fixer le bâtiment, ou plutôt l'absence de bâtiment. Je n'avais plus conscience du monde autour de moi, ça ne comptait plus, c'était futile à l'instant. Si Tomàs mourait, je mourrais avec lui. Je ne pouvais pas faire autrement. Le bonheur semblait m'être interdit. Au revoir les poneys, la piscine, le bonheur. Mon frère était pris sous une église. Mort. Vivant. Blessé. Souffrait-il ?

Et qui était l'idiot qui lui avait parlé de Dieu ?

« Si je t’attrappe, tu me feras des crêpes et si c’est toi qui m’atrappe, alors..voyons, que pourrait faire tonton Evan…Mmmh…Des gnokis ! »

Qu’est ce que c’est que des gnokis, ben si vous savez pas, moi non plus, là vala, mais c’était pas bien grave, je trouverais un truc que je baptiserais gnokis ! Lena sembla peser le pour et le contre, me regardant avec ces grands yeux, un air sérieux sur le visage avant de pousser un grand cri guerrier ( et j’vous jure qu’elle m’a rendu sourd ) elle démarra sur les chapeau de roue, me surprenant au passage, il s’en fallut d’un cheveux pour qu’elle m’attrape la première mais personne n’attrape le Evan sauvage comme ça, nan, nan, nan ! Sauf Diane mais Diane c’est autre chose voyez vous…Bref ! Le Evan sauvage démarre a son tour, esquivant d’un très gracieux mouvement de hanches les petites mains tendues et allons y pour faire toutes les pièces de la maison en hurlant et riant et….BOUM !

Hein ? Comment ça boum ?! J’attrapai Lena a bras le corps avant de descendre comme une bombe a l’étage inférieur, débouler dans la rue trouver ma sœur et me retrouver avec Sasha dans les paluches. Tout ça en moins de deux seconde…Devant mes yeux ébahit, l’église…Enfin ce qu’il en restait…Bouche bée, je restai un instant figé avant de voir ma sœur se précipiter.

« Lizzie reviens !! »

Mais autant parler a un mur, jurant, je refourguais les enfants a Katie avant de courir après ma sœur, sauf que c’est a ce moment là que je vis Diane, effondrée. Je bifurquai ma course pour me précipiter sur elle, tombant a genoux a coté d’elle, posant mes mains sur ses épaules, la forçant a me regarder.

« Diane ! Diane, c’est moi….Tu vas bien ? Dis moi ! Tu vas bien ? »

Elle regardait fixement l’église, une expression d’horreur dans les yeux…Et même si j’étais blond, mes neurones fonctionnaient, si, si, si, j’vous jure !

« Tomas…Où est Tomas Diane ? »

Non, non, ne lève pas l’index en direction de l’église ! Je te l’interdis !

Jackson était dans l'église qui venait d'exploser. Mon petit ami, mon âme soeur, se trouvait dans le bâtiment qui venait d'exploser. Je ne pouvais encore rien distinguer à travers la poussière et la fumée. J'entendais seulement des cris, des hurlements paniqués, parmi lesquels il y avait les miens également. Je ne parvenais pas à réaliser ce qu'il venait d'arriver, et en même temps c'était limpide. L'église, dans laquelle se trouvait l'infirmerie, venait d'exploser. Et ce n'était certainement pas arrivé par hasard. Il avait dû se passer quelque chose, quelqu'un avait dû faire quelque chose, parce que ce n'était pas possible autrement ! Nous, nous n'avions pas les moyens de provoquer une telle explosion ! Nous avions dû être attaqués, il n'y avait pas d'autre explication... Il était évident que nous aurions pu être en danger, mais je m'en moquais totalement. Il n'y avait qu'une chose qui comptait pour moi : Jackson. Il était certainement blessé, peut-être gravement. Je ne voulais pas penser au pire, parce que le pire n'était absolument pas envisageable pour moi. Qu'est-ce que je ferais moi, si Jackson mourait ? Je me retrouverai toute seule (façon de parler) ! Et je ne pouvais l'envisager ! Non, non, non... Et RE non !

Malheureusement, j'avais heurté Diane, qui s'était malheureusement trouvée sur mon chemin au moment où je me précipitais vers l'église. Ma course folle avait été stoppée brutalement. Je suis tombée par terre, m'écroulant à moitié sur Diane. Je me moquais de me faire mal, cela importait peu. Même si je m'étais cassé quelque chose, je crois que je ne m'en serais même pas rendue compte, tellement j'avais peur pour Jackson. Évidemment, sur l'instant, j'ai maudit Diane pour s'être mise au milieu de mon chemin. Mais au final, c'était peut-être une bonne chose, elle m'avait peut-être empêchée de faire une bêtise (même si tomber avec moi n'était certainement pas son intention). Me précipiter vers l'église, c'était une chose, mais qu'est-ce que je ferais une fois là bas ? Ce n'était pas comme si j'allais pouvoir sortir Jackson de sous les décombres avec mes petits bras. Mais je ne pouvais pas non plus rester là à ne rien faire ! Je ne savais pas quoi faire, j'étais perdue.

J'ai commencé par me relever, grimaçant à cause de mes genoux écorchés. J'ai pris une profonde inspiration, pour essayer de me calmer. Mais j'ai dû perdre tout ce qu'il me restait d'esprit quand j'ai vu mon frère se précipiter vers Diane au lieu de se précipiter vers moi (oui, jalousie très mal placée, mais une bonne partie de mes neurones avait dû griller). Moi je m'en fichais de son frère ! J'ai attrapé Evan par l'épaule et je l'ai secoué comme un prunier, pour qu'il fasse attention à moi.

« Jackson est dans l'église ! Jackson est dans l'église ! Il faut qu'on aille l'aider, Evan, il faut qu'on aille l'aider ! »

LES aider. Comme si j'avais eu un flash, je me suis souvenue qu'Ethan avait déposé ces enfants chez nous parce qu'il devait courir après Katarina qui allait à l'infirmerie elle aussi. L'espace d'une seconde, j'ai cru que j'avais le coeur au bord des lèvres, au sens propre du terme.

« Il y a Ethan aussi ! Allez, allez, debout, il faut qu'on aille les aider ! Debout, debout ! »

Et finalement, je suis tombée par terre, sur les fesses, avec un morceau du tee-shirt d'Evan entre les doigts.

Étrange comme le sol était froid. Étions-nous l'hiver ? Mon esprit n'arrivait pas à se connecter à quelque chose d'aussi futile. Tout ce que je parvenais à saisir, c'était que j'étais à terre, en train de regarder une église. Et qu'il y avait quelque chose de très lourd qui m'empêchait de bouger. Je ne savais pas ce que c'était et je m'en fichais. Il faisait froid. Beaucoup trop froid. Comme si le sang avait soudainement quitter tout mon corps, qu'il ne restait de moi qu'un immense bloc de glace. Ah, oui, ça m'était déjà arrivé ça. Près de deux ans plus tôt. Quand j'avais vu arriver Armando Venezzio. Plus rien, plus d'émotions. C'était une méthode de protection. Donc, logiquement, je devais revivre une période où il fallait que je me protège. Mais laquelle ? Je ne me souvenais pas. Un lien avec l'église, probablement.

Je vis une rousse se lever, je vis Evan se baisser. Evan. Oui, lui, je le connaissais. Les yeux morts, je me tournai vers lui, alors qu'il posait une question toute simple. Je me souvenais maintenant pourquoi j'avais si mal. Oui, c'était évident. Mon coeur se mit à battre trop vite et je me sentis hocher la tête avec horreur. Comme une automate. Ça n'avait pas de sens, ça n'avait aucun sens. Mais je voyais bien sur le visage de mon fiancé que ça en avait un. La bile me monta aux lèvres, je l'avalai par réflexe, laissant la traînée acide me rappeler que j'étais bel et bien vivante. Je ne voulais pas l'être. Pas du tout.

Mon frère, mon petit frère, que j'avais protégé envers et contre tous, que j'avais sauvé des hors-la-loi, du froid, de la misère. Et une stupide église, un stupide dieu qui n'avait rien fait pour nous, venait de me l'enlever ! Je fermai les poings, totalement détruite, en entendant cette pimbêche s'inquiéter pour Jackson et Ethan, sans me voir, sans se soucier de moi. Je la détestais. Je détestais Ethan. Et je ne détestais pas Jackson, mais il était sans contredit moins important à mes yeux que Tòmas. Et elle, elle, elle se fichait de moi. Je relevai les yeux vers elle, presque haineuse, mais quand je voulus parler, ma voix était sans vie. J'étais résignée. La médecin en moi se serait giflée, sachant très bien que l'état d'apathie n'était que le résultat d'un choc important. Mais moi, je n'y arrivais pas.

- Ça ne sert à rien d'y aller. Ils sont morts. Tu m'entends ?

Si elle s'était aggrippée à Evan, moi j'attrapais compulsivement des bouts d'herbe sur le sol. Je les arrachais, ils se broyaient entre mes doigts, j'en reprenais d'autre. J'avais froid, vraiment très froid, mais je m'en fichais. Tòmas était mort. Sous l'église. Et moi j'étais vivante et devant l'église. Je ne pouvais même pas aller l'aider. Pas plus que la sale rousse. Ou qu'Evan. Il ne servait à rien. Personne ne servait à rien, j'étais juste stupide d'y avoir cru.

- Ils sont morts. Morts, morts, morts.

Comme si à force de le répéter ça allait être moins douloureux.

Je me sentai tiré en arrière mais je n’y prêtai pas vraiment attention. Mon regard rivé sur le visage choqué de Diane, je la secouai légèrement.

« Diane… »

J’entendais comme assourdis, ce que me disait ma sœur. Elle me secouai aussi mais je ne bougeais pas d’un poil, déterminé a avoir des réponses de ma fiancée. Soudain, la pression se relacha et ma sœur tomba sur ses fesses. Je lui jetai un coup d’œil, levant une main tremblante.

« Attends Lizzie, attends… »

Lui dis je en tentant de recoller les morceaux. Jack était dans l’église. D’accord. Tòmas aussi. Qui d’autres ?! Et là, illumination, Ethan et Kat ! La voix de Diane me fit l’effet d’un électrochoc. Je lui prit le menton, la forçant a me regarder.

« Je t’interdit de dire ça ! Tu m’entends ?! »

Ma main glissa dans ses cheveux avant que je n’attire sa tête contre mon épaule, mon regard posé sur ma sœur.

« Toi, tu ne bouge pas de là, c’est compris ? »

Ordonnais je en sachant pertinemment qu’elle n’en ferait rien de toute manière, surtout si j’y allais.

« Si ça se trouve, ils sont en sécurité sous les décombres…Je sais pas…Mais ils ne sont pas morts compris ?! »

Même moi je n’étais sûr de rien, je cherchais juste a les rassurer, quitte a leur mentir d’ailleurs, ce qui n’était sans doute pas bien malin. Mais je refoulais ma panique comme je le pouvais. Sentant la bile remonter le long de ma gorge tant le stress et la peur me tenaillais. Il y avait mon meilleur ami la dedans ! Sa femme ! Mon futur beau frère auquel tenait tant Diane…Bon sang !

« Prends soin de Diane, je vais aller voir. »

Finis je par dire a ma sœur, me détachant de Diane pour courir vers l’église avec la peur terrible de trouver des cadavres. Ceux de mon ami, de sa famille…Je fis brusquement un saut en arrière alors que je songeais de nouveau a ce que j’avais vécu lorsque l’hopital qui abritait ma sœur s’était écroulé…Quand je n’avais découvert que des gravats encore fumants ou presque…Dieu que j’avais peur.

Non, personne n'était mort, et personne n'allait mourir, je refusais de le croire. Comment aurais-je pu croire une chose pareille ? Comment aurais-je pu accepter une chose pareille ? Je ne voulais pas enterrer Jackson sans être sûre qu'il était mort ! J'étais persuadée qu'il était vivant. L'infirmerie était le cœur de l'église, c'était la structure la plus solide du bâtiment... Avec un peu de chance, il s'en sortirait sans trop de dégâts... Je n'étais pas naïve au point de penser qu'il n'aurait pas une égratignure, il ne fallait pas exagérer non plus. Tout ce qui m'importait, c'était qu'il soit en vie. Je ne voulais pas croire qu'il puisse mourir de façon aussi... stupide ? Après tout ce que nous avions traversé tous les deux, tous ensemble, il ne pouvait pas disparaître de cette façon. Diane ne pouvait pas baisser les bras si vite ! C'était ainsi qu'elle réagissait ? Elle enterrait son frère avant même d'avoir été voir s'il y avait des survivants, et s'il en faisait partie ? Quelle défaitiste ! C'était incroyable ! En cet instant, elle m'apparaissait encore plus insupportable que d'ordinaire. Elle voulait peut-être qu'on lui donne une pelle pour aller creuser les tombes ?!

J'eus envie de secouer Evan aussi, lui qui me disait d'attendre. Non ! Je n'avais pas envie d'attendre ! Chaque seconde passée était une seconde perdue, et les chances de sauver des survivants s'amenuisaient. Les gens là bas avaient besoin d'aide, de notre aide. Nous devions trouver quelqu'un qui nous dise quoi faire. Alexander, Laurence, Maxim, n'importe qui ! Mais je refusais de rester les bras croisés à attendre qu'on vienne m'annoncer que mon petit ami était blessé, ce que je savais déjà.

« Prends soin de Diane... ? PRENDS SOIN DE DIANE ? Non mais tu... EVAN ! EVAN ADAM MITCHELL ! Reviens ici tout de suite ! Je ne suis pas ta baby-sitter ! »

Je m'occupais des enfants, pas des petites amies détraquées ! Serrant les poings, je le regardais s'éloigner. Qu'est-ce qu'il allait faire un fois là bas, Superman ? Sauver tout le monde avec ses petits bras musclés ? C'était la réalité, pas un de ses scénarios ! Je ne voulais pas en plus qu'il lui arrive quelque chose à lui aussi. Ce serait le bouquet. Je mourrais d'envie d'aller voir ce qu'il se passait, j'étais absolument terrifiée, mais je gardais un minimum de sang froid. Il fallait bien que ce soit le cas de quelqu'un ! Diane avait complètement pété les plombs et Evan... Il était fidèle à lui même, et il était bien capable de faire une bêtise et d'empirer les choses. Jurant, je me tournai vers Diane.

« Rien ne dit qu'ils sont morts, Diane ! Il faut qu'on aille aider ces gens ! Il y a encore de l'espoir, pour Jackson, pour Tomas, pour tout le monde ! Tu n'as pas le droit de le laisser tomber ! Moi, je ne laisse tomber personne ! »

Je la fusillai du regard, pour essayer de la faire réagir, puis je me lançai à la suite de mon frère.

« EVAN, ATTENDS MOI ! »

Il pouvait bien m'interdire ce qu'il voulait, ça ne changeait rien à la sinistre réalité. Ils étaient morts, le penser ou ne pas le penser, c'était du pareil au même. Le résultat ne changeait pas : un cercueil et une tombe. Et ma vie complètement anéantie, de nouveau. Bon sang ! Comme si je n'avais pas vécu assez d'horreurs. Comme si Tomas n'avait pas assez souffert, il fallait en plus qu'il finisse de manière aussi soudaine, aussi douloureuse. Non, vraiment, si Dieu existait, il me détestait, c'était clair et net. Mais je ne voulais pas que Dieu existe, je ne voulais pas que cela soit vrai.

Je ne pris même pas la peine de répondre à Evan tant ses efforts me semblaient vains. J'aurais voulu lui crier de laisser faire son idiote de soeur et de ne pas aller se prendre dans cet immense guet-appens. Il était tout ce qu'il me restait au monde, je n'avais aucune envie de le perdre lui aussi parce qu'une immense poutre allait lui frapper le crâne. Ou pire. C'était peut-être le cadavre de mon frère qui allait lui tomber dessus et lui briser la nuque, qui sait ? Non, Tomas n'était pas si lourd et la rigidité cadavérique ne survenait pas en dix secondes. Il n'y avait probablement même pas de cadavre. Envolé, disparu. Une poussière de plus au sol.

Evan était stupide de croire le contraire. Et sa soeur stupide de croire qu'on pouvait y changer quelque chose. Moi, j'étais réaliste. Le sol était la seule chose qui m'empêchait de m'effondrer, j'aurais pu y pénétrer et sombrer, direction les enfers. C'était un désastre, et c'était ma faute. Ma faute. Jamais je n'aurais dû lui dire oui, il n'aurait pas dû pouvoir aller à la messe seul. J'aurais dû...l'accompagner. Mourir avec lui. Ou juste le garder avec moi, à la maison, ne jamais le quitter. Ça avait toujours bien fonctionné jusqu'à présent : la preuve, c'était la première fois qu'il mourrait.

- ILS SONT MORTS, PAUVRE CONNE ! M-O-R-T-S, MORTS. Tu comprends ? MORTS. Fini.

Si les miracles existaient, qu'est-ce qu'ils attendaient pour survenir ?

L'église explose. Lizzie, Evan et Diane sont à l'extérieur et assistent à l'apocalypse, impuissants, avant de se secouer. Lizzie s'inquiète pour Jackson qui est à l'intérieur, Diane s'effondre, amorphe, convaincue que Tomas, son frère, est déjà mort. Evan essaie de calmer les deux jeunes femmes, intimant à sa sœur de s'occuper de Diane, en état de choc pour aller voir et sauver ceux qui pouvaient encore l'être.
Evan est prêt des décombres.
Diane est à l'écart, en état de choc.
Lizzie n'écoute pas son frère et se lance à sa poursuite.

Vous pensiez avoir connu le pire ? Que vous pouviez sauver vos proches au mépris de toute prudence ?

Et bien, vous aviez tort. Les hurlements des victimes, les gémissements, les pleurs et les appels à l'aide ne suffisent pas à masquer longtemps les sinistres grincements qui résonnent dans la carcasse branlante de l'église. De nouveau, l'enfer s'abat sur le lieu saint alors qu'un pan de mur s'écroule dans un bruit de tonnerre, d'apocalypse.
Pierres, gravats, bois, tuileries, tout s'effondre provoquant un nuage de poussière qui vous couvre la vue, vous étouffe.

Peut-être avez-vous eu la chance d'échapper aux lourdes pierres et aux poutres imposantes. Dans ce cas, ne perdez pas une minute et sauvez-vous, sauvez ceux qui peuvent l'être et quittez cette scène de cauchemar.
Si vous êtes à votre tour enseveli... Priez, espérez et que Dieu vous vienne en aide, lui qui semble vous avoir abandonné...

(Diane n'est pas touchée par l'effondrement, se trouvant trop loin. Evan est le plus susceptible d'être blessé. Quant à Lizzie, tout dépend si elle a eu le temps de rejoindre son frère avant l'éboulement )